Saint-Denis… c’est fini !

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur le boycott des rencontres de Saint-Denis par les chefs de l'opposition, une décision qui "indigne" Emmanuel Macron.

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Transcript
00:00 - Europe 1 Matin
00:02 - L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:06 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Augustin, bonjour à tous.
00:09 - Ce matin, Vincent, c'est deuxième ou troisième rencontre de Saint-Denis ?
00:13 - C'est la deuxième rencontre.
00:14 - C'est la deuxième. Pardon, j'ai dit troisième tout à l'heure, je me suis trompé.
00:16 Initiative politique lancée par l'Élysée, on s'en souvient, fin août, et qui a pour objet de réunir
00:21 l'intégralité des forces politiques pour discuter des grands sujets de la nation.
00:25 Donc la première fut un grand succès, mais celle-ci s'annonce plus difficile, puisque Manuel Bompard,
00:30 l'insoumis, le socialiste Olivier Faure et le patron des LR, Éric Ciotti, ont tous trois décliné l'invitation.
00:36 Vincent, Saint-Denis, c'est fini ?
00:38 - Et dire que c'était la ville de ces premières rencontres, mais c'est fini, oui.
00:42 Et je ne sais pas si les absents y retourneront un jour.
00:44 La défection d'Éric Ciotti a peut-être donné le coup de grâce à ce nouvel artifice inventé par le président.
00:50 Cela peut paraître anecdotique, mais politiquement, cette décision est lourde de sens.
00:54 Jusqu'ici, la droite LR, même quand elle jouait une opposition frontale,
00:57 semblait à la fois fascinée et un peu complexée par Emmanuel Macron.
01:01 Le président savait en jouer, il était aussi smart que les LR et Terringar.
01:05 Le chef de l'État n'avait qu'à se pencher pour ramasser ce qu'il reste de la droite.
01:08 Un décor, un rendez-vous, un discours, une promesse de référendum, et le tour était joué.
01:12 Le problème est que les éposants ne jouent plus.
01:15 "Je n'ai pas vocation à être le figurant d'un spot publicitaire d'Emmanuel Macron",
01:19 a dit Éric Ciotti en une formule assassine.
01:21 Pour parler comme Michel Audiard, le président a fait l'erreur de prendre Éric Ciotti pour un cave.
01:26 Et il y a toujours un moment où le cave se rebiffe.
01:29 - Mais la critique d'un président abusant de la communication,
01:32 franchement, ça ne date pas d'aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé, Vincent ?
01:35 - C'est vrai que plus grand monde n'était dupe,
01:37 mais on continuait à admirer le danseur qui, après un triple axel, retombait toujours sur ses pieds.
01:41 Mais quand les pieds se prennent dans le tapis du Proche-Orient,
01:44 quand plus rien n'est synchronisé dans la politique intérieure, tout sonne faux.
01:48 Les crises ne hissent plus le président au-dessus de lui-même pour l'ajuster à la hauteur de l'événement.
01:53 C'est le contraire. On a l'impression que l'événement l'écrase.
01:56 Devant les émeutes, il se tait.
01:58 Depuis le 7 octobre, il se contredit sans cesse.
02:00 Face au nouvel antisémitisme, il tergiverse, il esquive.
02:04 Un épisode résume ce décalage terrible entre la gravité du moment et une forme de divagation présidentielle.
02:10 Il y a quelques jours, Yacine Belattar a été reçue à l'Élysée par deux conseillers du président.
02:14 Yacine Belattar, pour les éditeurs qui ne le connaissent pas,
02:17 c'est un humoriste moins drôle que Guillaume Meurice, ce qui est une performance.
02:21 Yacine Belattar s'est autoproclamée aussi représentant de la jeunesse issue de l'immigration,
02:26 ce que la novlangue appelle les jeunes de banlieue.
02:28 Au fait, il ne représente rien d'autre que le cynisme des entrepreneurs identitaires qui prospèrent sur l'islamo-gauchisme.
02:34 Que ce personnage crapoteux, condamné par la justice et l'oreille d'Emmanuel Macron,
02:39 en dit long sur la déconnexion du chef de l'État,
02:42 quant à la fonction présidentielle déjà mal en point, elle prend un coup supplémentaire.
02:46 - Mais est-ce que ce n'est pas le régime présidentiel qui est en cause, Vincent ?
02:50 - Pas seulement, mais on voit bien que le régime présidentiel, pratiqué à l'extrême, tourne à vide.
02:54 On attend tout d'un seul homme qui lui-même s'épuise à entretenir l'illusion d'un pouvoir,
02:58 pouvoir qu'il n'a pas, et ce qui provoque à la fin une colère collective.
03:02 Il faudrait donc de la sobriété dans l'expression, de la clarté dans la vision,
03:05 et de la constance dans l'action pour que le chef de l'État retrouve un peu de crédit.
03:09 Et puis, il y a les leviers à la portée du président en cas de crise,
03:13 et l'un d'entre eux s'impose donner la parole aux Français,
03:16 créer rapidement les conditions d'un référendum sur l'immigration.
03:20 Ce pourrait être la surprise de Saint-Denis, Dimitri.
03:22 Emmanuel Macron sortirait ainsi de l'ivresse de la communication
03:26 pour créer un véritable moment politique et démocratique.
03:29 - L'édito politique sur Europe en forme de conseil, tout simplement.
03:33 Merci Vincent Trémolet de Villers, la Une du Figaro.

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