• il y a 7 mois
Avec Pierre Gentillet.

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##CA_BALANCE-2024-05-13##

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:13 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Il y a une semaine, il y a quelques jours, nous recevions l'avocat Pierre Gentillet,
00:21 nous le recevons toujours avec plaisir,
00:24 pour parler de cette manifestation qui a eu lieu samedi à Bélabre, un petit village,
00:32 où l'on a lancé une arrivée de migrants.
00:35 Pierre Gentillet, on en parle tout de suite avec lui,
00:38 parce que vous savez que la décision globale est de saupoudrer
00:42 la majorité de villages français de migrants.
00:46 Alors c'est reçu avec plus ou moins d'enthousiasme par la population.
00:51 Qu'est-ce qui se passe vraiment, qu'est-ce qui s'est passé à Bélabre, on en parle tout de suite.
00:55 [Musique]
01:17 Alors ça c'est la chanson des SDF, des sans domicile fixe,
01:21 merveilleuse chanson de Pierre Bachelet.
01:23 Mais là à Bélabre, notamment, c'est autre chose.
01:26 Pierre Gentillet, bonjour.
01:28 Bonjour André Bercov.
01:29 Alors vous aviez annoncé dans notre émission, effectivement,
01:32 cette manifestation de samedi à Bélabre.
01:35 D'abord, rappelez-nous où se situe exactement Bélabre.
01:38 Tout à fait, alors Bélabre se situe dans le sud de l'Inde,
01:43 précisément dans un endroit qu'on appelle la vallée de l'Anglin,
01:45 qui est un endroit magnifique.
01:47 C'est donc, l'Inde, c'est dans la région centre,
01:50 donc on est dans le sud de la région centre,
01:51 on est vraiment au cœur de la France.
01:53 C'est un village de 900 habitants.
01:56 900 habitants sous le papier,
01:57 en réalité, ce serait plutôt aux alentours de 700-800,
02:02 mais bon, mettons 900 habitants.
02:04 D'accord, alors Pierre Gentillet, rappelez-nous qu'est-ce qui s'est passé,
02:07 qui est-ce qui s'est organisé à Bélabre,
02:10 et pourquoi cette manifestation a eu lieu.
02:12 Alors, en réalité, cette manifestation est la septième
02:17 depuis maintenant 15 mois.
02:20 Cela fait 15 mois, pour être précis, depuis février 2023,
02:24 que nous manifestons et que je manifeste aux côtés des habitants
02:28 de ce petit village de l'Inde,
02:29 contre l'installation d'un centre pour migrants,
02:31 c'est-à-dire qu'en février 2023,
02:34 les habitants ont découvert le Potoro,
02:36 c'est-à-dire que leur mère en Katsimini,
02:38 depuis un certain temps,
02:39 travaillait avec une association pro-migrante
02:42 qui s'appelle l'association Viltaïs,
02:44 qui d'ailleurs, c'est ce qu'on a découvert après,
02:46 est financée par des collectivités de droite.
02:48 Cette association a pour projet d'installer des centres de migrants,
02:53 vous savez, pour les répartir,
02:54 c'est ce qu'on dit plus en plus en province.
02:57 Et à partir du moment où les habitants ont eu connaissance
03:02 qu'il y allait avoir ce centre de 38 migrants
03:05 en plein cœur du village,
03:07 dans un endroit complètement insalubre,
03:08 dans une impasse,
03:10 dans un bâtiment qui faut complètement rénover,
03:12 les habitants ont décidé de se prendre en main,
03:15 indépendamment des partis politiques,
03:16 c'est ça qui rend vraiment le phénomène très intéressant,
03:18 et ils se sont organisés pour manifester
03:21 contre la décision de ce maire...
03:24 - Dont il n'avait pas du tout entendu parler,
03:27 dont il n'avait pas du tout entendu parler, vous dites,
03:29 de la décision de ce maire.
03:31 Que la population de Belabre
03:34 n'avait pas du tout entendu parler de ça, du tout.
03:36 - Alors absolument, il a fallu l'oreille discrète
03:40 et attentive d'une Belabraise,
03:43 qui a été à l'origine de cette mobilisation,
03:47 pour informer et pour organiser une mobilisation,
03:51 première mobilisation à laquelle je me suis rendu,
03:53 et je ne m'attendais pas d'ailleurs à voir autant de monde
03:55 et autant de Belabrais mobilisés,
03:57 et depuis 15 mois effectivement,
03:59 vous avez des mobilisations, des manifestations,
04:02 mais aussi des apéros champêtres, etc.
04:05 En tout cas, tout un mouvement de contestation,
04:08 qui dure, qui est vraiment dans le long temps,
04:11 contre ce projet, et ce projet n'a toujours pas abouti,
04:15 parce qu'il y a à la fois l'opposition,
04:17 et aussi des recours juridiques qui sont en cours.
04:19 - Alors comment s'est passée la manifestation de samedi ?
04:23 Donc d'avant-hier ?
04:25 - Très très bien, c'est-à-dire que
04:27 déjà pour une fois on avait du beau temps,
04:29 parce que les précédentes manifestations,
04:31 il y avait de la pluie, donc il y avait un peu moins de monde.
04:33 On était, je dirais, à peu près aux alentours de 200 personnes.
04:37 Je le dis encore une fois, on est dans un...
04:39 200 personnes, ça vous paraît peu,
04:41 mais on est dans un village, sur papier, de 900 habitants,
04:44 à 40 kilomètres, voire 50, 40 kilomètres de toute gare,
04:49 il n'y a pas de bus qui conduisent à Belarbre,
04:53 voilà, on est vraiment perdu, donc ce sont des locaux
04:56 qui ont manifesté pour les présentes majorités.
04:58 - Et Pierre Gentillet... - Et la manifestation, c'est très important.
05:01 - Pierre Gentillet, juste un mot.
05:03 En fait, les habitants de Belarbre, pourquoi ils disent qu'ils ont...
05:07 Enfin ceux en tout cas qui manifestent,
05:09 ceux qui sont opposés à cette implantation,
05:12 pourquoi ils sont-ils opposés ?
05:14 Quelles raisons avancent-ils ?
05:16 - Il y a plusieurs raisons.
05:17 Alors ça c'est une question très intéressante,
05:19 c'est-à-dire qu'à la fois il y a la méthode,
05:21 si je veux dire, il y a la forme et il y a le fond.
05:24 Sur la forme, je vous l'ai dit, les habitants,
05:26 ils ont découvert le poteau rose.
05:28 Les habitants, ils auraient aimé être consultés par leur maire.
05:31 Le maire, il a fait ça dans son coin avec son conseil municipal.
05:34 Donc on a, je ne sais pas, 12-15 personnes,
05:36 et surtout le maire évidemment,
05:38 qui ont décidé d'installer les centres pour migrants.
05:41 Donc les gens, ils manifestent aussi pour dire
05:44 "Demandez-nous notre avis".
05:45 Et on a d'ailleurs réussi à rassembler 400 signatures de Belarbreis
05:51 sur 900 habitants et 400 en âge, c'est énorme.
05:55 400 Belarbreis qui réclament un référendum local,
05:58 référendum qui a toujours été refusé.
06:02 C'est un déni de démocratie, ça c'est certain.
06:07 Et le maire est bien embêté avec ça,
06:09 parce qu'évidemment il ne s'attendait pas
06:11 à avoir autant de noms de manifestés.
06:12 Et deuxièmement, sur le fond, parce qu'il y a une opposition,
06:16 vous savez Belarbre, c'est un îlot de tranquillité.
06:18 C'est un îlot de tranquillité ce village.
06:20 La France périphérique, cette France-là,
06:22 c'est une France relativement calme,
06:24 il n'y a pas trop de problèmes,
06:26 il n'y a même quasiment pas de problèmes.
06:27 Les gens vivent bien, les gens vivent calmement.
06:29 Vous avez aussi des gens qui ont quitté, ça c'est important,
06:31 notamment juste à côté du futur centre pour migrants,
06:34 qui ont quitté l'île de France,
06:36 qui ont quitté la banlieue parisienne,
06:38 parce qu'ils en avaient, je le dis pudiquement,
06:41 des difficultés, comme on dit,
06:44 qu'on rencontrait en ville ou en banlieue,
06:46 pour venir couler de beau jour ici.
06:48 Malheureusement, ce n'est pas le cas.
06:50 Donc voilà, c'est aussi pour ça que les gens se mobilisent et manifestent.
06:53 - Et alors justement, sur le fond, il se passe ça.
06:56 Alors pour le moment, le maire a...
06:59 J'ai vu une déclaration du maire, d'ailleurs jeudi,
07:01 au maire de Bélabre, 0826-300-300,
07:03 au conseil municipal, s'ils veulent répondre,
07:05 évidemment, ils ont le droit de réponse et de...
07:09 - C'est un plaisir de débattre avec lui,
07:11 d'autant qu'il refuse le débat de jeudi depuis 15 mois.
07:14 - Alors aujourd'hui, à l'heure où nous parlons,
07:17 Pierre Gentillet, je rappelle que vous êtes avocat,
07:19 est-ce qu'aujourd'hui, au fond,
07:21 parce qu'on a entendu le maire dire, de toute façon,
07:24 écoutez, c'est fait, c'est passé, ça passera,
07:27 il l'a dit à plusieurs reprises,
07:30 est-ce qu'aujourd'hui, on en est là ou pas ?
07:33 - Ben non, non, non, en fait.
07:35 Et ça, j'ai bien compris que le maire, il était dans...
07:37 Vous savez, c'est un peu l'effet cohé, quoi.
07:39 On saute sur sa chaise, on se donne du courage,
07:41 et on se dit, ça y est, c'est terminé, c'est fini.
07:43 Non, monsieur le maire, c'est pas fini, c'est pas terminé.
07:46 Et le simple fait qu'au bout de 15 mois,
07:48 il y ait toujours 200 personnes qui se mobilisent
07:51 dans votre commune pour la 7e fois,
07:54 contre ce projet, ça devrait peut-être vous faire tilt.
07:58 Donc on a des recours qui sont déposés.
08:01 Ils vont mettre un certain temps,
08:03 parce que la justice est lente, ça, malheureusement, vous le savez.
08:06 Et puis aussi, je le dis, la mobilisation, elle continue.
08:09 Elle va continuer aussi longtemps qu'il faudra.
08:12 Les gens sont vraiment mobilisés, les gens sont vraiment déterminés.
08:15 Et les propos du maire que nous avons entendu,
08:18 qui ont été repris dans la presse, là, je crois que c'est France Bleu-Lyon,
08:22 ont au contraire suscité à la fois, je dirais,
08:26 dans l'écosystème habituel des opposants à Skada,
08:30 mais aussi au-delà, vraiment une forme de ras-le-bol.
08:33 C'est-à-dire que c'est presque nous dire,
08:36 mais ça ne sert à rien de manifester, ça ne sert à rien.
08:38 Mais si, ça sert à quelque chose de manifester,
08:41 parce que, un, on en a le droit, et deuxièmement, ce projet,
08:44 c'est ça aussi qu'il faut qu'ils comprennent,
08:46 c'est que maintenant, le maire, il a vendu ce terrain,
08:49 enfin, ce bâtiment, à l'association de Taïs.
08:52 Et l'association de Taïs, c'est contre elle.
08:55 C'est contre cette association financée par Laurent Wauquiez,
08:57 financée par des collectivités de droite,
08:59 à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros,
09:01 que nous concentrons notre action et que nous encourageons toutes les collectivités.
09:05 Monsieur Laurent Wauquiez donne plusieurs centaines de milliers d'euros,
09:09 vous m'entendez ? Plusieurs centaines de milliers d'euros à cette association.
09:13 Il y a aussi le maire LR de Moulins et d'autres.
09:15 C'est contre cette association maintenant,
09:17 qui elle aussi ne nous a pas consultés,
09:19 que nous continuons le combat et nous espérons bien la faire payer.
09:22 Nous avons écrit, notamment à Laurent Wauquiez,
09:24 qui ne nous a pas répondu pour l'instant,
09:26 de cesser, évidemment, les subventions,
09:28 parce que s'ils y arrivent, je vais vous dire, je termine comme ça,
09:31 s'ils installent ce centre pour migrants, ils vont perdre des plumes.
09:34 Cette association, c'est 30 millions, 30 millions de budget,
09:36 dont 20 millions de nos impôts, 20 millions de subventions.
09:39 Je ne suis pas d'accord.
09:41 Nous ne sommes pas d'accord pour que nos impôts
09:43 financent ce type de centre pour migrants,
09:45 surtout que M. Wauquiez, pardon, excusez-moi,
09:47 M. Wauquiez, il s'est dit opposé
09:50 à la répartition des migrants en campagne.
09:52 Il y a un mot qu'il va falloir choisir.
09:54 - Il y a une contradiction d'après vous,
09:56 Pierre Gentil, et juste un mot, on a vu ce qui s'est passé à Calac,
09:59 on a vu ce qui s'est passé dans plusieurs communes de France,
10:02 donc Bélabre aujourd'hui.
10:04 Est-ce que votre sentiment, c'est que c'est un mouvement
10:07 qui aujourd'hui peut s'étendre, va s'étendre,
10:11 et touche déjà plusieurs communes, on le sait,
10:15 et pour vous c'est un mouvement appelé à se,
10:17 je ne dirais pas généraliser, mais en tout cas
10:19 à devenir de plus en plus fort ?
10:21 - Ah oui, alors tout à fait, c'est-à-dire qu'il y a à la fois
10:23 un enjeu local, c'est-à-dire qu'il y a la commune de Bélabre
10:25 et le combat pour Bélabre au Commene,
10:27 et bien évidemment il y a un combat national.
10:29 Parce qu'encore une fois,
10:31 vous savez, il n'y aurait pas eu de mobilisation à Bélabre
10:34 s'il n'y avait pas cette volonté d'État,
10:36 et après ce relâche sur les associations promigrantes
10:40 et certains maires, s'il n'y avait pas
10:42 cette volonté d'État de répartir les migrants en campagne.
10:46 - Sur tout le territoire quoi.
10:48 - Oui, sur tout le territoire, et en particulier
10:50 dans la France rurale, souvenez-vous de ce petit guide
10:52 du gouvernement pour favoriser la répartition
10:54 des migrants en campagne.
10:56 Donc tant qu'il y aura cette volonté d'État,
10:58 tant qu'il y aura cette politique migratoire
11:01 folle, inconséquente, et surtout,
11:03 c'est ça ce que ne comprennent pas les opposants,
11:05 infinie, ça il faut vraiment l'avoir en tête ce terme.
11:09 Cette politique migratoire est infinie.
11:11 Elle ne va pas s'arrêter parce que l'essor
11:13 démographique des continents en provenance
11:17 est inarrêté aujourd'hui.
11:20 - C'est sans limite, vous dites.
11:22 - C'est une question qu'on pourrait leur poser, jusqu'à quand et combien ?
11:24 - Merci Pierre Gentillet,
11:26 en tout cas c'est quelque chose qu'on va suivre évidemment,
11:29 mais c'était intéressant de voir qu'il y avait
11:31 effectivement sur 900 habitants
11:34 vieillards, enfants compris,
11:36 il y avait 200 manifestants,
11:38 et on va suivre tout ça bien sûr.
11:40 - Juste un dernier mot si vous me permettez,
11:42 mais très court André Bercoff. La singularité
11:44 de ce mouvement, j'insiste par rapport à tous les autres,
11:46 que j'ai vu et j'ai vu que ça attirait l'attention,
11:48 c'est que les gens qui manifestent
11:50 de 7ème fois
11:52 sont des gens qui ne sont pas politiques,
11:54 sont des gens qui ne sont pas des membres
11:56 de partis politiques. Le mouvement lui-même
11:58 est dirigé par des gens qui ne sont pas encartés dans des partis politiques.
12:00 Il y a un caractère spontané
12:02 qui est très intéressant.
12:04 - Et à suivre évidemment, ni gauche ni droite,
12:06 ni centre, ni haut ni bas, voilà.
12:08 Et à suivre bien sûr.
12:10 - Merci beaucoup à Pierre Gentillet,
12:12 avocat pour la nouvelle mobilisation
12:14 à Bellab contre le centre d'accueil
12:16 pour migrants. On se retrouve tout de suite
12:18 pour évoquer l'Eurovision
12:20 avec André Bercoff et le Face à Face
12:22 à 13h avec Alain Juillet,
12:24 ex-directeur de la DGSE et ancien responsable
12:26 chargé de l'intelligence économique auprès du
12:28 Premier ministre français. A tout de suite sur Sud Radio.
12:30 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
12:34 midi 14h. André Bercoff.

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