Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:04 C'est une étude qui fait froid dans le dos.
00:00:06 91% des jeunes étudiants juifs ont été déjà victimes d'antisémitisme au cours de la scolarité.
00:00:11 Des actes de plus en plus souvent perpétrés par l'extrême gauche, selon 83% des étudiants interrogés à l'université.
00:00:18 On va en débattre ce soir avec mes invités.
00:00:21 Autre sujet de société, les mesures annoncées par le gouvernement hier pour lutter contre le harcèlement à l'école sont-elles suffisantes ?
00:00:27 Nora Fresse, la présidente de la fondation Marion la Main Tendue, nous dit ce qu'elle pense dans un instant,
00:00:33 notamment des cours d'empathie qui seront dispensés par les professeurs.
00:00:37 Enfin, la natalité en chute libre dans notre pays avec un record à la baisse du nombre de naissances depuis la 2e guerre mondiale,
00:00:43 et c'est un nouveau signe du déclin français.
00:00:47 Voilà les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:49 Mais tout de suite, il est 17h et l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:00:54 Il a parlé d'un moment historique.
00:00:58 Emmanuel Macron a proposé devant l'Assemblée de Corse qu'une nouvelle étape soit franchie avec l'entrée de la Corse dans la Constitution française,
00:01:05 ainsi qu'une autonomie de Lille, une autonomie qui se fera ni contre l'État ni sans l'État français.
00:01:10 L'un des deux hommes qui s'étaient évadés de la prison de Fleury-Mérogis mi-septembre a été arrêté hier soir à Pantin en plein trafic de drogue.
00:01:18 Il est actuellement en garde à vue pour évasion et trafic de stupéfiants, souvenez-vous le 12 septembre dernier.
00:01:23 Les deux détenus avaient profité d'une sortie en forêt de Fontainebleau pour s'évader.
00:01:28 L'un d'entre eux est donc toujours activement recherché.
00:01:31 Et puis le gouvernement du Haut-Karabakh annonce son autodissolution et celle de toutes ses institutions à partir du 1er janvier 2024.
00:01:38 Une annonce qui intervient une semaine après une offensive victorieuse de l'Azerbaïdjan au bout de 30 ans de conflit.
00:01:44 Merci beaucoup Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:48 On est en plateau avec Rachel Khan et Célise. Bonsoir Rachel, bienvenue.
00:01:51 Bonsoir Laurence. On est avec Louis de Ragnon, chef du service politique de repas. Bonsoir.
00:01:54 Bonsoir Laurence. Nous sommes avec Nora Fraisse, fondatrice de Marion la Main Tendue.
00:01:57 Merci d'être là Nora et Céline Pina, journaliste à Causeur.
00:02:01 On attend encore Éric Nolot et Jean-Sébastien Ferjou.
00:02:04 Visiblement ils ont des petits problèmes de transport en commun, donc on les excuse.
00:02:08 On va évidemment parler dans un instant du harcèlement scolaire avec vous Nora.
00:02:11 Mais d'abord j'aimerais qu'on prenne des nouvelles des recherches qui sont toujours en cours pour retrouver la jeune Lina, 15 ans.
00:02:16 C'est six jours désormais depuis sa disparition avec une inquiétude évidemment qui est à son comble pour ses proches et tout ce qui est la recherche.
00:02:24 Augustin Donadieu, vous êtes notre envoyé spécial avec Fabrice Elsner.
00:02:27 Où est-ce qu'on en est de ces recherches ? Toujours 80 gendarmes mobilisés.
00:02:31 Est-ce qu'on a des pistes, de nouvelles pistes ou pas ?
00:02:34 Officiellement aucune piste valable depuis 10h30, début des recherches, par les 80 gendarmes mobiles mobilisés.
00:02:43 Depuis à peu près une heure, les recherches ont cessé ici dans la commune de Saint-Blaise-La-Roche, là où la gare se trouve.
00:02:50 Il faut savoir que nous étions ce matin avec Fabrice, avec ces gendarmes.
00:02:53 Nous avons parcouru les champs, les sentiers forestiers, les forêts également très denses.
00:02:59 Et ces gendarmes procédaient leurs recherches de manière très militaire, minutieuse.
00:03:04 Ils avançaient en ligne, tous au même rythme. Et dès lors qu'un gendarme trouvait par terre quelque chose qui pouvait semer le doute,
00:03:13 un périmètre de 15 mètres autour était défini.
00:03:17 Et à ce moment-là, ils recherchaient centimètres par centimètres, de façon très minutieuse, le moindre indice pouvant faire avancer l'enquête.
00:03:25 Alors l'enquête justement, elle se poursuit.
00:03:27 C'est le cas des enquêteurs qui continuent d'analyser toutes les bandes vidéos des caméras de surveillance des commerçants.
00:03:32 Les caméras de surveillance également, par exemple, de la cabane de pêcheurs, juste à côté du lac à côté duquel nous nous trouvons.
00:03:38 C'est cela que vous savez hier qui a été sondé par les sept plongeurs de la compagnie fluviale de Strasbourg, qui n'ont hélas rien trouvé.
00:03:48 Il faut savoir que cette caméra sur la cabane de pêcheurs a été, elle aussi, saisie par la justice.
00:03:53 Pourquoi ? Parce que cette caméra, regardez, elle donne ici, sur la piste cyclable sur laquelle devait arriver l'INA
00:04:00 pour se rendre à la gare samedi dernier. Cette piste cyclable, la voici.
00:04:05 L'INA, selon le dernier témoin qu'on en a rencontré, c'est l'ancien maire de la commune de Plaine,
00:04:10 l'INA aurait été aperçue pour la dernière fois tout en haut de cette piste cyclable.
00:04:14 Évidemment, en dehors du champ de la caméra de la cabane de pêcheurs que l'on vient de vous montrer à l'instant.
00:04:19 Et donc justement, les enquêteurs tentent, via toutes ces caméras de surveillance, de retracer le parcours de l'INA.
00:04:25 C'est 2,9 km durant lesquels on a perdu la trace de l'adolescente de 15 ans.
00:04:31 Pour l'heure, nous n'avons pas connaissance des conclusions de cette enquête, mais tout reste possible.
00:04:37 Tous les scénarios sont encore envisagés par la procureure de la République de Saverne, elle nous l'a dit.
00:04:42 Sauf que l'hypothèse de la fugue pour la famille n'est que très peu probable.
00:04:47 Sa mère, la mère de l'INA, nous l'a dit à notre micro hier, sa fille était heureuse, épanouie, pleine de vie.
00:04:53 Elle se sentait bien à la fois au niveau familial, au niveau professionnel, qu'au niveau sentimental avec son petit copain.
00:05:00 Merci beaucoup Augustin Donadieu et Fabrice Elsner pour ces recherches éprouvantes, évidemment, pour la famille de cette jeune fille.
00:05:07 J'imagine, Nora Fraisse, que vous vous mettez à la place de cette maman et vous vous dites "Mon Dieu, c'est le cauchemar absolu".
00:05:12 Oui, j'entendais la maman, alors ça n'a rien à voir, mais ça m'avait beaucoup touchée quand elle avait dit "Je veux la revoir".
00:05:19 Je veux la retrouver.
00:05:21 Je crois qu'elle disait "Je veux la revoir".
00:05:23 Oui, la retrouver, il faut la retrouver.
00:05:25 Je pense que toute la France a envie que cet enfant soit retrouvé.
00:05:30 J'envoie des pensées à la maman et je sais à quel point c'est difficile, surtout cette attente.
00:05:35 Céline Pina, on voit que les recherches se poursuivent, évidemment, chaque centimètre carré de terrain est retourné.
00:05:41 Et puis on imagine que l'enquête se poursuit dans les proches, évidemment, de la jeune fille.
00:05:46 C'est assez affreux la situation dans laquelle doit être la famille, parce que si on retrouve quelque chose sur ce terrain, c'est quand même pas un très très bon signe.
00:05:56 Donc, ça doit être atroce ces moments où on veut à la fois savoir ce qui s'est passé, on se trouve devant le vide et on sait que peut-être la moindre nouvelle qui arriverait pourrait être encore plus destructrice que cette attente qu'il y a déjà.
00:06:09 Absolument. Rachel Kahn ?
00:06:12 Oui, forcément des pensées à la maman, évidemment, mais surtout saluer une nouvelle fois l'entourage, le village qui s'est mobilisé.
00:06:22 Et puis là, sur les images, à l'heure où les uniformes sont décriés, c'est vrai qu'on a une mobilisation de ces uniformes et il faut les saluer aussi parce qu'il faut un travail colossal.
00:06:32 Louis Dranegnel, l'enquête, il y a des pistes, on imagine que toute la téléphonie de son entourage était pluchée, que les enquêteurs essaient de discerner ce qui a bien pu se passer.
00:06:43 Oui, et je pense qu'il y a moins de mystère. J'entendais plusieurs fois la comparaison avec le petit Émile. Il y a moins de mystère qu'avec le petit Émile, puisque une adolescente de 15 ans,
00:06:55 elle sait se repérer, elle connaît un peu les itinéraires. Voilà, c'est aussi si elle a été embêtée, elle a une capacité à au moins essayer de se défendre.
00:07:05 Donc, les pistes, en tout cas, sont un peu plus étroites que celles du petit Émile. Ce qu'on sait également, c'est qu'il y a des moyens qui sont quand même très importants,
00:07:14 qui sont déployés et manifestement, en tout cas publiquement, l'enquête semble ne pas aboutir à quoi que ce soit. En réalité, aussi très souvent, les enquêteurs ne disent rien,
00:07:26 enquêtent dans la plus grande discrétion et sont en train de tirer le fil d'une pelote. En tout cas, c'est ce qu'ils essayent de faire. Espérons qu'ils avancent.
00:07:36 Évidemment, espérons que ces recherches surtout aboutissent. On va parler maintenant du harcèlement scolaire, parce que le plan a été annoncé hier par Elisabeth Borne et Gabriel Attal.
00:07:43 Prévention, détection et sanction, trois axes pour ce plan national de lutte contre le harcèlement scolaire. Il y aura dans chaque récit des cellules dédiées.
00:07:52 Il y aura la saisine du procureur en cas de signalement du harcèlement. Et puis, il y aura aussi, ce qu'a annoncé Gabriel Attal, des cours d'empathie qui seront dispensés aux élèves.
00:08:01 On écoute le ministre de l'Éducation nationale et je vous passe la parole Nora Fress.
00:08:06 L'outil essentiel que nous allons mobiliser, la Première ministre l'a indiqué, c'est le travail avec les élèves dès les petites classes.
00:08:13 Les cours d'empathie, les cours de respect de l'autre, d'apprentissage du respect de soi et des autres, les compétences psychosociales.
00:08:21 La France va donc inscrire dans le cursus scolaire des cours d'empathie sur le modèle de ce qui existe dans d'autres pays, notamment au Danemark, où je me suis rendu.
00:08:29 Ces compétences feront désormais partie officiellement des savoirs fondamentaux de l'école.
00:08:34 Et nos professeurs des écoles le savent, c'est un enjeu absolument essentiel.
00:08:37 Ils le font déjà s'agissant de la socialisation, de la découverte et de la gestion des émotions qui s'apprend dès les plus petites classes.
00:08:44 Des cours d'empathie, est-ce que c'est la solution pour vous Nora Fress ou pas ?
00:08:47 Ça fait partie des solutions pour arriver à une école apaisée, des citoyens qui seront non violents.
00:08:54 C'est quelque chose que je revendique depuis des années, donc je ne vais pas vous dire que je suis contre.
00:08:59 Le ministre a parlé des compétences psychosociales, dont l'empathie.
00:09:03 C'est le fait de voir l'autre comme son alter ego, d'agir avec bienveillance.
00:09:09 C'est vrai que dans le précédent programme, il était indiqué que les élèves devaient avoir 10 heures par an de la maternelle à la terminale sur ses compétences, d'une certaine manière.
00:09:18 Là, il l'inscrit, et je suis assez contente, dans les apprentissages fondamentaux.
00:09:24 Je disais pour la rentrée scolaire que la Principauté de Monaco, dont on ne parle pas souvent, on parle souvent du Danemark,
00:09:30 mais la Principauté de Monaco agit très fortement sur ses cours et ses compétences psychosociales.
00:09:39 Cette année, la Principauté de Monaco avait décidé d'évaluer, c'est-à-dire de voir les compétences où elles sont,
00:09:47 si elles sont acquises, et après, par qui ça va être réalisé, de quelle façon, à quel rythme...
00:09:55 Qu'est-ce qu'on dit, Nora ? Qu'est-ce qu'on dit à une classe de 33 gamins, pour leur expliquer ce que c'est l'empathie ?
00:10:00 Allez-y, moi je ne sais pas comment le faire.
00:10:04 Moi, en tant que fondatrice de l'association, j'ai créé il y a 4 ans un atelier qui s'appelle l'hémopathie,
00:10:10 qui est intégré dans le programme Phare, que j'ai mis à disposition, qui s'appelle "De la gestion des émotions à l'empathie".
00:10:16 Et en fait, c'est comment, à travers des images, à travers son ressenti, comprendre ses émotions,
00:10:21 pour pouvoir éviter la non-violence et la bienveillance.
00:10:24 Il y a beaucoup d'enfants qui ne connaissent même pas leurs émotions.
00:10:27 Ils vont nous dire, par exemple, la peur et la colère.
00:10:30 Qu'est-ce que je ressens ? De quoi j'ai besoin ?
00:10:32 Pour éviter justement qu'un enfant qui est en colère puisse l'exprimer,
00:10:36 et puisse ensuite se dire "Moi, ce dont j'ai besoin face à ma colère, c'est peut-être d'écouter de la musique, de ressentir, de parler".
00:10:42 Ça permet de verbaliser ses émotions, ça permet aussi de développer du vocabulaire.
00:10:47 Il y a une vraie paupérisation du vocabulaire.
00:10:49 C'est-à-dire qu'on a remarqué que des enfants qui avaient peu de vocabulaire avaient forcément du mal à s'exprimer.
00:10:54 En faisant très très court "Je n'arrive pas à m'exprimer, je n'arrive pas à parler, j'ai très peu de mots de vocabulaire,
00:10:59 donc je vais agir de façon violente, mais surtout de façon physique".
00:11:03 Donc c'est toutes ces compétences douces qu'on nous demande, nous, adultes, quand on cherche un emploi.
00:11:07 On va essayer de le développer, et la recherche internationale, notamment une chaire de recherche au Québec,
00:11:12 démontre que quand on a développé ces compétences douces, on a moins d'anxiété, on est meilleur aux apprentissages,
00:11:18 on a un meilleur climat scolaire, et c'est toute la vie de l'enfant, à terme d'adulte, qui est changée.
00:11:24 Donc allons vers une France apaisée.
00:11:25 Éric Nolot, on se posait la question hier de ces cours d'empathie.
00:11:28 On se disait "Mais on en est donc arrivé là, à devoir apprendre à côté du français, de l'histoire, des maths, l'empathie".
00:11:35 Évidemment, mais écoutez, on jugera ces annonces aux actes, mais au moins il y a des intentions.
00:11:40 Parce que pendant des dizaines d'années, il n'y a pas eu même d'intention, il y a eu une inaction,
00:11:45 une inaction qui a culminé avec le précédent titulaire du ministère de l'Éducation nationale, M. Papendial.
00:11:51 Enfin, il n'était pas inactif seulement dans ce domaine, il était inactif dans tous les domaines.
00:11:54 Donc au moins, il y a une prise de conscience.
00:11:57 Mais moi, ce que je remarque, c'est que ça me paraît quand même équilibré.
00:12:00 Il y a une partie pédagogique avec l'empathie et il y a une partie répressive avec tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
00:12:06 à condition que les réseaux sociaux, évidemment, collaborent.
00:12:08 Mais moi, je suis tout à fait favorable à l'interpellation des petites crapules qui pratiquent l'intimidation,
00:12:14 qui pratiquent le harcèlement dans la salle de cours.
00:12:17 Il faut envoyer des signes au fort.
00:12:18 Donc, des policiers dans la salle de cours ? Ça, vous n'avez pas choqué la semaine dernière ?
00:12:21 Mais absolument pas. Je suis pour que ça se généralise parce qu'il faut nommer les choses.
00:12:25 Ces petites crapules sont des crapules, des parangons de lâcheté et de sadisme.
00:12:31 Ils doivent avoir affaire d'abord aux flics et ensuite à la justice.
00:12:35 Donc, si on tient les deux...
00:12:36 Vous êtes très cache, là.
00:12:37 Mais moi, je dis comme il faut.
00:12:38 Je pense que ces gamins, ils ne sont pas stupides, les harceleurs.
00:12:42 Ils voient bien qu'il y a une impunité jusqu'à présent à peu près totale.
00:12:45 Là, la peur est en train de changer de camp et l'impunité est en train de disparaître.
00:12:49 Bon, alors, la pédagogie, c'est bien.
00:12:50 Il faut absolument qu'elle marche avec la répression.
00:12:52 Et la répression toute seule ne marchera pas sans empathie.
00:12:55 Après, il y a quelque chose qui est un peu inquiétant dans ce que vous avez dit.
00:12:58 C'est qu'en effet, le déchaînement du harcèlement est lié à l'effondrement du niveau scolaire.
00:13:06 Vous avez des gamins qui sont de plus en plus démunis par rapport à la langue française,
00:13:10 qui ne la maîtrisent pas, ni à l'écrit, ni à l'oral,
00:13:12 et qui n'arrivent plus à s'exprimer que par une forme de violence un peu viscérale.
00:13:16 Donc, je pense que c'est un chantier global qu'il faut ouvrir.
00:13:19 Je peux juste préciser la priorisation du vocabulaire.
00:13:22 Je n'ai pas parlé uniquement de la France.
00:13:24 On sait aujourd'hui que le fait d'avoir peu de vocabulaire, alors sans doute aussi en France,
00:13:28 mais dans tous les pays, voilà, c'est pas une exception française.
00:13:31 Essayez quoi ? Aux écrans, des téléphones, aux réseaux sociaux, aux textos ?
00:13:35 C'est l'absence de communication, aussi des interactions avec les élèves.
00:13:39 Le fait de vous voyer, vous sortez, vous voyez des élèves, ils sont cinq.
00:13:42 Il y a une image que j'avais vue qui était très parlante.
00:13:44 Il y a un ballon de foot et il y a cinq personnes autour,
00:13:46 et chacun est plongé sur son téléphone.
00:13:48 Moi, qui vais beaucoup dans les écoles avec mes collègues,
00:13:50 avant l'entrée, ils ne se parlent plus, parce que vous savez qu'au collège,
00:13:53 et tant mieux, il n'y a plus accès aux téléphones portables,
00:13:55 ils prennent un peu leur dose de télé.
00:13:57 - Avant. - Oui, c'est vrai.
00:13:59 On prend sa dose avant, il y avait une recherche là-dessus.
00:14:01 Donc, la paupérisation, sans général.
00:14:02 Mais vous avez raison, il faut remettre l'écriture, le vocabulaire,
00:14:05 et surtout aider des parents qui, eux-mêmes, ont des difficultés à communiquer,
00:14:08 ont peu de vocabulaire.
00:14:09 Il faut le faire, parent, enfant, et on y gagnera.
00:14:11 Mais l'empathie, c'est aussi...
00:14:13 Je ne sais pas si c'est un aveu d'échec, pour moi,
00:14:15 c'est aussi dire que si on est obligé de mettre des cours d'empathie,
00:14:18 c'est qu'on est devenu extrêmement violent nous-mêmes,
00:14:20 et qu'on n'arrive pas à être bienveillants,
00:14:22 même nous, en tant qu'adultes, vis-à-vis des autres.
00:14:24 Et j'espère que ces cours d'empathie, c'est pas de l'ironie, mais un petit peu,
00:14:27 que les adultes, qui enquêtent parfois les enfants,
00:14:30 s'inscrivent aussi à ces cours.
00:14:31 Voilà, les cours de rattrapage, on va les ouvrir aussi.
00:14:34 - C'est pas faux, pour tout le monde. - Il n'y a pas d'âge.
00:14:36 - Rachel Caine, vous êtes d'accord avec Nora ?
00:14:38 - Absolument, mais sur la diminution du langage, c'est vrai.
00:14:41 Et en fait, on le voit que...
00:14:43 Je crois qu'en totalité, il doit y avoir 300 mots au maximum
00:14:49 que les enfants utilisent, que les adolescents utilisent,
00:14:52 mais c'est lié aussi à l'absence de lecture,
00:14:54 de lecture d'écriture.
00:14:56 Après, moi, c'est juste sur le mot "empathie".
00:14:59 Je pense que c'est un excellent sursaut,
00:15:02 de mettre ses cours à l'école,
00:15:05 mais je pense que ça n'a pas été tout à fait traduit
00:15:08 à la sauce française, c'est-à-dire que c'est à la sauce danoise
00:15:12 ou monégasque, et qu'on a normalement à l'école,
00:15:15 cette volonté de bâtir, d'élever,
00:15:19 parce que ce sont des élèves, des citoyens éclairés,
00:15:21 et qu'on a cette devise républicaine à leur apprendre,
00:15:24 liberté, égalité, fraternité.
00:15:26 Ce sont des cours de fraternité, avec des droits
00:15:29 et des devoirs à leur inculquer.
00:15:31 - Monsieur Wodringnell ?
00:15:32 - Moi, je trouve ça très positif,
00:15:35 et j'y vois aussi une forme de restauration
00:15:38 de ce qui s'appelait les cours de morale.
00:15:40 À l'école, il y a très longtemps...
00:15:43 Parce qu'en fait, avant de connaître ses émotions,
00:15:46 il faut connaître le bien et le mal.
00:15:48 - Et pour ça que ça m'aime, ça, on ne le sait plus.
00:15:50 Nos enfants ne le savent plus.
00:15:51 - Et donc, pour exprimer une empathie positive ou négative,
00:15:55 je parle sous votre contrôle, il faut déjà savoir
00:15:57 ce qui est bien et ce qui n'est pas bien.
00:15:58 Et on voit bien que dans même des témoignages
00:16:01 d'harceleurs ou d'enfants harcelés,
00:16:02 il y a des choses complètement contre-intuitives
00:16:04 où ils réagissent de manière très bizarre
00:16:06 par rapport à ce qui serait normalement une réaction normale.
00:16:09 Donc moi, je trouve ça extrêmement positif,
00:16:12 et j'y vois aussi...
00:16:13 Et ça, pour le coup, on voit qu'on sort un peu
00:16:15 du domaine classique de l'école.
00:16:17 C'est qu'en fait, c'est une session de rattrapage
00:16:19 de ce que les parents devraient apprendre à leurs enfants.
00:16:22 C'est-à-dire que si l'école est chargée
00:16:24 de faire des cours d'empathie,
00:16:25 normalement, ça, c'est quelque chose qui est éveillé
00:16:28 et qu'on apprend dans la sphère privée, à la maison.
00:16:31 Mais l'empathie, c'est la capacité de se mettre
00:16:33 à la place de l'autre.
00:16:34 Donc c'est ni négatif ni positif.
00:16:36 C'est juste...
00:16:37 Je me projette dans...
00:16:38 Je vois que tu vas bien, je vois que tu vas mal.
00:16:40 Ça s'appelle la civilisation.
00:16:41 Si je dis quelque chose, je te fais mal...
00:16:43 Mais si vous ne connaissez pas le bien et le mal,
00:16:46 vous ne pouvez pas...
00:16:47 Vous voyez bien la réaction que vous suivez provoquée.
00:16:49 Vous faites mal, vous savez très bien...
00:16:51 Je ne suis pas convaincu par ce que vous dites.
00:16:53 Peut-être que Gabriel Attah, justement,
00:16:56 prend la part qui peut revenir à l'État,
00:16:58 mais que ça dépasse, évidemment,
00:16:59 ce que l'État peut faire à lui seul.
00:17:01 Il y a aussi le rôle des parents, des parents en tant qu'éducateurs,
00:17:03 et peut-être notre rôle en tant que société toute entière.
00:17:05 Moi, ce qui me frappe, regardez,
00:17:06 je ne sais pas si vous avez remarqué les affiches,
00:17:08 ni si vous avez regardé la série
00:17:10 dont les affiches font la promotion,
00:17:12 "Sex Education" sur Netflix.
00:17:13 Vous savez, c'est la série star sur Netflix.
00:17:15 - On regarde plutôt MyKanal.
00:17:16 - C'est une série...
00:17:17 - C'est pas bon, je ne sais pas pourquoi,
00:17:18 on ne regarde que MyKanal.
00:17:19 Allez-y, Jean-Sébastien, faites la promotion d'une série
00:17:21 parce qu'il y a eu beaucoup d'articles partout.
00:17:24 - Il y a beaucoup de choses sur MyKanal.
00:17:25 - Non, mais je vous en parle, Laurence,
00:17:26 parce que c'est un phénomène de société.
00:17:27 Donc, ça décrit un environnement scolaire ou périscolaire, bref,
00:17:30 avec tout et...
00:17:31 C'est une société extrêmement diverse,
00:17:33 ouverte à la diversité, qu'elle soit culturelle,
00:17:35 qu'elle soit sexuelle,
00:17:36 avec beaucoup de fluidité, d'inclusivité, etc.
00:17:38 Et moi, ce qui me frappe, c'est le décalage, justement,
00:17:40 entre les représentations que nous avons sur nous-mêmes
00:17:42 et la réalité de la société dans laquelle nous vivons.
00:17:45 Et probablement, quand même,
00:17:46 c'est un peu lié à la fameuse déconstruction
00:17:48 quand, depuis 50 ans, justement,
00:17:50 on a décidé qu'il n'y avait pas besoin de cadres
00:17:52 et que chaque individu se suffisait à lui-même
00:17:54 pour définir le bien, le mal,
00:17:56 était capable de se repérer dans la vie.
00:17:58 C'est-à-dire que la violence...
00:17:59 Enfin, pardon, la liberté absolue
00:18:01 est une forme de violence imposée aux individus.
00:18:03 Et je pense que notre société pâtit aussi de ça
00:18:06 parce qu'il y a des gens qui sont capables,
00:18:07 tout seuls, d'avoir un sens du bien et du mal,
00:18:09 et chacun doit en avoir un instinct.
00:18:10 - Et se réguler.
00:18:11 - Mais parfois, trop de liberté et vertigineux.
00:18:13 Et notamment quand vous n'êtes pas encore un adulte.
00:18:16 - Vous prenez quoi ? Le retour de quoi ?
00:18:17 - Non mais parce que vous voyez bien...
00:18:19 - L'autoritarisme ?
00:18:20 - Mais pas de l'autoritarisme.
00:18:22 Vous voyez bien que la réalité, elle est pas...
00:18:24 - Non mais, Laurence...
00:18:25 - Non mais j'aime bien...
00:18:26 - Je suis sûr que vous allez plus finir que ça.
00:18:28 - Non mais ce que je veux vous dire,
00:18:29 par là, juste pour finir, pardon, Eric,
00:18:31 c'est que quand on est totalement libre,
00:18:34 on est responsable de son propre destin.
00:18:36 Par exemple, si vous êtes victime d'un mariage forcé,
00:18:38 vous pouvez vous dire, c'est la société,
00:18:39 mon malheur, c'est pas moi.
00:18:40 Quand vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
00:18:42 vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même.
00:18:43 Et c'est ça qui se passe dans les sociétés occidentales.
00:18:45 - L'individualisme forcené...
00:18:47 - Attends, vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
00:18:48 vous n'avez pas parlé de la parole.
00:18:49 - Et bien, vous ne parlez pas de la parole.
00:18:50 - Pouvoir faire tout ce qu'on veut,
00:18:51 c'est se retrouver forcément assez rapidement
00:18:53 en situation d'échec.
00:18:54 Donc ça, c'est la première chose.
00:18:56 Et l'échec rend brutal et méchant,
00:18:58 parce que vous avez envie de le faire payer aux autres.
00:19:00 Et ensuite, je crois que derrière le mot d'empathie,
00:19:03 c'est tout un travail d'humanisation.
00:19:06 On a aujourd'hui de plus en plus de jeunes
00:19:08 qui sont dans des univers virtuels,
00:19:10 dans lesquels, finalement, tuer, voler,
00:19:13 ça fait partie du jeu.
00:19:14 Et ils ont parfois du mal à re-rentrer dans la vie réelle.
00:19:17 - Violer, je crois que tuer, voler, violer, malheureusement.
00:19:19 - Et ce qui est intéressant, d'ailleurs,
00:19:21 c'est que dans ces cours d'empathie,
00:19:22 il y a des moments de contact humain.
00:19:24 C'est comme si tout d'un coup, toucher l'autre,
00:19:27 on était tellement dans la virtualité
00:19:29 que toucher l'autre ne pouvait être que violent.
00:19:31 Et là, on leur apprend des contacts
00:19:33 qui se font dans la douceur.
00:19:34 Et retrouver, en fait, la communication,
00:19:37 pas seulement verbale,
00:19:38 mais celle aussi du corps et des sens,
00:19:40 sans que ce soit une agression,
00:19:42 sans que ce soit une attirance,
00:19:44 c'est aussi quelque chose, à mon avis, d'intéressant.
00:19:46 - Eric, et puis je me réfère...
00:19:47 - Je reviens juste sur votre mot d'autoritarisme,
00:19:49 parce que ce qui se passe en ce moment,
00:19:50 ce qui est assez vertigineux...
00:19:51 - Si on dit trop de liberté,
00:19:52 ça veut dire qu'il faut moins de liberté.
00:19:53 - Je comprends, mais on est en train de remettre en cause
00:19:55 les totems et les tabous du progressisme.
00:19:57 Il y a encore quelques semaines,
00:19:58 quand vous entendiez parler en Chine
00:20:00 qu'on coupait Internet aux gamins,
00:20:02 vous disiez, ça ne peut pas être pour la France,
00:20:03 c'est une dictature.
00:20:04 Qu'est-ce qu'ils proposent, là ?
00:20:05 - Ils proposent, en fait, de couper aux gamins délinquants.
00:20:08 Et bientôt, vous verrez qu'on proposera de le couper...
00:20:10 - 18h, 8h, c'est ça ?
00:20:11 - Oui, on proposera de le couper à tous,
00:20:14 parce que, comme par hasard,
00:20:15 les résultats scolaires des petits Chinois
00:20:17 sont indexés sur la baisse de fréquentation d'Internet
00:20:21 et des réseaux sociaux, comme d'habitude.
00:20:22 Et les gens de la Silicon Valley mettent leurs gamins
00:20:25 dans des écoles où il y a tableau noir,
00:20:28 créé à l'ancienne,
00:20:29 le monde que certains d'entre nous,
00:20:30 pas vous, évidemment,
00:20:31 mais certains d'entre nous,
00:20:32 autour de cette table, ont connu.
00:20:33 Donc l'autoritarisme est en train d'être redéfini.
00:20:36 Et vous allez voir que ça va être révolutionnaire.
00:20:38 - Nora Fress ?
00:20:39 - Je veux juste rebondir.
00:20:40 Moi, les cours de morale, j'y crois pas trop.
00:20:42 Moi, je dis pas si c'est bien ou si c'est mal,
00:20:44 je dis pourquoi c'est grave.
00:20:45 Parce que peut-être que moi, je trouve que ça, c'est mal,
00:20:48 et que pour vous, c'est bien.
00:20:49 Donc moi, je pars pas...
00:20:50 On a des degrés d'acceptation de la douleur, de la violence.
00:20:53 Donc quand on va...
00:20:54 Non, je finis juste...
00:20:55 - Oui, oui, bien sûr.
00:20:56 - Non, mais...
00:20:57 - Non, mais ça peut être objectif, le bien et le mal.
00:20:58 - Non, parce que moi...
00:20:59 - C'est pas des choses basiques.
00:21:00 - Bah oui, mais déjà, il faut les décrire.
00:21:02 C'est quoi le bien, c'est quoi le mal ?
00:21:03 Et des fois, les enfants ne le savent même pas.
00:21:04 - On est d'accord, là.
00:21:05 - Non, on n'est pas tout à fait d'accord.
00:21:06 - Allez-y, Nora, terminez.
00:21:07 - On va y arriver, mais c'est un peu trop court.
00:21:09 Voilà.
00:21:10 Donc moi, j'interviens auprès des enfants,
00:21:12 tout ce qu'on leur dit.
00:21:13 Pourquoi c'est grave ?
00:21:14 Parce qu'en fait, en effet, l'empathie, c'est...
00:21:16 C'est, d'une certaine manière, l'altérité.
00:21:18 Vous disiez liberté, égalité, fraternité.
00:21:20 Moi, je dirais aussi l'altérité.
00:21:21 On a oublié que l'autre, c'est nous, et nous, c'est l'autre.
00:21:23 Donc c'est moi, je lui dis, ce que tu fais pour l'autre,
00:21:25 peut-être que toi, tu penses que ça lui fait pas mal,
00:21:27 mais c'est grave pour toi et c'est grave pour lui.
00:21:29 C'est peut-être un petit peu touchy, ce que je vous raconte,
00:21:31 mais le côté moral, moi, j'ai du mal.
00:21:33 Parce que je vais dans des établissements
00:21:35 ou taper quelqu'un, c'est pas mal.
00:21:37 Mais par contre, moi, je leur dis, c'est grave.
00:21:39 Parce que cette violence,
00:21:40 elle est banalisée dans leur environnement,
00:21:42 dans les rues, etc.
00:21:43 Donc on est obligés de leur redire c'est quoi la violence.
00:21:45 - Parce que pour eux, la normalité, c'est la violence et l'écho.
00:21:48 C'est ce que vous nous dites.
00:21:49 - Mais parce que quand vous vivez dans un monde, par exemple,
00:21:51 violent, de guerre, etc., la paix n'existe pas.
00:21:53 Donc c'est aussi ramener de la paix,
00:21:55 avoir un moment de non-violence,
00:21:57 et donc encore, verbalisation des émotions.
00:21:59 Mais moi, j'ai vraiment envie que les enfants lisent plus
00:22:02 et parlent plus et développent leur vocabulaire.
00:22:04 - C'est plus grave qu'on pensait.
00:22:05 Alors vous êtes en train de nous dire qu'il y a des gens,
00:22:07 enfin des gamins, qui savent pas que frapper autrui, c'est mal.
00:22:10 - Mais... - Bien sûr.
00:22:11 - Vous avez déjà expliqué que c'est grave, on est tous d'accord.
00:22:13 Mais eux ne savent pas que c'est mal.
00:22:15 - Vous allez à l'énorme... - C'est un jeu.
00:22:17 - Non, non, ils ont été loués comme ça.
00:22:19 - Non, non, les interactions, elles sont violentes.
00:22:22 Vous allez aller voir d'autres, les insultes,
00:22:24 c'est une banalisation, on s'insulte tous.
00:22:26 Et quand on lui dit "mais tu l'as traité de ça",
00:22:28 il dit "c'est pour rigoler".
00:22:29 Et quand vous revenez donc au mot, à la définition,
00:22:32 et que vous dites "voilà ce qui se cache derrière",
00:22:34 là ils comprennent.
00:22:35 Alors c'est long, c'est compliqué,
00:22:37 mais ça change vraiment les attitudes des enfants.
00:22:39 - C'est pas le mal, Pati. - Il n'y a pas que les mots.
00:22:41 - Vous voulez avoir raison, alors vous avez raison.
00:22:43 - Mais c'est pas pour moi.
00:22:44 - En tout cas, je ne sais pas ce que je leur apprends,
00:22:46 mais j'essaie de transmettre des valeurs et de leur changer la vie.
00:22:49 - Et bien sûr, leur apprendre des positifs.
00:22:51 - Rachel, un dernier mot.
00:22:52 - Si ce soir, vous voulez être heureux, alors...
00:22:54 - Non mais je suis heureux, on se voit très bien.
00:22:56 - En tout cas, voilà.
00:22:57 - Je trouve qu'il faut saluer cette mesure aussi,
00:22:59 parce que là, on n'attend pas le collège ou le lycée.
00:23:01 C'est-à-dire qu'on va faire ses cours de fraternité.
00:23:03 Je maintiens ce mot, de fraternité,
00:23:05 il y a altérité et il y a empathie,
00:23:07 mais revenons à notre devise républicaine,
00:23:09 inexploitée, qu'ils ne connaissent pas.
00:23:11 Et si on veut créer ces citoyens éclairés,
00:23:13 il y a donc, dans la petite enfance,
00:23:15 en même temps qu'on apprend à lire et à écrire,
00:23:17 on fait ces petits ateliers, etc.,
00:23:19 et surtout, on se rend compte qu'il y a les mots,
00:23:21 mais aussi il y a la manière de dire les mots.
00:23:23 Souvent, quand on entend des jeunes, collégiens, lycéens,
00:23:26 on n'arrive pas à décrypter dans l'intonation
00:23:29 s'ils sont en train d'être violents ou pas.
00:23:32 Et ça, je trouve ça encore plus grave.
00:23:34 - Il faut développer l'oralité.
00:23:36 - L'oralité et la relation, comme le disait Céline.
00:23:38 - On parle de l'éloquence, on parle de tout ça,
00:23:40 mais il y a beaucoup d'enfants qui ne verbalisent pas du tout,
00:23:42 qui ne disent rien, qui ne savent pas prendre la parole en public.
00:23:44 Alors, on arrive au bac et là, c'est plus compliqué.
00:23:46 Mais développer l'oralité, ça, c'est vraiment un principe.
00:23:48 Parce qu'il faut lire, écrire...
00:23:50 - Ça aussi, c'est le rôle des profs.
00:23:52 - Mais des parents aussi. Pardon, je suis parent.
00:23:54 Alors, moi, je ne fais pas toujours l'éducation nationale.
00:23:56 Après, moi, je suis très bavarde,
00:23:58 donc ça va, ils ont l'habitude.
00:24:00 - Non, mais de toute façon, là...
00:24:02 - C'est eux qui me disent de me taire.
00:24:04 Donc c'est très mal, ils me font une leçon de morale.
00:24:06 Enfin, monsieur.
00:24:08 - Un dernier mot, Céline, Rémi.
00:24:10 - Dans un environnement qui peut être violent,
00:24:12 la violence peut être une réponse qui semble juste.
00:24:14 Donc la question aussi, avant la condamnation,
00:24:16 c'est d'écouter l'histoire que l'enfant a racontée
00:24:18 pour justement lui montrer à quel moment ça brille,
00:24:20 à quel moment ça ne se passe pas.
00:24:22 Parce qu'un enfant dont vous condamnez la violence,
00:24:24 qui s'estime victime d'une injustice
00:24:26 et qui pense avoir simplement un problème,
00:24:28 il va se dire que c'est une erreur.
00:24:30 - Oui, oui.
00:24:32 - Et qui pense avoir simplement réagi,
00:24:34 il peut aussi mal réagir.
00:24:36 - Et s'enfermer dans la violence.
00:24:38 - Voilà.
00:24:40 - Merci beaucoup, Nora.
00:24:42 - Merci à vous.
00:24:44 - La fondatrice de Marion l'a main tendue.
00:24:46 - J'ai tendu.
00:24:48 - Vous avez été très claire.
00:24:50 - Merci beaucoup.
00:24:52 - Un petit pause, on se retrouve dans un instant
00:24:54 dans "Punchline", sur CNews.
00:24:56 - Absolument.
00:24:58 - La stupeur en Espagne.
00:25:00 Un élève de 14 ans a poignardé ce matin
00:25:02 deux élèves et trois professeurs
00:25:04 dans un collège du sud du pays.
00:25:06 L'adolescent armé de deux couteaux a porté plusieurs coups
00:25:08 aux victimes peu de temps après le début des cours.
00:25:10 Quatre des cinq blessés ont été transportés
00:25:12 à l'hôpital et l'élève auteur des coups de couteau
00:25:14 a lui été immédiatement interpellé.
00:25:16 L'enseigne Minelli, placée en redressement judiciaire
00:25:18 par le tribunal de commerce de Marseille.
00:25:20 Une décision pour préparer la session
00:25:22 à un nouvel actionnaire
00:25:24 afin de garantir une poursuite d'activités
00:25:26 la plus efficace possible.
00:25:28 L'enseigne spécialisée dans la chaussure
00:25:30 emploie 500 salariés et compte 120 boutiques en France.
00:25:32 Et puis nous avons appris aujourd'hui
00:25:34 le décès de l'acteur Michael Gambon
00:25:36 notamment connu pour avoir incarné au cinéma
00:25:38 le personnage de Dumbledore dans "Harry Potter".
00:25:40 En 50 ans de carrière,
00:25:42 il a remporté cinq BAFTA
00:25:44 et incarné le directeur de l'école des sorciers
00:25:46 dans six épisodes de la saga "Harry Potter".
00:25:48 Michael Gambon est décédé à l'âge de 82 ans.
00:25:50 - Merci beaucoup Simon Guillain
00:25:54 pour le rappel des titres de l'actualité.
00:25:56 Eric Revelle est là.
00:25:58 Eric Revelle bien sûr, Eric Nolot.
00:26:00 - Je suis très flatté.
00:26:02 - Non mais voilà, mon cher Eric Nolot,
00:26:04 Rachel Kahn, Louis de Ragnel,
00:26:06 Jean-Sébastien Ferdjou, Céline Pina.
00:26:08 On va parler de l'antisémitisme
00:26:10 avec cette étude qui fait froid dans le dos.
00:26:12 91% des jeunes étudiants juifs ont été victimes
00:26:14 d'un acte d'antisémitisme au cours de leur scolarité.
00:26:16 Ça va de la plaisanterie antisémite jusqu'à l'agression.
00:26:18 On va faire le point avec le sujet de Mathilde Gouvillers-Fleurnoy
00:26:20 et Karine Boutelou et on en débat ensuite.
00:26:22 Les universités, pointée du doigt.
00:26:24 Selon l'enquête IFOP commandée par l'Union des étudiants juifs de France,
00:26:26 91% des étudiants juifs disent avoir été victimes
00:26:28 d'un acte antisémite allant de la blague douteuse
00:26:30 à l'agression au cours de leurs études.
00:26:32 Un chiffre alarmant qui démontre une certaine banalisation de ces faits.
00:26:34 Dans le détail, 89% d'entre eux ont déjà subi une remarque stéréotypée
00:26:36 et 7% ont subi une agression physique.
00:26:38 L'antisémitisme, 77% des étudiants juifs
00:26:40 ont été victimes d'un acte antisémite
00:26:42 et 7% ont subi une agression physique.
00:26:44 L'antisémitisme, 77% des étudiants juifs
00:26:46 affirment qu'il est répandu, loin devant les autres discriminations
00:26:48 comme le racisme, le sexisme et l'homophobie.
00:26:50 L'enquête démontre également que l'antisionisme
00:26:52 est grandissant dans les universités françaises.
00:26:54 91% des étudiants juifs constatent une haine d'Israël.
00:26:56 Le sujet c'est la réduction de l'identité juive
00:26:58 à la question d'Israël.
00:27:00 C'est qu'aujourd'hui, la réalité dans les universités,
00:27:02 c'est que quand on se présente comme un étudiant,
00:27:04 quand on se présente comme un étudiant,
00:27:06 on est un étudiant.
00:27:08 C'est un étudiant qui est un étudiant.
00:27:10 C'est un étudiant qui est un étudiant.
00:27:12 C'est qu'aujourd'hui, la réalité dans les universités,
00:27:14 c'est que quand on se présente comme juif,
00:27:16 de façon quasi systématique,
00:27:18 qu'est-ce que tu penses du conflit israélo-palestinien ?
00:27:20 Pas plus ni moins de choses que toi.
00:27:22 Comment expliquer cette montée haineuse
00:27:24 envers les étudiants juifs ?
00:27:26 Si historiquement, l'extrême droite était plus à craindre,
00:27:28 aujourd'hui, c'est l'extrême gauche qui est redoutée.
00:27:30 Selon le sondage,
00:27:32 pour 83% des étudiants juifs,
00:27:34 ces actes de violence proviennent de l'extrême gauche.
00:27:36 Le président de l'UEJF
00:27:38 dénonce ces chiffres.
00:27:40 L'antisémitisme à l'université,
00:27:42 il ne date pas de la création de la France insoumise malheureusement.
00:27:44 En revanche, le sondage dit quelque chose,
00:27:46 et ça c'est la réalité,
00:27:48 qui est que chez certains acteurs politiques,
00:27:50 en particulier à la France insoumise,
00:27:52 il y a une permissivité d'une certaine parole.
00:27:54 En 2019,
00:27:56 une même enquête apportait des résultats similaires,
00:27:58 prouvant une constante inquiétante.
00:28:00 Voilà pour ces chiffres,
00:28:02 encore une fois glaçant.
00:28:04 Eric Nolot, ce qui vraiment est à étudier,
00:28:06 c'est que 91%
00:28:08 ont subi de l'antisémitisme,
00:28:10 et le fait qu'il y ait 83%
00:28:12 qui disent que ces actes proviennent de l'extrême gauche.
00:28:14 C'est ça la grande nouveauté,
00:28:16 si j'ose dire,
00:28:18 de ces dernières années,
00:28:20 c'est la mutation de l'antisémitisme.
00:28:22 On a connu l'antisémitisme chrétien,
00:28:24 traditionnel, le peuple déicide, etc.
00:28:26 Il y a eu l'antisémitisme très vivace en France
00:28:28 de l'extrême droite, et maintenant il est passé
00:28:30 à l'extrême gauche, et ça ne m'étonne pas
00:28:32 qu'il y ait un pourcentage aussi élevé,
00:28:34 parce que c'est très décontracté à l'extrême gauche.
00:28:36 - Vous êtes libéré sur ce plan-là ?
00:28:38 Malheureusement, dans le mauvais sens.
00:28:40 - Oui, tout à fait. C'est-à-dire que les Juifs sont associés
00:28:42 à Israël, et la détestation d'Israël
00:28:44 ne s'arrête pas seulement au pays,
00:28:46 mais toute personne juive française
00:28:49 est associée à l'État d'Israël.
00:28:52 Donc malheureusement...
00:28:54 - Il n'y a pas plus de raison de détester l'État d'Israël en soi,
00:28:56 d'ailleurs. On peut critiquer l'État d'Israël.
00:28:58 - Non, mais c'est la confusion de deux choses très...
00:29:00 - Oui, je suis d'accord avec vous.
00:29:02 - Parce qu'on peut être opposé à la politique d'Israël
00:29:04 et à la politique antisémite, mais je vois que la distinction
00:29:06 est très, très rarement faite.
00:29:08 Mais ça, moi, j'ai même entendu sur un plateau,
00:29:10 Raquel Garrido, dans une émission de Cyril Hanouna,
00:29:12 sortir une considération antisémite très, très tranquille
00:29:14 en disant "Vous dites ça, mais si vous le disiez à propos...
00:29:16 Vous n'oseriez pas le dire à propos des musulmans."
00:29:18 Enfin, voilà, ou le contraire.
00:29:20 Il y a quelque chose qui est très décontracté
00:29:22 à l'extrême gauche et qu'il faut combattre
00:29:24 avec autant de fermeté que nous avons combattu
00:29:26 l'antisémitisme d'extrême droite.
00:29:28 Or, ce n'est pas le cas. Il y a une grande complaisance
00:29:30 envers l'antisémitisme d'extrême gauche.
00:29:32 C'est une réalité qui est implacable.
00:29:34 Oui, c'est implacable.
00:29:36 Déjà, il faut saluer l'existence de ce sondage
00:29:38 parce qu'à l'extrême gauche,
00:29:40 dans les idéologies extrêmes par ailleurs,
00:29:42 c'est une bataille contre le réel.
00:29:44 Donc là, au moins, on a des chiffres,
00:29:46 on a une enquête,
00:29:48 et ces chiffres qui sont assez consternants.
00:29:50 Ensuite, j'ai pu le constater dans ma vie,
00:29:52 et c'était aussi les origines de mon livre "Racé",
00:29:54 notamment dans ces luttes
00:29:56 qu'on considère intersectionnelles,
00:29:58 qui sont une bonne chose,
00:30:00 à la base. Vous êtes femme, vous êtes noire,
00:30:02 vous êtes juive.
00:30:04 Alors là, il va falloir faire un choix.
00:30:06 Un choix entre noire et juive.
00:30:08 Ce qui est extrêmement violent,
00:30:10 c'est déshumaniser les personnes,
00:30:12 les couper en deux, les séparer en deux,
00:30:14 pour finalement qu'elles rentrent dans une case
00:30:16 et vous assigner tout ça
00:30:18 parce que vous avez "juive"
00:30:20 qui est censée représenter la domination
00:30:22 et j'en passe, et des meilleurs
00:30:24 vont se reporter à Mein Kampf.
00:30:26 Ensuite, je crois qu'à l'extrême gauche,
00:30:28 effectivement, il y a une forme d'immunité
00:30:30 puisque c'est le camp du bien.
00:30:32 Une immunité qui est sur deux piliers,
00:30:34 en réalité.
00:30:36 La victimocratie.
00:30:38 Ce sont des victimes,
00:30:40 donc elles sont non coupables.
00:30:42 Ce sont notamment
00:30:44 les musulmans non coupables,
00:30:46 les noirs non coupables,
00:30:48 les femmes non coupables,
00:30:50 et cette victimocratie se conjugue
00:30:52 avec autre chose,
00:30:54 le monopole de la souffrance.
00:30:56 Et là,
00:30:58 on a une concurrence victimaire
00:31:00 qui s'installe, et donc,
00:31:02 comme ils ne supportent pas l'histoire juive,
00:31:04 l'histoire finalement
00:31:06 qui a quand même
00:31:08 été assez violente
00:31:10 dans tout le courant
00:31:12 du XXe siècle,
00:31:14 elle a une volonté de vous disqualifier.
00:31:16 Donc de vous faire passer
00:31:18 les juifs, Israël,
00:31:20 l'antisionisme,
00:31:22 c'est l'apartheid, vous êtes d'extrême droite,
00:31:24 et cette disqualification
00:31:26 et cette déshumanisation,
00:31:28 c'est ce qui ressort
00:31:30 très vivement de l'extrême gauche,
00:31:32 mais je voudrais rajouter un point,
00:31:34 ce qu'ils n'ont pas compris,
00:31:36 c'est que l'extrême droite et l'extrême gauche,
00:31:38 l'antisémitisme
00:31:40 d'extrême droite et l'antisémitisme
00:31:42 d'extrême gauche ne se divisent pas,
00:31:44 ils se conjuguent, ils s'additionnent.
00:31:46 - Louis Dragnel ?
00:31:48 - Je suis assez d'accord avec ce que dit Rachel Kahn,
00:31:50 et je trouve que ce qui vous est arrivé
00:31:52 ces dernières semaines est la plus belle
00:31:54 ou la plus triste illustration
00:31:56 de cet antisémitisme
00:31:58 dont on parle dans l'étude.
00:32:00 Ce qui vous est arrivé avec Médine,
00:32:02 qui a eu des propos
00:32:04 clairement antisémites à votre égard,
00:32:06 et ça ne l'a absolument pas empêché
00:32:08 de s'exprimer devant tous les groupes politiques,
00:32:10 quasiment de la nuppesse.
00:32:12 Il est invité de la France Insoumise, des écologistes.
00:32:14 - De l'humanité.
00:32:16 - Ça a créé quelques petits débats internes,
00:32:18 mais globalement il n'y a pas eu plus de condamnations que ça.
00:32:20 Donc il a fallu qu'on vous invite pour qu'on puisse enfin expliquer le sujet.
00:32:22 - Non, on est d'accord.
00:32:24 - Il y a aussi quelque chose de médiatique, il y a un vrai problème.
00:32:26 C'était des propos qui,
00:32:28 s'ils avaient été prononcés il y a 10-15 ans,
00:32:30 pour le coup ça a fait l'objet
00:32:32 d'une immense condamnation,
00:32:34 d'une unanimité de condamnations.
00:32:36 - Donc il y a une banalisation de l'antisémitisme.
00:32:38 - Mais complètement. Et en fait maintenant c'est quasiment
00:32:40 une opinion parmi tant d'autres.
00:32:42 On a le droit de ne pas aimer le chocolat et d'être antisémite.
00:32:44 Et moi c'est ça qui me gêne profondément.
00:32:46 Mais après il y a des raisons profondes à ça.
00:32:48 Premièrement je pense qu'effectivement
00:32:50 il y a une bascule.
00:32:52 C'est-à-dire que la gauche qui autrefois
00:32:54 se retrouvait dans toutes les associations
00:32:56 qui militaient contre l'antisémitisme
00:32:58 ont épousé une thèse complètement opposée.
00:33:00 Et puis il y a une progression aussi
00:33:02 de l'islam dans la société.
00:33:04 Un islam clairement antisémite
00:33:06 contre les juifs et qui traite les juifs
00:33:08 de mécréants systématiquement.
00:33:10 Et qui considère, c'est un peu ce que vous disiez,
00:33:12 que les amis d'Israël,
00:33:14 les juifs de manière critique,
00:33:16 les musulmans d'Israël,
00:33:18 les juifs de manière globale sont responsables
00:33:20 de la persécution des musulmans dans le monde.
00:33:22 Et ça c'est un discours qui prospère.
00:33:24 Il y a beaucoup de gens qui y croient.
00:33:26 C'est ça que je trouve terrifiant.
00:33:28 Et enfin dernière chose,
00:33:30 ce qui est très important,
00:33:32 c'est que moi c'est la première fois que je vois
00:33:34 quelque chose d'un peu documenté.
00:33:36 Alors ça reste une étude, ça reste un sondage.
00:33:38 Ce qui serait intéressant c'est d'avoir
00:33:40 une confirmation, d'aller un peu plus dans le détail
00:33:42 avec ce qu'on appelle une étude qualitative
00:33:44 de cette progression.
00:33:46 Mais je trouve que c'est vraiment un signal d'alarme
00:33:48 extrêmement inquiétant.
00:33:50 - On a un certain nombre de documentations.
00:33:52 Rappelez-vous ce qu'on appelait
00:33:54 l'alia française.
00:33:56 L'alia française c'est les gens qui partent
00:33:58 notamment de Seine-Saint-Denis,
00:34:00 du Val d'Oise,
00:34:02 des villes extrêmement populaires,
00:34:04 pour aller dans le 92,
00:34:06 dans le 78, et elles fuient quoi ?
00:34:08 Elles fuient la persécution
00:34:10 très souvent de leurs voisins musulmans.
00:34:12 Et ça a été le cas à Sarcelles,
00:34:14 par exemple, où la petite Jérusalem
00:34:16 s'est vraiment énormément rabougrie.
00:34:18 Ça c'est le premier point.
00:34:20 Deuxième point, rappelez-vous, quand on fait régulièrement
00:34:22 le bilan des actes anti-religieux.
00:34:24 Les juifs, en France,
00:34:26 c'est 1% de la population.
00:34:28 Quand vous prenez les actes anti-religieux,
00:34:30 il y en a à peu près 1000 qui sont qualifiés
00:34:32 d'actes anti-chrétiens.
00:34:34 500, grosso modo, et ça c'est à peu près tous les ans,
00:34:36 qui sont qualifiés d'actes anti-juifs.
00:34:38 Il y a à peu près 150 d'actes anti-musulmans.
00:34:40 Sauf que les juifs représentent 1% de la population.
00:34:42 Et ils représentent quasiment
00:34:44 une masse extrêmement importante
00:34:46 des attaques.
00:34:48 Donc, en fait,
00:34:50 on connaît parfaitement cette histoire
00:34:52 et tout le monde ferme les yeux dessus
00:34:54 parce que c'est gênant.
00:34:56 Pourquoi c'est gênant ?
00:34:58 Parce que c'est aussi pour les mêmes raisons que l'extrême gauche
00:35:00 et extrêmement antisémite,
00:35:02 c'est qu'il y a du clientélisme en dessous.
00:35:04 L'extrême gauche, qu'est-ce qu'elle fait ?
00:35:06 Elle compte sur la mobilisation des cartels,
00:35:08 qui ne s'adresse quasiment plus qu'aux quartiers.
00:35:10 Et les quartiers sont extrêmement antisémites
00:35:12 parce qu'ils baignent dans une culture,
00:35:14 ils sont enfermés.
00:35:16 Un ghetto ne vous permet pas de vous ouvrir à l'altérité.
00:35:18 C'est comme ça.
00:35:20 Donc, ils sont dans cette situation-là.
00:35:22 Et derrière, vous avez l'extrême gauche
00:35:24 qui, du coup, justifie
00:35:26 et légitime ce type d'attitude.
00:35:28 Et en face, comme la droite
00:35:30 voudrait récupérer certains quartiers
00:35:32 et pense que le clientélisme est aussi une bonne méthode,
00:35:34 parfois, ils ne sont pas très clairs non plus.
00:35:36 - Alors, je voudrais juste qu'on écoute Alexis Corbière
00:35:38 qui a répondu ce matin à Sonia Marbouk
00:35:40 à propos de cette étude qui dit
00:35:42 que l'antisémitisme est absolument insupportable.
00:35:44 On va écouter la totalité
00:35:46 de la réponse d'Alexis Corbière.
00:35:48 - L'antisémitisme est absolument insupportable.
00:35:50 S'il y a de l'antisémitisme
00:35:52 qui frappe encore plus à l'université,
00:35:54 ce que je suis prêt à croire, il faut lutter contre.
00:35:56 S'il y a des propos antisémites
00:35:58 qui sont tenus par qui que ce soit, la France insoumise,
00:36:00 la personne va être immédiatement exclue.
00:36:02 D'accord. Maintenant, il ne faut pas non plus
00:36:04 faire la base de propos vagues.
00:36:06 Il y a un espèce de rayon paralysant.
00:36:08 Oui, parce que là, je ne sais pas très bien.
00:36:10 Je vous dis que je ne connais pas de propos antisémites
00:36:12 qui aient été portés à la France insoumise.
00:36:14 Je veux convaincre, notamment, vous citez l'UEJF
00:36:16 ou le CRIF, si ces instances
00:36:18 considèrent qu'il y a un problème,
00:36:20 de la même façon que moi, je peux leur faire aussi certains reproches
00:36:22 parce que je pense qu'ils ratent aujourd'hui
00:36:24 un antisémitisme porté notamment par Éric Zemmour
00:36:26 et toute une série de forces d'extrême droite
00:36:28 qui est un vrai sujet sur lequel je les trouve moins allant.
00:36:30 - Voilà pour la défense d'Alexis Corbière, Éric Nolot.
00:36:32 - Je vous propose juste un petit comparatif.
00:36:34 Le tollé qu'a provoqué le jeu de mots
00:36:36 de Jean-Marie Le Pen dans le temps,
00:36:38 du RAF eau réclamatoire, et le peu d'écho
00:36:40 qu'a eu le jeu de mots absolument immonde
00:36:42 de Médine sur vous, Rachel Khan.
00:36:44 Voyez bien qu'il y a une complaisance envers
00:36:46 l'antisémitisme d'extrême gauche alors que
00:36:48 l'antisémitisme d'extrême droite, il y a eu
00:36:50 même un front républicain pour condamner ce jeu de mots
00:36:52 qui était aussi consternant.
00:36:54 Et puis ensuite, on ne peut pas appeler à lutter
00:36:56 contre l'antisémitisme et à soutenir
00:36:58 l'islamisme sous la forme de l'islamo-gauchisme
00:37:00 comme l'ont fait Alexis Corbière et tous les autres.
00:37:02 Alexis Corbière a quand même déclaré publiquement
00:37:04 que Samuel Paty avait mal fait son travail.
00:37:06 Vous ne pouvez pas en permanence envoyer
00:37:08 des gages aux plus antisémites de tous
00:37:10 qui sont les islamo-gauchistes et les islamistes
00:37:12 et en faire, après, jouer les belles amoutragées
00:37:14 à la télévision. Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:37:16 - Jean-Sébastien, vous voulez dire quelque chose ?
00:37:18 - Oui, je crois que tout le monde connaît
00:37:20 l'antisémitisme d'extrême droite.
00:37:22 Cette histoire-là, malheureusement, a fait des victimes
00:37:24 en France, mais il y a aussi une tradition
00:37:26 intellectuelle antisémite
00:37:28 à gauche ou à l'extrême gauche.
00:37:30 Regardez Fourier, regardez Proudhon,
00:37:32 regardez un certain nombre de gens qui étaient
00:37:34 proches de Engels ou Marx, regardez
00:37:36 le socialiste Jules Guedes. C'était une tradition
00:37:38 fermement établie. Donc, ça n'a rien de très nouveau
00:37:40 parce qu'il y a la dimension du conflit
00:37:42 moyen-oriental, évidemment, qui ressurgit aujourd'hui
00:37:44 de manière totalement fantasmée
00:37:46 quand on rejoue le conflit israélo-palestinien
00:37:48 en France, et il y a la dimension
00:37:50 anticapitaliste, puisque l'extrême gauche
00:37:52 a tendance à assimiler le capitalisme
00:37:54 aux Juifs, de manière d'ailleurs
00:37:56 parfaitement délirante aussi.
00:37:58 Donc, ce sont ces deux dimensions-là qui se
00:38:00 conjuguent aujourd'hui avec une compréhension
00:38:02 absolue. Regardez, ça fait des années, quand il y a plus de 10 ans
00:38:04 maintenant sur Atlantico, nous alertions
00:38:06 sur la fameuse Aliyah dont parlait Céline
00:38:08 Pina. Qu'est-ce qu'on nous répondait avec des enfants,
00:38:10 des familles juives qui ne pouvaient plus scolariser
00:38:12 les enfants dans des établissements scolaires en Seine-Saint-Denis ?
00:38:14 On nous répondait que c'était par islamophobie
00:38:16 que nous le disions. Et que ça, ça relevait
00:38:18 de l'islamophobie que de le dire. Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:38:20 Personne n'a réagi. Que se passe-t-il maintenant ? Il n'y a quasiment plus d'élèves juifs
00:38:22 dans les établissements scolaires
00:38:24 publics de Seine-Saint-Denis.
00:38:26 Et la tribune qui a été publiée la semaine dernière
00:38:28 par Gérard Miller, vous savez, le fameux petit
00:38:30 canaliste, proche de Jean-Luc Mélenchon,
00:38:32 disant que les Juifs français ont perdu leur moral
00:38:34 parce qu'ils seraient, selon lui,
00:38:36 tous basculés du côté de
00:38:38 l'extrême droite, participe
00:38:40 aussi de ce mouvement-là. Et il y a une dérive
00:38:42 qui est vraiment extrêmement inquiétante. On a vu aussi
00:38:44 à la fête de l'UMA, Ersilia Soudé, vous savez,
00:38:46 la fameuse députée NUPS, qui est présidente du groupe
00:38:48 d'études sur l'antisémitisme à l'Assemblée nationale,
00:38:50 ce qui est quand même une triste ironie
00:38:52 quand on voit les types de positions
00:38:54 qu'elle adopte à propos du conflit israélo-palestinien.
00:38:56 Elle était à côté
00:38:58 du BDS, vous savez, le fameux mouvement
00:39:00 de boycott d'Israël,
00:39:02 qui a été considéré comme illégal en France.
00:39:04 La Cour européenne des droits de l'homme a dit que
00:39:06 ça n'était pas, sauf que, quand on regarde
00:39:08 l'interprétation juridique exacte, si ça l'est
00:39:10 quand c'est antisémite. Et en général
00:39:12 ça l'est. On ne veut pas le voir.
00:39:14 - Louis de Reynel, un dernier mot.
00:39:16 - Quand j'écoute Alexis Corbière,
00:39:18 il essaie de justifier,
00:39:20 de défendre l'extrême-gauche en expliquant
00:39:22 qu'il y a autant d'antisémitisme
00:39:24 à gauche qu'à droite. En réalité,
00:39:26 aujourd'hui, si on est honnête, tout autour de ce plateau,
00:39:28 l'antisémitisme de droite
00:39:30 a disparu ou quasiment disparu.
00:39:32 À part peut-être... - À part peut-être
00:39:34 Sivita, si on a vu des gens... - Non mais c'est rien du tout.
00:39:36 - Mais oui, mais c'est extrêmement minoritaire, bien sûr.
00:39:38 - Ça fait zéro aux élections. Aujourd'hui,
00:39:40 objectivement, vous ne trouverez pas un mot
00:39:42 antisémite dans la bouche de Jordane Bardella,
00:39:44 de Marine Le Pen, de François-Xavier Bellamy,
00:39:46 d'Eric Ciotti, enfin, tous les composants
00:39:48 de la droite représentés aux élections
00:39:50 présidentielles, à l'Assemblée nationale, au Parlement
00:39:52 européen ou au Sénat. Moi, je n'ai jamais
00:39:54 entendu une phrase antisémite, ou alors, de toute façon,
00:39:56 elle aurait été condamnée. Et on sait que
00:39:58 d'eux-mêmes, les partis auraient exclu
00:40:00 les membres qui auraient prononcé
00:40:02 de tels propos. En revanche,
00:40:04 le seul antisémitisme que moi,
00:40:06 j'observe, que j'entends
00:40:08 depuis dix ans, il vient quasiment
00:40:10 exclusivement de la gauche et de l'extrême-gauche.
00:40:12 Et d'ailleurs, souvent, avec une confusion,
00:40:14 c'est un peu ce que disait Eric Nolot, c'est-à-dire que
00:40:16 souvent, sous couvert d'être
00:40:18 antisioniste, c'est une manière déguisée
00:40:20 pour cacher
00:40:22 son antisémitisme profond, parce que
00:40:24 l'argument le meilleur, c'est de dire "mais voilà, j'ai le droit
00:40:26 d'être contre ce que fait l'État d'Israël,
00:40:28 contre les Palestiniens", et c'est le meilleur
00:40:30 moyen, en fait,
00:40:32 de faire prospérer le véritable
00:40:34 antisémitisme. – Rachel, vous déterminez.
00:40:36 – Juste un dernier mot, l'antisémitisme n'est pas
00:40:38 une opinion, c'est un délit. – C'est un délit
00:40:40 de notre pays. – Et c'est faux de dire que
00:40:42 tous les Juifs ont basculé vers l'extrême-droite, puisque
00:40:44 la candidature d'Eric Zemmour a profondément
00:40:46 divisé la communauté juive
00:40:48 entre, en effet, une partie qu'il soutenait et une partie
00:40:50 qu'il combattait malmassé, violemment. Tout ça est faux.
00:40:52 – Oui, mais ce qui est intéressant,
00:40:54 c'est la technique de disqualification,
00:40:56 si vous dites "les Juifs sont passés à l'extrême-droite"
00:40:58 ou "les Juifs sont islamophobes", ça vous permet
00:41:00 de taper dessus. – Bien sûr.
00:41:02 – Non, mais ça les essentialise, c'est-à-dire qu'on est encore dans
00:41:04 un groupe qui, parce qu'il est Juif,
00:41:06 est censé avoir tel ou tel comportement,
00:41:08 ce qui est profondément choc.
00:41:10 – Puis à la limite, peu importe, en fait.
00:41:12 Vous avez le droit de penser ce que vous voulez,
00:41:14 si vous êtes Juif, c'est l'antisémitisme…
00:41:16 – Les réponses qu'ont fait les gens
00:41:18 qui ont été nommés et attaqués
00:41:20 dans ce papier, et ils leur ont tous répondu
00:41:22 sur la même ligne, en disant
00:41:24 "mais je ne vote pas parce que je suis Juive,
00:41:26 j'ai des tas de raisons
00:41:28 de faire mes choix, et elles me sont propres".
00:41:30 – C'est l'essentialisme.
00:41:32 – Voilà, il niait complètement ça.
00:41:34 Et peut-être le dernier point qui est très intéressant,
00:41:36 c'est pourquoi il y a une telle violence
00:41:38 dans l'antisémitisme, c'est parce qu'en fait,
00:41:40 quand vous méprisez les gens,
00:41:42 finalement le simple fait de les mépriser,
00:41:44 déjà, vous élève. Là, dans le cas des Juifs,
00:41:46 ce n'est pas du mépris, c'est de la crainte…
00:41:48 – Oui, on donne l'impression de vous élever.
00:41:50 – Non, on les voit comme supérieurs.
00:41:52 Et quelqu'un qui vous est supérieur,
00:41:54 vous ne pouvez pas le réduire en esclavage.
00:41:56 À l'inférieur, on peut le traiter comme une bête.
00:41:58 Le supérieur, il faut l'éliminer
00:42:00 parce que sinon, c'est lui qui vous élimine.
00:42:02 Donc, il y a quelque chose de profondément violent
00:42:04 dans l'antisémitisme, encore plus,
00:42:06 si c'est possible, que dans le racisme.
00:42:08 – Un mâle qui est donc toujours présent dans notre pays.
00:42:10 Et c'est ça le drame de cette étude, évidemment.
00:42:12 Je voudrais juste terminer par toute autre chose,
00:42:14 à propos d'un animateur radio qui s'appelle Bruno Guillaume.
00:42:16 Vous avez peut-être entendu parler ces derniers jours.
00:42:18 Il a subi un cambriolage dans sa maison des Yvelines.
00:42:20 Sa famille et lui ont été séquestrés.
00:42:22 Sa femme a été ligotée.
00:42:24 L'homme a été arrêté.
00:42:26 Il a été arrêté.
00:42:28 Il a été arrêté.
00:42:30 Sa femme a été ligotée.
00:42:32 Leur enfant a été pareil ligoté.
00:42:34 Et ce matin, il a été présent sur l'antenne Fun Radio
00:42:38 pour raconter ce qui s'est passé, pour faire un petit trait d'humour,
00:42:40 comme quoi, parfois, on peut se sortir des situations les plus difficiles
00:42:44 par un trait d'esprit. Écoutez-le.
00:42:46 – Je pense que vous avez vu, comme tout le monde,
00:42:48 ce qui s'est passé chez moi hier.
00:42:50 J'ai été victime d'une agression.
00:42:52 J'ai retenu deux choses de ce truc.
00:42:54 La première, c'est qu'on n'est riche que de ses amis.
00:42:56 Merci pour tous les messages
00:42:58 que vous m'avez fait parvenir.
00:43:00 Je crois que l'amour des gens, c'est ce qu'il y a de plus important.
00:43:04 J'ai reçu des centaines, des milliers de messages de mes proches
00:43:08 et beaucoup de gens que je ne connaissais pas,
00:43:10 qui sont des auditeurs ou des téléspectateurs.
00:43:12 Et c'est la première leçon que je retiens,
00:43:14 c'est qu'on n'est riche que de ses amis.
00:43:16 Et la deuxième leçon que je retiens,
00:43:18 et celle-ci, je vais vraiment la garder pour toute ma vie,
00:43:20 c'est qu'il faut garder un slip quand on dort.
00:43:24 On ne sait jamais comment on va être réveillé le matin.
00:43:30 Voilà pour le trait d'humour.
00:43:32 Il est courageux quand même.
00:43:34 Le courage c'est bien, l'humour c'est bien,
00:43:36 les amis c'est bien,
00:43:38 mais il est au tout début, c'est les deux, trois jours.
00:43:40 Oui, il est parcours judiciaire.
00:43:42 Vous allez voir que le traumatisme, il faut le surveiller de près,
00:43:44 parce qu'on va voir, je crois que le gamin avait 14 ans.
00:43:48 14 ans, voilà.
00:43:50 Sa femme était là aussi, ils ont été menacés avec une arme à feu,
00:43:52 avec un marteau, c'est pas quelque chose
00:43:54 dont on se remet en 48 heures.
00:43:56 Donc sa première réaction est très bien, mais vraiment,
00:43:58 continuons à le soutenir, à lui exprimer notre amitié,
00:44:00 notre soutien, parce que peut-être que le plus dur est maintenant.
00:44:02 Qui est Louis Dragnel peut-être sur le cas de Bruno Guillon ?
00:44:06 Moi je trouve que, enfin je ne connais pas les syndromes post-traumatiques,
00:44:08 vous avez sans doute raison,
00:44:10 mais je trouvais plutôt sympathique de voir qu'il réagit
00:44:14 avec beaucoup de hauteur et de recul, je trouve, par rapport à ça,
00:44:16 mais encore une fois,
00:44:18 les syndromes ils sont...
00:44:20 - C'est un peu compliqué.
00:44:22 - C'est quand même la sphère, être attaqué dans la rue,
00:44:24 ça peut déjà être traumatisant,
00:44:26 mais être attaqué chez soi, au moment,
00:44:28 en plus quand vous êtes endormi,
00:44:30 c'est-à-dire par définition, à votre moment le plus vulnérable,
00:44:32 c'est un traumatisme, parce qu'ensuite,
00:44:34 et il y a beaucoup de gens même quand ils n'ont pas été attaqués,
00:44:36 qui vivent dans la terreur, parce qu'ils vivent dans des quartiers
00:44:38 où ils savent qu'ils peuvent être justement attaqués,
00:44:40 il n'y a pas que du "home-jacking" chez les riches,
00:44:42 il y a aussi des cambriolages à domicile,
00:44:44 tout simplement, de plus en plus d'intrusions à domicile,
00:44:46 quand les gens y sont, ils comptent exactement,
00:44:48 et pas forcément pour les menacer en soi,
00:44:50 mais ça n'empêche pas que si vous croisez quelqu'un
00:44:52 chez vous dans la cuisine, c'est traumatisant,
00:44:54 parce qu'ensuite, toute votre vie,
00:44:56 toutes les nuits, le moindre craquement,
00:44:58 vous avez, et pour des enfants,
00:45:00 à force de théorie, encore plus,
00:45:02 et le nombre de cambriolages de cet ordre-là
00:45:04 explose littéralement en France,
00:45:06 et malheureusement pour Bruno Guillon,
00:45:08 il y a des statistiques qui avaient été publiées l'année dernière aussi,
00:45:10 qui montraient que les quartiers les plus menacés
00:45:12 sont les quartiers les plus vulnérables,
00:45:14 que les quartiers les plus menacés
00:45:16 sont les quartiers résidentiels,
00:45:18 qui juxtaposent des quartiers pauvres,
00:45:20 comme ça peut être souvent le cas dans les Yvelines,
00:45:22 vous en parliez tout à l'heure.
00:45:24 - Céline, un mot peut-être sur ce cambriolage, Rachel ?
00:45:26 - En fait, simplement dire que quand vous êtes élu
00:45:28 en banlieue et dans des villes, justement,
00:45:30 où vous avez ce type de cohabitation
00:45:32 entre des quartiers résidentiels
00:45:34 qui sont contre des quartiers,
00:45:36 et bien en fait, ces histoires de "home jacking",
00:45:38 elles datent d'il y a...
00:45:40 - On crie beaucoup d'anglicisme, mais bon, c'est pas grave,
00:45:42 c'est pas un "schenzlein", c'est pas un truc...
00:45:44 - Oui, en fait, je sais pas... - Je vous pardonne.
00:45:46 - Des cambriolages, enfin, des saucissonnages.
00:45:48 - En fait, disons de prise d'otages dans les maisons,
00:45:50 si un mot anglais, c'est parce qu'on pensait
00:45:52 que c'était réservé à la sphère américaine,
00:45:54 ça fait 10 ans que ça existe en France,
00:45:56 et en fait, dans les villes,
00:45:58 parce que moi, j'en ai vécu, à Sergilles,
00:46:00 on vous demande expressément de vous taire,
00:46:02 parce qu'en fait, les maires ont très peur
00:46:04 de la réputation que ce type de choses
00:46:06 pourraient faire.
00:46:08 - À leur ville ?
00:46:10 - Donc, moi, à Sergilles, j'en ai connu,
00:46:12 des "home-jackings".
00:46:14 - Et l'anglicisme, je pense, c'est tout sauf anodin,
00:46:16 parce que précisément, qui est élu
00:46:18 comme évolution aux États-Unis ?
00:46:20 Chacun est armé, et par ailleurs, il y a des quartiers
00:46:22 qui sont protégés, qui sont littéralement protégés,
00:46:24 mais comme en Amérique du Sud et du reste.
00:46:26 - Avec des patrouilles privées, quasiment.
00:46:28 - Non, mais voilà, des résidences privées,
00:46:30 comme à Beverly Hills,
00:46:32 ou dans un certain nombre de villes aux États-Unis,
00:46:34 qui sont protégées pour éviter ces phénomènes-là.
00:46:36 Si l'État n'est pas capable d'assurer l'ordre en France...
00:46:38 - Ça n'a pas marché pour Kim Kardashian.
00:46:40 - Elle était à Paris.
00:46:42 - Oui, mais dans un truc privé.
00:46:44 - Oui, mais des quartiers totalement fermés.
00:46:46 - Merci.
00:46:48 - Cette évolution-là de la société, elle est tout sauf réjouissante.
00:46:50 - Petite pause, on se retrouve dans Punchline,
00:46:52 sur CNews et sur Europe 1.
00:46:54 On va parler de l'effondrement de la natalité en France,
00:46:56 un vrai problème pour notre système social.
00:46:58 A tout de suite, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:00 (générique)
00:47:02 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:04 Bienvenue dans Punchline, ce soir,
00:47:06 sur CNews et sur Europe 1.
00:47:08 Les Françaises ne font plus d'enfants.
00:47:10 Le nombre de naissances dans notre pays est au plus bas
00:47:12 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:47:14 Moins de 1,7 enfant par femme,
00:47:16 bien en deçà du seuil de renouvellement
00:47:18 de la population, qui est aux alentours de 2,05.
00:47:20 Ma foi, c'est vrai qu'il faut une bonne dose de courage
00:47:22 pour faire un enfant de nos jours.
00:47:24 Entre ceux qui redoutent la fin du monde,
00:47:26 en raison du réchauffement climatique
00:47:28 et des guerres, et ceux qui redoutent la fin du mois,
00:47:30 tant le pouvoir d'achat des ménages est impacté
00:47:32 par l'inflation, la vie chère
00:47:34 et les prix prohibitifs des logements.
00:47:36 Le problème, c'est que notre contrat social
00:47:38 est menacé, puisqu'à terme, il sera impossible
00:47:40 de maintenir à flot un système
00:47:42 où les cotisants sont moins nombreux
00:47:44 que les retraités. C'est surtout un signe,
00:47:46 pour moi, d'éclat français,
00:47:48 du pessimisme des parents d'aujourd'hui
00:47:50 qui savent que leurs enfants vivront moins bien
00:47:52 qu'eux. Alors, faut-il relancer
00:47:54 une politique nataliste, c'est-à-dire
00:47:56 encourager financièrement les femmes
00:47:58 à faire des enfants, après le massacre du caution
00:48:00 familiale sous François Hollande ? Oui, bien sûr,
00:48:02 mais à condition que l'impulsion parte
00:48:04 des femmes. Lâcher nos utérus,
00:48:06 avait délicatement lâché il y a quelques
00:48:08 semaines Sandrine Rousseau, rappelant que
00:48:10 nous ne sommes toujours pas arrivés à l'égalité salariale
00:48:12 entre hommes et femmes, pas faux, mais de
00:48:14 grâce, arrêtons les anathèmes et les querelles
00:48:16 politiciennes, organisons un grand débat
00:48:18 sur la politique familiale en France.
00:48:20 Notre pays vaut mieux que leur vocifération.
00:48:22 On en débat ce soir dans Bündchen.
00:48:24 (Générique)
00:48:37 Et il est pile 18h, bienvenue sur Europe 1
00:48:39 et sur CNews, on parlera de la natalité dans un instant
00:48:41 dans l'émission, mais d'abord, le rappel des titres
00:48:43 de l'actualité, les recherches se poursuivent
00:48:45 dans le barin pour tenter de retrouver
00:48:47 Lina, la jeune adolescente de 15 ans
00:48:49 portée disparue depuis samedi.
00:48:51 80 gendarmes sont mobilisés
00:48:53 aujourd'hui à Saint-Blaise-la-Roche
00:48:55 pour ratisser le secteur. On sera sur place
00:48:57 dans un instant avec notre envoyée spéciale.
00:48:59 Il y a une ouverture, mais tout reste à faire.
00:49:01 Réaction de Gilles Simeoni, le président
00:49:03 de l'exécutif Corse, après le discours
00:49:05 d'Emmanuel Macron dans la matinée à Ajaccio,
00:49:07 le chef de l'État a proposé, devant
00:49:09 l'Assemblée de Corse, qu'une nouvelle étape
00:49:11 soit franchie avec l'entrée de la Corse
00:49:13 dans la Constitution française et une
00:49:15 autonomie de l'île, une autonomie,
00:49:17 je cite, "ni contre l'État, ni
00:49:19 sans l'État". L'un des deux
00:49:21 détenus qui avait profité d'une sortie
00:49:23 en forêt à Fontainebleau pour s'évader
00:49:25 de la prison de Fleury-Mérogis a été
00:49:27 arrêté hier soir alors qu'il vendait
00:49:29 des stupéfiants sur un point de ville à
00:49:31 Pantin, près de Paris. Il est actuellement en garde à vue
00:49:33 pour évasion, évidemment, et trafic
00:49:35 de stupéfiants. Le deuxième fuyard est toujours recherché.
00:49:37 Enfin la stupeur en Espagne.
00:49:39 Un élève de 14 ans a poignardé
00:49:41 ce matin deux élèves et trois professeurs
00:49:43 dans un collège du sud du
00:49:45 pays. L'adolescent, armé de deux couteaux,
00:49:47 a porté plusieurs coups aux victimes
00:49:49 peu de temps après le début des cours. Quatre des cinq
00:49:51 blessés ont été transportés à l'hôpital.
00:49:53 L'élève, auteur des coups de couteau, a été
00:49:55 interpellé. Enfin,
00:49:57 un mot d'économie. L'enseigne Minnelli,
00:49:59 placée en redressement judiciaire par le tribunal
00:50:01 de commerce de Marseille, une décision pour
00:50:03 préparer la session à un nouvel
00:50:05 actionnaire. Et cela afin de garantir une
00:50:07 poursuite d'activité la plus efficace possible.
00:50:09 L'enseigne, spécialisée dans la chaussure,
00:50:11 emploie 500 salariés
00:50:13 et compte 120 boutiques en France.
00:50:15 Voilà, 18h02. On est en direct
00:50:17 dans Punchline, CNews Europe 1,
00:50:19 avec Eric Nolot. Bonsoir Eric. - Bonsoir Laurence.
00:50:21 Journaliste et écrivain avec Rachel Kahn,
00:50:23 qui est essayiste. Bonsoir Rachel. - Bonsoir Laurence.
00:50:25 Louis Dragnel, qui est toujours chef du service politique d'Europe 1.
00:50:27 Sauf si vous m'apprenez autre chose. - Juste si tout va bien.
00:50:29 Bonsoir Laurence. Très heureux en tout cas d'être sur votre plateau.
00:50:31 Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico.
00:50:33 Bonsoir. - Bonsoir Laurence. - Et on a le plaisir d'accueillir
00:50:35 le commissaire David Lebar, secrétaire général
00:50:37 du syndicat des commissaires de la police nationale.
00:50:39 On va commencer, si vous le permettez, par la
00:50:41 disparition très inquiétante de cette jeune fille
00:50:43 de 15 ans, Lina. 80 gendarmes
00:50:45 sont toujours mobilisés pour la retrouver.
00:50:47 Augustin Donadieu, vous êtes avec Fabrice Elsner
00:50:49 à Saint-Blaise-la-Roche. Est-ce que
00:50:51 les recherches depuis 6 jours se poursuivent ?
00:50:53 Est-ce qu'il y a du désespoir qui gagne le terrain ?
00:50:55 Je vous confirme que les recherches
00:50:59 se poursuivent. Elles se sont poursuivies
00:51:01 toute la journée. Le désespoir
00:51:03 ici, il arrive
00:51:05 peu à peu, et je vous en parlerai dans un instant
00:51:07 puisqu'on était avec Tao, le petit ami de Lina.
00:51:09 Mais effectivement, les recherches, elles ont
00:51:11 redébuté ce matin dès 10h30 avec 80
00:51:13 gendarmes mobiles qui ont été
00:51:15 mobilisés pour deux ratissages
00:51:17 dans un sentier forestier, dans une forêt, dans les champs.
00:51:23 Ils ont ratissé jusqu'à 2 km
00:51:25 autour des deux étangs,
00:51:27 là où les chiens pisteurs ont perdu la trace
00:51:29 de Lina. Lina a disparu
00:51:31 samedi dernier avec Fabrice Elsner.
00:51:33 On est actuellement, justement, sur
00:51:35 la piste cyclable que devait
00:51:37 emprunter Lina. C'est ici,
00:51:39 sur cette piste sur laquelle nous nous trouvons,
00:51:41 que l'ancien maire de la commune
00:51:43 de Plaine-Bréside, la maire
00:51:45 de Lina, c'est ici que l'ancien maire
00:51:47 a aperçu pour la dernière fois
00:51:49 Lina. C'était samedi aux alentours
00:51:51 de 11h22,
00:51:53 entre 11h15 et 11h30.
00:51:55 Je vous l'ai dit, nous avons
00:51:57 rencontré il y a quelques instants la famille
00:51:59 de Lina qui n'a pas souhaité s'exprimer
00:52:01 à notre micro
00:52:03 européen CNews.
00:52:05 Nous avons longuement échangé avec Thao,
00:52:07 le petit ami de Lina,
00:52:09 qui est évidemment très fatigué,
00:52:11 qui compte les jours depuis
00:52:13 maintenant samedi, la disparition de Lina
00:52:15 et Thao qui vit extrêmement
00:52:17 mal les différentes formes
00:52:19 de harcèlement qu'il subit sur les
00:52:21 réseaux sociaux et surtout la comparaison
00:52:23 de certains internautes avec certains
00:52:25 faits divers que les français connaissent bien.
00:52:27 Cette famille attend
00:52:29 des nouvelles des enquêteurs et de
00:52:31 toutes ces recherches qui jour après jour ne donnent
00:52:33 rien successivement.
00:52:35 - Merci beaucoup Augustin Denadu avec Alsner sur place.
00:52:37 Commissaire Lebars, effectivement, ce jeune
00:52:39 homme subit un harcèlement sur
00:52:41 les réseaux sociaux, l'enquête progresse,
00:52:43 on n'a absolument rien à dire sur ce sujet.
00:52:45 Au bout de six jours, là on voit
00:52:47 qu'il y a un ratissage méthodique du terrain,
00:52:49 il y a le travail que l'on voit des enquêteurs
00:52:51 et il y a ce qu'on ne voit pas, commissaire Lebars.
00:52:53 Qu'est-ce qui se passe dans la coulisse ? Sur quoi
00:52:55 travaillent les enquêteurs ? De ce que vous savez de ces enquêtes-là ?
00:52:57 - Sur toutes les pistes, la règle
00:52:59 dans une enquête criminelle, c'est
00:53:01 d'ouvrir toutes les portes pour,
00:53:03 s'il faut, les fermer après, c'est-à-dire de ne jamais
00:53:05 négliger la moindre piste.
00:53:07 Le ratissage, les gendarmes qu'on voit sur le
00:53:09 terrain, c'est la partie immergée
00:53:11 de l'iceberg, on les voit
00:53:13 sur instruction du magistrat
00:53:15 et des OPJ qui font l'enquête
00:53:17 pour faire des recherches, donc ça c'est l'option
00:53:19 accident ou
00:53:21 meurtre avec le corps
00:53:23 qui serait dissimulé ou qui
00:53:25 se trouverait sur un endroit donné
00:53:27 ou pas seulement, aussi la recherche
00:53:29 est un indice, parce qu'on peut trouver, on ne sait jamais,
00:53:31 en dehors du sentier qu'elle était censée prendre,
00:53:33 peut-être un indice matériel, une odeur, une trace,
00:53:35 etc. Mais il y a d'autres hypothèses
00:53:37 pour rester optimistes
00:53:39 parce qu'il faut le rester, et les enquêteurs c'est aussi
00:53:41 leur devoir d'être optimistes, il y a l'hypothèse,
00:53:43 même si la famille ne croit pas d'une fugue
00:53:45 très organisée, puisque là, pour le coup, au bout de six jours,
00:53:47 ça voudra dire que cette fugue est très organisée
00:53:49 puisque il n'y a strictement, a priori,
00:53:51 aucune trace dans les mains des enquêteurs.
00:53:53 - Ni téléphonie, ni carte bancaire,
00:53:55 rien ne se passe ? - Rien ne se passe,
00:53:57 pour autant elle ne peut pas être écartée, parce qu'il y a
00:53:59 des disparitions volontaires dans la vie
00:54:01 par centaines,
00:54:03 en France, comme dans d'autres pays, où des gens disparaissent
00:54:05 et certains arrivent à disparaître
00:54:07 définitivement. C'est rare,
00:54:09 mais ça arrive, donc il y a cette hypothèse-là,
00:54:11 et puis après il y a d'autres hypothèses,
00:54:13 évidemment, criminelles, proches,
00:54:15 milieu familial ou pas, milieu familial,
00:54:17 et moi, c'est bien ce qu'a dit
00:54:19 votre journaliste, parce qu'il faut être pudique
00:54:21 les uns et les autres, il y a des familles qui souffrent,
00:54:23 notamment une, une maman, et si on commence
00:54:25 à sortir des hypothèses, ou à
00:54:27 commencer à faire le jeu des réseaux sociaux, pour dire
00:54:29 "oh bah lui, il a la tête de l'emploi",
00:54:31 c'est terrible, parce que si on se trompe,
00:54:33 on met aux pylories des gens qui n'ont rien fait,
00:54:35 donc il faut laisser faire les gendarmes et la justice,
00:54:37 ce qui est terrible, c'est l'attente,
00:54:39 moi je pense à la maman, parce qu'il y a une jeune fille
00:54:41 qui a disparu, et que plus les jours passent, il faut aussi être
00:54:43 objectif, moins ça se présente bien,
00:54:45 sauf, comme je vous l'ai dit,
00:54:47 une hypothèse de flux très organisée, ce qui est
00:54:49 quand même assez rare au bout de six jours. - J'aimerais qu'on écoute
00:54:51 la colonnelle Marie-Laure Pesan, qui est la porte-parole
00:54:53 de la Gendarmerie Nationale, elle explique
00:54:55 en quoi consistent les recherches qui sont en cours
00:54:57 actuellement sur le terrain. - L'idée
00:54:59 de ces nouveaux ratissages,
00:55:01 c'est d'avoir aussi des
00:55:03 gendarmes qui sont, qui ont un regard
00:55:05 un peu plus expert sur ce qu'ils vont
00:55:07 pouvoir trouver sur le territoire.
00:55:09 Quand on fait des battues avec des bénévoles,
00:55:11 là on est plutôt sur
00:55:13 une recherche pour
00:55:15 sauvegarder la vie humaine,
00:55:17 donc si on avait eu Lina
00:55:19 laissée quelque part avec cette
00:55:21 battue citoyenne, on aurait pu la trouver.
00:55:23 Étant donné qu'on n'a pas d'éléments pour l'instant,
00:55:25 on repasse, on repassera
00:55:27 tant qu'il le faudra,
00:55:29 et donc là on est avec cette logique
00:55:31 d'avoir des gendarmes dont
00:55:33 c'est vraiment le métier de rechercher ces indices.
00:55:35 - Voilà, et ça c'est du concret,
00:55:37 Louis de Ragnel, parce qu'on sait évidemment
00:55:39 que les rumeurs vont montrer, que toutes les
00:55:41 hypothèses les plus folles sont évoquées,
00:55:43 alors qu'il y a la réalité scientifique
00:55:45 du terrain et ce que font les enquêteurs.
00:55:47 - Absolument, bon après les enquêteurs
00:55:49 se concentrent sur des choses d'abord et avant tout assez rationnelles,
00:55:51 on le sait, ils ont refait les itinéraires
00:55:53 dans tous les sens, ensuite ils étudient
00:55:55 l'environnement de cette jeune fille, donc
00:55:57 toutes ses amies, il y a des auditions
00:55:59 qui ont lieu, nous journalistes on n'est pas forcément
00:56:01 informés, il y a des personnes aussi
00:56:03 de l'entourage,
00:56:05 de l'environnement
00:56:07 proche aussi qui sont
00:56:09 mis sur écoute, les gendarmes essayent de
00:56:11 voir si les
00:56:13 conversations entre les uns et les autres peuvent les mener
00:56:15 à trouver
00:56:17 de nouveaux indices, et puis
00:56:19 ils regardent aussi, ce qui est
00:56:21 vrai aussi c'est que les enquêteurs regardent
00:56:23 de plus en plus aussi les réseaux sociaux,
00:56:25 ne sont pas forcément
00:56:27 influencés par les réseaux sociaux, mais se disent
00:56:29 peut-être qu'il y a des pistes aussi qui peuvent émerger,
00:56:31 des choses que des internautes ont vues
00:56:33 et que eux n'ont pas forcément
00:56:35 sous la main. - Ou des messages que la jeune fille a pu envoyer,
00:56:37 des messageries qui sont cryptées,
00:56:39 et les messages se sépassent très rapidement.
00:56:41 - Ça permet aussi de
00:56:43 fermer des portes, d'évacuer
00:56:45 un certain nombre de pistes, d'hypothèses,
00:56:47 donc il n'y a rien qui n'est
00:56:49 en tout cas mis de côté comme hypothèse.
00:56:51 - Eric Nolot ? - Il n'y a plus qu'à espérer que
00:56:53 l'hypothèse de la FUQ soit la bonne, mais
00:56:55 c'est quand même frappant que les
00:56:57 proches s'expriment de plus en plus
00:56:59 médiatiquement, je parle
00:57:01 sur le contrôle du commissaire Lebars,
00:57:03 les policiers ils cherchent dans l'entourage,
00:57:05 peut-être pas en priorité, mais ils regardent beaucoup l'entourage
00:57:07 puisque souvent c'est dans l'entourage qu'on trouve
00:57:09 l'explication, et donc tout le monde maintenant
00:57:11 regarde, il n'y a pas seulement les policiers, c'est l'opinion publique,
00:57:13 regarde les interviews, et quand quelqu'un
00:57:15 a l'air bizarre, ça peut vouloir dire
00:57:17 simplement qu'il est bouleversé, qu'il est fatigué
00:57:19 parce qu'il traverse une épreuve incroyable, mais
00:57:21 c'est pas comme ça que l'entendent les réseaux sociaux,
00:57:23 les réseaux sociaux disent "bah celui-là il a une bonne tête
00:57:25 de coupable ou il a une bonne tête d'innocent"
00:57:27 et je trouve que ça rajoute une dimension
00:57:29 terrible à quelque chose qui est déjà terrible.
00:57:31 - Bien sûr, on n'est pas 66 millions de juges ou d'enquêteurs
00:57:33 commissaire Lebars. - Non, et puis ça me
00:57:35 rappelle, dans la disparition
00:57:37 il y a déjà longtemps de Estelle Mouzin,
00:57:39 une affaire que tout le monde a connue,
00:57:41 et je me souviens très bien en interne
00:57:43 la Skype qui est comme... - On n'a jamais retrouvé Estelle.
00:57:45 - Jamais retrouvé Estelle.
00:57:47 On a aussi un papa qui avait une version
00:57:49 qui s'avère peut-être
00:57:51 être la bonne 20 ans après, mais surtout il y a eu le moment
00:57:53 où le papa... - À propos de Michel Fourniret. - À propos de
00:57:55 Michel Fourniret, et on a un moment où
00:57:57 alors ça dépend, c'est pas toujours au début
00:57:59 de l'enquête, mais il y a un moment où de toute façon la sphère familiale
00:58:01 elle est explorée de près, voire de très
00:58:03 près, parce que de toute façon ça fait
00:58:05 partie des portes qu'il faut ouvrir et fermer, et c'est très
00:58:07 douloureux quand le parent ou les
00:58:09 parents ou les proches ne sont pas responsables,
00:58:11 mais ça serait impardonnable en termes d'enquête
00:58:13 de ne pas explorer ces pistes-là, parce qu'on connaît
00:58:15 des affaires, et puis l'âme humaine est ainsi
00:58:17 où il y a des affaires sordides qui peuvent avoir lieu
00:58:19 dans le milieu familial, mais quand c'est pas le cas
00:58:21 c'est très douloureux, c'est pour ça qu'il faut être pudique dans
00:58:23 nos commentaires, parce que c'est vrai que la tête de l'emploi
00:58:25 les réseaux sociaux y vont en bon train,
00:58:27 mais nous notre devoir c'est d'être prudent
00:58:29 parce qu'on peut aussi se tromper comme ça, tout comme on peut
00:58:31 ne pas être surpris, mais il n'y a que la justice et l'enquête
00:58:34 qui le dira, et certainement pas autour d'un plateau.
00:58:36 - Comme à chacune de ces disparitions, on est
00:58:38 sous choc, on se dit "on ne peut pas se volatiliser
00:58:40 comme ça dans notre pays", je pense au petit Émile,
00:58:42 ça fait plus de deux mois qu'il est recherché partout,
00:58:44 on ne peut pas disparaître sans laisser de traces
00:58:46 en réalité, commissaire ? - La preuve que si.
00:58:48 Il y a des affaires où vous disparaissez
00:58:50 sans laisser de traces, je ne vais pas citer
00:58:52 toutes les affaires et elles ne me reviendraient pas à l'esprit,
00:58:54 parfois des traces qui reviennent
00:58:56 très longtemps après, mais
00:58:58 là pour le moment on en a deux en même temps,
00:59:00 vous le dites vous-même, l'affaire du petit Émile,
00:59:02 c'est sans doute aussi ça qui fait que
00:59:04 les Français et les internautes se passionnent
00:59:06 et se déchaînent sur ce sujet-là, c'est que
00:59:08 des disparitions comme ça inquiétantes où il n'y a rien,
00:59:10 d'abord c'est ce qu'il y a de plus difficile pour des enquêteurs,
00:59:12 quand vous partez de rien, c'est extrêmement difficile,
00:59:14 à part la piste du chien qui
00:59:16 s'arrête à un moment en pleine route,
00:59:18 vous n'avez plus de téléphone, vous n'avez plus de téléphonie,
00:59:20 alors il y a d'autres moyens d'enquête, on ne peut pas
00:59:22 tout dire sur le plateau, mais la téléphonie va être
00:59:24 abordée maintenant au sens très large, le bornage,
00:59:26 toutes les lignes qui ont borné à tel endroit,
00:59:28 il y a des techniques d'enquête qui vont permettre de continuer
00:59:30 d'avancer, mais les indices liés autour de la
00:59:32 personne elle-même, quand il n'y a rien,
00:59:34 c'est ce qu'il y a de plus difficile, vous partez de zéro,
00:59:36 donc là il ne faut pas se rater sur le moindre
00:59:38 indice qu'il peut y avoir un peu plus loin
00:59:40 dans la sphère extérieure, sinon les chances
00:59:42 d'aboutir et de succès sont très minces.
00:59:44 - Ils sont anéantis. On va juste écouter
00:59:46 à priori le dernier témoin qui a vu Lina
00:59:48 en vie, c'est l'ancien maire du village,
00:59:50 Jean-Marc Chipon, qui explique à nos envoyés spéciaux
00:59:52 quand il l'a croisée, Lina.
00:59:54 - Je me rendais de Sablaise
00:59:56 à chez moi, ici à Champenay,
00:59:58 et j'ai croisé
01:00:00 la jeune Lina
01:00:02 sur le bord de la route,
01:00:04 qui se rendait, elle, soi-disant,
01:00:06 de fait, sur Sablaise,
01:00:08 et...
01:00:10 tout simplement,
01:00:12 et je suis reparti
01:00:14 dans le sens inverse
01:00:16 dans les dix minutes qui suivaient,
01:00:18 et là, je ne l'ai pas revue
01:00:20 sur le bord de la route.
01:00:22 Et c'est que le lendemain,
01:00:24 sur les coups de 10 heures, quand j'ai allumé la radio,
01:00:26 que j'ai eu...
01:00:28 qui a eu sur France Bleu Alsace
01:00:30 comme quoi il y avait une disparition sur la commune
01:00:32 de Plaine, avec la description de la jeune fille,
01:00:34 et qui m'a donné à dire que
01:00:36 je l'avais vue.
01:00:38 - On ne peut que être traumatisé, même si c'est une personne
01:00:40 qui n'est pas familière, si ce n'est pas quelqu'un
01:00:42 qui fait partie de la famille, c'est quand même quelqu'un
01:00:44 qui est du village. - Voilà pour cet ancien maire
01:00:46 qui est l'une des dernières personnes
01:00:48 à avoir croisé la route de la jeune Lina.
01:00:50 - Les recherches se poursuivent, elles vont se poursuivre encore...
01:00:52 Combien de temps,
01:00:54 commissaire Lebar, il y a un moment où les enquêtes
01:00:56 de terrain vont s'arrêter ? - Les ratissages.
01:00:58 - Les ratissages, voilà. - Les opérations...
01:01:00 Sauf si, dans l'enquête, il y a une zone
01:01:02 géographique qui peut faire l'objet de l'attention
01:01:04 des enquêteurs, un étang, une forêt,
01:01:06 un champ, peu importe, l'enquête,
01:01:08 on la mène, je dirais, en fonction des éléments
01:01:10 qu'on découvre. Il peut y avoir des périodes
01:01:12 de baisse, mais de toute façon, là, on est dans le pic,
01:01:14 ça fait à peu près six jours, je crois,
01:01:16 que cette jeune femme a disparu.
01:01:18 Les efforts sont déployés, tous azimuts,
01:01:20 encore une fois, je vous dis, il y a ceux qu'on voit,
01:01:22 il y a tous ceux qui sont à l'enquête,
01:01:24 à la manœuvre, qui obtiennent des réponses
01:01:26 à des réquisitions judiciaires, il y a des procédures d'urgence
01:01:28 dans ces cas-là, parce que ce sont des affaires graves,
01:01:30 les opérateurs téléphoniques répondent vite, et le temps
01:01:32 de tout trier, eh bien, il faut exploiter,
01:01:34 et puis peut-être qu'il y aura des indices qui sortiront
01:01:36 de ce travail d'investigation, qui est un travail de fourmi.
01:01:38 - On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
01:01:40 avec vous, commissaire Lebar, si on continuera à parler de sécurité.
01:01:42 Hier, l'homme
01:01:44 qui avait tué un de vos collègues, Eric Monroi,
01:01:46 a été condamné à 12 ans de prison.
01:01:48 Est-ce que c'est le prix pour la vie d'un policier ?
01:01:50 Je vous pose la question dans un instant, dans Punchline,
01:01:52 sur CNews et Europe 1, à tout de suite.
01:01:54 (Générique)
01:01:56 (Générique)
01:01:58 - On se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
01:02:00 on est toujours avec le commissaire David Lebar,
01:02:02 hier, le conducteur qui avait tué
01:02:04 Eric Monroi, un policier,
01:02:06 qui était venu lui porter secours, alors qu'il
01:02:08 était endormi, ivre, à un feu rouge,
01:02:10 a été condamné à 12 ans de prison.
01:02:12 On va faire le point sur ce jugement
01:02:14 avec Adrien Spiterri, et puis je vais vous poser
01:02:16 la question, est-ce que, voilà, c'est la vie
01:02:18 d'un policier, ça vaut 12 ans, est-ce que c'est
01:02:20 un verdict qui vous va ?
01:02:22 Si on peut poser la question
01:02:24 comme ça, mais d'abord, on écoute le sujet.
01:02:26 - Après
01:02:28 3 jours de procès, le
01:02:30 verdict est tombé. Charlie Fajol
01:02:32 est condamné à 12 ans de prison
01:02:34 ferme. Il était jugé depuis
01:02:36 lundi pour violence volontaire,
01:02:38 ayant entraîné la mort sans intention
01:02:40 de la donner sur une personne
01:02:42 dépositaire de l'autorité publique.
01:02:44 Pour maître Laurent-Franck Liénard,
01:02:46 avocat de la famille de la victime,
01:02:48 c'est une peine minimum.
01:02:50 - 12 ans pour la vie d'un policier en service,
01:02:52 un policier qui n'avait rien demandé, un policier
01:02:54 qui essayait juste de secourir
01:02:56 cet individu,
01:02:58 c'est évidemment très peu.
01:03:00 - Un avis partagé par William Mori,
01:03:02 collègue d'Eric Monroi.
01:03:04 - On ne s'imagine pas
01:03:06 que 12 ans peuvent,
01:03:08 12 ans de réclusion peuvent réparer le décès
01:03:10 d'un papa et je vous dis d'un collègue, d'un mari.
01:03:12 Je viens de discuter avec la veuve
01:03:14 d'Eric,
01:03:16 elle n'imaginait pas en dessous.
01:03:18 Donc elle va se satisfaire
01:03:20 de la peine prononcée.
01:03:22 - Le 6 août 2020, Eric
01:03:24 Monroi, policier au Mans, décède
01:03:26 alors qu'il tentait de porter secours
01:03:28 à l'accusé, endormi au volant
01:03:30 à un feu rouge sous l'effet de l'alcool.
01:03:32 L'accusé avait alors
01:03:34 démarré son véhicule et avait
01:03:36 traîné le corps d'Eric Monroi,
01:03:38 accroché à sa portière sur 200 mètres
01:03:40 avant de percuter un muret.
01:03:42 L'auteur des faits disait
01:03:44 être en état de réveil confusionnel.
01:03:46 La cour d'assises a considéré
01:03:48 que ces violences étaient
01:03:50 bel et bien volontaires.
01:03:52 L'homme a 10 jours pour faire appel.
01:03:54 - Commissaire Lebars,
01:03:56 12 ans pour l'avis d'un policier en service.
01:03:58 - Ecoutez, mon travail
01:04:00 moi, en tant que représentant syndical,
01:04:02 c'est de vous dire ce que pensent les policiers.
01:04:04 Et ils sont consternés.
01:04:06 Je mentirais en disant le contraire.
01:04:08 Ensuite, il faut expliquer pourquoi
01:04:10 ils sont consternés de lire ce qui est pris en compte.
01:04:12 Et c'est normal, c'est la loi.
01:04:14 La réinsertion
01:04:16 et le fait que l'auteur a un enfant,
01:04:18 mais le policier qui est décédé avait trois enfants.
01:04:20 C'est le premier point.
01:04:22 Donc il y a trois enfants, dont une jeune fille
01:04:24 qui a témoigné à la barre avec sa maman
01:04:26 qui ont perdu leur papa alors qu'il ne faisait que
01:04:28 sa mission.
01:04:30 Le deuxième point de consternation, c'est que
01:04:32 l'auteur n'a pas fait exprès.
01:04:34 C'est un récidiviste, un alcoolique.
01:04:36 Il est contrôlé
01:04:38 parce qu'il est en difficulté. Il ne trouve pas mieux
01:04:40 que de rouler et de traîner le policier sur
01:04:42 5 mètres où on pourrait se dire
01:04:44 qu'il a fait une erreur de conduite
01:04:46 ou d'un erreur de jugement. Il s'arrête 200 mètres
01:04:48 avec un choc dans un mur.
01:04:50 Ça ne passe pas du tout dans les rangs.
01:04:52 C'est évident. Après, il faut se contenter
01:04:54 d'une décision de justice parce que le travail
01:04:56 d'un policier, c'est de mettre à disposition
01:04:58 de la justice. Ils ont quand même
01:05:00 le droit d'avoir des états d'armes. On vient
01:05:02 d'avoir une semaine où il y a des décisions qui créent
01:05:04 de l'émoi. Je ne vais pas non plus vous mentir sur le fait
01:05:06 qu'une balle, un flic...
01:05:08 C'était une pancarte dans une manif de samedi
01:05:10 dernier. La personne
01:05:12 qui portait la pancarte a été relaxée.
01:05:14 Il y a un moment
01:05:16 dans une société où le message
01:05:18 de l'autorité doit passer. Si ce n'est pas
01:05:20 la justice qui le passe, il n'y aura personne d'autre pour le passer.
01:05:22 Il y a une décision d'autorité
01:05:24 avec 12 ans de prison. Mais il faut aussi
01:05:26 connaître le système français. 12 ans
01:05:28 de réclusion, ça veut dire
01:05:30 que si tout se passe bien pour lui,
01:05:32 à partir de la moitié, il peut commencer à espérer.
01:05:34 Je ne suis pas là pour
01:05:36 lui souhaiter d'y être plus ou moins longtemps, mais
01:05:38 ça ne passe pas bien par rapport à ce que
01:05:40 les policiers ressentent comme étant une agression
01:05:42 absolument ignoble avec quelqu'un qui avait déjà
01:05:44 commis des faits de refus d'obtempérer et d'alcool
01:05:46 au volant, puisque tout ça est connu. - Louis Dragonel ?
01:05:48 - Je trouve que 12 ans, ce n'est pas cher payé.
01:05:50 Franchement. Sachant que
01:05:52 effectivement, comme le disait David Lebars,
01:05:54 à la moitié de sa peine, il peut
01:05:56 envisager des aménagements de peine,
01:05:58 voire une sortie de prison sous
01:06:00 conditions. Ça veut dire qu'en fait,
01:06:02 au bout de 6 ans, il peut tout à fait
01:06:04 retrouver progressivement
01:06:06 une vie à peu près normale. Je trouve
01:06:08 que pour moi, je me mets à la place
01:06:10 de l'épouse, de son enfant.
01:06:12 Je pense que c'est quelque chose d'insupportable.
01:06:14 Et en fait, des décisions
01:06:16 de justice aussi faibles, je trouve,
01:06:18 peuvent créer dans l'opinion publique
01:06:22 une volonté de vengeance.
01:06:24 Et c'est parce que la peine apparaît juste,
01:06:26 même si je n'étais pas au procès,
01:06:28 c'est parce qu'elle apparaît juste
01:06:30 souvent que ça permet de calmer
01:06:32 toutes les envies négatives
01:06:36 qu'il y a autour. Tout le monde a envie
01:06:38 de venger cette personne.
01:06:40 Et quand c'est trop faible, on a
01:06:42 le sentiment que la justice n'est pas passée.
01:06:44 Et c'est vrai qu'on appelle depuis plusieurs mois
01:06:46 à ce qu'il y ait une justice
01:06:48 beaucoup plus sévère à l'encontre des forces de l'ordre.
01:06:50 - Oui, mais les policiers sont des gens responsables, évidemment.
01:06:52 Ils ne se justent pas.
01:06:54 Ils doivent aller se faire justice eux-mêmes.
01:06:56 - Si vous voulez, les téléspectateurs,
01:06:58 les auditeurs qui nous écoutent et qui nous regardent
01:07:00 se disent "bon ben voilà, 12 ans, c'est quand même pas énorme".
01:07:02 Et dans l'esprit des gens,
01:07:04 ils se disent "quand même, c'est un policier qui a été tué,
01:07:06 qui a été traîné sur 200 mètres par quelqu'un
01:07:08 qui a déjà été condamné pour alcool au volant".
01:07:10 S'imaginer que pendant 200 mètres,
01:07:14 il ne s'est pas rendu compte
01:07:16 qu'il y avait un policier.
01:07:18 Personne de censé n'arrive à le croire.
01:07:20 - C'est un peu horrible de toute façon.
01:07:22 - Et je suis désolé, moi je reconnais que je ne suis absolument pas sensible
01:07:24 au fait que la personne essaie de se réinsérer.
01:07:26 Quel est le poids dans les arguments ?
01:07:28 La personne essaie de se réinsérer
01:07:30 et de l'autre côté, il y a une famille qui a perdu quelqu'un.
01:07:32 Il est mort. Il ne reviendra jamais.
01:07:34 Je trouve que c'est totalement disproportionné.
01:07:36 - Ça va plus loin que ça.
01:07:38 Je partage la concernation de vos collègues.
01:07:40 Les violences volontaires sont reconnues.
01:07:42 Elles ont entraîné la mort.
01:07:44 Et on dit "oui, mais cet homme a un enfant".
01:07:46 Mais il avait un enfant quand il a pris le volant bourré ?
01:07:48 Est-ce que le principe de responsabilité
01:07:50 c'est uniquement à la société de l'incarner
01:07:52 ou aux individus ?
01:07:54 Il y a maintenant une dissolution de la responsabilité individuelle.
01:07:56 Cet homme, en plus, ce n'est pas la première fois,
01:07:58 prend le volant en état d'ébriété.
01:08:00 Donc il sait très bien, avant de commencer à boire,
01:08:02 qu'il peut créer des drames.
01:08:04 Et d'ailleurs, c'est ce qu'il s'est passé.
01:08:06 Moi, je trouve que la société est bonne fille.
01:08:08 Parce qu'il y a un vieux proverbe qui dit "aide-toi et le ciel t'aidera".
01:08:10 Il aurait quand même fallu que cet homme
01:08:12 commence par céder avant de compter sur la société.
01:08:14 - C'est un peu bizarre.
01:08:16 - Il aurait fallu qu'il commence par céder avant de compter sur la société.
01:08:18 Il y a quelque chose qui ne va pas.
01:08:20 Et moi, je me mets à la place de cette famille.
01:08:22 Dans 6 ans, puisqu'avec les remises de peine, c'est à peu près ça qui va se passer,
01:08:24 eux, ils seront encore dans le deuil, dans la désolation.
01:08:26 Ils se diront "tiens, aujourd'hui,
01:08:28 celui qui a tué mon père ou mon mari,
01:08:30 il vient de sortir et lui va reprendre sa vie
01:08:32 peinard et peut-être provoquer d'autres drames".
01:08:34 Parce que ce n'est pas sûr qu'ils retiennent la leçon.
01:08:36 Ce n'est pas sûr.
01:08:38 - Jean-Sébastien Ferjou, sur cette affaire.
01:08:40 - Je trouve que les deux décisions qu'on a évoquées,
01:08:42 celle du Mans et celle de Besançon,
01:08:44 pour un flic et une balle,
01:08:46 elles sont parfaitement scandaleuses.
01:08:48 Et elles ne sont pas seulement scandaleuses, elles sont inquiétantes.
01:08:50 Alors évidemment, on comprend l'émotion des policiers
01:08:52 qui ont l'impression que leur vie ne vaut pas grand-chose
01:08:54 et qu'ils seraient juste là pour
01:08:56 subir l'irresponsabilité
01:08:58 des uns ou des autres.
01:09:00 Mais moi, je trouve parfaitement incohérent
01:09:02 qu'on, par exemple,
01:09:04 on en parlait au début de l'émission,
01:09:06 qu'on veuille se montrer beaucoup plus durs sur le harcèlement
01:09:08 et que par ailleurs la société soit incapable
01:09:10 de se faire respecter en principe d'autorité.
01:09:12 Parce que la décision de Besançon, elle me paraît encore
01:09:14 beaucoup plus folle. - Alors là, c'est pour la pancarte
01:09:16 un flic et une balle. - Voilà, donc vous rappelez les faits.
01:09:18 Une jeune fille cagoulée dans la manifestation
01:09:20 contre les policiers,
01:09:22 et par ailleurs connue des services
01:09:24 de police pour être une militante d'extrême-gauche,
01:09:26 est très opposée à la police.
01:09:28 Donc elle a une pancarte,
01:09:30 un flic, une balle,
01:09:32 et le procureur considère qu'on n'est pas certain
01:09:34 du sens de la pancarte, ce qui quand même relève...
01:09:36 - Mais c'est un élément intellectuel.
01:09:38 - Il a prononcé ce mot,
01:09:40 c'est un élément intellectuel.
01:09:42 - Il pourrait y avoir une autre acception.
01:09:44 Alors moi déjà, je ne vois pas laquelle, mais de toute façon
01:09:46 c'est se moquer du monde, dans les circonstances
01:09:48 dans lesquelles était la pancarte. Et moi je trouve que
01:09:50 un État qui n'est plus
01:09:52 capable de faire respecter la légitimité
01:09:54 de ses institutions, c'est un État
01:09:56 qui est engagé sur une très
01:09:58 mauvaise pente d'un point de vue démocratique
01:10:00 parce que ne pas être capable de faire
01:10:02 respecter la légitimité de la police,
01:10:04 il y a évidemment la personne des policiers
01:10:06 en tant qu'être humain, et après il y a la légitimité
01:10:08 d'une institution républicaine. Quand on n'est plus
01:10:10 capable de faire respecter ça, c'est qu'on n'est quasiment
01:10:12 plus dans un État de droit. - Je suis absolument d'accord
01:10:14 avec ce que vous dites, et puis
01:10:16 en sous-texte, évidemment que c'est la citoyenneté
01:10:18 donc on en parlait avec le harcèlement,
01:10:20 donc évidemment que ça devient
01:10:22 une décision incohérente
01:10:24 sur ce qu'est
01:10:26 la loi, la justice et l'autorité
01:10:28 et puis alors
01:10:30 normalement une décision de justice, elle doit
01:10:32 réparer l'irréparable.
01:10:34 Donc on a cet homme d'un côté, et là
01:10:36 la réparation n'est pas là, et ce policier
01:10:38 de l'autre, dans un contexte où
01:10:40 on aurait besoin justement de redorer
01:10:42 le blason de nos forces de l'ordre.
01:10:44 - J'aimerais qu'on écoute Alexis Corbière
01:10:46 qui a été l'invité ce matin de Europe 1 et de
01:10:48 CNews dans la matinale et l'interview de Sonia
01:10:50 Mabrouk. Là il parle d'autre chose,
01:10:52 il parle de l'utilisation des armes
01:10:54 par la police.
01:10:56 Il est député France Insoumise de la Seine-Denis,
01:10:58 écoutez ce qu'il dit.
01:11:00 - Je condamne, il est hors de question
01:11:02 que quiconque porte des coups contre un policier,
01:11:04 le menace, agresse un véhicule de police. Vous le savez
01:11:06 très bien, nous l'avons toujours dit, d'accord ?
01:11:08 C'est clair, c'est net, c'est carré. Je n'accepte pas
01:11:10 qu'un policier qui est un fonctionnaire
01:11:12 voie son intégrité remise en cause.
01:11:14 Une fois qu'on a dit cela, est-ce qu'on peut parler du fait ?
01:11:16 Comme le jeune Nahel a été abattu
01:11:18 et dans des conditions que je trouve, pour ma part,
01:11:20 dans l'idée que je me fais du rapport entre la population
01:11:22 et la police, qui n'est pas digne,
01:11:24 qui mérite qu'un travail soit fait non seulement d'enquête sur ce cas précis,
01:11:26 mais de voir les chiffres que j'ai donnés tout à l'heure,
01:11:28 que depuis quelques temps, une utilisation abusive,
01:11:30 selon moi, d'armes à feu à l'occasion
01:11:32 de contrôle d'une entité. - Mais on peut le faire,
01:11:34 parce qu'il y a une utilisation abusive des armes à feu
01:11:36 lors des contrôles de police. David Lebars.
01:11:38 - Non mais là, je crois qu'on est encore sur la manifestation
01:11:40 et la fameuse sortie d'armes du policier.
01:11:42 Moi, j'en profite, je suis sur votre plateau pour lui
01:11:44 réadresser mes félicitations. Pourquoi ?
01:11:46 Parce que grâce à sa sortie d'armes,
01:11:48 il a permis à son équipage de s'en sortir
01:11:50 face à une horde de sauvages. Les mots
01:11:52 pour les politiques sont censés avoir un sens.
01:11:54 On n'a pas un policier,
01:11:56 comme je l'ai lu, qui a braqué un manifestant.
01:11:58 On a un policier qui a fait une sortie d'armes
01:12:00 face à une horde d'assaillants. Ça n'a rien à voir.
01:12:02 Et on en a des exemples où les policiers se font
01:12:04 même incendier et brûler vif dans leur voiture
01:12:06 alors qu'ils sont en service.
01:12:08 Moi, ce que je constate, c'est navrant.
01:12:10 Je vous mentirais si je ne vous le disais pas,
01:12:12 les policiers sont écoeurés,
01:12:14 et saturés, du discours permanent
01:12:16 des élus et les filles,
01:12:18 parce que tous la bouche en cœur,
01:12:20 c'est d'ailleurs tout à leur honneur,
01:12:22 parce que j'aimerais qu'il y ait le contraire,
01:12:24 et je ne sais pas comment,
01:12:26 ils sont aussi soudés sur ce discours,
01:12:28 mais c'est toujours la même chose.
01:12:30 On incite à la haine, à une manifestation antiflic.
01:12:32 Il y a quand même Mathilde Panot,
01:12:34 le jeudi, sur Twitter, qui dit très précisément,
01:12:36 parce qu'après, il nie ce qu'ils ont eux-mêmes dit.
01:12:38 - C'est une députée de la France Insoumise.
01:12:40 - Présidente du groupe à l'Assemblée nationale
01:12:42 qui dit "manif contre les violences policières
01:12:44 et le racisme systémique dans la police".
01:12:46 Mais moi, la seule chose systémique que je vois,
01:12:48 c'est le discours de haine antiflic que véhiculaient les filles.
01:12:50 Ça devient extrêmement dangereux,
01:12:52 parce que des délinquants, on en aura toujours.
01:12:54 Des idiots qui vont les taper sur des flics,
01:12:56 on en aura toujours.
01:12:58 Mais on en aura encore plus si on a des élus nationaux
01:13:00 qui incitent ces gens-là à s'en prendre à nos policiers.
01:13:02 Et tout ce que je constate, en plus,
01:13:04 c'est que derrière, une fois que ça dégénère,
01:13:06 on a quelques élus et les filles à nouveau
01:13:08 qui viennent dire que ce n'est pas ce qu'ils ont voulu dire.
01:13:10 On défend la police, on en veut à ceux qui agressent la police,
01:13:12 mais, d'ailleurs, tout ce qui est avant le mène ne compte pas,
01:13:14 mais quand même, et on revient sur l'usage des armes.
01:13:16 C'est quand même sidérant.
01:13:18 - Un dernier mot sur le fait que le Bars,
01:13:20 il semble que la motivation, je reviens à l'affaire de Besançon,
01:13:22 que la motivation du procureur
01:13:24 est qu'il ait eu peur d'un procès politique.
01:13:26 Et donc, il a eu peur que l'extrême-gauche
01:13:28 se saisisse de ce procès-là.
01:13:30 Mais, encore une fois, une institution que ce soit,
01:13:32 parce qu'il y aurait des magistrats qui seraient
01:13:34 dans une forme d'affinité idéologique,
01:13:36 il ne semble pas que ce soit le cas du procureur de Besançon
01:13:38 avec ce discours sur la police tue, etc.
01:13:40 Ou que ce soit par peur, quoi qu'il en soit,
01:13:42 nous sommes dans quelque chose
01:13:44 qui ne ressemble plus à un état de droit,
01:13:46 en état de fonctionnement normal.
01:13:48 - Je vais vous donner un exemple.
01:13:50 - Je vais vous donner un exemple.
01:13:52 - Je vais vous donner un exemple.
01:13:54 - Je vais vous donner un exemple.
01:13:56 - Je vais vous donner un exemple.
01:13:58 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:00 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:02 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:04 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:06 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:08 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:10 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:12 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:14 - Je vais vous donner un exemple.
01:14:16 - Vous vous posez une question,
01:14:18 vous connaissez vous-même la réponse,
01:14:20 pourquoi ils sont si soudés,
01:14:22 pourquoi ils font preuve de cette discipline ?
01:14:24 Parce que c'est une démarche électoraliste.
01:14:26 Ils s'adressent à un certain public,
01:14:28 ils s'adressent à un certain électorat
01:14:30 et ça rend la chose encore plus alçable.
01:14:32 - Mais là où ils sont très pervers,
01:14:34 c'est qu'eux-mêmes incitent au maximum
01:14:36 les violences, la saturation du dispositif
01:14:38 des forces de l'ordre, parce que samedi dernier,
01:14:40 il y avait 110 points de rassemblement
01:14:42 à sécuriser pour les policiers et les gendarmes.
01:14:44 - C'est ça.
01:14:46 - En faisant ça, en chauffant à blanc les manifestants,
01:14:48 ce qu'ils veulent, c'est pousser des policiers à la faute.
01:14:50 Et ensuite, qu'est-ce qui se passe ?
01:14:52 Ils disent "jamais il n'y a eu autant de policiers
01:14:54 qui ont ouvert le feu ou sorti de leur arme".
01:14:56 - Et c'est parce qu'il y a des policiers
01:14:58 qu'il y a des violences.
01:15:00 - On est le seul pays européen où il y a autant de tirs.
01:15:02 - J'entends.
01:15:04 - On est aussi le seul pays européen
01:15:06 où vous avez tout un groupe politique
01:15:08 qui incite à la haine contre les policiers
01:15:10 qui est sous couvert de désobéissance civile
01:15:12 et qui est sous couvert de désobéissance civile.
01:15:14 - Une leur du rappel des titres de l'actualité
01:15:16 sera reprise sur scène avec Simon Guélin.
01:15:18 - On vient tout juste de l'apprendre.
01:15:20 Plusieurs personnes ont été tuées dans une fusillade
01:15:22 à Rotterdam, aux Pays-Bas.
01:15:24 Un homme armé en tenue de combat a ouvert le feu
01:15:26 dans un appartement de la ville
01:15:28 avant de faire irruption dans un centre médical voisin.
01:15:30 Bande foule à Bastia pour Emmanuel Macron
01:15:32 en déplacement en Corse.
01:15:34 Et un petit peu plus tôt dans la journée,
01:15:36 c'est à Ajaccio, devant l'Assemblée de Corse,
01:15:38 qu'il a proposé l'entrée de l'île dans la Constitution française
01:15:40 pour la autonomie de la Corse.
01:15:42 Une autonomie, je cite, "ni contre l'Etat, ni sans l'Etat".
01:15:44 Et puis la natalité en France poursuit sa dégringolade.
01:15:46 Le nombre de naissances est au plus bas
01:15:48 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:15:50 35 000 naissances de moins en 2023
01:15:52 qu'en 2022, soit une baisse de 7,2%.
01:15:54 Sachez que depuis 2011,
01:15:56 le nombre de naissances recule chaque année en France.
01:15:58 - Merci beaucoup, Simon Guélin.
01:16:00 Je voulais juste dire un petit mot de la natalité.
01:16:02 Avec ce chiffre en berne,
01:16:04 le taux de natalité qui chute,
01:16:06 est-ce que les femmes ont encore envie
01:16:08 de faire des enfants, Rachel Gann, dans notre pays ?
01:16:10 - Oui, c'est la question.
01:16:12 Est-ce que nous avons envie,
01:16:14 femmes et hommes, de faire des enfants ?
01:16:16 Parce que c'est ça aussi la question.
01:16:18 Nos relations sont...
01:16:20 - Ça implique en général...
01:16:22 - Mais justement, ça interroge aussi nos relations.
01:16:24 Ça interroge nos relations,
01:16:26 nos relations durables.
01:16:28 Est-ce que dans ce contexte,
01:16:30 on a l'envie d'avoir des enfants
01:16:32 avec tout ce qui peut se passer
01:16:34 au niveau social, économique, climatique ?
01:16:36 - Je ne sais pas, mais les chiffres sont là, en tout cas.
01:16:38 Alors, peut-être une vraie politique
01:16:40 de la natalité à mettre en place,
01:16:42 mais pour cela, il faut croire en l'avenir.
01:16:44 - Oui, et ça, c'est peut-être
01:16:46 quelque chose qui nous manque,
01:16:48 qui monte à la classe politique, Jean-Sébastien, et puis Eric.
01:16:50 - C'est clair, c'est ça.
01:16:52 Quand on regarde en Scandinavie, par exemple,
01:16:54 où il y a eu des mesures extrêmement favorables
01:16:56 pour soutenir les femmes qui travaillent avec des crèches,
01:16:58 mais ça a eu un impact assez faible sur la natalité.
01:17:00 Ça ne veut pas dire qu'il ne faille pas avoir
01:17:02 de politique familiale,
01:17:04 d'avoir un objectif politique en soi.
01:17:06 Il ne faut pas forcément en attendre
01:17:08 que ça a un impact sur la natalité,
01:17:10 parce qu'il y a ce vertige un peu civilisationnel.
01:17:12 Il y a une autre explication,
01:17:14 ça n'est pas tranché encore, l'effet tempo.
01:17:16 Comme les femmes ont des enfants plus tard,
01:17:18 on pourrait être dans un espèce de creux de transition
01:17:20 où les femmes avaient plutôt des enfants
01:17:22 entre 25 et 30 ans, et là, on s'approcherait
01:17:24 de l'âge de 40, et quand vous êtes dans l'entre-deux,
01:17:26 ce sont des enfants qui ne sont pas nés maintenant,
01:17:28 mais qui pourraient naître dans quelques années.
01:17:30 - Eric Nolot. - Rachel Kahn a cité
01:17:32 le 21e siècle, donnez-moi envie d'avoir envie,
01:17:34 mais quand le pouvoir d'achat est en berne,
01:17:36 quand on vous explique huit fois par jour
01:17:38 que le ciel va vous tomber sur la tête,
01:17:40 c'est difficile, mais contrairement
01:17:42 à ce qu'on entend, c'est quand même une affaire
01:17:44 des femmes et des hommes. Il faut quand même décider ensemble.
01:17:46 On voit bien qu'il y a une fin d'exception française
01:17:48 qui est liée à une baisse de morale,
01:17:50 tout simplement, parce que c'est quand même terrible,
01:17:52 en tout cas difficile, grave, de prendre la décision
01:17:54 de jeter un être nouveau
01:17:56 dans un monde si incertain.
01:17:58 - Quand Sandrine Rousseau dit "lâchez nos utérus",
01:18:00 elle a dit "lâchez les variables d'ajustement
01:18:02 de votre politique économique", elle a tort ou pas ?
01:18:04 - Elle a tort, parce que là aussi, c'est un peu électoraliste,
01:18:06 un peu démagogique, c'est des décisions
01:18:08 qui se prennent à deux. On voit bien que c'est
01:18:10 une décision collective, c'est un état d'esprit
01:18:12 collectif où on a envie d'aller de l'avant,
01:18:14 de perpétuer ce qui a été une exception française.
01:18:16 Nous étions plutôt en haut du classement
01:18:18 européen, donc ce sera
01:18:20 une décision de la société,
01:18:22 c'est pas une violence faite aux femmes
01:18:24 que de dire que la montée
01:18:26 de la fertilité ou du taux
01:18:28 de naissance résoudrait
01:18:30 bien des problèmes.
01:18:32 - On est quand même le pays de l'Union
01:18:34 où le taux de fécondité est le plus élevé.
01:18:36 - Il ne faut pas sous-estimer
01:18:38 l'impact économique,
01:18:40 social, politique
01:18:42 qu'aura la baisse de la population, parce que là,
01:18:44 on n'y est pas, mais avec des taux de natalité pareils,
01:18:46 il n'y a plus de renouvellement des générations,
01:18:48 on va aller faire une baisse de la population.
01:18:50 Les Japonais y sont d'ores et déjà,
01:18:52 25% des Japonais ont plus de
01:18:54 65 ans, c'est-à-dire que
01:18:56 en termes d'immobilier, vous avez des villes qui sont abandonnées,
01:18:58 vous avez des soins qui ne peuvent plus
01:19:00 être apportés aux personnes âgées, c'est-à-dire que
01:19:02 on connaît l'impact
01:19:04 de la surpopulation, on va être
01:19:06 collectivement sur la planète menacé
01:19:08 par l'impact de la dépopulation, parce qu'on y va
01:19:10 très droit et très rapidement. - Merci beaucoup
01:19:12 au commissaire Lebarth d'être venu nous parler
01:19:14 de ses collègues policiers, on fait une petite pause,
01:19:16 on poursuit cette émission dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
01:19:18 On écoutera Patrick Sabastien, qui publie
01:19:20 un livre qui s'appelle "La Nostal-vie".
01:19:22 On est en plein dans le thème.
01:19:24 Il est notre invité dans un instant, à tout de suite.
01:19:26 [Musique]
01:19:28 18h40,
01:19:30 on se retrouve en direct dans "Punchline" sur CNews
01:19:32 et sur Europe 1. Patrick Sabastien est notre invité.
01:19:34 Bonsoir Patrick. - Bonsoir tout le monde.
01:19:36 - Bienvenue, on est avec Louis Dragnel, Eric Melot,
01:19:38 Rachel Khan. Votre livre c'est "La Nostal-vie".
01:19:40 Alors "Nostal-gie", "Nostal-vie".
01:19:42 Si on faisait un pas en arrière pour aller
01:19:44 mieux de l'avant, c'est XO. - C'est un biologiste que j'ai inventé
01:19:46 pour... La nostalgie c'est
01:19:48 une erreur. Tu sais, la nostalgie c'est
01:19:50 "Tout était mieux avant". La nostalgie
01:19:52 c'est positif. - Et c'est pas vrai ? "Tout n'est pas mieux avant" ?
01:19:54 - Non, non, non.
01:19:56 Je préfère le GPS
01:19:58 aux cartes routières.
01:20:00 - Moi j'aimais bien les cartes Michelin. - Maintenant que je suis célibataire,
01:20:02 Uber Eats c'est vachement bien.
01:20:04 Et non mais, si tu veux,
01:20:06 j'ai la chance, bon, j'ai 70 ans
01:20:08 dans deux mois, donc
01:20:10 c'est ça la couverture du livre.
01:20:12 Je suis dans la transmission.
01:20:14 Je voudrais bien que mes mômes,
01:20:16 les enfants que je connais,
01:20:18 aient la chance de vivre des vies aussi
01:20:20 belles que celles qu'on a vécues nous,
01:20:22 parce qu'il y avait des valeurs, des choses
01:20:24 qu'on a perdues. Et je pense que
01:20:26 pour que ça aille mieux,
01:20:28 il faudrait qu'on réinsère
01:20:30 des choses, des valeurs qu'on avait
01:20:32 avant. Et c'est très antinomique
01:20:34 parce que c'est à la fois des valeurs de liberté
01:20:36 et d'autorité. Et je trouve
01:20:38 que ça, ça nous manque aujourd'hui. - Liberté, pourtant.
01:20:40 On a l'impression qu'on a jamais été aussi libres.
01:20:42 - Oui, on avait plus de liberté dans les années 80.
01:20:44 Et il y avait plus d'autorité,
01:20:46 il y avait plus de règles.
01:20:48 Il y a des choses qui me choquent, moi, d'une manière...
01:20:50 - Est-ce que ça s'oppose forcément ?
01:20:52 - Non, justement, c'est intéressant.
01:20:54 - Est-ce que la liberté n'est pas une émanation
01:20:56 aussi d'un cadre défini ?
01:20:58 - C'était...
01:21:00 Tu sais, je vous ai entendu parler
01:21:02 des flics, là. Quand j'étais gamin, un jour,
01:21:04 j'ai dit "mordre va, je suis un flic".
01:21:06 Il m'a mis une tarte. Je suis allé me plaindre à mon père,
01:21:08 il m'en a mis une autre. Et ma mère m'a dit
01:21:10 "Tu sais, les flics, je les aime pas beaucoup.
01:21:12 Ils nous bouffent beaucoup de nos libertés,
01:21:14 mais le jour où on les respectera plus,
01:21:16 c'est toute notre liberté qu'on perdra".
01:21:18 Et je trouve que c'est très vrai.
01:21:20 Et cette autorité-là, moi, je suis...
01:21:22 - Mais alors pourquoi ça passe plus ?
01:21:24 Parce que là, c'est quelque chose de bon sens.
01:21:26 Pourquoi ce genre de coups de bras ne passe plus ?
01:21:28 - Oui, mais le bon sens, c'est pas ce qui caractérise le plus les gens qui nous gouvernent.
01:21:30 Ils ont leur sens à eux, mais le bon, ils l'ont pas vraiment.
01:21:32 Moi, je suis horrifié de voir que,
01:21:34 parce que ça n'existait pas à l'époque,
01:21:36 c'est pas un truc de vieux con,
01:21:38 comment on peut accepter une société
01:21:40 où on caillasse des pompiers et des toubibs ?
01:21:42 C'est-à-dire des gens qui viennent te sauver la vie,
01:21:44 t'aider.
01:21:46 Ces mecs-là, on devrait les...
01:21:48 Qu'est-ce qu'ils vont avoir ? Appel à la loi ?
01:21:50 "Ah tiens, on va me faire le BCG."
01:21:52 Non. Si tu veux casser des cailloux,
01:21:54 c'est cruel ce que je vais dire,
01:21:56 ils vont me traiter de facho.
01:21:58 Va casser des cailloux pendant 4 ans.
01:22:00 Peut-être que les mecs, ils vont arrêter de jeter des cailloux sur les pompiers.
01:22:02 C'est un petit exemple.
01:22:04 Mais pour le reste, il y a toute la société-écran
01:22:06 dans laquelle on est.
01:22:08 - Alors, par exemple, Patrick Sébastien,
01:22:10 le harcèlement scolaire, on en a beaucoup parlé.
01:22:12 - L'empathie. Ils vont être dispensés.
01:22:14 - Ça vient aussi des réseaux sociaux.
01:22:16 Tu peux demain enlever l'anonymat
01:22:18 sur les réseaux sociaux.
01:22:20 Tu vas enlever 50% des saloperies.
01:22:22 Mais tu vas enlever 50% des recettes.
01:22:24 Donc ils n'enlèvent pas l'anonymat
01:22:26 sur les réseaux sociaux.
01:22:28 C'est encore le pognon qui mène tout.
01:22:30 - Et l'empathie, on sait plus ce que c'est l'empathie ?
01:22:32 - Ah mais moi je suis dedans.
01:22:34 - Oui, je sais, vous êtes dedans.
01:22:36 - Je suis dans l'empathie permanente.
01:22:38 En plus, mon bouquin, c'est pas vraiment un truc...
01:22:40 - Je suis un vieux con assumé,
01:22:42 mais pour la boutade, ce qui vaut mieux
01:22:44 être un vieux con assumé qu'un jeune con qui s'ignore.
01:22:46 - Toujours.
01:22:48 - Quand je fais mes spectacles l'été,
01:22:50 là j'ai passé tout l'été à faire mes spectacles,
01:22:52 on a fait un Galaformia où il y a 30 000 personnes,
01:22:54 mon public, bizarrement, je ne suis pas allé les chercher.
01:22:56 C'est des gamins qui ont entre 15 et 25 ans
01:22:58 qui chantent sur mes sardines, etc.
01:23:00 Et j'ai parlé avec eux.
01:23:02 Ils ont les mêmes envies que moi, le vieux con.
01:23:04 C'est-à-dire qu'ils rêvent d'une société,
01:23:06 c'est môme de 18 ans, 20 ans,
01:23:08 plus libre déjà, parce que quand je raconte
01:23:10 mes années 80, ils me regardent avec des yeux comme ça.
01:23:12 Et ils veulent sortir la nuit tranquille.
01:23:14 - Donc vous avez eu avec ce bouquin
01:23:16 l'envie de la transmission
01:23:18 en étant, entre guillemets, le vieux con.
01:23:20 - Oui, oui, j'ai envie de la transmission
01:23:22 et de donner...
01:23:24 Dans le bouquin, je raconte des anecdotes,
01:23:26 et puis je suis un observateur
01:23:28 de la société d'aujourd'hui,
01:23:30 les rapports hommes-femmes,
01:23:32 l'immigration,
01:23:34 où pour moi, viens avec tes racines,
01:23:36 mais touche pas à mon arbre.
01:23:38 C'est une évidence pour moi.
01:23:40 Moi, j'aime la multiculture,
01:23:42 je m'enrichis des autres,
01:23:44 mais viens chez moi pour cohabiter,
01:23:46 mais pas pour conquérir.
01:23:48 C'est du bon sens, ça.
01:23:50 - Oui, mais c'est drôle parce que,
01:23:52 à la fin de chacune de vos phrases,
01:23:54 vous pourriez ajouter ce que vous avez dit au début,
01:23:56 "je vais me faire traiter de facho".
01:23:58 C'est ça, le problème, c'est qu'il y a une intimidation,
01:24:00 le bon sens est devenu facho.
01:24:02 - Ils peuvent, je m'en fous.
01:24:04 - Exactement.
01:24:06 - Et ce que je dis là, c'est la majorité des gens que je croise.
01:24:08 Ça ne veut pas dire que la majorité a raison.
01:24:10 Et ceux qui, je vais être grossier,
01:24:12 mais ceux qui nous foutent le bordel,
01:24:14 c'est une minorité.
01:24:16 Et on n'est pas assez sévère avec ces minorités.
01:24:18 Il y a quand même une chose qui est très marrante,
01:24:20 que j'ai observée,
01:24:22 c'est que la morale a changé.
01:24:24 La morale, j'ai jamais aimé la morale, moi.
01:24:26 La morale, elle était droite dans mes années à moi.
01:24:28 C'était Giscard,
01:24:30 tout était tabou, tu sais,
01:24:32 il ne fallait surtout pas faire un pas de travers.
01:24:34 La morale est devenue de gauche aujourd'hui.
01:24:36 C'est la gauche qui fait la morale,
01:24:38 qui vous interdit ça.
01:24:40 C'est-à-dire, on va vous interdire
01:24:42 tout ce qui fait plaisir,
01:24:44 et on va essayer de vous imposer tout ce qui vous fait chier.
01:24:46 - Au moins, c'est clair.
01:24:48 - Ils peuvent me traiter de ce qu'ils veulent,
01:24:50 nationaliste.
01:24:52 J'explique dans le bouquin que
01:24:54 je suis né en 1953,
01:24:56 c'est-à-dire 8 ans après la dernière guerre.
01:24:58 C'est très peu, 8 ans.
01:25:00 Il y avait encore
01:25:02 des restes. Je suis né en Corrèze,
01:25:04 à côté d'Oradour-sur-Glane,
01:25:06 et Tulle, où il y avait eu des massacres incroyables.
01:25:08 Il y avait encore des drapeaux bleu-blanc-rouge
01:25:10 aux fenêtres. Et moi, on m'a expliqué,
01:25:12 gamin, il y a des mômes de 20 piges
01:25:14 qui sont allés se faire tuer
01:25:16 pour que ton pays reste ton pays
01:25:18 et te protéger de la folie nazie.
01:25:20 Alors quand je vois les mêmes mômes d'aujourd'hui,
01:25:22 de 20 ans, brûler le drapeau français,
01:25:24 je me dis que c'est des sales cons.
01:25:26 Si tes ancêtres ne s'étaient pas fait
01:25:28 trouver la peau, tu ne pourrais même pas
01:25:30 déployer ta banderole où il y a écrit
01:25:32 "Fuck la France".
01:25:34 Ça, ça me gêne et je trouve que ça,
01:25:36 on devrait être beaucoup plus sévère avec ça.
01:25:38 Effectivement, j'aime la France.
01:25:40 - Selon vous, Patrick Sébastien, quand est-ce que ça a vrillé ?
01:25:42 C'est quoi l'élément déclencheur et quand ?
01:25:44 - Ça ne vrille jamais d'un coup.
01:25:46 - Mais qu'est-ce que vous avez vu ?
01:25:48 - Tous les politiques. - Y compris mon ami Chirac.
01:25:50 - Mais vous avez vu,
01:25:52 je suis ami avec Chirac.
01:25:54 J'étais très intime avec Chirac.
01:25:56 Je les ai vus tous
01:25:58 et aujourd'hui,
01:26:00 les politiques
01:26:02 me déçoivent profondément.
01:26:04 Moi, je manque,
01:26:06 on a glissé tout doucement,
01:26:08 je manque d'humains, tout simplement.
01:26:10 Je manque d'humains.
01:26:12 Moi, j'ai envie d'humains.
01:26:14 L'humain, c'est l'acceptation de l'autre.
01:26:16 Je suis pour le vivre ensemble,
01:26:18 mais à condition que j'y sois, dans l'ensemble.
01:26:20 C'est aussi bête que ça.
01:26:22 Et quand tu tiens les propos que je tiens, on te dit
01:26:24 "C'est pas bon, c'est populiste, c'est beauf".
01:26:26 - Et vous dites Patrick Sébastien,
01:26:28 on est tous convaincus
01:26:30 qu'on est gouvernés par des incapables
01:26:32 et donc on découle les célèbres "Y'a qu'à Faucon".
01:26:34 Donc on se place tous,
01:26:36 on est tous des juges, des policiers, des politiques.
01:26:38 - Sans s'apercevoir qu'il y a encore plus de problèmes
01:26:40 à nos solutions.
01:26:42 Parce qu'on a des solutions aux problèmes,
01:26:44 mais il y a encore plus de problèmes.
01:26:46 C'est pas facile à gérer.
01:26:48 Mais moi, j'aimerais que les politiques soient un peu moins...
01:26:50 On est sur un plateau où ils défilent tous.
01:26:52 C'est un concours d'égo.
01:26:54 Ils nous ont piqué notre boulot à nous les saletés manques.
01:26:56 Zemmour, il est plus passé à la télé en 6 mois,
01:26:58 on a fait le calcul qu'Aznavour en 10 ans.
01:27:00 Le classement des hommes politiques,
01:27:02 ils regardent ça comme le top 50.
01:27:04 Je sais pas si c'est leur vrai rôle
01:27:06 et si on les a élus pour ça.
01:27:08 Il y a des mecs formidables dedans.
01:27:10 Moi, je me suis pas caché,
01:27:12 j'ai dit que j'aimais bien deux personnes
01:27:14 qui étaient à l'extrême l'un de l'autre
01:27:16 parce qu'humainement, ils disent des choses intéressantes.
01:27:18 C'est Roussel et Bardella.
01:27:20 Je peux pas dire qu'ils ont le même programme politique.
01:27:22 - Mais Patrick, est-ce que la solution,
01:27:24 ça vient d'en haut, des politiques ou de soi-même ?
01:27:26 - Ça vient de nous.
01:27:28 La première solution, elle est de nous.
01:27:30 C'est à nous de nous améliorer.
01:27:32 Parce qu'on dit toujours, c'est la faute du gouvernement,
01:27:34 c'est la faute de ça.
01:27:36 Je parle beaucoup de ça aussi.
01:27:38 La responsabilité, c'est la faute des autres,
01:27:40 est devenue quelque chose de quotidien.
01:27:42 Les coupables qui se sont passés pour des victimes,
01:27:44 ça, c'est de pire en pire.
01:27:46 Donc, il y a un changement à faire
01:27:48 mais ça ne peut être initié que par des gens,
01:27:50 je veux pas faire le gourou,
01:27:52 mais qui ont le même discours que moi,
01:27:54 mais il faudrait qu'on soit 50 000
01:27:56 à avoir ce discours-là
01:27:58 et le dire fort, sans, comme tu as dit tout à l'heure,
01:28:00 sans avoir peur de se faire traiter
01:28:02 parce que là, c'est bon, ça va,
01:28:04 fachos, ils vont nous mettre
01:28:06 la Shoah sur la tête
01:28:08 alors que ça n'a rien à voir.
01:28:10 - Vous aurez du mal.
01:28:12 - Tu deviens un nazi alors que...
01:28:14 - Oui, bien sûr, c'est la prochaine étape.
01:28:16 Je pense qu'il y a des gens...
01:28:18 Ce pays, et je le connais bien, crois-moi,
01:28:20 je le pratique au quotidien.
01:28:22 - Vous les sillonnez avec les spectacles.
01:28:24 - La majorité, c'est des braves gens.
01:28:26 C'est des gens généreux,
01:28:28 c'est des gens solidaires.
01:28:30 Cette majorité, elle existe.
01:28:32 Et cette majorité, en ce moment, elle est comme ça.
01:28:34 Elle n'ose pas.
01:28:36 - La tête courbée.
01:28:38 - Elle n'ose pas, oui, parce que si elle dit les choses,
01:28:40 on va les accuser de tout.
01:28:42 - Mais dans les sondages, cette France-là,
01:28:44 on a envoyé Laurence quasiment tous les deux jours,
01:28:46 notamment sur la fermeté en matière d'immigration,
01:28:48 sur le rétablissement de l'ordre.
01:28:50 - Si il est juste...
01:28:52 - Tous les sujets d'autorité sont des sujets de consensus.
01:28:54 C'est ça qui est intéressant.
01:28:56 - Si tu dis que tu veux de l'autorité,
01:28:58 on va te traiter de facho.
01:29:00 Non. Il y a des règles respectées.
01:29:02 Je suis fan de rugby.
01:29:04 Le rugby, c'est un modèle de société.
01:29:06 L'équipe de France de rugby.
01:29:08 C'est mes amis, mes potes, j'y connais bien.
01:29:10 Est-ce que tu as vu la différence
01:29:12 entre le rugby et le rugby ?
01:29:14 J'étais à l'ouverture de la Coupe du monde.
01:29:16 J'ai 80 000 mecs qui chantent le paquito,
01:29:18 qui sont souriants.
01:29:20 Dans Libération, c'était la France-France.
01:29:22 - Oui, exactement.
01:29:24 - Les bouffes, bien sûr.
01:29:26 - La culture française qu'on a présentée,
01:29:28 c'est comme si les blacks...
01:29:30 Les blacks, c'est pas...
01:29:32 Aujourd'hui, la Nouvelle-Zélande,
01:29:34 c'est pas des maoris dans les rues.
01:29:36 On va leur interdire le haka.
01:29:38 Je suis fier de ma culture,
01:29:40 mais la culture de France de rugby,
01:29:42 elle est formidable.
01:29:44 Mes potes, Wauquie, Ficou,
01:29:46 c'est des blacks, tout ça,
01:29:48 qui sont du 93,
01:29:50 et il y a des mecs du Gers,
01:29:52 et ils s'entendent à merveille.
01:29:54 Même s'ils ne la chantent pas fort,
01:29:56 je peux te dire que la Marseillaise,
01:29:58 ça leur fait du bien.
01:30:00 Si on était tous à l'image
01:30:02 de cette putain d'équipe de rugby
01:30:04 qui va gagner, je pense que la société
01:30:06 marcherait mieux.
01:30:08 - Vous faites un spectacle populaire français,
01:30:10 c'est-à-dire les Devos, les Audiard, les Coluche...
01:30:12 - Justement, à ce propos,
01:30:14 je fais un spectacle...
01:30:16 - Ça manque, tout ça.
01:30:18 - Qui va commencer en théâtre,
01:30:20 qui s'appelle "Hommage et dessert".
01:30:22 J'ai fait une douzaine de chansons
01:30:24 avec des imitations sur mes premiers albums
01:30:26 où je rends hommage à Coluche, à Gainsbourg,
01:30:28 au Tonton Flingueur, à Brassens, à Nougaro.
01:30:30 Il y a de l'écriture.
01:30:32 Entre les chansons, je leur raconte
01:30:34 mon Gainsbourg, mon Brassens,
01:30:36 mon Tintin, mon Tintin, mon Tintin...
01:30:38 C'est un luxe infini.
01:30:40 Et c'est vrai que cette culture-là,
01:30:42 ma langue française...
01:30:44 Moi, je suis un verbi-crussiste,
01:30:46 c'est-à-dire que je fabrique des mots croisés,
01:30:48 je suis passionné par les mots,
01:30:50 ma langue, elle me plaît.
01:30:52 - Ça fait tellement du bien de vous entendre.
01:30:54 - Je suis pas joli, c'est vrai.
01:30:56 - On boit du petit lait, ça fait vraiment du bien
01:30:58 de vous entendre, d'autant que vous parliez
01:31:00 des saltimbanks, cette espèce en voie de disparition
01:31:02 qu'on veut aujourd'hui remplacer
01:31:04 par des mots qui n'ont pas forcément
01:31:06 des mots, qui veulent diviser,
01:31:08 qui veulent finalement, en gros...
01:31:10 - C'est bien le mot que tu as employé,
01:31:12 "les influenceurs de haine", ça, ça me parle,
01:31:14 parce que c'est que ça que j'entends autour.
01:31:16 On montre les gens...
01:31:18 Je suis discuté dans le couloir
01:31:20 avec Le Barre, sur Mélenchon.
01:31:22 - Le commissaire, oui.
01:31:24 - Je peux pas, moi, je peux pas
01:31:26 supporter qu'on instille
01:31:28 cette haine.
01:31:30 - Ouvrir la porte au chaos
01:31:32 et ensuite dire, voilà, mais non,
01:31:34 nous, on va se trouver des fausses excuses,
01:31:36 mais en réalité, on voit...
01:31:38 - J'ai expliqué dans le bouquin que
01:31:40 quand il y a eu l'attentat du Bataclan...
01:31:42 Je vous en ai parlé ou pas ?
01:31:44 - Pas encore, non, non, pas encore.
01:31:46 - Des choses, des fois, peut-être que je vous
01:31:48 l'ai déjà dit, mais quand il y a eu l'attentat
01:31:50 du Bataclan, on a tous dit, et avec raison,
01:31:52 et Mélenchon en premier,
01:31:54 c'est pas parce que les terroristes sont musulmans
01:31:56 que tous les musulmans sont des terroristes.
01:31:58 Et pourquoi ça marche pas pour les flics ?
01:32:00 C'est pas parce qu'il y a 50 connards
01:32:02 de flics qu'il faut virer de la police.
01:32:04 Et là, c'est tous des assassins.
01:32:06 Non, je peux pas adhérer à ce discours-là,
01:32:08 qui n'est juste qu'un discours
01:32:10 de haine pure.
01:32:12 Faut revenir
01:32:14 à des gens plus raisonnables.
01:32:16 Et ça me choque que des gens responsables
01:32:18 montent les gens les uns contre...
01:32:20 De toute façon, tous les intégrismes
01:32:22 montent les uns contre les autres.
01:32:24 - Un dernier mot, Patrick Sébastien, on a parlé de natalité,
01:32:26 on fait moins d'enfants dans notre pays.
01:32:28 - Vous en avez eu 4.
01:32:30 Et vous avez des petits-enfants.
01:32:32 - J'ai fait tout ce qu'il fallait pour.
01:32:34 - Mais vous comprenez qu'on hésite à faire un enfant
01:32:36 dans le monde dans lequel on vit ?
01:32:38 - C'est exactement le contraire de ce que j'ai dans mon bouquin,
01:32:40 parce que ce petit qui est devant moi,
01:32:42 j'ai envie qu'il soit heureux comme moi.
01:32:44 C'est pour ça que je transmets ça.
01:32:46 Et je pense que les gens ont peur
01:32:48 que ce petit, que ces petits-là,
01:32:50 ils ont peur de laisser
01:32:52 un monde qui n'irait pas à leurs enfants.
01:32:54 C'est vrai que moi, je tremble pour ma fille
01:32:56 comme je ne tremblais pas avant.
01:32:58 Quand elle marche le soir dans la rue,
01:33:00 j'ai un peu plus peur qu'avant.
01:33:02 L'écologie, déjà, je ne comprends pas
01:33:04 que ce soit un parti, l'écologie.
01:33:06 Ça nous concerne tous.
01:33:08 Il y a des vrais progrès à faire,
01:33:10 mais c'est vrai qu'on se dit,
01:33:12 on va laisser nos gamins,
01:33:14 quelle planète on va leur laisser ?
01:33:16 Et au-delà de... Parce qu'on s'en inquiète,
01:33:18 quelle planète on va leur laisser, etc.
01:33:20 Quelle mémoire on va leur laisser
01:33:22 et quelle mentalité on va leur laisser à nos gamins
01:33:24 et à l'autre. La dignité, l'amour.
01:33:26 Ils se sont foutus de ma gueule
01:33:28 depuis 30 ans avec "Oh putain, c'est que de l'amour".
01:33:30 Mais tu vois autre chose, toi,
01:33:32 par rapport à ta famille,
01:33:34 à tes enfants, à tout ça.
01:33:36 Moi, je crois à ça et je voudrais
01:33:38 qu'il y ait beaucoup de gens comme moi,
01:33:40 qui pensent comme moi, à qui on donne la parole
01:33:42 plutôt que de donner sans arrêt la parole
01:33:44 aux prêcheurs de haine, aux gens qui montrent les gens...
01:33:46 - C'est pas vrai qu'on est à l'empathie,
01:33:48 bientôt ce sera l'amour.
01:33:50 - Non, mais... - Il y a des étapes.
01:33:52 - Les étapes, c'est la peur de l'autre.
01:33:54 Elle le sait très bien.
01:33:56 Ça existe depuis tout temps.
01:33:58 Les ethnies se montrent les unes contre les autres.
01:34:00 Moi, j'ai pas peur de l'autre.
01:34:02 Je sais pas comment expliquer ça,
01:34:04 mais arrêtez d'avoir peur de l'autre
01:34:06 parce qu'il est différent.
01:34:08 - Il y a des raisons d'espérer, quand même, Patrick Sébastien.
01:34:10 - Bien sûr qu'il y a des raisons d'espérer.
01:34:12 Dans le livre, j'ai expliqué, si on continue comme ça,
01:34:14 c'est mon point de vue, on va dans le mur.
01:34:16 Je te promets, je regarde autour de moi,
01:34:18 on va dans le mur parce qu'il y a des gens
01:34:20 qui sont là, en prévision de ça.
01:34:22 Je te promets, dans "La France profonde".
01:34:24 J'en ai parlé avec des gens importants.
01:34:26 Il y a deux solutions quand tu vas dans un mur.
01:34:28 Ou tu t'écrases dedans.
01:34:30 Ou tu freines un peu avant.
01:34:32 Tu fais une pause, tu fais deux pas en arrière.
01:34:34 Tu prends de l'élan et tu passes par-dessus.
01:34:36 Pour moi, ces deux pas en arrière,
01:34:38 c'est justement faire "hop, stop, on est allé trop loin".
01:34:40 Revenons un petit peu en arrière.
01:34:42 Prenons quelques valeurs qui nous manquent aujourd'hui,
01:34:44 qui sont ces valeurs-là.
01:34:46 Et peut-être qu'on s'écrasera pas sur le mur.
01:34:48 Mais je suis semi-optimiste
01:34:50 parce que c'est une question de bonne volonté
01:34:52 et de gens qui, comme moi, font ce discours
01:34:54 et le hurlent, ce discours.
01:34:56 "Qui t'a passé pour ce qu'on veut ?"
01:34:58 J'aime bien votre chaîne
01:35:00 parce que justement, on a un discours
01:35:02 qui est un peu différent.
01:35:04 Alors, on vous prenait tout sur la gueule.
01:35:06 - C'est pas grave.
01:35:08 - Mais qu'on le continue, ce discours,
01:35:10 qu'on le propage.
01:35:12 Parce que c'est un discours bienveillant.
01:35:14 - Bien évidemment.
01:35:16 - C'est marrant parce qu'il est jugé
01:35:18 par des gens qui prennent la tolérance
01:35:20 et comme disait mon pote Coluche,
01:35:22 ils n'ont pas un échantillon sur eux.
01:35:24 - Merci beaucoup, Patrick Sébastien.
01:35:26 La nostalgie, oui, très belle chute.
01:35:28 Et si on faisait un pas en arrière
01:35:30 pour mieux aller de l'avant ?
01:35:32 - J'ai une autre chute.
01:35:34 C'est une imitation que je fais en gabin
01:35:36 dans mon spectacle qui dit
01:35:38 "Si j'avais une baguette magique,
01:35:40 j'hésiterais pas une seule seconde.
01:35:42 Je mettrais tous les cons sur orbite
01:35:44 et j'aurais pas de soucis de faire un pas en arrière.
01:35:46 - Merci Patrick Sébastien.
01:35:48 Merci à vous tous.
01:35:50 A bientôt.
01:35:52 C'est du vodka.
01:35:54 [Musique]