La rivalité entre Gabriel Attal et Gérald Darmanin

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce 27 octobre, il revient sur la rivalité politique qui oppose Gabriel Attal et Gérald Darmanin. Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:03 - Depuis le drame d'Arras, deux ministres occupent le devant de la scène. Gérald Darmanin à l'intérieur et Gabriel Attal à l'Education nationale.

00:10 Alors s'agissant d'un attentat terroriste qui a coûté la vie d'un professeur, c'est évidemment naturel, mais au fil des jours, des prises de parole,

00:17 on a le sentiment Alexis, qu'une rivalité très politique s'est installée entre deux. Qu'est-ce que vous en pensez ?

00:23 - Je crois qu'on a dépassé le stade du sentiment de rivalité. Cette rivalité,

00:28 chacun peut la voir, les deux G, Gérald, 41 ans et Gabriel, 34 ans, se marquent à la culotte,

00:35 se surveillent comme le lait sur le feu. Quand l'un doit passer à la télévision,

00:39 l'autre s'invite le même jour sur une chaîne concurrente.

00:42 Quand le second doit faire une annonce, le premier se débrouille aussitôt pour lui couper l'herbe sous les pieds. Et ça date pas d'hier.

00:48 Figurez-vous, et rappelez-vous, ce fameux meeting de Tourcoing où Gérald Darmanin avait prévu de faire une rentrée politique tonitruante.

00:56 Eh bien, c'est le jour que Gabriel Attal avait choisi pour annoncer à la télévision son intention d'interdire la baïa à l'école.

01:03 Le grand discours du ministre de l'Intérieur en avait été totalement éclipsé.

01:07 Et depuis, entre les deux hommes qui d'ailleurs humainement entretiennent plutôt de bonnes relations, la guerre politique est déclarée.

01:13 - La concurrence des autorités, mais qu'est-ce qui les oppose sur le fond ?

01:16 - Bah rien, ou presque rien. Et c'est cette proximité même qui nourrit leur rivalité.

01:21 L'un vient de la droite, il a fait ses débuts au RPR, l'autre arrive de la gauche, il a commencé au PS,

01:26 le premier est parrainé par Nicolas Sarkozy,

01:29 le second a été propulsé par Emmanuel Macron, mais tous deux font à peu de choses près le même diagnostic sur la société française.

01:36 Sur fond de menaces islamistes, d'immigration galopante, d'angoisse éducative et d'inquiétude sécuritaire,

01:43 Gérald Darmanin et Gabriel Attal estiment l'un et l'autre, et ils n'ont sans doute pas tort,

01:49 que la grande attente des Français, de toute classe sociale et de toute opinion politique confondue,

01:55 cette grande attente c'est l'autorité.

01:57 Ils pensent que le responsable politique qui parviendra,

02:01 contre son sentiment généralisé d'impuissance publique, à persuader les Français qu'il est capable d'enrayer la dégringolade collective,

02:09 il pense que celui-là aura une chance de résister à Marine Le Pen et qu'il prend une option décisive pour l'avenir.

02:15 Donc, ils se disputent le même terrain, qu'ils labourent méthodiquement, sans complexe, celui de l'autorité.

02:23 - Et cette bataille, est-ce que l'un d'entre eux est en train de l'emporter, d'après vous ?

02:26 - Ben, disons que Gabriel Attal a jusqu'ici eu le talent de donner une traduction effective à des annonces souvent très concrètes.

02:33 Quand il dit que la baïa va être interdite, eh ben elle l'est.

02:36 Quand il dit que les cours doivent aller jusqu'à l'été, le calendrier scolaire est modifié.

02:40 Quand il dit que les élèves qui n'ont pas respecté la minute de silence seront exclus de leur établissement, ils sont vraiment exclus.

02:47 En ces temps où la parole politique est totalement discréditée, cette dimension performative est un indéniable succès.

02:54 Gérald Darmanin, lui, va souvent plus loin dans la transgression, mais il est parfois moins convaincant dans la réalisation.

03:01 Ses sorties, souvent réjouissantes, contre Daniel Obono, Karim Benzema ou la Cour européenne des droits de l'homme,

03:08 ses sorties marquent les esprits, mais, faute de traduction concrète, il leur arrive d'apparaître comme des manœuvres de diversion.

03:15 Disons que, et peut-être parce qu'il vient de la gauche et que Samu est une surprise pour beaucoup,

03:20 disons que c'est Gabriel Attal qui s'est ainsi marqué des points.

03:22 Mais la bataille ne fait que commencer.

03:24 Elle durera jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron se décide à trouver un successeur à Elisabeth Borne.

03:29 Car évidemment, nos 2G guignent le poste.

03:33 Et ils se disent que Matignon, après tout, ne serait peut-être pas une si mauvaise rampe de lancement pour l'Elysée.

03:39 L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezel à une du fil.

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