• l’année dernière
Avec Malika Sorel-Sutter, essayiste et ancienne membre du Haut Conseil à l'intégration.

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##CA_BALANCE-2023-11-14##

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Transcription
00:00 Je ne suis pas le seul aide dans tous mes états.
00:02 Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
00:05 De quoi la marche contre l'antisémitisme ?
00:09 Israël, Palestine, Gaza, le 7 octobre,
00:13 de quoi tout cela ?
00:14 Sont-ils le non ?
00:15 On en parle avec Malika Sorel-Sutter.
00:18 Écoutez.
00:20 Sud Radio, André Bercoff.
00:22 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:28 C'est vrai, 12 France, bercer le temps dans l'insouciance.
00:31 Et vous savez que qui va contester que nous baignons
00:34 dans la plus tendre des insouciances aujourd'hui ?
00:37 Non ?
00:37 Oui, écoutez, il vaut mieux rire de peur d'être obligé d'en sangloter.
00:42 Malika Sorel-Sutter, alors,
00:45 dimanche, c'était la marche contre l'antisémitisme.
00:50 On a vu les réactions, les différentes réactions.
00:53 Et puis, hier, aujourd'hui, et malheureusement encore demain,
00:58 c'est ce qui se passe entre Israël, Gaza, la Palestine,
01:01 les pays arabes, etc.
01:04 Et puis, on a vu un peu partout,
01:06 sur tous les médias, les gens s'exprimer,
01:10 que ce soit d'un côté la mosquée de Paris,
01:12 d'un autre côté le Grand Rabbin,
01:13 et puis tous les autres, etc.
01:15 Dans ce clubie-boulga de paroles,
01:19 où le pathos l'emporte de très loin sur le logos,
01:22 enfin l'émotion, etc.
01:24 Malika Sorel-Sutter,
01:26 vous avez écrit, d'ailleurs, vous avez reçu pour ça un très beau livre
01:29 que je recommande, "Les dindons de la farce",
01:31 parce que vous le racontez, tout cela,
01:33 dans ce livre paru chez Albain Michel, "Les dindons de la farce".
01:36 Au fond, qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui,
01:39 avec cette espèce de tension qui monte,
01:41 cette espèce de, vraiment de...
01:43 je ne dirais pas d'hystérie, mais enfin de...
01:46 vraiment d'intensité, quelquefois presque obscène.
01:51 Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui de ce qui se passe ?
01:53 - Alors, la tension dont vous parlez,
01:55 c'est celle à l'intérieur de la société française,
01:57 ou celle chez les politiques qui sont affolés de perdre leurs privilèges ?
02:00 - Je crois les deux, en général.
02:02 - D'accord, très bien.
02:03 Les tensions au sein de la société française,
02:06 j'avais écrit dès 2007, dans un de mes livres,
02:09 que n'importe quel enfant issu de l'immigration
02:12 se sentirait plus proche, pour des raisons culturelles,
02:15 d'un musulman qui se trouve à l'autre bout de la planète,
02:21 que du français non-musulman qui habite sur le même palier.
02:24 - Pourquoi ?
02:25 - Parce qu'il y a une histoire partagée,
02:28 il y a le fait que, dans un rapport que je cite
02:31 dans mon dernier livre de l'Union Européenne,
02:34 des ministres de l'immigration, qui date de 1991,
02:38 ils expliquaient bien que pour la plupart des migrants,
02:40 donc les migrants qui venaient de sociétés musulmanes,
02:44 culture et religion se confondent.
02:46 Il y a une dimension affective et morale qui est extrêmement importante,
02:51 que les dirigeants occidentaux ont sans cesse minimisé
02:54 quand ils ne l'ont pas ignorée.
02:55 Et j'avais dit qu'en l'absence d'intégration culturelle,
02:59 ces enfants continueraient à avoir le cœur qui bat
03:03 avec ce qui se passe à l'autre bout de la planète.
03:05 Et c'est également pourquoi j'avais convaincu Simone Veil,
03:08 elle m'a suivie, de refuser d'intégrer le terme de diversité,
03:12 le concept de communautarisation de la France,
03:15 dans le préambule de la Constitution française.
03:18 Parce que ça voulait dire qu'on officialisait l'existence de communautés,
03:22 et je disais que si c'était le cas,
03:24 nous irions encore plus vite vers la libanisation de la France,
03:28 et vers le fait que chaque communauté se dresserait contre l'autre.
03:31 C'est un peu ce qui nous arrive aujourd'hui.
03:33 Et les enfants, une partie des enfants d'immigration,
03:37 et l'IFOP le montre, ne se sont pas intégrés culturellement,
03:41 puisque quand vous voyez que 74% des enfants qui ont moins de 25 ans
03:46 placent les lois de l'islam au-dessus des lois de la République,
03:49 il n'était que 25% pour les plus de 35 ans.
03:52 Ça montre là que le pouvoir politique, l'État, a totalement échoué
03:57 dans l'intégration, et même, plus grave,
04:01 les actions politiques qui ont été menées
04:03 ont permis à l'intégration culturelle de régresser,
04:07 puisque nous voyons que les générations précédentes
04:10 s'intégraient culturellement davantage.
04:12 Et s'intégrer culturellement, ça veut dire également
04:15 que vous avez le cœur et l'esprit qui se sentent plus proches
04:18 de ce qui concerne la terre d'accueil,
04:20 et donc vous serez moins pronts à importer sur la terre d'accueil
04:24 les problèmes qui concernent vos terres d'origine,
04:27 parce que, bien entendu, et je l'ai toujours dit,
04:29 le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit israélo-palestinien,
04:33 sinon ça serait réglé depuis très longtemps.
04:35 C'est un conflit israélo-arabe, avec sous-jacent la dimension religieuse,
04:40 et aujourd'hui vient se greffer, contre toute attente,
04:43 les chiites, donc l'Iran, qui était les ennemis de l'Arabie Saoudite,
04:47 jusque très peu... - Les sunnites, il y avait là,
04:49 le divorce chiite-sunnite. - Les sunnites et les chiites.
04:51 Depuis le décès de Mahomet, il y a ce divorce,
04:55 et il est enterré promptement, pour les circonstances,
04:58 parce qu'il s'agit là de s'unir entre tous les musulmans.
05:03 Et vous savez, lorsque le journaliste Benyamed arrive en 1962,
05:09 au moment de l'indépendance d'Algérie...
05:10 - Beshir Benyamed, l'ancien patron de Jeune Afrique.
05:13 - Et fondateur de Jeune Afrique, absolument.
05:15 Lorsqu'il atterrit à Alger, en juillet 1962,
05:19 ça va rappeler des dates à beaucoup,
05:21 il dit "on ne me connaissait pas,
05:25 et on m'a sorti de l'avion avec grand enthousiasme,
05:28 on m'a accueilli comme un frère,
05:31 j'étais en terre d'islam".
05:32 Et il parle de terre d'islam.
05:34 Et cette dimension culturelle, donc religieuse,
05:37 parce que ça se confond, a été négligée.
05:41 Mais pire que ça, les politiques se sont tous transformés en théologiens,
05:45 et ils veulent nous expliquer les choses.
05:47 Et c'est pour ça que nous en sommes là.
05:48 Et sur la marche, je vais dire un mot tout de même André,
05:50 - Oui, allez-y.
05:51 - J'en avais parlé pour la marche de Charlie,
05:54 c'est que le commun des mortels défile.
05:58 Parce qu'il ne sait pas comment manifester.
06:01 D'abord il faut la solidarité avec les compatriotes juifs
06:05 qui sont attaqués aujourd'hui.
06:06 Mais que les élites politiques de premier plan,
06:10 qui devraient se réunir dans des bureaux et prendre des actions fortes
06:13 pour analyser ce qui se passe.
06:15 Vous avez la présidente de l'Assemblée qui vous dit "je ne sais pas".
06:18 Mais si elle ne sait pas, elle dégage les incompétents.
06:20 Aujourd'hui nous sommes en guerre.
06:21 Donc les incompétents n'ont rien à faire au sommet de l'État.
06:24 Je ne plaisante pas en disant ça,
06:25 il n'y aura aucun souci à ce qu'on la remplace.
06:28 Mais il n'y a pas qu'elle, parce que les incompétents je l'ai beaucoup croisé également.
06:31 - Et vous dites que les politiques ne devraient pas être en tête de la marche comme ça ?
06:35 - Non, ils doivent prendre des décisions,
06:37 ils doivent agir.
06:39 On n'attend pas d'eux qu'ils marchent ou qu'ils déposent des bougies, des fleurs
06:44 ou qu'ils lancent des ballons colorés comme l'avait fait Emmanuel Macron
06:47 il y a quelques années pour Charlie Hebdo.
06:49 Et même, ils font pire André.
06:52 Parce qu'en ce moment, ils font passer un projet de loi immigration
06:55 où ils vont ouvrir les vannes de l'immigration avec tous les problèmes que nous connaissons déjà.
06:59 - Vous voulez dire qu'en même temps,
07:01 donc vous dites vous les politiques, parce que justement,
07:04 vous avez abordé cela,
07:05 les politiques au fond ne font pas leur boulot.
07:08 Ils ne font pas le boulot, ce pourquoi on les paye et on les a élus.
07:12 - Absolument.
07:13 Ils sont payés avec l'argent des Français.
07:17 - Mais pourquoi ils ne font pas leur boulot ?
07:18 Ils ne sont pas plus stupides que d'autres.
07:20 - Ah non, ils ne sont absolument pas stupides,
07:22 ça c'est clair et net.
07:23 C'est que depuis très longtemps,
07:26 ils privilégient, pour moi, ce que j'ai observé,
07:30 leurs intérêts à court terme, leurs intérêts privés particuliers
07:34 et aucun n'a intérêt finalement à dire la vérité.
07:38 Et donc on continue comme ça, à faire comme si de rien n'était,
07:41 on fait semblant, on élude les sujets graves,
07:44 on ne parle pas du réel et même on le travestit.
07:47 Et donc tout cela, c'est pour se maintenir entre eux.
07:51 Et puis il y a une dimension également importante André,
07:53 et là aussi je l'avais écrit, c'est rendez-vous compte
07:57 que les politiques aujourd'hui qui diraient
07:58 "Regardez, ce sont nos décisions qui vous ont mis dans la bérésina."
08:02 Lorsque vous voyez les chiffres à tout niveau,
08:05 le président de la République a fait le lien
08:06 entre l'immigration et l'insécurité,
08:08 les chiffres de l'explosion de la dette.
08:11 Aujourd'hui, Gabriel Attal parle de l'effondrement du niveau scolaire.
08:14 Les enquêtes PISA avaient mis en évidence déjà,
08:16 et je cite aussi, le lien entre une partie des enfants de l'immigration
08:20 et la chute dans le résultat scolaire.
08:23 Et donc imaginez, ils viennent et ils vous disent
08:25 "Ah ben c'est nous, c'est nous qui avons fait tout ça."
08:28 Personne ne va le faire.
08:29 Donc aujourd'hui, l'urgence,
08:31 et je vous remercie de me donner la parole André,
08:34 est de démasquer tous ceux,
08:36 non seulement qui n'agissent pas mais encaissent le pognon à la fin,
08:39 un pognon de dingue à la fin du mois,
08:41 mais en même temps agissent à rebours des intérêts du peuple français.
08:44 - Oui mais ça, ça veut dire que vous voulez licencier
08:46 la quasi-totalité du personnel Malika.
08:48 - Je ne sais pas si c'est la quasi-totalité,
08:52 ce que j'ai observé c'est qu'il y a également des gens
08:54 qui sont très compétents, mais qui se font écarter
08:56 par ceux qui sont contents d'être là pour partager le fromage.
09:01 Donc non, pas nécessairement,
09:02 c'est là qu'on verra ceux qui, véritablement,
09:05 sont attachés à la France.
09:06 - Oui exactement.
09:07 - Oui parce que vous parliez de Charles Trenet,
09:08 il disait aussi "Pour la France, je t'ai gardé dans mon cœur."
09:11 - "Je t'ai gardé dans mon cœur", oui.
09:12 C'est important de savoir, vous savez Churchill disait
09:15 "La différence entre un politicien et un homme d'État,
09:17 c'est que le politicien ne pense qu'à sa réélection,
09:20 l'homme d'État pense aux futures générations."
09:22 - Absolument.
09:23 - Il n'a pas vraiment tort et on le sait.
09:25 Juste un mot, on va continuer à en parler
09:28 après peut-être cette petite pause,
09:30 et on se retrouve avec Malika Sorel
09:33 pour encore un peu essayer de voir
09:35 comment on peut, en tout cas, changer,
09:37 en tout cas essayer de modifier les choses
09:39 ou arrêter la dégradation et la dégringolade.
09:43 Malika Sorel aussi, je rappelle son livre
09:47 "Les dindons de la farce", il faut le lire,
09:49 chez Albain Michel,
09:50 qui résume bien, qui a été écrit avant évidemment,
09:53 le 7 octobre et avant ce qui se passe aujourd'hui au Moyen-Orient,
09:56 mais qui résume bien ce qui se passe,
09:58 et je reviens à la France.
10:00 Malika Sorel, si vous étiez en responsabilité,
10:02 vous l'avez été au Conseil à l'intégration,
10:03 mais là ou ailleurs,
10:06 on voit très bien les tensions,
10:08 on voit très bien ce qui se passe,
10:09 on voit très bien, je ne dirais pas le baril de poudre,
10:12 mais la marmite qui boue quand même.
10:14 Qu'est-ce qu'il faudrait faire,
10:15 je ne dis pas pour régler le problème,
10:17 ça nous prendrait des heures et peut-être des années, des mois,
10:21 mais comment on peut ralentir,
10:23 on peut avoir, ralentir, disons,
10:27 cette espèce de dédéringolade à laquelle on assiste ?
10:30 - Alors il y a énormément de choses qui convient de faire, énormément.
10:35 - Par exemple ?
10:36 Le plus urgent ou le plus prioritaire ?
10:39 - Il y a plusieurs domaines qu'il faut absolument prendre de front.
10:42 Il y a deux axes.
10:44 Des axes qui consistent à ralentir la chute de la France,
10:49 parce que c'est de cela dont il s'agit,
10:50 lorsqu'on parle de l'école,
10:52 c'est l'économie de la France de demain,
10:54 donc ce n'est pas de la plaisanterie.
10:56 Et puis il y a les mesures qui consistent à redresser la situation.
11:00 Il faut absolument suspendre les flux migratoires.
11:04 C'est au cas par cas.
11:06 Donc lorsque j'entends, d'abord, le Parlement vient de,
11:09 déjà au Sénat, ils viennent de faire,
11:10 finalement ils ont accédé parce que c'est une journée des dupes.
11:13 - Mais ils ont voulu serrer quand même.
11:15 - Non, non, c'est une journée des dupes, excusez-moi André,
11:17 parce qu'ils ont dit qu'ils ont supprimé l'article 3,
11:21 qui faisait qu'il y avait des régularisations massives,
11:23 mais qu'est-ce qu'ils font ?
11:24 Ils renvoient, ils bottent en touche,
11:26 ils intègrent tout cela dans la circulaire valse,
11:29 c'est-à-dire on va régulariser,
11:31 et ce sont les préfets qui vont devoir décider.
11:33 Moi j'ai eu des préfets au téléphone,
11:35 ils me disent "nous on n'a pas les moyens,
11:37 c'est pas nous qu'allons décider,
11:38 donc ça sera open bar".
11:40 Donc je le répète, c'est une journée des dupes.
11:42 Premièrement, il faut suspendre les flux migratoires.
11:44 Qu'on arrête de dire que c'est le Parlement qui va décider de quotas,
11:47 qu'on veut leur parler "oui 200 000 par an".
11:49 La France n'a plus en rond, excusez-moi André,
11:51 la France n'a plus d'argent, déjà.
11:54 On suspende l'immigration aussi,
11:55 parce que nous voyons que l'État a échoué à intégrer culturellement.
11:58 Pour un certain nombre de raisons,
12:00 d'abord il a pris des mauvaises décisions,
12:01 tout ce qui était discrimination positive,
12:03 alors qu'en fait il fallait arrêter de fracturer le corps social,
12:06 et il fallait dire "non c'est la méritocratie,
12:08 vous vous conformez aux idéaux français,
12:10 et puis vous étudiez, et puis tout le monde est pareil,
12:12 vous êtes pareil que les autres français".
12:14 On a introduit cette discrimination entre les gens,
12:17 qui au passage, a injecté le poison de la haine
12:19 dans le cœur des enfants de l'immigration.
12:21 Parce qu'on passe notre temps à leur répéter,
12:23 "la France vous déteste, la France ne vous donne rien",
12:26 et le summum c'était "la France est coupable de crimes contre l'humanité",
12:29 dit par Emmanuel Macron à Alger.
12:32 Donc ça c'est vraiment la catastrophe absolue.
12:35 Il y a ça, l'immigration.
12:37 Il y a le fait d'arrêter de donner la carte d'identité française
12:44 à des gens qui ne sont pas français.
12:46 C'était prévu par le Code civil,
12:49 la nationalité, l'octroi de la nationalité française
12:51 est subordonnée à la réussite de l'assimilation.
12:53 Aujourd'hui, une part de l'impunité vient de là.
12:57 Ils ont les papiers, ils ne risquent plus rien.
12:59 Et c'est pour ça aussi que l'État, perdu de son autorité,
13:01 il n'arrive plus à regarder ce qu'il s'est passé en juillet avec les émeutes.
13:04 À tout moment, la situation pouvait échapper à tout contrôle,
13:08 et les policiers le disaient eux-mêmes.
13:09 Donc il y a cette difficulté.
13:11 Il y a le problème de ce qu'avait Alain Bantolila mis sur la table,
13:14 dans un rapport qu'il avait donné à Xavier Darcoz,
13:16 et ça a été jeté à la poubelle.
13:18 Comme quoi Alain Bantolila, le grand linguiste,
13:21 il avait dit "Nous sommes confrontés"
13:23 C'est un rapport sur l'école maternelle.
13:25 Donc très jeune, à 25-26 ans,
13:28 "Nous sommes confrontés à un problème de compatibilité
13:31 entre la culture qui est transmise à l'intérieur des familles
13:34 et la culture de l'école."
13:36 Et il dit "Il faut qu'on discute de ça."
13:38 Ils n'ont discuté de rien du tout,
13:40 et vous avez encore plein de gens qui vous disent
13:42 "Oh mais tous les problèmes, c'est simplement l'antrisme des frères musulmans."
13:45 Excusez-moi, il faut arrêter.
13:47 Quand le futur académicien Roland parle de problèmes de 1971,
13:52 j'engage les auditeurs à aller chercher les émeutes à Tunis
13:56 et les réveils de l'islam à 1971,
13:58 c'était bien avant les frères musulmans.
14:00 Donc on arrête de nous dire que tout ça...
14:02 - Non les frères musulmans c'est 1928.
14:04 - Oui, et là c'est 1911,
14:06 les émeutes de Tunis et le réveil de l'islam.
14:08 Donc quand on vous dit "Ah mais c'est juste les frères musulmans."
14:11 Donc on minimise, c'est beaucoup plus grave que cela.
14:14 - Donc fracture culturelle, fracture identitaire, etc.
14:17 - Donc l'éducation nationale a un rôle à jouer,
14:20 c'est-à-dire l'école, c'est comme ça,
14:23 et on ne discute pas, et on tient avec le corps enseignant,
14:27 on les accompagne, et non pas on les met de côté,
14:30 et on les laisse en danger pour qu'ils se fassent égorger comme Samuel Paty,
14:33 ou assassinés comme Dominique Bernard.
14:35 Donc il y a cela. Je reviens sur le Code de la nationalité,
14:38 c'est quelque chose qui est extrêmement important,
14:40 il y a deux volets dedans,
14:42 il y a le droit du sol qui est caduque depuis très longtemps,
14:44 tout le monde le sait, on ne naît pas français,
14:46 mais on peut le devenir, et d'ailleurs vous le voyez,
14:49 beaucoup de ceux qui, aujourd'hui, attaquent en France,
14:52 on vous dit qu'ils sont français, non, ils ont la carte d'identité française.
14:55 - Mais beaucoup de ceux qui, pardon Malika,
14:57 beaucoup de ceux qui défendent la France aussi n'étaient pas français de souche,
15:00 et défendent la France. - Mais bien entendu.
15:03 - Si votre cas, c'est le cas d'un certain nombre de personnes.
15:06 - Oui, alors moi je suis née en France, j'ai grandi les premières années en France,
15:09 mais je vous l'accorde, et c'est pour ça,
15:11 et ceux qui sont venus aussi en France se battre n'étaient pas tous français,
15:14 et donc on ne naît pas français, mais on peut le devenir.
15:17 Donc il faut que le pouvoir politique et l'administration
15:20 arrêtent de violer le Code civil,
15:22 et lorsque j'étais aux affaires,
15:25 avec le ministre de l'Intérieur Claude Guéant,
15:27 nous avions rédigé la Charte des droits et des devoirs du citoyen français,
15:31 l'objectif était le suivant,
15:33 dès que le texte a été rédigé avec Claude Goetzgen,
15:36 auquel je veux rendre hommage ici,
15:38 le préfet, Claude Guéant l'a envoyé au préfet,
15:41 et il leur a dit "maintenant vous allez suivre ça,
15:43 et l'utiliser pour la délivrance de la nationalité française".
15:46 En quelques mois André, nous avions divisé par deux
15:49 le nombre de nationalités françaises données.
15:52 Donc vous voyez que l'on peut agir.
15:53 Autre chose, il faut que les politiques cessent de dire
15:56 "c'est à cause de Bruxelles qu'on ne peut rien faire".
15:59 L'Allemagne arrive à expulser 60% des personnes qui sont clandestines,
16:04 la France seulement 12%, la moyenne européenne c'est 42%.
16:08 Donc ce n'est pas les droits de l'homme de la CEDH qui est coupable.
16:13 Qu'on arrête également de dire qu'il n'y a rien dans la Constitution française
16:16 qui nous permettrait d'agir,
16:17 parce que vous savez que les lois européennes sont au-dessus des lois françaises,
16:22 mais la Constitution non, la Constitution reste au-dessus des traités.
16:26 Et c'est pour ça que d'ailleurs en Allemagne,
16:28 la Cour de Karlsruhe le répète, répète,
16:31 lorsqu'elle le veut, elle le rappelle.
16:32 - Sauf que l'Allemagne est accueillie par millions.
16:34 - Oui, l'Allemagne, et d'ailleurs ils sont aussi dans la Bérezina.
16:36 Lorsque certains amis me disaient "oui l'Allemagne ça marche",
16:39 je disais "non c'est pas vrai, parce qu'on connaît aussi ce qui se passe en Allemagne".
16:42 Voilà, maintenant ça explose.
16:43 Mais Angela Merkel l'avait dit,
16:45 elle avait dit "le multiculturalisme est une erreur, est un échec".
16:48 - Alors, je crois que nous avons un auditeur.
16:52 - On a Raphaël qui nous appelle depuis Cachan.
16:54 Bonjour Raphaël.
16:55 - Bonjour André, bonjour Madame Sorez.
16:58 - Je souhaitais effectivement abonder vos propos,
17:03 puisque j'ai pu prendre connaissance de votre ouvrage
17:05 "Des compositions françaises" il y a quelques temps.
17:08 Et ce que vous décrivez aujourd'hui,
17:10 c'est ni plus ni moins ce que vous indiquiez à l'époque.
17:14 C'est-à-dire qu'effectivement l'absence d'indications culturelles,
17:20 favorisées malheureusement par nos politiques de droite et de gauche,
17:23 vous l'aviez indiqué dans nos reprises dans cet ouvrage,
17:26 sont complices.
17:28 Donc effectivement, aujourd'hui, ce qui se passe,
17:30 c'est malheureusement la perte de valeur, de courage politique
17:35 pour endiguer ce phénomène qui va mener malheureusement à cette décomposition.
17:41 - Oui, merci.
17:43 Merci au fond.
17:44 - Merci Raphaël.
17:45 - Malika, juste un mot pour terminer.
17:48 Il est plus tard qu'on ne pense ?
17:50 - Il est très tard.
17:52 Il est très tard, ce n'est pas la peine de se voiler la face.
17:54 Il faut que les Français en prennent conscience.
17:56 Lorsqu'ils entendent des politiques qui éduquent le corps,
17:59 il faut qu'ils coupent le micro parce que c'est...
18:03 Il est très tard et véritablement, c'est quelque chose qui doit aujourd'hui
18:08 préoccuper les Français parce que l'histoire va les juger aussi.
18:12 On ne peut pas dire simplement les politiques.
18:14 Nous étions là, ces politiques ont été élues, réélues.
18:17 - On a les politiques qu'on mérite, on dit ça souvent.
18:19 - Quelque part.
18:20 Et donc il faut absolument...
18:22 Il ne faut pas se décourager, le général de Gaulle dit
18:24 "Il n'y a pas de fatalité sauf pour les lâches".
18:26 Donc ne jamais perdre espoir.
18:28 L'histoire n'est jamais écrite d'avance, mais ne pas se le rer aussi.
18:31 Nous allons traverser, et ça a déjà commencé,
18:34 des heures sombres de l'histoire de nouveau
18:36 parce que les gens ont voulu s'endormir, n'ont pas voulu écouter.
18:40 Les politiques quelque part sont dans une...
18:43 Je vais dire le mot, pour moi, véritablement, il y a une forme de trahison.
18:48 Véritablement, c'est très grave ce qui nous arrive.
18:50 - Vous allez jusque là.
18:51 - Oui, oui, ça devait être, figurez-vous,
18:53 puisque notre auditeur a parlé de décomposition française.
18:56 Au début, le sous-titre c'était "La grande trahison".
18:59 Et un ami, Georges Ben Soussan, m'a déconseillé,
19:02 il m'a dit "Non, non, non, oulala, tu vas effrayer tout le monde, ne mets pas ça".
19:05 Et nous y sommes, et c'est pour cela que depuis le début de tous mes écrits,
19:11 je cite quelqu'un qu'il faut que les Français redécouvrent
19:14 et qui s'inspire de lui, le grand résistant Marc Bloch.
19:17 Donc il ne faut pas se décourager, nous allons triompher,
19:20 et c'est évident que nous passerons par des temps difficiles.
19:24 - Merci Malika Sorel, voilà.
19:26 Toujours l'espoir au-delà du désespoir, toujours.

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