• il y a 2 ans
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Transcription
00:00 Le prix du pétrole en hausse progressive depuis quelques temps va-t-il s'envoler ?
00:15 Impossible de le prédire, mais ce qui est certain, c'est que cette hausse pèse lourd
00:20 dans l'économie mondiale.
00:22 Et pour en parler, nous recevons à nouveau M.
00:24 Serge Parfait-Diomane.
00:25 Il est expert international en industrie pétrolière et énergie.
00:30 Alors bienvenue physiquement sur notre plateau.
00:33 Merci, ça fait plaisir de retrouver la terre ferme après des mois en mer.
00:39 D'accord.
00:40 Alors vous êtes un expert dans le domaine du pétrole.
00:43 On aimerait bien savoir, c'est quoi le baril ? On entend souvent parler.
00:46 Oui, on entend souvent parler du baril.
00:48 Mais il faut comprendre que le baril, c'est simplement une unité de contenance, c'est-à-dire
00:52 une unité de volume.
00:53 Donc à l'époque, le baril, le pétrole était transporté dans des fûts.
01:00 Et ces fûts avaient une contenance de 159 litres.
01:04 Et donc lorsqu'on vous dit qu'on a chargé deux fûts de pétrole dans un bateau, ça
01:11 veut dire qu'on a chargé deux barils.
01:12 On a chargé deux fois 159 litres.
01:15 Si on vous dit qu'on a chargé 100 barils, vous prenez 159, vous ne multipliez pas 100,
01:21 ça vous fait le total que vous avez en litres.
01:23 Donc il faut comprendre que le baril, c'est l'unité officielle dans l'industrie pétrolière.
01:30 On va quantifier la quantité de pétrole qui est transporté.
01:36 Mais aujourd'hui, on a gardé l'appellation, mais on ne transporte plus de pétrole dans
01:43 des fûts.
01:44 On les transporte aujourd'hui dans des containers, dans des réservoirs qui sont ceux de plateformes
01:49 flottantes ou d'autres plateformes.
01:53 Mais aujourd'hui, on ne les transporte plus par barils.
01:55 On a gardé quand même l'appellation.
01:56 C'est plus facile quand même d'avoir une idée plus ou moins claire de ce qu'on transporte.
02:03 Et aujourd'hui, nous allons avoir des producteurs de pétrole qui sont classifiés dans la catégorie
02:11 mineure.
02:12 On dirait producteur mineur.
02:13 C'est ceux-là qui font moins de 100 000 barils par jour.
02:19 Vous allez avoir des producteurs émergents.
02:22 C'est ceux-là qui font entre 100 et 1 million de barils par jour.
02:28 Vous allez avoir les majors, ceux qu'on appelle les majors, qui font plus d'un million par
02:34 jour.
02:35 On en a en Afrique.
02:36 Vous allez avoir des super majors.
02:37 C'est ceux-là qui font les 10 millions de barils par jour, comme les États-Unis, la
02:43 Russie.
02:44 Justement, la Côte d'Ivoire se classe dans quelle catégorie ?
02:46 La Côte d'Ivoire a des belles perspectives, il faut dire jusque comme ça.
02:50 Voilà, elle a de belles perspectives.
02:53 Nous sommes encore des producteurs modestes.
02:55 Je préfère le dire comme ça.
02:57 Mais nous sommes dans une très bonne dynamique aujourd'hui et nous visons l'émergence
03:05 pétrolière.
03:06 À part de ce que j'ai dit, chacun peut savoir dans quelle catégorie se situe la Côte d'Ivoire.
03:12 D'accord.
03:13 Alors, M.
03:14 Diobane, avec vous, on aimerait également savoir comment se fait le processus d'extraction
03:18 du pétrole jusqu'à nos stations-service.
03:20 Bon, déjà, il faut comprendre qu'il existe plusieurs puits de pétrole dont on a fait
03:27 des forages.
03:28 Il y a des puits de pétrole qui contiennent du gaz.
03:30 Vous avez du pétrole associé à du gaz.
03:34 Donc, on dirait que c'est des puits avec du gaz associé.
03:38 Ça, c'est le cas, par exemple, de certaines productions que nous avons à Côte d'Ivoire
03:42 qui vont produire de l'huile, du pétrole, et qui vont se produire du gaz.
03:45 Ce sont des puits avec gaz associé.
03:48 Nous avons des puits qui produisent majoritairement, sinon pour ne pas dire exclusivement, du
03:52 gaz.
03:53 C'est des puits à gaz.
03:55 Vous avez des puits qui produisent aussi uniquement du pétrole.
03:57 C'est des puits à huile, comme on dit.
04:00 Vous avez trois catégories, les puits à gaz, les puits à huile, notamment du pétrole,
04:06 et les puits de pétrole avec gaz associé.
04:10 Et pour pouvoir atteindre ces puits, vous allez avoir deux zones.
04:15 On peut produire du pétrole en mer, on parlera de production offshore, ou on peut produire
04:25 du pétrole sur le continent à terre, on parlera en ce moment de production onshore.
04:31 Si l'on prend par exemple le cas de la production en mer, il faut d'abord franchir le niveau
04:37 de mer qui peut varier à quelques dizaines, à peut-être 30, 40 mètres dans certains
04:43 pays, à plus de 1 km, à plus de 2 km, suivant l'endroit où on se trouve, en eau très
04:50 profonde ou eau peu profonde.
04:53 Et à partir de là, il faut encore forer 3, 4 km pour aller trouver le pétrole.
04:59 Donc si vous avez par exemple une étendue d'eau de 1,5 km au-dessus, et que vous devez
05:05 forer encore 4 km, sachez que depuis l'eau, vous avez à peu près, disons, si on arrondit
05:11 avec tout ce qu'il y a comme courbure, 5 km à peu près pour atteindre le pétrole.
05:15 Donc c'est comme ça la production.
05:16 Une fois que le pétrole est extrait, on va envoyer la production sur une plateforme,
05:23 qui se situe au-dessus, sur l'eau.
05:26 Elle peut être une plateforme fixe quand on n'est pas trop profond, ça peut être
05:30 une plateforme flottante, comme un FPSO par exemple, ou un semi-submersible.
05:36 Voilà, ce sont des différentes catégories que nous avons.
05:39 Et de là, il faut envoyer la production à terre.
05:44 On va l'utiliser.
05:45 On va utiliser deux moyens de façon principale.
05:48 Soit on va utiliser des pipelines qui vont prendre la production et l'envoyer vers
05:54 un terminal pétrolier qui est à terre, ou on va prendre des bateaux qu'on appelle
05:59 des tankers qui vont envoyer la production vers un terminal pétrolier qui est à terre.
06:04 Le terminal pétrolier, c'est le lieu où va se faire le dernier traitement du pétrole
06:10 brut qu'on reçoit de la mer.
06:13 On va l'épurer, on va enlever les gaz indésirables, on va enlever les métaux, on va enlever les
06:20 sédiments, on va enlever de l'eau pour avoir une qualité requise pour que ça puisse être
06:26 vendu dans des raffineries et autres.
06:29 Donc toute cette phase qui part depuis la recherche pétrolière jusqu'à la production
06:36 pétrolière en venant jusqu'au terminal pétrolier, nous sommes dans l'amont pétrolier.
06:43 C'est le secteur qu'on appelle l'amont pétrolier.
06:45 Maintenant le secteur qui va se charger de la transformation du pétrole brut ou du
06:51 gaz que nous avons, c'est le secteur de l'aval pétrolier.
06:55 Et dans ce secteur, nous avons les raffineries pétrolières, mais pas que les raffineries
06:59 pétrolières.
07:00 Les raffineries pétrolières vont produire ce qu'on connaît comme le gasoil, l'essence,
07:06 le kérosène, le butyme et tout ça.
07:08 Il y a d'autres industries aussi, les industries pétrochimiques qui vont venir prendre aussi
07:13 du pétrole.
07:14 Vous avez aussi les industries agrochimiques qui font des fertilisants, qui vont prendre
07:20 du gaz, qui vont prendre un peu de butane, qui vont faire aussi des engrais chimiques.
07:25 Donc quand on parle de tension sur le marché pétrolier, il n'y a pas que le carburant.
07:31 La tension sur le marché peut être aussi induite par les autres consommateurs qui sont
07:36 dans l'aval et qui consomment aussi le pétrole brut.
07:40 Parce que quand un baril arrive, ça ne va pas exclusivement dans une raffinerie, il
07:44 y a tout le monde qui gravite autour de ce baril.
07:47 Et c'est ça qu'il est important de comprendre, que quand un baril monte, certains autres
07:52 facteurs peuvent affecter le prix à la pompe sans que ce soit forcément lié à une raffinerie
07:58 pétrolière.
07:59 Donc toute cette chaîne-là qui part de l'amont pétrolier jusqu'à l'aval pétrolier,
08:07 c'est ce que nous appelons le cœur du métier.
08:10 Mais qu'est-ce qui fait que le pétrole se vend aussi cher ?
08:13 Le pétrole va se vendre aussi cher pour des raisons qui peuvent être des raisons endogènes
08:19 dont je viens de parler.
08:20 Quand ce sont des raisons qui touchent le cœur du métier, par exemple l'exploitation
08:25 pétrolière aujourd'hui, ce n'est plus le même coût qu'avant, l'arrichage pétrolier,
08:30 ce n'est plus le même coût, le transport du pétrole, ce n'est plus le même coût
08:35 parce que pour transporter jusqu'au terminal, le coût du transport a été multiplié aujourd'hui
08:40 par 20 dans certains pays, le coût de l'assurance a été multiplié, ça c'est sûr, c'est
08:46 connu, entre 12 et 15 aujourd'hui dans le monde par rapport à il y a quelques années.
08:51 Ça c'est des facteurs qui touchent carrément le cœur du métier mais de façon intrinsèque,
08:57 un pétrole va se vendre cher par sa qualité.
08:59 Donc on dirait qu'un pétrole est cher, plus il est léger, il se vend plus cher et
09:08 moins il contient de soufre, il se vend plus cher.
09:11 Donc en l'occurrence, le pétrole qui se vend le mieux aujourd'hui dans le monde,
09:15 enfin le plus cher, c'est le pétrole de l'Azerbaïdjan qui s'appelle Lazerilite.
09:20 Donc on a différentes qualités.
09:21 Voilà différentes qualités et ça va dépendre un peu de l'usage.
09:26 Si on veut faire par exemple du bitume, on ne va pas aller vers du pétrole léger, on
09:30 va aller vers du pétrole lourd où on peut tirer du bitume.
09:33 Mais puisque la grande consommation aujourd'hui c'est vers les produits légers, les produits
09:37 intermédiaires notamment le gasoil, l'essence, la kérosène, donc les pétroles qui sont
09:43 légers et qui contiennent moins de soufre vont demander moins de travail aux différentes
09:51 usines de traitement qui sont en aval.
09:53 Et plus on demande moins de travail et plus le pétrole a de la cote.
09:57 C'est comme ça que ça se voit.
10:00 Donc le pétrole Lazerilite par exemple de l'Azerbaïdjan, il est sur le marché nettement
10:05 mieux coté que le pétrole Brent dont tout le monde parle.
10:08 Tout le monde parle du pétrole Brent parce que c'est le pétrole de référence mais
10:13 il y a des pétroles qui se vendent plus cher.
10:16 Donc ça ce sont des facteurs endogènes au business du pétrole en lui-même.
10:24 Mais il y a des facteurs aussi qui sont des facteurs exogènes au business du pétrole,
10:29 c'est-à-dire qu'ils ne sont pas liés au cœur du métier.
10:31 Par exemple s'il y a une gaie quelque part, ce n'est pas la faute des pétroliers mais
10:37 ça va affecter le marché du pétrole.
10:39 C'est pour cela qu'il faut bien comprendre que dans le marché du pétrole, quand on
10:43 parle des produits finis par exemple le carburant, il y a un marché spécifique, il faut bien
10:48 comprendre.
10:49 Tout le monde regarde les envolées des prix du brut pour faire des raisonnements mais
10:54 en fait, en réalité, il existe un marché des produits finis dont dépendent les carburants
11:01 et il existe un marché du pétrole brut.
11:04 Le marché du pétrole brut bien sûr va influencer le marché des produits finis parce que si
11:11 le coût du pétrole brut augmente, c'est sûr que ça va influencer les produits finis
11:16 et ensuite le marché des produits finis va influencer par exemple les carburants.
11:21 Souvent des gens disent "mais écoutez, on a vu que le prix du pétrole brut est descendu
11:27 et le prix du carburant n'est pas descendu" parce que le carburant ne répond pas au marché
11:32 du brut en direct.
11:33 À la hausse, il répond.
11:35 C'est-à-dire que si le brut monte, c'est sûr que le marché des produits finis va
11:40 monter et là ça influence le carburant.
11:44 Mais quand le prix du pétrole brut baisse, le prix du marché au niveau des produits
11:51 finis, il peut être maintenu à la hausse, notamment par exemple le marché du produit,
11:57 on peut citer le marché du produit, pour que les gens comprennent bien, produit fini ça
12:01 peut être le marché de l'ARA, c'est le marché Amsterdam, Rotterdam, Anvers, on abrège
12:07 en ARA, c'est un marché qui vend des produits finis.
12:10 Par exemple le pétrole brut, ça sera par exemple le marché de Londres ou le marché
12:15 en Amérique, donc le Brent, c'est vendu à Londres, aux Etats-Unis ça sera le TI, WTI,
12:21 alors que les produits finis, il va avoir un marché aux Etats-Unis, il va avoir un
12:25 marché LARA, Amsterdam, Rotterdam, Anvers, et il va avoir un marché à Singapour.
12:31 Les autres marchés dont on entend parler, ce sont des marchés de relais, qui relaient
12:36 des informations.
12:37 Mais selon nous, c'est deux marchés différents.
12:38 Alors M.
12:39 Diomade, l'actualité dans le monde, c'est cette augmentation, cette hausse du prix du
12:44 pétrole, laquelle hausse se répercute à la pompe, alors est-ce qu'on doit pour autant
12:49 s'attendre à une véritable envolée dans les mois ou les jours à venir ?
12:53 Bon déjà il y a deux choses, l'actualité récente, les facteurs exogènes qui influent
12:59 énormément sur le prix du pétrole aujourd'hui, c'est des façons incontestables des facteurs,
13:06 des aléas conflictuels, notamment la guerre, la crise russo-ukrainienne qui impacte fortement.
13:15 Nous avons également aussi le fait que l'Arabie Saoudite et la Russie ont décidé de réduire
13:22 les productions, en réduisant les productions cela crée une tension, cela crée un choc
13:28 sur l'offre et selon la loi de l'offre et la demande, si l'offre manque, les prix
13:33 s'envolent.
13:34 Donc nous sommes dans ce cas là, c'est des facteurs exogènes.
13:37 Nous avons aussi la guerre, enfin le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, l'Azerbaïdjan
13:44 vendant aujourd'hui le brut le plus cher au monde.
13:48 Dès qu'il y a une tension entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, je ne parle même pas de crise
13:53 ouverte, ne serait-ce qu'une tension, les prix s'envolent.
13:57 Aujourd'hui nous avons une région sensible qui est au transit de beaucoup de cargos,
14:03 par exemple le canal de Suez, le canal de Suez est proche de la zone, disons, palestinienne
14:10 et israélienne, donc dès qu'il y a un conflit entre, naissant, entre l'Israël et le Hamas,
14:23 immédiatement les navires vont avoir une certaine récession, une certaine réticence
14:28 à passer par le canal de Suez.
14:30 Ils vont vouloir faire un grand détour pour éviter, parce que supposons que quelqu'un,
14:35 on ne sait jamais, lance une roquette à un endroit, vous imaginez une roquette qui atteint
14:41 un tanker pétrolier qui a des tonnes de produits pétroliers, c'est un dégât inimaginable.
14:49 Donc lorsqu'il y a l'Israël et le Hamas, enfin disons la Palestine, ils ne sont pas
14:56 des pays producteurs de pétrole en tant que tels.
14:58 Justement, monsieur Dioumane, l'Afrique est touchée par toutes ces crises, pourtant le
15:02 continent africain dispose d'importants gisements, la Côte d'Ivoire produit également du pétrole.
15:07 Quel est le problème ? Pourquoi est-ce qu'on est autant impacté ?
15:11 Aujourd'hui, nous sommes autant impactés parce que nous achetons sur des places de
15:15 marché qui sont extérieures au continent déjà.
15:17 Comme je disais tout à l'heure, vous avez par exemple le marché de Brut dont j'ai
15:21 parlé, les deux marchés phares qu'on connaît, c'est le marché d'Abbaye Tiaille qui est
15:27 aux Etats-Unis, vous avez un autre marché qui est à Londres, pour le Brent.
15:33 Ensuite, vous avez le marché de produits finis aussi, un autre aux Etats-Unis, un autre
15:38 à Routedam, à Rai, tout ça, et l'autre qui se situe à Singapour.
15:42 Vous voyez, nous sommes extérieurs à ce marché et pourtant, nous avons des majors,
15:48 nous avons parlé des catégories de producteurs, nous avons parlé par exemple des mineurs,
15:52 des émergents, des majors, des supermajors.
15:55 En Afrique, nous avons des majors.
15:56 Vous avez par exemple le Nigeria qui fait plus d'un million de productions par jour,
16:01 vous avez l'Angola qui fait plus d'un million de productions par jour.
16:05 Aujourd'hui, l'Afrique est loin de ces marchés et donc il faut ajouter cette influence de
16:13 variation des prix, il faut ajouter le transport pour venir, il faut ajouter, même si nous
16:19 produisons, mais on ne vend pas de direct à direct, on vend sur des places de marché.
16:24 Il faut comprendre comment se passe la business pétrolier.
16:26 On aimerait vraiment comprendre.
16:27 Pas parce que je vends et on fait nos trucs, nos petits arrangements en voisin, non.
16:31 Le pétrole se vend sur des places de marché et donc tant que nous n'avons pas de places
16:35 de marché, nous dépendons de ces marchés pour aligner nos prix.
16:38 Par exemple le Bonny Light qui est l'un des pétroleurs brutaux, l'un des plus prisés
16:44 aussi au monde proche de l'Azerbaïdjan, le Bonny Light vient du Nigeria.
16:49 Mais on ne peut pas influencer le marché parce que déjà, de façon réunie, l'Afrique
16:55 n'est pas dans un cartel, on est dans un cartel extérieur au continent, l'OPEP plus,
16:59 nous avons des pays africains qui sont dans l'OPEP plus, mais on n'a pas un cartel,
17:02 on n'a pas une place de marché locale qui permet à notre niveau de pouvoir influencer
17:08 les coûts et réduire les distances de transport, de brut, des assurances et tout ça.
17:16 Tout ça, ça ne nous importe pas.
17:17 Selon vous, il faudrait une certaine synergie entre tous ces états-là, ces états producteurs
17:22 de pétrole ?
17:23 Il ne faut pas forcément que tout le monde soit impliqué.
17:26 Une place de marché, il faut des ténors qui tirent.
17:29 Je viens de citer le Nigeria aujourd'hui, je viens de citer l'Angola, ils sont déjà
17:35 à des rangs de major parce qu'ils produisent plus d'un million, ils sont déjà à des
17:41 rangs de major.
17:42 Tous les autres peuvent venir et ça va attirer les autres.
17:45 Tous ceux qui sont mineurs vont passer émergents, les émergents vont passer parce que la recherche
17:50 pétrolière continue.
17:52 Les autres vont suivre.
17:54 Il ne faut pas tout le monde.
17:55 Mais je vais dire déjà, c'est un bon début, ça aurait été un bon début si on avait
18:00 une place de marché africaine qui permet déjà que les autres viennent vendre sur
18:06 notre place de marché.
18:07 En ce moment, le point de départ est proche de nous.
18:11 Quand je parle de l'Afrique, je parle vraiment de l'Afrique subsaharienne.
18:14 Parce que ceux qui sont en Afrique du Nord, l'Algérie et la Libye, ceux qui produisent
18:19 à de grandes quantités, sont plus proches du marché européen.
18:23 Donc eux, c'est à leur avantage.
18:25 Mais par solidarité, c'est des choses, des mécanismes qui sont discutables.
18:29 Il faut bien comprendre que quand il y a une hausse à la pompe des produits carburants,
18:36 ce n'est pas l'apanage d'un gouvernement en particulier.
18:39 Tout le monde subit.
18:41 Tout à l'heure, vous avez parlé des répercussions.
18:43 Ça vous dit que ce n'est pas tous les pays qui appliquent la répercussion.
18:46 Vous avez certains pays qui, lorsqu'il y a un gap sur que ce soit des facteurs exogènes
18:53 ou endogènes, ils répercutent directement le gap à la pompe.
18:59 Ça, c'est une répercussion.
19:00 Je dépense 1000 francs, je répercute 1000 francs sur la population.
19:04 Bon, disons des coups raisonnables.
19:05 Je dépense 50 francs, je répercute 50 francs.
19:07 Je dépense 100 francs, je répercute 100 francs.
19:10 Au niveau de la Côte d'Ivoire, c'est un cas particulier.
19:12 La Côte d'Ivoire n'a jamais, jamais pratiqué de répercussions.
19:15 La Côte d'Ivoire pratique des ajustements.
19:17 C'est-à-dire que lorsqu'il y a une envolée sur le marché, la Côte d'Ivoire a deux attitudes.
19:22 Soit elle bloque le prix.
19:23 On a vu.
19:24 On a vu si le bruit s'envolait, la Côte d'Ivoire n'a pas bougé.
19:27 Les prix sont restés intacts.
19:29 Mais au moment quand la tension est forte, la Côte d'Ivoire fait des ajustements, pas
19:33 des répercussions.
19:34 Parce que si on voulait faire des répercussions, enfin, si la Côte d'Ivoire voulait faire
19:37 des répercussions, le prix n'aurait pas été ce qu'on a connu.
19:41 Par exemple, la dernière hausse qu'il y a eu, c'était parti pour plus de 100 francs sur
19:47 l'essence et plus de 200 francs sur le gasoil.
19:49 Finalement, ça n'a été que 60 francs sur l'essence et que 60 francs sur le gasoil au
19:56 lieu de plus de 200 francs.
19:57 Et ça, c'est un ajustement.
19:59 Il faut que les gens aient la culture de l'environnement pétrolier.
20:03 C'est très important de comprendre.
20:05 Bien sûr, c'est des hausses, mais à un moment donné, il faut une participation citoyenne.
20:10 Il faut un effort citoyen pour comprendre que ça, c'est une répercussion et ça, c'est
20:16 un ajustement.
20:17 Mais là, en l'occurrence, nous sommes dans le cadre d'un ajustement.
20:19 C'est un effort social pratiqué par plusieurs gouvernements, dont la Côte d'Ivoire, qui
20:25 a fait son créneau perpétuel sur les produits pétroliers.
20:30 D'accord.
20:31 Monsieur Djauman, on va vous permettre de respirer un tout petit peu.
20:33 nous marquons une courte pause et nous revenons juste après.
20:36 A tout de suite.

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