Regardez Les auditeurs ont la parole du 16 octobre 2023 avec Eric Brunet.
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00:00:00 Vous êtes sur RTL
00:00:02 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL
00:00:11 Dans un instant le rappel des titres mais avant cette question à laquelle je vais vous demander de
00:00:17 répondre, de réagir, comment peut-on mourir d'enseignés en France ?
00:00:22 Céline est avec nous, elle est dans la région de Belfort. Bonjour Céline !
00:00:28 Bonjour, vous êtes effarée par ce qui s'est passé, j'imagine, à Arras.
00:00:32 Alors effarée mais en même temps pas choquée.
00:00:35 Très bien.
00:00:37 Vous m'expliquerez ça dans un instant Céline, comme je dis souvent, je vous garde sous le coude.
00:00:43 Allez une autre Céline, Céline Landreau, le rappel des titres.
00:00:47 Et cette minute de silence qui sera observée à 14h dans tous les établissements scolaires du pays,
00:00:52 hommage à Dominique Bernard tuée vendredi devant son lycée d'Arras, hommage aussi à Samuel Paty,
00:00:58 victime également d'un attentat islamiste il y a trois ans jour pour jour.
00:01:02 Trois jours donc après ce nouvel attentat, l'enquête se poursuit.
00:01:05 L'assaillant Mohamed Mogouchkov, 20 ans, réginaire du Caucase et neuf personnes de son entourage
00:01:10 sont toujours en garde à vue, tout cela dans un contexte international lourd. Dixième jour de conflit
00:01:16 entre Israël et le Hamas, une guerre qui a déjà fait plus de 4000 morts.
00:01:20 Les autorités israéliennes qui revoient à la hausse ce matin le nombre d'otages retenus par le Hamas,
00:01:27 elles évoquent désormais 199 personnes.
00:01:30 Une opération de gendarmerie en cours à Saint-Germain-des-Prés dans le Tarn sur le chantier de l'A69,
00:01:35 l'autoroute qui doit relier Toulouse à Acastres. Les gendarmes mobiles veulent éventuellement
00:01:40 évacuer un campement d'opposants et déloger les militants perchés dans les arbres.
00:01:45 Et puis Fabien Galtier est la bonne personne pour continuer à diriger le 15 de France.
00:01:51 Il a été conforté ce matin par la Fédération française de rugby au lendemain de l'élimination des Bleus
00:01:57 en quarts de finale de Coupe du Monde 29 à 28 face à l'Afrique du Sud.
00:02:01 La météo, Louis Baudin pour cet après-midi avec, ça y est, la fin de cette parenthèse estivale anormale.
00:02:08 Oui quand même, petit à petit nous allons vers l'automne.
00:02:11 Alors ça s'est exprimé ce matin à travers les premières gelées dans le centre, dans le nord-est par exemple,
00:02:15 mais avec encore un ciel dégagé. L'anticyclone est encore là pour une dernière journée,
00:02:19 donc il empêche les perturbations d'arriver jusqu'à nous presque totalement.
00:02:22 Donc belle luminosité dans la plupart des régions, sauf dans le sud.
00:02:25 C'est vrai que tout près de la Méditerranée, entre Languedoc-Roussillon,
00:02:28 la région provençale de Côte d'Azur et la Corse, là on aura un ciel plus nuageux
00:02:31 et parfois menaçant avec un risque d'averses. Averses un peu plus fréquentes en fin de journée.
00:02:35 Et puis côté température, après ces premières gelées matinales, ça restera frais cet après-midi.
00:02:40 Entre 13 et 16, 17 degrés grand maximum dans la moitié nord
00:02:44 et encore 17 à 22 ou 23 degrés dans la moitié sud.
00:02:47 Et demain Louis ?
00:02:48 Demain ça se gâte un petit peu plus dans les régions du sud,
00:02:51 avec des pluies qui vont s'intensifier notamment autour du golfe du Lion.
00:02:53 Ailleurs encore une belle luminosité, un peu plus de nuages quand même près de l'Atlantique.
00:02:57 Et puis ensuite ça va se dégrader au fil des jours, de mercredi jusqu'à la fin de la semaine.
00:03:01 Beaucoup de pluie et beaucoup de vent attendu.
00:03:03 Merci Louis Baudin.
00:03:04 Merci Louis Baudin et merci Céline Rolandreau.
00:03:08 On vous retrouve bien évidemment demain à midi sur RTL.
00:03:11 Et je salue celle qui vient d'entrer dans le studio avec sa petite veste pied de poule.
00:03:17 Lisa Marie.
00:03:17 Bonjour Lisa Marie.
00:03:19 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:03:19 Il y a-t-il eu beaucoup de messages sur le répondeur des auditeurs en la parole ?
00:03:23 Et oui bien sûr, beaucoup, beaucoup de messages depuis vendredi en réaction au drame d'Arras.
00:03:27 C'est ce professeur Dominique Bernard qui a été tué au couteau.
00:03:31 C'est le profil de l'assaillant qui interpelle Antoinette qui est très en colère.
00:03:35 Alors là je suis rassurée parce que celui-là il était suivi, il assassine.
00:03:40 Vous imaginez ?
00:03:41 Non mais de qui se moque-t-on ?
00:03:43 On est tombé au ras des pâquerettes.
00:03:46 Je ne me sens pas rassurée moi dans ce pays.
00:03:49 Il n'y a plus d'armée, il n'y a plus de police, ni dans les rues, ni nulle part.
00:03:54 Non mais arrêtez, arrêtez, c'est une honte, une honte.
00:03:59 Je n'ai jamais vu ça.
00:04:01 Un message également de Sophie qui se questionne sur le statut de fiché S du terroriste.
00:04:07 J'ai une question qui est certainement très très bête.
00:04:10 Je ne comprends pas pourquoi des gens qui sont fichés S,
00:04:14 qui sont connus des services de police, dont on sait qu'ils peuvent passer à l'acte d'une minute à l'autre,
00:04:19 sont encore sur le territoire français.
00:04:21 J'aimerais bien qu'on m'éclaire parce que je ne comprends pas beaucoup.
00:04:24 Bonne journée, au revoir.
00:04:25 Vous voulez répondre Eric ?
00:04:26 Il n'était pas que fiché S, il était également dans un fichier plus spécifique
00:04:32 consacré aux personnes qui peuvent passer à l'acte en matière de terrorisme.
00:04:37 Parce qu'un fiché S, c'est un danger pour la République,
00:04:40 mais ça peut être un danger d'une autre nature qu'un danger terroriste.
00:04:43 Là, il était fiché dans un fichier purement terroriste, encore plus précis.
00:04:49 Il avait même été contrôlé la veille du drame.
00:04:52 Un message de Bernadette qui a elle aussi décroché son téléphone.
00:04:56 Je voudrais que l'on reparle de la phrase de madame Elisabeth Born,
00:05:02 pardon, notre première ministre.
00:05:03 Et j'adore cette phrase.
00:05:05 Qui a dit "la haine vient de l'ignorance".
00:05:09 Je voudrais qu'on travaille là-dessus.
00:05:10 Il y a quelque chose à faire avec ça à tout niveau.
00:05:14 Franchement, je voudrais que mon message passe parce que je suis peut-être utopiste,
00:05:18 mais d'autres l'ont été avant moi.
00:05:21 Enfin, sur un tout autre sujet,
00:05:22 vous avez été nombreux à réagir à la défaite des Bleus.
00:05:25 A leur élimination de la Coupe du monde de rugby.
00:05:28 Un message de Stéphane d'abord, qui nous partage sa déception.
00:05:31 Bonjour, Eric et Elisa Marie.
00:05:32 Je voulais revenir, bien évidemment, sur cette défaite de l'équipe de France.
00:05:35 Et j'avoue qu'aujourd'hui, c'est un peu le chaos et un peu dur à digérer cette défaite.
00:05:38 Car c'est vrai qu'il y avait beaucoup d'attentes.
00:05:40 L'attente de tout un pays, l'attente de toute une équipe
00:05:43 qui avait été bâtie par Fabien Galtier depuis quatre ans.
00:05:45 Et là, de voir ce rêve brisé.
00:05:47 Mais bon, par moments, il faut savoir apprendre dans les défaites pour mieux grandir.
00:05:50 Et j'espère qu'un jour, on aura l'occasion de voir enfin ce titre mondial
00:05:55 que tout le monde attend.
00:05:57 Guillaume de Toulouse a également laissé un message.
00:05:59 Que dire ? Beaucoup, beaucoup de déceptions.
00:06:01 On se voyait aller au bout avec une magnifique équipe de France.
00:06:04 Après, à ce niveau-là, il y a des grosses erreurs qui ont été commises en première période.
00:06:08 Face à une très belle équipe d'Afrique du Sud avec une réelle stratégie, ça ne passe pas.
00:06:12 Les erreurs se paient cash.
00:06:14 Je n'ai pas envie de revenir sur leur arbitrage, qui pour moi, n'a pas du tout été à la hauteur.
00:06:18 Comme l'a très bien dit notre capitaine Antoine Dupont.
00:06:20 Ça a souligné et je pense que c'est dommageable au niveau de la compétition.
00:06:25 Et on va parler de cette défaite et de cette élimination du 15 de France.
00:06:29 Hier, face à l'Afrique du Sud, on va en parler.
00:06:31 Vous nous appelez au 3, 2, 1, 0.
00:06:33 J'en ai pas dormi, moi.
00:06:34 Moi aussi, j'ai le cafard aujourd'hui.
00:06:36 Vous aimez le rugby ?
00:06:38 Oui, bien sûr, je suis toulousaine.
00:06:39 Alors forcément, c'est dans mon ADN.
00:06:41 Allez, on va revenir sur Dominique Bernard avec cette question.
00:06:45 Comment est-il possible en France de mourir d'enseigné ?
00:06:48 De mourir d'enseigné !
00:06:51 On est avec Céline qui est du côté de Belfort,
00:06:54 qui est une maman de cinq enfants.
00:06:56 Céline, vous m'avez dit en préambule, je suis effarée, mais pas choquée.
00:07:00 Je voudrais comprendre votre état d'esprit, Céline.
00:07:04 Tout simplement parce que moi,
00:07:06 j'arrive à ne plus être choquée de l'État français.
00:07:10 Parce que s'il y a bien quelqu'un de responsable actuellement,
00:07:13 je considère que c'est l'État français.
00:07:16 On ne peut absolument plus garder de fiché S sur le territoire.
00:07:20 Alors fiché S, comme vous l'avez dit auparavant,
00:07:23 on peut être fiché S pour beaucoup de choses,
00:07:25 pas forcément pour le terrorisme,
00:07:26 ça y est, une reconnaissance générale du sujet.
00:07:29 Mais en même temps,
00:07:30 tout ce qui est des personnes qui représentent un risque
00:07:33 pour la société à ce niveau-là,
00:07:35 je considère qu'il faut les expulser inévitablement du sol français.
00:07:40 Actuellement, j'ai cinq enfants, dont quatre qui sont à l'école.
00:07:44 Je peux vous dire que j'ai la boule au ventre quand ils vont à l'école.
00:07:50 On a eu le cas de Samuel Paty.
00:07:52 Depuis Samuel Paty, il n'y a aucun dispositif de sécurité
00:07:56 qui a été mis en place dans les écoles primaires,
00:07:59 publiques ou privées, dans les lycées ou dans les collèges.
00:08:03 - Oui, mais Céline, je suis mille fois d'accord avec vous,
00:08:05 et je comprends et je souscris.
00:08:08 Sauf qu'il y a des dizaines et des dizaines
00:08:10 et des dizaines de milliers d'écoles en France.
00:08:13 Si on commence à, je vais caricaturer un peu,
00:08:15 mais à mettre un policier devant chaque école et derrière chaque élève,
00:08:19 ça va coûter des milliards aux contribuables.
00:08:21 Il faut qu'on trouve d'autres solutions.
00:08:23 - Alors moi, je ne suis absolument pas...
00:08:26 - Vous avez vu les policiers qui sont mobilisés pour les lieux de culte ?
00:08:29 C'est des dizaines et des dizaines de milliers de policiers
00:08:32 qui ne font pas le reste du travail qu'ils devraient faire.
00:08:36 - Le problème, c'est qu'actuellement, on n'oriente mal les services de police.
00:08:40 Actuellement, les services militaires sont disposés,
00:08:44 mais pas dans les bons lieux.
00:08:46 Moi, je ne suis pas pour qu'il y ait des agents de sécurité
00:08:49 devant les portails de l'école, devant les portails de l'école de mes enfants.
00:08:53 Je ne suis pas pour ça.
00:08:54 Moi, je suis pour que plus personne ne représente un danger pour mes enfants.
00:08:59 C'est-à-dire que, de toute façon, qu'on mette un difficulté
00:09:01 sur des ports d'entrée, des militaires,
00:09:04 des agents de sécurité non armés ou quoi ou quel,
00:09:07 s'il y arrive quelque chose, ce sera les premiers tués,
00:09:10 mais ça ne défendra pas les enfants qui sont dans cette école.
00:09:13 - Oui.
00:09:14 - De toute façon, comme j'ai dit auparavant, votre collègue,
00:09:18 actuellement, quelqu'un qui prend une arme sur moi,
00:09:20 qui veut me tuer ou tuer un de mes enfants,
00:09:22 si je le tue avant, c'est moi qui vais être inculpé
00:09:25 de l'acte volontaire. - Mais bien sûr.
00:09:26 - Donc, c'est n'importe quoi, c'est le serpent qui se mord la queue.
00:09:30 Moi, ce que je veux actuellement, c'est être en sécurité,
00:09:33 que mes enfants soient en sécurité dans un des pays, quand même,
00:09:36 qui prône pas le pays des droits de l'homme.
00:09:39 Actuellement, on n'a plus du tout ça en France.
00:09:42 - Mais c'est étonnant ce que vous dites, parce qu'on en arrive presque à se dire
00:09:46 qu'il y a beaucoup de droits de l'homme.
00:09:49 Et je me dis que vivre en sécurité dans son pays
00:09:54 ne fait presque plus partie des droits fondamentaux de l'homme.
00:09:58 C'est fou, alors que ça devrait en être un, mon Dieu,
00:10:01 le droit à vivre en sécurité dans sa ville, dans son village,
00:10:05 dans sa grande ville.
00:10:07 Bon, mesdames, messieurs, vous nous appelez.
00:10:09 Céline, restez avec nous.
00:10:10 Vous nous appelez au 3210, à tout de suite.
00:10:12 - L'Éric Brunet vous donne la parole.
00:10:16 Sur RTL.
00:10:17 - 13h, 14h30.
00:10:19 - Les auditeurs ont la parole.
00:10:21 - Avec Éric Brunet sur RTL.
00:10:23 - Mais comment peut-on mourir d'enseigners en France ?
00:10:28 Enfin, ces profs, ce n'est pas les soldats qu'il y avait dans la force Barkhane.
00:10:34 Je sais pas, c'est quand même fou, quoi.
00:10:36 C'est-à-dire que maintenant, il va peut-être falloir considérer
00:10:40 qu'enseigner est une profession dangereuse.
00:10:43 C'est fou, c'est simplement fou.
00:10:46 Cet après-midi, en début d'après-midi, vers 14h,
00:10:49 il y aura une minute de silence dans nos établissements scolaires.
00:10:52 Ça me fait penser aux hommages qui sont rendus à nos soldats aux Invalides, quoi.
00:10:57 C'est fou, mesdames, messieurs, c'est fou.
00:10:59 Benoît appelle de Lille au 3210.
00:11:02 Les auditeurs ont la parole.
00:11:04 Tiens, ça tombe bien, il est prof.
00:11:05 Bonjour, mon cher Benoît.
00:11:06 - Bonjour, Éric.
00:11:08 Vous voyez, je suis au milieu d'une cour de récréation,
00:11:10 dans un coin, en train d'attendre votre appel.
00:11:13 - Merci.
00:11:15 Il y aura dans votre établissement un hommage dans ton trois quarts d'heure ?
00:11:19 - Oui, exactement, il y aura un hommage.
00:11:21 Et d'ailleurs, ce matin, en réunion plénière avec tous les professeurs,
00:11:25 on a décidé que ça se fasse au milieu de la cour
00:11:28 et non pas chacun dans sa salle pour éviter les débordements
00:11:30 comme on a pu avoir avec, tristement, Samuel Paty,
00:11:33 il y a trois ans, aujourd'hui, pile-poil.
00:11:35 Eh bien, cet après-midi, ce sera tous ensemble
00:11:37 qu'on sera là pour communier cet instant de recueillement.
00:11:39 - Sincèrement, il y a dans votre établissement des collègues,
00:11:43 des amis profs, à vous, Benoît,
00:11:46 qui, parfois, vont enseigner la trouille au ventre ?
00:11:50 - La trouille au ventre, je n'oserais pas dire ce mot-là,
00:11:52 mais dans l'Académie de Lille,
00:11:53 et puisque Arras est une ville de l'Académie de Lille,
00:11:56 regardez ce qui s'est passé à Arras,
00:11:57 ça pourrait se passer n'importe où en France.
00:12:00 Voilà, c'est la boule au ventre.
00:12:02 Vous savez, j'ai commencé à Sarcelles-Guerges-Guenna,
00:12:04 je l'ai eue quand j'avais 22 ans, la boule au ventre.
00:12:06 Maintenant, j'en ai 54.
00:12:08 Cette boule au ventre, elle m'est ôtée.
00:12:11 Mais avant toute chose, je voudrais aussi penser à Mme Bernard,
00:12:14 à ses enfants, à tous les collègues de Gambetta-Arras,
00:12:18 mais aussi aux professeurs et aussi aux élèves
00:12:21 qui ont dû perdre un professeur de grande qualité,
00:12:23 d'après ce que j'ai eu comme écho.
00:12:25 - Vous connaissiez cet établissement sans y avoir enseigné ?
00:12:30 - J'y ai dispensé un stage une fois, il y a une dizaine d'années,
00:12:34 mais j'ai des collègues ici dans mon établissement
00:12:35 qui ont fait leur début.
00:12:37 C'est un excellent lycée.
00:12:39 - Sans être paranoïaque, est-ce qu'il arrive à un prof,
00:12:43 est-ce qu'il vous arrive de vous dire "Tiens, cet élève-là,
00:12:47 ça peut être de la chair fraîche pour les propagandistes terroristes
00:12:54 qui sont sur les réseaux sociaux,
00:12:56 parce qu'il a une espèce de sensibilité,
00:13:00 de curiosité, de vulnérabilité,
00:13:02 il peut se faire embobiner par des apprentis terroristes ?"
00:13:06 - Vu le temps que les gamins passent sur leurs réseaux sociaux,
00:13:11 leurs smartphones, et dès qu'ils sont sortis de classe,
00:13:13 c'est la première des choses qu'ils font,
00:13:14 oui, tout peut y mener.
00:13:18 Néanmoins, de là à penser qu'il y en a un qui va être embobiné là-dedans,
00:13:22 non, j'y crois pas.
00:13:24 Maintenant, je voudrais penser aussi à cette famille
00:13:27 qui en 2014 devait être expulsée,
00:13:29 et hier, j'entendais un responsable politique,
00:13:32 je ne sais pas s'il est encore à Barcelone, à Paris, à Évry ou ailleurs,
00:13:35 il doit être opportuniste,
00:13:37 que "oui, mais ce n'était pas de ma faute,
00:13:38 c'est à respecter les directives".
00:13:40 Alors là, écoutez, il y a une chose qui me passe par l'esprit,
00:13:43 c'est que la personne, l'assassin,
00:13:45 il a été, par chance, lui, resté en vie,
00:13:48 contrairement à un collègue.
00:13:50 J'espère qu'il sera jugé par la justice de ce pays,
00:13:52 et jugé sévèrement,
00:13:54 contrairement à l'assassin de Samuel Paty,
00:13:56 qui lui est parti.
00:13:58 - Vous avez déjà croisé des élèves qui étaient,
00:14:02 je ne dis pas apprentis terroristes,
00:14:05 mais qui étaient totalement, idéologiquement,
00:14:08 sur ce biais-là,
00:14:11 islamistes jusqu'au bout des ongles ?
00:14:14 - Islamistes jusqu'au bout des ongles, non,
00:14:16 mais un jour, il y a eu un conseil de discipline ici,
00:14:19 envers un élève qui avait trouvé qu'il manquait une petite moustache,
00:14:23 ce que je n'ai pas beaucoup apprécié,
00:14:25 et donc cet élève a été viré.
00:14:27 - Est-ce que l'école a des armes ?
00:14:30 Parce qu'il y a beaucoup de...
00:14:32 Je suis avec Céline, une auditrice qui est effarée,
00:14:35 qui a cinq enfants.
00:14:37 Est-ce que l'école a des armes pour lutter contre un élève qui,
00:14:41 par exemple, j'ai vu ce matin qu'il y a eu quelqu'un
00:14:43 qui a eu le bon goût de faire une alerte à la bombe
00:14:46 au lycée Gambetta d'Aras,
00:14:48 où s'est déroulé cet assassinat.
00:14:51 Est-ce qu'on a des armes contre un gamin
00:14:54 qui va arriver et qui va dire à la Ouagbar
00:14:58 "Il a bien fait d'être assassiné" ?
00:15:01 - On a bien reprécisé les choses ce matin,
00:15:03 cet après-midi, tout ricalement,
00:15:06 toute manifestation pendant la minute de récueillement
00:15:09 donnera suite à un signalement au procureur.
00:15:13 - Céline est avec nous, c'est simplement une mère,
00:15:17 une mère de cinq enfants.
00:15:19 Céline, qu'est-ce que vous avez envie de dire à ce prof,
00:15:22 qui est un prof, on voit bien qu'il a de l'expérience.
00:15:25 Céline, qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ?
00:15:28 - Alors déjà, je le respecte énormément,
00:15:32 je le remercie du fond du cœur
00:15:34 pour toutes les formes d'instruction
00:15:36 qu'il donne à nos enfants actuellement.
00:15:38 Je suis également très triste pour lui
00:15:41 et tout le co-enseignant,
00:15:43 parce qu'actuellement,
00:15:45 ils font notre travail de parents à notre place.
00:15:49 Vous lui demandiez s'il avait des armes
00:15:53 pour combattre toute forme de terrorisme potentiel à l'école,
00:15:57 et malheureusement, ils n'ont aucun moyen,
00:15:59 à part des moyens qui prennent du temps,
00:16:03 et quand on est face à ce genre d'individus,
00:16:05 malheureusement, le temps, on ne l'a pas.
00:16:08 Et je trouve ça horrible,
00:16:11 parce que ce sont les premiers acteurs de tout ça,
00:16:14 ceux qui le voient en premier,
00:16:16 et malheureusement, actuellement,
00:16:17 l'État français ne donne aucun moyen à ses professeurs
00:16:20 pour alarmer, pour réagir en temps et en heure,
00:16:24 et bien souvent, on ne les écoute pas,
00:16:27 on ne les entend pas,
00:16:29 on les entend pas sur divers sujets,
00:16:30 je parle de ce sujet-là,
00:16:32 mais les professeurs actuellement en France,
00:16:34 à l'époque dans laquelle on vit,
00:16:36 il n'y a plus aucun moyen pour ces professeurs,
00:16:38 il n'y a plus de respect,
00:16:40 il n'y a plus rien envers eux,
00:16:42 et je trouve ça inadmissible, innommable,
00:16:46 je ne comprends pas ce concept-là.
00:16:50 - Benoît va vous répondre dans un instant,
00:16:53 parce qu'il y a un sujet aussi qui m'effare,
00:16:58 c'est les réponses que font parfois les rectorats,
00:17:02 presque une bureaucratie complexe
00:17:06 qui ne comprend pas toujours ses professeurs,
00:17:09 qui ne comprend pas toujours ses professeurs
00:17:12 quand ils disent "nous sommes menacés".
00:17:16 Il y a eu un très bon livre sur l'affaire Samuel Paty
00:17:19 signé du journaliste Stéphane Simon,
00:17:21 qui montre que le rectorat sur Samuel Paty
00:17:27 avait eu une réponse à tout le moins erratique
00:17:30 et hasardeuse, et qu'il n'a pas tellement soutenu
00:17:34 Samuel Paty à un moment où il en avait besoin.
00:17:38 Vous restez avec nous, vous nous appelez au 3210,
00:17:40 ça s'appelle "Les auditeurs ont la parole"
00:17:42 et c'est sur RTL. A tout de suite.
00:17:46 Les auditeurs ont la parole, jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:17:49 Les auditeurs ont la parole, avec Eric Brunet sur RTL.
00:17:55 Victor, que se passe-t-il au standard
00:17:58 des auditeurs ont la parole, mon cher Victor ?
00:18:00 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:18:01 J'étais avec Céline Horantène,
00:18:03 et il se trouve qu'elle a sa fille qui est à côté
00:18:05 qui aimerait nous dire quelques mots.
00:18:07 Je vous propose de prendre sa fille.
00:18:09 Sa fille qui est à l'école ?
00:18:11 Elle a 8 ans, donc là je pense qu'elle n'est pas à l'école.
00:18:13 Ah oui d'accord, qui est scolarisée, je veux dire.
00:18:15 Oui, bien sûr.
00:18:16 Ah d'accord, bah oui Céline, bien sûr,
00:18:18 votre fille de 8 ans peut parler,
00:18:19 en plus si vous êtes la maman, si vous l'autorisez,
00:18:21 je vous en prie.
00:18:22 Bien sûr, quand même.
00:18:23 Qu'est-ce qu'elle a à dire, votre fille, alors,
00:18:25 sur cette tragédie ?
00:18:27 Je la laisse prendre la parole, et puis voilà.
00:18:30 OK.
00:18:31 Bonjour jeune fille.
00:18:33 Bonjour.
00:18:35 Je t'écoute. Qu'est-ce que tu as envie de nous dire ?
00:18:38 Que franchement c'est inavisible,
00:18:42 parce que les professeurs eux,
00:18:46 ils prennent la place des parents pour nous aider,
00:18:49 et puis déjà les élèves,
00:18:53 enfin les élèves ils doivent être protégés, oui,
00:18:55 mais c'est inavisible parce que...
00:19:00 Il faudrait aussi protéger les professeurs.
00:19:06 Oui.
00:19:07 Quel est ton prénom ?
00:19:08 Elora.
00:19:10 Elora.
00:19:11 Est-ce qu'on t'en a parlé déjà à l'école ?
00:19:14 Non, parce qu'il y a eu le week-end,
00:19:16 et tu es revenue à l'école ce matin,
00:19:19 on t'en a parlé ?
00:19:21 Oui.
00:19:23 Tu es en quelle classe ?
00:19:25 CE2.
00:19:27 Et qu'est-ce qu'elle t'a dit,
00:19:30 ta maîtresse ou ton maître,
00:19:32 ta professeure des écoles ou ton professeur des écoles ?
00:19:35 On allait peut-être faire deux minutes,
00:19:37 parce qu'il s'est passé ça.
00:19:39 Ah d'accord.
00:19:40 Silence.
00:19:41 D'accord.
00:19:42 Et que pensaient tous tes amis à l'école ?
00:19:48 Ils étaient très tristes ?
00:19:50 Oui, ils étaient en colère et tristes.
00:19:54 Et toi, quel est ton état d'esprit ?
00:19:57 Qu'est-ce que tu penses, toi, de ça ?
00:19:59 C'est-à-dire du fait qu'un terroriste
00:20:02 a donné un coup de couteau et a tué un professeur ?
00:20:05 Ben moi ça me rend très triste,
00:20:08 parce que moi je serais à sa place déjà,
00:20:11 je meurrais, mais ça...
00:20:14 Je serais très triste,
00:20:16 et surtout en colère contre celui qui m'a tué.
00:20:20 Oui.
00:20:21 Eh bien, merci de nous avoir pris au téléphone,
00:20:26 et tu vas revenir à l'école cet après-midi ?
00:20:28 Non, je vais à l'orthodentiste.
00:20:30 Ah tu vas à l'orthodentiste.
00:20:33 Bon, je te souhaite une belle journée,
00:20:36 quoi qu'il en soit, en CE2.
00:20:39 Merci à toi.
00:20:41 Quel est le prénom de votre fille, Céline ?
00:20:43 Elora.
00:20:44 Elora, oui, vous me l'avez dit tout à l'heure.
00:20:46 Bon, on leur en a parlé en CE2, Céline.
00:20:51 Ils en ont parlé vaguement ce matin,
00:20:54 mais elles n'avaient pas trop compris,
00:20:56 parce que je pense qu'ils utilisaient un petit peu
00:20:58 des pincettes à cet âge-là.
00:21:00 Mais en même temps, je pense qu'il faut aussi les sensibiliser,
00:21:03 et moi je lui ai expliqué avec les vrais mots,
00:21:06 parce que je pense qu'il faut mettre des mots sur les mots.
00:21:09 Elle a huit, et elle a totalement compris,
00:21:13 et elle m'a quand même dit qu'il faudrait mettre
00:21:15 des gardes devant l'école, et des fenêtres si dures.
00:21:18 Vous imaginez, moi je me souviens même de mon maître à Nantes,
00:21:22 en CE2, qui s'appelait M. Chedmay,
00:21:25 vous imaginez des gamins qui vont grandir
00:21:29 avec l'idée que dans ce sanctuaire qu'est l'école,
00:21:31 une personne peut entrer avec un couteau et tuer.
00:21:34 - Oui, c'est très anxiogène, même pour eux,
00:21:39 je trouve qu'ils grandissent maintenant
00:21:41 dans une société anxiogène.
00:21:43 - Est-ce que Benoît est là ?
00:21:45 Benoît, notre prof de maths.
00:21:47 - Complètement, Eric.
00:21:48 - Benoît, je pensais à un truc pendant la pub,
00:21:50 bon, n'y voyez rien de récupération politique,
00:21:53 c'était vraiment une réflexion humaniste.
00:21:57 Je me disais quand même, ce corps enseignant
00:22:00 dont on dit toujours qu'il est assez à gauche,
00:22:03 pas tout le monde, bien évidemment,
00:22:05 évitons les caricatures,
00:22:06 mais on est sur une population plutôt humaniste de gauche
00:22:10 qui, pendant des années, ont défendu l'immigration
00:22:15 en disant "il ne faut pas stigmatiser",
00:22:17 "il ne faut pas...", voilà, etc.
00:22:19 Ça a été quelque chose de fort dans la population des enseignants,
00:22:24 alors les choses ont peut-être un peu changé,
00:22:27 le principe de réalité est arrivé,
00:22:29 c'est d'autant plus dur de voir que cette population-là,
00:22:33 qui est une population humaniste,
00:22:35 qui a toujours tendu la main à l'autre,
00:22:37 qui a toujours essayé de jouer son rôle
00:22:39 en matière d'intégration des minorités
00:22:42 qui se sont succédées depuis les Polonais,
00:22:45 les Italiens dans les années 30, 50, 60, 70,
00:22:48 et de les voir confronter à ce truc terrible
00:22:51 qui leur revient au visage, Benoît ?
00:22:54 - C'est un effet boum-pom quelque part,
00:22:57 quand on voit que cette famille avait été soutenue
00:23:00 par des associations, KILMRAP, RESF, etc.,
00:23:04 et des années plus tard, ils sont passés à l'acte.
00:23:07 Vous m'expliquez aussi comment on peut téléphoner
00:23:10 avec quelqu'un qui est à la prison de la santé.
00:23:12 Que fait la loi ?
00:23:14 - Le frère du terroriste présumé
00:23:17 était effectivement embastillé,
00:23:20 si vous le passez l'expression, à la prison de la santé.
00:23:23 - Complètement, oui, c'est un retour de bâton,
00:23:26 c'est un coup de boomerang,
00:23:28 et je vous dis, ça dépasse l'entendement,
00:23:31 mais j'espère qu'il n'y en aura pas d'autre.
00:23:34 Il y a 3 ans, à cette époque-ci,
00:23:36 j'étais à peu près sur votre antenne
00:23:38 pour parler de Samedi-le-Pati,
00:23:40 et Bibi se répétait ça, c'est reparti pour un tour.
00:23:43 Nous, on va renforcer les surveillances,
00:23:45 les grilles du lycée sont fermées,
00:23:47 je suis devant, elles sont fermées,
00:23:49 alors qu'habituellement, elles sont ouvertes.
00:23:51 Les surveillants vont filtrer,
00:23:53 on va faire un contrôle visuel des sacs,
00:23:55 voilà. Maintenant, un lycée, ce n'est pas un bunker,
00:23:58 nous, les professeurs, nous badgeons
00:24:00 pour entrer au lycée, on a un portillon,
00:24:02 les élèves, on ne peut pas faire badger tout le monde,
00:24:04 et 1 000 élèves qui doivent rentrer à 8h15 le matin,
00:24:07 déjà, 8h15, c'est difficile pour certains,
00:24:09 alors je vous laisse imaginer
00:24:11 qu'il va falloir des moyens,
00:24:13 mais des moyens peut-être autres que cette sécurité pure et dure,
00:24:16 comme vous pourrez le croire.
00:24:18 - Merci, Benoît, merci beaucoup à vous,
00:24:21 et j'espère que la cérémonie dans votre établissement à Lille
00:24:25 dans quelques minutes, à 14h, va bien se dérouler.
00:24:28 Merci également à Céline.
00:24:30 Beaucoup d'appels au 3210,
00:24:32 Anne-Marie, que je vais prendre dans un instant,
00:24:34 qui pense que ce drame aurait pu être évité,
00:24:37 nous écouterons ses arguments.
00:24:39 Claire, également, qui est enseignante en droit à Nantes,
00:24:42 qui sera avec nous dans une poignée de secondes.
00:24:44 A tout de suite.
00:24:46 - 13h, 14h30.
00:24:48 - Les auditeurs ont la parole.
00:24:50 - Avec Éric Brunet sur RTL.
00:24:52 - Éric Brunet.
00:24:54 - Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:24:57 - Allez, on commence avec Anne-Marie,
00:25:00 qui nous appelle au 3210 dans les auditeurs de Bordeaux.
00:25:04 Comment peut-on mourir d'enseignée en France ?
00:25:07 Bonjour, Anne-Marie.
00:25:08 - Bonjour, Éric. Je vous appelle Éric. Bonjour.
00:25:11 J'avais très envie, ce matin, en me réveillant,
00:25:14 une grande partie de la nuit, je suis révoltée, scandalisée,
00:25:17 parce que ce crime aurait pu être...
00:25:20 C'est un crime, un assassinat,
00:25:22 aurait pu être évité sans la participation
00:25:25 d'une partie de nos concitoyens.
00:25:27 Vous vous rendez compte qu'en 2014,
00:25:29 cette famille, Benoît, avant moi, l'a rappelée,
00:25:33 cette famille aurait dû être expulsée
00:25:35 puisque un des frères est en prison,
00:25:37 le père avait été expulsé,
00:25:39 et on dit qu'il est peut-être encore dans les paroches.
00:25:41 Et parce que certains de nos concitoyens
00:25:43 se sont crus plus humanistes, plus charitables,
00:25:47 plus je-sais-pas-quoi que nous tous,
00:25:50 alors ils ont forcé,
00:25:53 Manuel Valls, je pense,
00:25:55 parce que ce n'était pas forcément son idée au départ,
00:25:57 ils ont forcé à ce que cette famille reste.
00:26:00 Cette famille est restée, et Dominique Bernard est partie.
00:26:04 Est-ce que ces mêmes gens qui ont eu le courage, l'audace,
00:26:07 la volonté de se croire meilleurs que nous,
00:26:10 en fait, ce ne sont que des irresponsables à mon avis,
00:26:13 vont aller aujourd'hui à genoux,
00:26:16 tous autant qu'ils sont, le MRAP, je ne sais pas quoi,
00:26:18 tous qui ont eu, se mettre à genoux
00:26:20 et demander pardon à Mme Bernard et à ses enfants.
00:26:25 Pardon d'avoir fait tuer leur fils simplement
00:26:27 parce qu'ils se sont crus au-dessus de la mêlée.
00:26:30 Ils ont cru qu'ils pouvaient, eux, par leur charité,
00:26:32 par je-sais-pas, par le terme utilisé,
00:26:38 mais ils se sont crus plus intelligents que nous.
00:26:41 Ce sont des irresponsables.
00:26:43 On a eu l'affaire, comment on s'appelait,
00:26:46 la petite avec Hollande,
00:26:48 où les gens réagissent immédiatement,
00:26:50 ils ne savent pas la moitié des choses.
00:26:52 Regardez ce garçon, s'il avait été expulsé en 2014 avec sa famille.
00:26:56 Ça n'est qu'une vie, Dominique Bernard,
00:26:58 mais c'est la vie, la vie d'un mari, la vie d'un père.
00:27:01 Et tous ces gens-là, ils sont bien dans leur peau aujourd'hui,
00:27:05 ils vont penser qu'ils sont responsables de cet assassinat,
00:27:08 parce que ce sont des Français qui sont responsables de ce assassinat.
00:27:11 Le Tchétchène, il est venu avec ses idées,
00:27:14 il est resté avec ses idées, d'ailleurs, ça nous montre
00:27:16 à quel point ce que l'on fait pour récupérer des gens comme ça.
00:27:20 Je ne dis pas que c'est inutile, mais ça a peu d'incidence.
00:27:24 Mais les Français qui sont allés "mouvementer",
00:27:27 comme on dit, qui sont allés prêcher la bonne parole
00:27:30 parce qu'il ne fallait pas stigmatiser,
00:27:32 qu'est-ce qu'ils pensent d'eux aujourd'hui ?
00:27:34 Est-ce qu'aujourd'hui, ils se regardent en face dans une glace
00:27:36 en disant "c'est à cause de moi que ce monsieur est mort" ?
00:27:39 Est-ce qu'ils y pensent ?
00:27:40 Est-ce que seulement ils ont la responsabilité de se dire
00:27:43 "je suis quelque part à l'origine de ce crime" ?
00:27:46 Parce que c'est un crime, c'est un assassinat,
00:27:48 il y en aura d'autres, aujourd'hui il y a eu Samuel Paty,
00:27:51 il y en a eu d'autres, je ne les énumérerai pas tous,
00:27:54 et que des gens puissent aller dans ce sens
00:27:57 uniquement parce que ça fait bien de dire
00:28:00 "on ne va pas stigmatiser, ils ne sont responsables de rien,
00:28:03 ils ne comprennent rien".
00:28:04 Et ça me touche, je vous parais peut-être scandalisée,
00:28:07 mais ça me touche profondément parce que nous ne sommes
00:28:10 qu'au début du...
00:28:11 Vous savez, j'écoute beaucoup la radio, les infos,
00:28:14 tout ça, ça me concerne,
00:28:15 on disait qu'il y avait 5000 fichiers S,
00:28:17 alors comme vous disiez très justement,
00:28:19 tous les fichiers S n'ont pas...
00:28:20 Mais quand même, combien même il n'y en aurait que 1000 ou 2000 ?
00:28:23 Si chacun de ces fichiers S, à un moment, décide de tuer quelqu'un,
00:28:27 vous imaginez le tableau ?
00:28:29 - Dans les fichiers Anne-Marie, justement, les fichiers S,
00:28:33 alors, vous savez, dans le monde médiatique,
00:28:36 il y a toujours le journaliste raisonnable
00:28:39 qui dit à quelqu'un comme vous,
00:28:41 et ça ne sera pas moi, Anne-Marie,
00:28:43 qui dit à quelqu'un comme vous "Oh, vous savez, Madame,
00:28:45 arrêtez un peu, sous-entendu, vous n'y connaissez rien,
00:28:49 vous êtes une plouc de Bordeaux,
00:28:51 et les fichiers S, il y a des espions russes dans les fichiers S,
00:28:55 ça n'a rien à voir avec l'islamisme,
00:28:58 donc arrêtez de dire un peu n'importe quoi, etc."
00:29:01 Mais là, personne ne pourrait vous répondre cela, Anne-Marie,
00:29:05 car j'en prends d'ailleurs Lisa Marie qui est à côté de moi
00:29:08 dans le studio pour témoin,
00:29:09 il n'est pas que fichier S.
00:29:11 - Non, en fait, il est fichier au sein de ce qu'on appelle FSPRT,
00:29:15 qui veut dire "Le fichier des signalements
00:29:17 pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste".
00:29:21 Et quand on est fichier dans ce fichier, justement,
00:29:25 - Redites-nous les lettres.
00:29:26 - FSPRT, pas facile comme acronyme.
00:29:29 - FSPRT, voilà.
00:29:30 - FSPRT, c'est un fichier qui énumère les islamistes radicaux français
00:29:35 ou résidents sur notre territoire,
00:29:37 qui sont signalés et suivis.
00:29:40 Et je rappelle que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:29:42 a demandé l'expulsion systématique de tout étranger
00:29:46 considéré comme dangereux par les services de renseignement,
00:29:49 en particulier les personnes fichées au sein du FSPRT.
00:29:54 - Voilà, Anne-Marie. Donc là, franchement, on ne peut plus rien dire.
00:29:57 Il est dans un fichier des radicalisés islamistes, Anne-Marie.
00:30:02 - Et vous êtes d'accord avec moi que ce sont des français,
00:30:04 des mouvements français, des mouvements "humanitaires" entre guillemets,
00:30:08 qui ont réclamé en 2014, je crois, je n'ai pas forcément la mémoire des dates,
00:30:12 en 2014, le maintien sur notre territoire de cette personne et sa famille.
00:30:17 - Oui, à une nuance près, c'est que là, ils se sont fondés en 2014
00:30:22 sur des points de droit. Le droit français pouvait permettre à ces gens
00:30:30 de rester en France, parce que c'était un mineur, etc.
00:30:33 Il y avait des critères précis.
00:30:35 - Une des réflexions que je me fais, c'est en dernier,
00:30:37 à la lueur de tous ces événements, c'est que certaines personnes
00:30:40 philosophent avec la santé et la vie des autres.
00:30:43 On fait des grandes théories, on fait des tirades,
00:30:46 on va chercher des beaux sentiments à Péta-Houchnok.
00:30:49 Et pendant ce temps, on a nos concitoyens qui ne peuvent pas regarder
00:30:53 ce que vient de dire Benoît dans les écoles, l'ambiance, l'atmosphère,
00:30:56 les profs qui vont avec la peur au ventre, qui ne peuvent pas faire le cours
00:30:59 comme ils peuvent. On ne peut pas dire certains mots.
00:31:02 On n'est plus en République. Moi, je suis une républicaine bon teint.
00:31:07 Je suis une adepte de tous nos grands écrivains qui nous apprenaient
00:31:12 tout un tas de choses, de tous ces enseignants qui se sont défoncés,
00:31:15 le terme n'est pas exagéré, pour nous apprendre plein de choses.
00:31:19 On voit aujourd'hui qu'une minorité, on dit une minorité,
00:31:22 une minorité de gens arrive à semer la perturbation dans la France entière.
00:31:26 Ce n'est pas qu'un endroit, regardez, c'est Arras, c'est Toulouse,
00:31:29 c'est Montpellier, partout il y a des choses comme ça.
00:31:32 Où est la majorité silencieuse qui devrait aller manifester pour dire
00:31:36 "ça suffit, on est accueillis dans ce pays magnifique,
00:31:39 on a des droits, on est soignés", et regarder ce qu'on en fait.
00:31:43 On est en train de le pourrir, de le pourrir à tous les sens du terme.
00:31:47 On dit c'est une minorité, peut-être, je ne sais pas,
00:31:49 mais la majorité silencieuse, elle est où ?
00:31:52 Dites-moi, vous qui savez, elle est où la majorité silencieuse ?
00:31:56 Elle est tellement silencieuse qu'on ne sait pas si elle existe
00:31:58 et si elle ne sert pas par son silence, je dis bien par son silence,
00:32:02 de support à tous ces assassins en puissance.
00:32:04 Parce que la haine, ça a été dit il y a 20 ans par d'autres,
00:32:09 la haine est entrée dans les écoles,
00:32:12 et c'est là qu'on forme les cerveaux des enfants,
00:32:16 c'est là où on fait pousser cette mauvaise graine.
00:32:18 - Restez avec nous Anne-Marie, on passe à une petite page de réclame,
00:32:23 je vous répondrai sur la question de la majorité silencieuse.
00:32:26 J'ai quelque chose à vous dire sur ce sujet, à tout de suite.
00:32:30 - Jusqu'à 14h30,
00:32:33 Eric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:32:37 Jusqu'à 14h30,
00:32:41 les auditeurs ont la parole,
00:32:43 avec Eric Brunet sur RTL.
00:32:45 - Les auditeurs ont la parole, nous allons au 3210,
00:32:49 comment peut-on mourir d'enseignés en France ?
00:32:53 Nous parlons de la tragédie qui est survenue à Arras,
00:32:57 avec la mort de ce professeur
00:33:00 qui a pris un coup de couteau dans la carotide pour parler Claire.
00:33:04 Claire est avec nous, elle est enseignante à Nantes.
00:33:08 Bonjour Claire.
00:33:09 - Oui bonjour Eric.
00:33:11 Je suis enseignante,
00:33:14 je fais des formations en droit
00:33:17 pour des professions,
00:33:21 des formations professionnelles.
00:33:23 Avant j'étais avec des BTS et des licences professionnelles,
00:33:27 je connais bien le milieu scolaire.
00:33:30 Moi je voulais intervenir,
00:33:33 surtout lorsque j'entends votre auditrice d'avant,
00:33:37 et puis les autres, bien entendu, on est bien tous d'accord sur le sujet.
00:33:40 Mais vous voyez, quand on invoque la loi d'avis en 2014,
00:33:45 en 2014 la loi protège cette famille,
00:33:49 on ne peut rien faire, donc on la garde.
00:33:51 Donc le problème, il y a quand même un manque de volonté et d'action,
00:33:57 politique du gouvernement.
00:33:59 Quand on entend à la radio, dans les médias, etc.,
00:34:04 qu'ils se justifient sur cette loi en disant "ah ben oui, on ne pouvait pas parce que..."
00:34:09 parce que donc ils ont moins de 13 ans, etc., ils sont en famille, etc.
00:34:14 Eh bien, on peut changer la loi,
00:34:17 on peut la modifier.
00:34:19 Il aurait fallu la changer tout de suite, en 2015,
00:34:22 avec les attentats en France et même ceux d'avant.
00:34:25 Mais personne n'a bougé, les gouvernements n'ont pas bougé.
00:34:29 C'est ça, moi, qui me révolte, vous voyez.
00:34:31 Et donc là, moi, je trouve, si vous voulez, qu'on n'a pas changé la loi tout de suite,
00:34:36 c'est-à-dire qu'on est bien dans l'actif.
00:34:38 - Mais il faut une majorité, Claire, il faut une majorité à l'Assemblée nationale.
00:34:41 Le paradoxe dans cette affaire, et j'ai voulu le souligner tout à l'heure
00:34:44 avec un peu de tact, parce que l'heure n'est pas au débat politique,
00:34:47 mais le paradoxe, c'est que beaucoup, on sait très bien par exemple,
00:34:51 que la France Insoumise fait des records parmi le milieu enseignant.
00:34:57 Il y a beaucoup de profs qui votent LFI ou Mélenchon de façon traditionnelle.
00:35:02 Je ne sais pas d'ailleurs si les derniers débordements de Mélenchon
00:35:05 ne les ont pas refroidis, mais bref.
00:35:07 Et donc, nous avons cette catégorie d'électeurs qui sont les enseignants
00:35:13 qui sont plutôt sensibles au discours humaniste,
00:35:16 protecteurs à l'endroit de ces familles fragiles, immigrées, etc.
00:35:20 Et les représentants de ces populations de profs qui sont à l'Assemblée LFI,
00:35:26 par exemple, qui s'insurgeraient si on devait changer ou ripolliner
00:35:31 la loi en matière de protection des familles d'immigrés, par exemple.
00:35:36 Vous voyez, vous dites "il suffit de changer la loi",
00:35:39 mais personne ne veut la changer la loi.
00:35:41 En tout cas, les représentants du peuple, des Français,
00:35:44 n'ont jamais dit "ben oui, écoutez, nous surprotégeons les mineurs isolés,
00:35:48 c'est pas possible parce qu'on voit très bien que les mineurs isolés
00:35:51 ont 35 ans et qu'il y a beaucoup de gens qui trichent avec cela".
00:35:56 En fait, il n'y a pas une volonté véritable de la changer la loi, Claire.
00:36:01 - Oui, exactement. C'est exactement ce que vous dites.
00:36:05 C'est-à-dire que, si je reprends votre phrase de tout à l'heure
00:36:08 qui était très bien, le droit à vivre en sécurité dans notre pays
00:36:13 n'est pas privilégié.
00:36:16 Là, on est sur un droit individuel, allez hop, on prend cette famille,
00:36:21 ça y est, on va la protéger, et qu'est-ce qu'ils font après ?
00:36:25 C'est-à-dire qu'on ne bouge pas.
00:36:27 C'est bien quand même la politique qui ne bouge pas.
00:36:31 Et alors que nous, on a besoin de tous de vivre en sécurité.
00:36:36 Je vais vous donner un exemple, alors c'est politique,
00:36:41 mais ça montre bien que tout est une question de choix politique.
00:36:46 Vendredi matin, chez l'assassinat de Dominique Bernard,
00:36:52 vendredi après-midi, au conseil municipal de Nantes,
00:36:57 ils ont voté une subvention pour une association pro-palestinienne.
00:37:04 Et donc, ils ont eu leur subvention.
00:37:08 Alors, j'ai fait que les élus de droite sont sortis,
00:37:11 ils ont été horrifiés, ils sont sortis de ce vote,
00:37:15 mais c'est ça en fait, on voit bien qu'on favorise quoi ?
00:37:20 C'est politique, il favorise quoi ? Le clientélisme ?
00:37:24 - Oui, c'est sûr. Cela dit, je tiens à le dire,
00:37:28 Mahmoud Abbas, depuis la Cisjordanie, a dit hier soir,
00:37:32 le Hamas, ça n'est pas les Palestiniens.
00:37:36 Donc, moi ce qui m'inquiète, c'est la subvention qui va à Gaza.
00:37:41 C'est ça qui m'inquiète, parce que je sais qu'elle est détournée.
00:37:44 - C'est incroyable, je fais une toute petite parenthèse.
00:37:46 La France a financé le réseau d'eau de Gaza récemment,
00:37:50 avec une aide de 26 millions d'euros pour qu'on mette,
00:37:53 vous savez, des conduites d'eau pour les évacuations des eaux sales, etc.
00:37:58 Bravo, rien à dire bien sûr.
00:38:00 Sauf qu'on vient de voir un clip qui a été fait par le Hamas à Gaza, justement.
00:38:04 Ils ont déterré avec des pelles et des pioches les conduites d'eau.
00:38:08 C'est des tuyaux métalliques d'une section de 20 cm à peu près.
00:38:12 Puis, ils les ont sciés, avec des fers à souder, etc.
00:38:16 Ils en ont fait des obus, et ce sont les obus qu'ils envoient sur Israël,
00:38:21 avec des conduites d'eau payées par la France pour 26 millions d'euros.
00:38:25 Donc, c'est vrai que quand on aide Gaza, c'est toujours un peu...
00:38:28 Il y a quand même de grandes chances que l'aide aille soit détournée.
00:38:33 Voilà ce que je voulais dire. Donc, ça dépend.
00:38:34 Est-ce que la mairie de Nantes a donné à la Cisjordanie, à Mahmoud Abbas ?
00:38:39 C'est une chose, mais si elle a donné à Gaza,
00:38:41 voilà, Claire, c'est risqué.
00:38:45 Voilà, je referme la parenthèse, car nous ne parlons pas de cela,
00:38:48 vous l'avez compris, mais nous parlons de comment peut-on mourir d'enseigné en France à l'école.
00:38:53 Et là, Claire, pointez du doigt les associations,
00:38:58 et surtout le manque de volonté politique de changer la loi.
00:39:01 Il est 13h49, vous écoutez les auditeurs ont la parole,
00:39:04 et vous nous appelez au 3210. A tout de suite.
00:39:07 Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
00:39:12 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:39:18 Je m'en tiens à cette question, comment peut-on mourir d'enseigné en France ?
00:39:23 Victor, au standard, tu as des messages, mon cher Victor ?
00:39:27 Est-ce que tu es là, mon cher Victor ?
00:39:29 Oui, nous avons beaucoup de messages sur notre application RTL.
00:39:34 Nous allons commencer par Hubert Ardeloplage sur la Côte d'Opale.
00:39:37 J'entends l'auditrice, il parle de Céline, qui accuse actuellement le gouvernement
00:39:40 de ne pas expulser les fichiers S dangereux.
00:39:43 Ce n'est pas le gouvernement qu'il faut incriminer,
00:39:45 mais les tribunaux et les associations de défense
00:39:47 qui cassent systématiquement les décisions du ministère de l'Intérieur.
00:39:51 On continue avec Patricia à Chaumont.
00:39:53 Les mots du président, il faut être impitoyable,
00:39:56 mais c'est bien trop tard, les loups sont dans la bergerie,
00:39:58 c'est avant qu'il fallait être impitoyable.
00:40:00 Et on termine avec André à Quimper.
00:40:03 J'espère que les personnes qui ont manifesté en 2014
00:40:05 pour faire en sorte que cet individu reste en France,
00:40:08 dorment bien aujourd'hui.
00:40:09 Vous savez les amis, ça me fait penser à ce chauffeur de taxi
00:40:12 que j'ai rencontré la semaine dernière,
00:40:16 et qui me disait à chaque fois qu'il y a un attentat,
00:40:22 je prie, je ferme mes yeux pour que le nom qui sortira à la radio
00:40:31 ne soit pas un Kamel, un Nabil ou un Mohamed,
00:40:37 bref un prénom de consonance musulmane.
00:40:40 Parce qu'à chaque fois, c'est très dur pour nous derrière,
00:40:44 à chaque fois, on longe les murs.
00:40:47 J'ai eu une conversation avec ce chauffeur de taxi,
00:40:51 c'était terrible, et il était tellement triste,
00:40:54 que les musulmans intégrés, finalement,
00:40:57 après des histoires comme celle-là,
00:41:00 dérouillent, c'est terrible.
00:41:03 Pensez, mesdames, messieurs, quand même,
00:41:05 s'il vous plaît, aux millions de Français musulmans
00:41:08 qui vont au boulot, qui sont des gens bien,
00:41:11 et qui derrière ça, vivent dans un relatif inconfort.
00:41:14 Voilà, ils vivent dans un relatif inconfort.
00:41:17 Moi je pense à eux parce que j'ai quelques copains français
00:41:21 d'origine marocaine, par exemple,
00:41:23 à chaque fois qu'il y a quelque chose comme ça,
00:41:25 une affaire comme celle de vendredi matin,
00:41:28 c'est très douloureux pour eux.
00:41:30 Voilà, je referme la parenthèse,
00:41:32 ça n'est pas un propos politique,
00:41:34 mais j'aimerais aussi que vous pensiez à cela.
00:41:36 On va voir Karine, qui est à Lille.
00:41:39 Bonjour Karine.
00:41:40 - Oui, bonjour. Bonjour M. Brunet.
00:41:43 Je suis prof de lettres dans l'académie de Lille,
00:41:47 j'ai le même âge que Dominique Bernard,
00:41:49 j'ai trois filles aussi.
00:41:51 C'est une vocation, ce métier,
00:41:53 parce que je pense justement que c'est à travers les cours
00:41:57 qu'on peut leur ouvrir l'esprit,
00:41:59 qu'on peut essayer de lutter contre cet obscurantisme.
00:42:03 Néanmoins, moi je vois des élèves dans mes classes se radicaliser,
00:42:07 on le voit, alors en lettres c'est facile,
00:42:10 parce qu'on fait un débat, on voit certaines réactions,
00:42:13 on voit certains discours émerger dans les copies,
00:42:17 même dans des rédactions,
00:42:18 des choses qu'on ne devrait pas voir.
00:42:21 Et le problème, c'est que quand on signale ces élèves qui se radicalisent,
00:42:26 on en parle entre nous, on fait remonter,
00:42:30 et il n'y a rien.
00:42:32 - C'est-à-dire, Karine, est-ce que vous avez en mémoire
00:42:35 le genre de propos que vous pouvez lire, par exemple,
00:42:39 dans une copie pour qu'on comprenne bien ?
00:42:41 - Alors, par exemple, je vais vous donner trois exemples,
00:42:45 où l'élève n'a même pas été sanctionné.
00:42:49 Je vais vous donner l'exemple d'un gamin qui, à la cantine,
00:42:53 parce que le chef cuistot ne voulait pas ou ne le servait pas assez vite,
00:42:59 lui fait à la ouagbar et lui fait le signe sur le cou "dégorgement".
00:43:04 On nous a répondu, la hiérarchie et le rectorat nous ont répondu
00:43:08 que ce n'était pas un motif suffisant pour faire un conseil de discipline.
00:43:11 J'ai un autre gamin qui était tout gentil en cinquième,
00:43:16 et puis en troisième, on va au musée de la résistance,
00:43:19 parce que c'est dans le programme,
00:43:21 et qui sort des propos sur l'extermination des juifs,
00:43:27 qu'il y a des ricanements,
00:43:29 et derrière, on nous dit que ça ne vaut qu'une heure de retenue
00:43:32 que l'élève a pu choisir en plus,
00:43:34 il a pu choisir l'heure de retenue qu'il voulait faire.
00:43:37 J'ai encore l'exemple d'un hommage à Samuel Paty,
00:43:44 où on entend des gamins dire "de toute façon, il avait bien mérité".
00:43:48 C'est toujours difficile,
00:43:51 je me souviens d'un débat que j'avais fait après Charlie Hebdo,
00:43:55 où j'avais fait un débat sur "peut-on rire de tout ?"
00:43:58 et on voit qu'il y a des gamins pour qui ça ne passe pas.
00:44:03 Et quand on le signale, ça reste lettre morte.
00:44:06 Je pense qu'il y a vraiment un travail à faire au niveau des rectorats
00:44:10 pour qu'ils nous écoutent quand on signale ce genre de propos.
00:44:15 - Alors attendez Karine, vous savez ce qu'on va faire,
00:44:17 c'est à 13h57, on casse tout les amis, on casse tout.
00:44:20 Je suis désolé, ce que dit Karine est trop grave,
00:44:23 on parlera du rugby à un autre moment,
00:44:26 Dieu sait que pourtant c'est un sujet qui me tient à cœur,
00:44:28 parce que là c'est énorme, ce qu'elle vient de nous dire est énorme.
00:44:31 Donc Karine, vous restez avec nous,
00:44:33 et je vous reprends juste après les infos de 14h,
00:44:36 si vous avez 3 minutes Karine, vous pouvez rester un petit peu.
00:44:38 Là c'est adorable.
00:44:40 J'accueille Jean-Alphonse Richard, qui vient dans le studio
00:44:42 nous parler du programme aujourd'hui de l'heure du crime.
00:44:44 - Absolument mon cher Eric,
00:44:46 le 16 octobre, ça ne vous a pas échappé,
00:44:48 le 16 octobre 1984, la Vologne,
00:44:51 évidemment, c'était la mort du petit Calgary,
00:44:54 en tout cas c'est le jour où on l'a retrouvé dans cette petite rivière,
00:44:57 il y a 39 ans donc, c'est le plus célèbre,
00:45:00 on va le dire comme ça, des faits divers français.
00:45:02 39 ans et toujours une enquête qui est ouverte aujourd'hui,
00:45:05 il y a un juge qui continue à travailler,
00:45:06 il y a des gendarmes qui continuent à s'activer.
00:45:08 Où en est l'enquête ?
00:45:10 Quels sont les derniers sous-brosseaux ?
00:45:12 Que peut-on trouver ?
00:45:14 - L'espoir est peut-être en train de renaître.
00:45:17 Est-ce qu'on saura la vérité un jour dans l'affaire Grégory ?
00:45:20 Vous écoutez l'heure du crime
00:45:22 et on va essayer de répondre à ces questions avec nos invités,
00:45:24 dont les avocats de la famille Villemin.
00:45:27 Il faut dire que les parents de Grégory
00:45:28 continuent toujours à se battre pour la vérité
00:45:30 et c'est important.
00:45:32 Grégory, 39 ans après, c'est dans l'heure du crime,
00:45:34 14h30 sur RTL.
00:45:36 - Merci et à tout de suite pour le rappel des titres
00:45:38 et nous continuons sur Arras et Dominique Bernard.
00:45:43 Politique, sport, culture, l'actualité complète
00:45:46 en un clic sur RTL.
00:45:48 - RTL, il est 14h.
00:45:54 Vous écoutez les auditeurs en la parole
00:45:59 mais tout de suite, c'est le rappel des titres
00:46:01 avec Lisa Marie Marques, avec cet hommage,
00:46:03 ce recueillement trois jours après l'attentat d'Arras
00:46:07 qui a coûté la vie à Dominique Bernard,
00:46:09 professeur de lettres.
00:46:11 14h, c'est le moment de la minute de silence observée
00:46:14 dans tous les établissements scolaires.
00:46:16 Trois jours après l'assassinat de Dominique Bernard,
00:46:18 vous le disiez, et trois ans jour pour jour
00:46:20 après la mort de Samuel Paty,
00:46:22 professeur d'histoire géovictime,
00:46:24 lui aussi d'un attentat islamiste.
00:46:26 Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale,
00:46:29 a annoncé qu'il ne tolèrerait aucune contestation,
00:46:32 aucune provocation durant ce temps de recueillement.
00:46:35 Il est actuellement aux côtés de la Première ministre
00:46:37 Elisabeth Borne au collège de Samuel Paty
00:46:39 à Conflans-Saint-Honorin.
00:46:41 Et puis suite à la réunion de sécurité,
00:46:43 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est exprimé.
00:46:47 Oui, une réunion présidée par Emmanuel Macron
00:46:49 à l'Elysée ce matin.
00:46:51 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière
00:46:55 sont en attente d'expulsion,
00:46:57 c'est ce qu'a déclaré Gérald Darmanin
00:47:00 à la sortie de cette réunion.
00:47:02 Et puis tout cela dans un contexte international très lourd,
00:47:05 dixième jour de conflit entre Israël et le Ramas.
00:47:08 Une guerre qui a déjà fait 4000 morts de part et d'autre,
00:47:11 et le nombre d'otages détenus par le Ramas
00:47:14 a été revu à la hausse ce matin.
00:47:16 Ils sont 199 d'après les autorités israéliennes.
00:47:20 Après l'élimination du 15 de France
00:47:22 de la Coupe du monde de rugby,
00:47:24 le sélectionneur des Bleus a été confirmé aujourd'hui.
00:47:27 Oui, Fabien Galtier est la bonne personne
00:47:29 pour les années à venir,
00:47:31 c'est ce qu'a déclaré le président de la Fédération française.
00:47:33 Et ça malgré la défaite 29 à 28 hier soir
00:47:37 face à l'Afrique du Sud en quarts de finale du Mondial.
00:47:41 Et puis un petit point météo, les Amarites.
00:47:42 Demain, mardi, le temps sera couvert et pluvieux
00:47:45 en région Provence-Alpes-Côte d'Azur
00:47:47 et Languedoc-Roussillon avec de la pluie.
00:47:49 Le ciel deviendra nuageux près de la façade atlantique
00:47:52 avec des pluies possibles en fin de journée.
00:47:55 Dans les autres régions, le soleil s'imposera encore assez facilement.
00:47:58 Les températures vont remonter par rapport à aujourd'hui.
00:48:01 Le matin, 3 à 7 degrés dans la moitié nord,
00:48:04 9 à 15 dans le sud.
00:48:06 L'après-midi, 15 à 26 degrés
00:48:09 dans toute la France du nord au sud.
00:48:11 Les auditeurs ont la parole
00:48:13 jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:48:16 Éric Brunet.
00:48:18 - Bon, on a un peu cassé l'organisation de notre émission aujourd'hui
00:48:21 mais on fait une émission spéciale sur Dominique Bernard
00:48:24 d'autant qu'en ce moment, depuis 3 minutes,
00:48:27 dans des milliers d'établissements de France,
00:48:29 cet instant solennel, cet instant de recueillement a débuté.
00:48:34 Je voudrais qu'on reprenne un instant Karine
00:48:38 qui est prof de lettres à Lille.
00:48:41 Karine, vous êtes là parce que vous avez dit un truc tellement important
00:48:45 juste avant 14h.
00:48:47 C'est faux. Résumez ce que vous avez dit.
00:48:50 Parce qu'il y a des tas de gens qui nous ont peut-être rejoints
00:48:53 qui viennent d'entrer dans leur voiture
00:48:55 ou qui viennent chez eux d'allumer la radio sur RTL.
00:48:58 Vous avez vu, et c'est plus facile disiez-vous pour un prof de lettres
00:49:02 parce que dans les rédactions, etc.
00:49:04 vous lisez parfois des choses.
00:49:06 Vous avez vu plusieurs fois, vous et vos collègues,
00:49:09 des propos extrêmement radicaux
00:49:12 exprimés par des élèves
00:49:14 ou bien à une visite disiez-vous d'un musée de la résistance
00:49:17 quelqu'un qui faisait une petite allusion
00:49:20 "Hitler n'a pas fini le boulot" à propos des juifs
00:49:24 un gamin qui n'était pas servi à temps à la cantine
00:49:27 a fait le signe avec le pouce de l'égorgement
00:49:30 devant le fonctionnaire qui lui servait à manger
00:49:35 il a crié à la Wack bar
00:49:37 des choses comme ça que vous voyez au quotidien, Karine ?
00:49:40 - Oui, oui, oui, il ne faut pas généraliser
00:49:43 c'est quelques élèves heureusement qui se radicalisent
00:49:46 mais le problème c'est que c'est ces élèves-là
00:49:51 qui risquent de poser problème
00:49:53 et que nous quand on le signale
00:49:55 il ne se passe rien
00:49:57 et j'ai parfois l'impression que la hiérarchie ne veut pas de vagues
00:50:01 et quand on évoque des choses, je vous le dis
00:50:04 quand l'élève au musée de la résistance
00:50:06 fait ce genre de propos
00:50:08 et qu'on nous dit "bon, on va lui mettre une heure de retenue"
00:50:11 et qu'il peut choisir l'heure à laquelle il va venir en retenue
00:50:15 quelque part on a l'impression d'être désarmé
00:50:21 et pourtant on se bat
00:50:22 parce que moi je persiste à dire
00:50:24 j'adore mon métier
00:50:26 il n'y a pas plus beau que de voir des élèves qui tout le temps comprennent
00:50:30 de voir des curiosités s'éveiller
00:50:32 il n'y a rien de plus beau que ce métier
00:50:34 mais il faut qu'on soit soutenus
00:50:37 et l'érectorat, la hiérarchie
00:50:40 aujourd'hui j'ai l'impression qu'ils sont peut-être trop politiques
00:50:43 et ils sont trop éloignés de nous
00:50:45 trop éloignés
00:50:46 ils ne nous soutiennent pas
00:50:47 ils ne savent plus ce que c'est que le terrain
00:50:49 il faudrait qu'ils viennent un peu dans les établissements
00:50:51 il faudrait qu'ils viennent voir ce qui s'y passe
00:50:53 - Ce qui est compliqué, Karine
00:50:55 je vous le dis parce que moi j'étais un adolescent ultra-turbulent
00:50:59 j'ai eu plein de problèmes
00:51:01 j'étais dissipé, provocateur
00:51:04 vous ne pouvez pas vous imaginer
00:51:05 j'ai fait des choses, c'était terrible pour mes pauvres parents
00:51:08 rien de comparable
00:51:09 je ne suis pas du tout sur ce sujet
00:51:11 mais pour le rectorat
00:51:13 il faut réussir à discerner
00:51:16 à séparer ce qui relève d'une provocation
00:51:19 d'une poussée d'acné d'un gamin de 16 ans
00:51:23 d'une gamine de 16 ans
00:51:24 d'un véritable propos
00:51:27 d'un véritable propos
00:51:29 qui pourrait conduire à penser
00:51:31 qu'il est vraiment radicalisé
00:51:33 parce que qu'est-ce qu'on en dit comme connerie
00:51:35 quand on est adolescent
00:51:37 - Mais c'est clair, je suis tout à fait d'accord
00:51:39 avec vous là-dessus
00:51:40 je veux dire, moi j'ai des gamins
00:51:42 j'ai des gamins qui sont en pleine adolescence
00:51:44 puisque je suis en collège
00:51:45 donc on a l'habitude justement
00:51:47 de faire confiance aux profs
00:51:49 le gamin dont je vous parle
00:51:51 du musée de la résistance
00:51:52 on le connaît parce que je l'avais eu en 5ème
00:51:54 c'est un gentil gamin
00:51:56 donc on les voit évoluer
00:51:58 donc quand on dit, quand on signale
00:52:00 qu'il y a un gros problème de radicalisation
00:52:03 c'est souvent parce qu'on les a vus évoluer
00:52:07 et on sait ce qu'on fait
00:52:08 on est capable quand même, je pense
00:52:10 de voir un gamin qui fait de la provoque
00:52:13 parce que ça il y en a toujours
00:52:14 d'un gamin qu'on a vu changer
00:52:17 évoluer
00:52:19 et qui tient des propos
00:52:23 c'est récurrent
00:52:24 ce sont des propos récurrents qui reviennent
00:52:26 quand on signale un gamin comme ça
00:52:29 c'est jamais sur une première remarque
00:52:32 c'est après plusieurs
00:52:33 on se dit tiens, c'est quand même un peu bizarre
00:52:35 tiens, il y a quand même un changement
00:52:38 il fait des remarques sur la musique
00:52:41 sur des copains qui écoutent de la musique
00:52:43 il fait des propos
00:52:45 et quand on entend à un moment donné
00:52:48 vraiment le propos qui nous choque
00:52:50 on le met en relation
00:52:52 et là on signale
00:52:54 - Je voudrais comprendre Baya
00:52:58 qui est dans la région de Loire-Atlantique
00:53:00 aussi tout près de Claire
00:53:02 qui était enseignante à Nantes
00:53:04 qui est toujours avec nous d'ailleurs
00:53:05 et Baya vous êtes à Reusé-les-Nantes
00:53:07 Sud-Loire, à côté de Nantes
00:53:08 - Oui, bonjour à tous
00:53:12 je tenais à m'exprimer
00:53:15 parce que tout à l'heure j'ai entendu parler
00:53:17 de majorité silencieuse
00:53:19 donc je veux sortir du silence
00:53:21 et dire que le djihad
00:53:24 c'est pas du tout aller tuer les autres
00:53:27 qui ne sont pas musulmans
00:53:29 le djihad ça veut dire se combattre soi-même
00:53:32 c'est-à-dire combattre ses pulsions
00:53:34 le mal qui en soit être meilleur que soi-même
00:53:38 ça ne veut pas dire aller combattre les autres
00:53:41 au contraire, l'islam
00:53:43 ceux qui sont terroristes sont en train de donner
00:53:45 une mauvaise image de l'islam
00:53:47 et ça me fait trop mal au coeur
00:53:49 et puis comme ça me fait très mal au coeur
00:53:51 pour les deux enseignants
00:53:53 qui ont été assassinés lâchement
00:53:55 donc je ne peux pas me taire
00:53:57 c'est pas ça l'islam
00:53:58 - Bahia, vous avez entendu l'histoire
00:54:00 que je racontais de mon chauffeur de taxi d'origine ?
00:54:02 - Oui, je dis exactement la même chose
00:54:05 - A chaque fois qu'il y a un fait terroriste
00:54:07 il prie pour que l'auteur s'appelle Jean-Pierre
00:54:10 ou bien je ne sais quoi, Kilian
00:54:12 je cherche un prénom anglais
00:54:14 je ne cherchais pas ceci, il n'y a rien à voir avec un nappé
00:54:17 mais voilà, qui s'appelle macha
00:54:18 mais tout sauf Mohamed
00:54:20 et à chaque fois il me dit si jamais
00:54:22 le nom qui va sortir est un prénom musulman
00:54:24 ça va être épouvantable pour nous
00:54:26 les musulmans français
00:54:28 - Bah oui
00:54:30 - Mais vous l'entendez ça quand on dit souvent
00:54:32 mais à la manif
00:54:34 il n'y avait pas beaucoup de musulmans
00:54:36 à nos côtés etc...
00:54:38 c'est une chose qui vous parle ou ça vous semble pas juste ?
00:54:41 - Bah malheureusement c'est juste
00:54:43 parce que à la manif
00:54:45 je ne sais pas de quelle manif il s'agit
00:54:47 - Oui je parle en général
00:54:49 - Enfin la dernière fois je vais donner un exemple tout à fait concret
00:54:52 quand monsieur Macron a demandé
00:54:54 que l'on aille devant les mairies
00:54:58 pour soutenir les maires
00:55:00 moi je suis allée devant la mairie de Rosée
00:55:02 et j'étais la seule personne d'origine musulmane
00:55:06 à être présente
00:55:08 et je trouve ça dommage
00:55:10 parce qu'il y a plusieurs musulmans qui auraient pu être là aussi
00:55:12 parce que l'islam n'a rien à voir
00:55:14 enfin la confession n'a rien à voir avec...
00:55:16 - Mais s'ils ne sont pas là
00:55:18 c'est pas parce qu'ils se souscrivent
00:55:20 c'est parce qu'ils sont gênés
00:55:23 - Je sais pas
00:55:25 il faudrait franchir ce pas justement
00:55:27 parce que voilà
00:55:29 on est tous dans le même bateau
00:55:31 et puis faire le bien
00:55:33 c'est ce que Dieu nous demande à tous
00:55:35 on a le même Dieu dans deux noms
00:55:37 - C'est vrai, trois grandes religions monothéistes
00:55:39 n'oublions jamais cela
00:55:41 merci Baïa pour votre appel
00:55:43 merci Baïa c'était chouette de vous entendre
00:55:45 beaucoup d'appels au 3210
00:55:47 comment peut-on mourir d'enseignés en France
00:55:49 on prendra Emmanuel et Patricia
00:55:51 Contactez-nous gratuitement
00:55:53 via l'appli RTL ou au 3210
00:55:55 Les auditeurs ont la parole
00:55:57 avec Eric Brunet sur RTL
00:55:59 Les auditeurs ont la parole
00:56:01 c'est vous les auditeurs
00:56:03 mais avant de vous passer la parole
00:56:05 Lisa Marie, j'aimerais que
00:56:07 on parle de ce qui s'est passé
00:56:09 à 14h dans un établissement scolaire
00:56:11 bien particulier aujourd'hui
00:56:13 - Et oui à Conflans-Sainte-Honorine
00:56:15 dans les Yvelines
00:56:17 le collège où enseignait Samuel Lévy
00:56:19 Samuel Paty était présent
00:56:21 Elisabeth Born
00:56:23 et Thomas Dépré notre journaliste politique
00:56:25 est sur place
00:56:27 bonjour Thomas vous nous entendez ?
00:56:29 - Bonjour très bien
00:56:31 - Alors racontez-nous comment s'est passée
00:56:33 cette minute de silence
00:56:35 et qu'a déclarée Elisabeth Born la Première Ministre
00:56:37 - Rien ne cèdera face au terrorisme
00:56:39 la phrase très exacte
00:56:41 "La République ne pliera pas face au terrorisme"
00:56:43 a dit Elisabeth Born accompagnée de Gabriel Attal
00:56:45 devant une centaine d'élèves ici
00:56:47 qui s'étaient réunis
00:56:49 à leur professeur Samuel Paty
00:56:50 et puis à cet enseignant
00:56:52 professeur de français assassiné à Arras
00:56:54 vendredi dernier
00:56:56 la Première Ministre Elisabeth Born
00:56:58 qui a ensuite échangé avec un certain nombre d'élèves
00:57:00 "Êtes-vous inquiets ?" a demandé Elisabeth Born
00:57:02 "Oui" répond une jeune fille
00:57:04 "Je peux vous assurer que le gouvernement en place
00:57:06 prend les mesures" a répondu la Première Ministre
00:57:08 qui en ce moment même
00:57:10 est en train d'échanger à huis clos
00:57:12 avec des élèves et des professeurs de l'établissement
00:57:14 - Merci Thomas Dépré
00:57:16 - Merci Thomas pour ce point
00:57:18 - On s'appelle, allez on va pas trêve de bavardages
00:57:21 nous allons à Amiens
00:57:23 me semble-t-il
00:57:25 c'est Emmanuel qui souhaite réagir
00:57:27 Bonjour Emmanuel
00:57:29 - Bonjour
00:57:30 - Où êtes-vous mon cher Emmanuel ?
00:57:32 - Alors Saint-Etienne plutôt
00:57:34 - Ah du côté de Saint-Etienne
00:57:36 Emmanuel, vous êtes père de trois enfants
00:57:38 me dit-on, c'est bien cela
00:57:40 et un père seul, c'est ça ?
00:57:42 - En garde alternée, oui tout à fait
00:57:45 - Votre réaction à ce qui se passe
00:57:48 ce qui s'est passé vendredi matin ?
00:57:50 - Je suis terrifié
00:57:52 ça fait des années
00:57:55 que je suis un fidèle auditeur
00:57:58 des années que je me dis "il faut que je vous appelle"
00:58:00 mais comme je travaille auprès de patients à domicile
00:58:02 c'est compliqué
00:58:04 mais je suis terrifié
00:58:08 j'ai peur pour mes enfants
00:58:10 vous voyez, là dernièrement
00:58:13 il était question qu'il y ait un exercice
00:58:16 en cas d'attentat terrorisme
00:58:18 moi je n'ai pas souvenir, gamin
00:58:20 d'avoir eu à faire à vivre des choses comme ça
00:58:26 je suis terrifié
00:58:28 je suis très inquiet pour mes enfants
00:58:30 très très inquiet
00:58:32 et puis il n'y a rien à faire
00:58:36 je pense, comme je disais à votre collègue
00:58:38 c'est politique
00:58:42 c'est au niveau certainement national
00:58:44 au niveau européen
00:58:46 - Qu'est-ce que vous voudriez
00:58:48 si nous n'étions pas
00:58:53 freinés par la loi
00:58:57 ou par je ne sais quoi
00:58:59 dans votre monde idéal
00:59:01 pour faire face à cela
00:59:03 cette radicalisation terroriste
00:59:07 que faudrait-il faire pour vous ?
00:59:09 - Moi dans mon monde idéal
00:59:11 je ne veux pas être un terroriste
00:59:14 je ne veux pas être un terroriste
00:59:16 je ne veux pas être un terroriste
00:59:18 je ne veux pas être un terroriste
00:59:20 je ne veux pas être un terroriste
00:59:22 je ne veux pas être un terroriste
00:59:24 je ne veux pas être un terroriste
00:59:26 je ne veux pas être un terroriste
00:59:28 je ne veux pas être un terroriste
00:59:30 je ne veux pas être un terroriste
00:59:32 je ne veux pas être un terroriste
00:59:34 je ne veux pas être un terroriste
00:59:36 je ne veux pas être un terroriste
00:59:38 je ne veux pas être un terroriste
00:59:40 je ne veux pas être un terroriste
00:59:42 je ne veux pas être un terroriste
00:59:44 je ne veux pas être un terroriste
00:59:46 je ne veux pas être un terroriste
00:59:48 je ne veux pas être un terroriste
00:59:50 je ne veux pas être un terroriste
00:59:52 je ne veux pas être un terroriste
00:59:54 je ne veux pas être un terroriste
00:59:56 je ne veux pas être un terroriste
00:59:58 je ne veux pas être un terroriste
01:00:00 je ne veux pas être un terroriste
01:00:02 je ne veux pas être un terroriste
01:00:04 je ne veux pas être un terroriste
01:00:06 je ne veux pas être un terroriste
01:00:08 je ne veux pas être un terroriste
01:00:10 je ne veux pas être un terroriste
01:00:12 je ne veux pas être un terroriste
01:00:14 je ne veux pas être un terroriste
01:00:16 je ne veux pas être un terroriste
01:00:18 je ne veux pas être un terroriste
01:00:20 je ne veux pas être un terroriste
01:00:22 je ne veux pas être un terroriste
01:00:24 je ne veux pas être un terroriste
01:00:26 je ne veux pas être un terroriste
01:00:28 je ne veux pas être un terroriste
01:00:30 je ne veux pas être un terroriste
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01:00:34 je ne veux pas être un terroriste
01:00:36 je ne veux pas être un terroriste
01:00:38 je ne veux pas être un terroriste
01:00:40 je ne veux pas être un terroriste
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01:00:50 je ne veux pas être un terroriste
01:00:52 je ne veux pas être un terroriste
01:00:54 je ne veux pas être un terroriste
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01:00:58 je ne veux pas être un terroriste
01:01:00 je ne veux pas être un terroriste
01:01:02 je ne veux pas être un terroriste
01:01:04 je ne veux pas être un terroriste
01:01:06 je ne veux pas être un terroriste
01:01:08 je ne veux pas être un terroriste
01:01:10 je ne veux pas être un terroriste
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01:01:45 je ne veux pas être un terroriste
01:01:47 je ne veux pas être un terroriste
01:01:49 je ne veux pas être un terroriste
01:01:51 je ne veux pas être un terroriste
01:01:53 je ne veux pas être un terroriste
01:01:55 je ne veux pas être un terroriste
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01:04:14 je ne veux pas être un terroriste
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01:05:00 je ne veux pas être un terroriste
01:05:02 je ne veux pas être un terroriste
01:05:04 je ne veux pas être un terroriste
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01:05:12 je ne veux pas être un terroriste
01:05:14 je ne veux pas être un terroriste
01:05:16 je ne veux pas être un terroriste
01:05:18 je ne veux pas être un terroriste
01:05:20 je ne veux pas être un terroriste
01:05:22 je ne veux pas être un terroriste
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01:06:19 je ne veux pas être un terroriste
01:06:21 je ne veux pas être un terroriste
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01:06:33 je ne veux pas être un terroriste
01:06:35 je ne veux pas être un terroriste
01:06:37 je ne veux pas être un terroriste
01:06:39 je ne veux pas être un terroriste
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