Lutte contre l’inflation : le Sénat adopte un projet de loi, avec plusieurs modifications

  • l’année dernière
Anne-Catherine Loisier (Union centriste) a expliqué les raisons du soutien de son texte au projet de loi visant à lutter contre l'inflation, dont elles rapporteure.

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00:00 Toutes ces réserves auraient pu justifier
00:01 un rejet de notre Assemblée.
00:03 Toutefois, dans la procédure parlementaire,
00:05 un rejet donne carte blanche à l'Assemblée nationale
00:07 pour reprendre son texte.
00:09 Nous avons donc jugé préférable de protéger,
00:12 en tout cas de nous engager pour mieux protéger nos territoires
00:15 et d'amender le dispositif avec un objectif prioritaire.
00:19 La lutte contre l'inflation ne doit pas s'opérer
00:22 au détriment des TPE, PME et ETI,
00:25 pilier de l'emploi et de l'attractivité de nos territoires,
00:28 tout autant que de la souveraineté alimentaire.
00:31 Le projet initial prévoyait donc d'avancer
00:34 la date butoir des négociations au 15 janvier
00:36 pour les entreprises de plus de 150 millions de chiffres d'affaires.
00:40 Cela revenait à laisser nos PME négocier
00:43 après les grands groupes, au risque donc de fragiliser
00:45 leur accès aux linéaires,
00:47 c'est-à-dire leur référencement en rayon.
00:50 Les députés ont donc introduit un principe de différenciation
00:53 des dates de négociation selon la taille de l'entreprise.
00:57 La Commission des affaires économiques du Sénat a conservé
00:59 et précisé ce principe protecteur pour les PME et ETI.
01:03 Ainsi, elle accorde un délai plus réaliste de négociation
01:07 à ces PME et ETI.
01:09 En effet, la date butoir choisie du 31 décembre par les députés
01:13 comportait un risque de goulot d'étranglement
01:16 préjudiciable aux industriels, comme d'ailleurs aux distributeurs.
01:20 La Commission propose donc de reporter les dates butoirs
01:23 de négociation au 15 janvier pour les PME et ETI
01:26 et au 31 janvier pour les grands groupes,
01:29 permettant aussi à nos entreprises de discuter
01:32 avec la grande distribution dans un délai qui, nous l'espérons,
01:35 n'aubère pas la qualité de ces négociations
01:38 et notamment les plans d'affaires,
01:39 puisque les négociations ne se résument pas au prix.
01:42 Il est impératif de conserver cette différenciation
01:45 du calendrier dans la loi et donc de ne pas livrer
01:47 nos entreprises, nos petites entreprises,
01:50 à un rapport de force structurellement déséquilibré
01:52 avec la grande distribution.
01:55 Le gouvernement n'est pas favorable à ce principe
01:56 de différenciation, en tout cas jusqu'alors,
01:58 mais plutôt un dispositif de charte déjà testé,
02:02 mais visiblement non concluant, car trop restreint
02:05 et toujours, en fait, au bon vouloir des distributeurs.
02:08 Sans date butoir anticipée, le respect donc
02:11 d'une phase de négociation spécifique
02:13 pour les plus petites entreprises restera hypothétique.
02:17 Pour conclure, comme nous y invite notre président Gérard Larcher,
02:20 méfions-nous des lois de pulsion.
02:23 Ce projet entre malheureusement, selon nous,
02:26 dans cette catégorie et ne s'attaque pas
02:28 aux mauvaises pratiques déséquilibrant
02:30 les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs.
02:33 Je pense bien sûr au développement des centrales d'achat
02:36 basées à l'étranger, de plus en plus nombreuses
02:38 et qui permettent donc aux grands distributeurs
02:41 de s'affranchir des lois EGalim, protecteurs pour l'amont,
02:44 et d'adopter des pratiques parfois abusives
02:47 à l'égard des fournisseurs français.
02:50 Nous l'avons d'ailleurs rappelé lors de l'examen
02:52 de la loi EGalim III en mars dernier.
02:55 Tout contrat visant des produits commercialisés
02:58 sur le sol français doit se voir appliquer
03:01 le cadre français des négociations commerciales
03:04 et les sanctions qu'il prévoit.
03:05 Depuis, malheureusement, aucune amélioration sur ce sujet.
03:09 Second point, l'opacité des pratiques
03:12 et du partage de la valeur.
03:14 Les distributeurs se défaussant sur les industriels
03:17 et vice-versa, sans que nous, législateurs,
03:20 nous disposions réellement des données fiables
03:22 pour légiférer en connaissance de cause.
03:24 Les marges des industriels comme des distributeurs
03:27 doivent effectivement faire l'objet d'une évaluation,
03:30 car d'un côté, les industriels sont critiqués
03:32 pour avoir reconstitué leur marge après 10 ans de déflation,
03:36 et de l'autre, les distributeurs sont accusés
03:38 d'avoir augmenté leur marge et donc les prix
03:41 sur les produits de marque nationale
03:42 pour compenser des baisses sur les marques distributeurs.
03:47 Sur tous ces sujets, l'opacité règne toujours
03:50 et demandera, à notre sens, un engagement plus grand,
03:53 notamment de la DGCCRF,
03:55 pour nous éclairer sur cette formation des prix.
03:58 En ce sens, l'article 2 de ce projet de loi
04:00 commande un nouveau rapport au gouvernement,
04:03 un rapport sur l'effet de l'avancement
04:05 des négociations commerciales sur les prix et les marges
04:07 dans la grande distribution,
04:08 ainsi que sur le partage de la valeur.
04:11 Je rappelle à l'occasion au gouvernement
04:13 que le Parlement n'a toujours pas reçu le rapport
04:16 sur les effets du seuil de revente à perte +10
04:18 qui devait être remis le 1er octobre.
04:22 Rapport essentiel si nous voulons évaluer les lois passées
04:26 avant de mener une réforme structurelle
04:29 de l'organisation des négociations commerciales à venir,
04:32 comme madame la ministre vous l'avez rappelé
04:34 et comme le gouvernement le souhaite.
04:36 Pour conclure, mes chers collègues,
04:37 je vous invite donc à soutenir les améliorations
04:39 apportées sur ce texte
04:41 par la Commission des affaires économiques.
04:44 Il est en effet de notre responsabilité
04:46 de soutenir nos entreprises
04:47 en les protégeant d'un rapport de force
04:49 qui serait en leur défaveur
04:51 si le texte issu du Sénat n'était pas adopté.
04:54 Je vous remercie.
04:56 (Générique)

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