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Mercredi 15 novembre 2023, SMART BOURSE reçoit Julie Rachline (co-fondatrice, Braintale)

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00:00 [Musique]
00:10 Cette semaine dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous recevons les lauréats des derniers trophées de l'innovation LBPAM
00:18 qui se déroulaient au début du mois de novembre. Et c'est le lauréat du prix coup de cœur du jury que nous recevons ce soir.
00:25 Julie Racheline, cofondatrice et directrice générale de Braintail, est avec nous en visioconférence.
00:31 Bonsoir Julie, merci beaucoup d'être avec nous et de représenter les équipes de Braintail pour ce prix coup de cœur du jury
00:38 qui vous a été remis au début du mois de novembre à l'occasion de ces trophées de l'innovation LBPAM.
00:43 On est avec vous dans le domaine des neurosciences avec des solutions qui sont dédiées à la médecine de demain,
00:49 la médecine de diagnostic, la médecine de suivi des patients ou encore de prédiction comme on dit aujourd'hui.
00:55 Julie, la grande idée des équipes de Braintail c'est de mesurer le cerveau comme vous dites. Qu'est-ce que ça veut dire Julie ?
01:03 Absolument et alors j'irai même plus loin Grégoire sur ce que vous dites, c'est-à-dire que c'est déjà la médecine d'aujourd'hui
01:08 dans la mesure où les produits, les solutions développées par Braintail sont déjà disponibles
01:14 et sont déjà utilisées auprès des patients dans différents établissements hospitaliers en Europe et dans différentes études cliniques.
01:23 Donc c'est quelque chose d'extrêmement concret et de très réel pour les patients, les cliniciens et puis tous nos partenaires pharmaceutiques et biotechnologiques.
01:32 Vous parliez de mesurer le cerveau, le cerveau c'est un petit peu l'organe pauvre finalement.
01:37 On mesure le rein, on mesure les constantes cardiaques, on mesure l'état du sang quand on fait une prise de sang par exemple
01:47 et le cerveau on ne le mesure pas.
01:49 Nous c'est un petit peu ce qu'on propose, c'est d'être capable de venir amener une mesure objective, fiable, reproductible,
01:56 indépendante finalement de l'état dans lequel on va se trouver, émotionnel ou même physiologique dans certains cas
02:02 pour pouvoir prendre de meilleures décisions, des décisions qui sont aussi bien sur le développement des nouvelles thérapies
02:08 pour améliorer la médecine de demain ou d'après-demain dans certains cas
02:12 et puis aussi améliorer le quotidien des patients avec une mesure qui va permettre à tous les praticiens qui vont toucher au cerveau de près ou de loin
02:24 de pouvoir mieux décider on l'espère et mieux prendre en charge leurs patients.
02:29 - Concrètement pour mesurer le cerveau, déchiffrer effectivement le cerveau, comme vous dites Julie,
02:35 votre matière première c'est la matière blanche du cerveau, 60 à 80% du cerveau est composé de cette matière blanche.
02:42 Qu'est-ce que c'est que la matière blanche ? Qu'est-ce qu'on y trouve ?
02:45 Quelles sont les informations que vous arrivez à trouver dans la matière blanche du cerveau d'un patient que vous regardez ?
02:54 - Oui d'un être humain, d'un patient, même d'un volontaire sain comme on pourrait j'espère nous appeler vous et moi au moins.
03:00 La matière blanche, qu'est-ce que c'est ? Dans le cerveau, si l'intégralité de votre cerveau fait 100%, vous avez une partie qui est la matière grise.
03:10 C'est tombé dans notre langage courant, c'est grosso modo les petites cellules, c'est le cœur des cellules et c'est ce qui va avoir une activité électrique
03:17 qu'on peut mesurer notamment avec les électroencéphalogrammes par exemple.
03:21 C'est finalement ce que tout un chacun voit de façon extrêmement particulière quand on imagine mesurer le cerveau.
03:35 Toutes ces cellules dialoguent entre elles, c'est comme vous et moi aujourd'hui on se parle, on a la malchance de ne pas pouvoir être en plateau pour ce qui nous concerne,
03:42 mais on se parle avec un wifi et donc pour que notre connexion fonctionne bien, il faut qu'on ait évidemment un équipement informatique qui fonctionne
03:49 mais aussi tout un réseau qui permette la transmission de l'information.
03:53 La matière blanche c'est la même chose dans le cerveau, c'est ce qui va permettre la transmission de l'information entre les différentes cellules nerveuses,
04:00 entre elles premièrement, mais aussi entre les différentes zones du cerveau.
04:03 Et nous ce qu'on vient mesurer avec BrainTel, c'est l'efficacité du wifi cérébral en réalité.
04:09 On va venir analyser, on va venir quantifier, on va venir mesurer cette capacité que vont avoir les différentes zones du cerveau à dialoguer entre elles
04:18 et en tout cas à avoir des autoroutes de communication qui soient performantes.
04:22 Si elles ne le sont pas, en fonction des zones qui sont atteintes, ça va avoir des conséquences d'un point de vue symptomatologique, d'un point de vue clinique
04:30 et c'est ça qu'on va être capable, pas dans tous les cas aujourd'hui mais demain on l'espère, d'être capable justement de corréler l'état,
04:38 finalement un bilan lésionnel du cerveau avec l'état clinique d'un patient et on l'espère son devenir.
04:45 Vous le disiez effectivement et la solution médicale, logicielle que vous proposez est déjà utilisée.
04:51 Bien sûr Julie, on est bien au-delà du concept, tout ça est validé depuis plusieurs années maintenant.
04:57 Dans quel type d'indications, pour quel type de maladies neurologiques, dégénératives ou autres, est-ce que vous avez les résultats les plus probants ?
05:07 Quels sont les messages les plus fiables que vous arrivez à extraire de la matière blanche du cerveau aujourd'hui Julie ?
05:14 En fait, toute l'idée de départ est née en réanimation. La neurologie est venue après et l'idée du professeur Loupi Basset,
05:23 dont les travaux sont à l'origine de la création de la société, il est professeur d'anesthésie et réanimation à la Pité-Selpetrière,
05:31 c'était finalement comment mieux prendre en charge les patients qui sont dans le coma.
05:35 C'est évidemment une situation traumatique, très particulière, qui en plus touche à des enjeux humains, émotionnels extrêmement lourds et puissants,
05:44 sur lesquels je ne vais évidemment pas m'apesantir ce soir, mais où on a besoin d'être capable de comprendre dans quel état finalement sont les cerveaux des patients,
05:54 pour dans un contexte évidemment général de prise en charge de ces patients en réanimation, on va pouvoir optimiser la prise de décision et les soins qui pourront être apportés.
06:05 Et le premier produit finalement de neuropronostication qui a été développé par BrainTail et qui depuis bientôt deux ans dispose d'un marquage CE,
06:14 donc qui est l'autorisation réglementaire pour pouvoir mettre à disposition des patients et des professionnels de santé ces solutions digitales,
06:21 est un outil qui permet d'améliorer la prise en charge de ces patients très graves.
06:26 Sur cette base-là, on a aujourd'hui un panel de solutions qui sont disponibles pour la quantification de la substance blanche dans la prise en charge en clinique,
06:36 mais où finalement on est en train de travailler sur ce qu'on appelle des cas d'usage,
06:41 donc on va dire des situations où il y a des besoins pour travailler sur des populations de patients pour être capable de suivre l'évolution d'une maladie,
06:50 où on l'espère de sa régression dans le cadre du développement de nouvelles thérapies.
06:54 Et là je vais citer par exemple les maladies d'Alzheimer, les maladies de Parkinson et les syndromes apparentés en termes de tremblements,
07:05 et puis tout ce qui va toucher aux maladies d'hémilignisante, donc qui sont en fait des maladies vraiment de la substance blanche,
07:12 où on va avoir une dégénérescence progressive de cette matière dans le cerveau qui va entraîner des sclérose en place par exemple,
07:21 ou des adrénélocodystrophies, voire des maladies avec finalement ces dégénérescences neurodégénératives extrêmement, enfin plus ou moins rapides.
07:34 Et ça c'est vraiment des situations où on a un besoin extrêmement fort, non seulement de nouvelles thérapies,
07:40 donc là il faut qu'on puisse nous aider ceux qui sont en charge du développement d'aller plus vite et d'aller finalement atteindre les patients plus rapidement,
07:49 et puis aussi de proposer une prise en charge des patients à l'hôpital qui sera la plus efficace possible,
07:55 en donnant aux cliniciens des outils pour mieux dépister le plus tôt possible, mieux suivre, et évidemment demain améliorer la prise en charge plus largement des patients,
08:07 quasiment d'un adulte sur trois aujourd'hui en réalité.
08:11 Je précise aussi au passage, je ne sais pas quelle est l'importance que ça peut avoir, mais c'est une solution totalement non-invasive que vous proposez.
08:18 Sur la base du NIRM, vous êtes capable justement de faire ce travail d'enquête, j'allais dire, dans la matière blanche, il n'y a pas besoin de grosses et lourdes opérations du cerveau en l'occurrence.
08:30 Exactement, c'est très joliment dit, j'aime beaucoup votre idée d'enquête.
08:34 À partir du NIRM, on va venir finalement amener cette mesure, c'est non-invasif, c'est totalement sans douleur,
08:47 puisque c'est non-invasif, et ça peut être fait finalement sur tout équipement d'IRM installé.
08:53 Le choix qu'on a fait était d'être indépendant du fabricant, quel que soit le fournisseur de l'IRM, on va être capable de traduire l'IRM en biomarqueur, en outil de prise de décision.
09:08 Et ce travail-là, il est évidemment propriétaire, c'est quelque chose qu'on a travaillé, qui fait partie de l'actif de la société, et qui va nous permettre de rendre disponible nos solutions,
09:19 finalement, quel que soit le lieu géographique dans lequel se trouve le patient.
09:25 Je voudrais quand même préciser que ça ne se fait pas sur n'importe quel IRM, il faut absolument que ce soit une IRM de diffusion,
09:32 parce que la base de notre technologie s'appuie sur la diffusion de l'eau dans le cerveau,
09:38 donc c'est la mesure de la contrainte de l'eau finalement dans le tissu qu'on regarde, donc nous dans le cerveau de nos patients,
09:45 qui va nous permettre de proposer cette analyse aux cliniciens et à nos clients de façon générale.
09:52 Une dernière question Julie, quel est le modèle économique que vous avez construit autour de BrainTide ?
10:01 La société existe depuis 2018, avec une équipe médicale j'imagine qui mène des travaux sur ces sujets depuis bien avant 2018,
10:09 tout ça est déjà très abouti à vous entendre, Julie, comment vous avez réfléchi au modèle économique de l'entreprise ?
10:16 Le modèle économique est un modèle relativement simple, on a aujourd'hui un dispositif médical,
10:22 il est mis à disposition des établissements et finalement de ses utilisateurs qui sont les professionnels de santé au sens large,
10:31 donc c'est des hôpitaux, publics, privés dans leur grande majorité.
10:35 Mais tous ceux qui développent des nouvelles thérapies sont des utilisateurs de ce genre de solution et finalement de cette approche de biomarqueur qu'on développe.
10:45 Donc notre modèle est mixte, c'est-à-dire que notre utilisateur est celui ou celle qui va suivre les patients ou réaliser les études cliniques,
10:56 mais finalement le payeur n'est pas que la collectivité, c'est aussi tous ceux qui développent des nouvelles thérapies, c'est l'industrie,
11:04 et c'est tous ceux à qui on propose une solution pour améliorer leur quotidien.
11:09 Notre objectif, c'est évidemment pas d'être un jouet digital pour être une application supplémentaire, c'est vraiment d'être inclus dans le soin.
11:20 Et pour ça on veut nous être la référence.
11:22 Alors pour être une référence, il faut évidemment que les cliniciens s'en emparent,
11:26 donc on doit être mis à disposition et utilisé par les hôpitaux, c'est une première chose,
11:31 et demain évidemment en ville, on doit être utilisé par l'industrie pour le développement des nouvelles thérapies,
11:36 et puis il faut aussi que le régulateur, dans notre métier qui est très régulé, puisse valider,
11:43 finalement puisse donner son tampon sur l'intérêt de nos solutions,
11:47 et sur la façon dont ça va permettre d'être la mesure de référence, finalement le standard de traitement.
11:52 C'est ce sur quoi on travaille, et c'est notre objectif à moyen et long terme,
11:56 avec le soutien de nos investisseurs, personnes physiques, personnes morales,
12:02 avec d'investisseurs institutionnels qui nous ont rejoints au Capital il y a quelques mois.
12:07 Donc on a un modèle qui est un modèle de medtech assez traditionnel,
12:12 pour améliorer la santé de demain.
12:16 Merci beaucoup Julie, et félicitations encore aux équipes de Braintail pour ce prix.
12:20 Coup de cœur du jury qui vous a été remis à l'occasion des trophées de l'innovation LBPAM Braintail,
12:26 où Comment déchiffrer l'histoire du cerveau.
12:28 Julie Rachine était avec nous en visioconférence, cofondatrice de Braintail.
12:32 [Musique]

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