Punchline (Émission du 21/09/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Ce soir sur CNews, le roi Charles III a poursuit sa visite en France
00:00:06 avec un passage par le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris
00:00:10 et une réception à l'Élysée ce soir.
00:00:12 Demain, c'est le pape qui arrive en France, semaine chargée pour les forces de l'ordre.
00:00:17 Le gouvernement déterminé à lutter contre la fraude sociale,
00:00:20 après la vidéo d'un youtubeur qui donnait toutes les astuces pour obtenir,
00:00:23 évidemment frauduleusement, des allocations,
00:00:25 une nouvelle mesure sera prise pour sanctionner ce type de comportement.
00:00:28 Enfin, les prix de l'énergie, toujours aussi élevés en France.
00:00:31 Pourquoi payons-nous notre carburant mais aussi notre électricité aussi chère ?
00:00:34 On en débat ce soir dans Punchline à 17h30, notamment avec Nicolas Méhien.
00:00:39 Voilà pour les grandes lignes de nos débats,
00:00:40 mais tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:00:43 Simon.
00:00:44 À Dunkerque, la femme du professeur d'université tué dans la nuit de samedi à dimanche
00:00:51 a reconnu le meurtre de son mari lors de sa garde à vue.
00:00:54 Dans une première version, cette conseillère municipale de la ville
00:00:57 avait évoqué un cambriolage qui avait mal tourné.
00:01:00 15 ans de prison requis contre les agresseurs de Philippe Monguilhau,
00:01:03 ce chauffeur de bus dabassé à mort par deux individus le 5 juillet 2020 à Bayonne.
00:01:08 Hier, les deux accusés ont reconnu en partie leur responsabilité dans cette agression.
00:01:12 Le verdict est attendu dans la soirée.
00:01:14 Et puis, la RATP et la SNCF mettent fin aujourd'hui à la vente des carnets de tickets en carton
00:01:19 dans l'ensemble des gares et automates du réseau francilien.
00:01:22 Le successeur du carnet est une carte appelée Navigo Easy,
00:01:25 un pass rechargeable vendu au prix de 2 euros.
00:01:29 Merci beaucoup, Simon Guilhem, pour cette information très pratique.
00:01:32 On vous retrouve tout à l'heure à 17h30.
00:01:34 Eric Nolot est sur le plateau. Bonsoir Eric.
00:01:36 Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:01:37 Journaliste, écrivain, tout va bien.
00:01:38 Tout va bien.
00:01:39 Bon, Louis Dragnel, parfait aussi.
00:01:41 Bonsoir Laurence, je vais très bien.
00:01:42 C'est le service politique, ça ne va pas très bien.
00:01:44 Votre dîner était sympathique hier ?
00:01:44 Très bien, très bien.
00:01:45 Entre amis, Céline Pina, journaliste à Closor, bonsoir.
00:01:48 Et le dîner était-il sympathique ?
00:01:50 Très sympathique, très décontracté.
00:01:51 C'est ce que j'ai dit.
00:01:52 J'ai dit ça, je veux dire à nos téléspectateurs
00:01:54 que j'ai eu la chance de faire partie des quelques invités
00:01:56 qui ont pu assister à ce dîner au château de Versailles.
00:01:59 J'en ai parlé ce matin chez l'ami Pascal Praud.
00:02:00 C'était plutôt décontracté.
00:02:01 Je m'attendais à quelque chose d'assez guindé, austère.
00:02:04 Et le roi était vraiment très, très heureux d'être là.
00:02:07 Donc, il tapait sur l'épaule du président,
00:02:09 qui faisait de même.
00:02:10 Donc, voilà, ça donnait une attention assez décontractée.
00:02:12 Ben oui.
00:02:13 Et vous vous sentiez comment, Laurence ?
00:02:14 Très bien.
00:02:16 Très décontractée.
00:02:17 Et nous, on est jaloux.
00:02:18 Alors, est-ce que vous avez d'ailleurs compris
00:02:20 les polémiques, Eric Nolot, autour de ce dîner,
00:02:22 de cette réception fastueuse ou pas ?
00:02:25 Je comprends pourquoi, pourquoi elles naissent.
00:02:27 Oui, je comprends très bien le but.
00:02:29 Et d'où elles viennent.
00:02:29 Oui, il s'agit d'agiter le populisme, comme d'habitude.
00:02:32 Écoutez, franchement, on ne va pas le recevoir au McDonald's,
00:02:35 quand même, Charles III.
00:02:36 Il est quand même évident qu'en plus,
00:02:38 comme ça marque un réchauffement des relations franco-anglaises,
00:02:41 c'est le couronnement, si on peut dire,
00:02:43 de ce réchauffement après le Brexit,
00:02:45 après le sous-marin dans le dos que nous avaient fait
00:02:48 les Anglais, les Australiens et les Américains.
00:02:49 Il fallait quand même sortir la vaisselle,
00:02:52 sortir Versailles, éblouir un peu le monde.
00:02:54 Vous savez, les images qui viennent de la France,
00:02:56 ces derniers temps, ce n'est pas glorieux.
00:02:57 Là, pour une fois, on envoyait quelque chose d'un peu positif,
00:03:00 même de très positif.
00:03:01 Écoutez, fausses querelles, fausses polémiques.
00:03:04 On sait très bien d'où ça va et où ça va aller dans le néant.
00:03:08 C'est vrai que si on superpose les images des émeutes urbaines
00:03:10 et celles-là, on se dit qu'il y en a qu'on préfère.
00:03:12 Voilà, effectivement.
00:03:13 Il n'y a pas que des poubelles qui brûlent en France.
00:03:14 C'était le message d'hier.
00:03:15 Alors, on fait juste un petit rappel de ce qui s'est passé
00:03:16 aujourd'hui avec le Roi, puis je vous passe la parole,
00:03:18 évidemment, Louis de Ragnel.
00:03:19 À peine arrivé dans l'enceinte du Sénat,
00:03:24 Charles III a été reçu avec une salve d'applaudissements.
00:03:27 Une fois assis, le roi britannique a remercié les parlementaires
00:03:32 avant de prendre la parole.
00:03:34 Depuis la tribune, Charles III a réitéré son soutien à l'Ukraine
00:03:37 et proposé une nouvelle entente franco-britannique.
00:03:40 Renouvelant l'art pour les générations futures,
00:03:44 afin qu'elles deviennent, je leur propose également
00:03:49 une entente pour la durabilité, pour répondre plus efficacement
00:03:54 à l'urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité.
00:04:01 Un discours ponctué par une minute trente d'applaudissements,
00:04:04 de quoi rendre jaloux Gérard Larcher et Yelbron Pivet.
00:04:07 Des applaudissements qui nous feraient rêver,
00:04:09 Madame la Présidente et moi-même, dans nos hémicycles respectifs.
00:04:13 Nous ne désespérons pas, Monsieur le Président.
00:04:16 Après le palais du Luxembourg, Charles III a rejoint Saint-Denis.
00:04:19 L'occasion de rencontrer de jeunes athlètes et d'assister
00:04:22 à une partie de ping-pong inédite entre la Reine et Brigitte Macron.
00:04:25 Dans la ville des rois de France, Charles III a également découvert
00:04:30 le village rugby, posé avec le président et le maillot du PSG,
00:04:34 visiter la basilique avant de reprendre la direction de la capitale.
00:04:38 Après un bain de foule au marché aux fleurs Elisabeth II,
00:04:42 le roi s'est rendu sur le chantier de Notre-Dame de Paris.
00:04:45 En fin de journée, Charles III participera à une table ronde
00:04:48 sur le climat et la biodiversité au Muséum national d'histoire naturelle,
00:04:52 avant de clore sa visite officielle demain à Bordeaux.
00:04:55 Voilà Louis de Raguenel, des étapes importantes.
00:04:58 On a entendu le président du Sénat, Gérard Larcher et Yelbron Pivet,
00:05:00 président de l'Assemblée, réclamer des applaudissements
00:05:03 aussi fournis pour eux.
00:05:05 C'était plutôt sympathique comme petite séquence.
00:05:08 Ça ne vous a pas fait rire, je ne vous sens pas du tout.
00:05:10 Non, non, non, non, non, non.
00:05:12 J'essaye de mettre de l'ambiance, mais c'est terrible.
00:05:14 Je suis un casseur d'ambiance.
00:05:15 Mais oui, complètement.
00:05:16 Rien ne vous va.
00:05:17 Mais pas du tout.
00:05:18 Moi, je suis comme Eric Nolot, j'ai beaucoup apprécié le dîner de Versailles.
00:05:21 Et si on revient sans y être,
00:05:24 et je me réjouis pour tous ceux qui ont pu y participer, Pierre Laurence.
00:05:27 Et vraiment, je me dis qu'ils ont eu beaucoup de chance et je suis heureux pour eux et elles.
00:05:32 Non, simplement, moi, je trouve qu'on a encore ça en France.
00:05:35 On a cette capacité quand même à sublimer certains événements,
00:05:38 à donner le meilleur de nous-mêmes avec l'excellence.
00:05:41 Et heureusement qu'il y avait des grands et des bons vins qui ont été servis à table.
00:05:44 Heureusement, ils ont été offerts, mais même si...
00:05:47 Non, mais si, parce qu'il y a eu une polémique sur le prénom.
00:05:48 Mais moi, j'assume.
00:05:49 Mais même si ça n'avait pas été offert, ce n'est pas grave.
00:05:51 En fait, la France, c'est aussi ça.
00:05:54 Et peu importe le coût, parce que je trouve qu'il y a des moments comme ça
00:05:58 dans la vie d'un pays où il faut avoir cette capacité à honorer nos hôtes.
00:06:04 Et je pense que la France a cette réputation.
00:06:06 Il faut qu'elle la conserve.
00:06:07 Ça fait partie de la diplomatie, en vérité.
00:06:09 Ça fait partie de la diplomatie.
00:06:10 Et ce que je trouve particulièrement intéressant,
00:06:12 c'est que tout ce qui nous permet aujourd'hui d'inviter des hôtes de marque,
00:06:16 comme on l'a fait hier soir à Versailles,
00:06:18 c'est en fait, ce sont des choses qui sont issues de la monarchie,
00:06:20 avec l'excès de Louis XIV qui a construit ce château.
00:06:24 Et puis, avec tout ce protocole et ces ors qui sont mis en exergue,
00:06:31 notamment par les militaires, parce que tout était très militaire,
00:06:34 la descente des Champs-Élysées.
00:06:36 Et donc, je trouve que ça sublime.
00:06:38 Deux héritages très anciens que sont la monarchie et l'armée.
00:06:41 Très bien. Jean-Sébastien Ferjevienne nous rejoint.
00:06:42 Bonsoir, directeur du site Atlantico.
00:06:44 Pareil, vous aviez quelque chose à dire sur le dîner ?
00:06:47 Oui, parce que cet appareil-là, c'est aussi l'image de la France.
00:06:49 Et l'image de la France, c'est quoi ?
00:06:50 C'est un des secteurs économiques majeurs.
00:06:52 Parce que s'il n'y avait pas le luxe dans l'économie française,
00:06:55 qui aurait-il ?
00:06:56 Parce que si vous regardez ce qui s'est passé sur les 30 dernières années,
00:06:58 si vous regardez les capitalisations boursières,
00:07:00 pardon d'être un peu pragmatique,
00:07:02 ce sont quand même des dizaines de milliers d'emplois.
00:07:04 C'est-à-dire que la balance commerciale française,
00:07:07 qui est déjà lourdement déficitaire,
00:07:08 si nous n'avions pas ce secteur-là, nous n'aurions rien.
00:07:12 Pourquoi Bernard Arnault rencontre-t-il le roi Charles III ?
00:07:15 Pourquoi le roi Charles III rencontre-t-il Bernard Arnault maintenant même ?
00:07:18 D'ailleurs, il me semble que c'était à 17h30 à l'ambassade britannique.
00:07:21 Précisément parce que la France et la visite de ce matin au,
00:07:25 je ne sais plus, le truc 19, là,
00:07:27 il y a une lettre devant ou derrière.
00:07:28 M.
00:07:29 Au M19, voilà.
00:07:30 Aux ateliers qui permettaient de voir le savoir-faire français.
00:07:34 C'est la France.
00:07:36 Et donc, il y a cet aspect-là qui est incontournable
00:07:38 parce que de la même manière qu'en Californie, à la Silicon Valley,
00:07:41 nous, ceux qui sauvent l'économie française, c'est largement ça.
00:07:43 C'est-à-dire qu'il faille s'y résigner,
00:07:45 mais en l'état, c'est largement ça.
00:07:46 Et deuxième point, les relations interpersonnelles,
00:07:48 c'est très important dans les relations internationales,
00:07:50 aussi dans les moments de crise.
00:07:51 Vous avez besoin de connaître vos interlocuteurs,
00:07:54 de savoir comment ils fonctionnent.
00:07:55 Donc, entretenir ce terrain interpersonnel,
00:07:58 c'est absolument fondamental en matière de diplomatie.
00:08:00 Ça ne peut pas juste être des contacts impersonnels
00:08:03 d'administration à administration.
00:08:04 Céline Pina, j'ai gardé le meilleur pour la fin.
00:08:06 Merci.
00:08:07 Non, non, mais il y a aussi le fait que quand vous êtes un roi,
00:08:10 quand vous êtes un vieux pays comme la France,
00:08:13 vous avez quelque chose à opposer à la fugacité du temps qui passe,
00:08:16 au fait que nous ne sommes que de passage.
00:08:18 Et ça se retrouve aussi dans la tradition.
00:08:20 Et lorsqu'on se retrouve dans un lieu comme à Versailles,
00:08:23 on est dans une forme d'intemporalité.
00:08:26 Et quelque part dedans, c'est un peu la France éternelle
00:08:29 qui va rencontrer l'Angleterre éternelle.
00:08:31 Et parfois, les choses dont on se moque,
00:08:33 comme ces gens qui vont mesurer exactement l'écart qu'il y a
00:08:37 entre l'assiette et la façon dont on pose le couteau et la fourchette,
00:08:41 ça fascine quand c'est dans Downton Abbey
00:08:44 et on s'en moque quand c'est à Versailles.
00:08:46 Et pourtant, c'est la même exigence et le même savoir-faire
00:08:49 qu'on met en œuvre.
00:08:50 Ce sont des gestes qui essaient d'être presque immémoriaux
00:08:54 et qui montrent qu'il y a dans l'humanité une profondeur de champ
00:08:57 qui n'est pas simplement la succession des générations.
00:09:00 Donc, il y a quelque chose de fort dans cette tradition
00:09:03 qui s'exprime au moment du revoir.
00:09:05 Ça, c'est bien, ça me passionne ce débat.
00:09:08 Je trouve ce que disait Céline Pinet très important,
00:09:10 mais ce savoir-vivre, regardez, à partir du moment
00:09:12 où on a considéré que c'était désuet, que les codes de civilité
00:09:16 n'avaient plus grand intérêt,
00:09:17 regardez où en est la société française aujourd'hui.
00:09:19 Parce que le sujet, ce n'est pas que ce soit un code ou un autre.
00:09:20 On peut mettre les couverts en haut ou en bas,
00:09:22 selon qu'on est français ou britannique.
00:09:23 On s'en fiche, ce n'est pas plus cohérent.
00:09:25 En bas, c'est rare.
00:09:26 Je ne sais pas si...
00:09:27 Mettre les couverts en bas ?
00:09:28 Au Royaume-Uni, on ne le fait pas.
00:09:29 Ah oui, oui, retourner.
00:09:30 Non, mais le chèque, voilà, la pointe de la fourchette.
00:09:32 Oui, oui, ok.
00:09:33 Retourner.
00:09:34 Le sujet n'est pas le point.
00:09:35 Le mot, c'est retourner, ce n'est pas en bas.
00:09:38 La pointe de la fourchette.
00:09:40 La pointe du côteau, par contre, je vais l'enfoncer.
00:09:43 Le manuel de la baronshaft.
00:09:44 Non, mais ce que je voulais vous dire,
00:09:46 c'est que les règles de savoir vivre, ce n'est pas que des codes.
00:09:49 On s'en fiche un peu que ce soit un code ou un autre.
00:09:51 C'est le fait de tempérer ses pulsions.
00:09:53 Les relations entre États, c'est ça aussi,
00:09:55 de savoir parfois tempérer ses pulsions.
00:09:57 Oui, mais dans l'identité française,
00:09:59 il y a quelque chose de très important, c'est la langue française.
00:10:01 Moi, j'observe que le roi Charles III s'exprime en français,
00:10:04 alors que notre président à l'étranger s'exprime en anglais.
00:10:06 Donc, le meilleur défenseur de la francophonie,
00:10:09 c'est Charles III par rapport à Emmanuel Macron.
00:10:11 Il y a un problème.
00:10:12 Je trouve que ce n'est pas possible.
00:10:13 On ne devrait pas autoriser un chef d'État français
00:10:16 à s'exprimer en anglais à l'étranger.
00:10:18 Parce que la langue française, c'est aussi un vecteur de diplomatie.
00:10:22 C'est aussi un serveur.
00:10:23 Il s'exprime aussi en anglais en France, Eric,
00:10:25 quand il nous parle de start-up nation,
00:10:26 ou un certain nombre de mots.
00:10:27 Non, mais c'est un problème global.
00:10:28 C'est bien au-delà du président Macron, bien sûr.
00:10:31 Mais on devrait être beaucoup plus ferme là-dessus.
00:10:33 On cède.
00:10:34 Et quand c'est Emmanuel Macron, le président de la République française,
00:10:37 dont la constitution précise que le français est sa langue officielle,
00:10:40 je trouve ça fâcheux.
00:10:41 Quelques réactions d'invités hier soir après le repas à Versailles,
00:10:44 recueillis par nos équipes sur place, notamment Elodie Huchard.
00:10:47 C'était un dîner chaleureux, amical.
00:10:51 Chacun était heureux de rencontrer les Britanniques
00:10:57 et les Britanniques heureux de rencontrer les Français.
00:10:59 Ça a été une atmosphère digne, je le répète, chaleureuse et amicale.
00:11:03 Il y a une histoire entre la France et l'Angleterre qui est très forte.
00:11:07 Et que cette histoire-là dépasse même les hommes qui sont là aujourd'hui,
00:11:12 c'est quelque chose qui est ancien et qui va se perpétuer,
00:11:16 qui devrait se perpétuer dans le futur.
00:11:20 C'est des moments exceptionnels qui nous sont offerts.
00:11:24 C'était un très bon moment.
00:11:26 Et puis deux très beaux discours des deux chefs d'État.
00:11:30 C'était chouette.
00:11:32 De génération en génération, la monarchie se régénère
00:11:35 et se rend plus disponible, plus simple, plus proche des gens.
00:11:39 Il n'a pas arrêté aujourd'hui de faire des bains de foule.
00:11:41 Il a fait la même chose ici au château de Versailles
00:11:43 pour rencontrer les uns et les autres.
00:11:45 Il s'intéresse à tout le monde.
00:11:47 Ce que vous voyez, en lui, c'est ce qu'il est.
00:11:50 Il n'est pas du tout protocolaire.
00:11:53 Il sait que le protocole fait partie de son métier.
00:11:56 Mais il cherche justement à s'en débarrasser le plus possible.
00:11:59 Stéphane Bern, vous dites qu'il n'y a pas quand même une telle proximité que ça.
00:12:03 Je me moquais un peu Stéphane Bern qui disait que c'était un grand moment de proximité.
00:12:06 Il ne me semble pas qu'un dîner officiel à Versailles puisse être classé parmi les activités de proximité.
00:12:11 Mais c'est mon mauvais esprit.
00:12:12 Oui, vous avez un très très mauvais esprit.
00:12:14 Mais c'est vrai qu'en Angleterre, on le voit assez peu prendre des bains de foule.
00:12:17 On a des images de cet après-midi.
00:12:19 Il est allé serrer des mains, etc. Louis, non ?
00:12:21 Si, en Grande-Bretagne, le roi, on le voit plus d'ailleurs que sa mère.
00:12:24 Oui, absolument.
00:12:25 D'ailleurs, dès le début de son règne comme roi,
00:12:28 il a voulu montrer qu'il était beaucoup plus proche des gens.
00:12:31 Et il se laisse un peu toucher les contacts tactiles qui n'existaient pas ou peu avec sa mère.
00:12:37 En tout cas, lui s'y prête beaucoup plus volontiers parce qu'il veut être un roi moderne.
00:12:42 En tout cas, c'est une dérupture.
00:12:44 Un roi maudit, évidemment.
00:12:45 Non, j'ai dit moderne.
00:12:46 Oui, oui, oui, je fais de l'esprit.
00:12:48 On a terminé sur le roi ou pas ?
00:12:50 Moderne, ça ne veut pas dire maudit.
00:12:52 On est bien sur le roi ?
00:12:54 On peut continuer à en parler si vous avez une question.
00:12:56 Non, non, non, c'est bon.
00:12:57 Non, mais si.
00:12:58 Non, mais si.
00:12:59 Je mets les pieds dans le plat.
00:13:01 Mais franchement, on fait des efforts ici.
00:13:03 On a tous, vous avez tous exprimé sur Charles III.
00:13:05 Mais ça ne vaut pas Élisabeth II, franchement.
00:13:07 Franchement, pour moi, je ne sais pas si c'est général ou si c'est que moi.
00:13:11 Mais Élisabeth II était associée à tout ce qu'il y a de grand dans la monarchie anglaise.
00:13:16 Et Charles III, je regrette, est associé à tout ce qu'il y a de petit.
00:13:19 Toutes les histoires qu'il y a eu autour de Lady Di, les histoires de cornecule, les histoires de cœur, de fesse.
00:13:24 Tout ça, sans me pardonner.
00:13:26 Je n'arrive pas tout à fait à la rendre au sérieux.
00:13:29 La reine, au moment de la mort de Lady Di, j'aurais été curieux d'avoir votre avis, Éric.
00:13:33 Non, mais parce qu'elle a traversé aussi des moments de grande impopularité.
00:13:36 Vous avez oublié les scandales des décennies précédentes.
00:13:39 Je crois que la chose qu'on oublie, c'est qu'en fait, le dernier tragique en politique,
00:13:44 on l'a connu avec la Deuxième Guerre mondiale.
00:13:46 Avec un moment quand même où on remet même en cause ce qu'est l'humanité.
00:13:50 Le crime contre l'humanité, c'est quelque chose qu'on n'avait jamais intellectuellement pensé avant.
00:13:55 Tous les hommes qui ont été là dans cette période ont acquis une dimension
00:13:59 que personne n'a pu acquérir derrière.
00:14:01 Et nous aussi, d'ailleurs, on en est resté là, puisque notre référence politique, c'est De Gaulle.
00:14:06 Leur référence politique et morale, c'est Elisabeth II.
00:14:10 Finalement, on en est tous au même stade aujourd'hui.
00:14:13 Juste avant, Céline, il y a aussi la personnalité.
00:14:15 Elisabeth II en imposait.
00:14:17 Je ne trouve pas que Charles III en impose.
00:14:19 Vous l'avez vu de plus près.
00:14:20 Oui, mais non, je le trouvais plutôt, effectivement, assez jovial, assez peu imposant.
00:14:25 Mais ce que l'on voit, et ce sont les institutions britanniques,
00:14:30 qui sont quand même, comme d'ailleurs ça a été rappelé par Yael Brune-Pivet
00:14:33 dans le discours au Sénat ce matin,
00:14:35 si on devait verser des royalties aux inventeurs des parlements,
00:14:38 on devrait les verser au Royaume-Uni.
00:14:40 La démocratie libérale, c'est vraiment une construction politique britannique.
00:14:43 Mais cette répartition du pouvoir entre un monarque,
00:14:47 c'est la théorie constitutionnelle anglaise, Walter Batchott,
00:14:50 et la reine Elisabeth II l'a rappelé souvent.
00:14:53 Il y a d'un côté celui qui incarne ce qui unifie la nation,
00:14:56 et donc la permanence, on y faisait référence,
00:14:58 et l'autre qui incarne l'efficacité dans l'action, mais dans le clivage.
00:15:01 Et le problème en France, c'est qu'on n'a aucune figure qui arrive à vraiment incarner ça.
00:15:05 Et Emmanuel Macron, notamment, peut-être pourrait s'en inspirer
00:15:08 pour voir que le rôle du président de la République en France,
00:15:10 il est obligé de tenir un peu les deux.
00:15:12 C'est pour ça que les Français adoraient Jacques Chirac,
00:15:14 c'était une très bonne reine d'Angleterre, il ne faisait rien vraiment.
00:15:16 Mais il incarnait très bien la nation.
00:15:18 Le problème, c'est que ses successeurs n'ont pas su trouver cet équilibre-là
00:15:22 entre les deux fonctions, incarner le clivage, ce qui nous divise,
00:15:25 et incarner ce qui nous unit.
00:15:27 Et Emmanuel Macron a plutôt tendance à incarner ce qui nous divise,
00:15:29 parce qu'il a eu un style, très souvent, souvenez-vous des fameuses phrases
00:15:32 sur "je veux emmerder les non-vaccinés", etc.
00:15:35 Il mise beaucoup plus d'un côté qu'il ne mise sur l'autre,
00:15:37 et pourtant, on a besoin des deux pour qu'un système tienne.
00:15:40 Et la constitution de la Ve République le permet ?
00:15:42 Non mais en fait, on est une des seules démocraties d'Europe
00:15:45 à avoir ce statut-là, avec un président de la République
00:15:47 qui est complètement au-dessus, et qui d'ailleurs a des prérogatives
00:15:51 sans pas obligatoirement passer par le Parlement, qui sont uniques.
00:15:55 On est quand même le seul pays d'Europe où le président de la République
00:15:57 peut déclarer la guerre sans débat parlementaire.
00:16:00 Ce que ne peut pas le roi d'Angleterre.
00:16:02 Non, exactement.
00:16:03 Bon, parfait, merci, vous avez été merveilleux sur le roi sur le troi,
00:16:06 qui poursuit sa visite demain à Bordeaux.
00:16:08 Arrivée du pape, demain, ça va être aussi un grand moment.
00:16:12 Vous avez repéré dans les déclarations de Mgr Evelyne, l'évêque de Marseille,
00:16:16 quelque chose qui vous a intéressé, parce qu'évidemment,
00:16:18 la tonalité du discours du pape demain, ce sera à propos des migrants,
00:16:22 et vous avez trouvé qu'il y avait une véritable inflexion
00:16:25 dans ce que disait Mgr Evelyne, n'est-ce pas ?
00:16:27 Oui, il y avait un entretien dans Le Parisien,
00:16:29 l'archevêque de Marseille, qui connaît très bien le pape,
00:16:31 d'ailleurs, le pape l'a fait cardinal, et il le connaît tellement bien
00:16:35 qu'il cite le pape même dans l'entretien qu'il accorde aux Parisiens.
00:16:39 Il y a assez peu d'évêques aujourd'hui en France
00:16:41 qui sont en mesure de le faire.
00:16:43 Et on lui pose la question...
00:16:44 Il parle de l'OM à peu près toutes les trois phrases.
00:16:47 Et il dit d'ailleurs que le pape, demain soir, aura pour le dîner...
00:16:52 Sera entraîneur du club.
00:16:53 Non, il va manger du poisson à Saint-Pierre,
00:16:56 mais chez... à Marseille.
00:16:57 D'accord, parfait.
00:16:58 C'est de l'humour d'évêque.
00:17:00 La question qu'on lui posait, les migrants...
00:17:04 Sur les migrants, voilà.
00:17:05 Voilà, sont l'un des thèmes forts de la venue du pape au cœur de l'actualité.
00:17:08 Est-ce que le pape va souffler quelque chose à l'oreille d'Emmanuel Macron
00:17:11 qui sera à la messe ?
00:17:12 Réponse du cardinal Archewaque de Marseille.
00:17:14 Le pape a beaucoup dit sur l'accueil des migrants.
00:17:16 Il va déplacer le focus sur le droit à vivre dignement là où on est né.
00:17:21 Ça, c'est important.
00:17:22 Et en fait, je trouve que c'est très important.
00:17:24 C'est comme ça.
00:17:25 C'est une phrase.
00:17:26 On s'était habitués...
00:17:27 On avait entendu le pape qui expliquait qu'il fallait réserver un accueil
00:17:31 inconditionnel aux migrants d'où qu'ils viennent.
00:17:34 Et c'est vrai que c'était une réponse que nous, occidentaux,
00:17:36 on avait du mal à comprendre.
00:17:38 Ils sont auxième et ils ne se rendent absolument pas compte
00:17:40 de la situation qu'on vit.
00:17:41 Et là, d'après ce qu'on comprend dans les propos du cardinal Archewaque
00:17:45 de Marseille, c'est que le pape va défendre un discours
00:17:49 qui consiste à dire "Aider les pays du nord de la Méditerranée,
00:17:55 aidez-les à rester chez eux et donc à ne pas fuir."
00:17:57 Donc, si vraiment c'est ce que dit le pape, c'est une inflexion très importante,
00:18:02 capitale, dans le discours du pape François.
00:18:06 Non, parce que...
00:18:08 Après, ce n'est pas doctrinal, ce n'est pas l'Église catholique.
00:18:11 Oui, mais c'est lui à titre personnel.
00:18:13 C'est passionnant à différents titres.
00:18:17 D'abord, c'est passionnant du point de vue du message christique.
00:18:20 Parce que le message christique, c'est en effet l'accueil inconditionnel,
00:18:23 le soutien accordé aux plus faibles.
00:18:26 Donc, effectivement, vous disiez qu'on avait du mal à comprendre
00:18:29 ce discours en Occident, parce qu'il y a quelque chose d'un peu insensé
00:18:33 dans le côté inconditionnel du message christique.
00:18:35 Mais ce n'est pas tout à fait vrai.
00:18:37 Ce n'est pas exactement ça.
00:18:38 L'exégèse de ces propos qui sont dans l'Évangile et dans les textes bibliques,
00:18:43 c'est qu'en fait, les chrétiens sont chargés d'être charitables
00:18:47 et d'accueillir et de donner au pauvre, à son prochain qui est devant lui.
00:18:52 Mais pas forcément au détriment de la préservation d'équilibre
00:18:56 de société et d'État.
00:18:57 Non, non, mais ce n'est pas ça. Il n'y a pas ce débat.
00:18:59 Ah ben si, si, si.
00:19:00 Celui qui se présente à votre porte, qui est en situation de détresse,
00:19:03 si vous êtes un authentique chrétien, je parle du message chrétien.
00:19:05 Vous avez raison là-dessus.
00:19:06 Vous ouvrez votre porte, vous lui direz...
00:19:08 Vous avez raison. Ce que je veux dire, c'est que pour les gouvernants,
00:19:10 non mais pour les gouvernants, l'Église ne dit pas accueillez tout le monde.
00:19:14 En fait, il y a un enjeu de préservation des équilibres dans la société
00:19:18 qui est rappelé. Non mais bien sûr, parce que la société est construite
00:19:21 aussi par des hommes et qu'il n'y a pas d'enjeu.
00:19:23 Le Christ ne dit pas allez-y, déstabilisez vos sociétés et accueillez tout le monde.
00:19:28 Ça c'est sur le plan religieux. Maintenant, sur le plan politique,
00:19:31 si jamais ce discours qui va être tenu, c'est révolutionnaire dans l'autre sens.
00:19:34 Parce qu'il est aligné sur la position du bon sens de l'opinion moyenne française
00:19:40 qui dit en effet, il faut porter assistance à des gens en détresse,
00:19:43 mais ils ont vocation à rentrer chez eux, à vivre chez eux,
00:19:46 parce que l'exil ne peut pas être un destin, parce que le déracinement n'est pas enviable.
00:19:50 Vraiment, s'il dit ça, c'est un changement.
00:19:53 Oui, s'il dit qu'il faut les aider à vivre dignement là où ils sont nés,
00:19:56 c'est une vraie inflexion.
00:19:57 Ce qui n'a pas fait un changement malgré tout, ce qu'a toujours dénoncé le pape
00:20:00 depuis son premier déplacement à Lampedusa, qui était le déplacement inaugural
00:20:03 de son pontificat, c'était l'indifférence.
00:20:05 C'était la mondialisation de l'indifférence et de dire il y a des riches
00:20:09 qui se fichent totalement de la manière dont vivent les pauvres.
00:20:11 Il y a quand même un trait entre les deux postures.
00:20:13 Alors je suis d'accord avec vous, c'est une vraie inflexion dans le discours.
00:20:16 J'ai pas beaucoup entendu la deuxième partie.
00:20:18 Oui, mais quand vous regardez bien ce que dit le pape,
00:20:20 c'est vraiment, il dénonce l'indifférence et notamment l'indifférence des Occidentaux.
00:20:24 Maintenant, pour revenir sur ce que vous dites, l'Église a toujours été
00:20:26 dans une construction plus subtile en quelque sorte,
00:20:29 parce que bien sûr, catholique, ça veut dire universel,
00:20:31 donc c'est un message qui s'adresse à tous.
00:20:33 Et bien sûr, le Christ disait, celui qui est pauvre à côté de toi,
00:20:36 il faut s'en occuper. Enfin, c'est pas une citation, mais bref.
00:20:40 C'était le sens. Tout le monde l'a retenu.
00:20:43 Mais regardez, Paul, c'est quoi ? C'est l'épître aux Corinthiens.
00:20:45 C'est l'épître aux Romains. Il s'adresse aux nations.
00:20:48 C'est-à-dire que l'Église a toujours pris en compte l'existence des nations.
00:20:51 Elle ne voit pas que des individus. Elle voit aussi la dignité de l'homme
00:20:54 dans les nations. Et ça, ça fait partie aussi de la théologie catholique.
00:20:59 Allez, Céline Pinard.
00:21:01 C'était Pierre Manon qui avait expliqué notamment l'intervention du pape
00:21:04 qui avait comparé l'accueil des réfugiés à la parabole du bon samaritain.
00:21:09 Et Pierre Manon avait expliqué que même à l'époque, le pape disait
00:21:13 « il faut accueillir », il ne disait pas « pour autant »,
00:21:16 il faut leur donner la nationalité. Autrement dit, l'accueil ne signifie
00:21:20 pas l'intégration dans un pays, ne signifie pas d'y vivre, d'y habiter.
00:21:25 Donc il y a déjà ce point-là qui était très fort.
00:21:28 Et la deuxième chose qui serait intéressante, c'est qu'il y a dans
00:21:31 l'Église catholique une dimension, j'allais dire, d'assimilation.
00:21:34 C'est-à-dire que quand on dit à Rome « fais comme les Romains à un chrétien »,
00:21:38 parce que ce sont des chrétiens qui posent la question en disant
00:21:41 « oui mais regardez, il y a des jeux du cirque, tout ça c'est quand même pas...
00:21:45 c'est un peu olé olé », et Saint Paul leur dit « bah oui mais à Rome,
00:21:49 fais comme les Romains ». Donc la dimension de l'assimilation,
00:21:52 elle est dans le texte évangélique, elle est souvent absente du discours
00:21:57 du pape en revanche, et c'est sans doute une dimension qui manque
00:22:01 pour aider justement à l'acceptation de l'accueil.
00:22:03 Un dernier mot sur le dispositif « force de l'ordre » qui sera assez
00:22:06 extraordinaire à Marseille.
00:22:07 30 000 samedis, pour toute la France.
00:22:09 Parce qu'il y a plusieurs événements en même temps, c'est ça ?
00:22:11 C'est considérable, oui, alors il y a énormément d'événements,
00:22:13 il y a aussi des manifestations, je crois qu'on...
00:22:15 Oui, on va en parler tout à l'heure.
00:22:16 On en parlera effectivement tout à l'heure.
00:22:18 Il y a la techno-parade, il y a énormément de choses,
00:22:21 et donc c'est vrai que les forces de l'ordre sont très sollicitées.
00:22:25 Il y a eu quelques adaptations d'ailleurs dans le dispositif du roi Charles
00:22:31 qui initialement demain devait prendre le TGV pour aller de Paris à Bordeaux
00:22:35 pour des raisons officiellement au nom de l'écologie,
00:22:38 parce que le roi privilégiait le train à l'avion.
00:22:41 On pourra revenir sur ce sujet, puisque son avion pour venir le chercher
00:22:45 ensuite de Bordeaux pour rentrer en Angleterre devait voler à vide.
00:22:48 Donc voilà, il y a eu des petits problèmes de cohérence.
00:22:51 Ah de toute façon, oui.
00:22:52 Et donc, pardon, pour sécuriser le voyage du train, il fallait faire passer
00:22:56 un TGV à l'avant pour vérifier qu'il n'y avait pas de bûches,
00:22:59 pas de choses sur les voies.
00:23:01 Il fallait mettre des gendarmes et surtout des gendarmes sur tous les toits.
00:23:04 Le long des passages à niveau.
00:23:06 La rame en elle-même devait être sécurisée.
00:23:09 Enfin, c'est très compliqué.
00:23:11 C'était très lourd, vu le contexte encore un fois.
00:23:13 Il y a des hélicoptères dans le ciel.
00:23:14 Il n'en demeure pas moins que même si le pape se déplacera en avion,
00:23:17 il y a un dispositif sécuritaire énorme avec quasiment 100% des effectifs
00:23:22 de police et de gendarmerie qui sont mobilisés,
00:23:25 même quasiment depuis le début de la semaine.
00:23:27 Très bien, on va faire une toute petite pause, si vous le voulez bien.
00:23:29 On se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:23:31 Sur CNews, on va parler du prix de l'énergie.
00:23:33 On a parlé des carburants.
00:23:34 On a eu un feuilleton cette semaine sur les prix des carburants.
00:23:36 Aussi bien l'électricité, le gaz.
00:23:38 Nicolas Méhen, spécialiste dans les questions d'énergie,
00:23:40 nous rejoint dans un instant, à tout de suite.
00:23:42 Il est pile 17h30.
00:23:47 Bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant dans Punchline, sur CNews.
00:23:49 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:23:52 Dans l'affaire Pierre Palmage, une expertise médicale conclut
00:23:58 que l'enfant porté par la victime lors de l'accident
00:24:00 n'a présenté aucun signe de vie à la naissance.
00:24:03 Une nouvelle information qui pourrait entraîner l'abandon des charges
00:24:06 pour homicide involontaire à l'encontre de Pierre Palmage.
00:24:09 Une autre information, l'accident ne peut s'expliquer
00:24:11 par aucune défaillance technique du véhicule de Pierre Palmage.
00:24:14 Le parquet général requiert 18 ans de prison contre le rappeur MHD.
00:24:18 Il était jugé devant la cour d'assises de Paris
00:24:20 pour le meurtre d'un jeune homme lynché dans le cadre d'un règlement
00:24:23 de compte entre bandes rivales.
00:24:25 C'était en 2018, des faits que l'accusé conteste fermement.
00:24:28 Et puis, deuxième journée en France pour le couple royal britannique
00:24:31 et des opposants dans les rues de la capitale.
00:24:33 Une manifestation devant la fac de Jussieu est actuellement en cours,
00:24:36 juste à côté du muséum d'histoire naturelle que le roi a visité
00:24:39 avant de se rendre à l'embrassade britannique.
00:24:42 - Merci beaucoup Simon Guillain pour le rappel d'études de l'actualité.
00:24:46 On accueille Nicolas Méliand, expert en énergie.
00:24:48 Bonsoir Nicolas.
00:24:49 On va parler avec vous dans un instant du prix de l'énergie
00:24:51 et du prix des carburants parce qu'il y a eu toute une polémique cette semaine.
00:24:54 Mais d'abord, si vous voulez bien, on va se tourner vers Noémie Schultz
00:24:57 et Jérôme Rampnou.
00:24:58 Bonsoir à tous les deux.
00:24:59 Vous êtes au procès des prévenus dans le cadre de l'affaire Monguillot.
00:25:04 Philippe Monguillot, ce chauffeur de bus qui a été mortellement frappé
00:25:07 en juillet 2020 à Bayonne.
00:25:09 Noémie, c'était l'heure des réquisitions aujourd'hui.
00:25:12 Elles ont été lourdes ?
00:25:13 - L'avocat général a requis la même peine pour les deux accusés,
00:25:19 Wissam Manay et Maxime Guyénon.
00:25:21 Quinze ans de prison.
00:25:22 La société ne peut pas admettre que l'on se comporte de cette manière
00:25:26 sauvage.
00:25:27 Il est revenu sur 7 minutes et 41 secondes de violence.
00:25:31 Ce coup de poing, ces coups de poing de pied portés à la tête au visage
00:25:34 du conducteur.
00:25:35 Peu importe si celui-ci avait frappé le premier.
00:25:39 Ce coup de tête ne pourra jamais justifier le déferlement de violence
00:25:42 dont les accusés se sont rendus coupables.
00:25:44 L'avocat général qui s'est adressé aux accusés, qui gardait souvent
00:25:48 la tête baissée dans le box, c'est parce qu'il est tombé,
00:25:50 c'est parce que ça a fait du bruit que vous avez arrêté.
00:25:53 L'avocat général décide de ne pas faire de différence entre les deux
00:25:56 accusés, entre les deux hommes de 25 ans.
00:25:58 Peu importe si seul Wissam Manay a porté le dernier coup, celui qui a fait
00:26:02 chuter Philippe Monguilhau au sol.
00:26:04 C'est cette chute sur le bitume qui lui a été fatale.
00:26:06 Pour l'avocat général, c'est bien l'ensemble de cette scène qui est unique.
00:26:10 Il insiste sur le profil inquiétant des deux accusés, déjà condamnés,
00:26:14 tous les deux, de personnalité antisociale.
00:26:16 A dit hier un psychiatre, des personnalités donc intolérantes
00:26:19 à la frustration, à la moindre contrariété.
00:26:21 Je crois que dans l'expression de votre haine, Philippe Monguilhau
00:26:24 n'existait plus, il était devenu le réceptacle inerte de cette haine.
00:26:28 Vous ne vouliez pas le tuer, c'est acquis, mais il est mort quand même.
00:26:31 15 ans de réquisition demandée, une peine insuffisante
00:26:35 pour Véronique Monguilhau. Je vous propose de l'écouter,
00:26:38 elle nous a parlé il y a quelques minutes.
00:26:40 Ils sont récidivistes les gars, et puis ils ont quand même tué.
00:26:43 On a fait une bêtise, c'est un meurtre, donc non.
00:26:46 On a dit qu'on irait jusqu'au bout, c'est ce qu'on est en train de faire
00:26:49 avec les filles, avec tout ce soutien, tous les gens, chrono plus,
00:26:52 ainsi de suite, donc on lâche rien.
00:26:54 On va revenir tout à l'heure et on verra ce qu'on va nous dire.
00:26:56 Alors justement Noémie, quelle a été la réaction de la Défense ?
00:26:59 Quels arguments ont été déployés dans la plaidoirie ?
00:27:02 Alors les avocats de la Défense ont demandé au juré de faire preuve
00:27:08 de nuance, de ne pas se laisser déborder par l'émotion suscitée
00:27:11 par cette affaire. L'avocat de Wissem Manay a rappelé que son client
00:27:15 n'a jamais voulu la mort de Philippe Monguilhau.
00:27:17 D'ailleurs il n'est pas jugé pour ça et quand Véronique Monguilhau
00:27:19 parle de meurtre, c'est inexact, ils sont jugés pour coups volontaires
00:27:23 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:27:25 C'est une chose d'échafauder un projet criminel,
00:27:27 c'en est une autre d'assumer une mort qu'on n'a pas voulu.
00:27:29 Voilà ce qu'a dit Maître Sagardo-Hito, qui a donné des exemples
00:27:32 de condamnations dans des affaires similaires pour ces coups
00:27:35 ayant entraîné la mort. Il parle d'accusés condamnés à 8 ans,
00:27:39 10 ans de prison, il faut que la peine soit juste, soit comprise
00:27:42 par celui à qui vous l'infligez. L'avocat de Maxime Guyénon,
00:27:46 lui aussi a demandé au juré de ne pas tomber dans le manichéisme.
00:27:49 Son client n'a pas donné le dernier coup, celui qui a fait chuter
00:27:52 Philippe Monguilhau. Les accusés ont enfin eu une dernière fois la parole.
00:27:56 Ils ont à nouveau présenté leurs excuses à la famille.
00:27:58 "Je regrette vraiment ce drame, je chercherai toujours à me faire pardonner"
00:28:02 a dit Wissem Manay. Et la cour qui s'est retirée pour délibérer
00:28:05 il y a maintenant un peu plus d'une heure.
00:28:07 Merci beaucoup Noémie Schultz, avec Gérôme Pantenot sur place.
00:28:10 Évidemment vous revenez vers nous si la cour revient avec le verdict.
00:28:14 Éric Nolot, terrible affaire.
00:28:16 Dans une émission de Balance ton poste qu'animait Cyril Hanouna,
00:28:19 nous avions reçu l'épouse et la fille de Philippe Monguilhau.
00:28:22 C'était une séquence terrible, d'abord parce que c'était une tragédie,
00:28:25 on évoquait une tragédie en présence de celle qu'il a vivée dans leur chair,
00:28:28 mais surtout parce que c'était une tragédie qui était née d'une circonstance
00:28:31 anodine, à savoir un homme qui veut simplement faire son travail.
00:28:35 Et maintenant, une tragédie peut naître d'une circonstance anodine,
00:28:39 ça s'appelle l'hyperviolence, c'est-à-dire que n'importe quelle circonstance
00:28:42 peut aboutir à quelque chose de tragique.
00:28:45 Et ça rendait, une sorte de tragédie au carré, ça rend les choses encore plus angoissantes
00:28:49 puisque vous sortez le matin, vous allez faire votre travail,
00:28:52 vous prenez les transports en commun, que vous soyez conducteur ou usager,
00:28:55 et le moindre incident, vous pouvez terminer soit à l'hôpital,
00:28:58 soit pire encore, à la morgue.
00:29:00 Et cette affaire le faisait ressentir de manière très forte.
00:29:03 C'est ce que disait Noémie Schultz, ils ont une tolérance zéro à la frustration,
00:29:06 Louis Dragnel, c'est-à-dire la moindre contrainte, même si elle est
00:29:09 dans le règlementaire, légal, pénal, ils ne supportent pas.
00:29:12 Absolument, c'est ce qui a été attesté d'ailleurs par l'expertise médicale,
00:29:16 psychologique, pardon, ça pour le coup c'était hier.
00:29:20 Et donc on voit en fait une espèce d'impossibilité de se soumettre aux règles communes.
00:29:24 Et en fait ce sont des gens, donc on les décrit comme asociaux,
00:29:27 c'est pas une maladie, en réalité c'est-à-dire que ce sont des gens
00:29:30 qui soit n'ont pas été éduqués, soit sont créés en fait,
00:29:34 leur petit code moral à eux, et dans lequel en fait,
00:29:38 ils sont complètement autocentrés et c'est eux qui décident
00:29:41 de ce qui est bien et ce qui est mal. Moi ce que j'ai trouvé le plus abject
00:29:45 dans cette histoire c'était hier, il y a quand même l'un des deux accusés
00:29:49 qui a expliqué que c'était pas lui qui avait tué le chauffeur de bus,
00:29:53 c'était sa femme, parce que c'est elle qui avait donné l'autorisation
00:29:57 de débrancher les machines après que le chauffeur de bus
00:30:01 a été placé en état de mort cérébrale. Mais en fait c'est l'indécence
00:30:05 poussée à l'extrême, moi honnêtement quand j'ai entendu ça, c'était Noémie Schultz
00:30:09 d'ailleurs hier, mais je sais, il n'y a plus de mots en fait,
00:30:13 c'est des gens qui ont perdu toute humanité, et il était en train de reprocher
00:30:17 à la femme et il dit en gros que c'est elle qui devrait être
00:30:21 sur le banc des accusés. - Son époux était en état de mort cérébrale.
00:30:23 - Mais c'est une indignité, enfin j'ai jamais vu ça moi.
00:30:25 - Céline un tout petit mot là-dessus.
00:30:27 - Oui, ce que je trouve intéressant c'est quand on nous explique que justement
00:30:31 parce qu'il n'y a pas intentionnalité, la peine est réduite et donc la demande
00:30:35 de peine n'est pas très importante parce que finalement 15 ans c'est 7 ans
00:30:39 en réalité, ce n'est pas énorme par rapport à un meurtre.
00:30:42 Et ce qui est intéressant c'est qu'en fait le pulsionnel c'est ce qui met
00:30:45 le plus la société en danger, autrement dit des gens qui ne résistent pas
00:30:48 à la frustration peuvent tuer et attaquer n'importe qui, n'importe quand,
00:30:52 n'importe comment. C'est là où ils sont le plus dangereux,
00:30:55 que la société est finalement la plus coulante.
00:30:59 Donc ça devrait nous interpeller cette façon de parler de choses.
00:31:02 - Noémie Schultz, vous voulez rectifier quelque chose qu'on vient de dire
00:31:05 sur le plateau, expliquez-nous.
00:31:07 - Oui, je vous jure, ça n'est absolument pas à l'audience que Wissem Manay
00:31:12 a évoqué le fait qu'il n'était pas responsable de la mort.
00:31:15 Ça a été relu, on a relu ce qu'il avait pu dire lors de l'entretien
00:31:20 avec le psychiatre, c'était il y a plus de 3 ans et il s'en est expliqué.
00:31:24 Il dit qu'à l'époque d'abord il était poursuivi pour le meurtre,
00:31:27 qu'il a dit qu'il ne comprenait pas ce qui lui arrivait,
00:31:30 qu'il était très en colère et qu'il avait effectivement tenu ses propos,
00:31:33 que depuis il avait évolué et il n'a jamais dit que c'est Véronique Monguieux
00:31:36 qui devrait se trouver sur le banc des accusés.
00:31:39 Je crois que c'est important juste parce que les faits sont suffisamment graves
00:31:43 pour ne pas en rajouter.
00:31:45 Ça n'est pas comme ça que ça s'est passé, en tout cas pas lors du procès.
00:31:48 - Vous avez raison d'être précise Noémie Schultz,
00:31:51 c'est notamment une de vos grandes qualités.
00:31:53 On vous retrouve évidemment dès que vous avez des nouvelles de la Cour.
00:31:56 Nicolas Vélland est avec nous.
00:31:58 On va parler d'électricité, on va parler d'énergie,
00:32:00 on va parler de la vie quotidienne des Français,
00:32:02 avec un tout petit mot d'abord des carburants,
00:32:04 parce qu'on a eu un scénario assez gaguesque cette semaine,
00:32:08 avec l'annonce tout à trac dimanche dernier
00:32:11 qu'il y aurait la vente à perte qui serait autorisée pour les carburants.
00:32:14 Toute la grande distribution a dit non, les petites stations aussi.
00:32:17 Le gouvernement persiste et signe.
00:32:19 Est-ce que vous comprenez que ce type de tentative
00:32:22 d'imposer à des distributeurs une vente à perte
00:32:26 vient d'un gouvernement qui ne veut pas toucher à ses marges ?
00:32:30 - Ça crée un peu de puissance.
00:32:33 Si c'est passé, c'est difficile à croire.
00:32:36 On a l'impression que c'était finalement Elisabeth Borne
00:32:39 dans son canapé à 19h qui fait un tweet, qui annonce quelque chose.
00:32:42 Mais avant d'annoncer quelque chose, on appelle les distributeurs,
00:32:46 on leur demande si ça les intéresse, on appelle Total,
00:32:49 on leur demande si ça les intéresse, on appelle les petites stations.
00:32:52 Maintenant, le fait de les avoir mis devant le fait accompli
00:32:55 et tout le monde qui refuse cette mesure,
00:32:58 après la vraie jeunesse, c'est que le gouvernement est nu sur le prix des carburants.
00:33:02 Puisque Bruno Le Maire s'est engagé le 13 juillet dernier
00:33:05 à mettre fin à toutes les aides sur l'énergie.
00:33:08 - Toutes les restaurants, le chèque, le coup de mouille.
00:33:11 - Sur 2023-2024. Pour eux, toucher aux taxes, c'est un totem.
00:33:14 Mais ils n'auront pas le choix.
00:33:16 - Tant que nous serons fâchés avec M. Poutine,
00:33:19 et ça risque quand même de durer quelques années,
00:33:21 voire quelques dizaines d'années avec la Russie,
00:33:23 il va falloir faire avec un prix du carburant élevé
00:33:26 qui montre d'ailleurs que nos sanctions fonctionnent.
00:33:29 Puisqu'on a réduit l'approvisionnement en pétrole, y compris sur le diesel,
00:33:32 sauf qu'il y a un petit retour de flammes, mais ça, ça va être compliqué à gérer.
00:33:35 - Vous nous avez amené des graphiques très intéressants.
00:33:38 On visualise pour la première fois le poids des taxes
00:33:41 et le poids de l'État dans le prix.
00:33:43 On va commencer par l'essence.
00:33:46 Si David Poujol peut nous mettre le petit graphique concernant l'essence.
00:33:49 Tout ce qui est vert, c'est la TICPE, une première taxe.
00:33:52 On ajoute une deuxième taxe, la TVA.
00:33:55 - On ajoute une deuxième, la TVA, mais qui s'applique aussi à la TICPE.
00:33:59 C'est la fameuse taxe sur la taxe.
00:34:01 C'est une spécificité française.
00:34:03 Ensuite, en bleu, vous avez le prix du pétrole
00:34:06 qu'on voit qui a fortement augmenté depuis début juillet.
00:34:09 La première, c'est la marge de raffinage.
00:34:12 C'est pour transformer le pétrole en essence.
00:34:15 On voit qu'elles sont beaucoup plus élevées qu'avant les sanctions,
00:34:18 qu'avant 2022.
00:34:20 La dernière, c'est la marge de distribution.
00:34:23 C'est la marge brute, parce que ce n'est pas ce que les distributeurs
00:34:26 vont se mettre dans la poche.
00:34:28 Ils font ensuite enlever tous leurs coûts.
00:34:30 Derrière, il y a la marge nette.
00:34:32 Typiquement, pour la grande distribution, c'est entre 2 et 5 centimes.
00:34:35 Si Virginie Véran nous dit qu'on a fait marcher un logiciel
00:34:38 qui nous dit 50 centimes de baisse,
00:34:40 on espère que ce n'est pas le même logiciel
00:34:42 qui fait les modèles macroéconomiques à Bercy.
00:34:44 Concrètement parlant, il est complètement hors-jeu.
00:34:47 - En revanche, si on regarde bien, la marge de la distribution augmente.
00:34:50 Elle est très clairement en augmentation.
00:34:52 - Ce qui se passe sur l'essence, et ce n'est pas le cas sur le diesel,
00:34:55 c'est que depuis le Covid, tous les gens se mettent
00:34:58 à acheter plutôt des voitures électriques et aussi à essence.
00:35:02 Que ce soit en France, mais aussi en Espagne et dans tous les pays européens,
00:35:05 on consomme beaucoup plus d'essence.
00:35:07 Sauf que notre système de raffinage est dimensionné
00:35:10 pour une quantité définie de diesel et d'essence.
00:35:12 Il y a un déséquilibrage.
00:35:14 C'est pour cette raison que vous avez encore parfois
00:35:17 certaines stations d'essence qui n'en ont pas.
00:35:20 Qui n'ont pas d'essence.
00:35:22 Même après la pénurie qu'on a connue il y a un an,
00:35:24 vous avez encore eu pendant longtemps des stations de service
00:35:27 qui n'étaient pas approvisionnées.
00:35:29 On a une véritable tension.
00:35:31 Et le raffinage, comme sur le prix du pétrole,
00:35:33 c'est des marchés qui sont mondiaux.
00:35:35 A moins que M. Emmanuel Macron, ce ne soit pas l'idée
00:35:37 d'appeler M. Poutine pour lui demander de vendre à perte.
00:35:40 Non, ça ne me paraît pas le cas.
00:35:42 Mais ça a été assez saisissant cette semaine.
00:35:44 Assez pantalonnade, comme on n'en avait pas vu d'un moment.
00:35:47 Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est quelle pourrait être la suite.
00:35:50 Parce que si les distributeurs disent "niet",
00:35:52 si l'État ne veut pas réduire le montant des taxes,
00:35:55 où est le levier pour faire baisser le prix ?
00:35:58 - Je suis venu avec quelques idées pour venir en support
00:36:01 aux stagiaires du gouvernement.
00:36:03 Il y a trois choses.
00:36:05 Il y a certaines personnes, certains partis,
00:36:07 qui proposent qu'on baisse la TVA de 20 à 5,5.
00:36:10 Quel impact ?
00:36:11 Ça, ça fait 25 centimes.
00:36:13 C'est beaucoup.
00:36:14 Il y a une seconde solution qui est de dire
00:36:16 "quand même, taxer les taxes, c'est un peu gros".
00:36:19 Donc on va supprimer la taxe sur la taxe.
00:36:21 Et là, on peut récupérer 14 centimes sur un litre d'essence
00:36:25 et 12 centimes sur un litre de diesel.
00:36:27 Et puis, il y a la troisième chose que personne ne sait,
00:36:29 c'est qu'en fait, l'essence est taxée 30% de plus que le diesel.
00:36:34 Et donc, on pourrait aligner la fiscalité de l'essence
00:36:37 sur celle du diesel, et là, on récupérait 18 centimes
00:36:41 sur chaque litre d'essence.
00:36:42 - Pourquoi est-ce qu'elle est taxée ?
00:36:44 Pourquoi elle est taxée plus que le diesel, l'essence ?
00:36:46 - Parce que c'est un avantage qu'elle a eu
00:36:48 après la Seconde Guerre mondiale et qu'on a laissé.
00:36:50 Au départ, c'était que pour les professionnels et transporteurs.
00:36:53 Et on l'a laissé, et c'est plus taxé,
00:36:55 parce qu'en fait, on devait avoir un rattrapage.
00:36:57 Suite au gilet jaune, il n'a pas eu lieu.
00:36:59 - En tout cas, tout à l'heure, notre invité sera Michel-Edouard Leclerc.
00:37:01 On lui demandera à 18h30 s'il compte utiliser ou pas.
00:37:05 Mais bon, on connaît la réponse.
00:37:06 Cette histoire de vente à perte, c'est pour le dossier carburant.
00:37:10 Sur l'énergie, j'aimerais qu'on écoute Agnès Pagnier-Runacher,
00:37:13 qui a annoncé encore il y a quelques jours, sur notre antenne,
00:37:15 que le bouclier énergétique mis en place il y a deux ans
00:37:18 serait progressivement retiré, tout en promettant
00:37:20 que l'électricité n'augmenterait pas plus de 10%.
00:37:23 On l'écoute et je vous passe la parole.
00:37:24 - Depuis deux ans, nous avons mis en place un bouclier énergétique,
00:37:27 un bouclier électricité qui permet aux Français de payer
00:37:31 le prix de l'électricité parmi les plus bas d'Europe.
00:37:34 Ça, c'est factuel.
00:37:35 Aujourd'hui, en 2023, nous prenons en charge 37%
00:37:39 de la facture d'électricité des Français.
00:37:41 Et nous le disons pour 2024, effectivement,
00:37:45 nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique.
00:37:48 Mais Bruno Le Maire l'a bien dit,
00:37:52 le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10%.
00:37:55 - Voilà pour Agnès Pannier-Runacher, BLM,
00:37:58 c'est les acronymes de Bruno Le Maire.
00:38:00 - APR.
00:38:01 - APR, Agnès Pannier-Runacher. D'accord.
00:38:04 Mais sur le fond, vous avez peut-être des petites remarques à faire,
00:38:06 Messieurs, ou vous voulez faire les fanfarons ?
00:38:08 - Non, non, mais si.
00:38:09 - Céline.
00:38:10 - Moi, ça me rappelle, j'ai déjà essayé de vendre à mon mari
00:38:13 le fait que comme j'avais acheté une robe en solde,
00:38:15 en fait, j'avais fait des économies, il ne m'a jamais cru.
00:38:19 Je me demande comment on va réussir à vendre la même connerie aux Français,
00:38:22 parce que finalement, on en est réduit à vendre extrêmement cher l'électricité
00:38:27 parce qu'on adhère à un système qui ne fonctionne pas et qui nous ruine.
00:38:32 Et on explique que c'est la seule chose que jamais on ne touchera.
00:38:36 Est-ce que vous, vous comprenez la logique politique
00:38:39 qui peut y avoir derrière tout ça ?
00:38:41 - De toute façon, il y a aussi quelque chose
00:38:43 qui est une contradiction fondamentale dans l'approche du gouvernement,
00:38:45 encore plus sur les carburants, mais sur l'énergie de manière générale,
00:38:48 parce que quand vous avez deux cibles en même temps,
00:38:50 c'est que vous tirez un seul coup, vous êtes sûr de rater votre objectif.
00:38:53 Parce qu'on ne peut pas à la fois souhaiter réduire la consommation d'énergie
00:38:57 ou essayer d'inciter les Français à réduire le plus possible
00:38:59 leur consommation d'énergie avec un signal prix.
00:39:02 Et c'est bien pour ça que la fiscalité française est très élevée sur les carburants
00:39:06 et qu'elle est plus élevée sur l'essence, parce qu'à un moment donné,
00:39:08 le gouvernement voulait plutôt que les Français aillent vers le diesel
00:39:12 et par ailleurs se préoccuper du pouvoir d'achat des Français,
00:39:15 parce que ça n'est pas possible.
00:39:17 Donc, normalement, il faut choisir l'objectif qu'on poursuit,
00:39:19 mais on ne peut pas poursuivre ces deux objectifs-là en même temps.
00:39:22 Ça n'a aucun sens.
00:39:23 Nicolas Méhien.
00:39:24 Alors, sur l'électricité.
00:39:26 Donc, ce qu'il faut essayer de comprendre, c'est qu'en fait,
00:39:28 on a un mécanisme qui existe depuis 10 ans qui s'appelle l'AREN
00:39:31 et en fait, qui permettait, c'était en gros une dérogation au marché européen,
00:39:35 qui nous permettait dans le prix d'avoir 67% de nucléaire et 33% de marché.
00:39:41 Ce qui s'est passé, c'est que comme on a eu beaucoup de fournisseurs alternatifs
00:39:44 qui se sont développés, au nombre de 125 il y a un an.
00:39:47 Ce que vous appelez l'essentieux.
00:39:48 Ce que j'appelle l'essentieux.
00:39:50 Et ces gens-là, en fait, étaient censés investir dans des moyens de production.
00:39:53 Ils l'ont fait, mais un peu.
00:39:55 Grosso modo, ils produisent un dixième de ce qu'ils vendent.
00:40:00 Et donc, il y a une façon très facile, et c'est ça qui a déséquilibré le marché,
00:40:04 qui a fait que la part du nucléaire dans la facture,
00:40:06 l'eau qu'elle soit de 67%, elle est tombée à 45%.
00:40:11 Et comme le prix du marché est 55%, en même temps elle a été multipliée par 4,
00:40:15 c'est là où on a un problème.
00:40:17 Donc il y a deux choses très simples à faire.
00:40:18 Premièrement, on refait un mécanisme qu'on n'appelle pas la reine,
00:40:21 mais qui est l'accès régulé à l'électricité décarbonée historique.
00:40:25 Et ça c'est 80%.
00:40:27 C'est-à-dire c'est hydraulique plus nucléaire.
00:40:30 Donc il ne restera plus que 20% au marché.
00:40:32 Et pour éviter que nos fournisseurs alternatifs demandent
00:40:36 et fassent exploser les prix en demandant plus que ce qu'ils peuvent avoir,
00:40:41 eh bien on dit tu ne peux vendre que 3 fois ou 4 fois ta production, pas plus.
00:40:48 Et dans ce cas-là, le problème est résolu en cliquant les doigts.
00:40:51 – Et le prix baisse.
00:40:52 – Et le prix baisse instantanément.
00:40:53 Mais d'ailleurs, moi j'ai fait le calcul samedi,
00:40:55 parce que je me suis levé un petit peu tôt,
00:40:57 et j'ai fait le calcul, j'étais surpris de l'annonce d'Emmanuel Vargon
00:41:00 qui annonçait 10 à 20% et puis après…
00:41:02 – D'augmentation de l'énergie.
00:41:03 – …un petit propos au gouvernement de l'année dernière, on a déjà oublié.
00:41:06 Moi j'ai fait le calcul, c'est -20% que j'ai calculé.
00:41:08 Je n'arrive pas à +10% plus tard, donc je lui ai demandé
00:41:11 qu'est-ce que j'ai fait comme erreur, tout est publié.
00:41:13 Je n'ai pas eu de réponse d'Emmanuel Vargon malheureusement.
00:41:15 Mais normalement, ce qui est prévu,
00:41:17 comme les prix du marché ont beaucoup baissé ces derniers mois,
00:41:21 notamment parce qu'on a amélioré notre problème nucléaire,
00:41:25 l'an dernier on a fermé 10 réacteurs du jour au lendemain,
00:41:27 on s'est tiré une balle dans le pied, on n'était pas obligé de le faire.
00:41:30 Bon, maintenant ça c'est réglé, les prix du gaz ont diminué,
00:41:32 logiquement les prix devraient baisser de 20% au premier mois.
00:41:37 – Louis Dragnel peut-être des informations en provenance de Bercy,
00:41:39 sur ces valsésitations, sur le prix de l'énergie, le prix des carburants ?
00:41:43 – En tout cas sur le carburant, ce que je sais c'est que Bercy
00:41:45 a découvert l'initiative de Matignon.
00:41:48 – Ah carrément ? – Absolument, il n'y avait pas vraiment
00:41:50 de coordination sur le sujet.
00:41:52 Moi je trouve que le sujet est presque moral en fait,
00:41:54 parce que comme le gouvernement ne veut surtout pas bouger
00:41:58 la question de la TVA, parce qu'il y a ce levier qui existe
00:42:01 et que vous avez rappelé, il transfère la responsabilité
00:42:04 du pouvoir d'achat, qui est celle du gouvernement,
00:42:07 en partie sur le prix de l'énergie, il la transfère en fait
00:42:10 dans les mains des distributeurs, des stations services.
00:42:13 – Les fournisseurs, voilà.
00:42:14 – Et donc c'est eux qui ont la responsabilité morale maintenant,
00:42:16 alors qu'avant ils ne l'avaient pas du tout, du pouvoir d'achat des Français.
00:42:19 Et je trouve que c'est quelque chose, moralement je trouve ça un petit peu choquant,
00:42:25 puisque en fait eux n'ont rien demandé à personne,
00:42:27 et on leur dit en gros, si vous ne vendez pas à perte,
00:42:29 c'est vous qui assumez le fait que les gens n'aient pas d'argent.
00:42:33 Dans quel monde on est, moi j'ai jamais vu ça moi.
00:42:36 – Jean-Sébastien et Céline.
00:42:38 – Politiquement et juridiquement, il n'y a pas que moralement que c'est choquant,
00:42:41 la vente à perte, comment est-ce que ça serait passé au niveau européen,
00:42:43 moi ça je ne comprends pas comment Elisabeth Borne a pu imaginer un tel scénario,
00:42:47 je ne vois pas pourquoi avec le droit européen,
00:42:50 notamment le droit sur la concurrence, parce que c'est quand même
00:42:52 un principe fondamental justement de la concurrence,
00:42:54 quand vous vendez à perte, mécaniquement vous renforcez les gros
00:42:57 et les petits acteurs qui n'ont pas les moyens de faire de la marge,
00:43:01 et encore plus quand ils ne se rattrapent pas ailleurs
00:43:03 comme la grande distribution, ça n'avait aucun sens.
00:43:07 Comment est-il possible justement que le gouvernement envisage
00:43:10 des scénarios de ce genre-là ?
00:43:11 – Comment on peut faire fonctionner une économie dans laquelle
00:43:14 les prix sont complètement décorrélés de la production,
00:43:17 c'est déjà complètement délirant,
00:43:19 et comment est-ce qu'on peut continuer à entretenir des parasites,
00:43:23 parce que même en les autorisant à vendre trois fois plus qu'ils ne produisent,
00:43:27 ça veut dire qu'on a quand même la bêtise de soutenir financièrement
00:43:32 des gens qui ne développent pas leur pays et qui ne créent pas de richesses,
00:43:36 qui sont là juste pour se gaver.
00:43:38 À un moment donné, ce système-là n'est pas soutenable,
00:43:41 et on a le sentiment qu'il est impossible politiquement
00:43:45 de remettre en cause les accords européens qui ont conduit à cela,
00:43:49 alors que tout le monde aujourd'hui en paye le prix.
00:43:52 – Dans un système, quand vous n'arrivez plus à vous ajuster
00:43:55 par rapport au réel, politiquement vous êtes en face de dangers immenses.
00:43:59 – Un dernier mot Nicolas Mélenchon avant la fin.
00:44:01 – Pourquoi est-ce qu'ils ne remettent pas ça en cause ?
00:44:03 Parce qu'en fait quand on l'a fait, c'était sous le coup d'une procédure,
00:44:06 d'une amende de 20 milliards d'euros, donc l'amende "elle est toujours là",
00:44:09 si on sort de ce mécanisme qu'on a proposé nous-mêmes à la Commission
00:44:13 et qu'elle a accepté, c'est une amende de 20 milliards d'euros qu'on risque,
00:44:17 donc pour la concurrence on allait sacrifier,
00:44:20 et en plus je veux quand même spécifier que, qui va gagner de l'argent aujourd'hui ?
00:44:24 C'est EDF, ils vont gagner 20 milliards d'euros grâce au bouclier tarifaire.
00:44:28 Le bouclier tarifaire c'est un transfert du contribuable chez EDF,
00:44:32 c'est une recapitalisation d'EDF. – C'est ça, un renflot EDF en fait.
00:44:35 – Parce que concrètement il y a un petit manque à gagner,
00:44:37 effectivement à vendre les électricités aux alternatifs,
00:44:40 mais celui qui gagne de l'argent c'est EDF.
00:44:42 – Et donc c'est 60 milliards la dette aujourd'hui ?
00:44:44 – 60 milliards et là cette année ils vont prendre 20 milliards,
00:44:46 donc on peut espérer qu'elle baisse de 2 milliards l'an prochain.
00:44:48 – Et d'ici 3 ans ? – Et la facture d'électricité elle baissera quand ?
00:44:51 – Une des raisons pour lesquelles on l'a fait, c'était quand même juste,
00:44:53 c'est pas que de la concurrence sur la production,
00:44:55 c'est qu'on a distingué, comme pour d'ailleurs la SNCF,
00:44:58 la production du réseau de distribution,
00:45:01 et donc ce que vous avez censu c'est sur la distribution.
00:45:04 Non mais je suis d'accord avec vous sur la fondature,
00:45:06 mais c'était quand même pas totalement…
00:45:08 – Elle baissera quand la facture d'électricité ? Jamais ?
00:45:11 – Alors déjà normalement elle ne devrait plus augmenter à partir de l'an prochain,
00:45:15 mais le vrai problème c'est nos TPE et c'est nos PME,
00:45:19 parce que ceux qui payent le prix fort, plus de 100%, plus de 300%,
00:45:24 ce sont les PME qui je rappelle, sont au niveau de défaillance au plus haut depuis 2009.
00:45:29 – Évidemment, il faut le dire et on le reçoit régulièrement,
00:45:32 Frédéric Roy ou d'autres boulangers qui nous expliquent leurs difficultés.
00:45:34 Merci beaucoup Nicolas Méhen d'être venu nous parler de façon claire
00:45:39 des problèmes de notre énergie.
00:45:41 A tout de suite dans un instant,
00:45:42 on se retrouve pour Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:45:45 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes,
00:45:49 bienvenue dans Punchline ce soir sur Europe 1 et sur CNews.
00:45:52 D'un souverain à l'autre, après Charles III qui termine sa visite demain à Bordeaux,
00:45:56 c'est le pape qui arrive vendredi à Marseille, à chaque visite d'ailleurs sa polémique.
00:46:00 Pour le roi c'était le dîner à Versailles qui a fait bondir la gauche,
00:46:03 pour le pape François c'est la présence d'Emmanuel Macron à la messe au stade Vélodrome,
00:46:06 la France, ce doux pays où l'on aime les polémiques au moins autant que les fromages.
00:46:10 Pendant ce temps, une partie de la NUPES organise tranquillement une manifestation samedi
00:46:14 pour dénoncer les violences policières et d'exit reprendre la rue au slogan de "tout le monde déteste la police".
00:46:20 Mais de cela, il ne faudrait pas s'indigner.
00:46:22 Les Français, interrogés par l'institut CSA pour CNews, ne sont pas d'accord avec cela.
00:46:26 84% d'entre eux soutiennent les policiers qui font usage de leurs armes de service
00:46:30 lorsque leur intégrité physique est menacée.
00:46:33 Une façon de remettre les pendules à l'heure.
00:46:35 On en débat ce soir dans Punchline.
00:46:38 [Générique]
00:46:50 Pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez sur nos deux antennes Europe 1 et CNews.
00:46:53 D'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:46:55 Le verdict est attendu dans la soirée, dans le procès des agresseurs de Philippe Monguillon.
00:47:00 15 ans de prison ont été requis contre les deux hommes.
00:47:03 Ce chauffeur de bus tapassé à mort le 5 juillet 2020 à Bayonne,
00:47:07 était décédé des suites de ses blessures.
00:47:09 Hier, les deux accusés ont reconnu en partie leurs responsabilités dans l'agression.
00:47:13 A Dunkerque, la femme du professeur d'université, tué dans la nuit de samedi à dimanche,
00:47:17 a reconnu le meurtre de son mari au cours de sa garde à vue.
00:47:20 Dans une première version, cette conseillère municipale de la ville
00:47:23 avait évoqué un cambriolage qui avait mal tourné.
00:47:26 Enfin, dans la pièce, l'affaire Pierre Palma d'une expertise médicale
00:47:29 conclut que l'enfant porté par la victime lors de l'accident
00:47:32 n'a présenté aucun signe de vie à la naissance.
00:47:35 Une nouvelle information qui pourrait donc entraîner l'abandon des charges
00:47:39 pour homicide involontaire contre l'acteur Pierre Palma.
00:47:43 Voilà, il est 18h et pratiquement une minute.
00:47:45 Merci d'être avec nous et de votre confiance.
00:47:48 Nous sommes sur Europe 1 et sur CNews avec Eric Nolot.
00:47:50 Bonsoir Eric.
00:47:51 - Bonsoir Laurence.
00:47:52 - Ravie de vous accueillir.
00:47:53 Eric, journaliste et écrivain.
00:47:54 Louis Dragnel, chef du service politique d'Encore.
00:47:56 - Bonsoir Laurence.
00:47:57 - On commence avec Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police unité SEP.
00:48:00 Bonsoir.
00:48:01 - Bonsoir Laurence.
00:48:02 - On va parler de la manif qui va vous faire bondir, évidemment, samedi.
00:48:05 Magnifique, comme vous le dites.
00:48:06 Bertrand Descartes est avec nous.
00:48:07 Bonsoir, spécialiste de la royauté.
00:48:08 - Bonsoir.
00:48:09 - Ravie de vous accueillir.
00:48:10 Florian Tardif, du service politique de CNews.
00:48:11 - Bonsoir Laurence.
00:48:12 - Et Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico.
00:48:14 - Bonsoir.
00:48:15 - Nous sommes nombreux et tant mieux parce que, voilà, l'actualité est dense et variée.
00:48:18 On commence peut-être, si vous le voulez bien, par la visite du roi Charles III en France,
00:48:21 qui mobilise aussi beaucoup les policiers.
00:48:23 Il y aura le pape qui va arriver juste après, Jean-Christophe Couvy.
00:48:25 Mais d'abord, il y a eu beaucoup d'étapes.
00:48:27 Il y a eu le dîner de Versailles hier soir, mais aujourd'hui, il y avait un discours au Sénat
00:48:31 et un parcours qui a été très suivi par les Français.
00:48:34 Explication de Mickaël Dos Santos.
00:48:36 À peine arrivé dans l'enceinte du Sénat, Charles III a été reçu avec une salve d'applaudissements.
00:48:44 Une fois assis, le roi a remercié les parlementaires avant de prendre la parole.
00:48:48 Depuis la tribune, Charles III a réitéré son soutien à l'Ukraine et proposé une nouvelle entente franco-britannique.
00:48:54 - Renouvelons-la pour les générations futures.
00:48:58 Afin qu'elle devienne, je la propose également une entente pour la durabilité,
00:49:05 pour répondre plus efficacement à l'urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité.
00:49:15 Un discours ponctué par 1 minute 30 d'applaudissements, de quoi rendre jaloux Gérard Larcher et Yelbron Pivet.
00:49:21 - Des applaudissements qui nous feraient rêver, Madame la Présidente et moi-même, dans nos hémicycles respectifs.
00:49:27 - Mais nous ne désespérons pas, Monsieur le Président.
00:49:30 Après le palais du Luxembourg, Charles III a rejoint Saint-Denis.
00:49:35 L'occasion de rencontrer de jeunes athlètes et d'assister à une partie de ping-pong inédite entre la Reine et Brigitte Macron.
00:49:40 Dans la ville des Rois de France, Charles III a également découvert le village rugby.
00:49:45 Posé avec le président et le maillot du PSG, visiter la basilique avant de reprendre la direction de la capitale.
00:49:51 Après un bain de foule au marché aux fleurs, rebaptisé Élisabeth II, le roi s'est rendu sur le chantier de Notre-Dame de Paris.
00:49:59 En fin de journée, Charles III a participé à une table ronde sur le climat et la biodiversité au Muséum national d'histoire naturelle,
00:50:06 avant de clore sa visite officielle demain à Bordeaux.
00:50:09 - Éric Nologe disait qu'on était un pays qui aimait à peu près autant la polémique que le fromage.
00:50:14 Je suis pas loin de la vérité, on est d'accord.
00:50:16 Cette visite du roi Charles III, elle rencontre plutôt la ferveur, la sympathie des gens.
00:50:22 Ferveur, il ne faut pas exagérer.
00:50:23 - Mais comme tout événement doit être conflictualisé selon l'extrême gauche, doit être bordélisé, forcément on va trouver matière à polémique.
00:50:32 Donc de toute façon, on a le choix.
00:50:34 Les gens ont du mal à boucler leur fin de mois, donc il ne faut plus sortir la vaisselle à Versailles.
00:50:39 Tout ça n'a pas de sens, vous pouvez ne pas faire le dîner à Versailles, c'est pas ça qui va changer la condition du français moyen.
00:50:46 - Écoutez, un pays comme la France, quand elle reçoit le représentant d'un grand pays comme celui de la Grande-Bretagne,
00:50:51 doit sortir la vaisselle, doit sortir les grands vins, doit même essayer d'en jeter à la face du monde entier.
00:50:57 C'est une opération, j'allais dire diplomatique, mais plus que diplomatique.
00:51:03 Nous devons montrer ce qu'est la France et pour une fois, nous avons des images agréables et positives à diffuser auprès du reste du monde.
00:51:09 - C'est vrai que si on se suppose à être les images des émeutes urbaines et celles-là, on préfère celles-là.
00:51:15 - Évidemment, et puis si vous voulez, c'est des images aussi de l'excellence française.
00:51:19 Tout est grandiose et on sait encore faire ça et heureusement qu'on sait encore le faire.
00:51:23 Et je trouve que ça se manifeste à travers deux choses aussi qui rendent insupportables les gens,
00:51:28 c'est-à-dire une cérémonie magnifique à travers notamment les défilés militaires, la patrouille de France et la garde républicaine à cheval.
00:51:36 Et c'est des choses qui rendent insupportables tous les gens qui veulent absolument des lignes de compte parfaites
00:51:42 ou qui ne supportent pas les incarnations de l'autorité.
00:51:45 Et de l'autre côté, un chef-d'œuvre quand même, à la fois de l'illustration du pouvoir en France,
00:51:49 le château de Versailles, c'est quelque chose d'assez puissant.
00:51:52 Je trouve que, par exemple, l'Elysée soit obligée de se justifier en expliquant que le vin était offert pendant le dîner.
00:51:58 Je trouve ça pathétique, affligeant et j'ose espérer que le vin était excellent,
00:52:05 que c'était un des meilleurs vins qu'on puisse compter dans notre pays
00:52:09 et que tout soit vraiment à la hauteur de...
00:52:12 Mais en fait, les gens rêveraient de quoi ?
00:52:14 Qu'on arrive tous en trottinette électrique, que le président de la République vole en avion EasyJet,
00:52:19 qu'il aille prendre des clubs sandwich et qu'il vive dans un Algeco...
00:52:22 - Il mange des cordon bleu !
00:52:23 - En fait, il faut savoir ce qu'on veut et on est quand même attaché à cette idée,
00:52:27 et je rejoins totalement ce que disait Éric Nolot, cette idée de grandeur, de rayonnement.
00:52:31 Et c'est encore quelque chose qu'on arrive à faire grâce à la monarchie et l'armée.
00:52:36 - Et au-delà de ça, sur les ordres de grandeur eux-mêmes.
00:52:39 Moi, j'ai regardé combien ça coûte en gros un dîner d'État.
00:52:41 Alors, il n'y a pas de chiffre exact, mais René Dozière, vous savez,
00:52:44 alors je ne peux pas vous répondre pour rien, René Dozière,
00:52:46 l'ancien député socialiste qui traque toujours les coûts de l'État,
00:52:49 s'était intéressé notamment au sommet de la Méditerranée,
00:52:52 parce qu'il y avait des repas qui étaient à 5 362 euros.
00:52:55 Si je me souviens bien, il y avait 160 invités, Laurence,
00:52:59 donc si on fait à peu près x 5000 euros, ça fait 800 000 euros au total.
00:53:04 800 000 euros au total, il y a 1 900 000 personnes qui ont l'ERSA en France.
00:53:08 De toute façon, même si vous aviez donné tout cet argent-là aux gens qui reçoivent l'ERSA,
00:53:11 ça aurait fait moins de 50 centimes par personne.
00:53:13 Donc soyons sérieux, les ordres de grandeur,
00:53:15 et c'est ça qui est consternant chez la France insoumise,
00:53:17 au-delà de la volonté de tout conflictualiser,
00:53:19 c'est qu'ils ne savent pas compter ce genre de dépenses-là,
00:53:22 qui sont importantes pour la diplomatie.
00:53:24 Parce que si encore ça faisait une vraie différence,
00:53:26 on pourrait entendre l'argument, mais ça ne fait pas une vraie différence.
00:53:28 - Mais même ça n'a pas de prix, Jean-Sébastien.
00:53:30 - Moi, je pense que...
00:53:31 - Je suis d'accord avec Louis, je vous disais juste que si ça faisait une différence,
00:53:34 mais ça n'en fait même pas.
00:53:35 - Je suis le premier à rapprocher au gouvernement, par exemple,
00:53:37 la gabegie des dépenses sociales, tout ça, il n'y a aucun problème,
00:53:40 je suis prêt à débattre, mais sur ce qu'ils représentent,
00:53:42 c'est l'étendard de notre pays, mais alors là, je donne sans compter.
00:53:45 - Spécialiste de la royauté, vous comprenez ?
00:53:46 - D'autant que ce sont de fausses polémiques, Laurence,
00:53:48 parce que vraiment, si on prend le temps d'analyser, on fustige, quoi.
00:53:50 On fustige Versailles, mais ça ne vous a rien coûté,
00:53:52 ça n'a rien coûté, Versailles, il est mis à la disposition de la présidence.
00:53:54 On fustige la fameuse VESED, le 1758, ça ne vous a rien coûté,
00:53:58 vous l'avez gardée, il suffit de la sortir.
00:54:00 On fustige le Var, en effet, il a été offert.
00:54:02 Donc au final, si on fait vraiment les comptes, je vous assure que ce budget
00:54:05 qui de toute façon est attribué à la présidence,
00:54:07 on n'a pas débloqué un budget spécial pour la venue de Charles III,
00:54:10 il aurait de toute façon, cet argent-là, été distribué ailleurs.
00:54:12 Maintenant, je pense que ce qui est intéressant, peut-être, de démontrer,
00:54:15 c'est la publicité qui en découle.
00:54:17 - Et voilà.
00:54:18 - Vous êtes quand même dans une période...
00:54:19 - Combien ça rapporte ?
00:54:20 - Combien ça rapporte ? Absolument, dans une période où la France,
00:54:22 je pense, a besoin de publicité l'année prochaine, les gars.
00:54:24 - Oui, ça, on a besoin de publicité, oui.
00:54:26 - Et aussi, je sais, parce que j'ai un peu...
00:54:28 - De bonnes... - De bonnes suppositions, oui.
00:54:29 - Attendez, terminez, monsieur Descartes.
00:54:30 - 250 journalistes ont été accrédités spécialement pour le dîner d'hier.
00:54:33 Et parmi ces 250 journalistes, une grande majorité sont internationaux.
00:54:36 Évidemment, les pays du Commonwealth sont adressés le Canada,
00:54:39 l'Australie, la Nouvelle-Zélande, mais aussi, nous dit-on,
00:54:43 le New York Times était accrédité, ce qui veut donc dire
00:54:46 qu'il va y avoir une retombée en matière d'images.
00:54:49 - D'accord. Est-ce que le roi, et on le voit sur les images à chaque instant,
00:54:52 est très heureux d'être en France ? On a le sentiment que c'est un...
00:54:55 vraiment, une deuxième sorte de couronnement pour lui.
00:54:58 - Oui, absolument, parce qu'il aime la France.
00:55:00 Il aime le patrimoine français, il aime les vins français,
00:55:05 il aime le fromage français, il parle très bien le français.
00:55:08 Et puis, son tout premier voyage d'État était déjà en France,
00:55:12 puisque Elisabeth II, c'est en 1948, elle est jeune, mariée,
00:55:15 étant sainte de Charles, en réalité, et elle vient en voyage officiel.
00:55:19 Donc il n'était pas encore né que déjà, il était en France.
00:55:22 - C'est beau, c'est beau.
00:55:23 - Ça fait rire, mais ça crée quand même un lien aussi.
00:55:25 Il aime la France. Sa meilleure amie, la baronne de Valdemeyre,
00:55:28 habite dans le Sud, il a de grandes acquaintances.
00:55:30 - Un tout petit mot sur le côté tactile et du président Macron,
00:55:33 mais aussi du roi Charles, puisqu'ils se sont donnés des accolades,
00:55:35 touché le bras.
00:55:36 - Il est forcément différent de sa mère.
00:55:38 Il sait très bien que pour se faire une place,
00:55:41 pour hériter de la légende d'Elisabeth II,
00:55:44 de l'icône qu'a été Elisabeth II,
00:55:46 il devait être forcément différent d'Elisabeth II.
00:55:48 Et autant, croyez-moi, si vous posiez la main sur Elisabeth II
00:55:51 ou la frôliez, vous voyiez dans son regard,
00:55:53 alors qu'elle n'avait rien à dire, que vous veniez de faire quelque chose
00:55:56 qui, diplomatiquement, n'était pas correct.
00:55:58 Avec Charles III, pas du tout.
00:55:59 Alors, ce n'est pas lui qui va vers Emmanuel Macron.
00:56:02 En tout cas, il n'y a pas de geste à son égard qui repousse le président.
00:56:06 Pourquoi ? Parce qu'il est tactile.
00:56:08 - Lui aussi.
00:56:09 - Il est tactile, le roi Charles III, lui aussi.
00:56:10 Et on dit, les spécialistes qui se sont penchés sur la question
00:56:13 disent qu'il a ce besoin de se prouver qu'on l'aime, lui aussi.
00:56:17 Qu'il n'y avait pas qu'Elisabeth II.
00:56:19 Qu'il était, lui aussi, attendu.
00:56:20 Parce qu'il a quand même attendu longtemps.
00:56:22 - Oui, ça.
00:56:23 - Gros stage.
00:56:24 - Stage de très longue durée.
00:56:25 - Et le règnolo, un petit peu sur le côté tactile,
00:56:26 avant qu'on parte à l'Élysée, non ?
00:56:28 - Non, mais là, je trouve que ça fait partie des aspects un peu ridicules.
00:56:31 Ça fait quand même longtemps que ce ne sont plus des personnes sacrées.
00:56:33 On a abandonné l'histoire de...
00:56:35 - Ça s'appelle le protocole.
00:56:36 - Non, mais on a abandonné l'histoire de droit divin, etc.
00:56:39 Je trouve que là, c'était un peu excessif.
00:56:41 Dans l'ancienne version de la monarchie, je trouve ça un peu excessif.
00:56:44 Regardez-moi.
00:56:45 - Non, non, nous toucher.
00:56:46 - Règnolo, je me touche à lui.
00:56:47 - Je dis à nos auditeurs, voilà, qui se sont touchés l'épaule.
00:56:49 - On ne peut pas toucher le roi.
00:56:51 Parce qu'il est roi, on peut normalement ne pas le toucher.
00:56:53 Parce qu'il est chef de l'Église anglicane.
00:56:55 Et à ce titre-là, il est représentant de Dieu sur Terre
00:56:58 pour les 70 millions d'anglicans.
00:57:02 - Alors, on va rejoindre à l'Élysée Elodie Huchard,
00:57:04 avec Charles Pousseau, qui est sur place.
00:57:06 Bonsoir à tous les deux.
00:57:08 Le roi va arriver dans quelques instants.
00:57:10 Qu'est-ce qui va se passer ce soir à l'Élysée ?
00:57:12 - Oui, exactement, Laurence.
00:57:16 Le roi et son épouse qui sont attendus aux alentours des 18h50.
00:57:19 A l'origine, c'était censé être un entretien bilatéral
00:57:22 entre le roi et le chef de l'État.
00:57:24 Et finalement, l'Élysée nous informe que leurs épouses seront également présentes.
00:57:28 La reine Camilla et Brigitte Macron.
00:57:30 C'est un échange informel voulu par le président de la République.
00:57:32 Un moyen aussi de clore la parenthèse parisienne.
00:57:35 Puisque certes, Charles III sera à bord de demain,
00:57:37 mais ce ne sera pas le cas d'Emmanuel Macron.
00:57:39 On nous dit aussi qu'il est possible de visiter peut-être une petite partie de l'Élysée.
00:57:43 Un entretien bien différent de celui d'hier,
00:57:45 qui portait sur des sujets internationaux.
00:57:47 Sur le climat, sur la biodiversité.
00:57:48 Là, le président de la République veut une atmosphère un peu plus conviviale.
00:57:52 Et puis, alors évidemment, tout est en train d'être mis en place dans la cour de l'Élysée.
00:57:55 Il y a le tapis rouge qui a été installé.
00:57:57 Et puis, on rappelle que le roi vient vraiment en voisin,
00:58:00 puisqu'il est actuellement à l'ambassade du Royaume-Uni,
00:58:02 qui se trouve vraiment à quelques mètres de l'Élysée.
00:58:05 Mais semble-t-il, il va quand même faire un grand détour pour arriver jusqu'ici en voiture.
00:58:09 Merci beaucoup Elodie Huchard, Charles Pousseau.
00:58:11 Vous restez sur place évidemment pour ces news toute la soirée.
00:58:14 Un dernier mot, Bertrand Decker, c'est une visite réussie pour l'instant.
00:58:17 On attend Bordeaux demain, mais c'est très réussi.
00:58:19 Il y a des sondages qui viennent de tomber.
00:58:21 61% de la population se dit favorable à la venue de Charles III.
00:58:25 En français, sur deux contestes.
00:58:27 En revanche, le fameux dîner à Versailles.
00:58:29 Mais quand même, vilain plus.
00:58:31 Donc un sur deux le valide aussi.
00:58:33 Le verre à moitié, le vide le verre à moitié.
00:58:35 Et si on regarde la presse,
00:58:37 votre optimiste de nature,
00:58:39 il salue le fait que vous avez si bien reçu,
00:58:41 si bien que la France a si bien reçu,
00:58:43 et que, parce qu'on fustige Emmanuel Macron
00:58:46 pour le fait qu'il est un peu trop tactile,
00:58:48 et que le baisement d'Emmanuel Macron à la reine était so French.
00:58:53 C'est-à-dire ?
00:58:54 C'est-à-dire parfait.
00:58:55 Ah, parfait.
00:58:56 L'opération French aujourd'hui, ça veut dire tellement nul, mauvais goût.
00:59:00 Merci beaucoup Bertrand Descartes pour votre œil sur cette visite royale.
00:59:05 On fait une petite pause, on s'en trouve dans un instant.
00:59:07 On parlera de quelque chose de moins gai,
00:59:09 cette manifestation qui est organisée samedi
00:59:11 contre les "violences policières".
00:59:14 Je précise bien entre guillemets.
00:59:15 On est avec Jean-Christophe Gouville,
00:59:16 secrétaire national du syndicat de police Unité SGP.
00:59:18 A tout de suite.
00:59:19 18h17, on se retrouve en direct dans Bündchen,
00:59:25 sur Cine News et sur Europe 1.
00:59:26 On est avec Jean-Christophe Gouville,
00:59:27 policier, secrétaire national Unité SGP.
00:59:29 Évidemment, j'imagine que cette manifestation qui est organisée samedi
00:59:34 à l'appel de certaines organisations,
00:59:36 partis politiques de gauche,
00:59:38 et qui entre autres veut protester contre "les violences policières",
00:59:42 ne vous plaît pas.
00:59:43 D'ailleurs, certains syndicats demandent aux ministres de l'Intérieur
00:59:45 d'interdire cette marche.
00:59:47 On fait juste le point avec Tony Pitarro, Augustin Donadieu,
00:59:49 et je vous donne la parole sur cette marche
00:59:51 à laquelle va participer également le syndicat de la magistrature.
00:59:55 C'est sur le réseau social X que le syndicat de la magistrature
00:59:58 a annoncé sa participation à la marche contre les violences policières,
01:00:01 ce samedi.
01:00:02 Une présence qui suscite la colère des syndicats de police,
01:00:05 comme Éric Henry, délégué national d'Alliance,
01:00:08 qui juge cette venue inacceptable.
01:00:10 Nous, Alliance, c'est clair, on demande aux ministres de l'Intérieur
01:00:14 d'intervenir pour faire interdire cette manifestation
01:00:18 qui est pour nous une manifestation qui n'a pas lieu d'être
01:00:21 parce qu'on considère qu'il s'agirait ni plus ni moins
01:00:25 d'un outrage public généralisé.
01:00:27 La semaine dernière, le syndicat de la magistrature
01:00:29 avait déjà été au centre des débats en participant à la fête de l'UMA.
01:00:33 Pour l'ancien magistrat Georges Fenech, le syndicat s'est politisé.
01:00:37 C'est un syndicat qui se veut politique et qui d'ailleurs l'affiche et l'affirme.
01:00:41 Et ils ont un a priori contre les institutions, notamment la police.
01:00:45 Ce qui est inquiétant, c'est de voir ce syndicat de magistrats
01:00:48 participer à cette manifestation dite unitaire le 23 septembre
01:00:53 dans l'été, qui ne rassemble que des gens de l'ultra-gauche,
01:00:56 que ce soit partis, politiques, associations, syndicats.
01:01:00 On peut quand même se poser la question de savoir si c'est la place des juges
01:01:03 d'être dans des manifestations de ce type,
01:01:06 qui jettent un discrédit sur les forces de police.
01:01:09 Ce samedi, partout en France, plus d'une centaine de marches sont organisées.
01:01:13 - Jean-Castor Couville, une centaine de marches organisées,
01:01:16 ça veut dire du monde, ça veut dire une confrontation possible avec les policiers ?
01:01:20 - Oui, il leur faut des randes. Il faut toujours revenir un petit peu,
01:01:24 j'allais dire, sur le terrain, puisqu'en ce moment, on ne parlait plus
01:01:28 notamment de LFI, de certaines personnes.
01:01:32 Et donc il leur faut toujours du buzz. Je trouve que c'est mal venu quand même,
01:01:35 parce que c'est un peu provocation. On a la Coupe du monde de rugby,
01:01:38 on a des milliers de personnes, de touristes qui viennent, etc.
01:01:41 Et encore une fois, on va redonner une image de la France
01:01:44 pendant la visite du pape, pendant la visite de Charles III.
01:01:48 On montre une image de la France un peu chiant-lis.
01:01:52 Juste la différence qui nous oppose, par exemple, au syndicat de la magistrature,
01:01:56 puisque c'est un syndicat, c'est juste la harangue de Baudot.
01:02:00 En fait, pour eux, c'était leur mentor, en 1968, qui disait
01:02:04 "ayez un préjugé favorable pour le voleur contre la police".
01:02:07 Ça résume un petit peu ce syndicat, très minoritaire quand même chez les magistrats.
01:02:11 Et nous, en tant que syndicalistes, vous savez, toute la différence de notre combat,
01:02:15 c'est que nous, par exemple, en 1909, on demandait, les policiers demandaient,
01:02:19 tenez-vous bien, la semaine à 60 heures et deux jours de congés par mois.
01:02:24 C'était ça à l'époque des combats.
01:02:26 - Par mois ? - Oui, parce que c'est ça le combat syndical.
01:02:28 Et en fait, on avait obtenu aussi le droit, et c'était avec le préfet Lépine,
01:02:31 de pouvoir marcher sur les trottoirs. Les gardiens de la paix,
01:02:34 les anciens sergents de ville n'avaient pas ce droit-là.
01:02:36 Ils devaient marcher dans la boue, comme les animaux.
01:02:39 Et voilà, ça c'est des combats syndicaux.
01:02:41 Et là, franchement, les combats qu'eux mènent, faire des murs des cons, etc.,
01:02:46 franchement, ça mène à rien, si ce n'est dans la rue, avec des pinpins qui vont arriver,
01:02:50 qui vont essayer de crier au racisme systémique, à la violence policière.
01:02:55 Et la meilleure réponse, à la rigueur, c'est peut-être le sondage
01:02:58 dont vous allez évoquer tout à l'heure.
01:03:00 Et ça, c'est les Français qui s'expriment, et point.
01:03:02 On a posé la question aux Français, je vous donne le chiffre de ce sondage,
01:03:06 c'est ça pour CNews, 84% des Français soutiennent les policiers
01:03:10 qui font usage de leurs armes de service en cas d'intégrité physique menacée.
01:03:15 Moi, ce qui me frappe beaucoup, c'est le décalage entre les thèmes
01:03:19 de mobilisation de l'extrême gauche et l'opinion publique.
01:03:23 J'ai l'impression, j'ai pas une impression, j'ai même la certitude
01:03:25 que désormais, du côté de la France insoumise et de l'extrême gauche,
01:03:28 on a décidé de ne plus s'adresser qu'à un noyau extrêmement radicalisé.
01:03:33 On parle pas au reste de la population, on essaie en permanence de mobiliser
01:03:36 ce noyau en espérant que le jour de vote, ce noyau sera suffisant
01:03:40 pour l'emporter, pour être par exemple au second tour d'une présidentielle.
01:03:44 Alors ça, c'est pas très nouveau, mais ça se radicalise.
01:03:46 Après, la deuxième chose, moi, qui me frappe, et là, les bras m'ont tombé,
01:03:50 c'est la présence d'un syndicat de la magistrature.
01:03:52 Parce que ces gens vont défiler au cri de "la police tue".
01:03:57 Comment vous voulez avoir confiance dans ces gens,
01:04:00 après qu'ils ont défilé et qu'ils ont repris en cœur des slogans aussi scandaleux ?
01:04:05 Non, vraiment, c'est une date funeste pour la République, cette marche dite unitaire.
01:04:09 Ce qui est intéressant aussi, quand on regarde le sondage,
01:04:11 c'est que 73% des gens de gauche soutiennent les policiers.
01:04:15 Et alors, totalement en décalage avec, je pense, les hiérarchies politiques.
01:04:19 Je pense qu'ils sont un degré plus loin.
01:04:22 Fut un temps, effectivement, ils souhaitaient mobiliser,
01:04:25 conscientiser les esprits pour les mobiliser ensuite dans les urnes,
01:04:28 potentiellement accéder au second tour de l'élection présidentielle.
01:04:33 Mais je pense que Jean-Luc Mélenchon, depuis un certain temps,
01:04:36 a compris que ce ne serait pas possible.
01:04:38 Et donc, son objectif aujourd'hui, c'est la conflictualité permanente.
01:04:42 C'est une stratégie qu'il a théorisée dans les années 2010.
01:04:46 Pourquoi ? Tout simplement pour tenter de renverser le pouvoir,
01:04:49 mais non pas par les urnes, mais par la rue.
01:04:51 Et d'ailleurs, on nous explique presque, au sein de la France insoumise,
01:04:55 que ça ne les dérangerait pas que Marine Le Pen arrive au pouvoir.
01:04:58 Car ça leur permettrait justement d'être légitime au sein de la France insoumise
01:05:03 pour tenter de renverser le pouvoir.
01:05:05 Ce qui paraît totalement fou.
01:05:07 Je suis assez d'accord avec ce que dit Florian Tardif.
01:05:11 Et en fait, ça montre le cynisme aussi de ce parti politique.
01:05:14 Et il y a quand même quelque chose d'assez, presque amusant dans cette triste histoire,
01:05:19 c'est qu'il y a beaucoup de parlementaires aussi de la NUPES qui commencent à en avoir ras le bol.
01:05:22 Ils commencent à le dire, ils sont fatigués.
01:05:25 La révolution, en fait, c'est Robespierre en pyjama, vous voyez ce que je veux dire.
01:05:29 C'est-à-dire qu'il s'en est amusé de jouer à la guerre,
01:05:32 de jouer à taquiner tout le temps les institutions,
01:05:34 voire flirter la vraie révolution.
01:05:37 Et maintenant, il considère que c'est fatigant, qu'ils veulent se calmer,
01:05:41 qu'ils en ont ras le bol de la joute permanente.
01:05:44 J'espère que ce seront eux qui seront entendus à la fin.
01:05:47 Simplement quand même, quand vous regardez la liste des organisations
01:05:51 qui organisent les manifestations, c'est absolument lunaire.
01:05:54 C'est une espèce de gigantesque paella.
01:05:56 Vous avez donc les syndicats, la CGT et les autres.
01:05:59 Et puis vous avez donc effectivement plein d'associations contre les violences.
01:06:03 Maintenant ils disent violences systémiques.
01:06:05 Évite de dire qu'on est contre la police.
01:06:07 C'est la nouvelle subtilité de l'extrême gauche.
01:06:09 Puis il y a des collectifs de travailleurs sans papiers.
01:06:11 Il y a des associations contre l'immigration jetable.
01:06:14 Je cite SOS Races, ils ne me touchent pas mon pote.
01:06:17 La CIMAD, l'Homme Rap, la Ligue des droits de l'homme.
01:06:20 Même les associations, le DAL, Droits au logement à Paris.
01:06:24 Et tout ça, c'est vraiment la caricature de la convergence des luttes
01:06:28 qui essaye encore une fois de se raccrocher à une cause
01:06:32 pour essayer de donner des coups de boutoir,
01:06:34 pour essayer de faire reculer contre la police.
01:06:36 Mais là où je rejoins totalement Eric Nolot,
01:06:38 c'est qu'il y a quand même le verdict des Français.
01:06:41 Je trouve que c'est limpide.
01:06:42 Et de plus en plus, les Français disent qu'ils soutiennent la police
01:06:45 de manière incontestable.
01:06:46 On va juste écouter Robert Ménard, qui était l'invité ce matin
01:06:48 de reprendre Insey News de Sonia Mabrouk.
01:06:50 Il soutient évidemment la police.
01:06:51 Il vous passe la parole ensuite.
01:06:52 Sur le syndicat de la magistrature, ils étaient à la fête de l'Humain.
01:06:55 Mais qu'est-ce qu'ils y foutent ?
01:06:58 Moi j'étais sur le mur des cons.
01:07:00 Vous vous rappelez, avec Pendlé, sur le mur des cons,
01:07:02 qui était dans leur local syndical.
01:07:03 Mais je vais vous dire quelque chose, je trouve ça inanimé.
01:07:06 Je suis même contre le fait qu'ils puissent se syndiquer.
01:07:08 Moi j'attends de magistrats que je sois jugé, si j'ai fait des conneries,
01:07:13 on me punit, mais qu'il n'y ait pas d'a priori.
01:07:15 Il y a des endroits où vous ne pouvez pas…
01:07:17 Interdire le syndicat de la magistrature.
01:07:18 Pas eux, tous les syndicats.
01:07:20 Est-ce que les magistrats doivent être syndiqués ?
01:07:23 C'est une vraie question.
01:07:24 Il faut être armé au maximum.
01:07:26 Moi j'arme au maximum la police municipale, parce que je les aime,
01:07:30 eux ils protègent tout le monde, et trois,
01:07:33 vous voulez qu'ils se fassent tuer, vous, face à des gens,
01:07:35 je n'ai pas envie.
01:07:36 Moi, entre ces voyous et la police, vous avez compris que mon cœur ne balance pas une seconde.
01:07:40 Et la manifestation de samedi, c'est une honte.
01:07:43 Je suis contre les interdictions dans tout un tas de domaines,
01:07:47 peut-être parce que toute ma vie elle a été contre ça.
01:07:49 Je ne crois pas que ce soit la réponse.
01:07:51 Mais il faut dire ce qu'ils sont.
01:07:53 Il faut dire que ces gens-là qui se présentent comme les défenseurs des plus faibles,
01:07:58 les plus faibles dans nos quartiers, c'est eux qui veulent le plus de police.
01:08:02 Voilà le coup de gueule de Robert Menard, le maire de Béziers, qui est très clair.
01:08:05 - Jean-Christophe Couvilliers, soutien aux policiers.
01:08:07 - Oui, mais samedi, encore une fois, c'est la marche pour moi des frustrés, des névrosés.
01:08:12 C'est un fourre-tout, on met tout dedans.
01:08:15 On met toutes les thématiques qui peuvent justement bousculer un petit peu l'État,
01:08:19 parce que c'est ça qui est visé derrière tout ça.
01:08:21 Ce n'est pas forcément améliorer le quotidien des citoyens.
01:08:23 Nous, on essaie de l'améliorer, on essaie de protéger.
01:08:25 On est gardien de la paix, on essaie de garder cet équilibre.
01:08:27 En fait, la société, c'est juste garder un équilibre,
01:08:30 toujours entre la délinquance et la loi.
01:08:32 Et donc, là, on voit bien que c'est une défiance au gouvernement,
01:08:36 enfin, au gouvernement entre guillemets, peu importe le gouvernement,
01:08:40 mais à la République, en fait.
01:08:41 Et tout ce qu'on veut, effectivement, c'est tomber dans cette pseudo-révolution.
01:08:45 Ou alors, voilà, il y en a même qui se...
01:08:49 Ça me fait rigoler, c'est M. Léaument, je crois,
01:08:51 qui va être le double de Robespierre, en fait, c'est sa réincarnation sur terre.
01:08:54 Robespierre, c'est aussi celui qui a envoyé les colonnes infernales en Vendée,
01:08:59 qui devait dépopulariser, enlever, enfin, liquider tous les Vendéens.
01:09:03 Enfin, il n'y a pas eu que des belles choses, non plus, avec la Révolution.
01:09:06 Il y a eu beaucoup de choses horribles, oui.
01:09:08 Et ça, bizarrement, on l'oublie.
01:09:09 Et donc, ces gens-là, des fois, moi, je les trouve dangereux, effectivement,
01:09:12 parce qu'ils sont en train d'inculquer ça dans la tête de notre jeunesse,
01:09:15 de faire une jeunesse anti-flics, qui plus tard, auront aussi des enfants.
01:09:19 Et qu'est-ce qu'ils vont leur dire à leurs enfants ?
01:09:20 Que les flics, c'est les ennemis et qu'on est là pour les assauter.
01:09:25 Jean-Sébastien Ferjou.
01:09:26 Je crois qu'après, c'est quand même la liberté d'expression,
01:09:29 la liberté politique, la liberté syndicale.
01:09:31 Et je préfère Robert Ménard, dans la fin de sa phrase,
01:09:33 bien sûr que le syndicat de la magistrature.
01:09:35 Je me rappelle, c'est Atlantico qui avait révélé le mur des cons.
01:09:37 Et quand on est face à des magistrats du syndicat de la magistrature,
01:09:40 eux, ils s'en souviennent très bien.
01:09:42 Donc, ça n'est vraiment pas pour les défendre.
01:09:45 À un certain degré, moi, je trouve que ce n'est pas plus mal
01:09:47 qu'on les voit s'afficher comme ça, parce qu'au moins, on sait ce qu'ils pensent.
01:09:50 Alors certes, ils sont minoritaires, mais pas totalement minoritaires.
01:09:52 C'est quand même, dans les élections professionnelles,
01:09:54 30 % des magistrats qui votent pour le syndicat de la magistrature.
01:09:57 Et moi, je pense que ça remet fondamentalement en cause
01:10:00 un des principes fondamentaux de la justice,
01:10:02 qui est celui de l'impartialité.
01:10:04 Alors, je ne parle pas de l'ensemble des gens qui auraient voté
01:10:06 pour le syndicat de la magistrature, mais à la minima,
01:10:08 des membres de ce syndicat et des membres de syndicats
01:10:11 qui étaient à la fête de l'Humanité ou qui vont dans cette manifestation-là.
01:10:14 Parce que l'impartialité, si vous êtes, je ne sais pas, moi, Éric Nolot,
01:10:18 enfin, un peu nous tous ici, confrontés à un magistrat
01:10:21 du syndicat de la magistrature, comment pourrions-nous croire
01:10:24 à leur impartialité, nous concernant ?
01:10:26 Alors oui, la déontologie, ça existe.
01:10:28 Bien sûr que beaucoup de magistrats qui ont pu voter
01:10:31 pour le syndicat de la magistrature sont capables de faire
01:10:33 les distinctions entre leurs opinions et l'exercice de leur profession.
01:10:37 Mais au moins, le trouble existe.
01:10:38 Et vous savez qu'en matière de conflits d'intérêt, par exemple,
01:10:40 il suffit que le trouble existe, que la question puisse être posée
01:10:43 pour que déjà, il y ait un problème.
01:10:45 Et cette question-là, Éric Dupond-Moretti a commencé à s'en saisir.
01:10:47 Mais je pense qu'il est grand temps de s'en saisir.
01:10:49 Et pas de s'en saisir en interdisant les syndicats.
01:10:51 Parce que ce n'est pas parce que vous les interdisez,
01:10:53 ou interdite, que vous les empêcherez d'exister,
01:10:58 que vous les empêcherez de penser ce qu'ils pensent.
01:11:00 Le sujet, c'est qu'il faut s'attaquer sérieusement
01:11:02 à la diversité sociologique du corps des magistrats.
01:11:05 Il faut s'attaquer sérieusement au recrutement des magistrats,
01:11:09 au monopole de l'NRV.
01:11:10 Mais c'est ça, le sujet.
01:11:11 Parce que le sujet, c'est qu'on peut toujours essayer
01:11:13 d'empêcher les gens d'aller dire ce qu'ils pensent
01:11:15 à un endroit ou à un autre.
01:11:16 Ça ne change rien, en fait, qu'ils sont en poste
01:11:18 et qu'ils prennent les décisions qu'ils prennent.
01:11:20 – Ce qui est incroyable, c'est que cette manifestation a lieu
01:11:22 alors qu'on n'arrête pas d'avoir des faits divers d'ultra-violence.
01:11:25 Avec la nécessité à rappeler chaque jour d'une action de la police
01:11:28 et même de plus de police.
01:11:30 Non seulement ils sont décalés par rapport à l'opinion publique,
01:11:34 par rapport à la gauche, mais par rapport aux habitants
01:11:36 des quartiers populaires, qui eux, si vous leur demandez
01:11:38 librement ce qu'ils veulent, ils veulent plus de flics.
01:11:40 Ils vont vous dire "je veux plus de flics".
01:11:42 Parce que ou c'est les flics, ou c'est les dealers.
01:11:44 Ils préfèrent avoir affaire aux flics.
01:11:46 – Florian Tardif, un dernier mot ?
01:11:48 – Non, peut-être sur la question du port d'armes pour les policiers
01:11:51 et la police municipale.
01:11:53 C'est vrai qu'on a tendance à estimer que c'est un peu l'alpha et l'oméga.
01:11:57 Et moi, j'aurais peut-être une question à poser à M. Kouvis.
01:12:01 C'est vrai que lorsque l'on regarde ce qui se passe dans d'autres pays,
01:12:04 au Royaume-Uni par exemple, les policiers sont assez peu armés.
01:12:08 Et c'est vrai que j'ai du mal à comprendre en quoi le débat
01:12:11 et pourquoi le débat se concentre sur cette question-là.
01:12:15 À savoir que nous sommes peut-être les policiers les plus armés en Europe.
01:12:19 Et est-ce que nous ne sommes pas sur une escalade à freiner peut-être un tout petit peu ?
01:12:24 Est-ce qu'il n'y a pas un autre "sujet" principal ?
01:12:27 – Alors entre le Royaume-Uni et la France,
01:12:30 entre les sujets du Royaume-Uni et les citoyens français,
01:12:33 on n'a pas la même clientèle.
01:12:35 Je suis désolé de le dire aussi, mais il y a aussi toute une histoire
01:12:38 au Royaume-Uni de respect envers leurs polices.
01:12:42 Moi j'ai vu les Irlandais à Bordeaux,
01:12:45 il y avait des représentants de la police irlandaise avec nous,
01:12:48 avec les policiers français, ils sont portés en héros, applaudis, etc.
01:12:52 Ils sont vraiment sacralisés.
01:12:54 En France, on a aussi cette histoire de révolution,
01:12:57 toujours d'avoir peur d'un gouvernement, de l'État.
01:13:03 Et donc effectivement il y a cette crainte toujours
01:13:06 que la police soit la main armée d'un État
01:13:09 qui va assouvir la population, etc.
01:13:12 On est un peu dans le délire des fois,
01:13:14 mais on voit bien aussi qu'on a des soucis avec nos délinquants.
01:13:18 – C'est pour ça que je suis venu vous poser la question,
01:13:20 puisque lorsque l'on regarde les chiffres…
01:13:22 – Il est 18h30, et il est l'heure du rappel de l'actualité,
01:13:24 des rappels des tines de l'actualité, mon cher Florian.
01:13:26 Et c'est Simon Guillain qui nous le fait sur CNews Europe.
01:13:28 [Générique]
01:13:31 – 15 ans de prison, requis contre les agresseurs de Philippe Monguiaux.
01:13:35 Ce chauffeur de bus tabassé à mort par deux individus,
01:13:37 le 5 juillet 2020 à Bayonne.
01:13:39 Hier, les deux accusés ont reconnu en partie
01:13:41 leur responsabilité dans l'agression.
01:13:43 Le verdict est attendu dans la soirée.
01:13:45 Dans l'affaire Pierre Palmade, une expertise médicale conclut
01:13:48 que l'enfant porté par la victime lors de l'accident
01:13:50 n'a présenté aucun signe de vie à la naissance.
01:13:53 Une nouvelle information qui pourrait entraîner
01:13:55 l'abandon des charges pour homicide involontaire contre Pierre Palmade.
01:13:58 Et puis le pauvre François attendu demain à Marseille.
01:14:01 Le Saint-Père participera d'abord à une prière mariale
01:14:03 au sein de la basilique Notre-Dame de la Garde.
01:14:06 Samedi, le souverain pontife déambulera sur l'avenue du Prado
01:14:09 avant la messe au stade Vélodrome devant près de 60 000 personnes.
01:14:13 Une visite historique et une sécurité maximale.
01:14:16 – Merci beaucoup Simon Guilin, merci à vous Jean-Christophe Couville.
01:14:18 Dans un instant, on va rejoindre et recevoir surtout Michel-Edouard Leclerc
01:14:22 qui va venir nous parler de l'inflation, des produits de l'alimentation
01:14:26 et surtout de cette vente des carburants à perte
01:14:28 proposée par le gouvernement.
01:14:30 Qu'en pense-t-il ? Que dit-il à Bruno Le Maire ?
01:14:32 C'est dans un instant, dans Punchline, à tout de suite.
01:14:34 [Générique]
01:14:37 18h bientôt 37, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews pour Punchline.
01:14:41 Notre invité c'est Michel-Edouard Leclerc.
01:14:43 Bonsoir Michel-Edouard Leclerc, président des centres Leclerc.
01:14:46 Merci d'être avec nous.
01:14:47 Pour vous interroger, je suis avec Louis Dragnel,
01:14:49 chef du service politique d'Europe 1 et Baptiste Morin,
01:14:51 chef du service économique d'Europe 1.
01:14:53 Vous voyez que nous sommes nombreux.
01:14:55 – Europe 1 est en force là.
01:14:56 – Voilà, exactement, mais nous sommes aussi sur CNews.
01:14:58 Alors, on va parler avec vous des prix de l'alimentation,
01:15:01 des Français qui changent leurs habitudes de consommation,
01:15:04 de la vie chère de l'inflation, mais aussi des carburants.
01:15:07 Parce que le gouvernement nous a sorti une usine à gaz en début de semaine,
01:15:10 en inventant le concept de vente des carburants à perte.
01:15:14 Je crois que vous avez bondi.
01:15:16 Qu'est-ce que vous avez répondu au gouvernement, Michel-Edouard Leclerc, sur cette idée ?
01:15:18 – L'ensemble des distributeurs, la grande distribution doit faire presque 60%
01:15:22 de la distribution de carburants maintenant, a répondu négativement.
01:15:26 D'abord parce que nous ne savons pas vendre à perte.
01:15:29 Ensuite, ne l'oubliez pas, dans la distribution,
01:15:32 on a été assez pionniers sur l'intéressement et la participation.
01:15:35 Donc, vendre à perte, ça veut dire aussi que pour nos salariés,
01:15:38 il n'y a pas de participation, il n'y a pas de primes,
01:15:42 ce n'est pas une bonne chose.
01:15:44 Et puis surtout, vendre à perte, ça veut dire compenser par autre chose.
01:15:47 Et donc, comme l'alimentaire…
01:15:48 – C'est-à-dire compenser sur le prix des pâtes ?
01:15:50 – Par exemple, et comme l'alimentaire a déjà augmenté considérablement,
01:15:54 sur un an et demi, enfin presque sur deux ans, c'est plus de 20%.
01:15:59 Donc, aller baisser de 2 centimes, 3 centimes, ce qui est notre marge,
01:16:04 les prix des carburants, même si c'est des masses considérables
01:16:08 sur le plan financier, ça supposerait de remonter encore le prix
01:16:11 de l'alimentaire ou de la consommation courante.
01:16:13 Donc, ce n'était pas une bonne idée.
01:16:15 – D'accord, et est-ce que vous avez dit aux autorités de Bercy ?
01:16:18 – Oui, nous l'avons dit individuellement et nous l'avons dit collectivement.
01:16:22 Et pour autant, nous nous proposons bien évidemment
01:16:26 d'être des acteurs très combatifs dans la mesure de nos moyens
01:16:31 pour lutter contre l'inflation par les carburants parce que…
01:16:35 – C'est des opérations prix-coûtants, ce que vous avez déjà fait ?
01:16:37 – Alors, des opérations prix-coûtants, déjà Leclerc en a fait 9 pendant cet été,
01:16:41 enfin tous les week-ends de l'été.
01:16:44 Alors, on pense toujours aux automobilistes, aux gens qui partent en vacances,
01:16:48 mais ces opérations sont valables aussi pour les gens qui ne bossent pas,
01:16:53 ou plus exactement, qui ne partent pas en vacances.
01:16:55 – Qui ne partent pas en vacances, c'est ça.
01:16:56 – Et par exemple, pour celui qui habite Concarnau ou Landerneau,
01:16:59 il ne part pas de Concarnau et de Landerneau pendant l'été,
01:17:02 mais il est bien content de trouver quand même du carburant le plus bas possible.
01:17:06 Et ce qui est intéressant, c'est quand même, vous l'avez vu,
01:17:08 cette dynamique entre distributeurs.
01:17:11 Ça fait longtemps que je travaille dans la distribution,
01:17:14 les rides sur mon front ne le montrent pas,
01:17:16 et pourtant, je n'ai jamais vu autant de concurrence
01:17:19 entre Leclerc, Intermarché, System U et autres.
01:17:22 Et donc, quand l'un et l'autre partent comme ça sur une dynamique concurrentielle,
01:17:27 c'est efficace.
01:17:28 Par contre, celui qui n'a pas baissé ses prix pendant ce temps-là, c'est total.
01:17:32 Parce qu'à force de dire "je ne dépasse pas 1,99",
01:17:35 quand nous on est à 1,80, les autres, ils font son gras.
01:17:38 – Avant de passer la parole à Baptiste Morin et à Louis Dragnet,
01:17:40 j'aimerais juste qu'on écoute les Français qu'on a interrogés
01:17:42 sur qui doit faire des efforts pour que le carburant baisse.
01:17:45 Ils ont désigné le responsable. Écoutez.
01:17:47 – Un peu Total, un peu les distributeurs, un peu le gouvernement.
01:17:51 Si tout le monde y met du sien, ça baissera peut-être un petit peu.
01:17:54 – Normalement, c'est le gouvernement qui doit trouver des solutions.
01:17:58 Si le gouvernement ne fait pas un geste, nous, on ne peut rien faire.
01:18:01 – Quand on veut faire des choses, on peut les faire.
01:18:03 Le gouvernement peut faire beaucoup de choses pour le citoyen
01:18:07 et pour le professionnel aussi.
01:18:09 – Le gouvernement ne veut pas baisser ses taxes, 60% du prix de l'essence.
01:18:12 Il va devoir le faire.
01:18:13 – Je pense objectivement que s'il y a une flambée…
01:18:15 Je ne sais pas d'où part l'idée qu'il va y avoir une flambée des carburants.
01:18:19 D'accord ? C'est vrai que l'OPEP a dit qu'elle est…
01:18:21 – Une réduction de la production.
01:18:23 – Mais objectivement, du point de vue du terrain, des stations-services Leclerc,
01:18:29 je peux vous dire qu'on n'a pas pour le moment de signe précurseur
01:18:33 d'une flambée plus grande que celle qu'il y a.
01:18:35 On a déjà pris 20 centimes du litre sur le gasoil depuis le début de l'année.
01:18:39 C'est déjà beaucoup, mais pour le moment, je ne sais pas ce qui a provoqué
01:18:45 cette dramatisation, cette fixation sur le prix des carburants.
01:18:48 Ce qui est certain, c'est que nous, nous Leclerc, en tout cas,
01:18:51 on sera très présents sur toute opération de prix coûtant,
01:18:54 prix moins cher sur les carburants.
01:18:57 Et je pense que mes collègues de la distribution
01:18:59 ne nous laisseront pas ce leadership, donc ils viendront batailler avec nous.
01:19:04 Mais passer à un seuil symbolique, c'est vrai que ça va fonctionner
01:19:07 quand même beaucoup dans le pouvoir d'achat, notamment de ceux
01:19:10 qui ne peuvent pas se priver de leur voiture.
01:19:12 Et donc, passer à un certain seuil, c'est forcément l'État
01:19:15 qui à un moment donné devra réguler le poids des taxes
01:19:18 et jouer à travers ça.
01:19:20 Mais je pense qu'on y est pas prêt à le faire.
01:19:22 Je voulais juste revenir sur le fiasco du gouvernement.
01:19:25 C'est quelque chose qu'on assiste rarement à ce genre de choses.
01:19:28 C'est à dire que 100% des acteurs auxquels le gouvernement fait la proposition
01:19:32 disent "Nietz, c'est une mauvaise idée, on n'en veut pas".
01:19:35 Comment est-ce que c'est possible ?
01:19:38 C'est à dire que vous parlez quasiment toutes les semaines,
01:19:40 voire tous les jours avec des acteurs du gouvernement.
01:19:43 Manifestement, vous n'avez pas été informé en amont de cette proposition.
01:19:46 Comment est-ce que vous expliquez ça ?
01:19:47 C'est à dire que vos relations sont si mauvaises,
01:19:49 qu'on a l'impression de voir deux camps qui s'opposent, le gouvernement
01:19:52 et de l'autre côté, les distributeurs de carburant et de la grande distribution.
01:19:56 Votre remarque est intéressante.
01:19:58 Il y a un sujet politique qui n'est pas décrit.
01:20:02 Je ne vais pas taper sur Elisabeth Borne.
01:20:09 Je trouve que c'est bien qu'elle ait été première ministre.
01:20:13 Elle prend en main le problème de l'inflation.
01:20:15 Ce n'était pas la bonne idée, ce n'était pas la bonne mesure.
01:20:18 Mais c'est la première fois qu'au sein du gouvernement,
01:20:21 le tandem Olivia Grégoire-Bruno Le Maire est relayé par la première ministre,
01:20:27 par d'autres membres du gouvernement,
01:20:30 face à une majorité parlementaire qui a voté des lois extrêmement inflationnistes
01:20:36 depuis trois ans.
01:20:37 Donc le truc qui est en train de se passer là,
01:20:39 moi je vois le côté positif de la chose.
01:20:42 Je comprends que sur le plan chronique, sur le plan rédactionnel,
01:20:46 c'est un fiasco, etc.
01:20:48 Mais sur le plan politique, je pense qu'il y a une prise de conscience
01:20:52 qui est en train de se faire à travers justement Mme Borne.
01:20:55 C'est la prise de conscience que l'inflation menace aujourd'hui
01:20:59 impacte très fort.
01:21:01 Et tout le baratin qui a été fait sur "on est arrivé en haut du pic d'inflation,
01:21:04 ça va rebaisser l'après-Covid", tout le monde voit bien
01:21:08 que ce que j'avais dit chez vous, l'inflation va s'installer durablement.
01:21:13 Alors il y a de l'inflation spéculative, l'inflation post-COVID.
01:21:16 Mais l'inflation devient le sujet politique majeur,
01:21:22 ce qui n'était pas la préoccupation première de nombre de parlementaires.
01:21:28 Mais est-ce que vous avez été sondé avant que la Première ministre
01:21:31 ne dévoile cette mesure dans les colonnes du Parisien ?
01:21:34 Est-ce que vous avez eu un coup de fil ?
01:21:36 Moi non, mais je pense que...
01:21:37 Est-ce que vos équipes ont eu un coup de fil ?
01:21:39 Je pense que dans l'histoire, le distributeur en question ne le dira pas,
01:21:43 mais je pense qu'il y a quelqu'un qui l'a suggéré, cette idée.
01:21:45 Un distributeur l'a suggéré ?
01:21:47 Ou il y a quelqu'un qui nous a attribué l'idée que Leclerc
01:21:49 pourrait profiter d'un vente à perte pour cartonner.
01:21:52 Parce qu'en ce moment, on cartonne.
01:21:55 Ça on sait, vous êtes à près de 25% de parts de marché,
01:21:58 vous avez gagné en un mois un demi-million de clients,
01:22:01 ça marche super bien.
01:22:02 D'ailleurs, vous dites beaucoup sur les plateaux qu'il y a des gens
01:22:04 pour qui ça profite, l'inflation.
01:22:06 On se dit que l'inflation, ça profite pas mal à Leclerc.
01:22:08 Il y a différence entre le profit et le chiffre d'affaires.
01:22:10 Ce que je voudrais vous...
01:22:12 Je ne me plante pas, d'accord ?
01:22:14 Mais vous vous rappelez peut-être, même si vous êtes tout jeune,
01:22:17 dans l'émission de Laurence Ferrari, que je suis venu ici dire très tôt
01:22:23 l'importance de l'inflation qui s'installait,
01:22:25 la durabilité de cette inflation.
01:22:27 Et donc, les centres Leclerc, on est une coopérative
01:22:29 de commerçants indépendants.
01:22:31 On a pigé qu'on revenait à des situations que moi j'ai connues
01:22:34 dans ma jeunesse.
01:22:35 On s'est mis en mode combat, on a écarté nos prix de nos concurrents,
01:22:38 ils ne nous ont pas vu venir.
01:22:40 Vous vous rendez compte, j'ai Leclerc dans tous les comparateurs,
01:22:44 même des professionnels d'Olivier Dauvert, Distripris, etc.
01:22:47 On est jusqu'à 30 points moins cher que des groupes comme Casino,
01:22:51 qui vont d'ailleurs très mal.
01:22:53 Il y a plus de 2 millions de consommateurs qui, en un an et demi,
01:22:57 sont venus dans les centres Leclerc.
01:22:59 Et donc, c'est évident qu'on a baissé beaucoup de prix.
01:23:04 Dès qu'on fait du profit, on le réinvestit dans la baisse de prix.
01:23:09 On a trois mois de retard dans l'application des tarifs,
01:23:12 et c'est nos coopérateurs, nos propriétaires de magasins
01:23:15 qui le font.
01:23:16 Et je ne vous dis pas ça sur le plan publicitaire,
01:23:18 c'est simplement que ça veut dire que politiquement,
01:23:20 il y a des gens qui se sont dit, les Leclerc,
01:23:23 ils sont capables, si on les autorise avant la perte,
01:23:26 ils le feront.
01:23:27 Et là, vous dites, on le fera pas.
01:23:29 Je pense qu'il y a quelqu'un qui a dit ça.
01:23:30 Vous dites, on le fera pas,
01:23:31 parce que la mesure, elle va être sur la table.
01:23:33 Elle va être votée.
01:23:34 À partir du 1er décembre, elle existera.
01:23:35 On ne sait pas.
01:23:36 Vous n'êtes pas sûr que la mesure rentrera en vigueur le 1er décembre ?
01:23:39 Non, et d'ailleurs, je n'ai pas pigé si on débloque le truc
01:23:43 par décret ou par projet de loi.
01:23:45 Il y a un projet de loi.
01:23:46 C'est dans le projet de loi sur les négociations commerciales.
01:23:48 Non, mais c'est censé être dans ce projet de loi.
01:23:50 Vous l'avez vu ?
01:23:51 Non, personne n'a entendu.
01:23:52 Moi non plus.
01:23:53 Alors, ce que je vous propose,
01:23:54 je ne sais pas par quelle manière,
01:23:55 je ne sais pas s'ils vont le maintenir.
01:23:57 Je ne sais pas si c'est dans le projet de loi ou dans un décret.
01:24:00 Par contre, il y a un projet de loi qui arrive
01:24:03 et qui est un projet de loi pour anticiper les négociations commerciales
01:24:07 et là, pour donner suite aux propos d'Olivier Agrégoire,
01:24:11 Bruno Le Maire et maintenant, Mme Borne,
01:24:15 pour qu'à travers les négociations,
01:24:17 les distributeurs puissent obtenir des industriels,
01:24:19 des baisses de prix significatives
01:24:21 parce qu'il y a eu de l'inflation spéculative.
01:24:23 Et vous, vous ne dites jamais, en tout cas,
01:24:26 de vente à perte, vous dites jamais.
01:24:27 Jamais de vente à perte, vous dites ?
01:24:29 Non, non.
01:24:30 Pas aujourd'hui, mais pas demain, pas dans six mois, pas dans un an.
01:24:33 Oui, oui.
01:24:34 Jamais.
01:24:35 Non, non.
01:24:36 Mais ce n'est pas un mode de fonctionnement.
01:24:37 Vous-même, CNews, j'espère pour vous que vous...
01:24:38 Non, non, mais bien sûr.
01:24:39 Je vous pose la question.
01:24:40 Michel est dans le père.
01:24:41 Je sais qu'à Europe 1, il y avait des problèmes.
01:24:43 On ne va pas parler de l'inflation sur les produits alimentaires.
01:24:46 On va juste écouter, si vous voulez bien,
01:24:47 la façon dont les consommateurs changent leurs habitudes.
01:24:50 On a interrogé un propriétaire de supermarché, intermarché, en l'opérance,
01:24:54 qui dit qu'il y a beaucoup de gens qui arrivent à la caisse
01:24:56 et qui laissent les articles parce qu'ils n'ont pas de quoi payer.
01:24:58 Écoutez-les.
01:24:59 Les gens achètent de moins en moins de marchandises
01:25:03 et malheureusement,
01:25:04 laissent de plus en plus de produits à l'arrière-caisse.
01:25:08 Quand ils arrivent au moment de payer,
01:25:10 bien souvent, ils se rendent compte qu'il n'y a plus assez.
01:25:12 Il n'y a pas assez dans le porte-monnaie.
01:25:14 Donc, ils laissent des articles à la fin du tapis.
01:25:17 Avant, c'était plutôt très rare.
01:25:19 Et aujourd'hui, ça devient un peu trop régulier.
01:25:23 Les gens ont beaucoup d'espèces.
01:25:25 Et je pense qu'ils relèvent en début de mois
01:25:31 pour ne pas être bloqués par les banques.
01:25:33 Et ils payent en cash.
01:25:35 Donc, c'est une chose qu'on a remarquée de plus en plus.
01:25:40 Ça fait à peu près six mois qu'on a beaucoup plus d'espèces.
01:25:45 Vous avez constaté ça aussi, Michel Dorland-Ferrer ?
01:25:47 Absolument.
01:25:48 Ce que disent ces personnes d'intermarché,
01:25:51 d'abord, il y a une énorme attention au prix.
01:25:55 Il y a un accroissement de la pauvreté, évident.
01:25:59 Les banques alimentaires le disent,
01:26:01 les restos, Duker, etc.
01:26:03 Une dérive,
01:26:05 l'achat de produits de marque devient aujourd'hui
01:26:09 des produits de marque de distributeurs,
01:26:11 parce qu'on est quand même 20-25% moins cher
01:26:13 que les grandes marques.
01:26:14 Souvent des premiers prix aussi,
01:26:16 des produits d'entrée de gamme.
01:26:18 Et nous, la marque Eco+ qui est notre produit de premier prix,
01:26:22 c'est plus 40% de croissance.
01:26:24 Donc, même quelquefois, il y a des ruptures dans les rayons.
01:26:27 Je vois les photos derrière.
01:26:29 Il y a une très, très forte demande.
01:26:32 Et donc, cette sensibilité au prix,
01:26:34 elle manifeste évidemment un impact
01:26:36 sur le pouvoir d'achat des Français.
01:26:38 Et c'est ce qui en fait un problème politique.
01:26:42 Et donc, dans le projet de loi à l'Assemblée nationale,
01:26:46 la question est de savoir si on va avoir les moyens
01:26:48 de ce que l'inflation soit moindre.
01:26:50 Et à défaut d'avoir des baisses de prix spectaculaires
01:26:53 qu'on n'aura pas,
01:26:55 puisque l'énergie, la géopolitique aussi,
01:26:58 fait qu'il y aura des tensions tout le temps,
01:27:00 il faut au moins qu'il y ait plus de concurrence en France
01:27:03 et que les lois qui soient inflationnistes
01:27:05 soient moratoriées, soient levées et nettoyées.
01:27:08 - Laquelle loi ? Vous pensez à la loi des creux d'ailes ?
01:27:10 - Par exemple, c'est Alexandre Bompard de Carrefour
01:27:14 qui le disait, c'est quand même incroyable,
01:27:18 en plein moment où on nous demande éventuellement
01:27:20 de vendre de l'essence à perte,
01:27:22 on nous demande de réduire les promotions sur les détergents
01:27:24 et sur les produits de santé, d'hygiène et de beauté.
01:27:27 Il n'y a aucune logique à ça.
01:27:29 Je ne sais pas s'il y a un lobby derrière.
01:27:31 J'imagine qu'il y a un lobby derrière.
01:27:33 Ils n'aiment pas les députés quand je dis ça.
01:27:35 J'imagine qu'il y a un lobby derrière,
01:27:37 mais ça n'a aucune rationalité.
01:27:39 Cette loi sera applicable au 1er avril 2024,
01:27:43 à la fin des négociations commerciales normalement.
01:27:46 Et là, on nous dit non, non, les protections menstruelles,
01:27:50 vous n'avez pas le droit de faire plus de temps de promo,
01:27:53 c'est massifié, je n'ai jamais vu ça.
01:27:56 45 ans de métier, ça déconne.
01:27:58 Mais dans la loi qui existe aujourd'hui
01:28:01 qui était censée aider les agriculteurs français,
01:28:04 moi je suis pour qu'on garde dans la loi
01:28:06 ceux qui privilégient l'agriculture française,
01:28:08 les PME françaises, les productions françaises.
01:28:11 Mais on m'oblige dans la loi EGalim,
01:28:14 aujourd'hui, ça s'appelle EGalim,
01:28:16 sous prétexte d'aider le paysan,
01:28:18 on m'oblige à prendre 10% de marge minimum sur le Coca-Cola,
01:28:22 sur du chocolat qu'on ne produit pas en France,
01:28:24 sur du café qu'on ne produit pas en France.
01:28:26 Et donc dans l'alimentaire qui a augmenté de 20%,
01:28:30 il y a une part de loi française qui déconne.
01:28:33 Et donc j'espère que les parlementaires,
01:28:35 même s'ils les irritent,
01:28:37 même s'ils cristallisent sur Michel-Edouard, etc.
01:28:40 Je voudrais qu'il y ait quand même...
01:28:43 - Vous trouvez qu'il y a trop de lois
01:28:45 qui vous contraignent dans l'organisation de votre activité ?
01:28:48 L'État est trop présent ?
01:28:50 - On a eu de la déflation pendant très longtemps,
01:28:52 et donc culturellement, patronat, députés,
01:28:56 décideurs privés au public,
01:28:59 tout le monde a dit que ce n'est plus une priorité, l'inflation.
01:29:04 Et donc on n'a pas étudié l'impact d'un certain nombre de mesures
01:29:09 sur le pouvoir d'achat, sur le portefeuille des Français.
01:29:11 Or aujourd'hui, cet impact sur le pouvoir d'achat des Français,
01:29:14 menace notre démocratie,
01:29:16 mais menace aussi, tout simplement, la croissance française,
01:29:19 parce que c'est la consommation française qui tire la croissance.
01:29:22 Même si ça va un petit peu mieux,
01:29:24 parce qu'on a vendu des paquebots sur le commerce extérieur,
01:29:27 et qu'on vend des produits de luxe très bien aux Chinois, aux Coréens, etc.
01:29:32 La réalité, c'est que c'est la croissance de l'agroalimentaire français,
01:29:35 des produits de consommation courante,
01:29:37 qui fait aujourd'hui que le PIB français augmente.
01:29:40 - La santé économique du pays.
01:29:42 - Et donc pour moi, il faut l'urgence,
01:29:45 et c'est mes collègues de Leclerc, et je pense plus Leclerc que d'autres distributeurs,
01:29:51 on demande aujourd'hui que par décret ou par la loi,
01:29:55 on nous laisse faire plus de promos sur des produits de consommation courante,
01:29:59 sur des produits confitières, plus de liberté,
01:30:02 donc on nettoie ce qu'on a de plus législatif qui nous l'interdit,
01:30:05 et aussi qu'on lève cette obligation de faire des marges sur des produits alimentaires
01:30:11 qui ne profitent qu'aux multinationales.
01:30:13 - Mais ça ne pénaliserait pas les paysans, on est d'accord.
01:30:16 - Je suis d'accord avec ça, et je ne veux pas mettre le feu.
01:30:18 On a un nouveau président de la FNSEA, qui n'est pas un petit paysan,
01:30:21 c'est le président du groupe Avril, qui fait l'huile de sieur, etc.
01:30:25 - Aurélien Rousseau.
01:30:26 - Oui, et qui est quelqu'un de très structuré.
01:30:29 - Vous vous entendez bien avec Aurélien Rousseau ?
01:30:31 - Je voudrais bien, j'espère le rencontrer, mais en tout cas, il n'y a pas de polémique entre nous,
01:30:36 et je trouve que, au début je me disais, c'est assez bizarre que le monde paysan
01:30:40 prenne un des plus capitalistes du monde paysan pour les représenter,
01:30:45 mais en même temps, ce sont des gens qui sont successifs,
01:30:49 ils ont une tête bien organisée, ils connaissent la géopolitique
01:30:53 et l'impact des enjeux agroalimentaires internationaux,
01:30:57 et donc je pense que, sans toucher...
01:31:00 Quand on parle du consommateur, on m'oppose toujours aux paysans.
01:31:04 J'insiste sur ces news, c'est aussi vos auditeurs,
01:31:08 j'insiste, sans toucher à tout ce qui pourrait impacter négativement,
01:31:12 en ne touchant pas à ce qui pourrait impacter négativement
01:31:15 le revenu des agriculteurs, des PME françaises,
01:31:19 je pense qu'il faut, aujourd'hui, arrêter de faire en sorte que les grosses multinationales
01:31:23 qui se planquent derrière les paysans français, ramassent des profits,
01:31:29 alors qu'on pourrait, aujourd'hui, alléger le budget des Français.
01:31:33 - Est-ce que vous avez des inquiétudes, Michel-Édouard Leclerc, sur certains produits
01:31:36 dont le prix va augmenter très clairement dans les prochains mois ?
01:31:39 Il y a quelques jours, M. Cotillard, des tromoscuteurs, était sur ce plateau,
01:31:42 pour le cacao notamment, est-ce que vous partagez ces inquiétudes ?
01:31:45 - Les oranges aussi. - Les oranges. - Cotillard, ce n'est pas que les tromoscuteurs,
01:31:47 il y en a 1500 ou 1600. - Oui, vous avez raison.
01:31:50 Il y en a plusieurs, c'était la petite blague de Michel-Édouard Leclerc.
01:31:53 - Vous avez l'esprit concurrentiel. - Sur quels produits vous avez peur que ça augmente ?
01:31:56 - Vous savez, il s'est passé un truc, c'est pendant la crise du Covid,
01:31:59 nous, les distributeurs, on n'a jamais eu la cote,
01:32:04 des élites, et c'est... Je ne veux pas faire du populisme,
01:32:09 mais comme ils étaient incapables d'acheter des masques,
01:32:14 figurez-vous que c'est Intermarché, Leclerc, Carrefour qui sont allés chercher des masques.
01:32:18 Et donc, on s'est soudés, on a appris à travailler ensemble,
01:32:21 donc on est très sportifs, on veut gagner,
01:32:24 le Tour de France ou les Bleus, on veut gagner,
01:32:27 c'est Leclerc qui gagnera d'ailleurs.
01:32:30 - Michel-Édouard, il vous reste peu de temps, - Mais on se respecte.
01:32:33 - Les produits qui vont augmenter, c'est quoi ? Quels sont les produits qui vont augmenter ?
01:32:35 - Je ne sais pas, je vais aller chercher des produits qui vont baisser.
01:32:38 Toute l'équipe de Leclerc, et c'est pour ça que je n'étais pas à Paris,
01:32:41 on était réunis en séminaire,
01:32:44 toute l'équipe des acheteurs de Leclerc,
01:32:47 on veut profiter d'avoir une parole publique forte avec Bruno Le Maire.
01:32:53 Je ne me retranche pas derrière un parti politique,
01:32:57 le fait qu'il soit au pouvoir,
01:32:59 il nous donne l'occasion d'aujourd'hui d'aller rechercher
01:33:03 auprès des industriels, des industriels multinationaux,
01:33:07 des baisses substantielles de prix et en tout cas de maîtriser cette inflation.
01:33:11 Donc moi je ne vais pas vous parler des produits qui vont monter,
01:33:14 - Mais il y en aura quand même.
01:33:15 - Je peux vous dire des produits qui vont baisser, par exemple les jouets à Noël.
01:33:18 Parce que les jouets à Noël, on les a achetés il y a un an,
01:33:21 et M. Saadet, transporteur, je ne sais plus, - Logistique, oui.
01:33:26 - CGA, c'est le même, avait rebaissé ses tarifs.
01:33:29 Donc normalement, les jouets vont baisser.
01:33:32 - C'est une bonne nouvelle.
01:33:33 - Votre concurrent Thierry Cotillard ?
01:33:35 - Non, c'est la fin de l'émission, merci beaucoup Baptiste Morin, ça a été super.
01:33:38 Merci Michel-Édouard Leclerc, bonne chance pour...
01:33:40 - Faut rester positif, faut rebattre.
01:33:42 - On va s'en sortir de cette inflation ?
01:33:44 - Mais oui !
01:33:45 - Les prix reviendront un jour à la normale ou pas ?
01:33:47 - Non mais attendez, moi je suis volontariste,
01:33:49 quand je tiens un discours négatif voire critique,
01:33:55 c'est parce que je suis un homme d'action,
01:33:56 je suis avec des hommes d'action, et des femmes d'action, pardon.
01:33:59 - Oui ou non, on reviendra un jour à une inflation avec des prix normaux ou pas ?
01:34:04 - Oui, l'année prochaine on reviendra de toute façon avec des prix normaux, ça je vous promets.
01:34:08 - Merci Michel-Édouard Leclerc, Louis Dragnel, Baptiste Morin.
01:34:10 Dans un instant, Hélène Zellany se reprend pour la formation,
01:34:12 Christine Kelly pour Faste Info, sur CNews.
01:34:15 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:17 ♪ ♪ ♪