Terrorisme : quel est le climat en France huit ans après les attentats du Bataclan ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'état du terrorisme en France aujourd'hui. Entre les alertes à la bombe dans les lycées et les menaces terroristes, quel est le climat dans l'hexagone, huit ans après les attentats du Bataclan ?
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcript
00:00 Europain, punchline, Laurence Ferrari.
00:03 18h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europain.
00:06 Les alertes à la bombe se multiplient, je vous le disais, il y a des dizaines de lycées, collèges, écoles qui ont été perturbés ce matin.
00:13 Évidemment, il faut fermer les écoles et évacuer parce qu'on ne peut prendre aucun risque en étant dans un état de vigilance au terrorisme extrêmement élevé.
00:21 On fait le point avec Maxime Lappendie et on en débat ensuite.
00:25 Accompagné d'un chien, un démineur inspecte chaque recoin de ce collège à la recherche d'une bombe ou d'un explosif.
00:32 Ce lundi matin, le collège Frédéric Mistral a reçu par mail une alerte à la bombe.
00:36 Le temps de sécuriser les lieux, le collège a été évacué.
00:39 Ils sont venus, nous ont dit de descendre dans le terrain, c'était un exercice et tout ça.
00:44 Et là, on sort.
00:45 Ils nous ont dit que c'était un test, mais on n'a pas trop cru.
00:49 Parce que normalement, un test ça dure 10-15 minutes, mais là ça a duré vraiment 3 heures.
00:53 Prévenus de cette alerte, les parents des élèves se sont rendus devant le collège, certains dans la précipitation.
00:59 C'est mon ami qui m'appelle pour me dire qu'il y a les forces de l'ordre dans le collège, les gosses sont dans la cour, ils attendent.
01:05 Moi j'étais loin, loin, loin, très loin, donc j'ai dû revenir entrer en catastrophe.
01:10 Après vérification et la levée des doutes, les élèves ont pu retourner en classe et les cours ont repris en début d'après-midi.
01:17 Deux autres collèges de l'agglomération niçoise ont également reçu un mail d'alerte.
01:21 Sur le réseau social X, anciennement Twitter, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginési, a annoncé porter plainte.
01:29 "Suite à ces actes de malveillance dirigés contre des établissements propriétés de la collectivité départementale,
01:35 j'annonce porter plainte pour que les auteurs de ces fausses alertes soient retrouvés et punis."
01:39 Le département n'est pas le seul touché ce lundi.
01:42 22 collèges de la Loire, Duron et Delun ont eux aussi fait l'objet d'une alerte à la bombe.
01:47 Commissaire Lebasse, vous ne pouvez prendre aucun risque à l'effort de l'ordre ?
01:51 Ne peuvent prendre aucun risque ? Il faut évacuer à chaque fois qu'il y a un mail ou un coup de téléphone menaçant ?
01:57 Dans des très rares cas, l'opérateur qui reçoit la menace, il y a plusieurs modes de menaces, téléphone, mail.
02:03 Au téléphone, on peut parfois déceler le côté fantaisiste en fonction de la voix et de l'interlocuteur.
02:08 Enfin, c'est la minorité des cas. Dans l'autre majorité des cas,
02:11 celui ou celle d'entre nous qui prendra le risque de ne pas faire remonter l'information et de ne pas enclencher les process,
02:15 on a un risque considérable.
02:17 Moi, je suis un peu gêné par ce sujet-là parce qu'en parler, c'est faire la publicité aux idiots qui font ça.
02:22 Parce qu'il y a deux profils essentiels.
02:23 Ce n'est pas faux.
02:24 Malheureusement. C'est comme les violences urbaines à l'époque à Strasbourg.
02:27 Il y avait le record de voitures brûlées et plus on en parlait, plus ça montait.
02:29 On ne peut pas non plus ne pas en parler.
02:31 Alors, je vais en parler sous deux angles.
02:32 Le profil, souvent, c'est du jeune, encore une fois, mineur, idiot,
02:36 qui ne réfléchit pas ou qui croit être drôle, voire s'écher une demi-journée de cours.
02:40 Ou, excusez-moi, mais le crétin qu'on avait vu une fois à la télé,
02:43 qui avait, à mon avis, un QI assez faible, qui s'est excusé,
02:45 mais qui avait fait ça en pensant que ce serait peut-être une journée originale.
02:49 Fort heureusement, pour le moment, il n'y a rien de structuré, en tout cas, pas de ce qu'il en ressort des enquêtes.
02:53 Et encore une fois, le seul message que je veux passer, c'est que toutes ces enquêtes, je peux vous dire,
02:57 il y a une pression sur les services de police pour identifier, interpeller.
03:00 Ils vont tous passer entre les mains de la police.
03:02 J'espère qu'à un moment, il ne sera pas que l'idiot qu'on excuse parce qu'il n'était pas très malin
03:06 ou qu'il n'avait pas la lumière à tous les étages, mais il faudra qu'il y en ait qui aillent faire un tour au frais.
03:09 Parce que ça déclenche d'autres envies, en fait.
03:11 Ça fait un effet rebond. Donc, il va falloir taper fort.
03:14 Vous avez raison. J'évoquais tout à l'heure, dans mon sommaire, le fait que nous sommes le 13 novembre,
03:18 qu'il y a huit ans, c'était les attentats de Paris, des terrasses du Bataclan et du Stade de France.
03:22 Sanda Brisson, vous êtes avec nous.
03:24 Où en est l'état de la menace terroriste dans notre pays aujourd'hui ?
03:27 Alors, la menace terroriste, du terrorisme islamiste,
03:31 elle est principalement constituée d'une menace endogène.
03:34 Ça veut dire que ce sont des gens qui vivent en France, qui sont radicalisés,
03:37 qui répondent aux appels d'organisations terroristes.
03:40 Mais les individus n'ont pas de lien direct avec ces mouvements terroristes,
03:43 et ce que certains appellent la menace inspirée.
03:46 Dans ce cas, les individus passent à l'acte seuls, avec des moyens peu élaborés, des armes blanches, souvent.
03:51 Et ils sont difficilement détectables par les services de renseignement
03:54 parce qu'il n'y a peu, voire pas du tout, d'actes préparatoires.
03:56 Et dans ce cas, cette menace est plus forte quand il y a une actualité internationale amplificatrice,
04:02 notamment depuis l'attaque du Hamas en Israël,
04:05 ou encore l'appel à Frapel Afro-France qui avait été lancé mi-septembre par Al-Qaïda.
04:09 Ce qu'il faut noter, on est sur l'anniversaire effectivement des attentats du 13 novembre,
04:14 c'est que depuis un an, le Parc anti-terroriste, la DGSI,
04:17 et même le ministre de l'Intérieur dans certaines de ses interviews,
04:20 alertent sur le retour d'une menace projetée,
04:23 c'est-à-dire telle que celle qui a été menée le 13 novembre.
04:26 Projetée, ça veut dire à grande échelle ?
04:28 C'est parce que les organisations terroristes, et notamment l'État islamique,
04:31 se reconstituent en Afghanistan, au Levant et en Syrie,
04:34 et à ce moment-là, ils sont de nouveau capables d'envoyer des commandos
04:38 qui ont été entraînés sur ces zones de combat pour frapper en France.
04:41 C'est ce qui s'était passé le 13 novembre.
04:43 C'est pour ça qu'on les appelle projetées.
04:45 Ce sont les combattants des zones de l'État islamique d'Al-Qaïda
04:48 qui viendraient en France.
04:50 C'est ce qui fait dire à Gérald Darmanin qu'un nouveau Bataclan est possible,
04:53 et ça, effectivement, c'est récent.
04:54 Et entre ces deux menaces, il y a des individus plutôt téléguidés,
04:57 c'est-à-dire déjà en France,
04:59 mais actionnés depuis l'étranger par des djihadistes.
05:01 Selon Le Monde, plusieurs Français qui sont à Idlib, en Syrie,
05:04 ont ainsi incité ces derniers mois des individus à commettre des attentats en France.
05:08 Et je précise que Gérald Darmanin sera l'invité demain matin à 8h10
05:12 de l'interview CNews Europe 1 faite par Sonia Mabrouk.
05:15 Un tout petit mot des mineurs, Sandra.
05:17 Est-ce qu'il y a une menace particulière émanant des mineurs aujourd'hui ?
05:21 Oui, alors c'est une alerte qui est venue dans une interview
05:25 du procureur national antiterroriste M. Ricard,
05:28 qui a expliqué que ses services ont vu le nombre de mineurs
05:31 et de très jeunes majeurs impliqués dans des projets d'action violente
05:34 à caractère terroriste augmenter depuis près de trois ans.
05:37 Pour vous donner une idée, il a expliqué que trois attentats
05:40 avaient été déjoués depuis début 2023 concernant des mineurs,
05:44 et que depuis le début de l'année,
05:46 dix mineurs sont mis en examen pour des projets d'attentat.
05:49 On va juste écouter, avant que je vous passe la parole,
05:51 la maman d'une victime du Bataclan.
05:53 C'était il y a huit ans.
05:55 Mais pour Patricia, la douleur est toujours aussi vive.
05:58 Écoutez-la.
05:59 On ressent la même douleur.
06:00 On est vraiment concernés.
06:01 Et quand vous parlez, quand vous racontez cette histoire,
06:03 les gens vous disent "oui, je vous comprends",
06:05 mais ils ne peuvent pas comprendre.
06:06 Et j'espère qu'ils ne comprendront jamais,
06:07 parce que c'est tellement douloureux.
06:09 Et il faut vivre, il faut survivre à ça.
06:12 Finalement, nous sommes en survie tout le temps.
06:14 Cette douleur qui nous habite, de toute façon,
06:16 elle va s'éteindre avec notre dernier souffle.
06:19 Alors, ce n'est pas la peine d'espérer autre chose.
06:20 Ce qu'il faut, c'est essayer de tenir debout.
06:22 C'est la peine infinie des familles des victimes,
06:25 Rachel Kahn, les victimes du terrorisme islamiste,
06:27 il faut le rappeler.
06:29 Elle parle bien, ses mots sont précis.
06:31 Parce qu'effectivement, lorsque vous êtes happés
06:34 par cette violence-là, c'est inqualifiable
06:39 et que vous devez vivre avec.
06:41 C'est ce que nous racontent tous les survivants
06:43 de ce genre de massacre.
06:46 Les survivants même du 7 octobre,
06:49 c'est ce qu'ils nous racontent aussi.
06:50 Ils sont dans un tunnel de vie.
06:52 Et l'essentiel pour eux, ce n'est que survivre.
06:55 Absolument. Eric Grevel, peut-être un mot là-dessus ?
06:58 Et ensuite, commissaire ?
06:59 Je me souviens aussi, en définition,
07:01 comme le dit cette dame,
07:02 on n'a pas vécu dont on ne peut pas comprendre.
07:05 Et je partage tout à fait l'idée.
07:06 Mais je me souviens quand même de l'état de terreur
07:09 dans lequel on était lors de cette séquence
07:12 d'attentats odieux sur le sol français et parisien.
07:15 Je me souviens très bien, on était dans un état
07:17 de sidération.
07:19 C'est le preuve du terrorisme terrorisé.
07:21 Mais pour le coup, on était...
07:23 Moi, j'étais, à titre personnel, ultra choqué
07:26 de ce que j'entendais à la radio,
07:28 de ce que je voyais sur ces news.
07:30 On était tous impactés, même si évidemment,
07:33 on n'a pas vécu la disparition
07:35 dans ces conditions d'un être cher.
07:37 Mais oui, on était en état de choc.
07:38 Donc, commissaire Lebas, la menace terroriste
07:40 est à très haut niveau dans notre pays aujourd'hui.
07:42 Oui, avant même que se produise l'attentat d'Harras
07:46 depuis déjà de nombreux mois.
07:48 Là-dessus, on ne peut pas reprocher au gouvernement
07:50 de ne pas l'avoir dit,
07:51 et à commencer par le ministre de l'Intérieur.
07:53 Moi, je reviens sur ce qu'a dit cette dame.
07:55 Pour elle, c'est irréparable.
07:56 Elle a perdu quelqu'un de sa famille.
07:58 Pour ceux qui n'ont perdu personne,
08:00 mais qui ont été impliqués de près ou de loin,
08:02 c'est inoubliable, au sens que ça restera ancré à vie.
08:05 Moi, j'étais au Stade de France quand ça a commencé.
08:07 J'étais de permanence.
08:08 Quand vous vous rendez compte,
08:09 parce que d'abord, il faut réaliser ce qui se passe,
08:11 qu'à la première explosion, vous avez peut-être un fait divers,
08:13 qu'à la deuxième, vous avez quelque chose d'organisé,
08:15 qu'à la troisième, c'est un attentat de masse,
08:17 et qu'à Paris, vous savez que ça commence...
08:19 Le terme, c'est "à canarder partout".
08:21 Ce souvenir-là, professionnel, moi, j'ai perdu personne,
08:25 est inoubliable, tellement la sidération
08:28 et ce qui se passe, vous dites "c'est pas possible",
08:31 c'est en train de se passer là où je travaille.
08:33 Alors, ça reste ancré.
08:35 Je crois, après, qu'heureusement, le temps fait son oeuvre
08:38 dans la plupart de la mémoire collective
08:40 de ceux qui ont perdu personne,
08:41 c'est-à-dire pas les victimes directes, on finit par oublier.
08:43 Mais il faut pas oublier, parce que ça n'est pas, d'ailleurs,
08:46 l'acte 1 de la menace islamiste sur notre territoire.
08:49 Ça remonte à avant, à Mérat,
08:51 et peut-être à avant, si on va chercher plus loin.
08:53 Ça a continué après,
08:55 et pour donner un regard sur la menace projetée
08:58 ou la menace... - Qu'évoquait Sandra Buisson.
09:00 - Je vais vous dire, le pire des terroristes
09:02 qu'on ait connus en France,
09:03 c'est un individu seul sur, je pense,
09:05 un principe de menace inspirée, qui est un camion,
09:07 qui a fait quatre oies de mort. - Bien entendu. Anis.
09:09 - Donc, en fait, il y a pas de petits, de gros attentats.
09:12 Chaque attentat est une horreur,
09:14 et on se rend compte qu'avec un camion,
09:16 ce qui n'est pas une arme initialement,
09:17 même si ça en devient une, par destination,
09:19 il a fait beaucoup plus grave que d'autres
09:21 que je vais pas nommer, parce que eux non plus,
09:23 il faut pas leur faire de publicité.
09:24 Donc, en fait, toutes ces menaces-là qui s'accumulent,
09:26 c'est ça, moi, la mauvaise nouvelle,
09:27 c'est que endogènes, inspirés ou téléportés ou projetés,
09:31 c'est quand même problématique, et les dégâts sont les mêmes.
09:34 - La particulière, c'est que jusqu'à l'année dernière,
09:37 la menace projetée était exclue,
09:39 c'est-à-dire qu'avec l'approbissement de l'État islamique en Syrie,
09:41 les services considéraient que les organisations terroristes
09:45 n'étaient plus en capacité d'envoyer des commandos en Europe.
09:47 C'est plus le cas depuis un an.
09:49 - Louis Dragnel, là-dessus, sur la menace terroriste ?
09:51 - Moi, ce qui me frappe, c'est que les techniques policières
09:53 d'intervention ont beaucoup évolué à la suite de ces attentats,
09:57 la justice aussi a beaucoup évolué, le droit a changé.
09:59 Il y a énormément de choses qui ont changé dans le pays,
10:01 mais je trouve que l'essentiel n'a pas changé.
10:03 C'est-à-dire que le pays n'est absolument pas prêt
10:06 à faire face aux menaces de demain.
10:08 On se rend compte qu'on est encore en train de vivre, malgré tout,
10:11 avec une forme de naïveté, avec une forme d'insouciance,
10:14 et à la limite, c'est paradoxal, mais peut-être tant mieux.
10:18 Mais par rapport au type de menace,
10:20 quand on échange avec tous les spécialistes,
10:22 je lisais ce week-end la tribune de l'ancien chef d'État-major des armées,
10:26 le général Lecointre, c'était dans Le Monde,
10:28 où il expliquait les tensions à venir
10:31 par rapport aux tensions dans les relations internationales.
10:35 Je trouve que moralement, en tout cas,
10:37 c'est vraiment tout ce qui reste à faire,
10:39 et c'est essentiel, c'est préparer le pays, préparer la population.
10:43 Il y a des grands débats, des décisions
10:45 qui devront être prises dans les prochaines années.
10:47 - Concrètement, ça veut dire quoi ?
10:49 - Ce n'est pas de savoir si on fait un SNU ou pas,
10:51 c'est est-ce que la France doit lever...
10:52 - Service national.
10:53 - Le service national universel.
10:54 Est-ce que la France doit à nouveau lever une armée en armes ?
10:57 Quel est le rôle de la France dans les prochaines années ?
11:00 La place de la France dans le monde ?
11:02 Je pense qu'il y aura une interconnection des menaces, et on voit bien.
11:05 Vous avez à la fois des menaces qui viennent d'État,
11:07 il suffit simplement de regarder ce qui se passe en Russie,
11:10 il suffit de regarder la menace aussi de la Chine sur Taïwan,
11:14 et puis vous avez la menace terroriste,
11:16 qui était très bien décrite par Sandra Buisson,
11:18 avec de multiples formes, et avec ce qui est absolument sidérant.
11:22 Il y a un exemple qui je trouve très intéressant, c'est celui du Mali.
11:25 Le Mali, on est parti il y a très peu de temps,
11:28 et il y a déjà une organisation terroriste au nord du Mali,
11:31 qui est en train de reconstituer, qui essaye de reconstituer un proto-État,
11:35 et dans l'unique but à la fois d'avoir un contrôle territorial,
11:39 mais aussi d'avoir cette capacité de projection,
11:41 ils sont en train d'essayer de reconstituer des capacités de financement,
11:45 et donc il y a toute cette logique de reconstitution.
11:49 Donc on a quitté le Mali, il y a des zones qu'on a quittées,
11:52 mais ça ne veut pas du tout pour autant dire que...
11:54 C'est terminé, je suis convaincu qu'on devra retourner dans ces pays-là,
11:57 alors c'est peut-être pas demain, mais au moins d'ici 50 ans.
12:01 Comment se préparer à un éventuel attentat terroriste, commissaire Lebar ?
12:05 On ne peut pas changer nos modes de vie,
12:07 on ne peut pas arrêter d'aller en terrasse, on ne peut pas arrêter de vivre non plus.
12:10 Il y a des sujets qui sont des sujets éminemment politiques,
12:14 quand on regarde ce qui se passe en Israël,
12:16 même si ce n'est pas le même contexte, la même menace,
12:19 mais moi je suis force de l'ordre,
12:22 d'abord, je crois que Louis de Ragnel l'a dit,
12:25 les forces de l'ordre aujourd'hui, ce sont nos collègues du terrain,
12:28 nos policiers primo-intervenants qui font un travail formidable, courageux,
12:31 et qui vont à chaque fois sur 95 % des menaces.
12:34 Mais si on rebascule vers des menaces plus structurées,
12:36 c'est-à-dire prise d'otages, on a aussi les unités qui seront dédiées à ça,
12:39 et je crois que maintenant on a l'arsenal judiciaire pour faire face à ça.
12:43 La question, c'est de savoir si cet arsenal-là est suffisant.
12:46 Si les menaces augmentent et que les actes augmentent,
12:49 je ne vais pas vous dire qu'il faut armer l'ensemble de la population,
12:52 mais il y a sans doute des paliers en plus à franchir,
12:55 peut-être avec les polices municipales, c'est un sujet, il faut le mettre sur la table.
12:58 S'il y a autant de polices municipales, est-ce qu'en leur étant les pouvoirs
13:01 pour lesquels ils sont censés pouvoir être un complément,
13:04 il y a tous les sujets à anticiper, ce n'est pas une fois que ça arrive
13:07 qu'il faut faire une marche pour se dire qu'on n'avait pas prévu, je crois qu'il faut l'anticiper.
13:10 Dans les kiboutz, on a vu qu'il y a plusieurs groupes de défense
13:13 qui étaient constitués au sein des kiboutz par des habitants,
13:16 des militaires, etc. - Mais qui étaient armés.
13:19 C'est la grande différence avec la France. - Ça rejoint ce que disait David Lebar,
13:22 s'ils ont augmenté le nombre de personnes armées,
13:25 pas au mètre carré, mais c'est augmenter la présence d'individus
13:29 qui peuvent répondre. Là, effectivement, c'est un pays différent,
13:32 ils n'ont pas du tout la même... Enfin, leur histoire est différente.
13:35 Mais on a vu qu'à plusieurs reprises, il y a des témoignages
13:38 qui sont parvenus pour dire que ces groupes ont permis
13:41 de freiner et d'empêcher un certain nombre de turistes.
13:44 - Un dernier mot avant le rappel.
13:47 - Le problème du commissaire Edloui, c'est que finalement, les forces de l'ordre,
13:50 quand elles luttent contre le terrorisme islamiste et leurs attentats
13:53 dans un pays comme le nôtre, elles traitent des conséquences.
13:56 La cause, c'est la reconstitution dans les États, notamment au Mali,
13:59 de groupes islamistes qui vont être en capacité de projeter
14:02 des cellules terroristes. Et les jeunes générations africaines
14:05 qui applaudissent les putschs en Afrique,
14:08 en pensant mettre dehors la France-Afrique,
14:11 s'intérogent aussi sur les conséquences pour leurs propres États
14:14 de cette menace terroriste qui va les toucher et les viser en premier.
14:17 - Allez, une petite pause de temps du rappel des titres.
14:20 Vous restez commissaire Lebar, parce qu'on va parler des délinquants.
14:23 Ils continuent pendant ce temps-là à œuvrer.

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