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Le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël en France, Raphaël Morav était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 La grande interview CNews Europe 1 avec vous Raphaël Morave.
00:02 Bonjour.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'avoir choisi CNews et Europe 1 pour parler ce matin.
00:08 Vous êtes chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France.
00:10 Vous êtes le représentant d'Israël en France.
00:13 C'est l'information de la nuit, évidemment.
00:15 Israël qui a ordonné l'évacuation d'ici à ce soir
00:19 de plus d'un million d'habitants du nord de la bande de Gaza vers le sud.
00:23 Est-ce que vous nous confirmez ce matin sur CNews et sur Europe 1
00:27 que l'offensive terrestre israélienne à Gaza est imminente ?
00:33 Tout à fait.
00:34 L'attaque est imminente et c'est pour ça que nous demandons à la population civile
00:38 d'évacuer de 20 kilomètres.
00:41 Il faut bien dire les proportions.
00:42 Ce n'est pas de faire des centaines de kilomètres,
00:44 car l'armée israélienne déploie de grands efforts
00:46 pour minimiser les dommages causés aux civils
00:51 et aux biens de caractère civil.
00:53 Et nous voulons faire tout pour éviter des dégâts.
00:57 Évacuation sur 20 kilomètres du nord au sud,
01:00 les 20 premiers kilomètres du nord au sud de la bande de Gaza.
01:05 Oui.
01:06 Offensive terrestre uniquement ?
01:09 L'aérienne a déjà commencé, l'artillerie est déjà en cours.
01:14 Peut-être maritime, je n'ai pas les détails,
01:17 mais l'offensive terrestre est imminente.
01:20 L'offensive terrestre est imminente.
01:22 Vous allez donc, l'armée israélienne va rentrer dans le nord de Gaza ?
01:26 Exactement.
01:28 Combien de militaires ?
01:31 Dizaines, voire une centaine de milliers de soldats.
01:36 Dizaines, voire centaines de milliers de soldats
01:38 qui vont rentrer dans le nord de Gaza,
01:40 dans une bande de 20 kilomètres en partant du nord de la bande de Gaza.
01:44 Oui, alors c'est pour ça que je n'ai pas les chiffres exacts.
01:48 Mais il s'agit d'une attaque d'ampleur, d'une grande ampleur.
01:55 Parce qu'Israël va agir d'une manière forte et décisive,
02:00 et bien déterminée à rédiquer le terrorisme de la bande de Gaza.
02:05 Pourquoi avoir choisi le nord de la bande de Gaza ?
02:07 Parce que c'est là où se concentrent les terroristes.
02:10 C'est la partie la plus proche d'Israël.
02:13 C'est pour ça qu'ils l'utilisent comme base,
02:15 que ce soit pour le lancement des missiles et des roquettes,
02:17 et que ce soit pour le lancement des attaques et des incursions.
02:20 Est-ce que l'armée israélienne va rester dans le nord de Gaza ?
02:24 Est-ce qu'on peut imaginer que l'armée israélienne
02:26 occupe quelque temps le nord de la bande de Gaza ?
02:30 Alors certainement il ne s'agit pas d'occuper la bande de Gaza.
02:34 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas une présence temporaire,
02:38 de courte durée, tout le temps, jusqu'à ce que l'opération soit terminée,
02:41 c'est-à-dire jusqu'à ce que le terrorisme est éradiqué de cette région.
02:45 Ça se compte en jours, en semaines, en mois ?
02:49 C'est difficile à dire.
02:50 Ça dépend aussi de ce qui va se passer sur le terrain.
02:54 Mais je ne dirais pas des mois, peut-être plutôt des semaines.
02:57 Quelques semaines.
02:58 Une opération militaire qui va durer quelques semaines
03:00 dans le nord de la bande de Gaza.
03:02 Oui, c'est ce que je pense.
03:04 L'ONU a réclamé que cet ordre d'évacuation soit annulé.
03:08 Qu'est-ce que vous répondez à l'Organisation des Nations Unies ?
03:11 Non, il est hors de question d'annuler parce qu'Israël a été attaqué.
03:15 On a vu l'ampleur de l'horreur que ces attaques ont semé sur notre population.
03:21 On continue à être bombardés.
03:22 Même ce matin, j'ai vu les infos d'Israël.
03:25 Les tirs de roquettes et de missiles continuent.
03:28 Donc, il est hors de question d'arrêter l'opération.
03:31 On a le droit de se défendre et c'est ce qu'on va se faire.
03:35 Il va y avoir donc un déplacement de population d'un million de personnes,
03:41 environ de centaines de milliers de personnes du nord de la bande de Gaza vers le sud.
03:47 Est-ce que vous soutenez le projet de mise en place d'un corridor humanitaire
03:50 pour évacuer des civils, on imagine, vers l'Égypte au sud ?
03:55 Alors, il y a des pourparlers avec l'Égypte à ce sujet.
03:57 La frontière égyptienne, en principe, est ouverte,
04:00 sauf que les Égyptiens ne veulent pas recevoir des milliers de réfugiés.
04:07 Donc, il faut voir ça avec les Égyptiens.
04:12 Il y a peut-être le risque aussi, que je comprends de leur part,
04:14 que parmi ces réfugiés, il y a également des Hamas
04:20 et des combattants terroristes qui s'infiltrent ou qui se camouflent parmi eux.
04:26 Donc, c'est à voir, mais voilà, ça va venir dans les heures à venir.
04:31 Le ministre des Affaires étrangères iranien est hier à Bagdad.
04:35 Il est à Beyrouth, au Liban aujourd'hui.
04:37 Il doit se rendre en Syrie dans la journée.
04:40 Qu'est-ce que vous savez du rôle de l'Iran dans l'attaque commise par le Hamas ?
04:44 Le lien de l'Iran avec le Hamas est clair.
04:47 Ils disent ouvertement, ils financent le Hamas.
04:51 Ils fournissent tous les moyens militaires,
04:55 tout le matériel nécessaire pour préparer cette attaque
04:57 qui apparemment, depuis deux ans, était en préparatif.
05:00 Donc, sans l'Iran, ça n'aurait pas pu être fait.
05:04 Sans l'Iran, cette opération n'aurait pas pu être réalisée.
05:08 Quel est le rôle du Qatar à présent ?
05:11 Le rôle du Qatar, alors, il a été, il était, quand on avait l'intention
05:16 et on pensait que le Hamas voulait s'occuper du bien de la population,
05:22 le Qatar était celui qui transférait le financement
05:27 pour les autorités civiles de la banque de Gaza.
05:32 Et ils ont une relation spéciale avec le Hamas,
05:35 donc ça peut être un interlocuteur indirect.
05:39 Raphaël Morave, chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France,
05:43 je voulais vous entendre également sur le rôle des Russes.
05:45 Moscou a un rôle actif dans ce qui s'est passé, selon l'Ukraine.
05:49 Est-ce que vous le confirmez ?
05:52 Non, je n'ai pas de confirmation ni de renseignements à ce sujet.
05:55 Je voudrais qu'on parle des otages, évidemment,
05:57 la question des otages du Hamas qui hantent les esprits.
06:01 Ils sont retenus à Gaza dans des conditions abominables.
06:05 De quelles informations disposez-vous à leur sujet ?
06:08 Premièrement, je veux dire que le Hamas a la totale responsabilité
06:11 du bien des otages et de leur sort.
06:18 Je n'ai pas de renseignements concrets sur les conditions,
06:20 mais je suis sûr que c'est loin d'être selon les conventions internationales.
06:26 Et ils sont utilisés comme boucliers humains essentiellement.
06:29 Combien y a-t-il d'otages retenus à Gaza ?
06:32 Est-ce que vous avez un chiffre précis ?
06:34 Malheureusement, non.
06:35 On parle d'un ordre de grandeur de 130 voire 150.
06:39 Mais tout le temps qu'on n'a pas terminé d'identifier tous les corps
06:43 et le sort de tous les disparus, on ne peut pas savoir exactement combien.
06:46 J'imagine que vous avez entendu le président de la République hier soir,
06:49 Emmanuel Macron, le président français,
06:51 qui a promis de tout faire pour sauver les otages français.
06:55 Est-ce que la France et Israël se parlent à ce sujet ?
06:58 Oui, bien sûr.
06:59 Le président de la République a contacté trois fois
07:03 le premier ministre Benjamin Netanyahou.
07:05 Et certes, cette question a été soulevée.
07:08 Ce que l'on comprend, c'est qu'Israël va tout faire pour sauver les otages,
07:12 mais que la priorité des priorités, c'est de sauver Israël et de détruire le Hamas.
07:18 Oui, c'est ça.
07:18 Donc ce sont deux objectifs,
07:21 l'un n'est pas en contradiction de l'autre, l'un à la place de l'autre.
07:24 C'est d'une part, éradiquer le terrorisme de la bande de Gaza.
07:28 Et en même temps, faire tout nécessaire et possible
07:31 pour sauver les otages et les ramener vivants en Israël.
07:34 La guerre, elle sera longue et difficile,
07:35 prévient Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien.
07:39 Qu'est-ce qu'il veut dire concrètement ?
07:40 Il faut s'attendre à quoi ?
07:41 Qu'est-ce que c'est qu'une guerre longue et difficile ?
07:44 C'est-à-dire que ce n'est pas un blitz.
07:46 Ça peut durer, donc on a dit...
07:48 Ce n'est pas un éclair, ce n'est pas une guerre rapide.
07:50 Voilà, c'est ça.
07:51 Parce que nous prenons toutes les précautions,
07:54 par ailleurs, de minimiser les dégâts civils.
07:58 Et donc, pour chaque objectif qu'on attaque, qu'on touche,
08:02 il faut être sûr que c'est bien un objectif militaire, légitime.
08:06 Et donc, cela prend du temps.
08:08 Il faut des renseignements.
08:11 Il faut permettre la population d'évacuer.
08:13 À chaque bâtiment qui est touché,
08:15 on avertit à l'avance la population d'évacuer les lieux.
08:20 Et cela nécessite du temps.
08:22 Ce qui fait que c'est une opération qui va prendre des jours,
08:28 voire des semaines.
08:29 Emmanuel Macron a souhaité que la réponse d'Israël soit forte.
08:34 Le droit d'Israël de se défendre et de détruire le Hamas.
08:40 Forte, mais juste.
08:41 Comment est-ce que vous traduisez cette demande française ?
08:44 C'est un peu comme j'ai évoqué.
08:45 C'est-à-dire qu'elle sera certes forte,
08:48 mais juste dans le sens de ne pas lutter contre les Gazaouis.
08:56 Et donc, faire tout le possible pour éviter des dégâts civils.
09:01 Dans Le Parisien, ce matin, on peut lire que François Hollande,
09:04 l'ancien président de la République, estime que la question pour la France
09:07 est de savoir jusqu'où soutenir la réplique israélienne.
09:10 Car cette réplique va avoir des conséquences sur la vie des otages
09:13 et celle des Gazaouis.
09:14 Ce sont des propos rapportés dans Le Parisien
09:17 de l'ancien président de la République.
09:19 Quel est votre commentaire ?
09:22 Écoute, je comprends très bien son propos.
09:24 C'est le dilemme et le dilemme des dirigeants israéliens
09:27 de faire une opération qui atteint ses objectifs militaires
09:34 et en même temps réussit à sauver le maximum d'otages.
09:37 Et il n'y a pas une formule magique pour vous dire comment ça se fait.
09:39 Mais ce sont là les deux objectifs.
09:42 Et ma question au-delà, est-ce que vous avez peur que la France,
09:46 ou peut-être pas la France, mais que l'opinion publique française vous lâche ?
09:52 J'espère pas, parce que je crois que tous comprennent l'enjeu.
09:56 Nous avons vu que depuis 16 ans, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza
10:00 comme organisation terroriste, terrorise la population israélienne.
10:06 Chaque fois, il y a eu un tour de violence.
10:10 Chaque fois, ils sont à la ripostée, mais c'est retenu en espérant
10:13 que la prochaine fois, le Hamas va tirer les leçons
10:15 et va devenir plus raisonnable, mais ce n'était jamais le cas.
10:18 Donc je m'attends que la communauté internationale et la France
10:21 continuent à soutenir Israël pour cette fois-ci changer cette donne.
10:27 La grande interview de Raphaël Morave,
10:29 chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France,
10:32 représentant d'Israël en France.
10:33 Merci d'être avec nous ce matin sur CNews et sur Europe 1.
10:37 Le député Les Républicains, Pierre-Henri Dumont,
10:39 a posté une vidéo sur les réseaux sociaux
10:42 où on voit des militants du Hamas utiliser des tuyaux d'eau
10:46 pour en faire des roquettes, des tuyaux d'eau financés par l'Union européenne.
10:51 Est-ce que vous confirmez cela ?
10:53 Oui, les images parlent d'elles-mêmes.
10:56 Malheureusement, ce qui arrive dans plusieurs cas,
11:00 c'est que l'aide financière n'est pas suffisamment bien contrôlée
11:06 pour savoir où elle va et comment elle est utilisée.
11:10 C'est évident que toute l'infrastructure militaire du Hamas,
11:16 en grande partie, a été financée par des dons internationaux.
11:20 Est-ce que cela veut dire qu'il faut stopper l'aide européenne aux Palestiniens ?
11:26 Il faut certainement contrôler beaucoup mieux
11:28 ce qui est commencé à utiliser,
11:30 avec beaucoup plus de transparence, avec beaucoup plus de vigilance.
11:35 Je voulais vous entendre également, Raphaël Morave,
11:37 sur la situation politique en France.
11:40 La France insoumise refuse de qualifier les abominations du Hamas
11:44 d'actes terroristes.
11:45 Qu'est-ce que cela traduit, selon vous ?
11:48 Je ne rentrerai pas dans un débat interpolitique.
11:51 Je crois que c'est plutôt une question de discernement moral.
11:54 Quand on voit tout ce qui s'est passé, les horreurs,
11:59 les "intenables", il n'y a pas de mots,
12:02 et ne pas appeler cela un acte de terrorisme,
12:04 je pense qu'on ne peut pas dire qu'on adhère aux valeurs républicaines,
12:08 voire aux valeurs humaines.
12:10 Est-ce que vous estimez que cela fait de LFI
12:14 une organisation à partis politiques antisémites ?
12:17 Je ne veux pas faire de jugement particulier sur des partis.
12:21 Ma position est que c'est une question de discernement moral.
12:24 Est-ce que les Juifs sont en sécurité en France ?
12:28 On entend de plus en plus de témoignages de Français,
12:32 de confessions juives qui ont peur,
12:35 parfois pour la première fois depuis samedi dernier.
12:39 Cette question est grave, et je vous la pose ce matin.
12:43 Je fais confiance aux forces de l'ordre de la République française.
12:51 Je sais qu'elles ont renforcé de manière considérable
12:55 les mesures nécessaires pour protéger la population juive,
12:58 les communautés, les institutions.
13:00 J'ai rencontré hier le président du consistoire général
13:04 qui m'a dit qu'il était aussi confiant
13:06 de ce que font les autorités françaises.
13:09 Mais il faut rester toujours vigilant.
13:13 "L'international djihadiste se met en marche",
13:17 écrit Eric Zemmour.
13:19 Le fondateur du Hamas appelle tous les musulmans du monde
13:21 à un jour de colère aujourd'hui.
13:25 Qu'est-ce que vous craignez exactement ?
13:29 Je n'ai rien à craigner particulièrement aujourd'hui
13:32 qu'à notre jour.
13:33 Nous savons très bien avec qui on a affaire.
13:35 On sait très bien que le Hamas veut éradiquer
13:39 l'existence même d'Israël,
13:41 et que tous leurs collaborateurs,
13:45 qui sont en dehors de la bande de Gaza,
13:49 c'est-à-dire tous les islamistes, voire ISIS,
13:53 c'est la même chose.
13:55 Donc on est toujours sous la vigilance.
13:57 Ce n'est pas qu'aujourd'hui, parce qu'il y a une déclaration,
13:59 qu'on doit avoir plus peur qu'à notre jour.
14:02 Je voulais vous entendre, et ce sera ma dernière question,
14:04 sur ce qu'a dit Henry Kissinger.
14:07 Je cite, ouvrez les guillemets,
14:10 "C'était une grave erreur de laisser entrer
14:14 autant de gens, de cultures, de religions
14:16 et de concepts totalement différents,
14:19 car cela crée un groupe de pression
14:21 à l'intérieur de chaque pays qui a fait la même chose."
14:24 C'est ce qu'a déclaré l'ancien chef de la diplomatie américaine
14:26 à 100 ans aujourd'hui, Henry Kissinger.
14:28 Une erreur d'avoir fait entrer en Europe
14:30 autant de gens, de cultures, de religions
14:32 et de concepts différents.
14:33 Il a affirmé qu'il était douloureux
14:35 de voir ces manifestants se réjouir à Berlin
14:38 de l'agression contre Israël.
14:40 Est-ce que l'idéologie du Hamas existe en Europe et en France ?
14:44 Je pense que bien, parce qu'on a vu des attaques,
14:47 notamment en France, du 13 novembre,
14:50 et dans différents lieux.
14:51 C'est la même idéologie.
14:52 C'est l'idéologie contre les valeurs humaines et républicaines.
14:58 Donc, bien sûr que ça existe en Europe.
15:01 Merci beaucoup.
15:02 Merci Raphaël Morave d'être venu ce matin
15:04 pour présenter Israël en France,
15:06 chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France.
15:08 C'était votre grande interview sur CNews Europe 1.
15:10 Merci beaucoup d'être venu ce matin.
15:12 Merci beaucoup.
15:13 [Musique]
15:16 [SILENCE]

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