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NewsTranscription
00:00 À travers le monde, l'économie numérique est devenue un moteur important de la croissance
00:14 économique, de l'innovation et de l'amélioration de la prestation des services.
00:20 Bienvenue dans ce nouveau numéro de CETECO consacré à l'économie numérique.
00:25 Pour en parler, nous recevons M. Ben Souda Oussène, expert en transformation digitale.
00:31 Bienvenue M. Ben Souda.
00:33 Bonjour, bienvenue.
00:34 Et merci d'avoir accepté l'invitation de CETINFO.
00:37 Merci à vous, merci de m'avoir invité.
00:39 Selon le récent rapport de SFI Google, la contribution de l'économie numérique au
00:44 sens large était estimée à environ 115 milliards de dollars US en 2020 sur le continent
00:51 africain et pourrait atteindre 180 milliards US en 2025.
00:55 Nous sommes en 2023.
00:57 Comment est-ce que vous évaluez l'impact actuel de l'économie numérique sur les
01:02 entreprises ivoiriennes?
01:03 C'est assez fort de le dire.
01:06 L'impact sur les entreprises ivoiriennes, aujourd'hui, on peut mesurer ça par les
01:12 nouveaux emplois qui sont créés clairement au niveau de l'économie numérique.
01:16 On voit que les emplois sont en train de changer, que la demande au niveau des emplois est différente
01:23 par rapport à ce qu'on veut déjà, par rapport à ce qui était demandé auparavant.
01:27 On voit l'avènement de tout ce qui est Robotics Process Automation, tout ce qui est processus
01:33 robotique qui sont mis à l'intérieur de l'entreprise, qui permet aujourd'hui à
01:38 l'entreprise de gagner du temps, gagner du temps équivaut à gagner de l'argent.
01:42 Ça permet aussi aux entreprises ivoiriennes de pouvoir générer de nouveaux contrats et
01:48 de nouveaux types de domaines sur lesquels elles peuvent travailler aujourd'hui.
01:52 Je prends tout simplement une entreprise ivoirienne avant qui avait des produits qui géraient
01:59 juste sur le local et sur le marché ivoirien.
02:02 Aujourd'hui, elle a la possibilité, grâce à un site internet, grâce à une petite
02:10 communication digitale, de pouvoir acquérir des clients à l'extérieur de la Côte d'Ivoire,
02:14 ce qui lui permet de générer un meilleur chiffre d'affaires.
02:18 Vous parlez de nouveaux métiers, est-ce que vous pouvez en citer quelques-uns ?
02:21 Les nouveaux métiers, il y en a tellement.
02:24 Il y a trois semaines, on était à Miamos et on dit clairement que, pour être honnête
02:30 avec vous, entre 50 et 70% des métiers vont disparaître ou vont changer à l'horizon
02:37 2030.
02:38 70, 50 et 70% ?
02:40 Je pèse mes mots.
02:42 Je prends un exemple tout simple.
02:44 Aujourd'hui, avec l'avènement de l'intelligence artificielle, ça ne veut pas dire que les
02:51 gens vont aller au chômage.
02:53 Je travaillais dans une société que je ne peux citer, une société de conseil international
03:00 où le slogan c'était "asking the better question to get the better answer".
03:05 Avec l'intelligence artificielle aujourd'hui, on arrive à un autre niveau.
03:08 Ce n'est plus "qu'est-ce que je sais faire ?" mais "comment est-ce que je peux poser
03:15 la question ?" Mieux je pose la question, mieux j'ai des réponses.
03:19 Donc aujourd'hui, je suis consultant, je suis expert en physique nucléaire.
03:23 Quand j'arrive dans l'intelligence artificielle, la première chose, je lui dis "mets ton mot
03:27 de physique nucléaire".
03:28 Pour qu'il s'adapte directement à la question que je veux poser.
03:34 Je ne dis pas que les physiciens nucléaires vont disparaître, mais au contraire, c'est
03:38 que l'intelligence humaine va prendre le dessus.
03:41 "Connaître par cœur", ce ne sera plus ça.
03:43 Ce sera vraiment "comment est-ce que je peux automatiser un processus pour pouvoir
03:49 faire quelque chose de nouveau ? J'ai une assistante, comment j'utilise au mieux cette
03:54 assistante ?" C'est pour ça qu'on arrive sur tout ce qui est aujourd'hui "data
03:58 analysis".
03:59 Donc vous voyez, il y a des nouveaux métiers où on demande, on dit, on cherche des analystes
04:03 de données.
04:04 C'est de plus en plus recherché, tant dans la communication digitale, que dans la communication
04:09 réelle, que dans la finance.
04:11 On cherche des data analyst.
04:12 Parce qu'aujourd'hui, on a fini de recolter les données.
04:16 On veut analyser les données.
04:18 Et on a un flux pas possible de données à analyser.
04:22 Donc, tous les métiers de demain, on peut parler des "community managers", on peut
04:25 parler des "data analyst", on peut parler des financiers même.
04:30 Des financiers aujourd'hui, on regarde la bourse.
04:32 Dans la bourse aujourd'hui, les "traders" de demain, c'est ceux qui savent écrire
04:36 du code informatique.
04:37 Donc...
04:38 Concrètement, lorsqu'on parle d'économie numérique, qu'en est-il ?
04:42 L'économie numérique, c'est simple.
04:45 En fait, il faut, je dis souvent dans mes colloques ou dans mes interventions, il faut
04:53 retourner à la base.
04:54 L'informatique.
04:55 Tout simplement, on a de l'informatique.
05:00 L'informatique aujourd'hui est une science où on numérise des processus.
05:07 Donc, quand on parle d'économie numérique, c'est des processus numérisés.
05:10 Avant, je faisais de la communication classique.
05:13 Aujourd'hui, je fais de la communication digitale ou communication numérique.
05:18 Mon panneau que je mettais sur la route et que je comptais le nombre de voitures qui
05:22 passaient.
05:23 Je parlais de data analyst, un data analyst publicitaire qui va regarder combien de fois
05:29 les gens ont regardé ma publicité sur Facebook, Google ou LinkedIn ou j'en passe au Instagram.
05:35 Et à partir de ça, il va me faire du remarketing.
05:38 Donc, ça crée tout un écosystème économique.
05:42 Et cet écosystème économique, c'est moi déjà qui reçois de l'argent de mes clients,
05:47 qui prépare les communications, qui met en ligne, qui va payer Facebook, qui va payer
05:53 un community manager, ainsi de suite, ainsi de suite.
05:56 Donc, rien que pour la communication digitale, regardez l'écosystème qui est créé.
06:00 Des nouveaux métiers, des nouvelles plateformes à payer, ainsi de suite.
06:05 Donc, l'économie numérique, c'est l'ensemble de ces processus-là à un moment donné qui
06:10 nous permettent de créer une nouvelle économie.
06:13 Maintenant, on va prendre le cas basique des portefeuilles électroniques.
06:17 Aujourd'hui, le portefeuille électronique a créé un ensemble d'économies.
06:21 Déjà, le petit détaillant.
06:22 Oui.
06:23 Qui recharge mon portefeuille.
06:25 C'est une nouvelle économie qui vient d'être créée.
06:27 Au-delà de ça, j'ai un restaurant.
06:30 Avant, je partais au restaurant, j'avais un billet de 10 000.
06:32 Avec de la liquidité.
06:33 Il ne peut pas me servir.
06:34 Donc, je repars.
06:35 Mais aujourd'hui, je lui permets de payer plus facilement.
06:38 Donc, l'économie numérique, c'est l'ensemble de ces usages-là.
06:42 Je vais terminer sur le cas concret de Yango, de VTC.
06:46 Aujourd'hui, on a une plateforme.
06:48 La plateforme, elle est là.
06:50 Il y a une personne qui cherche un véhicule.
06:52 Et il y a une personne qui veut un véhicule.
06:55 Et la troisième partie qui est très intéressante, c'est le monsieur qui a trois véhicules à
06:59 la maison et qui veut utiliser ces véhicules pour gagner de l'argent.
07:03 Donc, il y a une plateforme au-dessus.
07:05 Il y a une plateforme d'intermédiation qui n'a ni véhicule, qui n'a ni client, ni rien.
07:12 Qui fait juste le pont entre ces entités.
07:16 Donc, aujourd'hui, c'est la même chose avec les billets d'avion, ainsi de suite.
07:21 Donc, souvent, je dis retournant à la base, pour comprendre l'économie numérique, il
07:25 faut d'abord comprendre l'économie des plateformes.
07:28 C'est quoi les plateformes ? Donc, hier, j'étais en train de faire un
07:31 laïus en parlant de l'économie numérique, tout simplement.
07:33 Et je me dis, mais normalement, les VTC ne sont pas régulés par le transport.
07:39 Non.
07:40 Vous voyez la logique ? Ce n'est pas régulé par le transport.
07:44 C'est l'économie numérique.
07:46 C'est une plateforme technologique, au même titre que Google.
07:50 Et je posais la question à un collègue, je lui dis, mais pourquoi Google n'est pas
07:54 régulé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ?
07:58 Donc, l'économie numérique, déjà, c'est l'économie des plateformes qui crée tout
08:04 un écosystème qui va créer une nouvelle économie, qui va faire en sorte que les gens,
08:09 les personnes vont avoir des nouveaux métiers, vont avoir des nouvelles sources de revenus.
08:14 La jeune femme aujourd'hui au marché d'Ajami, qui vendait des sous-vêtements, peut le vendre
08:18 aujourd'hui sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram, sur WhatsApp, sur une plateforme.
08:24 Et ça crée une nouvelle économie.
08:25 Et c'est ça l'économie numérique.
08:27 Quelle technologie émergente considérez-vous comme la plus influente pour la croissance
08:31 en matière d'économie numérique ?
08:33 La plus géniale, déjà, on est à Web 3.0, mais la plus géniale, déjà, c'était
08:37 le Web 2.0 pour moi.
08:38 Le Web 2.0 a cassé les côtes.
08:41 Le Web 2.0, c'est l'avènement du Web 2.0, on l'a vu clairement dans les années 2004-2005
08:47 avec l'arrivée de Facebook, Google, Twitter.
08:51 Google était déjà là, mais on a eu du Twitter.
08:54 Le Web 2.0, c'est quoi ? C'est qu'à un moment donné, les gens se sont dit « mais
08:59 pourquoi c'est moi seul qui crée du contenu ? » Parce qu'avant, je crée mon site Internet,
09:04 je mets du contenu dessus et je me le mets en ligne.
09:06 Mais le Web 2.0, on voit une révolution, il a créé le Web participatif.
09:12 Facebook ne publie même pas une fois ou deux fois par an, mais nous tous on publie sur
09:19 Facebook et nous tous nos infos, je vais sur Facebook pas pour regarder ce que Facebook
09:23 a publié, mais pour ce que tout le monde a publié.
09:26 Donc enrichir un knowledge base, une base de connaissances pour le monde entier, c'est
09:34 ça en fait, déjà c'est ça.
09:36 Maintenant qu'on parle de ça, on arrive sur les technologies comme aujourd'hui l'intelligence
09:42 artificielle.
09:43 D'où est-ce que je consulte l'intelligence artificielle ? C'est à partir de ce Web
09:48 2.0, parce que c'est l'ensemble des données collectées à partir de ce Web 2.0, à partir
09:53 de ces nouvelles notions qui me permettent d'avoir quelque chose comme l'intelligence
09:59 artificielle.
10:00 Je te dis la belle révolution c'était le Web 2.0 et on arrive au Web 3.0 et on a l'intelligence
10:07 artificielle aujourd'hui qu'il faut beaucoup surveiller.
10:08 Je crois que comme toute nouvelle technologie aujourd'hui on parle de beaucoup la réguler.
10:14 Oui, est-ce que c'est réguler ?
10:15 Réguler, qui va la réguler ? On dit le régulateur va la réguler.
10:25 Qui va réguler l'intelligence artificielle ?
10:29 Ça va trop vite, ça va trop vite.
10:33 On n'arrive toujours pas à réguler déjà tout ce qui est traçabilité monétaire alors
10:40 que c'est de l'argent.
10:41 Il y a quelqu'un qui a fait un parallèle, il dit en 1967 il est rentré dans une pièce
10:47 il a regardé un ordinateur.
10:49 Un ordinateur pour faire une copie.
10:54 L'ordinateur était dans une pièce de 50 mètres carrés.
10:57 C'était 4GPT 3.5.
11:01 Aujourd'hui on est en 2015, on a l'iPhone 14.
11:07 C'est 4GPT 4.0.
11:11 1967, 2023.
11:14 Imaginez-vous de 3.5 à 4, on a eu 6 mois.
11:19 Donc réguler, oui on peut essayer de le réguler mais je crois qu'on va un peu comme d'habitude
11:26 perdre du temps.
11:27 Il faut essayer de catch up, comprendre et derrière mettre des barrières claires et
11:33 peut-être préparer les générations à travailler avec ce genre d'outils.
11:38 Parce que c'est comme toute chose, quand la cassette vidéo est arrivée on avait le
11:42 choix entre aller regarder des documentaires ou aller regarder autre chose.
11:47 Ceux qui ont regardé les documentaires on sait où ils sont aujourd'hui et ceux qui
11:52 ont regardé autre chose on sait où ils sont aujourd'hui.
11:54 Le web pareil, quand il est venu il y a des gens qui sont allés sur des sites et il y
11:59 en a qui sont allés sur des sites d'apprentissage.
12:01 C'est la même chose.
12:02 Donc il faut préparer plutôt au lieu de se fatiguer à essayer de prévoir l'imprévisible,
12:08 il faut plutôt préparer les nouvelles générations.
12:10 À faire les meilleurs choix.
12:11 À faire les meilleurs choix pour aller utiliser.
12:14 Je vais terminer par cet exemple-là.
12:16 J'ai une petite fille, quand elle avait 2 ans, elle a 17 ans maintenant, mais quand
12:22 elle avait 2 ans, malheureusement elle a grandi en Europe, quand elle avait 2 ans je lui
12:29 dis "va te coucher".
12:30 Vous savez comment elle me répondait?
12:31 "Mais pourquoi papa, je dois aller dormir?"
12:34 Et je prenais le temps de lui expliquer et là je me suis rendu compte que nous en Afrique,
12:39 quand on posait la question à nos enfants, quand on demandait à nos parents pourquoi
12:43 on ne pouvait même pas leur demander.
12:46 Donc imaginez-vous le gap qu'on a mis en deux générations.
12:49 Aujourd'hui on est arrivé à l'ère de poser les questions et nous on nous a dit
12:52 que c'était interdit de poser les questions.
12:54 Je ne mets pas en jeu rien du tout, mais je dis juste qu'il faut qu'on regarde un
13:00 peu et qu'on s'asseille et dans cette nouvelle économie numérique qu'on fasse
13:04 quelque chose de clair et de concret pour les nouvelles générations.