Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud reçoit Yann Bucaille-Lanzerac, cofondateur de Cafés Joyeux dont le but est l'insertion et l'inclusion professionnelle de personne en situation de handicap, et cela, depuis six ans. Depuis la création des Cafés Joyeux, 154 personnes en situation de handicap ont obtenu un CDI.
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00:00 - Europain, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:07 - Et Pascal Praud, vous recevez sur Europain Yann Bicail-Lanresac, cofondateur de Café Joyeux.
00:12 - Et on le salue Yann, merci beaucoup, puisque le concept de Café Joyeux, au-delà évidemment
00:20 du service que vous proposez aux clients, c'est un investissement dans les personnes
00:28 de handicap.
00:29 - Oui, c'est un concept qui est assez novateur parce que le Café Joyeux, c'est une entreprise,
00:35 une entreprise qui, comme toute entreprise, a besoin d'être à l'équilibre, un équilibre
00:41 économique, qui est détenue par une fondation.
00:43 Donc ça c'est très particulier parce que c'est pas comme s'il y avait un actionnaire
00:47 particulier, institutionnel, ou une famille, ou un privé.
00:51 Non, ça appartient à un organisme sans but lucratif, dont la mission est l'inclusion,
00:56 l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap mental.
00:59 Et c'est pour ça qu'on se bat tous les jours, depuis déjà plus de 6 ans avec mon épouse,
01:05 pour développer ce projet, parce qu'on sent qu'il y a une attente, il y a un besoin.
01:10 On a beaucoup de... on a actuellement 154 équipiers en situation de handicap qui sont
01:16 en CDI, donc avec un contrat de droit commun, ordinaire, et ces personnes-là, ça change tout.
01:23 - Alors Anne-France, je vous propose de venir peut-être sur ce siège, parce que vous serez
01:29 devant le micro, et ça va être vraiment intéressant de vous écouter, Anne-France.
01:35 - D'accord.
01:36 - D'abord, comment vous vous définissez, Anne-France ?
01:39 - Le Café de Vallée, en fait, moi je suis heureuse d'être au Café de Vallée, parce
01:46 qu'on fait le service, avec le sourire, accueillir des convives qu'on ne voit pas forcément
01:56 ailleurs, donc on est content de les accueillir au sein du Café Joyeux.
02:00 - Je peux vous demander votre âge, Anne-France ?
02:02 - Moi j'ai 36 ans.
02:04 - Alors, quelle a été votre vie professionnelle avant le Café Joyeux ? Est-ce que vous avez
02:09 réussi à travailler ?
02:10 - Ah oui, avant le Café Joyeux, j'étais dans un établissement aide par le travail,
02:17 et j'étais en blancherie.
02:19 - Et aujourd'hui, évidemment, même si vous souffrez d'un handicap, vous considérez que
02:26 vous pouvez travailler, et en tout cas faire de nombreuses tâches, ce qui est le cas dans
02:31 ce que vous faites au Café Joyeux.
02:33 - Absolument, et je suis totalement heureuse, et accueillir d'autres situations en handicap.
02:43 - Et on voit bien qu'il n'y a pas de soucis de compréhension, lorsque l'on se parle ensemble,
02:48 lorsque des clients arrivent, il n'y a absolument aucun souci pour vous ?
02:51 - Il n'y a aucun souci pour moi en tout cas, et pour les autres je pense.
02:54 - Au départ, j'imagine que les gens ont peur peut-être de vous froisser tout simplement,
03:02 ou que vous ne compreniez pas ce qu'ils disent, et la peur parfois c'est eux qui l'ont ?
03:08 - C'est eux, oui.
03:09 - Et ça vous le ressentez souvent ?
03:11 - Moi je le ressens, mais pas au fond de moi, mais au fond des personnes.
03:19 Moi en fait j'accepte, en fait mon SMS c'est la différence qui compte.
03:27 Il ne faut pas voir ceux qui sont purs par rapport à ce qu'on vit,
03:36 il faut être eux même si dans les cas où il ne passe rien.
03:41 - En fait Anne-France, pardon Pascal je vous coupe,
03:44 toi avant tu travaillais dans une blanchisserie, et dans la blanchisserie
03:49 tu n'avais pas de lien avec des personnes à l'extérieur.
03:53 Aujourd'hui c'est un vrai défi pour toi, depuis quelques années maintenant,
03:59 parce que tu travailles face à des convives qui rentrent, qui sortent dans un restaurant.
04:05 C'est différent, parce que tu vois des gens qui sont de l'extérieur ?
04:09 - Oui justement, je vois des personnes extérieures.
04:12 - Ça te plaît ?
04:13 - Et moi c'est heureux d'accueillir des gens extérieurs,
04:17 en dehors que ce soit les touristes ou d'autres convives qui viennent.
04:24 Et moi c'est heureux de les accueillir.
04:26 - Ce qui est intéressant Anne-France, c'est que,
04:29 comment vous jugez ce qu'a été votre vie,
04:32 lorsque vous êtes arrivée la première fois à l'école,
04:34 lorsque vous étiez dans votre famille,
04:36 quel regard vous avez sur tout ça ?
04:38 - Le regard sur tout ?
04:40 - Sur toute votre vie et sur la situation que vous vivez ?
04:44 - Je sais que ma famille est heureuse,
04:50 depuis que maintenant je travaille au Café de Voyeux,
04:52 parce que c'est vraiment grâce au Café de Voyeux que je suis heureuse.
04:56 Et ça il faut le dire, c'est très important de le dire,
04:59 même aux gens qui viennent de l'extérieur.
05:02 - Est-ce que vous trouvez qu'aujourd'hui c'est plus facile que ce que ça l'était il y a quelques années ?
05:06 - Je pense que oui.
05:08 Il faut améliorer.
05:11 - Et en quoi il faut améliorer ?
05:13 - Être joyeuse,
05:15 quand les convives viennent,
05:17 c'est nous qui donnons heureux,
05:19 c'est nous qui nous donnons...
05:21 ...
05:24 C'est nous qui nous donnons...
05:26 On a envie encore de progresser,
05:28 et quand nous on est joyeux,
05:32 les convives viennent aussi heureux dans le Café de Voyeux.
05:35 - Et vous allez rester avec nous,
05:37 parce qu'on a envie de vous interroger,
05:39 puis on a envie également d'échanger avec les auditeurs,
05:41 et puis il faut féliciter,
05:43 et bien évidemment,
05:45 l'investissement de Yann Bucay,
05:47 L'Anrezac.
05:49 Pourquoi un jour avez-vous décidé
05:51 de co-fonder le Café Joyeux ?
05:53 Vous allez nous le dire tout de suite après la pause.
05:55 Merci.
05:57 - Pascal Proévouz sur Europe 1 de 11h à 13h,
05:59 et vous pouvez réagir en composant ce numéro.
06:01 - Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.
06:05 - Europe 1.
06:07 - Pascal Proévouz.
06:09 - Et de 11h à 13h, vous réagissez en composant le 01 80 20 39 21.
06:13 Nous parlons du Café Joyeux aujourd'hui, Pascal.
06:15 - Et on parle effectivement de ceux qui souffrent d'un handicap,
06:18 et la difficulté pour eux de trouver l'insertion professionnelle.
06:22 On est avec Anne France,
06:24 qui nous expliquait combien c'était important, bien sûr, de travailler,
06:28 parce que d'être dans l'univers professionnel,
06:30 c'est une manière de vivre,
06:32 et de vivre de manière indépendante, bien sûr.
06:35 Mais je voulais qu'on ait clair,
06:37 et puis après on reviendra à ce qu'est la vie de Anne France.
06:40 Anne France, par exemple, je ne sais pas si vous ne vivez que seule,
06:43 aujourd'hui vous êtes accompagnée dans votre vie personnelle,
06:48 comment ça se passe ?
06:49 - J'ai la famille, mais c'est normal de vivre avec mon fiancé,
06:53 mon vieille aimée,
06:55 et je suis dépendante.
06:59 - Vous êtes dépendante ? - Oui.
07:01 - Ça veut dire quoi, dépendante ?
07:03 - C'est-à-dire que je viens en transport tout seule,
07:07 au café de bain tout seule.
07:09 - En fait, vous êtes indépendante,
07:10 et vous avez une vie amoureuse avec votre fiancé.
07:13 - J'ai une vie amoureuse, c'est nous.
07:14 - Il s'appelle comment, votre fiancé ?
07:15 - Il s'appelle Guillaume.
07:16 - Et vous vous êtes rencontré où ?
07:18 - On s'est rencontré via l'association de son père,
07:24 où j'étais moi il y a très longtemps.
07:27 - Et vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
07:28 - Ça fait 7 ans.
07:30 - Et ça marche bien ?
07:31 - Et ça fonctionne vraiment très bien.
07:33 - Bon, il est sympa ?
07:34 - Oui, je suis même fiancée.
07:36 - Et qu'est-ce qu'il fait, Guillaume ?
07:39 - Lui, il fait de la reprographie dans les attes.
07:42 - Oui.
07:43 - La reprographie.
07:45 - Nous sommes avec Claire. Bonjour Claire.
07:47 - Bonjour Monsieur Prot.
07:49 - Et merci Claire, vous vouliez intervenir
07:51 parce que vous-même êtes maman d'enfant
07:53 qui souffre d'un handicap peut-être ?
07:55 - Alors tout à fait, moi je suis maman de 3 enfants
07:58 en situation de handicap.
07:59 - Oui.
08:00 - Alors il est vrai que pour l'instant,
08:02 nous on n'est pas du tout sur le marché du travail,
08:04 on en est encore très loin puisque mon aîné a 12 ans.
08:06 - Mais de quoi souffrent vos enfants ?
08:08 C'est le même handicap ou c'est 3 handicaps différents ?
08:10 - Alors nous avons l'aîné qui est autiste
08:13 sans déficience intellectuelle,
08:15 ce qu'on appelait anciennement les autistes Asperger.
08:17 - Oui.
08:18 - Et nous avons les deux plus jeunes
08:20 qui ont une pathologie génétique à ce jour
08:22 totalement inconnue,
08:24 avec plusieurs troubles associés,
08:27 dont notamment une forme d'autisme également,
08:29 et des soucis moteurs,
08:31 enfin voilà, d'autres soucis en parallèle.
08:34 - Et le fait que les 3 enfants souffrent
08:37 d'un handicap qui est peut-être comparable ?
08:40 - Oui, oui, tout à fait c'est comparable, oui.
08:42 - Donc, est lié à quelque chose de l'ordre de la génétique ?
08:47 - Oui, tout à fait, oui, oui,
08:49 on sait qu'a priori c'est génétique.
08:51 - Et lorsque vous avez eu des enfants,
08:55 vous étiez au courant de cette information ?
08:57 - Ah, du tout !
08:59 Absolument pas, non, non,
09:01 on l'a appris seulement à la naissance
09:03 de notre troisième enfant,
09:05 qui pour le coup est entre guillemets
09:07 la plus atteinte des trois,
09:09 en tout cas était la plus atteinte à la naissance,
09:11 et c'est là que les questions ont commencé à se poser,
09:14 et que les médecins ont commencé à faire des recoupements,
09:17 en nous disant effectivement qu'il y a des choses un petit peu étranges.
09:20 - Et pardonnez-moi de poser des questions indiscrètes,
09:22 mais je pense toujours à l'auditeur qui est en train de nous écouter,
09:25 il y a eu des recherches génétiques, j'imagine,
09:28 qui sont liées plutôt à votre compagnon,
09:31 plutôt à vous-même ?
09:33 - Alors à nos enfants,
09:35 et ensuite effectivement à notre couple,
09:37 voire même aux assais-temps à la famille,
09:40 de faire des recoupements pour essayer de comprendre
09:42 éventuellement d'où ça pourrait venir.
09:44 Pour l'instant on n'a pas encore de réponse.
09:46 - Alors que vous-même n'avez jamais souffert de ce handicap
09:48 dans votre vie,
09:50 ni votre compagnon par définition ?
09:52 - Non, non, du tout. Aujourd'hui on commence à nous parler
09:54 justement de ce qu'on appellerait une incompatibilité génétique.
09:57 Voilà. Entre guillemets c'est le coup de pate-vol,
09:59 quand on n'est pas compatible avec son compagnon.
10:02 - C'est-à-dire que c'est l'union,
10:04 votre union, qui effectivement
10:06 est à l'origine de cela.
10:09 On va peut-être marquer une pause,
10:11 si vous le voulez, à 12h19,
10:13 et puis vous allez nous raconter
10:15 quel âge ont vos enfants, Claire ?
10:17 - Alors j'ai la plus petite qui a 7 ans et demi,
10:19 le deuxième qui va avoir bientôt 10 ans,
10:21 et le plus grand qui a 12 ans.
10:23 - Donc le plus grand qui a 12 ans,
10:25 c'est celui que vous avez qualifié d'autiste Asperger,
10:27 qui a 12 ans. - C'est ça, tout à fait.
10:29 - Donc qui effectivement, et lui à l'école j'imagine,
10:31 en ce moment, même si on est jeudi,
10:33 aujourd'hui il est à l'école,
10:35 et il n'y a pas de souci de sociabilisation.
10:37 - Alors un peu, justement, on y reviendra,
10:39 mais effectivement, oui, c'est un peu compliqué quand même,
10:41 d'où notre inquiétude pour l'avenir,
10:43 et justement cette histoire d'emploi plus tard.
10:45 - On en parle dans une seconde. Merci beaucoup
10:47 d'être avec nous, Claire. Merci beaucoup, à tout de suite.
10:49 - 11h13, c'est Pascal Proévous sur Europe 1.
10:51 - Europe 1, Pascal Pro.
10:53 - Vous écoutez Pascal Proévous sur Europe 1,
10:55 de 11h à 13h, vous réagissez
10:57 au 01-80-39-21,
10:59 comme Claire qui est avec nous en ligne, Pascal.
11:01 - Exactement, et je rappelle que le groupe
11:03 Canal+ a inauguré aujourd'hui le premier
11:05 comptoir Café Joyeux Inside
11:07 en France, au sein même du
11:09 siège pour les salariés. C'est la première
11:11 entreprise de France à accueillir ce concept inédit.
11:13 Café Joyeux permet l'insertion professionnelle des
11:15 personnes en situation de handicap, la formation.
11:17 En France, il y a 700 000 personnes
11:19 qui sont diagnostiquées comme ayant des troubles
11:21 de l'autisme. 65 000 sont
11:23 porteuses de trisomie 21.
11:25 Nous sommes avec Anne France depuis le départ
11:27 de l'émission, depuis 12h,
11:29 et nous sommes également avec Yann Bucay-Lan-Rézac,
11:31 qui est le cofondateur
11:33 des Café Joyeux. Et puis, nous sommes avec
11:35 Claire depuis quelques secondes, parce que Claire
11:37 est une maman de trois enfants
11:39 qui souffrent d'handicap,
11:41 d'autisme, plus ou moins
11:43 d'ailleurs, j'allais dire
11:45 sur une échelle
11:47 plus ou moins handicapant,
11:49 et évidemment, ces enfants ont 7,
11:51 10 et 12 ans, et vous vous inquiétez pour l'avenir,
11:53 Claire. - Oui, oui, c'est ça, tout à fait.
11:55 Oui, oui, on se pose beaucoup de questions,
11:57 notamment, alors forcément,
11:59 pour l'instant, pour les deux plus grands particulièrement,
12:01 puisque à 7 ans et demi, on a encore le temps.
12:03 Mais il est vrai
12:05 qu'on se pose beaucoup de questions, parce que, en plus,
12:07 nos enfants ont des désirs,
12:09 des envies, comme tous les enfants,
12:11 donc ils se posent déjà des questions,
12:13 ils nous disent déjà "moi, je voudrais faire ça",
12:15 et par moments, nous,
12:17 on se pose la question de "est-ce que ce sera possible ?"
12:19 et comment
12:21 on va pouvoir y arriver. - Yann Bucay-Lan-Rézac
12:23 peut vous aider, peut-être, ou même vous
12:25 interroger, Yann,
12:27 qu'est-ce qu'on peut dire à une maman
12:29 de trois enfants,
12:31 12, 10 et 7,
12:33 qu'est-ce qu'elle doit faire ?
12:35 - Pascal, moi, ce que j'ai envie
12:37 de dire à Claire, c'est d'abord
12:39 je suis admiratif,
12:41 moi-même qui n'ai pas
12:43 d'enfant, on va dire
12:45 atypique ou en situation de handicap,
12:47 je suis amené
12:49 au travers des Cafés Jouets à côtoyer
12:51 beaucoup de parents, et je suis
12:53 impressionné par
12:55 le courage,
12:57 la ténacité
12:59 des parents, parce que pour eux,
13:01 c'est en fait
13:03 une forme de vocation,
13:05 c'est toute une vie, toute une vie qui est consacrée
13:07 à leur enfant,
13:09 et moi, je suis émerveillé,
13:11 je sais pas,
13:13 c'est difficile pour moi de donner un conseil, parce que
13:15 je ne veux pas porter
13:17 de jugement,
13:19 nous, les Cafés Jouets, on apporte
13:21 une proposition, mais c'est une proposition
13:23 qui ne peut pas fonctionner avec tout le monde, bien sûr,
13:25 qu'on n'est pas là pour sauver
13:27 toute la communauté du handicap, on est là
13:29 pour montrer que c'est possible
13:31 à des personnes en situation de
13:33 handicap, d'avoir
13:35 une place dans la vie économique,
13:37 et c'est même un message
13:39 qui va au-delà de ça, c'est que non seulement c'est possible,
13:41 mais c'est important, c'est-à-dire qu'il faut pas
13:43 croire
13:45 que sous prétexte qu'on a une forme de
13:47 fragilité, on est exclu du monde
13:49 du travail, ça c'est
13:51 l'économie elle-même qui a voulu nous faire croire
13:53 ça, et quelque part, moi je pense
13:55 qu'on est dans un monde qui finalement
13:57 c'est le système lui-même qui est handicapé,
13:59 mais si le système donne
14:01 sa place à des personnes diminuées,
14:03 fragilisées, à cause d'une
14:05 forme de différence,
14:07 et bien c'est possible. Après,
14:09 au Café Joyeux, bien sûr qu'on n'est pas
14:11 en mesure d'accueillir tout le monde,
14:13 mais en tout cas on a vu des progrès
14:15 formidables, comme en témoignait
14:17 tout à l'heure Anne France,
14:19 et même des parents qui sont
14:21 stupéfaits de voir à quel point leurs
14:23 enfants ont réussi
14:25 à progresser, à gagner en autonomie,
14:27 parce qu'on leur confie une responsabilité,
14:29 parce qu'on leur fait confiance.
14:31 Et je suis très touché de ce que vous dites,
14:33 Claire, sur le fait que vos enfants ont des
14:35 désirs, parce que
14:37 handicap ou pas, ils ont, avant
14:39 d'avoir un handicap, ils ont une personnalité.
14:41 Ils ont, ce sont des
14:43 individus avec un caractère,
14:45 avec un tempérament, et
14:47 ils existent
14:49 au travers de cette personnalité avant même
14:51 de porter un handicap. Et c'est cette personnalité qui va faire
14:53 qu'ils réussiront à être
14:55 heureux dans la vie, en tout cas je vous le souhaite, même
14:57 si je ne connais pas bien vos enfants.
14:59 - Merci, c'est gentil. - Et bien Claire,
15:01 merci en tout cas de ce témoignage, et nous on va
15:03 conclure évidemment avec Anne France.
15:05 Combien d'heures vous bossez
15:07 chaque semaine, vous travaillez tous les jours ?
15:09 - Je travaille...
15:11 Je travaille
15:13 oui, les semaines
15:15 comme le week-end, je fais les
15:17 25 heures,
15:19 au sein du Café de Valleux.
15:21 - Bon, et donc c'est pas tous les...
15:23 C'est tous les jours, non ?
15:25 - Alors, t'as deux jours de repos,
15:27 mais c'est notre travail,
15:29 on peut même travailler le week-end.
15:31 - Et
15:33 comment sont les clients avec vous ?
15:35 - Ils sont très bien, ils sont contents d'être...
15:37 Ils sont contents
15:39 de venir au Café de Valleux.
15:41 - Et vous avez...
15:43 - On dit bien
15:45 c'est...
15:47 On dit "bon bon vrai"
15:49 et exactement,
15:51 Café de Valleux c'est "bon bon vrai".
15:53 - "Bon beau vrai"
15:55 "Bon beau vrai"
15:57 Et il y a des choses
15:59 parfois qui sont arrivées qui ont été marrantes,
16:01 ou des choses qui vous sont
16:03 arrivées dont vous vous souvenez,
16:05 qui ont été rigolos ?
16:07 - Ça dépend, parfois on fait des blagues,
16:09 ou parfois on se parle.
16:11 - En tout cas c'était un plaisir
16:13 que vous soyez avec nous Anne-Français,
16:15 vraiment, je trouve que
16:17 c'est bien que vous soyez venue
16:19 ce matin.
16:21 - C'est très dur que tu danses. - Et parfois quand c'est des
16:23 fêtes comme au Café de Valleux,
16:25 et bien je danse, parce que j'aime bien danser.
16:27 - Alors écoutez... - Et chanter.
16:29 - Alors écoutez, ça tombe bien,
16:31 et si on chantait quelque chose ensemble tous les deux, alors pour se dire
16:33 au revoir ? - Ben pourquoi pas ?
16:35 Vous chantez quoi ? - Ben je sais pas ce que vous aimez,
16:37 vous avez envie de chanter quoi ?
16:39 - Moi j'aime tout, donc c'est pas compliqué.
16:41 - Moi j'aime tout aussi,
16:43 donc je suis pas très compliqué. On pourrait chanter,
16:45 parce que c'est par exemple les 70 ans de
16:47 Cabrel, "Je l'aime à mourir", on pourrait chanter.
16:49 - Ben pourquoi pas ? - Vous la connaissez cette chanson ?
16:51 - Euh oui, mais les paroles
16:53 je connais, oui, mais je connais pas
16:55 vraiment les paroles. - Ben moi non plus. Mais généralement
16:57 quand je chante, je connais pas vraiment les paroles, mais je pense
16:59 qu'il peut nous aider. Attendez, regardez ce qu'on va faire.
17:01 Parole, "Je l'aime à mourir", je suis sûr
17:03 qu'on va trouver, parce que maintenant avec Internet c'est formidable.
17:05 On va faire "Parole,
17:07 je l'aime à mourir",
17:09 "Je l'aime", regardez, je tape vite hein,
17:11 voilà, voilà.
17:13 - Moi je n'étais rien, - Mais voilà qu'aujourd'hui,
17:15 - Moi je n'étais rien,
17:17 - Mais voilà qu'aujourd'hui,
17:19 - Je suis le gardien du sommeil
17:21 de ces nuits, je l'aime à mourir.
17:23 - Vous pouvez détruire tout ce qui vous plaira,
17:27 - Vous pouvez détruire tout ce qui vous plaira,
17:29 - Elle n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras,
17:31 - Elle n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras,
17:33 - Pour tout reconstruire, pour tout reconstruire,
17:35 - Je l'aime à mourir.
17:37 - Elle a couvert les chiffres
17:39 dans l'horloge du quartier,
17:41 elle a fait de ma vie des cocottes
17:43 en papier, des éclats de rire,
17:45 - Des éclats de rire,
17:47 - Elle a bâti des ponts entre nous
17:49 et le ciel, et nous les traversons
17:51 à chaque fois qu'elle
17:53 ne veut pas dormir,
17:55 - Ne veut pas dormir,
17:57 - Je l'aime à mourir.
17:59 - Elle a dû faire
18:01 toutes les guerres,
18:03 pour être si forte,
18:05 aujourd'hui, elle a dû faire
18:07 toutes les guerres
18:09 de la vie
18:11 et l'amour aussi.
18:13 - Et l'amour aussi.
18:15 - Bravo !
18:17 - C'était super !
18:19 - C'était super !
18:21 - Ah vraiment, ça m'a fait plaisir !
18:23 - Ah vraiment, ça m'a fait plaisir !
18:25 - Ah vraiment, je suis content !
18:27 - Je vous fais des bisous Anne-France !
18:29 - Je vous fais des gros bisous,
18:31 - C'était adorable !
18:33 - Vraiment, et puis vous êtes douée,
18:35 et vous chantez juste !
18:37 - Merci !
18:39 - Ah bah attends, tu chantes juste !
18:41 - Je lui avais fait des cours de chant il y a très longtemps,
18:43 - Et bah tu chantes juste !
18:45 - Tu me permets,
18:47 j'ai le droit de te tutoyer ?
18:49 - Oui, bien sûr !
18:51 - Bon, bah tu me tutoies aussi alors !
18:53 - Oui !
18:55 - Bon, bah c'est fini, on va se laisser, tous les deux,
18:57 il est 12h30, on va marquer une pause,
18:59 mais vraiment, je remercie beaucoup Anne-France,
19:01 et l'Anzérac, merci aussi !
19:03 - Merci Pascal, vous êtes bluffant, c'est super !
19:05 - Bah non, c'est pas moi, c'est Anne-France qui est bluffant !
19:07 - Mais Pascal !
19:09 - C'est Anne-France qui est bluffant !
19:11 - Mais Anne-France, je le sais déjà !
19:13 (rires)
19:15 - 12h31, la pause, à tout de suite !