Les Vraies Voix - Émission du 13 novembre

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean-Michel Fauvergue, Tom Connan, Salomon Malka, journaliste et écrivain. Ancien directeur de la revue “l’arche” et collaborateur au Figaro vox et Pierre Conesa, Haut-Fonctionnaire, Auteur de “État des lieux du salafisme en France - Du séparatisme au terrorisme” (Editions de l’Aube).

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-11-13##

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Transcript
00:00:00 Et c'est une nouvelle semaine qui démarre avec Philippe David, les vrais voix jusqu'à 19h comme tous les jours du lundi au vendredi.
00:00:07 Ça va Cécile ?
00:00:08 Excusez-moi, très bien et vous mon cher Philippe ?
00:00:11 J'ai vécu une chose bizarre ce week-end.
00:00:13 Ah bon, encore ?
00:00:14 Qu'est-ce qui se passe ?
00:00:15 J'ai vu le retour d'Antoine Dupont sur un terrain de rugby et instinctivement j'ai repensé à France-Afrique du Sud.
00:00:21 Et vous avez pleuré ?
00:00:22 Non, j'ai appelé un de mes amis, pareil.
00:00:24 Déjà vous avez un ami, c'est bien.
00:00:26 Si quelqu'un de normal comme moi, lui aussi il n'arrive pas à s'en remettre.
00:00:29 C'est vrai ?
00:00:29 Oui.
00:00:30 Et ça va durer longtemps ?
00:00:31 Je ne sais pas, France RFA 82, c'est toujours pas fini.
00:00:34 Vous savez, il y a plus de 40 ans, donc des personnalités un peu fragiles.
00:00:38 Je vous en prie, vous voulez que je vous mette à plaquage ?
00:00:42 Non, non, non, c'est bon.
00:00:44 Ça démarre bien cette émission.
00:00:46 Mais avec Cécile en mêlée, je ne dis pas non.
00:00:48 Bah écoutez, faisons des petits plaquages, Philippe, Bilger et moi.
00:00:52 On les laisse dans le rock.
00:00:54 Moi je suis très mauvais à ces choses-là mais je peux contempler.
00:00:57 Non ? Oh bah dis donc, dis donc, dis donc.
00:00:59 J'ai trouvé un surnom, Tom Voyeur Conan.
00:01:01 Voilà.
00:01:03 C'est coquin ce début d'émission, dis donc, dis donc.
00:01:05 Allez, vous nous appelez chaque jour au 0826 300 300.
00:01:10 Cette émission, bien entendu, vous appartient.
00:01:12 Vous, vous pouvez réagir quand vous voulez, bien entendu.
00:01:16 Aude vous attend derrière ce numéro magique.
00:01:19 Et au sommaire de cette émission, le grand débat du jour à partir de 17h30.
00:01:22 Cette marche civique contre l'antisémitisme a rassemblé 182 000 manifestants à Paris ce dimanche
00:01:30 avec des cortèges dans 70 villes de France à l'appel de Yael Brune-Pivet et Gérard Larcher.
00:01:34 Alors que les actes antisémites sont en hausse en France depuis les attentats du 7 octobre en Israël.
00:01:40 Des membres du gouvernement, du RN et LR, les Europe Écologie Verte, ont défilé
00:01:45 tandis que le parti LFI n'a pas souhaité s'y rendre, Philippe.
00:01:48 Oui, et est-ce qu'à votre avis, 182 000 personnes dans toute la France pour marcher contre l'antisémitisme,
00:01:53 c'est suffisant ? Ou est-ce que ça aurait dû être beaucoup plus ?
00:01:57 Selon vous, est-ce une manifestation historique comme, je ne sais pas, Charlie en 2015 par exemple ?
00:02:02 Est-ce que vous êtes allé marcher à Paris, à Toulouse ou ailleurs ?
00:02:06 Venez témoigner. Vous n'êtes pas allé marcher ? Venez aussi témoigner au 0826 300 300.
00:02:11 Et pour le moment, y a-t-il une prise de conscience sur la montée de l'antisémitisme en France ?
00:02:15 Vous dites non à 58%.
00:02:17 Et on en parlera avec notre expert du jour, Salomo Malca, journaliste et écrivain,
00:02:21 ancien directeur de la revue L'Arche et collaborateur au Figaro Vox.
00:02:25 Et puis, 18h30, le coup de projecteur des vraies voix, la date est restée forcément dans les mémoires,
00:02:29 13 novembre 2015, c'était il y a 8 ans, des terroristes tuaient 130 personnes à Paris,
00:02:34 attaques coordonnées au Bataclan sur des terrasses parisiennes ainsi qu'au Stade de France.
00:02:39 Ces attentats allaient plonger durablement la France dans le deuil et l'état d'urgence
00:02:43 quelques mois après les tueries de Charlie Hebdo en janvier de la même année.
00:02:49 Est-ce que la France a tiré les leçons des attentats du 13 novembre ?
00:02:54 Est-ce que pour vous, vous créniez une nouvelle attaque aussi coordonnée ?
00:02:59 Puisque le 13 novembre, c'est un peu comme Madrid le 11 mars 2004,
00:03:03 ou évidemment New York et Washington le 11 septembre 2001,
00:03:07 une attaque coordonnée par beaucoup de personnes avec un très gros groupe très bien organisé.
00:03:11 Ou est-ce que pour vous maintenant, c'est tellement surveillé qu'on ne le risque plus ?
00:03:15 Venez nous le dire au 0826 300 300.
00:03:17 Et pour vous, 8 ans après le 13 novembre, la menace du terrorisme islamique progresse pour 82%,
00:03:22 recule pour 10% et stagne pour 8%.
00:03:26 - Et notre expert du jour pour en parler, Pierre Conessa, qui est haut fonctionnaire et auteur des états,
00:03:30 des lieux du salafisme en France et du séparatisme, au terrorisme, aux éditions de l'Aude,
00:03:36 on vous souhaite la bienvenue. C'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:39 - Les vraies voix sud radio.
00:03:42 - Et Philippe Billiger, vous l'avez entendu au début d'émission, est avec nous, président de l'Institut Ile-de-la-Parole.
00:03:45 Bonsoir Philippe. - Bonsoir ma chère Féfile, mon cher Philippe.
00:03:49 - Bienvenue en tout cas dans cette émission.
00:03:51 Jean-Michel Fauverg est avec nous aujourd'hui, ancien patron du RED et ancien député,
00:03:54 auteur de ce livre "Les hommes en noir" publié chez Plon. Bonsoir.
00:03:57 - Bonsoir Cécile, bonsoir Philippe. - Ça va ?
00:03:59 - Jean-Michel F... - Oui.
00:04:01 - F comme Fauverg. Oui. Enfin bon, il n'y avait pas de blague.
00:04:04 - Je sais pas, il me regarde bizarrement... - Ne me regardez pas comme ça, il n'y avait pas de blague.
00:04:08 - Mais je le comprends d'ailleurs.
00:04:10 - Non mais si vous me l'expliquez, je verrai.
00:04:12 - Non pas du tout, pas du tout.
00:04:14 Tom C comme Conan. Bonjour. - Bonsoir à tous.
00:04:16 - Et ce n'était pas un barbare. - Non absolument pas.
00:04:18 Et auteur aussi... Combien ? Il y a beaucoup d'auteurs ce soir de "Pollution" publié chez Jean-Michel.
00:04:23 - Je l'ai, je l'ai. - Oui, oui, on l'a.
00:04:25 - C'est bien le bon sujet. - Jean-Michel me soutient en public, je suis honoré.
00:04:28 - Absolument. Et pour l'instant, il en est à la préface.
00:04:31 - Non mais je l'ai pas, je l'ai pas commencé. Mais je lui ai fait signer et je lui ai le lien.
00:04:36 - Ce sont des grands auteurs, certains ne font que des effets.
00:04:39 - On peut pas s'en passer.
00:04:41 - Et dans un instant, notre auditeur vraie voix du jour, bonsoir Jean-François de Valence.
00:04:47 - Bonsoir. - Oui bonsoir.
00:04:49 - Jean-François, dans quelques instants, vous allez nous parler de quoi ?
00:04:51 - Et ben la notion d'humanité manque telle de clarté.
00:04:57 - On en parle... - C'est ça mon sujet.
00:04:59 - Et avec nous dans un instant en attendant, ce répondeur sur lequel vous laissez de nombreux messages.
00:05:03 Au 0826 300 300, écoutez.
00:05:05 - Oui, bonjour, c'est Valérie de Garches.
00:05:09 Je voulais faire un commentaire sur la manifestation du dimanche 12 novembre.
00:05:15 Savoir si c'est un succès ou pas un succès.
00:05:17 Au regard des manifestations qui avaient eu lieu, notamment précédemment,
00:05:25 pro-palestinienne qui regroupait 15 000 personnes,
00:05:29 on peut dire que cette manifestation qui a regroupé presque 200 000 personnes en France
00:05:35 a été un très très grand succès, notamment pour réaffirmer les valeurs de la République
00:05:41 et pour dire non à l'antisémitisme.
00:05:45 Bonne journée, au revoir.
00:05:47 - Succès ou échec féminin ? - On en parlera tout à l'heure si vous le permettez,
00:05:50 puisque c'est un peu un point de vue que je vais développer.
00:05:53 - Absolument.
00:05:55 - Succès ou échec ? - Il me semble que c'est plutôt un succès.
00:05:57 - On développera.
00:05:59 - On pourrait espérer qu'il y a une marche pour la paix plus générale encore,
00:06:03 peut-être bientôt à l'avenir.
00:06:05 - Fauvergue ? - Succès avec quelques bémols concernant les participants.
00:06:09 - Eh bien vous restez avec nous, 0826 300 300, notre auditeur du jour, Jean-François de Valence.
00:06:13 Bonsoir Jean-François. - Re-bonsoir.
00:06:15 - Oui, bonsoir à vous.
00:06:17 - Votre coup de gueule, Jean-François.
00:06:19 - Eh bien comment appelle-t-on le fait d'enfermer, de priver une population,
00:06:25 toute une population de liberté ?
00:06:27 Comment appelle-t-on le fait de la priver aussi de nourriture, de boisson ?
00:06:31 Comment appelle-t-on le fait de la priver de soins, d'accès aux médicaments ?
00:06:37 Comment appelle-t-on le fait d'empêcher des femmes d'accoucher dans des conditions sanitaires correctes ?
00:06:45 - Bref, il me semble que... Enfin moi au collège j'avais appris qu'il y avait une notion depuis la Seconde Guerre mondiale
00:06:51 qui s'appelait le crime contre l'humanité. J'ai l'impression qu'on l'a perdue, c'est tout.
00:06:55 - Voilà, sur le conflit israélo-palestinien j'imagine ?
00:06:59 - Je suis vraiment dans un état de désespoir complet sur notre humanité.
00:07:07 Aujourd'hui une population se meurt, on est au courant.
00:07:11 En 1945 on l'a appris, on était consterné. Enfin, j'étais pas là moi pour le savoir,
00:07:15 mais il semblerait qu'on ait été consterné d'apprendre de ce qu'on ne pensait pas imaginable.
00:07:21 Et là on le voit sous nos yeux, une population complète se fait exterminer.
00:07:26 Bon, voilà. Mais pas sous les bombes, simplement on lui prive aussi de nourriture.
00:07:31 - Vous voulez parler de Gaza ?
00:07:33 - Il me semble qu'en ce moment je parle de Gaza.
00:07:37 J'ai l'impression que c'est quelque chose qui est devenu totalement inaudible alors que cette notion de...
00:07:45 - Non mais c'est bien inaudible Jean-François, parce qu'il y a quand même d'autres conflits, on l'a vu au Soudan.
00:07:49 - Mais carrément, le crime contre l'humanité malheureusement est reproductible.
00:07:55 - Au Soudan, au Yémen, en Afghanistan, au Karabakh...
00:07:59 - Philippe Béliger, un mot ?
00:08:01 - Je trouve que Jean-François profère quelque chose de fondamental.
00:08:07 C'est de moins en moins inaudible.
00:08:09 Et récemment le président de la République, sur un mode mineur, a rappelé que,
00:08:15 comment dirais-je, il n'était pas nécessaire de porter préjudice à des civils, à des enfants.
00:08:25 Il l'a dit clairement. Mais donc d'une certaine manière, Jean-François a raison.
00:08:30 - Allez, j'aurais bien voulu vous faire réagir, Tom, comme on a passé le temps.
00:08:34 - Je veux juste dire qu'en fait, aujourd'hui effectivement,
00:08:36 je pense que les informations au sud de ce qui se passe sur la population civile de Gaza, elles circulent.
00:08:40 Et même hier par exemple, je sais pas, dans les 20 heures des grandes émissions de télévision,
00:08:44 les informations circulent, les gens sont au courant et c'est bien.
00:08:48 - Allez, vous restez avec nous dans quelques instants, les trois mots dans l'actu,
00:08:51 avec Félix Mathieu, le retour de Félix, et puis le réquisitoire du procureur.
00:08:54 On parle de quoi avec vous Félix ?
00:08:56 - On parle d'une phrase de Nietzsche, prononcée en 1888,
00:09:01 et qui disait "ce n'est pas le doute, mais la certitude qui rend fou".
00:09:08 Et je voudrais appliquer ça au monde politique d'aujourd'hui.
00:09:11 - Et bien on en parle dans quelques instants, on fait une petite pause.
00:09:13 Ce numéro qui est le vôtre, avec Ode 0826 300 300,
00:09:16 on vous souhaite la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 19h, c'est les Vrais Voix Sud Radio.
00:09:19 Les Vrais Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:09:26 - Philippe David, mon petit doigt me dit que dans les Vrais Voix aujourd'hui,
00:09:29 en tout cas, beaucoup de bons interlocuteurs, ça devrait faire une bonne émission.
00:09:33 - Oh ça devrait !
00:09:34 - Ça devrait, avec Philippe David.
00:09:35 - Vous pourriez participer à l'édition d'Alexandre Delovane sur La Voyance.
00:09:38 - Oui, oui, oui.
00:09:39 - Vous avez dit des dons !
00:09:40 - Bah oui, vous avez raison, vous avez raison, tant que vous me le dites.
00:09:44 Jean-Michel Fouvert est avec nous, ancien patron du RAD et ancien député,
00:09:46 auteur de ce livre "Les Hommes en Noir" publié chez Plon,
00:09:49 Tom Conan autour de pollution, publié chez Albin Michel,
00:09:52 et quelqu'un qui devrait publier plus souvent, Philippe Ilger.
00:09:56 Philippe, quand est-ce que vous écrivez un livre ?
00:09:58 - Mais il n'y a plus d'inspiration, ma chère Cécile.
00:10:00 - Bah parlez de nous !
00:10:01 - Mais je vais peut-être le faire.
00:10:03 Oui, mais alors je risque la censure.
00:10:06 - Oui, oui, oui, c'est sûr, c'est sûr.
00:10:08 - Ça promet !
00:10:09 - Vous savez, en littérature, on peut dire ce qu'on veut, peut-être.
00:10:11 En tout cas, peut-être que nous, c'est plus possible.
00:10:13 - Avec le mouvement woke.
00:10:14 - Oh là là, on sait plus.
00:10:15 - Tu vas être tourne-selle avant même de l'avoir écrit.
00:10:17 - Absolument.
00:10:18 - Les 3 mots dans l'actu avec Félix Mathieu.
00:10:20 Dans quelques instants, on parle de quoi avec vous, Félix ?
00:10:22 - D'Emmanuel Macron qui réclame un effort de pédagogie
00:10:24 aux représentants des cultes à l'Elysée.
00:10:26 Une minute de silence à l'ONU pour les humanitaires onusiens morts en mission.
00:10:29 Et puis, les boîtes en bois des Camembert ou du Mont-d'Or
00:10:32 vont-elles être bientôt interdites ?
00:10:33 C'est dans les cartons, mais tout le monde n'est pas d'accord.
00:10:35 A commencer par les fromagers.
00:10:36 - Et en 3 mots, ça veut dire quoi ?
00:10:38 - Pédagogie, minute et boîte.
00:10:39 - On en parle dans un instant.
00:10:40 Dites-leur le réquisitoire du procureur.
00:10:42 - Les vraies voix Sud Radio.
00:10:44 Le réquisitoire du procureur, Philippe Belger.
00:10:48 - Vous voulez requérir sur une phrase du philosophe Nietzsche
00:10:52 - Non, c'est Nietzsche, pardon.
00:10:53 - qui disait "ce n'est pas le doute mais la certitude qui rend fou".
00:10:57 - Pardon, mon cher Philippe, et je m'adresse à vous spécialement
00:11:01 d'imposer une brutale élévation du niveau intellectuel dans cette émission.
00:11:06 - Non, je vous explique Nietzsche, c'est Laurent Gérin quand il imite quelqu'un de Nietzsche.
00:11:10 - Mais plus sérieusement, Nietzsche est un génie qui en 1888, dans "Ecce Homo" a dit
00:11:17 "ce n'est pas le doute mais la certitude qui rend fou".
00:11:22 Alors par rapport au monde politique d'aujourd'hui, on peut considérer que c'est faux.
00:11:27 Parce qu'évidemment, un monde politique, même tolérant, ne peut pas vivre, penser, respirer
00:11:34 sans quelques certitudes fondamentales.
00:11:37 Mais on a le droit de rêver, et je me demande si nous avions des personnalités suffisamment
00:11:43 intelligentes dans le monde politique pour accepter parfois, au moins, l'importance du doute,
00:11:51 et bien je crois que notre démocratie s'en porterait mieux.
00:11:55 - Est-ce que finalement, c'est pas ça le problème ? On dit souvent que les hauts fonctionnaires français
00:11:59 et les hauts fonctionnaires "trust" les places en politique, ne savent pas douter.
00:12:03 Jean-Michel Fauvert, vous qui avez été député.
00:12:05 - Je crois que plutôt que les fonctionnaires, je crois que c'est l'administration qui n'a aucun doute.
00:12:10 - Oui mais les hauts fonctionnaires, c'est l'administration.
00:12:12 - C'est cette machine, non mais ils créent à eux tous une espèce de machine infernale
00:12:16 qui fait qu'ils ont des certitudes absolues sur tout.
00:12:20 Et cette machine-là a des certitudes absolues sur tout.
00:12:23 Le doute est important, on doit l'avoir à tous les niveaux, et moi dans le cadre des diverses
00:12:27 fonctions que j'ai occupées, partout, si vous n'avez pas le doute pour vous questionner,
00:12:32 à un certain moment, vous allez dans le mur, vous allez droit dans le mur.
00:12:35 Y compris en politique, puisque j'ai été pendant 5 ans député, vous êtes sans cesse en train
00:12:40 de vous poser des questions. Si vous ne posez pas de questions, vous êtes mort, c'est fini, c'est foutu.
00:12:43 C'est plus possible. Et je suis d'accord avec le procureur dans ce domaine-là et avec Nietzsche.
00:12:48 - C'est vrai que cette citation est très juste, et moi c'est la raison pour laquelle j'écris
00:12:52 pas d'essais mais des romans, parce que l'essai dans la forme suppose un engagement total,
00:12:57 une conviction absolue pour défendre une idée, plutôt qu'une autre,
00:13:01 alors que justement le roman permet à travers des personnages des détours et d'avoir une pensée
00:13:05 beaucoup moins binaire, beaucoup moins manichéenne.
00:13:08 - Allez, tout de suite les 3 mots dans l'actu, et c'est Félix Mathieu.
00:13:11 - Les vrais voici de radio. - Et pourquoi je les dis en chantant ?
00:13:15 - Bonsoir Félix Mathieu. - Bonsoir tout le monde.
00:13:18 - Et les 3 mots du jour, pédagogie, minute et boîte.
00:13:21 - Emmanuel Macron réclame un effort de pédagogie aux représentants des cultes, il les recevait
00:13:25 ce midi après la manifestation d'hier contre l'antisémitisme.
00:13:28 Une minute de silence à l'ONU pour ces 101 travailleurs morts à Gaza.
00:13:32 Les Nations Unies menacent de cesser leurs opérations humanitaires sous 48 heures,
00:13:36 faute de carburant pour travailler.
00:13:38 Et puis les boîtes en bois du Camembert et du Mont-Dore vont-elles être interdites,
00:13:42 remplacées par des boîtes en plastique ?
00:13:44 Un texte européen l'envisage impensable pour les fromagers concernés.
00:13:48 - Les vrais voici de radio.
00:13:51 - Les représentants des cultes reçus à l'Elysée au lendemain des manifestations
00:13:55 contre l'antisémitisme, Emmanuel Macron les a appelés à un effort de pédagogie.
00:13:59 Message reçu, explique, à la sortie, dans l'ordre, les représentants des cultes
00:14:03 protestants, juifs et musulmans.
00:14:05 - En fait, il nous a demandé d'accompagner un travail en tant que cultes
00:14:09 qui se tiennent ensemble pour expliquer cet esprit universaliste à tous les jeunes
00:14:13 afin d'éviter une concurrence victimaire.
00:14:16 - Il y avait des musulmans dans la marche, dans ces lieux, personne n'avait à montrer
00:14:20 un certificat de baptême ou de circoncision pour participer à cette marche.
00:14:23 C'est quand même incroyable qu'on arrive à faire des débats sur tout,
00:14:26 parce qu'on n'a pas commencé à compter les blonds, les roux, les bruns, les chauves.
00:14:30 À un moment, il y avait une marche qui avait une dignité incroyable.
00:14:34 - L'islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites.
00:14:37 L'antisémitisme ne passera pas par les mosquées de France.
00:14:40 Moi, j'aurais souhaité simplement, il aurait fallu faire une lutte contre le racisme.
00:14:44 Mais de tout cœur, nous étions dans cette manifestation,
00:14:47 on n'a pas cherché à la remettre en cause ou quoi que ce soit,
00:14:50 on a simplement donné notre avis.
00:14:52 - Dans l'ordre, Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France,
00:14:56 Aïm Korsia, grand rabbin de France, et Shams Eddin Nafis, le recteur de la Grande Mosquée de Paris.
00:15:01 - Deuxième mot, une minute de silence à l'ONU pour ces collaborateurs morts à Gaza.
00:15:05 - Les bureaux des Nations Unies se sont arrêtés aujourd'hui,
00:15:07 drapeaux bleus et blancs mis en berne en hommage aux travailleurs humanitaires morts en mission.
00:15:11 Hommage ici rendu par Tatiana Valovaya, la directrice générale de l'ONU à Genève.
00:15:16 Au cours des derniers mois, 101 de nos collègues ont perdu la vie à Gaza.
00:15:27 Il s'agit du plus grand nombre de travailleurs humanitaires
00:15:31 tués dans l'histoire de notre organisation en si peu de temps.
00:15:35 Et nous sommes réunis ici aujourd'hui, unis dans ce lieu très symbolique,
00:15:41 pour rendre hommage à nos courageux collègues qui ont sacrifié leur vie
00:15:46 alors qu'ils servaient sous le drapeau des Nations Unies.
00:15:48 - L'ONU qui menace de cesser ses opérations humanitaires sous 48 heures à Gaza,
00:15:52 faute de carburant dans l'enclave pour y circuler.
00:15:54 Les hôpitaux au milieu des combats et des débris sont désormais hors d'usage au nord de l'enclave.
00:15:58 Selon le Hamas, Israël lui renvoie la responsabilité de cette situation,
00:16:02 reprochant au mouvement islamiste d'avoir installé ses infrastructures
00:16:05 dans les tunnels sous l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza.
00:16:09 - Un mot rapide, Philippe Bilger ?
00:16:11 - Franchement, je ne voudrais pas rajouter à ce qui vient d'être dit, Félix.
00:16:18 - Un mot ?
00:16:19 - Moi je me pose la question de savoir quand l'ONU dit qu'elle menace de cesser son action,
00:16:24 qui réagit face à ça ?
00:16:30 - Il faut apprendre la suite, surtout.
00:16:32 - Moi j'ai vu des images, comme peut-être beaucoup de gens hier,
00:16:35 je pense que dans le nord de Gaza, de personnes qui fuyaient effectivement cette zone,
00:16:40 puisque le gouvernement israélien a précisé qu'il fallait qu'ils rejoignent la partie sud,
00:16:44 et qu'ils devaient longer les murs en évitant les balles,
00:16:48 avec des enfants, des vieillards qui pouvaient être touchés.
00:16:51 C'était vraiment absolument terrible.
00:16:54 - Troisième mot, boîte.
00:16:56 La Commission européenne envisage de faire interdire les emballages en bois pour les fromages.
00:17:01 - C'est dans les cartons, si j'ose dire.
00:17:03 - Les boîtes en bois, c'est les interdire.
00:17:05 C'est une idée qui émane de la Commission européenne.
00:17:08 En tout cas, les industriels européens réclament une harmonisation des emballages dans toute l'Union.
00:17:12 La Commission envisage de faire interdire ces boîtes en bois,
00:17:15 faute de filières de recyclage adaptées.
00:17:17 Elles seraient remplacées par du plastique.
00:17:19 Alors forcément, comme l'aurait dit le prince Charles dans les années 90,
00:17:22 à propos de la pasteurisation des fromages au lait cru...
00:17:25 - What will become of the camembert vacherin ?
00:17:29 - Eh oui, que vont devenir les camemberts vacherins ?
00:17:32 Le Parlement européen n'a encore rien voté.
00:17:34 C'est donc loin d'être transposé en France.
00:17:36 Mais l'idée même en fait frémir beaucoup.
00:17:38 Je ne vous ai pas encore parlé du Mondor.
00:17:40 Justement, nous sommes en ligne avec le président de l'AOP Mondor.
00:17:42 Bonsoir Eric Février.
00:17:44 - Bonsoir.
00:17:45 - Est-ce que vous pouvez imaginer le Mondor sans la boîte en bois ?
00:17:49 - Ah non, pas un seul instant. Non, non.
00:17:51 Absolument pas.
00:17:52 - C'est-à-dire, c'est plus qu'un emballage ?
00:17:54 - Ah, c'est plus qu'un emballage, oui.
00:17:56 En fait, le Mondor, c'est une AOP qui est reconnue depuis 1981.
00:18:01 Au niveau français, 1996 au niveau européen.
00:18:05 Et donc, le cahier des charges stipule bien la provenance de la boîte et surtout sa nature.
00:18:12 Et donc, le fromage est emboîté au 13ème jour.
00:18:15 Et il finit son affinage dans la boîte.
00:18:18 C'est-à-dire que la boîte est indissociable du fromage.
00:18:22 Elle amène un goût au fromage.
00:18:24 Elle amène la fin de son affinage.
00:18:27 Elle joue aussi sur la texture.
00:18:29 Pour nous, c'est inconcevable.
00:18:31 - Éric Février de l'AOP Mondor, vous espérons qu'une exception ainsi s'arrêterait en vigueur.
00:18:36 - Et on est prêts à vous défendre, sachez-le bien.
00:18:38 - Oui, pour défendre le fromage, je suis le premier servi.
00:18:41 - Merci beaucoup, Éric Février, président de l'AOP Mondor.
00:18:46 - Comment peut-on se passer de boîte en bois pour la remplacer par des boîtes en plastique ?
00:18:50 - Tout pour faire au four, ça va être compliqué.
00:18:52 - C'est pour ça que certains aiment la langue de bois.
00:18:55 - Allez, vous restez avec nous dans un instant.
00:18:57 Merci beaucoup, Félix Mathieu.
00:18:59 Plus de 100 000 manifestations, en tout cas 180 000,
00:19:02 se sont rendues à la grande marche contre l'antisémitisme hier à Paris.
00:19:06 Ils étaient des dizaines et des dizaines de millions un peu partout en France aussi.
00:19:10 On va revenir sur cette question.
00:19:11 Y a-t-il une prise de conscience sur la montée de l'antisémitisme en France ?
00:19:15 Pour l'instant, vous dites oui à un petit 60 %.
00:19:18 Salomon Malka est avec nous, journaliste et écrivain.
00:19:20 Bonsoir, monsieur, merci d'être avec nous.
00:19:21 - Bonsoir.
00:19:22 - On se tient directeur de la revue L'Arche et collaborateur du Figaro Vox, forcément.
00:19:26 Peut-on parler d'échec, comme le dit Jean-Luc Mélenchon ?
00:19:30 - Non, je crois que Jean-Luc Mélenchon ment.
00:19:34 Et il ment de manière éhontée,
00:19:38 parce qu'on était au moins 105 000 personnes à Paris
00:19:43 pour vérifier que ce qu'il dit vaut.
00:19:46 - On en parle dans un instant.
00:19:47 0826 300 300, vous voulez commenter cette actualité,
00:19:50 vous êtes les bienvenus jusqu'à 19h.
00:19:52 - Au micro des Vrais Voix avec Philippe David,
00:20:00 aujourd'hui, des artistes, des vrais artistes.
00:20:02 - Ah oui ?
00:20:03 - Oui, des artistes, ils écrivent des livres, ils réfléchissent.
00:20:06 - Ah tous ?
00:20:07 - Ah bah oui, si, tous.
00:20:08 Philippe Higuert, il écrit des livres.
00:20:10 Jean-Michel Fauvert, il écrit des livres,
00:20:12 en l'occurrence, auteur des Hommes en noir, publié chez Plomb.
00:20:15 Ancien patron du RAID et ancien député,
00:20:17 ce qui est étonnant pour un ancien flic d'écrire des livres.
00:20:20 - Oui.
00:20:21 - C'est fiable comme professeur.
00:20:23 - C'est étonnant, c'est pas la première fois que j'entends.
00:20:25 - À mes policiers qui nous écoutaient, c'était de l'humour,
00:20:27 ne vous inquiétez pas.
00:20:28 - Blague, blague, blague.
00:20:30 Tom Conan, auteur de pollution, publié chez Albin Michel.
00:20:33 Et vous, au 0826 300 300, bien entendu, jusqu'à 19h.
00:20:37 Tout de suite, le grand débat du jour.
00:20:38 - Les Vrais Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:20:42 - Aujourd'hui, nous avons montré la plus belle image de la France,
00:20:46 tous ensemble, quels que soient nos partis politiques.
00:20:49 - Très nombreux citoyens se sont mobilisés pour répondre à l'appel qui a été lancé.
00:20:54 - La place du président de la République, c'était là, c'est une occasion manquée.
00:20:57 - Aujourd'hui, l'antisémitisme a changé de camp.
00:21:00 - Éric Zemmour, qui n'a pas arrêté de critiquer ceux qui étaient en tête de cortège
00:21:05 parce que ceux-là ont fait venir des immigrés.
00:21:09 - Au lieu de faire de cette manifestation une lutte contre l'antisémitisme,
00:21:13 il aurait fallu faire une lutte contre la race.
00:21:16 - Nous voulons dire à nos concitoyens de religion juive que nous sommes à leur côté,
00:21:20 que nous sommes mobilisés, que nous ne laisserons rien passer.
00:21:23 - C'est une marche civique contre l'antisémitisme qui a rassemblé hier 182 000 manifestants à Paris.
00:21:30 Ce dimanche, avec un cortège aussi dans à peu près 70 villes en France,
00:21:33 à l'appel de Jérôme Larcher et Yann Brault-Pivet,
00:21:36 alors que les actes antisémites sont en hausse en France depuis les attaques du 7 octobre dernier.
00:21:41 Des membres du gouvernement, du RN, des LR, de l'Europe Ecologie, les Verts, ont défilé,
00:21:45 tandis que le parti LFI n'a pas souhaité s'y rendre, Philippe.
00:21:48 - Et est-ce que pour vous, 182 000 personnes pour toute la France, c'est suffisant ?
00:21:52 Ou est-ce que ça aurait dû être beaucoup plus ?
00:21:54 Est-ce qu'on peut parler d'union nationale, un concept qu'on aime bien en France ?
00:21:58 Est-ce que c'est une manifestation historique comme restera celle de Charlie ?
00:22:02 Pensez-vous que cette marche montre une prise de conscience sur la montée de l'antisémitisme en France ?
00:22:07 Et bien vous dites non à 55% sur Twitter. Vous voulez réagir le 0826 300 300.
00:22:12 - Et notre invité pour en parler, Salomon Malka. Bonsoir, cher monsieur, merci de être avec nous.
00:22:16 Journaliste et écrivain, ancien directeur de la revue L'Arche et collaborateur au Figaro Vox.
00:22:21 Avant de revenir vers vous, Philippe Bigère, le tour de table de nos auditorialistes.
00:22:25 Est-ce que finalement il y a une prise de conscience selon vous, Philippe Bigère ?
00:22:28 - Alors, à mon avis, la prise de conscience de la part d'une large majorité était faite depuis longtemps.
00:22:36 Et évidemment, l'angoisse de ces dernières semaines a amplifié l'inquiétude civique.
00:22:44 Mais j'avais dit à Salomon Malka, avant qu'on se retrouve ici, que j'allais être impitoyable avec lui
00:22:52 parce que les vraies voix sont très rigoureuses, mais je suis obligé d'être d'accord avec lui.
00:22:57 Mais je n'aurais pas l'attitude, comment dirais-je, un peu sadique d'un Mélenchon qui prétend que ce n'était pas un succès
00:23:08 et même pire, il dit que c'est un échec.
00:23:11 Franchement, j'espérais que 182 000 personnes sur toute la France seraient davantage.
00:23:20 Mais mon erreur, probablement, d'abord, il y a une politisation, il y a un certain nombre de gens qui ne sont pas venus
00:23:28 aussi bien à cause du RN que de la gauche, et deuxième élément, il me semble qu'on a considéré que c'était un succès
00:23:37 parce qu'on a comparé cette manifestation par rapport à la précédente marche contre l'antisémitisme qui datait de 1990.
00:23:48 Et de fait, alors, elle a été bien plus réussie que celle dont on parlait.
00:23:53 Jean-Michel Fauvergue, Philippe Bigère parlaient de... Est-ce qu'on peut parler de peur aussi, certaines personnes qui ne sont pas venues parce qu'elles ont peur ?
00:24:00 Bien évidemment qu'on peut parler de peur. Vous savez, avant cette manifestation et encore maintenant d'ailleurs,
00:24:06 on ne parlait que des actes antisémites qui ont d'ailleurs augmenté.
00:24:09 Et ils n'ont pas augmenté depuis le 7 octobre, les actes antisémites, ils ont augmenté bien avant.
00:24:15 On est dans une espèce de... - Enfin là, il y a eu une accélération depuis le 7 octobre.
00:24:19 Oui, bien évidemment qu'il y a eu une accélération, mais ils ont augmenté avant et ça s'est accéléré.
00:24:24 On est dans une espèce d'antisémitisme d'ambiance et on banalise ça.
00:24:32 Et cette manifestation, à mon avis, a servi à ça, à mettre un coup d'arrêt,
00:24:37 parler, ne pas parler que des actes antisémites, mais parler de la lutte contre l'antisémitisme.
00:24:44 Et ça, c'est quelque chose d'important, cette manif est un succès pour ça.
00:24:48 Aujourd'hui, il y a tous les gens qui sont allés à la manif, mais il y a plein de gens qui n'y sont pas allés
00:24:53 et qui sont d'accord avec ces idées-là.
00:24:56 Donc oui, c'est un succès.
00:24:58 Je pense que les gens se sont posé trop de questions en réalité.
00:25:01 Beaucoup plus de personnes adhéraient, j'ose espérer, je le sais, à cette marche et à cette revendication-là,
00:25:09 dans un contexte de montée d'un antisémitisme absolument notoire et effrayant.
00:25:13 Néanmoins, effectivement, les gens se sont posé trop de questions.
00:25:15 Ils ont dit "L'extrême droite va récupérer, donc on ne va pas y aller",
00:25:17 même si des gens comme Sandrine Rousseau, effectivement, on en a discuté tout à l'heure en off,
00:25:21 a pris position de manière assez claire, par exemple, on ne citait qu'elle.
00:25:24 Et d'autres ont considéré qu'aller à cette marche, ce serait, par exemple,
00:25:27 je ne sais pas, soutenir ce qui peut se passer à Gaza, ce qui n'a évidemment rien à voir.
00:25:30 On peut parfaitement être contre l'antisémitisme de manière catégorique
00:25:34 et critiquer, évidemment, et dénoncer le traitement du sort des civils à Gaza, etc.
00:25:40 Donc voilà, tout ça, en fait, a fait un peu une grande salade composée.
00:25:43 Les gens ne se sont pas retrouvés dans un message clair.
00:25:45 C'est ça qui est regrettable, à mon avis.
00:25:47 - Salomon Malka, votre réaction, comme juge de paix des vrais voix ?
00:25:50 - Comme juge de paix, oui.
00:25:52 105 000, c'est le chiffre qui a été donné par la préfecture, c'est Paris.
00:25:58 Et 186 000 en France.
00:26:01 Je me suis toujours demandé, on en parlait tout à l'heure avec Jean-Michel Fauvert,
00:26:05 comment on procédait, comment on comptait ?
00:26:08 - On en disparaît en deux.
00:26:10 - C'est comme ça que font les policiers ?
00:26:12 - Oui, ça c'est la technique.
00:26:14 - Les policiers, ça fait une division.
00:26:16 - Ils écrivent des livres, ça fait plein de trucs.
00:26:18 - Moi, j'ai eu l'impression, pardon, qu'on était beaucoup plus.
00:26:22 Quand je suis arrivé au Sénat, qui était l'aboutissement de la manifestation,
00:26:26 on me disait, j'écoutais à la radio, on me disait que les gens qui arrivaient
00:26:32 aux invalides n'avaient pas encore quitté les invalides.
00:26:36 Donc, j'ai eu l'impression véritablement d'une marée humaine.
00:26:40 En général, d'ailleurs, on donne les chiffres de la préfecture
00:26:45 et les chiffres des organisateurs.
00:26:47 Là, on est dans les chiffres de la préfecture,
00:26:49 mais je donne simplement mon impression.
00:26:52 Et ce qui est sûr, en tout cas, et en cela c'est une réussite,
00:26:57 c'est que c'était une manifestation calme,
00:27:00 c'était une manifestation digne,
00:27:02 c'était une manifestation utile,
00:27:05 sanitaire même à certains égards,
00:27:09 parce que ça donnait l'impression que, véritablement,
00:27:13 il y avait une prise de conscience de ce tsunami,
00:27:18 comme dit le président Ducriff, d'actes antisémites,
00:27:23 parce qu'il y a 1050 actes antisémites en un mois,
00:27:29 ce qui est considérable.
00:27:31 C'était une manifestation digne,
00:27:34 c'était une manifestation sans slogan,
00:27:36 il n'y avait pas de slogan,
00:27:38 il y avait des hommes et des femmes,
00:27:42 plus de jeunes qu'on ne l'a dit,
00:27:45 beaucoup de gens se sont exprimés dans le sens,
00:27:49 en disant qu'il n'y avait pas suffisamment de jeunes.
00:27:51 Moi, j'ai vu pas mal de jeunes, j'ai vu des familles.
00:27:54 Ce n'étaient pas des manifestants habituels,
00:27:58 ce n'étaient pas des professionnels de la manifestation,
00:28:01 c'étaient des gens comme vous et moi,
00:28:04 nos voisins, nos amis,
00:28:07 et vous disiez, il y a des gens qui ont pris conscience
00:28:11 des choses en même temps,
00:28:13 et là, j'ai une lettre de Suzanne Julliard,
00:28:17 vous avez dû recevoir souvent Jacques Julliard ici,
00:28:21 et sa femme m'envoie une lettre vraiment déchirante,
00:28:26 où elle me dit, je le connaissais assez,
00:28:30 je connaissais assez Jacques Julliard,
00:28:32 et nos idées sur ce point étaient en parfait accord
00:28:36 pour vous dire qu'il aurait manifesté son soutien à Israël
00:28:40 et son horreur devant le pogrom perpétré par le Hamas.
00:28:46 Donc, il y a des gens, ça a servi quand même de prise de conscience
00:28:50 à un certain nombre de gens.
00:28:52 - Jean-Michel Fouquet, vous voulez réagir ?
00:28:54 - Attention, ce n'est pas une manifestation de soutien à Israël,
00:28:57 c'est une manifestation d'antisémitisme en France,
00:29:00 tel, tel, tel que...
00:29:01 et les gens l'ont ressenti plutôt comme ça aussi.
00:29:04 Non, moi je voulais dire, c'est un succès,
00:29:08 mais il y a quand même, effectivement,
00:29:11 certains ont dit que ça manquait de jeunes,
00:29:15 et d'autres ont dit que ça manquait de diversité.
00:29:17 Et quand j'entends la parole que j'ai entendue tout à l'heure en disant
00:29:21 "oui, on aurait mieux fait de faire une manifestation antiraciste"
00:29:25 - C'est le recteur de la mosquée qui l'a dit ?
00:29:27 - Eh bien non, arrêtons avec ça, arrêtons de dire
00:29:31 "ouais, en Israël, si, ça avait été autre chose"
00:29:33 En fait, non, l'antisémitisme, c'est une pierre angulaire,
00:29:38 il faut y aller, bien sûr, bien évidemment.
00:29:40 - Je confirme, hier, il n'y avait pratiquement pas de diversité à Paris,
00:29:43 et j'ai un ami qui était à Toulouse, qui m'a envoyé un texto
00:29:45 qu'il n'y avait pas de diversité à Toulouse.
00:29:46 Comment expliquez-vous ça, Salomon Malcar ?
00:29:48 Rapidement, on donne la parole à Philippe Bilger.
00:29:50 - Alors, c'est difficile de savoir exactement...
00:29:56 Il y avait quand même des associations, par exemple,
00:30:00 moi je me suis trouvé à côté d'une association Kabil,
00:30:04 qui tenait un drapeau, je ne savais pas...
00:30:06 - C'est le drapeau de Kabil pour les juifs.
00:30:07 - Voilà, je demandais ce que c'est, on m'a dit
00:30:09 "c'est un drapeau de la Kabilie"
00:30:12 et c'était la première fois qu'ils manifestaient,
00:30:15 et ils étaient là, il y a eu probablement Chalgoumi,
00:30:19 qui est de toute cette imam de Drancy,
00:30:22 qui est de toutes les manifestations...
00:30:24 - Il a été empêché d'y aller.
00:30:25 - Il a été empêché d'y aller, on a posé une fatwa contre lui.
00:30:29 - Oui, il n'a pas pu y aller.
00:30:30 - Philippe Bilger.
00:30:31 - Salomon, en toute bonne foi, vous admettez que peut-être
00:30:37 on attendait plus que ce succès une sorte de raz-de-marée
00:30:41 contre ce poison absolu ?
00:30:43 Est-ce que vous ne croyez pas que la politisation
00:30:47 contradictoire en amont a découragé et dissuadé
00:30:52 beaucoup de gens d'y assister ?
00:30:54 - Je ne crois pas vraiment.
00:30:59 Je pense, si vous voulez le fond de ma pensée,
00:31:04 je pense que tous les partis politiques
00:31:09 auraient dû s'élever au-dessus du lot.
00:31:13 Quand Yael, Braun-Pivet et Gérard Larcher lancent leur appel,
00:31:20 ils ne lancent pas l'appel à des partis politiques.
00:31:24 - Mais à des citoyens.
00:31:25 - Ils lancent l'appel aux citoyens.
00:31:27 Et les citoyens auraient pu s'abstraire
00:31:30 de toute considération politique pour dire "je suis là".
00:31:34 Et même, pardonnez-moi, le président de la République
00:31:38 aurait dû... c'est dommage, c'est regrettable qu'il n'ait pas été là.
00:31:45 Ça aurait donné plus de force encore à cette prise de conscience
00:31:51 et au message qui était effectivement le message de la République.
00:31:56 - On va prendre Jean-François Vallance au téléphone juste avant.
00:31:59 Mais est-ce qu'il fallait que les politiques arborent finalement
00:32:02 leurs écharpes tricolores ?
00:32:04 Est-ce qu'ils n'auraient pas dû venir en tant que citoyens aussi ?
00:32:08 - Oui, peut-être.
00:32:10 Peut-être que ça aurait eu plus de force.
00:32:13 Mais enfin, en dehors de la première ligne qui était effectivement
00:32:17 composée de la présidente du Parlement, le président du Sénat,
00:32:22 il y avait quand même les anciens présidents,
00:32:25 Nicolas Sarkozy, François Hollande.
00:32:28 En dehors de ça, tout le reste de la manifestation
00:32:34 était totalement une manifestation républicaine
00:32:37 qui ne cherchait pas à rameter la politique.
00:32:44 - 0826-300-300 en direction Vallance avec Jean-François.
00:32:47 Rebonsoir Jean-François.
00:32:49 - Oui, bonsoir à vous. Rebonsoir.
00:32:51 - Est-ce que vous avez manifesté Jean-François ?
00:32:55 - Non, je n'ai pas manifesté parce que je trouve que globalement,
00:32:59 si vous voulez, dans les délires identitaires,
00:33:01 parce qu'à mon avis, l'antisémitisme est un délire identitaire,
00:33:05 dans les délires identitaires, il y a une réponse
00:33:09 qui n'est trop souvent qu'identitaire.
00:33:12 Et je trouve qu'on perd un peu les valeurs de l'universalisme humaniste.
00:33:16 Et moi, ça me manque beaucoup.
00:33:19 Et pour le coup, ça me gêne beaucoup en ce moment
00:33:22 parce que critiquer Israël, c'est être antisémite.
00:33:25 Critiquer l'islam, c'est être anti-musulman.
00:33:28 - Islamophobe.
00:33:30 - Critiquer islamophobe, critiquer le catholicisme,
00:33:34 ben voilà, enfin bref, c'est pas possible.
00:33:38 On est raciste anti-blanc, etc.
00:33:40 Enfin bref, on est dans un délire où juste...
00:33:45 Moi, je suis agriculteur.
00:33:48 Et ben, c'est pas parce que je suis agriculteur
00:33:50 que j'ai pas le droit d'être bête.
00:33:52 Et c'est pas parce qu'un israélien est juif
00:33:55 qu'il a pas le droit d'être bête.
00:33:57 C'est pas parce qu'un musulman est musulman
00:33:59 qu'il a pas le droit d'être bête et qu'on a pas le droit de le dire.
00:34:01 Et moi, je trouve qu'on a un peu une chape de plomb,
00:34:04 et ça m'énerve, une chape de plomb sur la parole.
00:34:07 La parole n'est pas libre du tout.
00:34:09 Et en fait, je pense, par exemple, que le débat autour de l'antisé...
00:34:12 Enfin, autour, pour le coup, de la politique d'Israël
00:34:15 est beaucoup plus ouvert en Israël même
00:34:19 qu'en France.
00:34:21 Je pense que chez nous, il y a une chape de plomb
00:34:23 autour de l'antisémitisme qui devient presque...
00:34:25 Et comme l'islamophobie, ça devient des thèmes
00:34:28 qui empêchent l'interlocuteur de s'exprimer.
00:34:30 Et je trouve ça insupportable.
00:34:32 On a trop souvent des réponses identitaires,
00:34:34 un délire identitaire, et ça, c'est vraiment quelque chose
00:34:36 qui me narre.
00:34:38 - Tom Cullen veut réagir.
00:34:40 - Là où je rejoins Jean-François, c'est sur le fait que la nation
00:34:42 doit pas être une addition de communauté.
00:34:44 C'est pas effectivement la tradition française par ailleurs.
00:34:46 En fait, en effet, on aurait envie,
00:34:48 et moi d'ailleurs, je le ferais volontiers,
00:34:50 d'aller à toutes les manifestations, à la fois pour la paix,
00:34:52 contre ce qui se passe à Gaza,
00:34:55 contre l'antisémitisme également,
00:34:57 contre l'islamophobie, ce que vous voulez.
00:34:59 Mais effectivement, c'est difficile après de morceaux
00:35:01 de la société française en autant de communautés
00:35:03 ou d'intérêts ou d'entités.
00:35:04 Il faudrait aujourd'hui massivement une manifestation
00:35:06 pour la paix.
00:35:07 Effectivement, à la fois qui dénonce l'horreur du pogrom
00:35:09 qui a eu lieu il y a quelques semaines,
00:35:11 et en même temps, ce qui se passe à Gaza actuellement
00:35:13 avec un gouvernement israélien qui est très fortement contesté.
00:35:15 Voilà, donc c'est tout cela.
00:35:17 Effectivement, il faudrait se hisser au-delà, en effet,
00:35:19 de ces intérêts particuliers.
00:35:21 - Jean-Michel Pauvre, viens-vous.
00:35:23 - Oui, moi je voulais dire que, et il a raison,
00:35:25 Jean-François, de parler d'universalisme.
00:35:27 Mais l'universalisme s'est construit
00:35:29 dans notre société
00:35:31 au fur et à mesure, et en particulier
00:35:33 en combattant toutes les inégalités
00:35:35 et toutes les agressions.
00:35:37 Et l'antisémitisme
00:35:39 est une agression, c'est condamné pénalement.
00:35:41 Le racisme est condamné pénalement.
00:35:43 Il y a un certain nombre de choses
00:35:45 qui sont condamnées pénalement.
00:35:47 Et la manifestation de dimanche
00:35:49 était là pour rappeler ça, c'est-à-dire que
00:35:51 il y a eu des actes antiracistes
00:35:53 qui ont été faits.
00:35:55 C'est à la fois... - Antisémite.
00:35:57 - Antisémite, pardon.
00:35:59 C'est à la fois
00:36:01 un délit pénal
00:36:03 et c'est à la fois un délit
00:36:05 contre cet universalisme
00:36:07 et contre l'homme et la femme
00:36:09 de manière générale. - Le mot de la fin ?
00:36:11 - Je peux rassurer totalement
00:36:13 Jean-François, dans la manifestation
00:36:15 il n'y avait pas
00:36:17 de drapeau israélien.
00:36:19 - Non, j'en ai vu un.
00:36:21 - Un peut-être. - J'en ai vu un
00:36:23 qui était deux mètres derrière moi, donc lui je l'ai vu.
00:36:25 Il y en avait un. - D'accord, mais disons
00:36:27 ce qui frappait le plus.
00:36:29 Ce qui frappait le plus
00:36:31 c'était la dimension
00:36:33 véritablement républicaine.
00:36:35 Bien sûr,
00:36:37 cher Jean-François, que n'importe qui
00:36:39 nous tous
00:36:41 pouvons critiquer
00:36:43 le gouvernement israélien,
00:36:45 sa politique,
00:36:47 qu'il n'est pas au-dessus
00:36:49 de tout soupçon,
00:36:51 et c'est tout à fait normal de pouvoir
00:36:53 le faire. Cette critique
00:36:55 doit s'arrêter
00:36:57 aux limites
00:36:59 qui font qu'on
00:37:01 ne peut pas remettre, Israël
00:37:03 ne peut pas être le seul pays au monde à se voir
00:37:05 remettre en cause
00:37:07 son existence même.
00:37:09 Et là, doit s'arrêter la critique.
00:37:11 - Merci beaucoup
00:37:13 de Salomon Malka d'avoir été avec nous,
00:37:15 journaliste, écrivain et ancien directeur de la revue
00:37:17 L'Arche et collaborateur du Figaro Vox.
00:37:19 Jean-François, vous restez avec nous,
00:37:21 dans un instant vous allez devoir
00:37:23 vous opposer à Philippe Bigère,
00:37:25 à Tom Conan et à Jean-Michel Fauvergue.
00:37:27 - Et même Salomon, si vous voulez.
00:37:29 - Encore un concurrent !
00:37:31 - Allez, à tout de suite.
00:37:33 Bienvenue à tous.
00:37:35 - Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:37:37 - On vous souhaite la bienvenue
00:37:39 dans les Vragois.
00:37:41 - Il est étonnant.
00:37:43 - Il y a beaucoup d'imitations en rentaine.
00:37:45 Ça marche sur la tour de Paron.
00:37:47 Philippe David,
00:37:49 on le mettra sur scène.
00:37:51 Avec nous, en tout cas, Philippe Bigère
00:37:53 Jean-Michel Fauvergue, Tom Conan et vous
00:37:55 au 0826 300 300 et Jean-François surtout
00:37:57 qui nous appelle de Valence.
00:37:59 Et Jean-François, vous connaissez le principe,
00:38:01 vous êtes seul face aux autres
00:38:03 et vous donnez la bonne,
00:38:05 enfin vous donnez une réponse.
00:38:07 Si ça n'est pas la bonne, c'est les autres qui s'y collent.
00:38:09 Allez, tout de suite, le quiz de l'actu.
00:38:11 - Les vraies voix sud-radio, le quiz de l'actu.
00:38:13 - Alors, une explication brève à Salomon Malka.
00:38:15 C'est pas comme dans Rami Jacob, quand on vous pose une question,
00:38:17 vous ne répondez pas par une question.
00:38:19 D'accord ?
00:38:21 - C'est ça.
00:38:23 - Allez, bienvenue dans le Qui sait qui ?
00:38:25 Qui l'a dit, Philippe ?
00:38:27 Première question, attention.
00:38:29 Qui sait qui qui l'a dit ?
00:38:31 Jean-Luc Mélenchon est une impasse,
00:38:33 qui a dit ça ?
00:38:35 - Jean-François, un maire d'une grande ville française.
00:38:37 On vous met sur la...
00:38:39 - Le maire du Havre. - Non.
00:38:41 - Isnar. - Non. - Un maire de gauche.
00:38:43 - Le maire de Montpellier.
00:38:45 - Oui, bonne réponse de Philippe Bilger.
00:38:47 - Mickael.
00:38:49 - Il n'a pas dit le nom.
00:38:51 - Non, mais je ne sais pas plus, vous me blessez.
00:38:53 - Attends, attends.
00:38:55 - C'est la première tricheuse.
00:38:57 - Jean-Michel,
00:38:59 laissez-moi faire une réunion avec moi-même.
00:39:01 C'est pour Philippe Bilger.
00:39:03 - Bravo.
00:39:05 - Deuxième question.
00:39:07 Jean-François,
00:39:09 qui sait qui qu'il a dit ?
00:39:11 Jean-Luc Mélenchon n'a plus de mandat, il n'a qu'un compte Twitter.
00:39:13 Attendez, attendez.
00:39:17 Jean-François.
00:39:19 - Fabien Roussel. - Non.
00:39:21 - Maillard.
00:39:23 - Bonne réponse de Salomon Malka.
00:39:25 - Bonne réponse.
00:39:27 Qui sait qui qu'il a dit, au sujet
00:39:29 de l'absence d'Emmanuel Macron
00:39:31 à la marche contre l'antisémitisme ?
00:39:33 Je regrette l'absence du président de la République,
00:39:35 il a probablement raté. Rendez-vous avec l'histoire.
00:39:37 - Jean-François.
00:39:39 - Jean-François.
00:39:41 - C'est pas moi qui l'ai dit en tout cas.
00:39:43 - Ciotty ?
00:39:45 - Non, c'est...
00:39:47 - Montaïo ? - C'est Ciotty.
00:39:49 - Non, non, non.
00:39:51 - C'est pas Ciotty.
00:39:53 - Rendez-vous avec l'histoire.
00:39:55 - A droite, à droite.
00:39:57 - Trop tard, le bip avait sonné.
00:39:59 - Oui mais bon, Philippe Bilger quand même.
00:40:01 - Philippe Bilger, point. Lui, il marque après le coup de sifflet final,
00:40:03 c'est s'il est tellement...
00:40:05 - C'est le prochain arnaud.
00:40:07 - C'est Boulard, notre réalisateur.
00:40:09 - Qui sait qui qu'il a dit ?
00:40:11 Sur la loi immigration.
00:40:13 Ce projet de loi est une main tendue au débat
00:40:15 les plus rance. Nous allons avoir des paroles
00:40:17 racistes, discriminantes à l'intérieur
00:40:19 même de l'hémicycle.
00:40:21 - Manuel Bompard ? - Non.
00:40:23 - Éric Ocrel ? - Non.
00:40:25 - Jean Rousseau ? - Non, c'est une femme.
00:40:27 - C'est une femme. - Rousseau.
00:40:29 - Il l'a dit plus tôt.
00:40:31 - C'est exact. Je ne discute pas.
00:40:33 - Qui sait qui qu'il a dit ?
00:40:35 Écoutez bien Jean-François, LFI n'est pas
00:40:37 la gauche, c'est un
00:40:39 extrémiste qui se fonde
00:40:41 sur un mépris des français.
00:40:43 C'est un ancien Premier ministre.
00:40:45 - Pardon.
00:40:47 - Non, mais attendez.
00:40:49 - Je donne malin gauchard mais c'est un gagné.
00:40:51 - Cazeneuve. - Bonne réponse.
00:40:53 - Bernard Cazeneuve.
00:40:55 - Bonne réponse de Jean-Michel Faurevergue.
00:40:57 - Moi c'est incontestable ma réponse.
00:40:59 - Oui, on vous la donne
00:41:01 parce qu'on est sympa.
00:41:03 - Qui sait qui qu'il a dit
00:41:05 au sujet de Mélenchon, il est un ennemi
00:41:07 de ce pays ?
00:41:09 Jean-François.
00:41:11 Maire d'une grande ville également,
00:41:13 mais un peu moins grande que Montpellier.
00:41:15 - Et pas loin de Montpellier.
00:41:17 - Et pas loin de Montpellier. Jean-François.
00:41:19 - Jean-François ? - Bonne réponse
00:41:21 de Jean-François.
00:41:23 Robert Ménard.
00:41:25 - Attention. Qui sait qui
00:41:27 qu'il a dit sur la manifestation d'hier ?
00:41:29 Le monde est présent
00:41:31 aujourd'hui. C'est la réponse à tous ceux
00:41:33 qui ont fait le choix de ne pas être présent.
00:41:35 - Jean-François. - Philippe Lamayard ?
00:41:37 - Non. - Chutie encore ?
00:41:39 - Non. - Gérard Lachet.
00:41:41 - Non. - Quelqu'un de gauche. - C'est un patron de
00:41:43 parti. - Parti. Parti à gauche.
00:41:45 - Non. - Non.
00:41:47 - C'est un homme. - Oui.
00:41:49 - Il aime la viande. - Jadot ?
00:41:51 - Bonne réponse. Philippe Bilger
00:41:53 a été un poil plus rapide.
00:41:55 - Bravo. Il a amélioré.
00:41:57 - Allez. Qui sont les gagnants ?
00:41:59 - Le gagnant est Philippe Bilger
00:42:01 avec 3 points. - Bravo à tout le russe.
00:42:03 - Bravo. - Même en ayant répondu
00:42:05 une fois après le bon gars. - De manière parfaitement
00:42:07 spontanée. - Bien sûr.
00:42:09 - Il est dans la légalité absolue.
00:42:11 - Comment on peut faire pour les recours ? Il faut écrire à qui ?
00:42:13 - À moi. Jean-François,
00:42:15 merci en tout cas d'avoir joué avec nous. Merci
00:42:17 beaucoup Salomon Malka d'avoir été avec nous
00:42:19 dans un instant. Dans 10 minutes, le tour
00:42:21 de table de l'actu des Vraies Voix. On parle de quoi avec vous,
00:42:23 Philippe Bilger ? - On parle de...
00:42:25 justement de succès
00:42:27 ou non. - Et on...
00:42:29 - On parle des salariés qui ont le droit d'être insolents
00:42:31 au travail. - Attention, méfiez-vous quand même.
00:42:33 Jean-Michel Trauberg. - On parle sans
00:42:35 verser. C'est...
00:42:37 On va parler du 13 novembre.
00:42:39 - Allez. 0800 26 300 300.
00:42:41 Vous les commentez. Vous êtes les bienvenus. Haute vous attend.
00:42:43 Bien entendu. A tout de suite. C'est les Vraies Voix.
00:42:45 Soudradio. - Les Vraies Voix.
00:42:47 Soudradio. 17h20.
00:42:49 Philippe David. Cécile de Ménibus.
00:42:51 - Et pour commenter cette
00:42:53 actualité du jour,
00:42:55 Philippe Bilger est avec nous. Jean-Michel Trauberg,
00:42:57 ancien patron du RED et ancien député et auteur
00:42:59 des Hommes en Noir publié chez Plon. Tom Conan,
00:43:01 auteur de Pollution, publié
00:43:03 chez Albin. Michel et vous
00:43:05 au 0800 26 300 300.
00:43:07 En attendant, c'est le Top Clic de Félix Mathieu.
00:43:09 - Les Vraies Voix. Soudradio.
00:43:11 C'est le Top Clic.
00:43:13 Et les sujets les plus commentés ce soir, on trouve
00:43:15 Félix. 13 novembre 2015.
00:43:17 - Une journée de recueillement, 8 ans
00:43:19 après ces attentats qui ont ensanglanté la capitale.
00:43:21 - Chaque fois
00:43:23 les fleurs m'envoient.
00:43:25 - Après les hommages officiels sur les sites
00:43:27 des attaques du 13 novembre 2015,
00:43:29 nous nous retrouvons devant la mairie du 11ème
00:43:31 à l'initiative des associations
00:43:33 13, 11, 15 et Life for Paris.
00:43:35 Tweet par exemple un sénateur PS, Rémi Ferro,
00:43:37 qui ajoute "Ce souvenir des victimes
00:43:39 est indispensable à la lutte contre
00:43:41 le terrorisme". Tweet accompagné
00:43:43 par la devise de Paris fluctuate
00:43:45 "Nec mergitur tang" mais ne sombre pas.
00:43:47 Il y a 8 ans, c'est pas un hashtag,
00:43:49 il y a 8 ans, mais c'est une association
00:43:51 de mots tellement utilisée ce soir qu'elle en a été repérée
00:43:53 par l'algorithme de Twitter dans ses tendances.
00:43:55 Beaucoup partagent des trombinoscopes,
00:43:57 des victimes, des photos de la Tour Eiffel
00:43:59 bleu, blanc, rouge, des formules
00:44:01 comme "unité" ou bien "refus de l'obscurantisme".
00:44:03 - On y reviendra bien sûr sur le coup de projecteur
00:44:05 des Vraies Voix à 18h35
00:44:07 et on se demandera si effectivement la menace
00:44:09 de terrorisme islamiste, 8 ans
00:44:11 après, si elle régresse,
00:44:13 si elle progresse ou si elle stagne.
00:44:15 Et autre sujet, Félix Mathieu, très commenté
00:44:17 ce soir, la marche contre l'antisémitisme
00:44:19 d'hier. - Et Agi+1, beaucoup commentent
00:44:21 les absences. Emmanuel Macron a probablement
00:44:23 raté un rendez-vous avec l'histoire, selon
00:44:25 le président du RN, Jordan Bardella.
00:44:27 Quant au sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine,
00:44:29 Xavier Iacovelli, il pointe une autre absence.
00:44:31 L'absence de Jean-Luc Mélenchon
00:44:33 lors de la marche pour la République et contre l'antisémitisme
00:44:35 est révélateur, dit-il.
00:44:37 Dans les tendances également, ce soir, un tout autre
00:44:39 sujet, un nom, David Cameron
00:44:41 is back, il est de retour, le premier
00:44:43 ministre conservateur qui avait enclenché le référendum
00:44:45 sur le Brexit et qui s'était un peu
00:44:47 fait dépasser par sa créature, il devient
00:44:49 ministre des Affaires étrangères.
00:44:51 Félicitations et bienvenue David Cameron,
00:44:53 nos deux pays ont beaucoup à faire ensemble,
00:44:55 nos deux diplomaties en particulier, dans ce moment
00:44:57 si particulier de la vie internationale
00:44:59 où nous devons joindre nos forces, lui écrit la
00:45:01 ministre française des Affaires étrangères, Catherine
00:45:03 Colonna, beaucoup moins enthousiaste
00:45:05 ou en tout cas moins diplomate, la
00:45:07 grand reporter prix Albert Londres, Marion Van
00:45:09 Renterghem écrit "David Cameron,
00:45:11 l'homme qui par son référendum
00:45:13 sur le Brexit et sa molle inaptitude
00:45:15 à contrer les mensonges manifestes de la campagne
00:45:17 est à l'origine d'une des pires
00:45:19 erreurs politiques de Grande-Bretagne".
00:45:21 Il devient donc ministre des Affaires étrangères,
00:45:23 chacun se fera son avis.
00:45:25 - Vous avez dit, Jean-Michel,
00:45:27 que la ministre de l'Intérieur
00:45:29 ait été
00:45:31 exclue par le premier
00:45:33 ministre, elle avait,
00:45:35 elle était assez remarquable,
00:45:37 mais simplement elle oubliait qu'il y a une
00:45:39 discipline gouvernementale, c'est
00:45:41 très cache-pied. - Ça arrive beaucoup en France.
00:45:43 - Oui, non, moi c'est,
00:45:45 moi je trouve que c'est très bien de
00:45:47 recruter un
00:45:49 visionnaire dans le gouvernement.
00:45:51 - Non mais c'est quand même étonnant de revoir
00:45:53 un premier ministre assez fonctionnel,
00:45:55 effectivement, surtout avec ce qui s'est passé
00:45:57 dans le siège du Brexit,
00:45:59 quand même aujourd'hui, la Grande-Bretagne,
00:46:01 on va pas faire un débat là-dessus, mais étant
00:46:03 très très grande difficulté, un chômage qui monte,
00:46:05 une inflation galopante, des gens qui n'arrivent pas
00:46:07 à se loger, etc. Donc effectivement,
00:46:09 je ne sais pas si c'est vraiment le meilleur symbole qu'on puisse envoyer au monde.
00:46:11 - Et moi je vais pousser un coup de gueule
00:46:13 sur le peu de cohérence du président
00:46:15 de la République sur le conflit au Proche-Orient.
00:46:17 Vendredi, au micro de la BBC,
00:46:19 il a déclaré, je cite,
00:46:21 "De facto, aujourd'hui, des civils
00:46:23 sont bombardés, de facto,
00:46:25 ces bébés, ces dames, ces personnes âgées
00:46:27 sont bombardées et tuées, il n'y a donc
00:46:29 aucune raison et aucune légitimité à cela.
00:46:31 Nous exhortons donc Israël à arrêter",
00:46:33 avait-il lancé au lendemain
00:46:35 de la conférence d'aide humanitaire à Paris.
00:46:37 Des propos qui ont fait réagir en Israël,
00:46:39 au point qu'Emmanuel Macron a dû faire une explication
00:46:41 de texte au président israélien,
00:46:43 en l'assurant de son soutien et en déclarant
00:46:45 "Je n'avais pas l'intention d'accuser
00:46:47 Israël de cibler des civils" et Isaac Herzog,
00:46:49 le chef de l'État hébreu,
00:46:51 affirmant "Emmanuel Macron m'a répété que
00:46:53 nous avons le droit de nous défendre". Bref,
00:46:55 tout le contraire de la BBC. Entre temps,
00:46:57 il avait publié dans le Parisien une lettre ouverte
00:46:59 aux Français juifs, les assurant de son soutien,
00:47:01 avant peut-être demain d'en faire une autre
00:47:03 au Gaza, oui, puisqu'on n'est plus à un revirement
00:47:05 prêt. Philippe Billiger, comme disait
00:47:07 le cardinal de Retz, "On ne sort de
00:47:09 l'ambiguïté qu'à ses dépens".
00:47:11 - Je vous trouve tout de même, Philippe,
00:47:13 avec talent, bien sûr, un peu
00:47:15 dur, avec le président de la République...
00:47:17 - Ah, il a dit tout et le contraire de tout en 48 heures.
00:47:19 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait autant
00:47:21 de contradictions que vous le dites.
00:47:23 Parce que je lui
00:47:25 reprocherais plutôt parfois
00:47:27 des déclarations qui me semblent
00:47:29 un peu à contre-temps. Mais il
00:47:31 tente, parfois maladroitement,
00:47:33 de dépousser
00:47:35 toutes les facettes d'une situation
00:47:37 épouvantable,
00:47:39 et il peut donner l'impression d'une
00:47:41 contradiction. - Jean-Michel Fauvergue. - Oui,
00:47:43 sur l'interview de la BBC, si vous le citez
00:47:45 entièrement, il commence par dire que
00:47:47 l'État d'Israël, à la droite
00:47:49 de s'y défendre, doit se défendre et qu'on le soutient.
00:47:51 - Il m'a prédit le contraire. - Il l'a dit.
00:47:53 - Ensuite, effectivement, et là je rejoins
00:47:55 Philippe Bilger,
00:47:57 effectivement,
00:47:59 la fonction du président de la République,
00:48:01 français, donc,
00:48:03 est aussi de veiller
00:48:05 à ce que la société française
00:48:07 ne s'éclate pas, et c'est aussi
00:48:09 à veiller à ce qu'à l'international,
00:48:11 les choses,
00:48:13 il y ait moins de fractures
00:48:15 possibles aussi. Or, qu'est-ce
00:48:17 qu'on constate aujourd'hui ?
00:48:19 On constate que les pays occidentaux sont
00:48:21 débâchés de partout, y compris
00:48:23 par les pays démocratiques
00:48:25 de l'Amérique du Sud. Donc, il y a un espèce
00:48:27 de mouvement, une espèce de déplacement des
00:48:29 plaques tectoniques,
00:48:31 et il faut y veiller.
00:48:33 Et peut-être, ça y contribue,
00:48:35 cette déclaration y contribue. - Effectivement, je pense qu'en fait,
00:48:37 qu'il veille à ne pas trop importer le conflit,
00:48:39 parce qu'il sait que c'est quand même explosif dans un pays
00:48:41 comme la France, qui est un pays multiculturel
00:48:43 ou avec des positions très antagoniques
00:48:45 sur certains sujets, effectivement, ça a échappé
00:48:47 à personne. Et ensuite, l'autre difficulté, sans doute,
00:48:49 par rapport à la position, disons, du
00:48:51 Cade Orsay ou à la position internationale de la France
00:48:53 en général, c'est qu'il y a quand même une tradition
00:48:55 arabe, la politique arabe de la France,
00:48:57 qui est un peu, voilà, en opposition, en tout cas,
00:48:59 par rapport au soutien,
00:49:01 un soutien unanime, en tout cas,
00:49:03 unilatéral à Israël. Donc, forcément,
00:49:05 on est un peu obligés de ménager la chèvre et le chou.
00:49:07 - Excusez-moi, en politique étrangère, en même temps,
00:49:09 ça ne marche pas, hein ? - Oui, mais parce qu'en fait,
00:49:11 aujourd'hui, ce qu'il faut... En fait, aujourd'hui,
00:49:13 on est un peu obligés... - C'est la première fois que vous dites ça.
00:49:15 - Aujourd'hui, on est quand même obligés
00:49:17 à la fois, évidemment, de s'élever
00:49:19 contre le programme qui a eu lieu et, en même temps, d'être,
00:49:21 par exemple, pour une solution à deux États, qui, aujourd'hui,
00:49:23 est plus que nécessaire, qui est un peu la solution, quand même,
00:49:25 minimale qui s'impose aujourd'hui, il me semble.
00:49:27 Donc, ça suppose quand même d'avoir deux discours,
00:49:29 effectivement, en même temps. - Merci
00:49:31 beaucoup. Merci, Félix Mathieu.
00:49:33 Merci, Philippe David. Dans un instant,
00:49:35 le tour de table de l'actu des Vraies Voix. Philippe
00:49:37 Bilger, on parle de quoi, vous ? - Un succès,
00:49:39 mais pas un raz-de-marée. - Sur cette
00:49:41 manifestation de dimanche, avec vous, Tom Connell ?
00:49:43 - Les salariés qui peuvent être insolents contre leur patron.
00:49:45 - Ne me regardez pas comme ça, le convivial.
00:49:47 Jean-Michel Fauvergue.
00:49:49 - Par le sang versé, je parlerai du Bataclan.
00:49:51 - Oui, bien entendu. Vous restez avec nous, vous avez
00:49:53 envie de commenter avec nous, vous êtes les bienvenus, bien entendu,
00:49:55 vous êtes ici, chez vous. Les Vraies Voix
00:49:57 Sud Radio, jusqu'à 19h. A tout de suite.
00:49:59 - Aux 17h20, Philippe David,
00:50:01 Cécile de Ménibus.
00:50:03 - Vous êtes la bienvenue dans les Vraies Voix,
00:50:05 avec Philippe David. Ce soir,
00:50:07 nous avons avec nous, la chance,
00:50:09 Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole,
00:50:11 Jean-Michel Fauvergue, l'ancien patron du RED
00:50:13 et l'ancien député, et Tom Conan,
00:50:15 qui commente l'actualité avec nous et qui est
00:50:17 auteur de pollutions publiées chez Albin
00:50:19 Michelet. - On a beaucoup de chance, effectivement, de m'avoir.
00:50:21 - Mais il ne pollue pas.
00:50:23 Tom, il ne pollue pas.
00:50:25 - Non, non, non. Il dépollue
00:50:27 l'actualité.
00:50:29 - Allez, tout de suite, le tour de table de l'actu des Vraies Voix.
00:50:31 - Encore ces stupides
00:50:33 d'actualités.
00:50:35 - Ça dépend de la masse d'informations. Quand il a rien
00:50:37 à dire, il dit rien. Il n'a pas été élevé chez les porcs, excusez-nous.
00:50:39 - Le tour de table de l'actualité.
00:50:41 - On préférait qu'il ait des choses
00:50:43 à dire. - Oui, et Philippe Bilger voulait parler
00:50:45 de la marche d'hier qui était un succès, mais pas un rat de
00:50:47 mari. - Oui, je vais
00:50:49 être d'autant plus rapide qu'on a
00:50:51 déjà évoqué cette marche depuis
00:50:53 à plusieurs reprises.
00:50:55 Je ne veux pas donner raison
00:50:57 à Jean-Luc Mélenchon, mais il n'avait
00:50:59 peut-être pas totalement tort
00:51:01 de rappeler qu'il y a eu
00:51:03 des marches "humanistes"
00:51:05 ou non,
00:51:07 qui ont entraîné
00:51:09 une multitude beaucoup
00:51:11 de plus grande. Mais je crois
00:51:13 que, je l'évoquais tout à l'heure,
00:51:15 ce qui a un peu troublé
00:51:17 cette marche, c'est la politisation
00:51:19 des deux côtés, c'est peut-être
00:51:21 un peu la pluie.
00:51:23 Et puis c'est la crainte de
00:51:25 certaines personnes de se retrouver
00:51:27 prises dans des conflits et des
00:51:29 violences, alors que Salomon
00:51:31 Malkar l'a très bien rappelé tout à l'heure,
00:51:33 elle a été exceptionnelle
00:51:35 par sa qualité et sa tenue.
00:51:37 Mais donc, on aurait pu toujours
00:51:39 espérer davantage,
00:51:41 mais mon Dieu, c'est un succès
00:51:43 et j'espère qu'il
00:51:45 marquera les esprits.
00:51:47 - En tout cas, c'était
00:51:49 nécessaire qu'elle se tienne, clairement,
00:51:51 ça à se dire, si elle ne s'était pas tenue,
00:51:53 vu la montée de l'antisémitisme, d'ailleurs, qui n'est pas
00:51:55 uniquement quelque chose qui se passe en France,
00:51:57 vous savez, il y a eu beaucoup d'actes de ce type répertoriés
00:51:59 dans d'autres pays, par exemple, même dans des facs américaines,
00:52:01 où il y a eu une montée aussi des actes antisémites,
00:52:03 donc c'est un phénomène général. - Est-ce que si ça avait été
00:52:05 organisé, peut-être, par
00:52:07 quelqu'un d'autre ou des membres
00:52:09 du Sénat et de l'Assemblée nationale,
00:52:11 ça aurait changé grand-chose, par exemple, Jean-Michel Fauvergue ?
00:52:13 - Non, je ne crois pas, parce qu'il y a un élément
00:52:15 qu'il faut rajouter à tous les éléments qu'a donné
00:52:17 avec la pertinence
00:52:19 habituelle Philippe Bigueur,
00:52:21 c'est que
00:52:23 c'est l'individualisation, l'individualisme
00:52:25 qu'on a dans notre société,
00:52:27 et vous avez beaucoup de personnes qui ne se
00:52:29 mobilisent sur plus rien,
00:52:31 et ça, c'est le vrai danger de notre société,
00:52:33 c'est une vraie problématique,
00:52:35 pour tous les sujets, d'ailleurs.
00:52:37 - On a encore le temps d'ajouter un petit mot.
00:52:39 - Allez-y, c'est sûr.
00:52:41 - Je me demande, je n'ai pas osé le dire
00:52:43 devant
00:52:45 Salomon Malka,
00:52:47 je me demande si, de manière perverse,
00:52:49 il n'y a pas aussi la sous-estimation
00:52:51 de la part d'un certain
00:52:53 nombre de citoyens
00:52:55 du poison qu'est l'antisémitisme.
00:52:57 - Oui, je pense que c'est clair.
00:52:59 - Vous pensez que c'est sous-estimé ?
00:53:01 - Vous vous dites que ce n'est pas si grave ?
00:53:03 - Et que tu as une sorte d'antisémitisme,
00:53:05 sauf que tu as l'idée de ne pas y venir.
00:53:07 - Oui, je pense que c'est clair,
00:53:09 et pour ça comme pour autre chose,
00:53:11 il y a des gens qui se disent
00:53:13 "ça encore, ils nous embêtent avec ça".
00:53:15 Et ça,
00:53:17 ça rejoint
00:53:19 l'individualisme,
00:53:21 et c'est une espèce
00:53:23 d'antisémitisme permissif,
00:53:25 d'ambiance,
00:53:27 d'atmosphère.
00:53:29 - Est-ce qu'on ne sous-estime pas
00:53:31 la peur des gens
00:53:33 de se dire que
00:53:35 dans une manifestation contre
00:53:37 l'antisémitisme, que ce soit les personnalités
00:53:39 ou que ce soit des gens, de dire "on a peur".
00:53:41 - Oui, je pense qu'effectivement il y a ça.
00:53:43 Même les gens aujourd'hui, à l'heure où tout
00:53:45 est filmé, ils ont peur d'être vus,
00:53:47 d'être reconnus dans leur quartier,
00:53:49 d'être un peu stigmatisés comme étant des soutiens.
00:53:51 Effectivement, les gens, ils ont une espèce
00:53:53 de crainte, c'est possible.
00:53:55 - Oui, et cette peur, elle est terrible.
00:53:57 On est dans une société de la peur,
00:53:59 il va falloir se réveiller à un certain moment, parce que pour combattre,
00:54:01 il ne faut pas avoir peur.
00:54:03 - Vous avez absolument raison Jean-Michel.
00:54:05 - Maintenant on sait que Philippe David
00:54:07 était devant un drapeau israélien
00:54:09 à deux mètres.
00:54:11 - J'en ai vu un seul, c'est vrai.
00:54:13 Je l'ai vu de mes yeux vus.
00:54:15 - On n'a plus de temps, j'imagine, sur ce point.
00:54:17 Je veux juste dire que, en fait, moi je trouve le timing,
00:54:19 évidemment, là, vu la montée de l'antisémitisme,
00:54:21 c'était nécessaire que ça se tienne, c'est ce que j'ai dit moi-même
00:54:23 à l'instant, mais le timing est
00:54:25 peut-être un peu compliqué intellectuellement pour certaines personnes,
00:54:27 parce qu'évidemment, à la suite du pogrom qui a eu lieu il y a quelques semaines,
00:54:29 je pense que tout le monde,
00:54:31 naturellement, en tout cas, tout esprit sain,
00:54:33 serait allé manifester, mais effectivement là,
00:54:35 avec ce qui se passe à Gaza, c'est compliqué de switcher,
00:54:37 vous voyez, dans l'esprit, regarder ce qui se passe à Gaza
00:54:39 et juste après, attendez, manifester contre l'antisémitisme,
00:54:41 même si, évidemment,
00:54:43 ces deux combats qui peuvent être menés de front,
00:54:45 c'est évidemment compliqué quand même, dans une même
00:54:47 personne, dans un même moment.
00:54:49 - Absolument. Jean-Michel Fauvergue, aujourd'hui,
00:54:51 forcément, à 13 novembre,
00:54:53 nous ramène 8 ans en arrière
00:54:55 sur cette commémoration
00:54:57 des attentats du Bataclan.
00:54:59 - Oui, c'est la...
00:55:01 - Oui, c'est beau. - C'est à moi.
00:55:03 - Oui, je voulais en parler,
00:55:05 mais je voulais pas parler que de ça,
00:55:07 je voulais
00:55:09 vous parler du sang versé,
00:55:11 parce qu'on a vécu un beau week-end,
00:55:13 et je vais y arriver, vous allez voir,
00:55:15 samedi, on a
00:55:17 célébré la commémoration du 11 novembre,
00:55:19 comme vous le savez, c'est le jour de l'armistice,
00:55:21 la fin d'une guerre
00:55:23 nécessaire à la reconquête de notre
00:55:25 fierté, où la France
00:55:27 a su rassembler ses enfants
00:55:29 d'outre-mer, de métropole,
00:55:31 et des anciennes colonies,
00:55:33 elle a su rassembler les chrétiens, les juifs, les musulmans,
00:55:35 les athées, les agnostiques,
00:55:37 et qui se sont battus pour
00:55:39 reconquérir notre liberté.
00:55:41 On a fêté aussi, par la même
00:55:43 occasion, le centenaire de la
00:55:45 flamme, la flamme qui éclaire
00:55:47 et réchauffe à jamais le tombeau
00:55:49 du soldat inconnu.
00:55:51 La Légion étrangère, comme un message subliminal
00:55:53 qui nous invite à
00:55:55 la réflexion et à la modestie,
00:55:57 affirme que ce soldat était un des leurs.
00:55:59 Qui sait
00:56:01 si l'inconnu qui dort sous l'archimance,
00:56:03 mêlant sa gloire épique
00:56:05 aux orgueils du passé,
00:56:07 n'est pas cet étranger, devenu fils de France,
00:56:09 non par le sang reçu,
00:56:11 mais par le sang versé.
00:56:13 Le sang versé, c'est celui de tous
00:56:15 les juifs de l'Holocauste,
00:56:17 avant comme d'après,
00:56:19 nous l'avons là aussi célébré
00:56:21 dignement, on en a parlé
00:56:23 lors de cette belle démonstration dimanche.
00:56:25 C'était une belle démonstration.
00:56:27 Le sang versé, c'est aussi
00:56:29 celui des victimes innocentes
00:56:31 du Bataclan, de Saint-Denis,
00:56:33 des Terrasses,
00:56:35 une cicatrice aujourd'hui,
00:56:37 huit ans après, qui s'est ravivée
00:56:39 par la barbarie des massacres
00:56:41 du 7 octobre dernier. En France,
00:56:43 vous vous en souvenez,
00:56:45 la haine s'est propagée d'une école
00:56:47 juive à Toulouse, à un magasin
00:56:49 cachère de la Porte de Vincennes,
00:56:51 et puis elle s'est invitée dans un théâtre
00:56:53 parisien, le théâtre du Bataclan,
00:56:55 sans distinction
00:56:57 de nationalité, de couleur
00:56:59 de peau ou de
00:57:01 confession. Car on le sait,
00:57:03 s'attaquer aux juifs
00:57:05 n'est que la première étape de la destruction
00:57:07 de nos valeurs universelles.
00:57:09 Je peux témoigner que le sang
00:57:11 qui a coulé ce jour-là,
00:57:13 c'est le sang versé
00:57:15 par les martyrs,
00:57:17 il était rouge identique
00:57:19 aux uns et aux autres.
00:57:21 Le sang versé, c'est enfin celui des policiers
00:57:23 et des gendarmes,
00:57:25 et de tous ceux qui s'opposent à cette barbarie,
00:57:27 avec courage,
00:57:29 ne perdons jamais l'occasion de leur rendre
00:57:31 hommage, car en versant
00:57:33 leur sang, ils nous évitent peut-être
00:57:35 de verser le nôtre. - Merci beaucoup
00:57:37 Jean-Michel Fauverg. - Philippe Biget.
00:57:39 - C'est magnifique, Jean-Michel,
00:57:41 c'est un très beau texte,
00:57:43 et si vous me permettez,
00:57:45 je voudrais banaliser cela,
00:57:47 au fond, cette belle notion
00:57:49 du sang versé. On pourrait
00:57:51 l'appliquer à tous les gens
00:57:53 qui, dans leur quotidienneté,
00:57:55 sont capables
00:57:57 d'accomplir des actes remarquables,
00:57:59 modestes, inconnus
00:58:01 parfois, mais qui, d'une
00:58:03 certaine manière, appliquent cette belle
00:58:05 exigence du sang versé.
00:58:07 Je pense à ce jeune Gassama,
00:58:09 il a passé des années, et mon ami Zemmour,
00:58:11 là, ça a été une absurdité
00:58:13 lorsqu'il a dit "il ne devrait pas
00:58:15 être français". Il y a
00:58:17 le sang versé, au sens
00:58:19 propre et au sens symbolique.
00:58:21 - C'est vrai, et je pense que notre époque a besoin de référents
00:58:23 et de héros, et effectivement
00:58:25 ce texte était très beau,
00:58:27 très émouvant, et moi je pense même,
00:58:29 même ce qui s'était passé en 2015, on parle du 13 novembre,
00:58:31 bien sûr, mais même le 7 janvier,
00:58:33 avec l'attentat contre
00:58:35 les journalistes de Charlie Hebdo, évidemment.
00:58:37 Donc, moi, tout ça, moi,
00:58:39 a totalement glacé ma vie,
00:58:41 si on veut se dire, qui ne pouvait plus être la même
00:58:43 après ça, très franchement. Ma génération,
00:58:45 j'ai l'impression, et pas que la mienne, évidemment,
00:58:47 a été totalement marquée au
00:58:49 fer rouge par tous ces événements-là,
00:58:51 notamment depuis 2015. Donc, c'est
00:58:53 nécessaire, effectivement, de pas seulement de s'en rappeler,
00:58:55 mais d'agir en conséquence.
00:58:57 - Et après 2016, avec Nice,
00:58:59 un Tétien de Rouvray, etc., ça s'est malheureusement
00:59:01 pas arrêté en 2015. - Merci.
00:59:03 En tout cas, Jean-Michel Fauvergue, ce bel hommage.
00:59:05 - Merci. - Vous restez avec nous
00:59:07 dans quelques instants. Tom Connard,
00:59:09 vous reviendrez sur cette cour de cassation
00:59:11 qui a tranché. Finalement,
00:59:13 on peut être insolent
00:59:15 sans être licencié.
00:59:17 - C'est ça. - Ah bah ça, écoutez bien,
00:59:19 - Je vais vous expliquer ça. - Je voudrais pas que ça...
00:59:21 - Je serais curieux de savoir comment.
00:59:23 - Faut pas que ça fasse jurisprudence. Allez, on en parle
00:59:25 dans un instant, tout de suite.
00:59:27 - 20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:59:29 - On vous souhaite la bienvenue
00:59:31 dans les vraies voix. C'est tous les jours,
00:59:33 c'est pas compliqué, c'est de 17h à 19h.
00:59:35 Avec Philippe Bilger qui est
00:59:37 toujours avec nous, avec un grand plaisir.
00:59:39 Jean-Michel Fauvergue, l'ancien passant du RED,
00:59:41 l'ancien député. Et puis Tom Connard,
00:59:43 on évoquait forcément
00:59:45 le tour de table de l'actu des vraies voix.
00:59:47 Vous savez, c'est une actu que
00:59:49 nos vraies voix ont envie de porter. Et puis, on a lu
00:59:51 quelque chose dans la presse
00:59:53 qui nous a forcément tous interpellés.
00:59:55 La cour de cassation a tranché.
00:59:57 Être insolent, mon cher Tom,
00:59:59 n'est plus un motif suffisant pour être licencié.
01:00:01 - Effectivement, vous savez qu'en France,
01:00:03 on protège les salariés. C'est quand même un moindre des choses.
01:00:05 On considère qu'il y a un déséquilibre économique
01:00:07 entre les deux parties, soit.
01:00:09 Mais il y a quand même des cas où les salariés
01:00:11 peuvent aller trop loin et donc être licenciés
01:00:13 pour faute, pour comportement inapproprié,
01:00:15 etc. Donc là, effectivement,
01:00:17 l'employeur pensait que ce serait le cas.
01:00:19 Parce que son salarié, il avait
01:00:21 fait preuve un peu d'intimidation. Il s'était montré
01:00:23 très insolent, très insistant. Notamment,
01:00:25 il demandait des avantages induits par rapport à
01:00:27 des congés payés, qui en fait
01:00:29 ne lui étaient pas dus parce que ce n'était pas prévu dans l'accord
01:00:31 collectif, etc. Donc la Cour de cassation a dit
01:00:33 effectivement, les avantages qu'il réclamait
01:00:35 ce monsieur, ils étaient induits.
01:00:37 Donc c'était insistant. - Pas justifié.
01:00:39 - Voilà, donc c'était insistant. C'était
01:00:41 effectivement un temps pestif.
01:00:43 C'était même du harcèlement, d'une certaine façon.
01:00:45 Parce que le salarié était vraiment dans une forme d'insistance.
01:00:47 Néanmoins, justement, elle a expliqué
01:00:49 que harceler son patron
01:00:51 pour obtenir un avantage éventuellement induit,
01:00:53 même en connaissance de cause,
01:00:55 donc même de mauvaise foi, si vous voulez,
01:00:57 ça ne suffit pas pour justifier
01:00:59 un licenciement pour faute.
01:01:01 La justification de tout cela,
01:01:03 c'est justement la liberté d'expression.
01:01:05 En gros, pour le dire simplement, ça veut dire qu'on a le droit
01:01:07 d'ouvrir sa gueule, on a le droit de contester,
01:01:09 on a le droit de demander des choses, d'aller un peu loin,
01:01:11 on pourrait dire, même si stratégiquement,
01:01:13 on pense d'abord à son intérêt,
01:01:15 on pourrait dire, tout cela peut être
01:01:17 répréhensible d'un point de vue moral, ça c'est certain,
01:01:19 mais en tout cas, ça ne l'est pas
01:01:21 d'un point de vue juridique.
01:01:23 Un ton polémique, même se mettre au même niveau
01:01:25 que son responsable, tout cela, c'est possible.
01:01:27 Avec quand même une limite, évidemment,
01:01:29 cette liberté d'expression n'est pas totale,
01:01:31 en général, et puis notamment
01:01:33 dans un cadre de salariat,
01:01:35 notamment les termes injurieux ou diffamatoires,
01:01:37 évidemment, si on traite,
01:01:39 ou on insulte, évidemment,
01:01:41 son employeur ou même un de ses collègues,
01:01:43 ça ne marche pas. - Parfois, "crétin", c'est pas une injure,
01:01:45 c'est un qualificatif, alors peut-être que le cours de cassation
01:01:47 pourrait se pencher dessus aussi.
01:01:49 - C'est quand même assez amusant, parce qu'on voit finalement
01:01:51 que ce déséquilibre, comme on dit, économique,
01:01:53 entre salariés et patrons, est considéré comme tel,
01:01:55 qu'on peut aller jusque-là pour, on pourrait dire,
01:01:57 défendre son bout de gras et se montrer
01:01:59 peut-être un peu vindicatif.
01:02:01 - On a le temps ? - Oui, bien sûr.
01:02:03 - Est-ce que c'est pour la liberté d'expression,
01:02:05 Tom, ou c'est parce que
01:02:07 on reconnaît aux salariés
01:02:09 le droit de tout exiger
01:02:11 sur le plan de ses avantages ?
01:02:13 - Non, c'est pas ça, c'est vraiment
01:02:15 le principe de la liberté d'expression.
01:02:17 C'est le droit, on pourrait dire, de se tromper,
01:02:19 le droit de dire des bêtises, le droit d'être un peu excessif,
01:02:21 tout cela relève de la liberté,
01:02:23 et effectivement, tant qu'il n'y a pas d'abus,
01:02:25 c'est-à-dire un caractère diffamatoire, injure, etc.,
01:02:27 ce n'est pas sanctionné, en tout cas,
01:02:29 ce n'est pas sanctionné par un licenciement.
01:02:31 - C'est dingue, ça !
01:02:33 - Dans la police, ça marche comme ça ?
01:02:35 - Non, à la radio, non.
01:02:37 - Comment vous dire ?
01:02:39 - En tout cas, pas à mon époque.
01:02:41 - On ne dit pas "mon chef est un ganache", par exemple,
01:02:43 ça ne se fait pas. - On le dit, mais quand il
01:02:45 ne l'entend pas.
01:02:47 - Non, je faisais la réflexion...
01:02:49 - C'est le courage !
01:02:51 - Je faisais la réflexion en écoutant Tom,
01:02:53 qu'on est quand même dans une période un peu difficile,
01:02:55 parce que d'un côté,
01:02:57 il y a plein de droits,
01:02:59 on reconnaît plein de droits,
01:03:01 et ils sont reconnaissus au niveau des Cours suprêmes,
01:03:03 et de l'autre côté,
01:03:05 de manière tout à fait paradoxale,
01:03:07 on n'admet pas,
01:03:09 si en termes de critique,
01:03:11 un certain nombre de choses,
01:03:13 on le voit avec certains humoristes
01:03:15 sur les radios ou sur les télés,
01:03:17 on ne l'accepte pas,
01:03:19 et on les cloue au pylori médiatique.
01:03:23 Donc il y a une espèce de deux poids deux mesures,
01:03:25 c'est difficile ensuite de s'y retrouver.
01:03:29 Ça pour le coup, c'est du mauvais en même temps.
01:03:31 - Oui, oui.
01:03:33 - C'est étonnant, parce que finalement,
01:03:35 vous parlez d'un mot qui est quand même important,
01:03:39 c'est le mot "harcèlement".
01:03:41 - Oui, parce qu'il a été harcelé.
01:03:43 - Oui, après le harcèlement, il y a des qualificatifs,
01:03:45 il n'a sans doute pas été harcelé
01:03:47 au sens pénal du terme,
01:03:49 avec 200 messages qui seraient envoyés
01:03:51 en dehors de son travail, etc.
01:03:53 Donc je n'ai pas autant d'éléments,
01:03:55 je n'ai pas tous les éléments du dossier,
01:03:57 néanmoins, le fait d'insister lourdement
01:03:59 en demandant des choses qui n'étaient pas dues
01:04:01 peut être considéré comme une forme de harcèlement,
01:04:03 mais ça ne suffit pas.
01:04:05 - Il a fait appel ou pas ?
01:04:07 - La cour de cassation a cassé
01:04:09 la décision de licenciement.
01:04:11 Le licenciement est nul,
01:04:13 j'imagine qu'il y aura des auburans qui vont être réconciliés.
01:04:15 - C'est renvoyé devant une autre cour.
01:04:17 - Voilà, exactement, une cour d'appel, je suppose.
01:04:19 - C'est plutôt la cour de récréation
01:04:21 où il faudra aller.
01:04:23 - Ce qui est amusant, c'est que finalement,
01:04:25 c'est presque une autorisation à l'insubordination.
01:04:27 En réalité, on suppose
01:04:29 que le salarié est suffisamment malin
01:04:31 pour faire son taf à côté,
01:04:33 mais on pourrait dire, en dehors de ses ains de travail,
01:04:35 en tout cas, une fois ses tâches terminées,
01:04:37 il se permettait de faire ce genre de choses.
01:04:39 - Ce qui veut dire, c'est que la prochaine fois
01:04:41 qu'il aura un appel, il pourra porter plainte
01:04:43 contre son patron pour harcèlement.
01:04:45 C'est ça qui est dingue.
01:04:47 Il laisse quand même une porte ouverte.
01:04:49 - Non, il ne pourra pas porter plainte
01:04:51 contre son patron pour harcèlement.
01:04:53 - Si le patron voit
01:04:55 qu'il y a des dérives et qu'à chaque fois,
01:04:57 il remet dans son bon droit,
01:04:59 il ne sera pas de possibilité pour lui de gérer ça.
01:05:01 - Relationnellement parlant, c'est compliqué.
01:05:03 - Mais ça montre bien,
01:05:05 au-delà de cette affaire de casuistique,
01:05:07 le fait qu'il y a,
01:05:09 encore une fois, dans la relation de travail,
01:05:11 des relations parfois très compliquées.
01:05:13 - Mais qu'il n'y abuse pas trop de l'insolence.
01:05:15 - Encore une fois, l'insolence, c'est aller loin,
01:05:17 mais ce n'est pas non plus considéré
01:05:19 comme un abus.
01:05:21 - Merci beaucoup Tom Conan pour ce sujet.
01:05:23 - Je pense que quand vous n'êtes pas d'accord
01:05:25 avec mon tour de table, c'est vraiment de l'insolence.
01:05:27 - Oui, absolument.
01:05:29 Dans un instant, on va revenir sur cette date.
01:05:31 Forcément, le 13 novembre, sa somme chez nous.
01:05:33 C'était il y a 8 ans,
01:05:35 ses attaques au Bataclan, au Stade de France
01:05:37 et sur les terrasses parisiennes.
01:05:39 Notre invité, Pierre Conessa,
01:05:41 est avec nous, haut fonctionnaire,
01:05:43 auteur de "État des lieux du salafisme en France",
01:05:45 "Du séparatisme au terrorisme",
01:05:47 aux éditions de l'Aube.
01:05:49 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:05:51 - Bonsoir.
01:05:53 - En matière de terrorisme, est-ce qu'il faut surveiller Londres ?
01:05:55 - Pourquoi cette question ?
01:05:57 Sur Londres en particulier ?
01:05:59 - Parce que j'aurais pu dire la Belgique aussi.
01:06:01 - Oui, c'est ça.
01:06:03 Les quartiers salafisés
01:06:05 sont un peu partout.
01:06:07 Londres a bien vécu cette habitude-là,
01:06:09 y compris des attentats sur le territoire.
01:06:11 Et puis, la Belgique, rappelez-vous,
01:06:13 Molenbeek aussi était un foyer
01:06:15 qui n'a d'ailleurs pas été démantelé.
01:06:17 Parce que dans cette société belge,
01:06:19 qui est déjà biculturelle par nature,
01:06:21 structure fédérale,
01:06:23 c'est toujours le problème.
01:06:25 C'est qui est responsable de quoi ?
01:06:27 - Absolument. On en parle dans quelques instants.
01:06:29 Merci en tout cas d'être avec nous, 0800 26 300 300.
01:06:31 Vous voulez commenter, vous êtes les bienvenus
01:06:33 à ce numéro de téléphone. On vous attend tout de suite.
01:06:35 - Les vraies voix Sud Radio,
01:06:37 17h20, Philippe David,
01:06:39 Cécile de Ménibus.
01:06:41 - Bienvenue dans Les vraies voix avec Philippe David.
01:06:43 On est ensemble jusqu'à 19h avec
01:06:45 nos éditorialistes du jour.
01:06:47 Philippe Bilger est avec nous. Ça va mon Philippe ?
01:06:49 - Ça va très bien, malgré la gravité
01:06:51 du sujet. - Absolument.
01:06:53 Jean-Michel Fauvergue avec nous aussi, et Tom Connan,
01:06:55 auteur de "Pollution" publié chez Albin.
01:06:57 Michel, et tout de suite,
01:06:59 le coup de projecteur des vraies voix.
01:07:01 - Les vraies voix Sud Radio,
01:07:03 le coup de projecteur des vraies voix.
01:07:05 - Et donc là, t'es resté forcément dans les mémoires.
01:07:07 13 novembre 2015, il y a 8 ans,
01:07:09 des terroristes tuaient 130 personnes
01:07:11 à Paris, à ta coordonnée,
01:07:13 au Bataclan, sur les terrasses parisiennes,
01:07:15 ainsi qu'au Stade de France.
01:07:17 Ces attentats allaient plonger durablement la France
01:07:19 dans le deuil et l'état d'urgence,
01:07:21 quelques mois après la tuerie de Charlie Hebdo
01:07:23 en janvier de la même année, Philippe.
01:07:25 - Oui, est-ce que la France a tiré les leçons des
01:07:27 terribles attentats du 13 novembre 2015 ?
01:07:29 Est-ce que vous craignez une nouvelle attaque
01:07:31 coordonnée de cette ampleur sur le
01:07:33 territoire français ? Est-ce qu'on en fait assez
01:07:35 pour vous protéger ?
01:07:37 Venez témoigner au 0826 300 300.
01:07:39 Et pour le moment, 8 ans après le
01:07:41 13 novembre, la menace du terrorisme islamiste progresse,
01:07:43 vous dites oui à 83%,
01:07:45 recule à 6% et
01:07:47 stagne à 11%. Sur Twitter,
01:07:49 venez réagir au 0826 300 300.
01:07:51 - Et notre invitée pour en parler, Pierre
01:07:53 Conesa, est avec nous, haut fonctionnaire,
01:07:55 auteur d'Etat, des lieux
01:07:57 du salafisme en France, du séparatisme,
01:07:59 au terrorisme, aux éditions de l'Aube.
01:08:01 Boursoir, merci d'être avec nous, Pierre Conesa.
01:08:03 Juste avant de revenir à
01:08:05 vous, Philippe Bilger,
01:08:07 la sensation de nos auditeurs est de
01:08:09 dire qu'ils ont l'impression que cette menace
01:08:11 terroriste progresse à 83%.
01:08:13 - C'est l'un
01:08:15 des paradoxes, à mon avis,
01:08:17 de cette interrogation
01:08:19 si justement formulée par Sud Radio.
01:08:21 D'abord, une banalité,
01:08:23 déjà 8 ans,
01:08:25 c'est inimaginable,
01:08:27 pour moi en tout cas,
01:08:29 déjà 8 ans. Ensuite, on a
01:08:31 la chance d'avoir Jean-Michel,
01:08:33 qui a été un protagoniste
01:08:35 capital de ce Bataclan
01:08:37 pour le meilleur.
01:08:39 Et, dernière idée,
01:08:41 Cécile, Philippe,
01:08:43 nos auditeurs ont raison
01:08:45 et moi je suis frappé par la
01:08:47 contradiction qui existe.
01:08:49 On ne peut pas dire que les pouvoirs
01:08:51 politiques, où que ce soit,
01:08:53 n'aient pas pris conscience du drame
01:08:55 et des risques. Et la France,
01:08:57 en particulier, l'a fait.
01:08:59 Combien d'attentats ont été
01:09:01 déjoués avant qu'ils puissent
01:09:03 évidemment arriver
01:09:05 dans leur concrétisation.
01:09:07 Mais en même temps, il me semble
01:09:09 que l'angoisse augmente.
01:09:11 Il y a quelque chose de très
01:09:13 surprenant, dans nos États
01:09:15 qui s'arment davantage,
01:09:17 mieux, et pourtant
01:09:19 l'angoisse du citoyen
01:09:21 augmente.
01:09:23 - Jean-Michel Fauvergue.
01:09:25 - Oui, c'est vrai, les États
01:09:27 s'arment mieux, que ce soit
01:09:29 sur l'intelligence, c'est-à-dire
01:09:31 le renseignement, que ce soit
01:09:33 sur les enquêtes, que ce soit
01:09:35 sur le fait
01:09:37 de coopérer
01:09:39 entre les uns et les autres.
01:09:41 Ils se sont mieux armés, c'est clair, c'est sûr.
01:09:43 Pour autant, ça ne veut pas
01:09:45 dire qu'il y ait des trous dans la raquette,
01:09:47 donc il faut toujours travailler sur ce phénomène-là.
01:09:49 Mais là où il faut travailler
01:09:51 surtout, et peut-être
01:09:53 Pierre Conesa nous le dira,
01:09:55 c'est sur le terreau du terrorisme.
01:09:57 Parce qu'en France, on a un terreau du terrorisme qui est
01:09:59 interne chez nous, il est interne aux Belges
01:10:01 aussi, et aux... - Aux Anglais.
01:10:03 - Et aux Anglais, et à d'autres.
01:10:05 Mais il faut travailler
01:10:07 sur ce terreau du terrorisme-là.
01:10:09 On l'a fait, alors là je prends ma casquette
01:10:11 d'ancien député, on l'a fait
01:10:13 avec la loi sur le séparatisme,
01:10:15 où on a voté une loi qui donne des pouvoirs,
01:10:17 pas assez sans doute,
01:10:19 et il faut sans cesse remettre
01:10:21 le travail sur l'établi
01:10:23 dans ce domaine-là, et il y a des choses à faire dans ce
01:10:25 domaine-là, énormément de choses. Il faut travailler
01:10:27 sur le terreau, c'est-à-dire
01:10:29 sur les frères musulmans, il faut travailler sur les salafistes,
01:10:31 il faut travailler sur les wahhabites,
01:10:33 il faut travailler sur un certain nombre de personnes,
01:10:35 en particulier frères musulmans.
01:10:37 - Je ne sais pas si l'angoisse
01:10:39 augmente de manière systémique,
01:10:41 mais en revanche, c'est certain, ce qu'on est quand même rappelé à Lorne
01:10:43 très régulièrement, il y a eu quand même Samuel Paty
01:10:45 il y a trois ans, il y a eu Dominique Bernard, il y a quelques
01:10:47 semaines, donc effectivement,
01:10:49 au cas où on voudrait oublier
01:10:51 certaines menaces, malheureusement, ce n'est pas
01:10:53 possible d'y penser.
01:10:55 Après, effectivement, c'est pas forcément
01:10:57 des attaques qui ont la même
01:10:59 forme, parfois c'est effectivement des
01:11:01 actes isolés, comme Paty
01:11:03 et Dominique Bernard, en effet, mais
01:11:05 ils n'en sont pas moins terrifiants,
01:11:07 ils n'en sont pas moins infusés,
01:11:09 on pourrait dire, dans l'inconscient collectif
01:11:11 des gens, quels qu'ils soient.
01:11:13 Et d'ailleurs, c'est pas pour
01:11:15 le rappeler systématiquement,
01:11:17 mais effectivement, toute personne peut être visée,
01:11:19 je veux dire, quelle que soit pour le coup, la confession,
01:11:21 l'origine, etc. Un professeur,
01:11:23 on n'aurait pas imaginé
01:11:25 encore il y a quelques années, effectivement, qu'il aurait pu être
01:11:27 la cible, surtout des gens
01:11:29 qui sont quand même dévoués à des fonctions hautement
01:11:31 utiles, et dans
01:11:33 l'intérêt de tous. Donc effectivement, c'est
01:11:35 tout le problème aujourd'hui, et je dirais que l'autre
01:11:37 souci, c'est qu'on est quand même dans une situation de conflit
01:11:39 et de prémices de Troisième Guerre mondiale.
01:11:41 - Pierre Conesa,
01:11:43 le djihadisme, finalement,
01:11:45 s'est construit depuis une trentaine d'années
01:11:47 en Europe. Comment
01:11:49 se fait-il aujourd'hui qu'on ait du mal,
01:11:51 justement, à repousser
01:11:53 le djihadisme en Europe ?
01:11:55 - Moi, je suis
01:11:57 parti de l'idée que
01:11:59 les manifestations séparatistes
01:12:01 étaient le terreau sur lequel
01:12:03 aboutirait parfois
01:12:05 l'attentat terroriste. Donc ce qui
01:12:07 m'intéressait, c'est justement cette putréfaction
01:12:09 de la société française, souvent
01:12:11 dans la plus grande légalité, d'ailleurs,
01:12:13 et l'absence totale de
01:12:15 réaction politique, en tout cas à la hauteur
01:12:17 de l'enjeu. Parce que, par exemple,
01:12:19 j'ai recensé 1547
01:12:21 comportements séparatistes de contestation de la
01:12:23 loi républicaine sous différentes formes.
01:12:25 Dans les écoles, à l'époque où j'écrivais, c'est-à-dire
01:12:27 plus d'un an ou deux, il y avait 627
01:12:29 cas de contestation religieuse dans l'école publique.
01:12:31 Et cela, sur la
01:12:33 seule année 2021. Bon, évidemment,
01:12:35 il y a eu les 58 attentats déjoués
01:12:37 depuis 2015, mais enfin, il reste que
01:12:39 c'est sur ce terreau-là,
01:12:41 il voulait que, évidemment, qu'il se développe
01:12:43 cette culture de la victimologie
01:12:45 qui va expliquer que tuer un mécréant,
01:12:47 après tout, c'est une défense.
01:12:49 Deuxième remarque. Les derniers
01:12:51 attentats et ceux qui ont été contre les professeurs,
01:12:53 je tiens l'attention sur le fait que ce sont un Tchétchène
01:12:55 et un Ningouche,
01:12:57 c'est-à-dire de gens auxquels on aurait
01:12:59 prêté en matière de droit d'asile un espèce de bonus
01:13:01 positif pour les Tchétchènes, en se disant
01:13:03 les pauvres, les Russes, etc. Or,
01:13:05 je suis fait remarquer qu'à la fin de l'assassinat
01:13:07 de Samuel Batty, le père
01:13:09 a félicité l'enfant et ils sont
01:13:11 tous repartis en Tchétchénie. Donc, il y a
01:13:13 un énorme trou dans la raquette, aujourd'hui,
01:13:15 au niveau du droit d'asile, c'est-à-dire
01:13:17 de gens qui vont arriver ici. Vous savez,
01:13:19 l'intérêt de ces deux attentats, malheureusement,
01:13:21 c'est que les enfants qui sont arrivés jeunes
01:13:23 ont fait l'école républicaine.
01:13:25 Et ce n'est pas dans l'école républicaine qu'ils se sont radicalisés,
01:13:27 c'est dans leur famille. Donc, il y a quelque chose,
01:13:29 si vous voulez, dans lequel il faut quand même se rendre compte
01:13:31 que le droit d'asile n'est pas destiné à des gens qui sont
01:13:33 des ennemis de la République.
01:13:35 Ça veut dire qu'il faut remonter tous les critères,
01:13:37 et ça, c'est extrêmement compliqué.
01:13:39 - Philippe Beny... Allez-y. - Mes dernières remarques
01:13:41 pour la famille Mogouchkov, elles devaient être
01:13:43 expulsées. Si elles ne l'ont pas été, c'est parce que
01:13:45 des ONG se sont mobilisées, le BRAP,
01:13:47 etc., pour empêcher l'expulsion.
01:13:49 Voilà. C'était avant l'assassinat,
01:13:51 évidemment, de Philippe Bernard.
01:13:53 - Pierre Connaizat...
01:13:55 - Dominique Bernard.
01:13:57 - Très rapidement, d'abord,
01:13:59 est-ce que vous pensez que
01:14:01 la multitude des actes
01:14:03 séparatistes que vous avez relevés
01:14:05 sont
01:14:07 presque
01:14:09 fatalement liés
01:14:11 plus tard à du terrorisme ?
01:14:13 Deuxième élément,
01:14:15 c'est le fait
01:14:17 que... Est-ce que
01:14:19 vous considérez tout de même
01:14:21 que notre État de droit,
01:14:23 malgré ses faiblesses,
01:14:25 est encore totalement
01:14:27 adapté à cette lutte nécessaire ?
01:14:29 - Bon, moi, j'ai
01:14:31 tendance à penser qu'effectivement, le séparatisme
01:14:33 est un terreau. Bon, c'est qu'Eppel
01:14:35 utilise l'idée de djihadisme atmosphère.
01:14:37 Je crois qu'il a effectivement parfaitement
01:14:39 défini le problème. Parce que,
01:14:41 évidemment, à chaque fois qu'il y a un problème,
01:14:43 vous avez deux attitudes. Soit c'est
01:14:45 ne pas faire de vagues, ou alors
01:14:47 effectivement, affronter le problème de face.
01:14:49 Alors, il y a des moments où on arrive
01:14:51 dans des aberrations absolues, puisque
01:14:53 vous savez que depuis la journée de sénat, je crois que c'est la Cour européenne
01:14:55 de 2015, on ne peut plus
01:14:57 expulser un individu si on n'est pas sûr qu'il est
01:14:59 bien traité dans le pays où il doit retourner.
01:15:01 Alors, imaginez comme l'Algérie va accepter
01:15:03 des terroristes qui ont commis des attentats
01:15:05 sur le territoire français, jugés coupables,
01:15:07 expulsables par la justice française,
01:15:09 inexpulsables au titre du droit
01:15:11 européen, parce qu'on ne va jamais
01:15:13 pouvoir renvoyer en Algérie un Algérien, un terroriste.
01:15:15 Donc, on s'est nous-mêmes piégés,
01:15:17 et ça, c'est effroyable.
01:15:19 Parce que ça veut dire qu'on a
01:15:21 fait comme si les
01:15:23 principes de droit, d'en porter sur la réalité
01:15:25 des faits. Et ça, ça va être très dur
01:15:27 à faire transformer. - Jean-Michel Fauvergue,
01:15:29 on est chez les fous de ne pas pouvoir
01:15:31 expulser un terroriste, parce que
01:15:33 on ne va peut-être pas être très gentil dans son pays.
01:15:35 C'est dingue, non ? - Oui.
01:15:37 Plus précisément,
01:15:39 c'est la Convention
01:15:41 européenne des droits de l'homme, mise en place
01:15:43 par la Cour
01:15:45 européenne des droits de l'homme,
01:15:47 qui non pas l'interdit,
01:15:49 mais le déconseille fortement, et c'est effectivement
01:15:51 une jurisprudence constante
01:15:53 sur laquelle
01:15:55 le ministre de l'Intérieur d'aujourd'hui
01:15:57 s'assoit.
01:15:59 - Oui, pardon ?
01:16:01 - Ce que je voudrais, c'est pousser le raisonnement
01:16:03 jusqu'au bout. C'est plus intéressant d'être
01:16:05 un OQTF inexpulsable
01:16:07 qu'être un SDF français.
01:16:09 Parce que l'OQTF, il est à la charge de la République,
01:16:11 l'OG nourrit Blanchy, tandis que le SDF, il a droit
01:16:13 au RSA, c'est tout. Donc, quand on est
01:16:15 dans ce niveau d'aberration,
01:16:17 c'est évident qu'il faut faire soit voter la jurisprudence
01:16:19 européenne, soit s'asseoir dessus.
01:16:21 Alors, je crois qu'on a dépassé
01:16:23 ce stade-là depuis
01:16:25 très peu de temps,
01:16:27 certes, mais on l'a dépassé du point de vue
01:16:29 de l'opinion
01:16:31 publique et de la prise de conscience
01:16:33 d'une certaine partie
01:16:35 des politiques, et en particulier
01:16:37 du ministre de l'Intérieur à l'heure actuelle. C'est pour ça
01:16:39 qu'il est en train de proposer une loi sur
01:16:41 l'immigration. On verra comment elle est traitée, cette loi.
01:16:43 On verra si elle est enrichie.
01:16:45 Et c'est vrai qu'il faut qu'on revienne
01:16:47 sur un certain nombre de choses, en particulier la possibilité
01:16:49 d'expulser
01:16:51 des enfants, d'expulser
01:16:53 des gens qui sont là depuis l'âge de 13 ans,
01:16:55 etc. Revenir sur un certain
01:16:57 nombre de choses. Sur la
01:16:59 jurisprudence, j'insiste sur ce fait-là,
01:17:01 c'est pas la jurisprudence
01:17:03 de l'Union européenne, c'est la
01:17:05 jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme,
01:17:07 c'est-à-dire du Conseil
01:17:09 européen. Le Conseil européen,
01:17:11 pour que nos auditeurs sachent bien, ça n'a rien à voir avec l'Europe.
01:17:13 C'est 47 pays
01:17:15 dont certains sont démocratiques,
01:17:17 comme on le sait, par exemple
01:17:19 la Turquie, l'Azerbaïdjan, la Russie,
01:17:21 on a été expulsé, avec une
01:17:23 Cour européenne des droits de l'homme qui représente, ces juges-là,
01:17:25 47 pays européens
01:17:27 et qui ne sont pas tous démocratiques.
01:17:29 - Après, tout l'enjeu, justement, c'est d'adapter
01:17:31 effectivement les formes de l'État à ces
01:17:33 menaces nouvelles. Ça, ça me semble effectivement
01:17:35 assez évident, tout le monde est d'accord là-dessus.
01:17:37 Mais sans remettre en question, de manière
01:17:39 générale, et pour tous, si j'ose dire,
01:17:41 tous les fondements de l'État de droit.
01:17:43 C'est tout le problème. Évidemment, dans un régime
01:17:45 autoritaire, c'est beaucoup plus facile. Vous prenez
01:17:47 un certain nombre de décisions, unilatérales, centralisées
01:17:49 au niveau du pouvoir exécutif, et vous pouvez
01:17:51 remettre en cause un certain nombre de droits parce que vous l'avez
01:17:53 décidé de manière centralisée
01:17:55 et autoritaire, par hypothèse.
01:17:57 Effectivement, dans un pays comme la France, c'est beaucoup plus
01:17:59 compliqué. Il y a tout un arsenal, effectivement,
01:18:01 aujourd'hui, qui peut être "retourné" contre nous
01:18:03 et en même temps, c'est heureux qu'il existe.
01:18:05 Donc, il faut l'adapter, sans encore une fois le remettre
01:18:07 en cause pour ceux pour qui il est
01:18:09 heureux que ça s'appuie. - Un mot, Jean-Michel Favère, qui
01:18:11 est personne, ça. - Juste une petite
01:18:13 précision. On parle beaucoup de l'état de droit.
01:18:15 C'est vrai qu'on devrait être dans un état de droit.
01:18:17 En réalité, la réalité nous dit qu'on est dans
01:18:19 un état des droits, puisque chacun
01:18:21 est... Dans la rubrique
01:18:23 qu'a dit tout à l'heure
01:18:25 Tom, on le voit bien, chacun défend ses
01:18:27 droits, et on a tellement de juridiction
01:18:29 suprême qu'on fait
01:18:31 part
01:18:33 de ces droits-là, et on n'est pas dans un état de
01:18:35 droit qui défend l'État, on est dans un état des droits
01:18:37 individuels. - Pierre connaît ça.
01:18:39 En 2019, Emmanuel Macron disait
01:18:41 à la Société de Vigilance, voilà ce qui nous revient
01:18:43 finalement de bâtir, pas de relâchement
01:18:45 dans les lieux de culte,
01:18:47 que chaque citoyen
01:18:49 fasse attention,
01:18:51 effectivement, à cette vigilance,
01:18:53 qui existe après des attentats, et après
01:18:55 tout ça disparaît. Mais est-ce que ça veut dire que nous
01:18:57 devons systématiquement vivre
01:18:59 dans une société de vigilance ?
01:19:01 - Écoutez, la Société de Vigilance
01:19:03 en touche à l'état de droit, ça ne me pose
01:19:05 strictement aucun problème. Moi, je voudrais
01:19:07 vous citer deux faits qui, effectivement,
01:19:09 voient d'une part à l'irresponsabilité des politiques.
01:19:11 Le premier, c'est le rapport Robin.
01:19:13 Vous vous souvenez du rapport Robin ? - Oui, bien sûr.
01:19:15 - C'est le général de l'éducation nationale. En 2001,
01:19:17 il fait un rapport exposant
01:19:19 toutes les difficultés dans l'enseignement secondaire.
01:19:21 Et effectivement,
01:19:23 à ce moment-là, tout le monde lève le parapluie
01:19:25 en disant "non, non, mais là, c'est grave, c'est pas très grave",
01:19:27 tout ça, effectivement. Donc, on a laissé
01:19:29 les enseignants totalement
01:19:31 se débrouiller dans cette situation,
01:19:33 et cette pression, encore une fois, qui était continue,
01:19:35 sur le voile, sur la discussion,
01:19:37 sur les contenus, la contestation
01:19:39 de l'enseignement, etc. Deuxième remarque,
01:19:41 mais encore une fois, pour rester sur le terrain du droit,
01:19:43 je rappelle que quand le gouvernement français
01:19:45 a voulu expulser lui-même Ikiyosen,
01:19:47 - Oui. - le Mexique s'est réfugié
01:19:49 en Belgique. Et ensuite, il a fallu
01:19:51 des mois pour que la Belgique
01:19:53 accepte de nous le rendre. - Oui.
01:19:55 - C'est-à-dire pour qu'on puisse l'expulser. Donc, quand on est dans
01:19:57 un espace qui n'est pas un espace
01:19:59 de droit, mais qui est un espace des droits,
01:20:01 vous avez raison de le dire, les gens savent
01:20:03 très bien se placer dans les interstices.
01:20:05 Et donc ça, si on n'en sort pas, ou si en tout cas,
01:20:07 quand on est quelqu'un dans une procédure
01:20:09 d'expulsion, il faut s'y opposer. Dernière
01:20:11 remarque, je reviens sur la famille Mogouchko.
01:20:13 Rappelez-vous que ce sont des ONG
01:20:15 qui se sont opposés à l'expulsion
01:20:17 de la famille, et donc ils ont laissé
01:20:19 sur le territoire français ce jeune type qui a tué
01:20:21 Philippe Bernard. - Et le Parti Communiste
01:20:23 français aussi. - Je termine.
01:20:25 Il n'y a pas eu un mot d'excuse d'une ONG
01:20:27 qui s'était opposée. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:20:29 vous avez une faillite de ce qui
01:20:31 est normalement la conscience morale des démocratistes,
01:20:33 des ONG droit de l'homis,
01:20:35 qui refusent de faire de
01:20:37 quelque excuse que ce soit. Bon,
01:20:39 là, il y a un problème. - Mais Pierre Connaissage,
01:20:41 j'ai l'impression qu'on est vraiment
01:20:43 désarmé par cet ensemble d'États
01:20:45 de droit. Déjà, il n'y a pas de
01:20:47 frontières, il n'y a pas de contrôle, la CEDH,
01:20:49 etc. J'ai l'impression que, 8 ans
01:20:51 après le 13 novembre, on est totalement
01:20:53 désarmé. On n'est pas mieux armé au moins.
01:20:55 - Il faut qu'on rencontre ça. - Oui, c'est vrai.
01:20:57 Je vous en citerai un autre exemple
01:20:59 qui est extraordinaire. Un type qui s'appelait
01:21:01 Oussama Attar, parti en Syrie,
01:21:03 djihadiste, prisonnier par les Kurdes.
01:21:05 Campagne d'opinion animée par la famille
01:21:07 et les ONG, sur le thème "il est malade, il faut le soigner".
01:21:09 L'État français était un peu réticent.
01:21:11 Finalement, on le fait rentrer. Quand il
01:21:13 rentre ici, il disparaît. On le retrouve dans le sud tunisien
01:21:15 en train de faire du trafic d'armes. Et finalement, il va
01:21:17 être tué par un drone américain. Est-ce que
01:21:19 vous croyez que les ONG se sont excusés ?
01:21:21 Non. Il n'y a qu'un mystique qui a dit
01:21:23 "mais nous, on ne voulait pas qu'il soit rapatrié, on voulait
01:21:25 simplement qu'il soit soigné". Vous voyez ce que je veux dire ?
01:21:27 C'est une faillite de la société
01:21:29 civile dans son ensemble.
01:21:31 Pierre Connaissas, est-ce qu'il faut
01:21:33 finalement que...
01:21:35 Est-ce qu'on a des raisons, parfois,
01:21:37 en ce moment, d'avoir peur ?
01:21:39 Bien sûr. Moi, je suis frappé
01:21:41 sur le fait de l'articulation
01:21:43 entre ces manifestations antisémites et ce qui
01:21:45 se passe à Israël-Gaza.
01:21:47 Parce que je ne crois pas
01:21:49 au lien mécanique. Je crois que ça n'a fait
01:21:51 que révéler ce qui était
01:21:53 cette espèce de terreau
01:21:55 qui diffusait dans la société française
01:21:57 qui va se manifester par des
01:21:59 manifestations antisémites,
01:22:01 comme si on ignorait, si vous voulez,
01:22:03 cette espèce de putréfaction qui court
01:22:05 dans une partie de ces manifestations séparatistes.
01:22:07 Donc là, oui, il faut
01:22:09 arrêter. Il faut arrêter par le
01:22:11 biais du droit d'asile, par le moyen des
01:22:13 expulsions, par les sanctions dans l'éducation
01:22:15 nationale, enfin quand même.
01:22:17 Donc, vous voyez, on est sur quelque chose qui a pris l'eau
01:22:19 de tous les côtés. Eh bien, il faut
01:22:21 qu'on le maté. - Merci beaucoup, Pierre
01:22:23 Connaissante d'avoir été avec nous, haut fonctionnaire,
01:22:25 auteur de "État des lieux du salafisme"
01:22:27 en France, du séparatisme au
01:22:29 terrorisme, édition
01:22:31 de l'Aube. Merci beaucoup
01:22:33 Philippe Bilger d'avoir été avec nous. - Merci à vous.
01:22:35 - Merci beaucoup, Jean-Michel Fauvergue.
01:22:37 Dans un instant, "Les vraies voix
01:22:39 citoyennes" avec Aurélie Gros et Stéphane
01:22:41 Peller reviendra sur les annonces du gouvernement
01:22:43 avec vous savenez, c'était en août,
01:22:45 sur cette enveloppe de plus d'un milliard d'euros
01:22:47 pour revaloriser les soignants.
01:22:49 Où en sommes-nous aujourd'hui ? Et puis des signes
01:22:51 inquiétants de souffrance psychique
01:22:53 sont décelables
01:22:55 auprès de 1,2 million d'adolescents
01:22:57 sur 14 millions que compte
01:22:59 la France. C'est un énorme enfranc.
01:23:01 On en parle dans un instant.
01:23:03 A tout de suite.

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