7-à-dire | Entretien avec Assalé Tiémoko, député
7info est la première chaîne d'information en continu en Côte d'Ivoire. Retrouvez ici en replay nos programmes et restez informés en temps réel en vous abonnant à nos différentes plateformes :
Site web : https://www.7info.ci
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCqA1FRAWs2VIiXf2cUYSQBQ
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/
Twitter : https://twitter.com/7info_ci
#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE
Site web : https://www.7info.ci
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCqA1FRAWs2VIiXf2cUYSQBQ
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/
Twitter : https://twitter.com/7info_ci
#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 On peut le dire, les Ivoiriens ne sont pas contents. Ils se jugent contre la hausse des
00:10 données mobiles. Un homme est à la base de cette alerte qui a enflammé la toile.
00:15 Monsieur Assale Tsemoko est sur ce plateau de CETADIR pour nous donner plus d'explications.
00:20 Bonjour M. Assale Tsemoko. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:23 Vous avez appelé les consommateurs à observer une grève de la data de 12h à 14h les 8, 9 et 10 avril
00:33 afin de protester contre les tarifs des opérateurs de téléphonie. A l'heure actuelle, ces compagnies
00:38 semblent revenir à de meilleurs sentiments. Est-ce une victoire pour vous ?
00:43 Si on prend le principe que l'objectif du boycott était que les compagnies reviennent aux anciennes
00:48 tarifications, on peut considérer cela comme une victoire. Mais au-delà, la question n'est
00:53 pas résolue. Parce que vous savez que ce combat contre les compagnies téléphoniques mobiles,
00:57 ce n'est pas aujourd'hui que j'ai commencé. C'est depuis septembre 2021 que je dénonce les
01:02 pratiques des compagnies téléphoniques mobiles en Côte d'Ivoire. Elles ne respectent pas nos lois,
01:05 elles ont du mépris pour les Ivoiriens. Elles cherchent à faire uniquement du profit sans
01:10 penser aux conditions de leurs clients. Et donc, cette dernière décision qui a été prise de façon
01:16 totalement incompréhensible, dans un contexte où le gouvernement a mis en place une politique
01:19 de réduction de la châté de la vie, cela est apparaissait totalement paradoxal. Il fallait
01:23 qu'on réagisse pour que les gens comprennent que les Ivoiriens ne peuvent pas continuer à accepter
01:28 et à remuer la tête sans protester. Les trois grands opérateurs de téléphonie mobile avaient
01:32 choisi de baisser le volume de la data des paquets 4G tout en augmentant leur prix. A cause de
01:39 vie follow-me, qu'en est-il réellement ? Parce qu'apparemment, les Ivoiriens n'ont rien compris.
01:44 Ce qui s'est passé, et c'est ce qui est la vérité, c'est que dans le secteur,
01:49 les opérateurs sont pratiquement "gays". C'est un opérateur pratique de prix qui leur permet
01:58 d'avoir un maximum de clients. Quand d'autres cherchent à avoir beaucoup d'argent,
02:03 mais ce n'est pas son téléphone, ils n'arrivent pas à avoir assez de clients. Donc, ils ont demandé
02:07 à l'RTCI d'intervenir pour fixer un prix plancher. En réalité, l'RTCI n'a pas pour fonction,
02:15 n'a pas pour compétence d'intervenir sur le prix de détail. Son rôle, c'est le prix du gros,
02:19 c'est-à-dire l'interconnexion entre les entreprises. Et donc, ce sont les opérateurs eux-mêmes qui
02:24 ont demandé que l'RTCI intervienne pour fixer un prix plancher. C'est ce que l'RTCI a fait en 2020,
02:29 en mettant ce prix-là à 1 franc le méga octet. Mais quand les opérateurs ont voulu l'appliquer,
02:35 y compris les TVA et les consorts, ils ont vu que le prix était totalement exorbitant et que les
02:40 ouvriers ne pouvaient pas payer. Donc, eux-mêmes ont décidé de modérer ce prix-là et de pratiquer
02:44 un prix que leurs clients pouvaient accepter. Au point où, jusqu'en 2022, on a découvert qu'ils
02:48 n'ont pratiqué qu'un prix de 0,5 franc le méga octet. Ce qui a fait que le coût était supportable.
02:54 C'est l'opérateur RTCI, on ne sait pour quelle raison, qui est venu pour dire, on vous a dit
02:59 d'appliquer 1 franc en 2020, vous ne l'avez pas appliqué. En 2023, on va réduire ça à 0,2,
03:04 appliquer ça à 0,8. Mais quand on applique ça avec les TVA, on se retrouve toujours à 1 franc.
03:08 Et donc, c'est ce qui s'est passé. C'est ce qui a fait que les prix ont explosé. Et donc,
03:11 l'RTCI et les opérateurs ont commencé une affaire qui finalement, elle les a débordés tous.
03:16 Suite à vos explications, on constate clairement que cette décision de l'RTCI,
03:20 c'est suite à une discussion entre les compagnies de téléphonie et justement l'autorité de
03:25 régulation. À qui revient justement la faute ? On peut dire que c'est une faute qui n'est pas
03:30 tâchée. Parce que les lois dans le secteur indiquent qu'il faut qu'il y ait une libre
03:36 contribution dans le secteur. De sorte que le consommateur final bénéficie des avantages de
03:42 la contribution. Mais dans le sens où dans le secteur, un opérateur veut que les autres s'alignent
03:48 sur ce qu'il fait et qu'il utilise le régulateur pour arriver à ses fins, on se retrouve dans
03:52 cette situation. Et donc, l'RTCI aurait pu avoir plus de cran pour dire à cet opérateur-là que
03:57 la contribution doit se jouer et que dans l'ordre véritable, il n'y a pas de pratique déloyale,
04:01 mais les coûts que vous fichez doivent être à un certain niveau. Et donc, l'RTCI est allé plus
04:05 loin que les opérateurs et c'est ce qui a créé cette situation. Donc, les deux parties sont
04:09 intégrées dans cette responsabilité qui a abouti à cette guerre nationale.
04:14 Loin de moi l'idée de vouloir faire la polémique ou de faire le procès de l'RTCI,
04:18 pensez-vous que l'RTCI outrepasse ses prérogatives ?
04:21 À partir du moment où les opérateurs lui ont demandé d'intervenir à ce niveau-là,
04:25 juridiquement, elle a ce droit. Mais en agissant, elle a oublié un aspect important de sa mission.
04:30 L'article 72 de la loi sur les traits de communication dit que l'RTCI a pour mission,
04:35 entre autres choses, de protéger les intérêts à la fois des consommateurs et des opérateurs.
04:40 Ces décisions qui ont été mises en application le 6 avril ne protègent que les intérêts des
04:44 consommateurs et des opérateurs. Les consommateurs n'ont pas été pris en compte et c'est pour ça
04:47 que nous avons protesté.
04:48 Et qu'est-ce que vous leur reprochez ? Quand je dis "leur", je parle des deux parties.
04:52 Concrètement, qu'est-ce que vous leur reprochez ?
04:53 Alors, aux opérateurs, je reproche, au-delà de cette décision d'augmenter,
04:58 l'ensemble de leur oeuvre contre les Ivoiriens. Depuis 2021, je combats leur pratique.
05:03 L'RTCI sait que les opérateurs n'appliquent pas la loi sur les traits de communication,
05:09 notamment l'article 505 de la loi sur les traits de communication, qui dit que les opérateurs
05:14 de téléphonie mobile n'ont pas le droit de souscrire de force leur client et de les
05:18 facturer pour des produits qu'ils ne vont pas consommer.
05:20 C'est tout ce que vous voulez dire.
05:21 Tous les opérateurs souscrivent de force leur client,
05:25 leur prennent de l'argent pour des produits auxquels ils n'ont pas adhéré et donc personne
05:28 ne défend ça. C'est une violation de la loi.
05:29 Deuxième chose, depuis 2020, je n'ai fait que protester contre ces opérateurs qui récupèrent
05:35 les avantages actifs de leurs clients.
05:36 Vous achetez un produit que vous consommez, vous n'avez pas fini de consommer,
05:38 ils vous retirent ça et ils vous revendent ça.
05:40 C'est ce qui est illégal.
05:41 La TCI a pris une décision d'interdire cette pratique de 2028 à 2023.
05:45 Les opérateurs n'ont pas obtempéré.
05:48 Dans sa dernière décision, elle reconnaît même que ça n'a pas été appliqué.
05:51 Et là, maintenant, elle parle de sanctions si ça n'a pas été appliqué.
05:54 Mais quand vous constatez que les gens n'ont pas appliqué vos décisions,
05:58 il faut qu'il y ait des sanctions pétionnaires.
06:00 Ça veut dire que de 2020 à 2023, malgré une décision de la TCI,
06:03 les opérateurs ont volé près de combien de milliards aux Ivoiriens.
06:08 Est-ce que nous allons passer tout ça en pertes et profits ?
06:11 C'est pour ça que nous disons qu'au-delà des revenus aux anciens tarifs,
06:13 il faut continuer le combat pour que 1. la loi soit respectée,
06:17 2. les avantages volés soient remis à leur place,
06:20 3. que ces opérateurs-là définitivement comprennent
06:22 que les Ivoiriens ne vont plus accepter qu'ils continuent à les voler
06:25 sans qu'ils se plaignent.
06:26 - Des journalistes ont pris position sur ce sujet de manière officielle.
06:30 Des présidents de mouvements et même des artistes sont prononcés.
06:33 En tant que député, est-ce que vous avez le soutien des autres élus de la nation ?
06:37 - Alors, comme je le dis, chacun a le fruit de son histoire.
06:42 Chacun sait pourquoi il est venu dans la politique.
06:45 Moi, je suis un élu indépendant.
06:46 Je sais que la fonction d'un député, au-delà de voter des lois,
06:49 c'est de représenter un peuple et donc de défendre sa cause.
06:53 Le gouvernement gouverne, les élus, les députés représentent le peuple.
06:57 Donc, ils sont là pour être à son écoute et défendre sa cause.
06:59 Nous sommes en train de mener un combat.
07:01 Nous sommes 255 députés.
07:02 Je sais que, même s'ils n'y parlent pas,
07:04 beaucoup parmi mes collègues sont conscients de la situation.
07:06 Mais le contexte politique est tel que, dans les partis politiques,
07:09 les gens n'ont pas de liberté d'expression.
07:11 Et donc, ils ne peuvent pas assister leurs populations qui sont en danger.
07:15 Et c'est aussi un drame de savoir que, dans un pays,
07:18 les élus doivent défendre le peuple sans silencieux,
07:20 pendant que des multinationales les maltraitent.
07:22 - Au-delà du boycott, que comptez-vous faire ?
07:25 Comptez-vous faire saisir l'hémicycle afin de proposer une loi ?
07:28 Jusqu'où comptez-vous aller ?
07:30 - La première chose, c'est qu'après cet affront qui a été fait au peuple de Côte d'Ivoire,
07:35 la première chose que je vais faire en tant que député,
07:37 et d'ailleurs, c'est ce que j'ai demandé au président de ma commission,
07:39 M. Jean-Louis Buillon, c'est de convoquer tous les acteurs.
07:41 L'RTCI, la IGF, l'ANSUT et les trois côtés téléphoniques de Côte d'Ivoire.
07:47 Au cas où devant les députés, elles veulent nous expliquer
07:49 ce qui se passe dans le secteur réellement.
07:52 Pourquoi à côté de nous, nos voisins, les mêmes opérateurs pratiquent des prix très bas
07:55 et en Côte d'Ivoire, les coûts sont exorbitants.
07:57 Il faut qu'on comprenne tout ça.
07:58 Donc, c'est la première chose, une audition.
08:00 La deuxième chose, en tant que député, je vais continuer à dénoncer.
08:04 Et comme je l'ai dit, je vais amener les Ivoiriens à désormais refuser ce vol-là.
08:11 En saisissant l'RTCI d'abord, parce que la loi le dit,
08:15 mais après, en saisissant le tribunal du commerce.
08:17 Quand on va commencer à faire des procès à ces gens-là,
08:19 ils vont réaliser que ce peuple-là n'est plus d'accord de supporter leurs pratiques.
08:23 Et donc, le combat va continuer.
08:24 Nous avons lancé un mode de boycott de trois jours.
08:26 Il est terminé.
08:27 Nous attendons que les opérateurs reviennent aux anciens tarifs.
08:30 Quand tout le monde sera revenu aux anciens tarifs,
08:31 franchement, là, on va aviser.
08:33 Mais ce que je peux dire déjà, c'est que ce qui va arriver
08:35 va être encore plus dur que ce qu'on a déjà vécu.
08:38 – Selon un communiqué de l'RTCI,
08:40 cette décision de modification devrait être communiquée un mois
08:44 avant de porter cette décision-là au grand public.
08:48 Devrons-nous craindre de revivre une telle situation dans le cas où…
08:53 – En réalité, c'est ce que le ministre de la Communication et de l'économie numérique
08:58 a dit au final du 20 mai récemment,
09:00 en disant que la décision a été suspendue
09:04 parce que les opérateurs ont violé une disposition
09:06 lors de l'annonce de la télécommunication,
09:08 notamment l'article 514, qui dit que les nouvelles tarifications
09:11 doivent être communiquées un mois avant d'entrer en vigueur à l'RTCI.
09:15 C'est là qu'ils se réfugient tous.
09:18 Ça veut dire quoi ?
09:19 Ça veut dire qu'en réalité, les opérateurs n'ont commis aucune faute
09:22 et que les tarifications en question doivent être appliquées
09:24 dès l'instant où elles vont se mettre à respecter,
09:26 au-delà d'un mois.
09:27 Ce qui veut nous faire croire,
09:29 ce que nous pouvons leur dire,
09:32 c'est que nous n'accepterons pas
09:34 que ces opérateurs reviennent aux nouvelles tarifications qu'on a dénoncées.
09:38 Première chose.
09:39 La deuxième chose, c'est que le secteur des téléphones mobiles,
09:44 contrairement à ce que le ministre de la Communication dit,
09:46 n'est pas en déséquilibre.
09:47 C'est le secteur le plus rentable, le plus dynamique,
09:49 le plus compétitif dans notre pays.
09:51 Donc, ils font des milliers de milliards de chiffres d'affaires,
09:54 des centaines de milliards de bénéfices.
09:56 Donc, il n'est pas question qu'on les aide encore à s'enrichir encore plus.
09:59 Donc, ils ont violé la loi d'après l'RTCI.
10:04 Et donc, quand ils vont se conformer à la loi,
10:05 ça veut dire qu'on va arriver à un nouveau prix.
10:07 Bien, on n'acceptera pas cela.
10:08 Nous pensons que l'RTCI doit assumer son rôle
10:11 qui est de défendre aussi les consommateurs.
10:13 Là, nous voyons qu'ils ne défendent pas les consommateurs
10:15 et nous ne serons pas d'accord.
10:16 Vous êtes reconnu comme un farouche défenseur des droits de la population.
10:19 Quelle solution proposez-vous justement aux tripartites ?
10:22 Entendez, la population, l'RTCI et les compagnies de téléphonie mobile
10:26 pour éviter toute friction à l'avenir ?
10:29 Non, aux Ivoiriens, je ne peux que conseiller d'être vigilant.
10:33 Un peuple meurt quand il n'a pas le courage de défendre ses droits.
10:38 Moi, je ne suis pas un adepte de la violence.
10:40 Je suis un adepte de l'utilisation de l'intelligence pour agir.
10:43 Et donc, je n'appellerai pas les gens à faire des marches
10:45 ou bien à casser des choses.
10:46 Je ne ferai jamais ça.
10:47 Je pense qu'on a des outils juridiques,
10:49 on a des outils intellectuels pour combattre n'importe quelle pratique dans notre pays.
10:53 Donc, j'appelle les Ivoiriens à de la vigilance
10:55 et à ne plus accepter qu'on leur vole même 10 francs sur le portable.
10:58 Qu'ils protestent et qu'on soit informé pour que nous réagissions.
11:00 La deuxième chose, aux opérateurs de téléphonie mobile,
11:04 ce que je peux leur dire, c'est que 1.
11:06 Leur service parfois est de très mauvaise qualité.
11:10 2. Nous avons la preuve qu'ils piétinent nos lois
11:13 et qu'ils se croient au-dessus de nos lois.
11:16 Ça, il faut qu'ils comprennent qu'on ne va pas continuer à accepter ça.
11:18 Ailleurs en Europe, dans les pays où il y a des détails de droits,
11:21 ils ne peuvent pas se permettre même de prendre 10 francs sur le portable d'un citoyen.
11:24 Ici, ils peuvent se permettre de prendre des milliards chaque année sans que personne ne réagisse.
11:27 Il faut qu'ils comprennent que ça ne se passera plus jamais.
11:29 3. Il faut qu'ils comprennent que les coûts qu'ils pratiquent là,
11:32 ils sont profitables pour eux et par conséquent,
11:34 ils doivent tenir compte de leur clientèle.
11:36 Plus les coûts seront bas, plus ils auront de clients.
11:39 Donc, ça compense ce qu'ils peuvent imaginer.
11:41 Auprès de la TCI, je veux qu'ils appliquent la loi de façon impartiale.
11:46 Ils sont là pour défendre les opérateurs et les consommateurs.
11:50 Il ne peut pas y avoir un contexte dans lequel le régulateur,
11:54 qui est le défenseur des citoyens, soit en collusion, en connivence,
11:59 en complicité avec les opérateurs pour griger les consommateurs.
12:04 Donc, les trois parties doivent comprendre que ce qui est en jeu,
12:06 c'est la stabilité du pays.
12:09 Quand le pays est calme, chacun fait son business,
12:11 il profite et il s'en sort.
12:13 Mais quand pas des pratiques illégales,
12:15 quand pas des pratiques de capitalisme le plus pourri,
12:19 on veut gagner de l'argent, faire du profit, faire du profit, faire du profit,
12:22 sans penser au peuple,
12:23 c'est une situation que des élus comme nous ne peuvent pas accepter
12:26 et ça ne sera pas accepté.
12:27 Il faut qu'ils comprennent cela.
12:28 C'est ce que je tenais à passer comme message.
12:29 Défenseur de la limitation des mandats,
12:32 avocat des consommateurs ivoiriens,
12:35 qu'est-ce qui fait courir M. Assalem Sowokoro ?
12:38 Ce qui me fait courir, c'est qu'un peuple est allé dans les urnes
12:42 et m'a confié un pouvoir pour parler en son nom.
12:46 Il m'a confié un pouvoir pour défendre sa cause.
12:48 Le député, il est élu pour une seconde institution,
12:50 mais il est élu national au Parlement.
12:52 Son rôle, c'est de veiller à ce que les droits de la population soient préservés.
12:56 L'État peut faire son travail, le gouvernement fait son travail,
12:59 mais le député doit veiller à ce que le peuple ne subisse pas.
13:02 C'est ça son rôle.
13:03 Et donc, en tant que député, tout ce qui peut contribuer à fragiliser mon pays,
13:07 tout ce qui peut contribuer à fragiliser, à créer le sanglot du peuple, m'interpelle.
13:11 Et donc, c'est pour ça que je couds, en quelque sorte,
13:13 pas pour moi-même, mais je couds parce que j'ai envie que les Ivoiriens
13:16 réalisent que la politique sert à améliorer la vie des gens.
13:19 Et qu'il y ait une lutte députée,
13:20 son rôle, c'est de faire en sorte que le peuple soit entendu
13:24 et qu'il n'ait pas à se taire,
13:25 parce qu'on n'est pas élu pour des partis politiques,
13:27 on est élu pour le peuple.
13:28 Et donc, c'est parce qu'on est un parti politique
13:30 qu'on perd la conscience de ce qu'on a été élu pour défendre les Ivoiriens.
13:34 Quand des gens briment les Ivoiriens, il faut que tous les élus se plaignent.
13:38 Il faut que tous les élus prennent la parole.
13:40 Mais quand, dans un silence pratiquement coupable,
13:43 on regarde le peuple pleurer seul, ça veut dire que, quelque part,
13:46 nous sommes en train de dévoyer notre mission, de démissionner de nos fonctions,
13:49 et par conséquent, le salaire qu'on nous verse,
13:51 qui sont des millions de francs six fois par mois,
13:53 ne sont pas des choses qu'on doit utiliser
13:55 parce qu'on n'est pas dignes de consommer cet argent
13:57 alors qu'on ne fait pas la mission pour laquelle on a été payé.
13:59 C'est ce que nous refermons cette émission.
14:02 Merci honorable à Salé Tsemoko d'avoir répondu à nos questions.
14:06 Merci également à vous, chers téléspectateurs, de nous avoir suivis.
14:09 Restez avec nous, l'information continue sur cette info.
14:12 [musique]