• l’année dernière
Transcription
00:00 Que dirais-tu de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d'être imperméable au temps qui passe, sans être seul puisque je serai toujours là ?
00:11 Savoir ce que les autres pensent de toi, leurs mensonges, leurs faiblesses, leur honnêteté.
00:16 Que dirais-tu de leur être supérieur en tout point comme le sont les dieux, comme le sont les œuvres, de traverser les époques sans craindre les échéances ?
00:26 Je te propose bien plus que ta fortune, je te promets l'infini.
00:30 C'est ce que dit Théodore à sa mère adoptive alors qu'il a 7 ans et qu'ils sont en voyage en Suisse chez une amie de sa mère adoptive, où il va rencontrer un peu plus tard Stravinsky.
00:43 C'est ce qu'il dit à sa mère adoptive, il faut raconter un petit peu l'histoire de Théodore.
00:49 Théodore est né pendant la commune, ses deux parents ont été assassinés dans les rues de Paris et il est adopté par son oncle les Attentes.
00:58 Alors autant son oncle est un capitaine d'industrie qui ne pense qu'à l'argent, mais sa tante qui deviendra sa maman est une violoncelliste très attirée par l'art et par les arts.
01:12 Et ce texte que je vous ai lu, s'il le dit à sa mère adoptive, c'est parce qu'il lui propose de s'emparer de son âme pour qu'elle devienne éternelle et qu'elle vive en lui.
01:26 Alors Théodore est convaincu, et nous aussi un petit peu en lisant le livre, qu'il a ce pouvoir de s'emparer des âmes dont il pense qu'elles sont dignes d'être éternelles.
01:38 Pour être éternelle, pour être digne, il faudrait être une belle personne comme l'est sa maman adoptive. Il s'emparera de plusieurs âmes dans sa vie.
01:47 Et on va traverser, au-delà de ce conte philosophique, ce conte merveilleux, on va traverser plusieurs époques, qui commencent à la commune.
01:55 On va être aussi à la fin du XIXe siècle, pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec tout ce qui peut aussi passer.
02:01 Et puis après-guerre, parce que Théodore a cette faculté aussi de ne pas vieillir, puisqu'il s'arrête de vieillir à l'âge de 30 ans.
02:10 Et donc il va traverser les époques, avec ce côté un petit peu merveilleux, fantastique, et un peu dérangeant aussi, de voir cet homme qui continue sa vie,
02:21 qui fait ses rencontres, des belles rencontres, de moins belles rencontres, et qui à la fois dialogue, parfois, pas trop souvent heureusement,
02:31 qui dialogue parfois avec ses êtres dont il s'est emparé de l'âme. Alors dialoguer avec ses êtres dont il s'est emparé, on se pose forcément la question de savoir si c'est pas un peu sa conscience aussi.
02:46 Ça nous pose beaucoup de questions sur les disparus, sur ce qu'on a perdu et la manière de les faire vivre.
02:54 C'est vraiment une question sur le rapport à la mort, à l'éternité, ce qui fait qu'on peut devenir éternel.
03:05 D'après Théodore, pendant toute sa vie en tout cas, il considère que c'est l'art. L'art c'est la musique, c'est la peinture, c'est la littérature, c'est laisser une trace.
03:15 Finalement, à la fin, on s'apercevra que c'est peut-être beaucoup plus simple que ça, de devenir éternel.
03:23 Et si vous voulez le découvrir, je vous invite à lire ce très beau roman de cette rentrée littéraire de janvier.
03:31 Il y a des épreuves qui sont disponibles. J'espère qu'il vous plaira autant que nous. On n'a pas l'habitude de faire de rentrée littéraire.
03:40 On publie une dizaine de titres de littérature par an. Là, c'est ce qu'on appelle un pas de côté. Je crois que c'est une expression qui est un peu à la mode.
03:47 On fait un petit pas de côté avec ce texte qui nous a vraiment émus, qui nous a vraiment touchés.
03:52 Et on s'est dit, lançons-nous, nous aussi, dans cette rentrée.
03:56 J'espère que vous allez donner une petite place sur votre pile à lire, puisque c'est l'expression à la mode, à Théodore.
04:04 Je vous remercie.
04:06 [Applaudissements]

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