Avec Jean-Luc Richard, démographe et maître de conférences à l'université de Rennes
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00:00 C'est aussi ça la France, ces français qui changent de région. On en parle avec notre invité Jean-Luc Richard. Bonjour à vous !
00:05 Bienvenue sur Sud Radio. Je rappelle que vous êtes
00:09 démographe. Les français qui quittent certaines zones pour se rendre sur le littoral. C'est une image d'épinal
00:16 qui est toujours d'actualité.
00:19 Oui bien sûr, c'est une tendance de long terme qui n'est pas spécifique à la France. D'ailleurs on constate qu'il y a une proportion
00:26 croissante de la population mondiale qui vit finalement sur les littoraux, en tous les cas au bord de la mer ou très près
00:32 des littoraux.
00:34 Et
00:35 bien avant finalement on a déjà construit des villes généralement sur des cours d'eau. Donc c'est vraiment une tradition ancienne des populations humaines
00:42 que d'aller vers les endroits où il y a de l'eau, même si c'est pas forcément la même eau.
00:45 Historiquement ça a été plutôt les fleuves, maintenant c'est plutôt les littoraux maritimes.
00:49 Voilà exactement. Quels sont les départements qui accueillent le plus de nouveaux arrivants ?
00:55 Actuellement c'est clairement la façade atlantique qui connaît un boom et un essor
00:59 démographique sur tout le littoral qui va on va dire
01:03 de Handaï à Brest finalement. On peut dire qu'il y a juste le littoral de la Manche qui se
01:10 caractérise par une croissance démographique moins forte. Et comment ça s'explique ?
01:14 Alors finalement l'attirance pour le littoral c'est à ma foi un
01:19 héliotropisme, "hélio" qui vient de "héliotique", l'eau, "hélios" en grec. Et puis c'est aussi un héliotropisme,
01:25 c'est à dire c'est un mélange d'eau et de soleil qui fait que ce sont plutôt les littoraux ensoleillés qui attirent.
01:32 Alors historiquement c'était la façade méditerranéenne, c'était le sud-est, c'était la côte d'Azur et puis
01:38 le côté plus ouest du côté de Montpellier, de Sète, etc.
01:45 Mais la Méditerranée attire un peu moins pour différentes raisons et le littoral atlantique désormais attire beaucoup.
01:51 Effectivement. Alors parlons maintenant de ces pratiques qui ont un petit peu changé depuis l'épisode du coronavirus.
01:57 Est-ce qu'on peut mesurer des nouveaux mouvements qu'on n'observait pas avant 2019 et 2020 ?
02:03 Alors c'est incontestable qu'il y a eu une croissance de la demande en logement sur le littoral atlantique.
02:10 Alors bien sûr il y a les zones très connues qui vont
02:14 de Biarritz en Daï jusqu'à Vannes, on va dire, avec d'ailleurs une augmentation du prix moyen des pavillons qui est très forte, de 39 à 50%.
02:22 Mais même une ville comme Brest a vu son prix immobilier augmenter très significativement.
02:26 Donc
02:28 on a cette tendance qui est d'aller là. Alors parfois dans un premier temps on pense résidence secondaire
02:35 et ensuite la résidence secondaire va devenir la résidence principale
02:41 des aînés dans la famille finalement. C'est ça et ce qui peut paraître logique quand c'est possible. Dernier point, est-ce que les villes se vident ?
02:48 Non parce qu'il y a des tendances qui font que les grandes villes, et on le voit même dans le quart nord-est de la France avec
02:56 des villes comme Reims
02:57 qui se singularisent, quand elles sont bien desservies par les transports, quand ce sont des villes
03:02 universitaires, qu'elles offrent un ensemble
03:06 davantage de structures, de possibilités de loisirs, elles continuent d'attirer en tant que telles, même si
03:13 leur couronne ne pas nécessairement attire. Actuellement il n'y a pas d'extension en termes de kilomètres carrés de
03:19 l'agglomération Ligro-Bétourcoin, mais les villes en chœur continuent d'attirer une population qui est plus jeune
03:26 avec d'ailleurs des conséquences qui est la diminution de la taille moyenne des logements par exemple.
03:30 Exactement et puis elles sont des populations qui cherchent du travail et on en trouve malgré tout davantage
03:35 dans ces grands centres urbains. Merci beaucoup Jean-Luc Richard.
03:38 De rien, merci, au revoir. Je rappelle que vous êtes démographe, maître de conférences à l'université de Reims.