7Eco | Entretien avec Robert Carle-Empereur, directeur général de Caresbridges International

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Transcript
00:00 Lorsqu'un proche a un souci de santé, on lui envoie généralement des sous sans passer
00:15 par un tiers.
00:16 A plus forte raison quand des milliers de kilomètres nous séparent.
00:19 Il en va de même pour l'assurance-rapatriement, dont la question s'avère particulièrement
00:24 compliquée à résoudre quand il y a décès.
00:27 Ainsi, pour répondre à ces problématiques, une mutuelle de droits ivoiriens dédiée
00:32 aux familles de la diaspora ivoirienne a vu le jour pour en parler.
00:36 Je reçois M. Robert Karl-Empereur, directeur général de la Mutuelle des familles des
00:41 diasporas ivoiriennes.
00:42 M. Karl-Empereur, bienvenue.
00:43 Bonjour, merci de me recevoir.
00:44 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:45 Alors, permettez-moi de vous demander, qu'est-ce qui motive votre séjour actuel en Côte-d'Ivoire?
00:56 La question, c'est surtout pourquoi la Mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes, pourquoi
01:02 un Français la dirige, est-ce que tout cela est bien normal?
01:07 J'y arrivais, justement.
01:08 Alors, l'origine c'est quoi, ces feux?
01:13 M. l'ambassadeur Gomis, ambassadeur de Côte-d'Ivoire à Paris, que je connaissais, alors je travaillais
01:19 avec la Côte-d'Ivoire depuis 2006, parce que j'habitais en Côte-d'Ivoire quand
01:23 j'étais petit, j'ai même appris à lire et à écrire chez vous.
01:27 C'est vous qui m'avez appris à lire au plateau, eh oui.
01:30 Et donc, M. l'ambassadeur me dit, M. Karl-Empereur, on a un problème.
01:34 Je dis, oui, M. l'ambassadeur, voilà, les diasporas sont généreuses, elles envoient
01:40 de l'argent au pays pour que leurs familles puissent se faire soigner.
01:44 Mais nous constatons que lorsque l'on envoie 100 euros, à peu près 20 vont servir aux
01:51 soins de santé.
01:52 Le reste va s'évaporer.
01:54 Et lorsque j'en ai 20 qui servent aux soins de santé, eh bien, il n'y a aucun contrôle.
01:59 Les prix vont dans tous les sens.
02:00 Et donc, il y a une déperdition en ligne qui a été nommée.
02:04 Pouvez-vous faire quelque chose ? Car je venais, moi, du monde de la mutualité.
02:07 M. l'ambassadeur, je vous propose de créer une mutuelle à partir d'une feuille blanche,
02:13 de droit ivoirien, c'est important.
02:15 La mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes avec un principe très simple, les diasporas
02:20 réparties dans le monde entier, vont cotiser à une mutuelle assurance santé pour leurs
02:27 parents qu'ils aiment et qui sont restés au pays.
02:29 Ainsi, ils vont pouvoir mieux soigner leurs parents en économisant de l'argent par rapport
02:35 à ce qui se passe aujourd'hui.
02:36 Et ainsi, les forces vives de la Côte d'Ivoire pourront être beaucoup plus performantes
02:41 et adapter la croissance économique que vous connaissez.
02:44 Ainsi, je suis parti en 2016, j'ai accepté cette mission et j'ai créé la mutuelle
02:54 des familles des diasporas ivoiriennes qui a reçu son agrément le 19 juin 2019 de l'Agence
03:02 ivoirienne de la régulation de la mutualité sociale.
03:04 Alors, vous m'avez un petit peu coupé la figue, mais vous revendiquez un partenariat
03:11 avec 450 établissements de santé en Côte d'Ivoire.
03:15 Comment se sont tissés ces liens ?
03:17 C'est très facile et très simple.
03:21 Sur la Côte d'Ivoire, il y avait déjà des sociétés qui géraient la relation entre
03:27 des mutualités assureurs et de l'autre côté, l'offre de soins.
03:31 On est allé voir à l'époque les plus performants, ceux qui avaient la plus grande expérience,
03:37 qui s'appellent MCIQR Côte d'Ivoire, une société ivoirienne implantée depuis des
03:41 années et des années sur le territoire.
03:42 Et on a travaillé ensemble pour pouvoir bénéficier de leur réseau d'établissements de santé,
03:49 d'hôpitaux, de pharmacies et de médecins.
03:51 Avec la possibilité d'avoir une négociation tarifaire, d'avoir un contrôle de la personne
03:58 qui se fait soigner, d'avoir un contrôle du parcours de soins de la personne en Côte
04:03 d'Ivoire.
04:04 Concrètement, le souscripteur a un droit de regard sur le dossier médical de la personne
04:12 pour laquelle elle a souscrit ?
04:13 Le secret médical en Côte d'Ivoire, comme dans tous les pays, est là.
04:20 Tout le monde ne peut pas y avoir accès.
04:22 Seuls le patient et les médecins ont accès à son dossier médical.
04:26 Donc le souscripteur sait le diaspora qui est à l'étranger.
04:30 Si le bénéficiaire, si le patient ne veut pas lui donner son dossier médical, il ne
04:36 pourra pas y avoir accès.
04:37 Et en cas de force majeure ?
04:38 En cas de force majeure, ce sont les médecins qui ont accès au dossier médical.
04:43 Le bénéficiaire ici, en réalité, grâce à la Mutuelle des Familles des Diasporas
04:47 Ivoiriennes, il a deux cartes.
04:49 La première carte, et c'est important, c'est la carte de la couverture maladie universelle.
04:53 Qui a été récemment mise en place par le gouvernement.
04:55 Absolument.
04:57 Et la deuxième, c'est celle de la Mutuelle des Familles des Diasporas Ivoiriennes.
05:00 Donc il a deux cartes à sa disposition.
05:03 En cas d'urgence, il va à l'hôpital, ou à la clinique privée, ou à la polyclinique,
05:08 et il montre ses cartes et il est pris en charge automatiquement.
05:11 Justement, j'aimerais revenir sur la CMU, qui a récemment été mise en place.
05:17 Elle est encore en plein déploiement.
05:18 Comment vous avez pu, à votre niveau, vu que votre entité existe depuis bien longtemps,
05:26 comment dire, participer à cette transformation ?
05:31 Et comment vous avez pu en bénéficier à votre niveau ?
05:36 Si ma question est bien claire.
05:38 Quel est l'objectif de la CMU ?
05:40 C'est de répondre à l'essentiel des besoins de santé de la population.
05:45 Quelle est la mission des Mutuelles ou des Complémentaires ?
05:49 C'est de répondre aux autres besoins qui ne sont pas essentiels,
05:53 mais qui sont existentiels.
05:57 La couverture maladie universelle, c'est comme la sécurité sociale en Europe,
06:01 c'est comme la GKV en Allemagne.
06:03 C'est une assurance d'État, finalement, pour couvrir l'essentiel des besoins du citoyen.
06:10 Nous, en tant que Mutuelle, même si on a été créée avant,
06:13 il était important que l'on favorise ce mouvement qui est très positif pour la population ivoirienne.
06:20 Donc, j'ai rencontré les gens de la CENAM et je leur ai dit,
06:24 nous, on a un flux de cotisations qui arrive de l'étranger pour couvrir des Ivoiriens.
06:31 Je vais donc vous proposer d'intégrer les 1000 CFA qu'il faut payer pour la couverture maladie universelle
06:38 pour le reverser à la CENAM afin de participer à l'effort économique
06:47 et à l'effort de développement social de la Côte d'Ivoire.
06:50 C'est pour ça que quand on cotise chez nous, on a systématiquement
06:53 la couverture maladie universelle et on va donc donner deux cartes.
06:57 Deux cartes. Alors, concrètement, comment ça marche ?
07:01 Concrètement, c'est un diaspora qui sait que nous existons.
07:06 Il va souscrire en ligne ou par téléphone sa couverture, une couverture pour sa famille.
07:15 Il a trois niveaux de couverture.
07:18 Après, il va avoir un prélèvement automatique sur son compte bancaire.
07:23 Ils sont tous bancarisés. Dès que cela est fait, nous contactons les bénéficiaires
07:29 pour leur remettre l'ordre de carte et leur expliquer comment ça fonctionne.
07:32 Nous avons des gens ici sur place à Abidjan pour que les gens puissent les appeler,
07:36 puissent être reconnus en tant que personnes et non plus en tant que numéros ou en filier quelconque.
07:42 Ce sont des personnes qui sont connues et reconnues et que l'on va suivre aussi bien
07:46 pour la souscription qu'après lorsqu'ils sont malades qu'il fallait les voir à l'hôpital.
07:51 On attache une importance assez importante à la relation humaine.
07:55 Justement, j'allais y venir. C'est vraiment voulu parce que vous avez, de ce que je comprends,
08:03 un flux important de souscripteurs. C'est vraiment…
08:07 Qu'est-ce qui motive justement d'avoir cette relation aussi humaine avec les bénéficiaires ?
08:13 Une mutuelle, c'est un regroupement de personnes.
08:17 Elles n'ont pas de capitaux comme une société privée.
08:21 Ces personnes se regroupent parce qu'elles se reconnaissent des points communs.
08:26 Et elles se regroupent pour répondre à un aléa thérapeutique. Parce que voilà, je suis malade.
08:34 Si en face on apporte une réponse déshumanisée, on a un parfait décalage
08:39 avec la volonté pour laquelle les gens veulent se regrouper.
08:42 Donc on a mis tout en œuvre pour avoir une gestion très humaine.
08:46 Alors, globale, parce que statistiquement parlant, il faut avoir des économies d'échelle,
08:53 mais en même temps, et ça j'y tiens particulièrement, avoir une relation très personnelle
08:59 où on reconnaît la personne pour ce qu'elle est et non pas un simple numéro.
09:04 C'est fondamental pour pouvoir faire en sorte que les gens puissent se soigner et s'entretenir aussi.
09:11 Faire de la prévention pour être un petit peu moins malade.
09:15 L'objectif, c'est que nos adhérents, grâce à ce que nous mettons en place,
09:19 soient, bon pas forcément bien, mais un petit peu mieux,
09:23 puissent s'inscrire dans une espèce d'amélioration, de mieux-être de leur personne.
09:28 En parlant de mieux-être, dans mes recherches, j'ai cru comprendre que les adhérents
09:32 à la mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes sont copropriétaires.
09:39 Pourquoi ?
09:41 Ok. La mutuelle, comme je vous l'ai dit, c'est un regroupement de personnes.
09:45 À qui appartient cette mutuelle ? À ses adhérents.
09:49 Demain, vous me faites l'honneur d'adhérer à notre mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes.
09:54 Eh bien, vous devez, vous devenez propriétaire d'une partie de la mutuelle.
10:00 La mutuelle, elle ne m'appartient pas à moi.
10:05 Elle appartient uniquement et exclusivement à ses adhérents.
10:10 Moi, je ne suis intervenu que pour la créer.
10:12 Je suis en train de former des personnes ivoiriennes pour prendre ma succession.
10:18 Et moi, après, j'irai créer d'autres mutuelles dans d'autres pays.
10:21 C'était aussi une de mes questions, décidément.
10:24 Vous avez toutes les réponses.
10:26 J'allais vous demander, est-ce que vous comptez établir ce modèle dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest ?
10:31 On verra où cela va nous conduire.
10:33 Dernière question, M. Karl Empereur.
10:36 Une mutuelle, malheureusement, couvre aussi le volet rapatriement en cas de décès.
10:43 C'est d'ailleurs l'une des choses que cherchent en particulier les personnes de la diaspora.
10:51 Quelle est donc la plus-value de votre produit par rapport à ces autres assurances ?
10:58 Puisque nous sommes un regroupement de personnes et pas un regroupement de capitaux,
11:03 on ne va pas chercher à créer un bénéfice, mais uniquement à équilibrer les risques avec des réserves de sécurité.
11:09 On ne va pas rentrer dans la technique aujourd'hui.
11:13 On va rester en français facile.
11:15 Voilà.
11:16 En revanche, on comprend bien que n'ayant pas de bénéfices à distribuer à ses propriétaires,
11:23 nous sommes techniquement moins chers.
11:27 Si je dois créer 15% de bénéfices pour nos propriétaires, je n'ai pas à le faire.
11:33 C'est exactement la même population avec les mêmes services.
11:36 Nous organisons effectivement le rapatriement de corps,
11:41 mais ainsi qu'une assurance décès en cas de décès de la personne,
11:47 le diaspora a un billet d'avion et nous participons aux frais d'obstèque.
11:51 Pour la petite histoire, nous sommes les seuls, pour des raisons très humaines,
11:57 à avoir mis en place cette assurance mutuelle en cas de décès,
12:01 mais aussi en cas de très grave maladie, en cas de décès avéré.
12:07 Car nous considérons que le rôle du diaspora aussi, c'est d'accompagner son parent.
12:12 Jusqu'à sa dernière demeure.
12:14 Exactement. Et merci d'avoir fini la phrase.
12:17 M. Karl Empereur, merci d'avoir répondu à mes questions.
12:20 Je vous rappelle que vous êtes le directeur de la Mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes.
12:25 Merci à vous, chers téléspectateurs, d'avoir suivi ce nouveau numéro de C'est à dire.
12:30 L'actualité se poursuit sur cette info et cette info.ci.
12:34 Sous-titrage Société Radio-Canada
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