Avec Michèle Lutz, Maire LR de Mulhouse
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00:00Sud Radio, le grand matin week-end, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:05Et bienvenue à tous sur Sud Radio.
00:06On est ensemble jusqu'à 10h, on est ravis de vous accompagner en ce jour important.
00:10C'est le top départ, pour Sud Radio, en tout cas du Salon de l'Agriculture.
00:14On y sera, je le rappelle, à partir de 8h30.
00:16On parle aussi du reste de l'actualité dans quelques minutes,
00:19question d'éducation avec Catherine Bulli.
00:21Période très importante pour nos lycéens,
00:24notamment en ce qui concerne leurs vœux et leurs inscriptions,
00:26leurs souhaits pour l'an prochain.
00:28On va en parler avec Catherine Bulli et son invité.
00:30On parle aussi malheureusement de ce qui s'est passé hier du côté de Mulhouse.
00:34Je vous rappelle l'une de nos questions du jour.
00:36Est-ce que Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
00:38a raison de vouloir engager un bras de fer avec l'Algérie ?
00:40Vous répondez oui à 88% d'entre vous.
00:43On revient sur les faits tout de suite.
00:49Avec notre invité Michel Lutz, bonjour.
00:51Bonjour.
00:52Bienvenue à vous sur Sud Radio, si j'ose dire.
00:54Je vous aurais aimé évidemment intervenir dans d'autres circonstances.
00:57Nous aurions aimé vous recevoir également dans d'autres circonstances.
01:00Vous êtes la maire, les Républicains, de Mulhouse.
01:02Ça s'est passé malheureusement dans votre ville hier,
01:05en début d'après-midi vers 15h,
01:07un homme muni d'un couteau et d'un tournevis
01:10qui s'en prend à plusieurs personnes et en frappe mortellement une,
01:13la victime âgée de 69 ans.
01:15J'imagine que Mulhouse est sous le choc,
01:18puisque c'est la dernière ville frappée
01:20par ce qu'il faut bien qualifier d'attentat islamiste.
01:23Absolument.
01:24Nous nous sommes réveillés un petit peu en sidération ce matin.
01:28Encore très tôt, bien évidemment,
01:30je n'ai pas encore rencontré beaucoup de concitoyens,
01:32mais les messages que je reçois,
01:34ce sont des messages de gens qui n'imaginaient pas
01:38que ça pouvait arriver comme ça au quotidien.
01:40Évidemment à Mulhouse,
01:41mais malheureusement d'autres villes ont déjà connu ça aussi.
01:44Exactement.
01:45Le terroriste, puisqu'il faut l'appeler ainsi,
01:49s'en est pris à des agents de circulation de votre police municipale.
01:52Il s'en est pris aussi à cette victime de 69 ans,
01:54qui est un homme manifestement de nationalité portugaise.
01:57On ne sait pas d'ailleurs,
01:58dit le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
02:00s'il s'est interposé héroïquement
02:02ou s'il a été frappé comme ça au hasard aveugle
02:05de la folie d'un homme.
02:06Absolument.
02:07L'enquête à ce moment où nous nous parlons
02:10est bien sûr encore en cours.
02:11La police scientifique est toujours encore sur les lieux
02:14pour faire les relevés.
02:16En tout cas, je salue vraiment la famille de cette victime décédée
02:23qui a priori n'avait rien du tout à voir avec quoi que ce soit,
02:26qui était peut-être là par hasard.
02:27En tout cas, qui faisait peut-être ses courses
02:29ce samedi après-midi au marché de Mulhouse.
02:32Vraiment, j'aimerais apporter tout ce témoignage
02:36de condoléances à la famille de la victime, bien évidemment.
02:38Oui, à commencer par cela.
02:40De toute façon, il est le propre d'une victime
02:42du fait d'être victime d'un acte terroriste
02:44que de n'avoir rien à voir avec la folie de la Seine.
02:47Ce sont vos agents, votre police municipale,
02:50qui sont intervenus en dix minutes,
02:53ce qui est quand même extrêmement rapide et formidable.
02:55Sans eux, j'imagine que ça aurait pu être beaucoup plus grave.
02:59Absolument, ce sont d'abord les agents du stationnement
03:01qui ont été agressés par ce terroriste.
03:05Et évidemment, comme les agents de la police municipale
03:09étaient en proximité, fort heureusement,
03:11à ce moment-là de la journée,
03:13ils sont intervenus très très rapidement.
03:15Et je dois dire que je salue vraiment à la fois
03:18le professionnalisme, le courage de toutes ces personnes.
03:22Et je crois qu'effectivement,
03:24s'ils n'étaient pas intervenus aussi vite,
03:26et d'ailleurs M. Rotailleau, qui était à Mulhouse hier soir,
03:30a vraiment salué aussi le timing
03:33dans lequel tout ça s'est développé.
03:36Et également, bien sûr, l'intervention de secours
03:40qui ont été rapides, vous venez de le dire.
03:42Parce qu'à ce moment de la journée,
03:44de ce samedi au marché de Mulhouse,
03:46nous aurions pu avoir un carnage
03:48si effectivement les agents du stationnement,
03:50si la police municipale, bien sûr,
03:52rejoint par la police nationale par la suite,
03:54s'ils n'étaient pas intervenus
03:56aussi rapidement et aussi efficacement.
03:58– Alors, je le disais,
04:00vos agents sont donc intervenus,
04:02et il y a plusieurs blessés, le bilan est un peu confus.
04:04Donc, comment vont-ils ce matin ?
04:07– Eh bien, ce matin, il reste un seul agent du stationnement
04:11qui reste hospitalisé au centre hospitalier,
04:14parce qu'il a une blessure un peu compliquée
04:16au niveau de la carotide.
04:18– Oui, il a quand même été visé, il faut s'arrêter là-dessus,
04:20à la carotide par le terroriste,
04:23c'est-à-dire que le terroriste a tenté de le tuer, tout simplement.
04:26– Bien sûr, c'est, en tout cas,
04:28d'après les premiers relevés des policiers,
04:31c'était un acte intentionnel.
04:33Évidemment que, et je ne peux pas accepter en tant que maire
04:37qu'un individu comme ça se jette sur quelqu'un
04:42pour essayer de le tuer.
04:43Évidemment, c'est quelque chose qui est révoltant,
04:45qu'on ne peut pas accepter.
04:47Et j'ai échangé avec Emmanuel Macron au téléphone hier.
04:52Bien évidemment, je lui ai demandé de faire preuve
04:55de beaucoup de fermeté, et bien sûr,
04:57le ministre de l'Intérieur nous l'a répété
04:59quand il est arrivé sur les lieux hier soir, en début de soirée.
05:02– Alors ça, c'est pour l'Intérieur.
05:03Un autre ministre qui sera intéressé par ce qui va suivre,
05:06c'est le ministre des Affaires étrangères.
05:08Pourquoi ?
05:09Parce que Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
05:12hier l'a révélé, l'homme qui a perpétré cet attentat
05:16était visé par une obligation de quitter le territoire français.
05:18Il était pourtant malgré tout en liberté.
05:21Et surtout, l'Algérie a refusé par 10 fois
05:25de l'accueillir à nouveau sur son propre territoire.
05:28J'imagine que c'est la colère que vous ressentez
05:31lorsque vous apprenez cette information.
05:33– Bien évidemment, je suis révoltée.
05:36Je crois qu'il n'y a pas de mot ce matin
05:38pour décrire cette situation.
05:41On sait qu'il y a un terroriste
05:44qui ne respecte pas d'une part les obligations
05:48puisqu'il est sur le territoire français.
05:50On sait que ce monsieur avait l'obligation
05:52tous les matins dans les commissariats de se manifester.
05:55– Ce qu'il a fait.
05:56– Et qu'il l'a fait jusqu'à hier.
05:59Il l'a fait.
06:00Et là, on ne sait pas ce qui s'est passé.
06:02Il y a eu un espèce de déclic.
06:04Mais bien évidemment, quand on connaît la situation
06:06depuis un long moment de ce personnage
06:09sur le territoire français à Fortiori, à Mulhouse,
06:13évidemment que je ne peux être qu'un maire révolté ce matin.
06:16Je ne peux que demander beaucoup de fermeté à nos autorités,
06:20bien sûr à nos gouvernants.
06:22Je crois que c'est inadmissible
06:24et il faut surtout faire en sorte que ça ne se reproduise plus jamais.
06:27– Alors on a un profil particulièrement spécial.
06:31Homme de 37 ans, né en Algérie,
06:33arrivé illégalement sur le territoire français
06:35il y a 11 ans quand même, 11 ans.
06:37En 2014, interpellé il y a deux ans,
06:40juste après le massacre, les massacres du 7 octobre en Israël.
06:43Condamné à six mois de prison pour apologie d'acte terroriste.
06:46Et dans le cadre de cette procédure,
06:48en plus il fait l'objet d'une expertise
06:50qui détecte un profil schizophrénique
06:52avec une dimension psychiatrique
06:54pour l'acte qu'il vient de perpétrer.
06:56Malgré ça, on n'arrivera jamais d'une part à l'enfermer,
06:59en tout cas à le maintenir enfermé
07:01pour mettre en sécurité nos concitoyens.
07:03Et d'autre part, à le renvoyer en Algérie.
07:05On a l'impression qu'il n'y a rien de possible.
07:07– Écoutez, pour avoir échangé longuement
07:10avec M. Retailleau hier soir,
07:13je crois que tout a été mis…
07:17Il y avait un certain nombre de connaissances
07:19par rapport…
07:21On connaissait cet indice milieu,
07:23ce terrorisme, il faut l'appeler maintenant comme ça.
07:25On le connaissait.
07:27Je crois que tout a été mis en place
07:29pour qu'effectivement le monsieur
07:31retourne dans son pays d'origine.
07:33Mais il ne m'appartient bien sûr pas
07:35de commenter tout ce qui appartiendra aux ministres.
07:38Mais effectivement, on a la conviction
07:41que tout a été fait jusqu'à une certaine limite
07:44où effectivement les choses n'ont pas continué.
07:46Et on voit ce que ça donne au quotidien dans une ville.
07:49C'est que ces gens-là, effectivement,
07:51et puis on sait très bien qu'ils faisaient
07:53l'apologie du terrorisme depuis des années.
07:55– Il l'avait déjà fait, il avait été condamné comme tel.
07:57Ce qui m'amène à cette dernière question,
07:59Mme Le Maire, Bruno Retailleau l'a dit hier,
08:02il est temps d'engager un bras de fer avec l'Algérie.
08:04C'est aussi la question que nous posons à nos auditeurs
08:06qui répondent oui massivement.
08:08Est-ce que vous le pensez également ?
08:10– Eh bien écoutez, moi je crois qu'à partir du moment
08:12où toutes les solutions étaient exploitées
08:15et qu'il y a une forme de réticence
08:18pour aboutir à ce que ce personnage
08:21ne reste plus sur le territoire français,
08:23je crois qu'il faut engager le maximum.
08:25Mais une fois de plus, il ne m'appartient pas à moi
08:28de commenter les choses.
08:30Mais en tout cas, je suis d'accord avec cela.
08:33Moi, j'ai mon souci premier,
08:35c'est la sécurité de mes concitoyens.
08:38Et il nous appartient, je crois, nous les maires.
08:40Et j'ai eu énormément de messages d'autres ministres,
08:43j'ai eu des messages d'autres maires.
08:45Je crois qu'on a tous la même conscience.
08:47Il faut que nous puissions faire en sorte
08:49que nos populations soient sécures dans nos villes.
08:52Et bien sûr, je serai favorable à toutes les mesures
08:55qui pourront être prises par nos gouvernants.