7-à-dire | Entretien avec Nicolas Yao, expert en informatique et services digitaux
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NewsTranscription
00:00L'État ivoirien s'est engagé à moderniser son administration.
00:04La digitalisation est un passage obligé dans ce processus.
00:10Donc, dans cette émission, nous verrons l'importance de la dématérialisation de tous services.
00:15Notre invité est un expert en informatique et services digitaux.
00:20Bonjour M. Yao Nicolas.
00:21Bonjour M. Zidier.
00:22Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:24Merci beaucoup.
00:25En tout cas, clairement, qu'est-ce qu'on entend par digitalisation d'une entreprise, par exemple?
00:33On entend la digitalisation d'une entreprise,
00:36ce que nous faisons manuellement avant, nous allons transcrire ça en informatique.
00:41Et par exemple, je prends l'exemple d'avant, on écrivait les factures par la main.
00:46Et aujourd'hui, ces factures sont informatisées, elles sont faites en informatique.
00:51Et cela permet quand même d'avoir une traçabilité et de ne pas aller fouiller dans les archives
00:57pour avoir une réponse à une question donnée.
01:01En termes de résultats et d'influence, de pratique,
01:08qu'est-ce que cela apporte à une entreprise en termes de bénéfices, je veux dire?
01:13Aujourd'hui, en termes de bénéfices, c'est qu'il y a la rapidité des tâches.
01:18Et au niveau du manager, il a une vision, il a l'œil sur tout ce qui se passe dans l'entreprise.
01:24Et ça oblige le personnel à respecter les procédures de l'entreprise.
01:30Et pour le client?
01:31Et pour le client, ça lui permet quand même d'avoir une visibilité aussi de tout ce qu'il fait dans l'entreprise.
01:38Par exemple, je prends l'exemple où un client qui paye toujours le matériel avec vous,
01:43en une minute, il peut avoir, en une seconde, il peut avoir ces informations
01:48depuis toutes les actions qu'il avait menées dans l'entreprise.
01:52Je veux qu'on prenne des cas concrets.
01:55La Côte d'Ivoire veut moderniser son administration, mais il y a encore beaucoup de choses à faire.
01:59On le sait tous. Si on prend par exemple les services de santé,
02:03comment est-ce que la digitalisation peut apporter concrètement, soulager à la fois les services,
02:08c'est-à-dire ceux qui travaillent dans les hôpitaux, mais aussi les patients?
02:13Aujourd'hui, si l'État a pu fonctionner, a pu digitaliser les centres de santé,
02:19au niveau des praticiens, ça va les aider à mieux soigner la population.
02:23Parce que tout ce qui est digital, c'est que tout est transcrit en informatique.
02:27Donc on peut avoir l'antécédent des malades pour mieux prendre une décision au niveau des praticiens.
02:33Et au niveau des praticiens, comme on le dit aujourd'hui, il y a l'intelligence artificielle.
02:39Il va arriver un moment donné que le praticien, un médecin,
02:42qui peut parler dans un micro pour sortir énormément d'informations.
02:46Et ça va permettre aussi aux praticiens d'avoir les affections,
02:51c'est-à-dire le taux réel des affections dans le pays, pour voir le taux de paludisme.
02:57Il y a combien de personnes qui ont du paludisme, il y a combien de personnes qui sont décédées,
03:02les telles maladies, les statistiques sont facilement données.
03:06Les patients, par exemple, nous sommes toujours au niveau des services de santé,
03:10par exemple, qu'est-ce que la digitalisation pourrait accorder aux patients ?
03:14Parce qu'on sait que, par exemple, il y a des patients dans des hôpitaux, dans des cliniques,
03:18qui sont décédés simplement parce qu'on ne devrait pas leur injecter des produits
03:22à cause de leur état de santé, mais parce qu'on n'avait pas leur état de santé,
03:28parce qu'on n'avait pas d'antécédents sur eux par rapport à tout leur parcours de santé.
03:33Ils sont décédés, ils sont morts, malheureusement.
03:35Qu'est-ce que la digitalisation pourrait apporter à ce niveau par rapport aux patients ?
03:39Par rapport aux patients, déjà, il est mieux traité,
03:43parce qu'aujourd'hui, on arrive à mettre ces données-là sur une carte patient.
03:48Et si la carte patient, vous êtes identique là-dessus,
03:52ça veut dire que votre identité est unique.
03:55Vous avez dit que le patient, en termes de prestations,
04:00en termes de services, c'est-à-dire en termes de qualité de soins,
04:04c'est que le médecin a la possibilité de voir les antécédents,
04:08de connaître son groupe sanguin, de connaître s'il est diabétique,
04:14et ça lui permet quand même de mieux diagnostiquer au niveau du patient.
04:20Au niveau de la rentabilité, si je prends les services publics,
04:24parce que c'est là que souvent ça coince.
04:27En Côte d'Ivoire, les choses sont un peu longues.
04:29Donc, au niveau de la rentabilité, les recettes par exemple de l'État,
04:33la digitalisation pourrait accélérer le recouvrement des recettes de l'État, par exemple.
04:37Oui, ça, ça peut l'aider à l'État vraiment,
04:41du fait des fuites financières dans les services.
04:44D'abord, ça garantit même au niveau des patients,
04:50d'avoir les tarifs, parce que les tarifs sont en machine.
04:52Donc, personne ne peut dire tel tarif, si j'arrive à la caisse par exemple,
04:57si c'est 10 000, 20 000, parce que c'est déjà en machine.
04:59Donc, la maîtrise d'abord des patients,
05:03c'est-à-dire la maîtrise des tarifs par les patients,
05:05c'est-à-dire que tout est connu par tout le monde.
05:09Et la prise en charge, c'est très rapide,
05:11parce que vous avez tout informatisé avec les paiements par mobile,
05:16c'est-à-dire par range-monnaie, par MTN, et puis par Weave.
05:20Donc, ça permet aux patients déjà de gagner en temps,
05:24à dire de la rapidité, et de ne pas aller fouiller,
05:27par exemple, sur les archives, parce que quand tu arrives,
05:30tu as un dossier qui se trouve dans les archives,
05:32que l'on doit aller chercher.
05:33Mais quand tout est numérisé, automatiquement,
05:35c'est très facile de retrouver les informations sur un patient.
05:39Donc, le médecin n'a plus besoin de faire d'efforts,
05:41il suffit de flasher sa carte,
05:43ou bien de mettre les informations sur sa carte,
05:45automatiquement, il a le dossier patient.
05:48Il reçoit aussi ici clairement que la digitalisation lutte contre la corruption.
05:51Oui.
05:52C'est un fait.
05:53Oui, c'est un fait.
05:54Ça lutte vraiment contre la corruption,
05:56parce que tu ne peux pas aller payer ailleurs,
05:59il faut payer à la caisse.
06:01Mais une fois que c'est digitalisé,
06:03il faut payer avant d'avoir des prestations.
06:06D'accord.
06:07Quelles sont les technologies aujourd'hui qui sont utilisées,
06:09spécialement dans le secteur de la modernisation d'un service,
06:13ou bien dans le service public, comme dans une entreprise ?
06:17Bon, il y a beaucoup de technologies qui sont utilisées.
06:20Donc, en matière de digitalisation,
06:24il y a tellement de...
06:26Surtout dans la santé, par exemple.
06:28Aujourd'hui, on arrive à des technologies
06:30qu'on communique dans les laboratoires, par exemple,
06:33avec les machines, avec les logiciels qu'on appelle le CIL, par exemple,
06:36qui permettent de ne pas faire des erreurs.
06:38C'est-à-dire que quand vous finissez, par exemple, de techniquer,
06:41au lieu de venir écrire,
06:43ou bien de venir saisir à la machine,
06:45automatiquement, vous avez l'information sur votre machine
06:48qui permet un temps de record
06:51pour pouvoir, quand même, la rapidité,
06:55pour avoir une rapidité au niveau des examens de laboratoire.
06:59Les technologies qui sont utilisées aussi,
07:01il y a beaucoup.
07:03Il y a le PASS, par exemple, qui est utilisé.
07:05L'idée, c'est que si je fais ma radio
07:08dans une clinique qui se trouve peut-être à Gorogo,
07:11et que je me retrouve à Bigan,
07:13j'ai mes radios qui sont sur moi,
07:16comme je l'ai dit, dans le numérique.
07:19Donc, partout où j'arrive, je peux avoir accès,
07:22et mon médecin peut avoir accès pour mieux diagnostiquer.
07:25– Quels sont les obstacles
07:28pour la mise en place de la digitalisation, par exemple, en Côte d'Ivoire ?
07:32– La digitalisation en Côte d'Ivoire,
07:34puisque avant, nous faisions tout manuellement,
07:36mais aujourd'hui, l'obstacle, c'est l'outil informatique.
07:41Les gens ont peur de l'outil informatique,
07:45parce que c'est comme, je dirais toujours,
07:48quand il y a une caméra dans une maison,
07:50on dit que c'est pour nous surveiller,
07:52alors que la caméra, ce n'est pas pour te surveiller.
07:55La caméra, ça te garantit ta sécurité.
07:58Donc aujourd'hui, l'outil informatique, c'est devenu...
08:01Les gens ont peur, les praticiens ont peur de toucher l'informatique
08:05parce que ce n'était pas dans notre culture.
08:07Mais aujourd'hui, la jeunesse,
08:10les gens, quand même, arrivent à utiliser l'outil informatique.
08:14– Vous avez un cas précis, le chute d'Angers.
08:17Avec votre structure, vous avez réussi à mettre en place une technologie,
08:21aujourd'hui, qui est utilisée au chute d'Angers.
08:24C'est un cas pratique.
08:26Comment est-ce que vous êtes arrivés à convaincre
08:28les autorités sanitaires de ce chute ?
08:32– Bon, il faut d'abord dire que pour avoir reçu ce projet,
08:38ça dépend d'abord du leader,
08:40c'est-à-dire que du directeur qui est déjà le manager,
08:44le décideur, je veux dire, qui prend le projet en charge
08:49et qui mobilise les praticiens, les chefs de service,
08:55et les encourager, les motiver,
08:58les motiver par tous les moyens, je veux dire,
09:01pour qu'ils puissent s'intéresser.
09:03– Donc il a fallu faire tout ce processus-là pour que les gens acceptent
09:06l'idée de moderniser, de digitaliser tous les services du chute.
09:11– Oui.
09:12– OK, aujourd'hui, quel est le résultat ?
09:14– Aujourd'hui, le résultat est vraiment bon.
09:16En termes de satisfaction, je pense qu'ils sont satisfaits
09:19quand même de ce que nous avons mis au CHU d'Angers.
09:22Parce que ça leur permet aujourd'hui d'avoir au moins une visibilité
09:26de tout ce qui se passe dans le chute.
09:28Et en même temps, ça leur permet aujourd'hui, les médecins,
09:31d'avoir quand même des statistiques qui sont vraiment réelles.
09:34Et au niveau des pertes financières, ils pensent que...
09:37– Cela a été corrigé, beaucoup de choses ont été corrigées.
09:41– Oui.
09:42Et au niveau peut-être de la traçabilité par exemple des médicaments,
09:45les contrefaçons, comme je l'ai dit,
09:47et ça aussi, c'est une lutte aussi que notre expérience
09:51que nous avons mise en place, ça permet de résoudre beaucoup de problèmes.
09:54Parce que le médicament est enregistré déjà avec le numéro de lot
09:59et puis la date d'opération.
10:00Donc on connaît le fabricant qui est en question.
10:03Donc on peut dire qu'aujourd'hui, ça permet quand même de garantir la santé
10:09et ça permet aussi de garantir, comme on l'a dit, aux praticiens
10:16de mieux soigner, de garantir de ces patients-là.
10:20– Monsieur, au-delà de la peur de l'outil informatique,
10:24est-ce qu'il y a d'autres obstacles qui empêchent aujourd'hui
10:27la digitalisation des entreprises en général,
10:29et surtout les services publics de façon spécifique ?
10:33– Au niveau des services publics, l'expérience,
10:35c'est qu'il y a la réticence des utilisateurs.
10:39Parce qu'en utilisant l'ordinateur, l'utilisateur pense que c'est un contrôle,
10:45alors qu'il bénéficie lui-même parce que c'est une crédibilité.
10:50Imagine aujourd'hui qu'un patient qui arrive à 10 heures
10:55et qui fait sur la toile en disant que je suis arrivé à 10 heures,
10:58je n'ai pas été pris en charge.
10:59Et si ça a été informatisé, automatiquement on peut savoir
11:02à quelle heure le patient est arrivé dans le service.
11:04Donc il y a beaucoup de réticence au niveau des utilisateurs.
11:07Donc là, il faut que l'État, ou bien dans le service public,
11:11on doit motiver les personnes à étudier l'outil informatique.
11:14– Est-ce que l'État vous encourage dans cette digitalisation,
11:20dans votre expertise, dans votre apport ?
11:22– Bon, je ne peux pas dire que c'est l'État qui nous encourage,
11:27mais l'État nous encourage dans la fait des rôles de l'État déjà.
11:30L'État a décidé de digitaliser dans tous les centres de santé,
11:34dans les services publics, tous les services publics,
11:37les corps d'ivoire.
11:38Donc déjà, ça fait une priorité pour l'État.
11:40Donc nous, les jeunes ivoiriens, c'est une priorité aussi pour nous
11:43de mettre nos connaissances en marche pour que les jeunes Ivoiriens
11:47qui sont dynamiques, qui peuvent vraiment apporter
11:51un soutien dans cette installation, puissent le faire.
11:55– En tout cas, nous voulons votre dernier mot, M. Yaoub.
11:59– Bon, ce que je souhaiterais aujourd'hui,
12:02c'est que tout le monde s'implique à digitaliser ses services,
12:07dans la santé surtout, parce qu'au niveau de la santé,
12:11l'État parle de la santé, et la santé, on parle du dossier patient.
12:14Et si ce n'est pas digitalisé, on ne peut pas avoir
12:17un dossier patient numérisé.
12:19Et cela va nous permettre quand même, l'État, de pouvoir faire
12:22ses statistiques et d'apporter des soins à la population.
12:26– Merci beaucoup, M. Yaounicola, merci pour avoir répondu
12:30à toutes nos questions.
12:32Mesdames et messieurs, notre émission est terminée,
12:35mais l'information continue sur cette info et sur cetteinfo.ci.
12:40❤️ par SousTitreur.com