• il y a 2 ans
Avec Eric Henry, porte-parole d’Alliance Police

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-09-04##

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Transcription
00:00 - Il est 7h13, au moins trois refus d'obtempérer qui se terminent par des accidents ce week-end en France.
00:05 Est-ce qu'il y a une multiplication de ces situations ?
00:08 Je rappelle qu'à Paris, un piéton a été tué par un chauffard en fuite après une course-poursuite.
00:13 Des policiers ont été blessés à Versailles et Carcassonne, parfois traînés.
00:17 Nous sommes avec Eric Henry, porte-parole d'Allianz Police.
00:22 Rebonjour à vous.
00:23 Est-ce qu'il y a une surmultiplication ou est-ce que finalement c'est le lot quotidien, malheureusement, ces refus d'obtempérer ?
00:31 - Rebonjour. Effectivement, c'est malheureusement le lot quotidien.
00:36 Les refus d'obtempérer sont en constante augmentation depuis 2015.
00:41 Il y a 30% d'augmentation des refus d'obtempérer depuis 2015.
00:45 On est environ à 26 000 refus d'obtempérer en France par an, soit un toutes les 20 minutes.
00:51 C'est un véritable fléau.
00:53 - Et est-ce que quand il y a un refus d'obtempérer, nécessairement, ensuite, il y a une tentative de la police d'interpeller ces personnes en les poursuivant ?
01:04 - Alors, si vous voulez, c'est que, comme vous l'avez souligné au début, il y a énormément de refus d'obtempérer.
01:13 Je vous ai dit, moins 26 000 par an.
01:15 Alors, la police, évidemment, fait son travail. Elle est pleinement mobilisée pour tenter de l'interpeller, l'auteur de refus d'obtempérer.
01:21 Elle ne va pas faire n'importe comment.
01:23 Évidemment, les collègues vont tenter de l'interpeller, l'individu, le conducteur,
01:29 mais avec toutes les règles de prudence et pondération, évidemment, pour tenter de l'interpeller en toute sécurité.
01:36 Et en premier lieu, également, leur sécurité qui prime quand même avant tout.
01:42 - C'est ça, parce qu'il y a l'avocat Harriet Halimi, que l'on a beaucoup entendu, notamment aussi après l'affaire Nahel,
01:52 qui dit que, sauf en cas de crime de sang, les courses-poursuites en milieu urbain sont interdites pour éviter les accidents mortels.
02:01 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:03 - Alors, vous savez, on est habitué à l'audiatrie de M. Halimi, donc on n'est pas étonné de ce que vous venez de me dire.
02:11 Mais maintenant, les collègues, lorsqu'ils constatent un refus d'autant-terrer,
02:18 ou lorsqu'eux-mêmes sont quelquefois mis en danger lorsqu'il y a commission à refuser d'autant-terrer,
02:23 parce que malheureusement l'actualité récente le démontre encore,
02:27 tous les moyens sont mis pour tenter d'interpeller, évidemment, à l'auteur, en toute sécurité pour eux-mêmes et pour lui-même.
02:35 Alors, lorsqu'il n'y a pas d'autres moyens pour les collègues de faire face, pardon, pour leur sécurité,
02:41 parce qu'il y a un danger et qu'ils doivent ouvrir le feu avec leurs armes, c'est quand même relativement...
02:48 Heureusement d'ailleurs, même si c'est toujours quand même des fois trop, mais c'est extrêmement rarissime.
02:53 C'est-à-dire que, ce que les chiffres le démontrent, on est sur les 26 000 refus d'autant-terrer en moyenne par an,
02:59 et prenons l'année 2021, il y a eu 157 tirs par les forces de l'ordre.
03:04 Soit 0,76% de l'usage de l'arme dans le cadre des refus d'autant-terrer.
03:10 - Grosso modo, à travers cette déclaration, Eric Henry,
03:14 est-ce que ça vaut le coup de poursuivre quelqu'un qui a refusé de se plier un contrôle,
03:20 comme ça s'est produit ce week-end à Paris,
03:22 et ensuite il y a eu une course-poursuite sur les quais dans le nord de Paris, etc., du côté de Pantin,
03:27 et ensuite un piéton a été percuté par ce chauffard, cette personne qui n'avait pas voulu être contrôlée.
03:36 Est-ce que dans ces conditions, il ne faut pas laisser tomber ?
03:39 - Alors, pour le cas que vous nous relatez, malheureusement le piéton qui a été tué hier,
03:46 qui a été fauché par un automobiliste, par un criminel de la route hier,
03:50 alors, de ce que je peux savoir, pour avoir quand même pris contact avec mes collègues,
03:55 maintenant il y a le secret de l'enquête, donc je n'ai malheureusement pas tous les éléments à ma disposition,
04:01 lorsque le chauffard a fauché le piéton, les collègues n'étaient pas derrière lui,
04:07 ils ne le poursuivaient pas.
04:10 Les collègues se trouvaient sur le périphérique,
04:13 lorsque le chauffard était sur les maréchaux, au niveau du boulevard McDonald's,
04:19 donc il n'était pas, et l'enquête le démontrera, mais il n'était pas derrière lui.
04:22 Les collègues auraient pris, prenant en considération l'initiative,
04:28 de cesser cette prise en charge, justement pour ne mettre personne en insécurité.
04:33 Mais je rappellerai plutôt que c'est le conducteur, c'est le chauffard qui est responsable de tout,
04:38 c'est lui qu'il faut blâmer, parce qu'il roulait à une vitesse,
04:41 d'après les éléments à ma disposition, qu'on peut facilement vérifier,
04:47 il roulait à une vitesse excessive, à une allure démesurée.
04:53 - Et puis je rappelle aussi que deux policiers ont été blessés en intervenant,
04:58 l'un à Carcassonne, par un automobiliste qui a refusé de se soumettre à un contrôle d'alcoolémie,
05:03 il souffre de plusieurs fractures, et puis un autre à Versailles,
05:06 lui qui a été traîné par un scooter, qui tentait même chose d'échapper à un contrôle routier.
05:12 - Tout à fait, et malheureusement je trouve qu'un collègue a été blessé à Vitry,
05:17 sur scène aussi ce week-end, et justement si vous permettez pour rebondir,
05:22 sur ce que vous venez de dire, nous sommes à environ 13 000 policiers blessés par an,
05:26 toutes blessures confondues, donc évidemment les 13 000 ne sont pas dues à des refus de tempérer,
05:32 mais des refus de tempérer, comme vous l'avez souligné, les trois derniers exemples le démontrent,
05:36 ce sont quand même des causes, des facteurs quand même majeurs aussi des blessures des collègues,
05:40 et encore une fois les policiers, s'ils ne le font pas, on leur reproche de ne pas le faire,
05:46 et quand ils le font, on leur reproche aussi de le faire, vous savez la situation est quand même
05:49 très compliquée pour nos collègues, et à un moment donné on ne trouve plus de sens non plus à l'omission,
05:54 il faudrait peut-être aussi un petit peu nous protéger, et peut aussi nous donner les moyens
05:58 de pouvoir travailler sur les plans législatifs et juridiques aussi.
06:01 - Merci beaucoup Eric Henry, porte-parole d'Allianz Police,
06:04 d'avoir répondu à nos questions en direct ce matin sur Sud Radio.

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