Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 La rentrée des classes et le ouf de soulagement des parents.
00:00:06 Ça y est, les enfants sont enfin à l'école.
00:00:08 On va parler des difficultés de cette rentrée scolaire,
00:00:12 de l'interdiction de la baïa bien sûr, qui a été respectée dans les établissements.
00:00:15 On entendra la réaction de jeunes filles qui n'ont pas pu aller en classe
00:00:19 et qui ont dû repartir chez elles, se changer.
00:00:21 En ce mois de septembre, les dépenses s'accumulent pour les ménages,
00:00:24 fournitures scolaires, alimentation, tout augmente.
00:00:27 L'énergie aussi, l'inflation reste à un niveau très élevé.
00:00:31 On sera en plateau à 17h30 avec Frédéric Roy, artisan boulanger à Nice.
00:00:34 Il nous dira si oui ou non les aides du gouvernement ont sauvé ses collègues artisans.
00:00:40 Et puis les restos du cœur, eux aussi étranglés par les factures,
00:00:42 menacent de mettre la clé sous la porte.
00:00:44 L'État déguide une aide d'urgence pour eux,
00:00:47 mais est-ce que cela sera suffisant ?
00:00:49 On en débat ce soir dans Punchline.
00:00:50 Mais d'abord, il est 17h, bienvenue sur notre antenne,
00:00:53 c'est Olivier de Kérenfleck pour l'actualité.
00:00:55 - Bonjour Laurence.
00:00:58 Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:00:59 Et à la lune de l'actualité, la famille de Bernard Arnault
00:01:02 qui va verser une aide de 10 millions d'euros aux restos du cœur.
00:01:04 Une annonce du propriétaire de LVMH après l'appel lancé par l'association.
00:01:09 La survie des restos est en jeu avec plus de bénéficiaires et moins de ressources.
00:01:13 Le gouvernement avait promis hier une aide de 15 millions d'euros supplémentaires.
00:01:18 La rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves,
00:01:21 dans ce contexte, Gabriel Attal souligne la nécessité de diviser par deux
00:01:25 le poids des quarts-tables, un enjeu de santé pour le ministre de l'Éducation.
00:01:29 Le poids des quarts-tables est en moyenne de 8 kilos par élève.
00:01:31 Alors pour y remédier, Gabriel Attal entend jouer sur la liste des fournitures,
00:01:35 les manuels, le numérique ou encore les casiers.
00:01:39 Et puis, deux détenus s'évadent d'un centre de détention.
00:01:42 D'ailes, c'est dans le Lot-et-Garonne, c'est une information européen.
00:01:45 Ils ont profité d'une séance de sport pour se faire la belle.
00:01:48 À travers un grillage découpé,
00:01:50 les deux hommes étaient condamnés pour des faits d'extorsion.
00:01:54 Merci beaucoup Olivier de Caron-Fleck.
00:01:56 On se retrouve tout à l'heure à 17h30 si vous le voulez bien,
00:01:58 pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:59 Mais d'abord, on se retrouve sur le plateau de Punchline.
00:02:02 On accueille Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:02:05 Bonsoir Louis.
00:02:05 Bonsoir Laurence.
00:02:06 Eric Revelle, le journaliste.
00:02:07 Bonsoir.
00:02:08 Laurence Ferreri.
00:02:09 Bonsoir.
00:02:09 Bonsoir mesdames.
00:02:10 Vous m'aurez rejoint, vous aurez rappelé mon nom de famille.
00:02:12 Si on ne se connaissait pas, enfin.
00:02:14 On est avec Violette Stiglout, qui est députée à Renaissance du Nord.
00:02:17 Merci d'être avec nous.
00:02:19 Bonsoir Laurence.
00:02:19 Et je suis très heureuse d'accueillir pour la première fois en tant que chroniqueuse,
00:02:23 Rachel Khan.
00:02:24 Bonsoir Rachel.
00:02:25 Bonsoir Laurence.
00:02:25 Vous êtes essayiste, spécialiste de la culture.
00:02:29 J'ai envie de dire, voilà, on a le grand-oncle dans la bande de Punchline.
00:02:33 Grand-frère peut-être ?
00:02:33 Je vous appelle Eric ?
00:02:35 Comment est-ce que je peux vous appeler ?
00:02:35 Je préfère grand-frère.
00:02:36 Grand-frère.
00:02:36 Le petit frère turbulent Louis de Ragnel.
00:02:39 Et on va avoir maintenant Rachel Khan.
00:02:41 La sagesse.
00:02:42 Je suis très heureuse de vous accueillir.
00:02:44 Mais moi aussi, je suis très heureuse d'appartenir à cette famille.
00:02:46 Voilà.
00:02:47 Bienvenue.
00:02:47 La famille Punchline et la famille CNews, évidemment, en général.
00:02:50 On va commencer, si vous voulez bien, par la rentrée scolaire,
00:02:52 parce qu'il y a un certain nombre de défis qui attendent,
00:02:55 et les professeurs, et aussi les élèves.
00:02:57 On parlera du contexte général dans un instant.
00:03:00 Manque de profs à certains endroits, classes surchargées,
00:03:03 carences à certains autres.
00:03:06 Mais il y a évidemment un sujet qui a monopolisé toute l'attention.
00:03:09 C'est le sujet de la baïa.
00:03:10 On va entendre des réactions dans un instant.
00:03:12 Mais on va rejoindre d'abord Régine Delfour, notre envoyée spéciale.
00:03:14 Bonsoir Régine.
00:03:15 Vous êtes devant le lycée Victor Hugo, dans le troisième arrondissement de Marseille,
00:03:19 dont la rentrée était particulièrement scrutée.
00:03:21 Expliquez-nous Régine.
00:03:22 Bonjour.
00:03:22 Oui, absolument, Laurence.
00:03:27 Cette rentrée ici au lycée Victor Hugo était particulièrement surveillée,
00:03:31 puisque l'an passé, il y a eu plusieurs incidents.
00:03:33 C'est-à-dire qu'il y avait des jeunes filles qui ont pu pénétrer
00:03:36 à l'intérieur de l'établissement vêtue d'une baïa.
00:03:38 Et cela, grâce à certains surveillants qui avaient décidé qu'ils n'étaient pas là
00:03:43 pour appliquer, pour être en fait la police de la laïcité.
00:03:47 Alors aujourd'hui, pas d'a baïa.
00:03:49 Ce sont des secondes, 10 classes de secondes sont rentrées aujourd'hui.
00:03:53 Nous n'avons pas vu d'a baïa.
00:03:54 Nous avons vu des jeunes filles qui aient été voilées,
00:03:56 mais elles l'enlèvent quand elles rentrent dans l'établissement.
00:03:59 Il y a un sac spécial pour elles, avec un miroir où elles peuvent l'enlever.
00:04:02 Nous avons pu échanger avec des professeurs qui nous disent être soulagés
00:04:06 par cette directive qui interdit clairement et formellement ce port de la baïa.
00:04:13 Le sujet reste quand même très clivant ici au sein du lycée Victor Hugo,
00:04:18 puisque beaucoup aussi de professeurs estiment qu'il y a d'autres sujets
00:04:21 plus importants que le port de la baïa.
00:04:23 Demain, ce seront les premières et les terminales qui feront leur entrée.
00:04:28 Et mercredi, l'ensemble des élèves du lycée Victor Hugo
00:04:32 seront donc présents ici dans le troisième arrondissement de Marseille.
00:04:36 Merci beaucoup, Régine Delfour et Sacha Robin sur place à Marseille.
00:04:39 C'est vrai, on parle beaucoup de la baïa.
00:04:42 C'est le gouvernement qui a mis ce sujet, évidemment, en première ligne.
00:04:45 Mais il y a beaucoup d'autres sujets, je l'ai dit tout à l'heure,
00:04:47 et les atteintes à la laïcité, c'est vrai, sont en augmentation.
00:04:51 Elle concerne 513 établissements identifiés,
00:04:55 comme l'a dit le ministre de l'Éducation nationale, sur environ 60 000.
00:04:58 Un tout petit mot rapide, la baïa, la rentrée s'est plutôt bien passée.
00:05:02 Louis Dragnel, dans les écoles...
00:05:04 Alors, on n'a pas encore les chiffres.
00:05:05 On n'a pas de remontée d'incidents, en tout cas.
00:05:08 Non, ce qu'on sait, et la première ministre l'a dit ce matin en Bretagne,
00:05:12 elle dit, voilà, globalement, ça s'est bien passé.
00:05:14 Mais il y a eu un certain nombre de discussions, d'échanges
00:05:16 entre les équipes d'enseignants et des jeunes filles qui portaient la baïa.
00:05:20 Donc, maintenant, on est tous curieux et on cherche, nous, en tout cas,
00:05:23 à avoir le nombre de portes de la baïa, puisque...
00:05:26 Si vous avez le chiffre, pendant la récession, vous n'étiez pas...
00:05:28 Je crois qu'on ne l'aura pas avant demain matin.
00:05:30 Demain matin, il y aura les premiers chiffres qui vont être publiés.
00:05:33 Donc, voilà, il faudra voir si ce chiffre est en hausse ou en baisse
00:05:36 par rapport à la tendance des mois qui ont précédé l'été.
00:05:39 Et si les jeunes filles ont compris, encore une fois, la démarche des enseignants.
00:05:42 Puis on verra aussi dans six mois, dans un an.
00:05:44 Enfin, c'est un combat qui est long.
00:05:45 Rachel Khan, sur cet respect de ce qu'a demandé le gouvernement.
00:05:50 Oui, déjà, je trouve que c'est un texte,
00:05:53 une demande qui épaule justement les enseignants qui en ont bien besoin.
00:05:57 C'est vrai que c'est une rentrée à nouveau sans Samalpathy.
00:06:00 Donc, les Républicains, ceux qui défendent notamment la laïcité,
00:06:04 nos principes fondamentaux, pensent à cet enseignant.
00:06:09 Et puis, en fait, c'est véritablement de laisser place à ce qu'est l'école.
00:06:14 C'est-à-dire apprendre d'un côté, aussi se faire des camarades,
00:06:18 se faire des camarades qui ne sont pas de son propre milieu,
00:06:20 des camarades qui ne sont pas de ses propres origines religieuses ou autres.
00:06:25 Ce qui me fait un peu sourire, malheureusement,
00:06:28 c'est que vous avez une journaliste qui est sur place à Marseille,
00:06:31 qui est devant le lycée Victor Hugo.
00:06:33 Et quand on pense à Victor Hugo, qui 50 ans avant la loi de 1901,
00:06:39 était un fervent défenseur, parce qu'on a eu des grands hommes
00:06:41 qui défendaient cette séparation de l'Église et des États,
00:06:43 pour permettre à l'école de construire des citoyens éclairés.
00:06:50 Voilà, c'est retrouver finalement le sens de l'école,
00:06:53 à la fois sur la fraternité avec ses camarades
00:06:56 et de se nourrir des enseignements et de la connaissance.
00:06:58 - Violette Spil, vous êtes députée à Renaissance du Nord,
00:07:00 vous approuvez, j'imagine, la décision de Gabriel Attal,
00:07:04 évidemment approuvée par également Emmanuel Macron.
00:07:07 C'était indispensable, on a trop tardé à poser cette interdiction ?
00:07:12 - Ça faisait déjà un an que nous, élus députés,
00:07:15 on avait des réunions de travail au sein de la Commission culture et éducation,
00:07:20 à laquelle j'appartiens, à l'Assemblée nationale,
00:07:22 sur ce sujet de l'offensive des Abayas,
00:07:24 puisque c'était une offensive religieuse, cultuelle,
00:07:28 pour se conformer à une norme dictée par la religion,
00:07:31 quelles que soient ceux qui la défendent,
00:07:34 il ne faut pas se cacher derrière une réalité.
00:07:37 Et beaucoup de professeurs démunis,
00:07:39 c'est-à-dire qu'il y avait déjà les consignes du rectorat de faire...
00:07:41 - Les religions furtumanes, disons les choses.
00:07:42 - Voilà, et ils avaient déjà la consigne et la modalité
00:07:46 pour faire remonter les signalements,
00:07:48 mais ils n'avaient pas ce soutien concret qu'on voit aujourd'hui,
00:07:52 qui a été décidé par le ministre Gabriel Attal,
00:07:55 pour dire aujourd'hui, non, l'école est une zone de neutralité,
00:07:59 la laïcité, c'est on ne montre pas ces signes religieux dans l'école,
00:08:03 c'est ça la règle, et c'est aussi pour moi un message fort
00:08:06 de restauration de l'autorité de l'État,
00:08:09 face à un moment qu'on a vécu avant l'été,
00:08:12 où il faut qu'à nos jeunes, on leur passe des messages d'unité et d'unité nationale.
00:08:16 - Vous parlez des émeutes, vous faites attention aux émeutes, effectivement.
00:08:18 Oui, mais on ne va pas restaurer l'autorité de l'État comme ça non plus.
00:08:22 - Il y a besoin de signes forts à la rentrée.
00:08:23 - C'est une mesure, il y avait besoin de symboles.
00:08:25 Éric Ravel, un petit mot.
00:08:26 - C'est très intéressant parce que là, en même temps que vous parlez,
00:08:29 ma chère Laurence, on diffuse des images de la mairie de Nanterre
00:08:31 et en face, il y a le lycée Jolucuri.
00:08:34 Je connais bien, puisque j'ai fait ma scolarité là.
00:08:35 Le lycée Jolucuri, c'est, vous preniez le symbole de Viterrego,
00:08:38 c'est Pierre et Marie Curie.
00:08:39 C'est sinon un message d'unité nationale,
00:08:44 en tout cas un message d'unité entre un homme et une femme
00:08:47 qui ont découvert ensemble les propriétés de l'atome.
00:08:50 Je dis ça parce que là aussi, voilà un très beau symbole de la République.
00:08:53 Un homme et une femme célébrés de la même manière dans un lycée
00:08:57 que certains voudraient écarter.
00:09:00 Et je trouve ça très puissant.
00:09:01 Et je voudrais juste souligner ce que vous venez de dire, et moi je partage.
00:09:04 C'est-à-dire que bien sûr, il faudra voir s'il n'y a pas eu des incidents majeurs,
00:09:08 si une hirondelle ne fait pas le printemps.
00:09:11 Une hirondelle ne fait pas le printemps,
00:09:13 mais je trouve que du coup, ça donne encore plus de poids à la décision de Gabriel Attal,
00:09:18 même s'il y a de la politique derrière tout ça,
00:09:20 même s'il est en train de regarder l'horizon 2027 peut-être.
00:09:23 Je trouve que ça donne du poids à cette démarche.
00:09:25 Bien sûr, que ce soit un claquement de doigts, l'autorité de l'État ne sera pas rétablie,
00:09:29 mais visiblement, il y a des jeunes filles qui sont arrivées en Abaya
00:09:33 et qui ont visiblement, certaines d'entre elles, accepté de retirer ce vêtement.
00:09:39 Certaines ont accepté de le retirer, d'autres sont reparties chez elles.
00:09:42 On va regarder ce que nous en dit Augustin Donadieu.
00:09:44 Il était justement ce matin devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre
00:09:49 et il a rencontré deux jeunes lycéennes qui étaient vêtues d'Abaya
00:09:52 et qui ont été rapidement recalées.
00:09:54 C'était une rentrée sous haute vigilance ici à Nanterre.
00:09:58 Le proviseur, les médiateurs de la ville, la police, la mairie étaient sur le terrain
00:10:02 pour accueillir les élèves éveillés à ce qu'aucun d'entre eux ne brave l'interdit
00:10:07 d'entrer avec un Abaya ou un camis dans l'établissement.
00:10:10 Malgré tout, quelques élèves ont tenté.
00:10:12 C'est le cas de ces deux jeunes filles que l'on a interrogées
00:10:14 à leur arrivée devant l'établissement.
00:10:16 Je vous propose de les écouter.
00:10:17 - Non, non, non.
00:10:18 - Seulement des robes.
00:10:19 - C'est des robes.
00:10:20 - Seulement des robes.
00:10:21 - C'est des robes.
00:10:21 - Et là, est-ce qu'on va vous demander de l'enlever pour aller dans l'établissement ?
00:10:24 - On ne sait pas, franchement, on se pose la question.
00:10:27 On n'espère pas quand même.
00:10:29 - Normalement, non.
00:10:30 - Et si on vous demande de les enlever ?
00:10:32 Comment vous allez faire ?
00:10:33 Vous avez des vêtements en dessous ?
00:10:34 - Bah non, on va pas aller chez moi.
00:10:36 - On va chez nous et on préfère rentrer chez nous.
00:10:37 - Juste après cette interview, les deux jeunes filles ont pu pénétrer facilement
00:10:40 dans l'établissement, mais rapidement, écartées du groupe,
00:10:43 accompagnées de la proviseure, du proviseur adjoint et de la CPE,
00:10:47 chacune dans une salle pour engager le dialogue.
00:10:50 Mais quelques minutes plus tard, elles ont été raccompagnées à la sortie.
00:10:53 Je vous propose d'écouter leur réaction.
00:10:55 - Bah, déçue.
00:10:56 Enfin, je ne pensais pas que...
00:10:58 Je pensais que c'était une robe pour moi, c'est tout.
00:11:00 - Tu t'attendais à ça ?
00:11:01 - Non.
00:11:02 Enfin, c'était qu'une robe.
00:11:03 - Bah oui, je me suis toujours habillée comme ça.
00:11:05 Moi, ça n'a jamais dérangé.
00:11:07 Enfin, l'année dernière, encore, ça dérangeait un petit peu,
00:11:09 mais enfin, j'ai jamais eu de problème.
00:11:11 - Dans quel état d'esprit tu es ?
00:11:13 - Bah, je suis choquée.
00:11:14 Enfin, je suis choquée qu'on me recale comme ça de ma rentrée,
00:11:17 juste pour une robe.
00:11:19 Enfin, qu'on me dise que je ne suis pas habillée correctement.
00:11:22 Ce matin, ce que je me suis réveillée, je me suis dit,
00:11:24 je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit
00:11:26 qu'il n'y avait aucun problème avec ma tenue, etc.
00:11:29 Je ne dis pas que non, en fait.
00:11:30 Moi, je trouve que ma tenue, elle est très bien, elle est correcte.
00:11:33 - Ces deux jeunes filles sont donc rentrées chez elles pour aller se changer.
00:11:36 Elles ne s'attendaient pas à une telle réaction de leur établissement.
00:11:39 Leurs parents ont été immédiatement prévenus.
00:11:41 Elles recevront dans les prochaines heures, les prochains jours,
00:11:44 une circulaire du ministère de l'Éducation nationale.
00:11:47 - Merci beaucoup, Augustin Donadio.
00:11:48 C'est intéressant, Arshel Khan, ce qu'on a entendu de ces deux jeunes filles.
00:11:51 - Oui.
00:11:51 - Ce n'est qu'une robe. Ma tenue est correcte.
00:11:54 - Oui, c'est ça.
00:11:54 - Donc vraiment, tous les arguments,
00:11:56 on ne peut pas dire qu'elles sont forcément des militantes, mais...
00:11:58 - C'est qu'elles ne se rendent même pas compte...
00:12:00 - Dans leurs mots ?
00:12:00 - Exactement.
00:12:01 - Il y a tout ce discours.
00:12:02 - De ce que ça veut dire.
00:12:03 Non, mais je...
00:12:04 Voilà, elles ne se rendent pas forcément compte.
00:12:06 Après, ce que j'apprécie, c'est que le ministre ait prévu ce dialogue,
00:12:10 parce que ça fait partie aussi de l'éducation.
00:12:13 Je pense qu'il y a la majorité des jeunes filles
00:12:15 qui n'ont peut-être pas conscience, justement, malheureusement,
00:12:18 de ce qu'est l'école et pourquoi ce vêtement est problématique.
00:12:22 Donc, qu'il y ait le dialogue avant l'éviction, c'est quand même une bonne chose.
00:12:27 Après, c'est vrai que, bon, là, elles étaient plutôt gentilles.
00:12:31 En tout cas, elles parlaient cordialement.
00:12:33 J'espère qu'il n'y a pas eu des événements ou des mots
00:12:35 qui auraient pu être plus violents dans d'autres établissements.
00:12:37 - Comme disait Louis, on aura la réponse tout à l'heure.
00:12:39 Éric ?
00:12:40 - Oui, juste un petit mot, parce que ce lycée, je le connais bien,
00:12:42 j'y suis retourné juste avant les vacances,
00:12:44 parce que je fais partie d'une association des anciens de Jeune Occurrence.
00:12:47 C'est un formidable lycée.
00:12:50 Il y a 1 800 élèves.
00:12:52 C'est vraiment une très grosse infrastructure, ultra moderne,
00:12:55 avec des classes préparatoires pour ceux qui veulent.
00:12:56 Donc, c'est vraiment...
00:12:57 Il y a quelques mois, si vous en souvenez bien,
00:12:59 il y a eu des émeutes devant le lycée Jeune Occurrence.
00:13:02 Il y a eu des émeutes.
00:13:03 Une partie de la presse a expliqué qu'en fait,
00:13:05 c'était la suspension de cours de soutien qui avait entraîné des mouvements
00:13:09 à tel point quand même que la mairie qui est juste en face,
00:13:11 dirigée par Patrick Jarry, un ancien membre du Parti communiste,
00:13:15 la police est intervenue en dispersant les gens qui manifestaient, des lycéens.
00:13:19 - Et quel est le rapport avec la baille à Erythrée ?
00:13:19 - Alors, vous allez voir.
00:13:20 C'est que moi, j'ai posé la question.
00:13:23 Je ne vais pas dire à qui, à une partie du corps enseignant,
00:13:25 puisque j'étais sur place avant les vacances.
00:13:26 Et on m'a dit, non, en fait, les cours de soutien,
00:13:28 ce n'est pas ça qui a provoqué.
00:13:30 Provoqué, c'est qu'on avait refusé de laisser des gens rentrer en camisse ou en abaya.
00:13:34 - Parce que camisse, c'est le vêtement masculin.
00:13:36 - Voilà.
00:13:36 Et si vous voulez, c'est très différent de la version quasi officielle
00:13:39 qu'ont servi certains médias.
00:13:41 Donc, le lycée Jeune Occurrence, je trouve que CNews a très bien fait de le choisir
00:13:44 parce qu'il y a eu des événements il y a quelques mois.
00:13:46 Vous allez voir en arrière.
00:13:47 Et la véritable raison, en tout cas, qu'on m'a donnée, c'était
00:13:50 nous, on ne savait pas comment faire pour empêcher ces jeunes filles.
00:13:53 Alors, ou de bonne foi, ou au contraire, qu'ils font du prosélytisme,
00:13:57 de vouloir rentrer habillés avec une tenue communautaire.
00:14:00 - C'est le bout de compte.
00:14:01 Vous entendez ces jeunes filles dire mais enfin, c'est une robe.
00:14:04 - Là, on voit l'importance de l'éducation à l'école.
00:14:07 Je crois aussi ce qu'il faut dire avec ce symbole fort du rejet de l'abaya
00:14:12 et la consigne très claire du ministre en soutien aux professeurs,
00:14:15 c'est qu'on a des professeurs qui étaient parfois très démunis
00:14:17 et que le sont encore aujourd'hui pour pouvoir parler de religion à l'école.
00:14:21 Et le fait d'interdire l'abaya et le camis, ce n'est pas dire aujourd'hui,
00:14:25 on refuse les religions.
00:14:27 C'est un lieu de neutralité, mais ça n'empêchera pas les professeurs
00:14:30 d'histoire, géographie, d'enseigner l'histoire des religions.
00:14:34 Les professeurs d'éducation médiale et documentaliste de pouvoir intervenir
00:14:38 sur ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, sur la propagande religieuse,
00:14:41 sur l'embrigadement, sur les choix, la liberté.
00:14:44 Tout ça, ça s'enseigne à l'école, mais avec liberté
00:14:47 et en ayant conscience et esprit critique.
00:14:50 Et je crois que ce message, ce qu'on a vu là comme témoignage,
00:14:53 c'est peut être qu'on a besoin encore plus de dialogue,
00:14:56 encore plus d'éducation aux religions, d'éducation à ce qui tourne
00:15:00 dans les médias, que chacun puisse être libre de ses choix
00:15:04 et en toute conscience, avec un esprit critique affûté.
00:15:06 Et c'est un vrai sujet pour l'école aujourd'hui
00:15:08 dont on discute avec Gabriel Attal.
00:15:10 Évidemment. Louis Dragnel, qu'est ce qui vous a fait sursauter ?
00:15:13 Non, ce qui m'a fait un peu sursauter, c'est quand on envisage la bonne foi.
00:15:17 Je n'ai rien compris.
00:15:18 Là, vous ne croyez pas que ces deux petites jeunes filles, elles sont bonnes foi ?
00:15:20 Est ce que vous pensez simplement qu'il y a une jeune fille en France
00:15:23 qui aujourd'hui faisait sa rentrée portant une abaya ?
00:15:26 Ah oui, sans savoir.
00:15:26 Qui ne connaissait pas la polémique ou le sujet ?
00:15:30 Évidemment qu'elle a été sensibilisée.
00:15:32 Évidemment, je n'arrive pas à croire.
00:15:34 Mais non, c'est juste une robe.
00:15:36 Mais je ne savais pas, personne ne m'avait prévenu.
00:15:37 C'est une tenue correcte.
00:15:39 Là, c'est toute la mode publique.
00:15:41 Je n'arrive pas à y croire.
00:15:43 Pour moi, c'est le port de l'abaya.
00:15:45 Aujourd'hui, dans une école, c'est un acte délibéré.
00:15:47 Ce sont des jeunes filles, elles n'ont pas six ans.
00:15:50 Elles ont forcément une discussion, soit avec leurs amis, avec leurs parents,
00:15:54 en tout cas avec des référents.
00:15:56 Voilà.
00:15:57 Et je trouve que justement, la dialectique est absolument parfaite.
00:16:00 Ah bon, mais c'est juste une robe.
00:16:02 Comme je regardais d'autres reportages, on peut se vêtir chez Zara ou dans des...
00:16:06 Je ne voulais pas citer des marques particulières.
00:16:08 Et ça, ça en fait trois.
00:16:10 Et exactement, comme ça, on noie le poisson.
00:16:11 Et je n'ai rien contre ces trois marques.
00:16:14 Je me suis toujours habillé comme ça.
00:16:15 Moi, je trouve que c'est très intéressant.
00:16:17 Ça montre que le problème revient de très loin
00:16:19 et qu'il était vraiment urgent d'agir pour y mettre fin.
00:16:23 Et donc, voilà, moi, je ne crois pas trop à la naïveté de ces jeunes filles.
00:16:28 Je pense qu'après, il y a deux cas de figure.
00:16:30 Il y a celles qui le portent délibérément pour plein de raisons.
00:16:34 Mais en tout cas, elles savent très bien ce qu'elles font.
00:16:35 Et puis, il y a peut être une autre catégorie de jeunes filles
00:16:37 qui sont forcées par leurs parents, leurs grands frères.
00:16:41 Et qui s'achètent une tranquillité.
00:16:44 Comme cela, pour certains garçons, c'est plus facile de bienveillir.
00:16:47 Et je n'ai pas de bienveillance par rapport au fait qu'elles portent la baïa,
00:16:50 mais par rapport au fait qu'elles sont contraintes.
00:16:52 Et c'est là où le travail, le dialogue avec les 7000 référents laïcités
00:16:56 dans les écoles est extrêmement important pour identifier d'où vient le problème
00:17:00 et éventuellement parler aux grands frères, aux parents pour leur expliquer
00:17:03 pourquoi est-ce qu'en fait, la baïa n'a pas sa place à l'école.
00:17:06 Rachel Kahn.
00:17:07 Mais ce qui est terrible, c'est de porter quelque chose, un vêtement
00:17:10 et de ne pas savoir la signification de ce vêtement.
00:17:13 - Vous trouvez que c'est...
00:17:14 - Non, mais par rapport à la bonne foi, ce n'est pas ça, en fait, mon souci.
00:17:19 C'est simplement que là, dans ce qu'on vient de voir,
00:17:22 moi, elle ne me semble pas de mauvaise foi.
00:17:27 Justement, c'est sur ce passé, ce truc qui a imbibé finalement l'école
00:17:31 et qui remonte assez loin, en fait.
00:17:34 Tellement loin qu'elles ne savent plus ce qu'elles portent.
00:17:36 C'est à dire, quel est le sens de ce vêtement ?
00:17:39 Elles ne le savent pas. Je ne pense pas.
00:17:41 - Puis surtout, le passé est pavé de mauvaises intentions islamistes.
00:17:45 L'hijab, le burkini, la baïa, si vous voulez.
00:17:49 Qu'on m'explique...
00:17:50 Attendez, qu'on m'explique que tout ça est un hasard,
00:17:53 un phénomène de mollet femme d'âge nu en burkini,
00:17:56 et qu'elles font mieux du sport avec un hijab.
00:17:58 Il faut quand même m'expliquer.
00:17:59 - Non, moi, j'ai parlé d'offensive provocatrice parce que j'ai écouté
00:18:03 beaucoup de spécialistes de la question "est-ce un vêtement religieux
00:18:06 ou pas religieux ?" et notamment des femmes qui se rappellent
00:18:10 leur grand-mère en Algérie il y a 50, 60, 70 ans
00:18:15 et qui ne portaient pas du tout ces tenues.
00:18:17 On sait bien que ces tenues, elles sont venues du golfe.
00:18:19 Elles sont venues avec un message porté par l'islamisme.
00:18:21 Et donc, ces abaya, on ne les voyait pas en France il y a quelques années.
00:18:25 Donc dire "je l'ai toujours porté", etc.
00:18:27 Oui, une jeune fille de 18 ans quand elle est devenue adolescente, peut-être.
00:18:30 Mais elle est bien dans un environnement qui a une certaine pression,
00:18:34 un conformisme religieux et il faut qu'elle ait conscience de ce qu'elle porte.
00:18:38 Et les réseaux sociaux font leur travail, parce que vous savez, du prosélytisme,
00:18:41 il y en a sur YouTube, sur tous les réseaux sociaux.
00:18:44 Et on voit ces jeunes qui consomment les réseaux sociaux
00:18:47 sans par voie même faire la différence entre une vraie et une fausse information,
00:18:51 une vraie photo, une vraie vidéo, un vrai texte.
00:18:54 Tout ça va s'aggraver si on ne fait pas quelque chose.
00:18:57 Donc ça, c'est un de mes grands engagements, mais on y reviendra à d'autres occasions.
00:19:00 - J'aimerais qu'on écoute Florence Bergeau-Blackler,
00:19:02 anthropologue spécialiste de l'islam.
00:19:04 Pour elle, ce n'est pas seulement la laïcité qui est testée et attaquée,
00:19:06 c'est aussi la démocratie.
00:19:07 Écoutez-les.
00:19:08 Là, elle était chez Mathieu Bobcoté samedi sur CNews.
00:19:11 - Je pense que ce n'est pas seulement la laïcité qui est attaquée,
00:19:14 mais plutôt la démocratie.
00:19:16 Nous avons affaire à des mouvements théocratiques
00:19:20 qui veulent donc rendre nos sociétés modernes sharia compatibles
00:19:24 pour peu à peu les amener à la société islamique mondialisée.
00:19:29 Voilà leur projet.
00:19:30 Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver.
00:19:33 Ça veut dire simplement qu'ils sont en train d'y travailler.
00:19:36 - Vous êtes d'accord avec ça, Rachel Khan ?
00:19:38 - Oui. - C'est la démocratie qui est attaquée.
00:19:41 - C'est bien plus profond que la laïcité, notamment parce que
00:19:43 c'est aussi cette question de liberté, d'égalité, de fraternité
00:19:47 qui est entachée par ce vêtement.
00:19:49 Et moi, ça me fait penser à la phrase de Jean Zé.
00:19:52 Je ne me rappelle plus exactement, mais qui disait que la querelle des hommes
00:19:55 devait rester hors de l'école, justement.
00:19:59 Et c'est là, sur cet endroit là, qu'il faut protéger nos enfants
00:20:04 éperdument afin qu'ils aient justement ce discernement
00:20:07 pour faire entrer de la connaissance.
00:20:10 - Un dernier mot là dessus, Louis, parce qu'il n'y a pas que la baïa, effectivement.
00:20:12 Il y a beaucoup de problèmes à l'école.
00:20:14 - Évidemment, mais personne n'attendait.
00:20:16 Parce que souvent, quand il y a un débat sur ce sujet, on vous oppose
00:20:21 et vous êtes obsédé par la baïa, mais absolument pas.
00:20:23 Simplement, il y a un problème qui n'a pas été réglé.
00:20:25 Et 95% des Français aimeraient avoir ce problème réglé.
00:20:29 Et évidemment, toutes les autres mesures, l'apprentissage,
00:20:32 la maîtrise du français, savoir compter, tout ça, évidemment, sont...
00:20:37 En fait, une priorité n'en remplace pas une autre.
00:20:39 Évidemment, c'est prioritaire pour les Français.
00:20:41 Je suis évidemment d'accord aussi avec ce que vient de dire Rachel Khan.
00:20:44 C'est-à-dire qu'évidemment, oui, c'est la démocratie qui est en danger.
00:20:47 En fait, c'est quelque chose de même assez profond.
00:20:50 L'idée, c'est d'essayer d'importer des coutumes
00:20:53 qui ne sont absolument pas les coutumes, la manière de vivre en France.
00:20:57 Et en fait, c'est ça qui vient nous heurter.
00:20:59 Au-delà même de la religion, au-delà même, et je sais que ça peut choquer,
00:21:02 mais même de la liberté de la femme, de la protection de la femme.
00:21:05 C'est tout un modèle qui vient percuter un mode de vie qu'on ne veut pas voir.
00:21:09 Alors, et c'est pour ça qu'on s'y prend parfois un peu mal.
00:21:12 On est maladroit parce qu'on est un peu heurté.
00:21:15 Et ce qui est pernicieux dans cette histoire,
00:21:17 c'est que très souvent, les islamistes, les salafistes se lovent dans notre droit
00:21:22 pour mieux nous attaquer.
00:21:23 Et ça qui est terrible, c'est quand on est tous amoureux et pris de liberté
00:21:27 et on se dit on va être obligé de restreindre nos libertés
00:21:30 pour éviter de se faire attaquer sur ces sujets là.
00:21:33 Et c'est pour l'instant la seule réponse un peu politique juridique qu'on a trouvé.
00:21:36 Alors ce qui est intéressant aussi, puisque vous aurez les chiffres demain,
00:21:39 c'est les chiffres des incidents liés au port de la Baïa.
00:21:42 Mais ce qu'il faudra aussi avoir, c'est les chiffres de preuves
00:21:45 qui ont manqué dans les classes, parce que vous voyez, ça, c'est un débat aussi
00:21:48 qui passe un petit peu à la trappe.
00:21:50 T'as mis des preuves ou des profs ?
00:21:51 Des profs, des profs, des profs.
00:21:53 Mais oui, Gabriel Attal a expliqué que chaque classe aurait un prof en face.
00:21:56 Très bien.
00:21:57 Il ne faudrait pas que les chiffres très importants,
00:21:59 parce que la parole de l'État est engagée sur le retrait de la Baïa
00:22:03 dans nos lycées et nos collèges,
00:22:06 d'ici le chiffre attendu aussi de sur combien de nos enfants
00:22:09 se sont retrouvés sans prof.
00:22:10 Évidemment, il y a aussi d'autres annonces qui ont été faites.
00:22:12 Le poids des cartables, enfin, enfin, on réalise qu'on peut prendre 12 kilos
00:22:16 avec une petite colonne vertébrale.
00:22:18 Ça tord la colonne vertébrale, le renforcement des heures de mathématiques.
00:22:21 Il y a un certain nombre d'autres dossiers, le sport, extrêmement longe.
00:22:25 C'est vrai que moi aussi, j'ai eu pas mal de réactions
00:22:28 ces derniers jours dans mes rencontres sur le fait
00:22:31 pourquoi vous vous mettez les Abaya comme priorité.
00:22:33 Franchement, effectivement, c'est 500 établissements qui ont été repérés
00:22:36 avec ce type de fait déjà l'année dernière, l'année d'avant.
00:22:39 Mais il y a plein d'établissements.
00:22:40 Moi, dans ma circonscription, demain, je vais dans un collège
00:22:43 Secpa Ulysse avec des classes adaptées pour la rentrée scolaire.
00:22:48 Au collège, ils n'ont pas ce type d'incident.
00:22:50 Donc ils sentent un peu loin des préoccupations
00:22:53 que le ministre de l'Éducation nationale a annoncé sur les Abaya.
00:22:56 Mais par contre, ils sont très sensibles aux deux sujets.
00:23:00 Moi, je dirais, c'est effectivement le recrutement des professeurs
00:23:02 et un prof devant chaque classe.
00:23:04 Cet engagement qui doit être tenu, qui est difficile à tenir,
00:23:07 mais sur lequel il y a eu vraiment les bouchées d'ou
00:23:09 par tous les personnels de l'Éducation nationale.
00:23:11 Et puis le sujet des rémunérations.
00:23:13 Le sujet des rémunérations des profs, c'est quand même bien sûr,
00:23:16 recruter, former, recruter, former, donner envie.
00:23:20 Je pense aussi qu'avec ce message sur les règles à l'école
00:23:22 qui sont respectées et finalement, ce qu'on voit aujourd'hui,
00:23:25 plutôt le respect de la règle, ça fait du bien.
00:23:28 Ça fait du bien parce que après les violences, après tout ça,
00:23:31 on est tout le temps pessimiste.
00:23:33 Si les règles sont respectées aujourd'hui à l'école
00:23:35 et s'il y a très peu d'incidents sur les Abaya,
00:23:37 c'est un message très positif pour le corps enseignant.
00:23:39 Il sera soutenu par le ministère et ça continuera.
00:23:42 C'est un vrai sujet d'attractivité du métier de professeur.
00:23:44 Aujourd'hui, pour dix postes, on a cinq candidats.
00:23:46 Donc on prend tout le monde parce qu'on n'a pas le choix.
00:23:48 C'est ça aussi, Rachel Cannes, l'un des vrais sujets de cette campagne.
00:23:51 C'est les vrais sujets, mais moi, je suis assez d'accord avec vous.
00:23:53 C'est que je ne décorrèle pas les deux sujets entre l'Abaya
00:23:57 et la question des savoirs fondamentaux.
00:23:58 Il n'y a pas moins important, plus important ?
00:23:59 Non, puisque la France est une, la France est une.
00:24:02 Et donc, sur l'ensemble du territoire,
00:24:04 on doit avoir une égalité au niveau de nos établissements,
00:24:07 au niveau des enseignants, au niveau des connaissances.
00:24:11 Et plus on aura effectivement des professeurs sur les savoirs
00:24:14 fondamentaux et les connaissances, plus on pourra leur parler de laïcité.
00:24:17 Parce que si on est nul en maths et en français,
00:24:19 on ne pourra pas lire les Victor Hugo.
00:24:21 On ne pourra pas comprendre, justement, les nuances qu'il y a dans la laïcité.
00:24:24 Et donc, c'est exactement la même chose.
00:24:26 Et je suis entièrement d'accord.
00:24:27 Qui peut le plus, peut le moins.
00:24:28 Si l'Abaya, c'est le moins, eh bien, en fait, faisons le plus et le moins
00:24:31 en même temps.
00:24:32 Mais en tout cas, il y a une cohérence totale pour moi.
00:24:34 Sur le nombre d'établissements concernés par les Abayas, c'est 513.
00:24:37 C'est ce qu'a dit Gabriel Attal.
00:24:38 C'est 513, parce que les derniers chiffres...
00:24:39 Pour les établissements concernés.
00:24:41 C'est ce que dit le ministre.
00:24:41 Peut-être qu'il n'a pas les bons chiffres.
00:24:43 Peut-être qu'il ne veut pas vous consulter.
00:24:44 Sachant que c'est les chiffres qui sont remontés,
00:24:45 parce que quand on parle de ces sujets de religion, comme je le dis,
00:24:48 il y a quand même beaucoup de professeurs qui sont effrayés.
00:24:49 Vous avez parlé de Samuel Paty.
00:24:51 Ça a marqué tout le corps enseignant.
00:24:52 On le voit sur tous les autres sujets.
00:24:54 On en parle tout le temps.
00:24:55 Nous, on reçoit les syndicats.
00:24:57 On visite des établissements.
00:24:58 C'est vraiment très, très présent en France aujourd'hui.
00:25:00 Et donc, il ne faut pas se voiler la face.
00:25:02 Il y en a peut-être un peu plus.
00:25:04 Il n'y a pas eu les signalements tout le temps, mais je crois que là,
00:25:06 le message de soutien avec la présence des équipes de l'Académie
00:25:10 pour les rentrées scolaires, c'est une vraie révolution.
00:25:13 On fait une petite pause.
00:25:14 On se retrouve dans un instant.
00:25:15 On parlera maintenant d'inflation d'énergie.
00:25:17 On sera avec notre ami le boulanger de Nice, Frédéric Roy,
00:25:21 dont on parlait la semaine dernière.
00:25:22 Il a très bon croissant à la violette.
00:25:24 Il est là.
00:25:24 Oui, mais surtout, il va nous parler de ses factures et ça,
00:25:26 elles n'ont pas le goût de la violette.
00:25:27 A tout de suite.
00:25:28 Il est ici, à hauteur 30.
00:25:33 On se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:25:35 Dans un instant, nos débats.
00:25:36 On va accueillir Frédéric Roy, qui est artisan boulanger,
00:25:38 mais tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité
00:25:40 avec Olivier de Caire en flèche.
00:25:41 Olivier.
00:25:42 Et vous en parliez largement.
00:25:45 La Rancelagne scolaire a donc démarré pour 12 millions d'élèves.
00:25:48 Une rentrée sous le signe de manque d'enseignants,
00:25:50 malgré la promesse d'un professeur devant chaque classe.
00:25:53 Pour y faire face, le gouvernement compte sur le pacte enseignant.
00:25:56 Il doit permettre aux professeurs d'effectuer plus de missions
00:25:59 en échange de rémunération.
00:26:02 La France suffoque à nouveau.
00:26:03 Un épisode de forte chaleur touche le pays.
00:26:06 Les températures pourraient atteindre les 35 degrés
00:26:08 dans certaines régions du pays, selon Météo France.
00:26:11 Et pas de nette baisse de température attendue avant dimanche.
00:26:15 Et puis, l'actualité internationale.
00:26:18 Vladimir Poutine promet une livraison de céréales gratuite
00:26:21 dans les prochaines semaines à six Etats africains.
00:26:23 Une annonce du président russe qui recevait aujourd'hui à Sochi
00:26:27 le président turc.
00:26:28 Les deux hommes ont tenté de relancer l'accord
00:26:30 sur l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire,
00:26:33 mais difficile de satisfaire aux exigences de Moscou.
00:26:36 Merci beaucoup, Louis-Edgar Enflex, pour les grands titres de l'actualité.
00:26:40 On est donc avec Rachel Khan, Louis de Ragnel, Eric Reuvel
00:26:43 et Violette Spilbout, qui est la députée Renaissance.
00:26:45 Et on accueille Frédéric Rois.
00:26:46 Bonsoir et merci d'être là.
00:26:48 Bonsoir.
00:26:48 Artisan boulangerienniste, vous avez pris le train exprès pour venir nous voir.
00:26:51 Le train ou l'avion ?
00:26:52 L'avion.
00:26:52 Bon, on dit rien.
00:26:53 Le bilan carbone.
00:26:56 C'est important de vous avoir.
00:26:57 Alors d'abord, Eric, petit rectificatif.
00:26:58 Oui, je n'ai pas confondu le prénom de madame la députée,
00:27:01 donc je ne l'ai pas appelée Lavande, mais elle s'appelle bien Violette.
00:27:03 Et là, je me suis trompé Frédéric, vous c'est un croissant, elle a la vande.
00:27:06 Je me suis gouré, j'ai dit à la violette.
00:27:08 Bon, moi, je veux goûter à un croissant à la violette la prochaine fois,
00:27:10 quand je viens à Nice.
00:27:12 On est content de vous recevoir.
00:27:13 Vous êtes déjà venu l'an dernier sur ce plateau.
00:27:15 On vous a souvent eu, sinon par Skype, parce que vous nous avez fait part
00:27:19 depuis des mois des difficultés des tout petits artisans,
00:27:21 notamment les artisans boulangers,
00:27:23 qui sont confrontés à une explosion de leur facture d'énergie,
00:27:26 électricité et gaz.
00:27:28 On sait que le gouvernement a mis en place un certain nombre de dispositifs,
00:27:31 boucliers, tarifs réguliers.
00:27:33 Est-ce qu'aujourd'hui, d'abord vous, tout simplement,
00:27:35 est-ce que vous vous en sortez ou pas, Frédéric ?
00:27:37 Non, c'est compliqué.
00:27:38 Je devais créer deux emplois cet été, je n'ai pas pu.
00:27:40 J'ai dû choisir entre payer ma facture d'électricité ou embaucher,
00:27:43 puisque l'EDF, puisque c'est mon fournisseur d'énergie,
00:27:46 ne m'a plus envoyé de facture pendant trois mois,
00:27:48 puisque les ordres étaient de ne pas envoyer des factures aux artisans
00:27:51 tant qu'ils n'étaient pas en mesure d'appliquer le fameux amortisseur,
00:27:53 c'est-à-dire la réduction sur facture.
00:27:55 L'amortisseur.
00:27:56 Donc quand vous ne recevez pas de facture pendant trois mois,
00:27:58 quand en plus celles-ci sont multipliées par trois,
00:28:00 au lieu d'avoir 3 000 euros de facture, vous avez 11 000.
00:28:02 Ah !
00:28:03 Donc là, au mois de juin, j'ai reçu une facture de 11 000 euros à payer,
00:28:06 donc je n'ai pas pu embaucher.
00:28:07 Comment vous expliquez que pendant trois mois, personne n'osait rien envoyer ?
00:28:09 Parce qu'ils avaient peur ?
00:28:11 Non, parce qu'il fallait qu'ils appliquent l'amortisseur sur facture,
00:28:14 c'était les ordres du ministère.
00:28:15 C'est logique, mais bon, ça a pris très longtemps.
00:28:17 Alors certains fournisseurs ont été plus rapides, d'autres moins rapides,
00:28:21 mais au jour d'aujourd'hui, bon, je n'ai pas pu payer 11 000,
00:28:23 j'ai déjà payé 7 000 d'un compte.
00:28:26 Ce qui est énorme.
00:28:27 Oui, c'est les deux emplois que je n'ai pas créés cet été.
00:28:31 Et donc, une semaine plus tard, coup de fil d'EDF,
00:28:34 M. Roy, c'est quand vous nous payez le reste, il dit
00:28:36 « Attendez, je viens de vous faire un chèque de 7 000 euros,
00:28:38 vous avez encaissé il y a moins d'une semaine,
00:28:40 je voudrais bien un petit délai.
00:28:42 Mais logiquement, vous auriez dû approvisionner.
00:28:43 Oui, madame, j'ai approvisionné, mais sur des tarifs réels,
00:28:46 pas des tarifs virtuels comme vous nous envoyez actuellement,
00:28:49 qui n'ont pas lieu d'exister.
00:28:51 Donc là, la semaine prochaine, je vais payer le complément.
00:28:55 Mais bon, ce travail supplémentaire, puisqu'on n'a pas embauché,
00:28:58 ma femme est seule au magasin et il y a du monde,
00:29:00 parce qu'on a une entreprise qui marche plutôt bien.
00:29:02 C'est un surcroît de travail dans le fournil pour les ouvriers.
00:29:05 Alors bien sûr, on paye les heures supplémentaires, évidemment,
00:29:07 mais c'est un casse-tête et ça devient plus que compliqué.
00:29:11 Puis la trésorerie, au lieu de monter, elle baisse,
00:29:13 puisque moi, l'été, c'est le moment où je suis produit
00:29:14 de la trésorerie pour le restant de l'année.
00:29:18 Cette année, il n'y en a pas.
00:29:18 Donc ça veut dire que dans votre cas, ça ne s'améliore pas bien.
00:29:21 Au contraire, et pour vos collègues, c'est pareil ?
00:29:23 Mais c'est pire. J'ai des coups de soude.
00:29:24 C'est pire ?
00:29:25 C'est pire. Alors, ce n'est pas de tous mes collègues,
00:29:26 parce qu'encore une fois, c'est ce qui est vicieux et pervers
00:29:29 dans cette crise énergétique,
00:29:30 c'est qu'on n'est pas tous logés à la même enseigne.
00:29:33 On n'a pas tous les mêmes fournisseurs.
00:29:34 On n'a pas tous les mêmes contrats,
00:29:35 mais on retrouve quand même une augmentation.
00:29:38 J'en ai parlé avec un restaurateur, un plagiste de Nice hier.
00:29:43 Sa facture vient d'être multipliée par 3,5.
00:29:46 Donc voilà, moi, c'est par trois.
00:29:48 Un collègue qui est en Champagne, lui, alors lui, c'est une catastrophe.
00:29:54 Je crois que là, il a 24 000 euros de facture à payer.
00:29:56 Il a une petite structure.
00:29:58 Il ne peut pas payer, puisque un de ses paiements vient d'être jeté.
00:30:01 Donc ça veut dire qu'il va être mis en défaut de paiement.
00:30:04 Donc ça sera soit une vente rapide, soit une fermeture définitive.
00:30:08 Donc vous dites que les entreprises ferment, les petites structures ferment.
00:30:13 C'est un peu aussi le constat que vous faites Eric ?
00:30:14 Moi, ce n'est pas le constat que je fais.
00:30:16 Moi, c'est l'Observatoire des entrepreneurs.
00:30:18 C'est une organisation officielle qui a estimé que depuis le début de l'année,
00:30:22 25 000 patrons de TPE, c'est-à-dire des entreprises de moins de 5 salariés.
00:30:26 Ça concerne des boulangers, ça concerne des coiffeurs,
00:30:29 ça concerne des gens qui travaillent au service à la personne.
00:30:31 En fait, ils ont mis la clé sous le paillasson,
00:30:34 entraînant évidemment quand vous faites faillite vos salariés au chômage.
00:30:37 Mais la pire des situations pour ces patrons de TPE,
00:30:40 c'est qu'il n'y a que 1% qui a pris une assurance chômage.
00:30:45 Ça veut dire que ces gens, non seulement se trouvent privés de leur emploi,
00:30:48 parfois qu'ils ont créé leur entreprise avec leur argent et leur énergie,
00:30:52 mais en plus, ils ne sont même pas indemnisés parce qu'ils n'avaient pas
00:30:55 ou ils n'ont pas pu prendre d'assurance chômage.
00:30:57 Donc ils se retrouvent complètement à la rue.
00:30:58 Et puis le scandale absolu, ça, il faudra un jour aborder le sujet,
00:31:01 c'est que la France, élan la loi NOM, pourrait sortir du tarif réglementé européen.
00:31:05 Elle ne le fait pas. Vous savez pourquoi ?
00:31:06 Et Frédéric a très bien résumé la situation.
00:31:08 Elle ne le fait pas parce qu'en réalité, le fiasco financier autour d'EDF est tel.
00:31:13 Vous avez vu le nombre de milliards d'euros qu'EDF a perdus.
00:31:16 En fait, on est en train de reconstituer de la trésorerie pour EDF,
00:31:19 sur le dos des patrons de TPE ou des contribuables.
00:31:22 Donc, en fait, le contribuable, il est doublement...
00:31:24 - On parle de milliards pour EDF.
00:31:26 - De milliards de pertes, bien sûr.
00:31:27 - 18. - 18, oui, 18.
00:31:29 - C'est pas sur le dos des artisans boulangers qu'on va reconstituer les marges d'EDF.
00:31:32 - Mais si, parce que si vous sortiez du tarif réglementé,
00:31:35 au lieu de le payer à 60 euros le milliawatt, on avait l'électricité la moins chère,
00:31:39 on le paye à 240 ou 260.
00:31:41 En fait, vous refaites une trésorerie pour EDF.
00:31:44 Ce n'est pas de la faute des artisans si on a mis dans la boucle, au-delà d'EDF,
00:31:49 des organisations, des entreprises qui n'étaient que des machines à facturer.
00:31:54 L'entrée en concurrence de tous ces fournisseurs d'électricité
00:31:57 n'a jamais apporté de baisse pour le...
00:32:00 - Plus d'une centaine de fournisseurs d'électricité au 23.
00:32:03 - Oui, mais ces gens-là, ils font que de la facture, en fait.
00:32:05 Ils ne produisaient rien ou pas grand-chose.
00:32:07 Ils revendaient, simplement.
00:32:08 Et aujourd'hui, EDF s'est retrouvé dans une situation compliquée.
00:32:10 À mon sens, mais peut-être que le député nous en dira davantage,
00:32:13 le gouvernement ne sort pas du tarif réglementé,
00:32:16 parce que ça permet, sur le dos notamment des artisans,
00:32:18 de refaire de la trésorerie à EDF.
00:32:19 - Et la TVA qui rentre dans les caisses de l'État sur tous ces montants-là.
00:32:22 Quand vous avez 11 000 euros de facture, que vous avez 20 % de TVA,
00:32:26 ça fait 2200 euros qui rentrent, quoi.
00:32:28 Ça fait trois fois plus que la norme.
00:32:30 Donc, personne ne va s'en plaindre, parce qu'eux, ils sont tous gagnants-gagnants.
00:32:33 Et je pense qu'il y a aussi un point qu'il ne faut pas oublier,
00:32:34 c'est aussi le rapport de force avec l'Allemagne.
00:32:37 Parce que j'ai quand même l'impression
00:32:39 que notre gouvernement n'est pas bien courageux face à l'Allemagne,
00:32:41 parce que l'Allemagne est dans un pétrin phénoménal.
00:32:44 Attendez, on a quand même...
00:32:45 - Parce qu'ils ont fermé leur centrale nucléaire, on le rappelle.
00:32:47 - Ils fabriquent de l'électricité...
00:32:48 - Avec leurs usines à charbon.
00:32:49 - Avec des usines à charbon.
00:32:51 - C'est validé, c'est autorisé, il n'y a aucun souci, là.
00:32:54 Par contre, donc, ça veut dire que maintenant, les Allemands nous polluent,
00:32:56 parce qu'il faut avoir envie de respirer l'air des usines à charbon.
00:32:58 - Et par contre, cet hiver, on a même importé de l'électricité.
00:33:00 - Mais par contre, nous, vouloir sortir de l'arène, même momentanément,
00:33:03 parce que je ne suis pas un grand intellectuel, mais je lis un petit peu,
00:33:07 j'ai un ami...
00:33:08 - Vous êtes spécialiste, là, non ?
00:33:09 - On a des analystes financiers qui travaillent autour de notre collectif aussi,
00:33:13 qui nous font voir les lois.
00:33:14 On aurait pu sortir de l'arène relativement facilement
00:33:19 du fait qu'on avait des soucis avec nos usines nucléaires,
00:33:21 notamment les problèmes de rouille.
00:33:22 Et dans les textes européens, eh bien, notez à l'intérieur
00:33:25 qu'en cas de problème sur les usines nucléaires,
00:33:28 on peut, à titre exceptionnel, sortir du système de l'arène.
00:33:31 Pourquoi on ne l'a pas fait ?
00:33:32 - Oui, alors...
00:33:33 - Pourquoi on ne l'a pas fait ?
00:33:34 - Alors, ça, c'est une décision politique.
00:33:36 Et à chaque fois qu'on pose la question, je l'ai posée à toutes,
00:33:39 Agnès Pannier-Renacher, notamment, qui est en charge de cette question,
00:33:41 elle me dit "C'est au niveau européen que ça se joue,
00:33:43 on ne peut pas en sortir comme ça".
00:33:45 Mais peut-être pour revenir sur les aides que le gouvernement a fait,
00:33:48 Madame Spilbout, ça ne suffit pas.
00:33:50 Les artisans ne s'en sortent pas.
00:33:52 Olivia Grégoire a fait un certain nombre de choses,
00:33:54 Bruno Le Maire aussi, mais là, le compte n'y est pas.
00:33:57 - Vous avez dit quelque chose, vous avez dit "C'est pas la faute des artisans".
00:34:00 S'il y a bien une chose qui est vraie, c'est ça.
00:34:02 C'est que quand on voit monsieur qui tient sa boulangerie avec son épouse,
00:34:04 on sait le statut des conjoints collaborateurs
00:34:07 dans les petites boulangeries, pâtisseries,
00:34:11 mais aussi chez les coiffeurs.
00:34:12 Moi, j'ai sur ma circonscription un imprimeur
00:34:15 qui a eu de très grandes difficultés avec sa facture multipliée par 11
00:34:18 parce qu'il avait signé le contrat au mauvais moment.
00:34:20 Ce que vous dites, c'est effectivement un moment,
00:34:23 certains d'entre nous sont complètement à la gorge parce que c'est ça,
00:34:26 mais c'est aussi les cotisations ursaves, c'est la trésorerie qui suit plus.
00:34:29 On a peur de ne pas pouvoir payer le salaire, on travaille plus,
00:34:31 on s'épuise moralement et physiquement.
00:34:33 Je pense quand même qu'être patron d'une PME, d'une boulangerie comme ça,
00:34:37 c'est une vraie responsabilité qu'il faut respecter.
00:34:39 Donc moi, j'entends ce que vous dites.
00:34:42 Sur ma circonscription, depuis des mois, je rencontre les artisans
00:34:46 et puis on a aussi un patron des artisans du Nord Pas-de-Calais,
00:34:49 Laurent Rigaud, qui est très, très actif auprès d'Olivier Grégoire.
00:34:53 On essaye de soulever à chaque fois qu'il y a un cas
00:34:57 où le contrat a été signé, soit en tarif bleu,
00:34:59 soit au tarif qui n'est pas protégé par l'amortisseur,
00:35:02 pour pouvoir le sauver.
00:35:03 Et ça, on le fait avec la préfecture, avec le fournisseur d'énergie,
00:35:06 même quand ce n'est pas EDF.
00:35:07 Moi, c'était avec Engie, ça a été des discussions assez houleuses.
00:35:10 Mais on est là aussi, les députés, pour aider les artisans
00:35:13 qui sont face à ces contrats qui ont été signés au mauvais moment
00:35:16 et qui n'arrivent pas à avoir suffisamment les aides.
00:35:18 Après, il y en a beaucoup.
00:35:19 Moi, je vois les boulangers de ma circonscription à Lille,
00:35:22 qui n'ont pas vraiment de soucis parce qu'ils ont bénéficié
00:35:25 du guichet énergie, de l'amortisseur,
00:35:29 qu'ils étaient propriétaires de leur mur.
00:35:30 Des fois, ça change tout.
00:35:31 Quand on n'a pas de loyer, ce n'est pas la même situation.
00:35:33 Chaque cas est particulier.
00:35:34 Mais c'est vrai que là, dans une situation comme celle-là,
00:35:36 je pense que vous avez bien les contenus.
00:35:38 Il y a une chose qui est importante à dire,
00:35:39 c'est que si vous avez une entreprise avec trois salariés,
00:35:42 vous ne pouvez pas vous séparer d'un salarié.
00:35:45 Quand vous avez une entreprise qui a 15, 16, 20 salariés,
00:35:48 pour payer votre facture, si vous n'avez pas le choix,
00:35:50 vous allez supprimer un, voire deux emplois.
00:35:52 Ça va se répartir sur le reste des employés.
00:35:54 - Mais ce n'est pas quand même ce qu'on veut.
00:35:55 Supprimer des emplois, il ne faut pas.
00:35:58 - C'est pourtant la réalité du terrain au jour d'aujourd'hui.
00:36:00 Voilà où on en est aujourd'hui.
00:36:01 Si vous voulez des exemples, on va parler d'un ami,
00:36:04 la maison Vosniak dans les Pyrénées-Atlantiques.
00:36:07 Il faisait beaucoup de tournées en campagne.
00:36:09 Il perdait de l'argent, il vient d'arrêter de tourner.
00:36:11 Ça veut dire qu'à 10 kilomètres autour,
00:36:12 les gens ne sont plus livrés en pain.
00:36:14 Pourquoi ? Parce que louer un camion,
00:36:15 payer un salarié qui fait les livraisons,
00:36:17 payer le carburant qui est aujourd'hui hors de prix.
00:36:19 Lui, en plus, il les multiplie parce qu'on n'en parle pas.
00:36:22 Mais il y a aussi le fuel qui est augmenté.
00:36:26 Beaucoup de boulangers travaillent encore avec des fours à fuel.
00:36:28 Il les cumule toutes.
00:36:29 Il a supprimé ces deux tournées pour pouvoir refaire de la trésorerie.
00:36:33 Depuis qu'il a...
00:36:34 C'est financier, c'est mathématique.
00:36:36 Ce n'est pas une volonté parce que le lien social,
00:36:38 c'est la base de notre métier.
00:36:39 Donc aujourd'hui, nous, je ne veux pas dire qu'on est en guerre,
00:36:41 mais on en a sérieusement ras le bol.
00:36:43 On nous enfume depuis un an.
00:36:45 - Vous pensez que vous êtes enfumé depuis un an ?
00:36:47 On parlait de votre état d'esprit.
00:36:48 Vous êtes quoi ? Vous êtes fatigué ?
00:36:50 - Je suis lessivé.
00:36:51 Franchement, j'en ai plein les bottes.
00:36:52 Ça me gonfle pour rester poli.
00:36:54 J'essaie toujours de rester à peu près poli
00:36:56 parce que sinon, on ne va plus m'inviter.
00:36:58 Mais...
00:36:59 - Je préfère que vous soyez poli, mais je vous invite.
00:37:02 - Mais le fond de l'histoire, c'est qu'aujourd'hui,
00:37:04 on va prendre le taureau par les cornes
00:37:05 parce qu'on en aura le bol de nous anesthésier.
00:37:08 Qu'est-ce qui va se passer ?
00:37:09 Avec notre petit collectif de 2200 entreprises,
00:37:12 dont beaucoup de pressings dont on ne parle pas,
00:37:14 ils ne sont que 2300 en France, les indépendants en ce moment.
00:37:16 Ils ferment les uns derrière les autres.
00:37:18 Et encore plus vice-l'art que ça,
00:37:19 vous avez toutes les grandes compagnies
00:37:20 qu'on voit dans les grands centres commerciaux
00:37:22 qui vont les voir en loose day
00:37:22 pour leur acheter trois fois rien à leurs entreprises.
00:37:24 Voilà ce qui est en train de se passer chez les pressings.
00:37:26 Chez les respirateurs, ils l'accumulent aussi
00:37:28 parce qu'ils ont en plus les PGE à rembourser.
00:37:31 Donc ils ne s'en sortent déjà pas,
00:37:32 mais en plus, ils ont ça à rembourser.
00:37:33 C'est normal, c'est un prêt garanti par l'État.
00:37:35 Quand on emprunte, c'est normal de rembourser.
00:37:37 Mais personne n'avait prévu qu'on serait dans ce souci de société
00:37:41 au jour d'aujourd'hui.
00:37:42 Donc au-delà de ça, qu'est-ce qu'on a dit ?
00:37:43 On en a ras le bol, on va y aller à l'Europe.
00:37:44 Donc lundi prochain, je vais à Strasbourg,
00:37:46 je vais aller rencontrer François-Xavier Bellamy.
00:37:49 Parce que moi, aujourd'hui, j'ai envie de savoir
00:37:50 ce que veulent faire les Républicains
00:37:51 au niveau de la souveraineté énergétique,
00:37:53 puisque comme le gouvernement,
00:37:54 on a entendu qu'il ne veut rien faire pour le moment,
00:37:56 on va aller voir tous les partis politiques
00:37:58 et on va essayer de les faire agir au niveau européen.
00:38:01 Mais comme ça ne suffit pas, on essaie de s'entourer.
00:38:03 On a fait une manifestation l'an passé, le 23 décembre.
00:38:06 Ce n'est pas l'an passé puisque c'est cette année.
00:38:08 Le 23 janvier, pardon.
00:38:10 On était à peu près 4000, principalement artisans boulangers.
00:38:13 On avait un peu tous les métiers, mais principalement des boules.
00:38:15 Ça ne suffit pas, ça ne fait pas ce bruit.
00:38:17 Alors qu'est-ce que j'ai fait ?
00:38:17 J'ai contacté les responsables syndicaux nationaux,
00:38:21 ceux qui sont en relation avec tout ce qui est énergétique.
00:38:24 Ils ont eu une réunion lundi.
00:38:26 Ils m'ont dit "Monsieur Rouen, on vous suit
00:38:27 parce que ce que vous défendez, c'est ce qu'on défend aussi.
00:38:29 Donc on va revenir au mois d'octobre,
00:38:30 mais cette fois, on ne sera pas seul.
00:38:32 Donc si on veut que toutes les forces se vivent
00:38:34 de la nation dans la rue à Paris,
00:38:36 mais qu'on continue à rien faire,
00:38:38 qu'on continue à ne pas apaiser les choses,
00:38:39 on va y aller."
00:38:40 J'aimerais sûrement qu'on parle un tout petit peu de l'inflation.
00:38:41 Je passerai la parole à Louis Rachel sur ce sujet
00:38:43 parce que ça vous concerne.
00:38:44 Ce matin, Michel-Edouard Leclerc était l'invité
00:38:45 de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
00:38:48 Lui, il estime, et tout est lié à le prix de l'énergie, l'inflation.
00:38:51 Il dit qu'il y a des gens qui ont intérêt à ce qu'il y ait une inflation haute.
00:38:54 C'est un peu ce que vous nous disiez aussi.
00:38:56 Écoutons-le.
00:38:57 "Je pense qu'il y a des gens qui sont pour l'inflation.
00:39:00 C'est le nom dit de tout ce débat.
00:39:02 Il y a des gens qui sont pour l'inflation.
00:39:04 Il y a une communauté financière qui possède des actions d'entreprise,
00:39:08 qui ont besoin de cette inflation, qui veulent cette inflation.
00:39:11 L'inflation, ce n'est pas simplement un poison,
00:39:13 comme le dit Alexandre Bonpart.
00:39:16 C'est un impôt sur les Français, mais c'est aussi...
00:39:18 - Et les plus modestes.
00:39:19 - Et les plus modestes.
00:39:20 Et cette inflation, elle donne l'illusion d'augmenter le chiffre d'affaires.
00:39:24 - Parce que l'inflation, ça rapporte à l'État, Louis Dragnel.
00:39:27 Ils ont regardé les choses de façon cynique.
00:39:29 - Notamment avec la TVA, puisque les prix augmentent,
00:39:32 donc l'État collecte davantage.
00:39:34 Moi, ce que je note, je reviens sur ce que vous disiez tout à l'heure.
00:39:37 En fait, ce qui est terrible, c'est que les artisans
00:39:39 sont des gens qui, d'habitude, ne demandent rien à personne.
00:39:42 Et là, demander à un artisan d'être obligé de faire la manche,
00:39:45 je caricature un peu.
00:39:46 Mais déjà, c'est quelque chose de profondément humiliant
00:39:49 parce que, vous savez, si vous êtes là, c'est que votre pain est bon,
00:39:53 vos viennoiseries sont bonnes, que les gens aiment ce que vous faites.
00:39:55 Et en fait, il y a une sorte de sélection naturelle.
00:39:57 - Et vous levez à 2h du matin ?
00:39:58 - Un bon groupe de manger, il marche bien.
00:40:00 - Vous levez à quelle heure ?
00:40:00 - Moi, généralement, je prends à 4h et je finis à 19h30.
00:40:04 - Voilà, mais c'est pire que vous, Laurence.
00:40:06 - Non, non, mais moi, je ne me lève pas le matin à cette heure-là.
00:40:09 Je pense à Romain Désarbes, au Dimitri Pavlenko,
00:40:11 qui se lève, eux, à 1h30 aussi.
00:40:13 - Absolument.
00:40:14 Et donc, en fait, ce que je trouve terrible,
00:40:15 c'est que sans ces contrats qui n'auraient pas dû être signés ou signés différemment,
00:40:21 en fait, vous auriez pu très bien vous en sortir comme certains s'en sortent.
00:40:25 - On s'en sortait.
00:40:25 - Et à la fin, parce que je trouve que ça dépasse même votre combat à vous
00:40:30 et votre capacité à produire du pain, à fabriquer des viennoiseries,
00:40:34 à être un lieu social, parce qu'une boulangerie, c'est aussi un lieu social.
00:40:37 Parfois, dans certains villages, il ne reste que la boulangerie.
00:40:39 Ce que je trouve terrible, c'est que derrière, en fait,
00:40:42 qui va rappeler la mise ?
00:40:43 Ça va être les centres commerciaux.
00:40:45 Je ne dis pas que je n'ai rien en soi contre les centres commerciaux,
00:40:48 mais eux ont une capacité d'amortir le choc qui est bien plus forte.
00:40:51 Eux ont des coûts de production qui sont bien moins élevés,
00:40:54 notamment pour fabriquer du pain.
00:40:55 Ce n'est pas le même pain, d'ailleurs.
00:40:56 Vous le savez mieux que moi.
00:40:58 Et enfin, tout le monde le sait.
00:40:59 - C'est du pain ou pas du pain, Monsieur Roy ?
00:41:00 - Non, ce n'est pas ça.
00:41:01 C'est qu'une grande partie de leur production n'est pas fabriquée du tout,
00:41:03 puisqu'ils travaillent beaucoup des produits industriels.
00:41:05 Donc, quand vous achetez un croissant 15 centimes en crues industrielles
00:41:09 et que vous le revendez à 1 euro parce qu'ils ne sont pas bon marché,
00:41:11 attention, vous regardez toutes les chaînes.
00:41:12 Je ne parle pas des centres commerciaux, je parle des chaînes.
00:41:15 Ils ne sont vraiment pas bon marché.
00:41:16 Ils sont souvent même plus chers que les artisans.
00:41:18 Il suffit d'ouvrir les yeux.
00:41:19 Donc, là, il y aurait encore...
00:41:21 Moi, je préférerais être aujourd'hui pour qu'on parle d'un label de croissants
00:41:23 de tradition française, comme pour la baguette,
00:41:25 pour que les vrais artisans qui produisent soient reconnus.
00:41:28 - Bien sûr.
00:41:28 - Olivier Grégoire ne veut pas en entendre parler,
00:41:31 parce que c'est européen, c'est la loi sur le bien manger et tout.
00:41:34 - La ministre chargée du commerce.
00:41:36 - Ça fait cinq ans que je le demande.
00:41:38 C'est comme rendre obligatoire la mention industrielle
00:41:40 sur les produits qui sont pas artisanales dans une boulangerie.
00:41:43 On ne veut pas en entendre parler au ministère,
00:41:45 parce que ça va jeter le mauvais sort sur ceux qui...
00:41:47 Les petits margoulins qui sont un peu artisans,
00:41:49 mais qui ne sont pas complètement...
00:41:50 - Qui c'est votre député ?
00:41:52 - Éric Ciotti.
00:41:53 - Et donc, il est venu dans votre boulangerie,
00:41:56 il a discuté avec Olivier Grégoire sur ce...
00:41:58 - Mais il a écrit au ministre, au ministre de l'Industrie,
00:42:01 à M. Bruno Le Maire, il a fait un crit.
00:42:02 - Non, mais je comprends "écrit", mais je veux dire...
00:42:04 - On a eu les réponses.
00:42:05 - Voilà, vous avez eu des échanges avec lui, avec la ministre.
00:42:07 Parce que moi, je ne sais pas, sur ma circonscription, j'ai eu...
00:42:09 Donc moi, c'était un imprimeur, c'était un petit imprimeur,
00:42:12 une trentaine de salariés, donc un peu plus que vous,
00:42:14 mais avec vraiment une disproportion des factures,
00:42:18 et il n'est pas encore complètement sorti d'affaires.
00:42:20 Mais moi, c'est vrai qu'avec le cabinet d'Olivier Grégoire,
00:42:23 avec Bruno Le Maire, comment il s'engage pour sauver les artisans
00:42:26 dans les centres-villes, tous les cas particuliers.
00:42:29 Moi, je sais que chacun des députés de notre groupe,
00:42:32 on essaie vraiment, sur tous les cas comme ça,
00:42:35 de vous accompagner, de faire renégocier
00:42:37 vos mesures d'urgence.
00:42:38 - Il y a une solution beaucoup plus simple,
00:42:39 c'est de ne pas chercher à faire du cas par cas.
00:42:41 C'est sortir de l'arène, comme ça, d'un cas, vous...
00:42:43 - Mais il y a beaucoup de gens aussi qui ne sont pas à la difficulté.
00:42:46 - Si on veut retrouver...
00:42:47 - Vous ne voulez pas vivre de subventions...
00:42:49 - Non, non, je sais bien.
00:42:50 Il faut bien comprendre...
00:42:51 - Je ne parle pas des subventions, je parle de compréhension du contrat.
00:42:53 - Il faut bien comprendre que si on veut faire face à l'inflation,
00:42:55 il faut qu'on augmente les salaires des salariés.
00:42:57 Ce n'est pas avec les factures d'énergie qu'on paye qu'on va le faire.
00:42:59 - Là-dessus, on est d'accord.
00:43:00 - Demain matin, vous me réduisez mes factures d'énergie,
00:43:03 j'augmente d'autant les salaires de mes employés,
00:43:05 peut-être mieux que l'inflation.
00:43:06 - Et vous embauchez.
00:43:07 - Et là, le problème est réglé.
00:43:08 - Et vous embauchez.
00:43:09 - Donc le problème, il est européen.
00:43:11 Ce n'est pas de faire du cas par cas en voulant sauver l'immeuble et autres,
00:43:15 en donnant des aides, parce que les aides,
00:43:17 quand vous me prenez dans la poche droite,
00:43:18 vous me les mettez dans la poche gauche.
00:43:19 - Qui ont bénéficié des 50 % de factures.
00:43:21 En fait, il y a plein de cas différents.
00:43:23 - Je sais, mais tous les cas sont différents.
00:43:24 - Ils ont eu 50 % de leurs factures qui est prise en charge par le bouclier tarifaire.
00:43:28 Donc c'est vrai que ce n'est pas votre cas.
00:43:29 - Mais ce n'est pas bien.
00:43:30 - Non, mais c'est une période.
00:43:31 - Aujourd'hui, on est dans la période où les artisans ne veulent pas faire.
00:43:36 - Mais c'est pas ça, j'ai.
00:43:37 - Ce n'est pas normal que dans un pays comme la France,
00:43:40 on produise à 60 euros le mégawatt-heure,
00:43:42 qu'on nous le revende à 200 aujourd'hui.
00:43:43 - Ça, c'est le problème général.
00:43:45 - Vous avez raison.
00:43:46 Un tout petit mot, Rachel Kahn.
00:43:47 - Un tout petit mot.
00:43:48 Moi, je suis sidérée par ce que vous représentez.
00:43:51 Je trouve qu'il y a un symbole en sous-texte ou en sourdine
00:43:54 parce que ça touche les boulangers.
00:43:56 Parce qu'on est aussi ce jour de la rentrée des classes,
00:43:59 on se souvient tous autour de la table,
00:44:01 quand on sortait de l'école et qu'on allait chercher un pain au chocolat ou un croissant,
00:44:05 ça me fait mal au cœur de vous voir, effectivement, batailler.
00:44:08 Vous avez dit le mot "force vive".
00:44:10 Et vous avez quelque chose de la dignité de ces personnes
00:44:13 qui sont des artisans, ces petites entreprises,
00:44:15 mais aussi des petites et moyennes entreprises
00:44:17 dont on a très peu parlé au fond,
00:44:19 qui essaient de relever la tête, qui essaient de ne demander rien à personne.
00:44:22 Maintenant, vous vous retrouvez au four et au moulin
00:44:25 face à cette charge à la fois financière et administrative.
00:44:30 Je trouve que c'est détestable en 2020.
00:44:33 - C'est vrai, on se retrouve obligés à faire de la politique.
00:44:35 Je ne suis pas politicien.
00:44:36 Ce n'est pas mon boulot.
00:44:37 J'ai autre chose à faire que d'aller à Strasbourg la semaine prochaine.
00:44:39 Aujourd'hui, j'aurais bien voulu être invité pour qu'on débatte sur les normes,
00:44:43 sur le croissant, comment améliorer la qualité,
00:44:45 comment pouvoir différencier un artisan d'un industriel.
00:44:47 C'est ça mon bonheur, c'est ça mon travail.
00:44:49 Aujourd'hui, il faut qu'on commence à menacer les députés
00:44:52 de venir se mettre en phase 2, de commencer à monter des...
00:44:54 Oui, mais on va y arriver.
00:44:56 On ne va pas avoir le choix.
00:44:57 Parce que là, il arrive un moment, c'est messieurs,
00:44:59 si vous ne faites pas le boulot, on va venir.
00:45:01 On va venir en force.
00:45:02 - C'est-à-dire que vous allez manifester Frédéric ?
00:45:04 - Ah oui.
00:45:05 - Vous allez manifester ? Vous allez quoi ?
00:45:07 - Ah bah oui, au mois d'octobre.
00:45:08 Alors, je n'ai pas la date exacte parce qu'on échange encore.
00:45:10 Vu que je ne suis pas seul, on n'est pas seul dans notre collectif,
00:45:13 mais qu'on va être avec les grands syndicats comme la CGT, Énergie,
00:45:16 j'y ai bien dit syndicat, Énergie,
00:45:18 tout ce qui tourne autour de l'énergie,
00:45:20 ils vont être à nos côtés.
00:45:22 Et le but, c'est vraiment d'aller chercher aussi
00:45:24 les associations de consommateurs,
00:45:26 d'aller chercher tous les artisans et les particuliers
00:45:28 qui sont concernés aujourd'hui.
00:45:29 Il faut que toutes les forces vives soient dans la rue
00:45:32 pour qu'Emmanuel Macron prenne la vraie décision face à cet Allemagne.
00:45:35 - De sortir.
00:45:36 - Il faut qu'on sorte du marché de la reine
00:45:37 et qu'on revienne à un tarif réglementé.
00:45:39 - On a entendu votre message, je crois que ça fait...
00:45:41 Vous êtes nombreux à le dire, Loïc Lefort-Puyten,
00:45:43 qui sera notre invité aussi, le dit sans arrêt.
00:45:45 J'aimerais juste qu'on termine en parlant des Restos du Cœur,
00:45:48 qui se retrouvent eux aussi dans une situation désespérée,
00:45:50 aussi en raison du hausse des prix de l'énergie
00:45:53 et de la hausse des prix.
00:45:55 Il faut une aide.
00:45:57 Le gouvernement a débloqué 15 millions d'euros, je crois, hier,
00:45:59 Madame Spilkoot.
00:46:00 - Oui, Aurore Berger a annoncé...
00:46:02 - Voilà, Aurore Berger a annoncé 15 milliards d'euros.
00:46:03 - Millions, millions d'euros.
00:46:04 - Immédiatement, juste après l'alerte du président des Restos du Cœur,
00:46:07 elle a annoncé le déblocage de 15 millions d'euros pour les Restos du Cœur.
00:46:11 Également un sujet qui est très particulier,
00:46:14 qui est le sujet des couches, des pots pour bébés, du lait pour bébés,
00:46:18 de tout ce qui est l'aide alimentaire infantile,
00:46:20 sur lequel, là aussi, elle met le paquet avec 6 millions d'euros.
00:46:23 Et puis surtout, elle a des échanges quotidiens avec lui,
00:46:25 parce qu'il y a une situation qui est une crise d'un coup,
00:46:28 avec une alerte très forte.
00:46:30 Et je sais que les Restos du Cœur, c'est de l'aide de l'État,
00:46:33 c'est beaucoup d'argent de l'Europe.
00:46:35 - C'est beaucoup de donateurs.
00:46:37 - Beaucoup de donateurs privés et beaucoup de bénévoles
00:46:40 qui font vivre les Restos du Cœur.
00:46:42 Et moi, quand j'ai vu à Watreloo, dans ma métropole lilloise,
00:46:45 les 12 camions massacrés par deux jeunes,
00:46:49 qui étaient l'endroit de livraison de tous les points du Nord,
00:46:53 c'est vrai que les Restos du Cœur, je crois qu'il faut redire
00:46:56 qu'il faut continuer de les soutenir, que l'État sera là,
00:46:59 et que l'aide alimentaire reste essentielle pour les plus fragiles.
00:47:02 - Bernard Arnault a annoncé qu'il donnait 10 millions d'euros.
00:47:04 - Espérons que ça fasse comme pour Notre-Dame,
00:47:06 que tous les grands patrons de ce pays fassent la concurrence
00:47:09 et disent de solidarité nationale.
00:47:11 - Merci patron, là, je suis fier de le dire.
00:47:13 - J'ai un petit appel aussi à leur faire,
00:47:15 en même temps, pendant qu'on y est,
00:47:17 à M. Édouard Leclerc, à vos patrons de Carrefour et autres.
00:47:20 S'ils pouvaient arrêter, en cette période si difficile,
00:47:22 d'utiliser la baguette de pain comme un produit d'appel,
00:47:24 ce serait une bonne chose pour les artisans.
00:47:26 - Vous avez raison, mais ce sont des commerçants aussi,
00:47:28 ils font aussi leur job.
00:47:30 Merci Frédéric Roy.
00:47:31 Vous revenez quand vous voulez, peut-être par téléphone,
00:47:33 ça vous évitera de vous déplacer.
00:47:34 Merci d'être venu nous apporter votre témoignage,
00:47:36 ce soir, dans le plateau de Punchline.
00:47:38 On fait une pause, on se retrouve dans un instant
00:47:40 pour Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:42 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:46 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:48 Cette rentrée des classes, sous haute surveillance,
00:47:51 s'est donc déroulée sans problème majeur dans les collèges et les lycées.
00:47:54 Les chefs d'établissement ont expliqué aux quelques dizaines de jeunes filles,
00:47:57 on n'a pas encore le nombre exact,
00:47:58 voulant porter la baille à pourquoi ce vêtement religieux
00:48:01 était désormais interdit à l'école.
00:48:03 Fallait-il à ce point-là se focaliser sur cette question d'habillement,
00:48:06 de nombre de jupe, comme aurait ironisé Papendiaï,
00:48:09 alors que l'éducation nationale a bien d'autres problèmes,
00:48:12 de classes surchargées, de professeurs absents et mal payés,
00:48:15 de crises des vocations, de violences dans les classes,
00:48:17 ou encore de baisse du niveau en français ou en maths.
00:48:20 Oui, il fallait en parler.
00:48:21 Oui, il fallait expliquer.
00:48:23 Rappelez que la religion n'a rien à faire dans l'enceinte
00:48:25 des établissements scolaires publics et que oui,
00:48:27 l'école doit être un sanctuaire pour la laïcité.
00:48:30 Le simple fait d'avoir à le rappeler montre la faiblesse
00:48:33 de nos institutions et de notre République.
00:48:36 Aujourd'hui, le nouveau ministre de l'éducation nationale
00:48:38 s'appelle Gabriel Attal et il a compris les enjeux
00:48:41 qui s'offrent à notre société, les enjeux de civilisation.
00:48:44 Il est 18h, bienvenue sur Europe 1 et sur Céleste.
00:48:47 *Générique*
00:49:05 Il est pile 18h, bienvenue sur Europe 1 et sur Cénews.
00:49:07 L'écran titre de l'actualité, la rentrée scolaire
00:49:09 donc pour 12 millions d'élèves. Dans ce contexte,
00:49:11 Gabriel Attal a souligné la nécessité de diviser par deux
00:49:15 le poids des cartables, un enjeu de santé publique
00:49:17 pour le ministre de l'éducation nationale.
00:49:19 Le poids des cartables est aujourd'hui en moyenne
00:49:21 de 8 kilos par élève, parfois ça monte à 12 ou 15,
00:49:24 croyez-moi. Pour y remédier, Gabriel Attal entend jouer
00:49:26 sur la liste des fournitures scolaires, les manuels,
00:49:28 le numérique ou encore les casiers.
00:49:30 Alors que la survie des restos du cœur est en jeu,
00:49:32 selon son président, la famille de Bernard Arnault
00:49:34 va verser une aide de 10 millions d'euros,
00:49:36 une annonce du propriétaire de LVMH, après l'appel
00:49:39 lancé par l'association. Les restos alertent sur le nombre
00:49:42 de bénéficiaires grandissant et le manque de ressources.
00:49:45 Le gouvernement a lui promis hier une aide de 15 millions
00:49:48 d'euros supplémentaires. Et puis c'est une information
00:49:50 européen, deux détenus se sont évadés du centre de détention
00:49:53 de la prison d'Ais dans le Lot-et-Garonne.
00:49:56 Ils ont profité d'une séance de sport pour se faire la belle.
00:49:58 À travers un grillage découpé, les deux hommes étaient
00:50:01 condamnés pour des faits d'extorsion.
00:50:03 Une première modeste mais symbolique et importante,
00:50:06 cinq Afghanes, cinq femmes menacées par les talibans
00:50:09 ont été évacuées par la France. Elles étaient jusque-là
00:50:11 exiles au Pakistan. Quatre d'entre elles ont atterri
00:50:14 en début d'après-midi à Roissy. En 2021, Emmanuel Macron
00:50:17 avait promis que la France resterait aux côtés des Afghanes.
00:50:20 Enfin, rendez-nous fiers et heureux, Emmanuel Macron
00:50:23 toujours est venu encourager les joueurs du 15 de France
00:50:26 aujourd'hui, à quatre jours du match d'ouverture du Mondial
00:50:28 de rugby. Le président s'est rendu au camp de base
00:50:31 de l'équipe Arweil-Malmaison. Il a su saluer les joueurs
00:50:34 un à un. Les hommes de Fabien Galtier vont commencer
00:50:38 par rencontrer vendredi les fameux All Blacks.
00:50:41 On aura l'occasion de reparler dans un instant.
00:50:43 Il est 18h02. Merci d'être avec nous sur Europe 1 et sur CNews.
00:50:47 Dans un instant, Luc Ferré à 18h30 pour être précis,
00:50:49 ancien ministre de l'Éducation nationale, sera notre invité.
00:50:52 On a hâte de l'entendre sur tous les enjeux auxquels doit faire face
00:50:55 l'école aujourd'hui. Mais on est en plateau avec
00:50:57 Louis de Rugnell, chef du service politique d'Europe 1.
00:50:59 Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:51:00 - On a le grand plaisir d'accueillir dans nos rangs
00:51:02 Rachel Khan, essayiste. Bonsoir Rachel.
00:51:04 - Bonsoir Laurence.
00:51:05 - Bienvenue dans l'équipe punchline.
00:51:06 - Merci.
00:51:07 - On est heureuse de vous avoir sur Europe 1 et sur CNews.
00:51:09 - Moi aussi.
00:51:10 - Nous sommes aussi avec Yann Usail, du service politique de l'Europe.
00:51:12 - Bonsoir Laurence.
00:51:13 - Bonsoir. Et Eric Reuvel, journaliste. Bonsoir.
00:51:15 Vous avez fait votre rentrée des classes, tous les quatre ou pas ?
00:51:18 En tout cas non, c'est un peu trop âgé Eric.
00:51:21 - Oui, mais j'ai un enfant qui est rentré aujourd'hui en classe.
00:51:24 - En quelle classe ?
00:51:25 - En première.
00:51:26 - En première. C'est un ados. Mais ados, grands enfants, grands soucis.
00:51:29 C'est ce qu'on dit.
00:51:30 - Oui.
00:51:31 - Allez, on commence par cette abaya.
00:51:33 Je vous ai expliqué tout à l'heure pourquoi je pensais
00:51:35 qu'il était important d'en parler.
00:51:37 On va écouter une mère de famille.
00:51:39 On a écouté aussi les parents d'élèves.
00:51:41 Qu'est-ce qu'ils en pensent, eux, de cette interdiction ?
00:51:43 Écoutez-la. Elle a été interrogée ce matin à Nanterre.
00:51:45 - Je pense que l'école, c'est l'école de la République.
00:51:48 Je pense que c'est juste qu'on respecte la République
00:51:51 et qu'il n'y ait pas de codes vestimentaires religieux.
00:51:54 Je pense que ça fait un petit bout de temps que ça se passe comme ça,
00:51:57 qu'on laisse passer les choses et que les directeurs d'établissements
00:52:00 sont en difficulté, je pense, par rapport à ça,
00:52:02 qu'il n'y ait pas de règles spéciales.
00:52:04 Je pense que c'était utile de la part du gouvernement
00:52:06 de mettre une règle.
00:52:07 Je pense que c'est bien et ça permet de réfléchir aussi
00:52:09 sur pourquoi ils portent ces enfants-là.
00:52:11 Et leur dire que ce n'est pas une solution,
00:52:13 qu'on peut les porter en dehors de l'école,
00:52:15 si elles ont besoin de le porter,
00:52:17 mais que c'est l'école de la République
00:52:19 et que c'est l'école de tout le monde.
00:52:21 - C'est l'école de tout le monde, Rachel Kahn.
00:52:23 Vous êtes d'accord avec l'analyse de cette maman qui n'y va pas.
00:52:25 Ça faisait un moment que ce n'était pas très clair.
00:52:27 Là, maintenant, c'est clair.
00:52:29 - Oui, on est dans une période où on a impérativement besoin
00:52:31 d'un changement de comportement sur ce qui est l'école.
00:52:33 J'ai retrouvé une phrase de Jean Zé.
00:52:35 C'est "Les écoles doivent rester l'asile inviolable
00:52:39 où les querelles des hommes ne pénètrent pas".
00:52:41 Voilà, c'était ma petite phrase.
00:52:43 - Une belle phrase.
00:52:45 Mais les querelles des hommes et des enfants,
00:52:47 elles s'y entrent bien.
00:52:49 - Exactement.
00:52:51 On voit bien qu'on est dans une ambiance délétère
00:52:53 depuis plusieurs années maintenant.
00:52:55 Mais il y a comme une accélération.
00:52:57 C'est vrai qu'entre la séquence Médine,
00:52:59 l'Abaya, Traoré,
00:53:01 pour moi, c'est exactement la même chose
00:53:03 qui appuie sur les mêmes ressorts.
00:53:05 La victimisation, la culpabilisation,
00:53:09 ne pas respecter l'état de droit,
00:53:13 ne pas respecter nos institutions,
00:53:15 contre cette culture que nous avons,
00:53:17 c'est-à-dire ce patrimoine vivant
00:53:19 qu'est la laïcité.
00:53:21 Et en fait, on n'a jamais réagi.
00:53:23 Là, enfin, on a ce texte
00:53:25 qui soutient les enseignants.
00:53:27 Et je pense que ça fait du bien, en réalité.
00:53:31 Ça fait vraiment du bien.
00:53:33 Et je pense aussi, dans cette période
00:53:35 où on est quand même dans une crise économique,
00:53:37 une crise internationale,
00:53:39 je pense que la majorité des parents
00:53:41 et des Français en ont marre
00:53:43 de ces histoires identitaires.
00:53:45 - Voilà. Et ils vont parler des problèmes de fond.
00:53:47 - Absolument.
00:53:49 - Louis Drignel, un petit mot rapidement.
00:53:51 - Rachel Kada a entièrement raison.
00:53:53 Et simplement, un autre élément,
00:53:55 je vais vous rappeler ce que vous venez de dire,
00:53:57 nos détracteurs nous disent "oui, mais en fait,
00:53:59 il n'y a pas que la baïa dans la vie,
00:54:01 il y a d'autres sujets très importants".
00:54:03 - On les évoquera.
00:54:05 - Évidemment, ce ne sont pas des sujets...
00:54:07 Enfin, ce n'est pas l'un ou l'autre.
00:54:09 On a le droit d'avoir plusieurs priorités.
00:54:11 Et je pense qu'il y a, d'ailleurs,
00:54:13 énormément de sujets prioritaires à l'école.
00:54:15 Gabriel Attal en a bien conscience.
00:54:17 Et c'est la raison pour laquelle,
00:54:19 d'ailleurs, dans son discours de rentrée
00:54:21 au ministère de l'Éducation,
00:54:23 des sujets de l'éducation nationale
00:54:25 ont été mentionnés.
00:54:27 Simplement, pourquoi est-ce qu'on parle autant de la baïa ?
00:54:29 Parce que c'est un sujet non réglé.
00:54:31 Il y a eu beaucoup de flottements.
00:54:33 Pape Diagne n'avait pas du tout été clair.
00:54:35 Il avait produit une circulaire dans laquelle
00:54:37 il ne désignait pas spécifiquement
00:54:39 des vêtements religieux qui posaient problème.
00:54:41 - Il se refusait, soit disant, à mesurer la longueur des jupes.
00:54:43 - Qui avait laissé exactement les chefs d'établissement...
00:54:45 - Quand c'est flou, il y a un loup, de toute façon.
00:54:47 - Exactement. Et donc, c'est un problème non réglé.
00:54:49 Je pense que 95 % des Français voulaient qu'il le soit.
00:54:51 Ça y est, maintenant, au moins, il y a une volonté politique.
00:54:53 Je sais qu'à l'avenir, il y aura des recours
00:54:55 juridiques et administratifs.
00:54:57 Et j'ose espérer que
00:54:59 les tribunaux administratifs
00:55:01 iront dans le sens de cette volonté politique
00:55:03 qui, elle-même, est une émanation
00:55:05 de ce que veulent les Français.
00:55:07 - Alors, on verra demain, pour les chiffres exacts
00:55:09 du nombre de jeunes filles qui se sont présentées
00:55:11 aujourd'hui dans les écoles porteuses d'Abaya.
00:55:13 On va voir.
00:55:15 Dans la plupart des éleves, ça s'est bien passé.
00:55:17 Il y a eu un dialogue qui s'est noué à Neuzaï
00:55:19 entre les élèves et le personnel enseignant.
00:55:21 Peut-être que certains l'ont compris.
00:55:23 Ce signe-là n'était plus
00:55:25 accepté dans le sein de l'école. - C'était le but.
00:55:27 Le but était d'expliquer et de faire de la pédagogie
00:55:29 avant de sanctionner par des exclusions temporaires
00:55:31 ou définitives. Si ça fonctionne, tant mieux.
00:55:33 Mais c'est la preuve qu'il fallait s'attaquer à ce problème-là.
00:55:35 C'est une évidence.
00:55:37 Je partage tout ce qui vient d'être dit.
00:55:39 Le constat que vient de faire Rachel, c'est un constat qui n'est pas nouveau.
00:55:41 Il date de plusieurs années, déjà.
00:55:43 Et pourtant, Emmanuel Macron, en ayant conscience
00:55:45 de ce constat-là, précisément, avait quand même
00:55:47 choisi, en 2022, lors de sa réélection,
00:55:49 de nommer Papendiaï. Or, que fait
00:55:51 Gabriel Attal aujourd'hui ? Il fait de l'anti-Papendiaï.
00:55:53 Il le fait sur la baïa et il le refait
00:55:55 aujourd'hui sur l'uniforme. Il dit qu'il est
00:55:57 favorable à l'expérimentation de l'uniforme
00:55:59 à l'école, alors que Papendiaï
00:56:01 disait, lui, qu'il y était opposé.
00:56:03 Je me dis, finalement, que si Emmanuel Macron
00:56:05 a choisi de nommer Gabriel Attal à l'éducation nationale,
00:56:07 c'est peut-être pour réparer
00:56:09 une erreur qu'il a lui-même commise
00:56:11 en faisant entrer Papendiaï au gouvernement en 2022.
00:56:13 - Oui, justement, on a posé la question
00:56:15 à nos téléspectateurs sur
00:56:17 ces news. Est-ce que vous êtes favorable au port de l'uniforme
00:56:19 à l'école ? 80%
00:56:21 de oui, Éric Revelle.
00:56:23 Les Français sont unanimes, en tout cas pour ceux
00:56:25 qui ont bien pris la peine de répondre à notre question.
00:56:27 Est-ce que ça serait si simple que ça,
00:56:29 l'uniforme à l'école ? - Alors, c'est pas si simple que ça
00:56:31 et pour ceux qui ne l'ont pas lu, je vous recommande un très bon
00:56:33 papier dans le JDD d'hier.
00:56:35 Jean-Marc Albert,
00:56:37 je crois, qui a signé ce papier et qui
00:56:39 commence son article en notant quelque chose
00:56:41 qui m'était passé complètement au-dessus de la tête.
00:56:43 C'est que le président de la République, lorsqu'il a fait sa grande réunion
00:56:45 avec les leaders politiques, l'a donc
00:56:47 fait dans l'école de la Légion d'honneur,
00:56:49 qui est une école de filles dont l'une des particularités,
00:56:51 c'est l'autorité et l'uniforme.
00:56:53 - Pas n'importe lequel.
00:56:55 - Et pas n'importe lequel. - Jupes-suisse et grise.
00:56:57 - Avec le dirigeant
00:56:59 de cette école qui dit, nous, en fait,
00:57:01 on n'a pas de génie, on a des gens qui travaillent
00:57:03 et qui respectent l'autorité. Mais ça m'avait échappé,
00:57:05 c'est-à-dire que le président de la République, il a fait ça pas
00:57:07 dans n'importe quel endroit, dans un endroit qui s'appelle
00:57:09 la Légion d'honneur, qui est réservée aux filles,
00:57:11 pour les parents ou les grands-parents
00:57:13 qui ont eu la Légion d'honneur. - La Légion d'honneur.
00:57:15 - Et dont l'une des particularités, c'est justement
00:57:17 de porter l'uniforme. Alors ça ne résoudra
00:57:19 sans doute pas tous les problèmes. - Mais il faut le tenter.
00:57:21 - Mais je pense qu'il faut le tenter. - Pour les établissements qui sont volontaires.
00:57:23 - Vous avez des maires à Béziers, à Perpignan
00:57:25 qui les saient. Je pense que Gabriel Attal
00:57:27 va porter aussi
00:57:29 sur les fonds baptismaux cette idée.
00:57:31 Ce qui est intéressant aussi politiquement,
00:57:33 c'est que vous avez vu que le président de la République fait de l'éducation nationale
00:57:35 un nouveau domaine réservé.
00:57:37 C'est-à-dire qu'il dit, l'éducation nationale,
00:57:39 je vais maintenant... - Il ne fait pas le bonheur
00:57:41 de Gabriel Attal. - Il ne fait pas le bonheur
00:57:43 de Gabriel Attal. Bon, si ces bisbis
00:57:45 de politiciennes
00:57:47 mises de côté,
00:57:49 si on pouvait avoir là aussi
00:57:51 un message clair, ce serait formidable.
00:57:53 Vous voyez, ça peut gommer des inégalités.
00:57:55 Alors, les résultats ne sont pas tributaires...
00:57:57 - Oui, enfin bon, il faudra toujours des chaussures.
00:57:59 - Oui, oui, oui. Les résultats ne sont pas tributaires
00:58:01 du port d'une blouse ou d'un uniforme.
00:58:03 - Vous pouvez mettre une tenue commune aussi.
00:58:05 - Au moment où il y a quelques choses...
00:58:07 - Tout à l'heure, ce fabuleux ministre de l'éducation
00:58:09 qui était communiste, Anna Aren,
00:58:11 qui a écrit un très beau livre sur la culture
00:58:13 et la civilisation,
00:58:15 disait,
00:58:17 qui s'est penché beaucoup sur ces questions
00:58:19 d'éducation, disait "le pilier, c'est l'autorité".
00:58:21 Eh bien, peut-être que l'uniforme,
00:58:23 ça va concourir à restaurer... - Le pilier.
00:58:25 - Vous voyez, je suis euphorique. - Pas du tout.
00:58:27 - Non, vous n'êtes pas euphorique. - Mais c'est bien, vous êtes ambitieux.
00:58:29 - C'est ça, faire la bagarre a donné
00:58:31 à ces 30 ans une espèce de souffle optimiste
00:58:33 de recul dans l'État républicain. - Restez euphoriques.
00:58:35 On fait une toute petite pause. Je vous passe la parole, Rachel Khan.
00:58:37 On reviendra sur ce que vous nous avez dit.
00:58:39 Le lien que vous avez fait entre
00:58:41 l'affaire Médine, le rapport,
00:58:43 que vous avez insulté dans un tweet,
00:58:45 la Baïa, et
00:58:47 l'affaire Traoré. Je rappelle qu'il y a eu un non-lieu
00:58:49 en faveur des gendarmes dans l'affaire Adama Traoré.
00:58:51 On en parle dans un instant dans PUNCHLINE.
00:58:53 Et puis on parlera aussi de rugby avec l'affaire Bastien Chalureau,
00:58:55 qui a été réintégré dans l'équipe de France
00:58:57 après une condamnation pour des violences
00:58:59 à caractère raciste. A tout de suite dans PUNCHLINE,
00:59:01 C'est nous de repartir.
00:59:03 18h16, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE
00:59:07 sur CNews et sur Europe 1. On évoque
00:59:09 cette rentrée scolaire avec
00:59:11 la question évidemment des programmes,
00:59:13 de la présence de profs ou non devant
00:59:15 les élèves, du poids des cartables, de la Baïa
00:59:17 comme on l'a évoqué, Rachel Khan, tout à l'heure,
00:59:19 vous avez fait le lien entre l'affaire
00:59:21 Médine, le rapport, qui avait fait un jeu de mots
00:59:23 très abominable
00:59:25 sur votre nom en évoquant
00:59:27 "Res Khan P", Khan étant
00:59:29 votre nom, et en faisant référence à
00:59:31 votre histoire personnelle, puisque je rappelle que
00:59:33 votre maman est juive et pendant l'occupation
00:59:35 a été cachée par
00:59:37 des Français.
00:59:39 La Baïa
00:59:41 et l'affaire Adama Traoré,
00:59:43 où aujourd'hui il y a eu un non-lieu
00:59:45 ce week-end, un non-lieu dans l'affaire Adama Traoré
00:59:47 pour les gendarmes qui eux n'ont jamais été mis en examen.
00:59:49 Quel lien est-ce que vous faites entre ces deux ?
00:59:51 Oui, je fais le lien, mais au-delà de cette histoire
00:59:53 de nom et de jeu de mots
00:59:55 délétères et odieux, c'est
00:59:57 simplement parce qu'on est dans une
00:59:59 "ambiance"
01:00:01 qui tente
01:00:03 de nous culpabiliser
01:00:05 et puis qui entache
01:00:07 nos fondamentaux républicains, l'humanisme,
01:00:09 l'universalisme, le principe
01:00:11 de laïcité, mais qui entache
01:00:13 aussi le principe de tolérance
01:00:15 qu'on apprend à l'école. C'est-à-dire que au nom
01:00:17 de l'anti-racisme,
01:00:19 en réalité, on veut
01:00:21 fracturer, scinder la société,
01:00:23 pointer du doigt l'homme blanc de plus de 5 fois,
01:00:25 les hommes blancs ou les femmes blanches,
01:00:27 par ailleurs, fracturer,
01:00:29 culpabiliser et surtout
01:00:31 que les personnes ne puissent pas
01:00:33 réagir à ce qui entache
01:00:35 nos fondamentaux républicains.
01:00:37 Je trouve ça absolument détestable,
01:00:39 cette inversion, cette victimisation
01:00:41 qui nous empêche
01:00:43 de mettre en œuvre notre devise républicaine.
01:00:45 Sur l'affaire Adama Traoré,
01:00:47 Louis de Ragnel, un non-lieu
01:00:49 aujourd'hui, le parquet de Paris
01:00:51 avait déjà requis un non-lieu dans l'affaire
01:00:53 Adama Traoré, dont je rappelle qu'il est mort à l'été
01:00:55 2016, lors d'une interpellation
01:00:57 par les gendarmes. - Absolument.
01:00:59 Du coup, ça nous donne l'occasion de rétablir
01:01:01 5 contre-vérités qui ont été
01:01:03 proposées. - Ca sert à ça, à appeler une
01:01:05 manifestation demain. - Une manifestation demain, qui a d'ailleurs
01:01:07 été déclarée en retard, donc on verra si le
01:01:09 ministère de l'Intérieur
01:01:11 valide
01:01:13 cette manifestation
01:01:15 qui doit avoir lieu normalement
01:01:17 place de la République. Mais en fait,
01:01:19 il y a eu tellement de choses fausses qui ont été
01:01:21 écrites, qui ont été racontées,
01:01:23 ce qui est terrible, c'est que tous ces gendarmes,
01:01:25 et si vous voulez, tous les gendarmes de France, se sont sentis
01:01:27 souillés par cette affaire, alors qu'en
01:01:29 réalité, globalement, aujourd'hui, la justice
01:01:31 explique que les gendarmes n'ont rien fait de mal.
01:01:33 5 contre-vérités, très rapidement. - Pas de mal, Louis.
01:01:35 - Première chose, Adama Traoré était
01:01:37 ciblé par les gendarmes, c'est complètement faux.
01:01:39 C'était son frère, Bagui Traoré,
01:01:41 qui était cherché par les gendarmes, puisqu'il
01:01:43 venait de voler, de faire une extorsion
01:01:45 de fonds chez une personne qui était sous cure à telle
01:01:47 une personne âgée, et Adama Traoré
01:01:49 était présent avec son frère au moment du contrôle,
01:01:51 il s'est enfui, ils se sont dit "tiens, pourquoi il s'est enfui ?"
01:01:53 Ils ont essayé de le courser, il a échappé
01:01:55 deux fois à leur contrôle. Voilà, première contre-vérité.
01:01:57 Deuxièmement, les gendarmes sont racistes.
01:01:59 Figurez-vous, alors, pas de chance pour
01:02:01 les avocats d'Adama Traoré,
01:02:03 et comme le débat est racialisé, ça m'oblige
01:02:05 à dire ça, deux des gendarmes qui l'ont
01:02:07 interpellé et qui ont été mis en cause dans l'affaire sont noirs.
01:02:09 - D'accord. - Donc le débat sur le racisme,
01:02:11 on peut l'évacuer assez vite.
01:02:13 Troisième chose, est-ce qu'il s'agit
01:02:15 d'une bavure ? Non, puisque
01:02:17 la justice l'atteste, au moment
01:02:19 de l'interpellation, il y a eu un gendarme
01:02:21 qui a immobilisé les jambes, les deux autres ont pris
01:02:23 chacun un bras, après avoir été
01:02:25 menotté, Adama Traoré se lève
01:02:27 tout seul, et s'assied lui-même dans le véhicule
01:02:29 des gendarmes, et c'est ensuite
01:02:31 sur le chemin d'un kilomètre
01:02:33 qu'il conduit à la brigade de gendarmerie,
01:02:35 qu'il a un malaise, et puis qu'ensuite sa mort est
01:02:37 constatée.
01:02:39 Ensuite, la famille dit "Adama Traoré
01:02:41 était en pleine forme". Non, c'est pas vrai.
01:02:43 Il était atteint de drépanocytose,
01:02:45 il souffrait d'insuffisance
01:02:47 cardiaque, à tel point que quand son frère
01:02:49 Bagui Traoré arrive et voit son frère
01:02:51 allongé par terre, donc Adama,
01:02:53 Bagui Traoré dit aux gendarmes "Attention,
01:02:55 Adama, il est malade, il est fragile".
01:02:57 Donc la famille savait
01:02:59 très bien que Adama Traoré
01:03:01 était fragile. Adama est-il
01:03:03 un homme sans histoire ? Evidemment,
01:03:05 toute mort est horrible et
01:03:07 ne devrait jamais arriver, surtout à cet âge-là,
01:03:09 mais il était quand même connu pour 17
01:03:11 faits d'antécédents judiciaires.
01:03:13 Il a eu deux périodes d'incarcération,
01:03:15 une entre septembre 2012 et juillet 2014,
01:03:17 une autre, décembre 2015
01:03:19 à mai 2016. C'est au cours
01:03:21 d'hier de cette incarcération qu'il avait tenté
01:03:23 de violer son codétenu.
01:03:25 Il avait reçu une plainte pour ça,
01:03:27 et d'ailleurs, en vengeance
01:03:29 de cette plainte de son codétenu
01:03:31 pour viol, un de ses frères,
01:03:33 l'un des frères d'Adama Traoré,
01:03:35 l'a passé à tabac. Il s'est fait
01:03:37 inscrire 7 jours d'ITT.
01:03:39 Est-ce que c'était une famille sans problème ?
01:03:41 Sur la fratrie, il y avait quand même
01:03:43 17 frères et sœurs issus de 4 mariages
01:03:45 puisque le père d'Adama Traoré était polygame.
01:03:47 Vous en avez une dizaine
01:03:49 qui a un cv judiciaire
01:03:51 long comme le bras. Je pense
01:03:53 à deux d'entre eux, Bagui Traoré
01:03:55 qui se fait appeler le Nelson Mandela du Val-d'Oise
01:03:57 et à Samba qui se fait appeler Popiet.
01:03:59 Ils étaient tous très
01:04:01 connus de la police et de la justice.
01:04:03 Il y a beaucoup de choses qui ont été racontées
01:04:05 qui étaient fausses. Je termine simplement.
01:04:07 On aura l'occasion de le redire demain.
01:04:09 100% des gendarmes locaux
01:04:11 ont demandé leur mutation. C'est quelque chose de rarissime.
01:04:13 Et c'est inédit. Le directeur
01:04:15 général de la gendarmerie de l'époque a
01:04:17 accepté 100% de leur demande.
01:04:19 Tellement l'histoire était grave.
01:04:21 Un dernier mot là-dessus, Anne Usail ?
01:04:23 Très rapidement, parce qu'effectivement, on verra si cette manifestation
01:04:25 est autorisée. Mais dans tous les cas, si elle n'a pas lieu demain,
01:04:27 elle aura lieu à notre jour. Il faudra regarder si
01:04:29 des élus de la République, notamment des députés,
01:04:31 des parlementaires, se rendent à cette manifestation.
01:04:33 Je pense à des élus de la France insoumise.
01:04:35 Si c'était à nouveau le cas, s'ils se rendaient
01:04:37 avec leurs écharpes tricolores après
01:04:39 ce non-lieu, ce serait une nouvelle provocation vis-à-vis
01:04:41 des forces de l'ordre. J'irais même jusqu'à dire
01:04:43 que ce serait à nouveau un acte anti-républicain.
01:04:45 Vous partagez ça, Rachel Kahn ?
01:04:47 Je partage absolument. Après, on parlait tout à l'heure
01:04:49 de l'uniforme à l'école.
01:04:51 Ce serait peut-être pas mal pour respecter les uniformes en général.
01:04:53 Oui, effectivement.
01:04:55 Je rajoute quand même, au début de l'affaire,
01:04:57 puisque vous le rappeliez tout à l'heure, Laurence,
01:04:59 jamais ils n'ont été mis en examen.
01:05:01 Ils étaient sous statut de témoins assistés.
01:05:03 Je rajoute quand même
01:05:05 le coupable montage en mayonnaise
01:05:07 de certains médias.
01:05:09 Je pense aussi à des médias étrangers. Je pense à la une
01:05:11 du Time qui avait fait de Mme Traoré
01:05:13 une sorte d'égérie de la lutte
01:05:15 anti-racisme en France. Et tout ça
01:05:17 redescend. C'est le propre des mayonnaise.
01:05:19 Une fois que l'huile est stabilisée,
01:05:21 les jaunes d'oeufs retombent. C'est ce qui est en train de se passer.
01:05:23 Là, on écoutera
01:05:25 si certains médias ou si certains
01:05:27 hommes politiques, je suis naïf,
01:05:29 vont faire une sorte de mea culpa.
01:05:31 Mais il y a ça aussi qui a participé à la montée.
01:05:33 Tout le but, c'était de faire comme si c'était une affaire
01:05:35 George Floyd. Il est roulé aux États-Unis.
01:05:37 Ça n'a rien à voir.
01:05:39 Et ce n'est pas le cas.
01:05:41 Ils disent "vérité pour Adama".
01:05:43 En réalité, la vérité, maintenant, elle est connue.
01:05:45 Vous avez plusieurs décisions de justice.
01:05:47 Ils ne veulent pas la vérité. Ce qu'on voit, c'est qu'ils veulent la vengeance.
01:05:49 Exactement. Et puis après,
01:05:51 pour nos jeunes et pour
01:05:53 les personnes dans ce peuple mélangé,
01:05:55 parce que nous sommes un peuple politique et pas racial
01:05:57 ni religieux, c'est aussi
01:05:59 d'être finalement
01:06:01 amalgamé à ce genre de personnes.
01:06:03 C'est une catastrophe.
01:06:05 Il nous reste quelques minutes. J'aimerais qu'on parle
01:06:07 de l'affaire Bastien Chalureau.
01:06:09 Ce jour de rugby qui a été
01:06:11 réintégré en deuxième ligne dans l'équipe de France
01:06:13 par Fabien Galtier, après la blessure d'un autre
01:06:15 joueur. Le problème, c'est qu'il y a
01:06:17 trois ans, il a été condamné en première instance pour des
01:06:19 violences à caractère raciste. On fait le point avec Adrien Fontenot.
01:06:21 Et puis, je vous passe la parole.
01:06:23 La question que je vais vous poser, c'est est-ce qu'un champion,
01:06:25 un sportif de haut niveau, doit être
01:06:27 exemplaire quand il joue en équipe de France ?
01:06:29 D'abord le sujet et on en parle ensuite.
01:06:31 En visite à Rueil-Malmaison,
01:06:33 où le camp de base du 15 de France
01:06:35 s'est établi, Emmanuel Macron
01:06:37 voulait sans doute montrer une image d'unité.
01:06:39 Mais plus que l'ouverture du
01:06:41 Mondial, c'est un joueur de la sélection
01:06:43 qui attire tous les regards. Le deuxième
01:06:45 ligne Bastien Chalureau, condamné
01:06:47 en 2020 pour des violences à caractère raciste
01:06:49 sur deux autres rugbymen.
01:06:51 Le joueur de 31 ans était
01:06:53 d'ailleurs au coeur des discussions
01:06:55 entre le chef de l'Etat et le sélectionneur
01:06:57 Fabien Galtier.
01:06:59 Et pour la ministre des Sports,
01:07:11 Amélie Oudea Castera, la présomption
01:07:13 d'innocence doit primer.
01:07:15 Je ne demande pas son exclusion.
01:07:17 Dès que j'ai pris connaissance
01:07:19 des faits, j'ai pris mon téléphone
01:07:21 le samedi après-midi pour
01:07:23 échanger avec Raphaël Ibáñez,
01:07:25 le manager général des Bleus.
01:07:27 Et m'a été confirmé
01:07:29 qu'ils avaient bien échangé
01:07:31 avec Bastien Chalureau et que
01:07:33 Bastien Chalureau maintenait
01:07:35 sa version des faits, qui est
01:07:37 qu'il reconnaît les violences
01:07:39 mais absolument pas les éléments
01:07:41 de racisme.
01:07:43 Si Fabien Galtier a précisé que le racisme
01:07:45 n'avait pas sa place dans l'équipe,
01:07:47 le 15 de France doit bien composer
01:07:49 avec l'affaire Chalureau.
01:07:51 Le tout à 4 jours de l'ouverture de son
01:07:53 mondial, à domicile face à la Nouvelle-Zélande.
01:07:55 Un match qui sera
01:07:57 très important, Louis de Raguenel.
01:07:59 Un sportif de haut niveau doit-il être exemplaire ?
01:08:01 Moi j'aurais la même réponse que pour les politiques.
01:08:03 Je pense que c'est à peu près le même débat
01:08:05 que celui qui s'était posé dans les arguments
01:08:07 autour de Adrien Quatennens.
01:08:09 C'est-à-dire que tant que la personne
01:08:11 n'a pas été condamnée, elle est présumée
01:08:13 innocente, ça vaut pour tout le monde.
01:08:15 Donc oui, exemplarité
01:08:17 pour tous, mais il n'a pas été condamné.
01:08:19 Donc, pour moi...
01:08:21 Il a fait appel.
01:08:23 Donc il a fait appel.
01:08:25 Exactement. De la même manière
01:08:27 que j'avais défendu Adrien Quatennens
01:08:29 jusqu'à sa condamnation, je l'avais défendu
01:08:31 non pas par rapport au fait qu'il lui était reproché
01:08:33 mais par le fait qu'il puisse
01:08:35 continuer d'être investi de son
01:08:37 mandat de député de la France Insoumise.
01:08:39 Et pour moi, à partir du moment où vous êtes condamné,
01:08:41 ça change tout. Mais tant qu'il n'y a pas de condamnation,
01:08:43 en fait ça va au-delà du sport.
01:08:45 C'est-à-dire que demain je vous accuse de quelque chose
01:08:47 qui est complètement faux, mettons que
01:08:49 je gagne en premier instant, vous faites appel contre moi,
01:08:51 la vérité, elle n'est que
01:08:53 d'un côté, vous voyez ce que je veux dire, et même elle n'existe pas.
01:08:55 Et donc ce qu'il faut, c'est attendre
01:08:57 la manifestation de la vérité, et ça,
01:08:59 c'est la décision de la justice.
01:09:01 Éric Revelle ? Oui, alors je commencerai par
01:09:03 dire quand même que l'affaire Traoré
01:09:05 est également en appel.
01:09:07 Le non-lieu.
01:09:09 Oui, en appel du non-lieu, oui, ils ont fait
01:09:11 appel, donc on verra ce que donne
01:09:13 la justice, mais évidemment qu'un sportif
01:09:15 de haut niveau doit être exemplaire, surtout quand
01:09:17 il représente son pays, l'équipe
01:09:19 de France. Bon,
01:09:21 on va voir ce qui va se passer, et surtout
01:09:23 moi ce que j'entends dire, c'est que c'est un caillou de plus
01:09:25 pour Galtier, qui est un manager
01:09:27 formidable, parce que vous avez le forfait
01:09:29 d'Eintama, vous avez quelques
01:09:31 petits soucis à l'intérieur de l'équipe de France.
01:09:33 Voilà, ça va être compliqué,
01:09:35 et puis ce que disent aussi les spécialistes du rugby
01:09:37 dont je ne fais pas partie, c'est que Paul Villemsé,
01:09:39 qui est donc forfait au début de cette
01:09:41 Coupe du Monde, qui va être remplacé par
01:09:43 Charles Hulot, c'est un autre niveau que
01:09:45 la personne qui va le remplacer peut-être. Donc, au-delà
01:09:47 de cette affaire importante,
01:09:49 il y a aussi une question sportive
01:09:51 qui n'arrange pas du tout l'équipe de France.
01:09:53 Je partage effectivement sur le droit,
01:09:55 puisque là la présomption d'innocence, c'est quand même
01:09:57 le cœur de l'État de
01:09:59 droit. J'avais aussi soutenu
01:10:01 Katniss à l'époque, par rapport
01:10:03 à cette question-là juridique.
01:10:05 Après, je trouve que Amélie Oudéa-Casteras
01:10:07 se débrouille pas mal depuis
01:10:09 le début du mandat, avec
01:10:11 une explication tout à fait claire.
01:10:13 Et pour moi, à un an
01:10:15 des JO, un peu moins d'un an
01:10:17 des JO, les sportifs doivent
01:10:19 être plus qu'exemplaires, notamment
01:10:21 par rapport à notre jeunesse. - Voilà, et Bastien
01:10:23 Chaleureau tient une conférence de presse
01:10:25 en ce moment, on s'explique. - Oui, oui, dès qu'on
01:10:27 aura les éléments de ce qu'il dit, on vous
01:10:29 le dira. Yohann Huzay, Emmanuel Macron s'est rendu
01:10:31 évidemment auprès du 15 de France,
01:10:33 pour les encourager, et pour parler de ça avec Fabien Galtier.
01:10:35 - Oui, bien sûr, parce que naturellement
01:10:37 l'équipe de France représente
01:10:39 tout un pays, donc il est normal
01:10:41 que l'ensemble des joueurs soient
01:10:43 exemplaires, et le chef de l'État doit se soucier
01:10:45 de ça aussi. Mais encore une fois,
01:10:47 je crois que quand on est chef de l'État, le message à faire passer
01:10:49 c'est l'État de droit, et rien que l'État de droit.
01:10:51 Je suis d'accord avec Louis Dragnel, ça s'applique
01:10:53 également aux politiques, parce qu'on vit dans
01:10:55 une société où c'est la pression d'un certain
01:10:57 nombre de personnes, effectivement.
01:10:59 Dénonciation vaut condamnation.
01:11:01 Et il ne faut surtout pas se laisser
01:11:03 aller à ça, parce que c'est la porte ouverte
01:11:05 à de très nombreux dangers. Donc, encore une fois,
01:11:07 tant que la condamnation n'est pas définitive,
01:11:09 évidemment, à mon sens, il ne doit
01:11:11 pas y avoir de sanctions. Il porte
01:11:13 le maillot de l'équipe de France. S'il était condamné
01:11:15 définitivement, évidemment, à ce moment-là,
01:11:17 il ne pourrait plus représenter notre pays.
01:11:19 Ça me semble absolument indiscutable, mais ça n'est pas
01:11:21 le cas pour l'instant. - Rachel Kahn ?
01:11:23 - Non, juste, il n'y a pas que les politiques, les sportifs,
01:11:25 il y a aussi les artistes... - Naturellement, naturellement.
01:11:27 - Qui ont été, là, cette année,
01:11:29 sur la présomption d'innocence, accusés.
01:11:31 Et malheureusement, avec les réseaux sociaux,
01:11:33 c'est que cette accusation
01:11:35 est consacrée
01:11:37 à vos condamnations, aujourd'hui.
01:11:39 - Il ne faut pas que ce soit le cas. - Oui, oui, bien sûr.
01:11:41 Mais, effectivement, le tintamarre
01:11:43 fait par les réseaux sociaux couvre
01:11:45 le travail de la justice, qui n'a pas le même temps
01:11:47 que celui des réseaux sociaux. - Exactement.
01:11:49 - Ça va tellement vite sur un réseau social de dire
01:11:51 du mal, d'accuser, etc. La justice met du temps
01:11:53 à statuer l'honneur à une année. Parfois, elle prend
01:11:55 des années. Ce n'est pas notre temps à nous.
01:11:57 - Alors, parfois, on trouve que c'est trop long.
01:11:59 Parfois, le temps est nécessaire. Non, mais,
01:12:01 ça dépend de la justice aussi. Heureusement
01:12:03 que les décisions ne sont pas prises à la hâte
01:12:05 dans certaines affaires. - Oui,
01:12:07 notamment dans cette affaire-là,
01:12:09 dans l'affaire Chalureau. - Dans cette affaire-là,
01:12:11 dans les affaires de terrorisme,
01:12:13 dans plein d'affaires. La justice
01:12:15 prend le temps qu'il faut, mais a raison de le faire.
01:12:17 Après, parfois, il y a des affaires où on a l'impression
01:12:19 que ça traîne, simplement parce qu'il y a un embouteillage de la justice.
01:12:21 - Un tout petit mot des All Black, parce que c'est eux
01:12:23 que nous affrontons, à vendredi.
01:12:25 C'est assez extraordinaire,
01:12:27 et je voulais vraiment vous en parler. Ils sont allés,
01:12:29 dès leur arrivée, dans un cimetière de la Somme,
01:12:31 pour rendre hommage aux combattants
01:12:33 néo-zélandais de la première guerre mondiale.
01:12:35 C'est la bataille de la Somme,
01:12:37 en 1916. On va
01:12:39 écouter et regarder ce haka
01:12:41 des Blacks qui rendent hommage à leurs soldats.
01:12:43 (Haka)
01:12:45 Voilà pour ce très bel hommage
01:13:07 des All Blacks qui ont visité
01:13:09 les tunnels creusés par les soldats,
01:13:11 témoins des combats qui se sont
01:13:13 déroulés dans cette région. Chapeau quand même,
01:13:15 Rachel Cahen. - C'est magnifique,
01:13:17 parce que là, c'est la conjugaison ultime
01:13:19 entre le sport, la culture,
01:13:21 la mémoire des anciens.
01:13:23 C'est vibratoire, c'est une émotion
01:13:25 éperdument forte,
01:13:27 là, sur cette terre-là. C'est-à-dire qu'il ne manque pas
01:13:29 ce rendez-vous de venir
01:13:31 sur ces tombes, saluer leurs ancêtres.
01:13:33 Je trouve ça... - Première guerre mondiale,
01:13:35 on parle. Première guerre mondiale, admirable.
01:13:37 - Ce souvenir. - Bon, il n'empêche
01:13:39 qu'on va les battre quand même vendredi.
01:13:41 - Bien sûr. - C'est la réalité. - Pas le choix.
01:13:43 - Voilà pour le Haka. Il est 18h30. Le rappel des titres de l'actualité
01:13:45 avec Olivier Pierre-Enfleck.
01:13:47 - L'année scolaire
01:13:49 a donc démarré pour 12 millions
01:13:51 d'élèves, une rentrée sous le signe
01:13:53 du manque d'enseignants. Malgré la promesse
01:13:55 d'un professeur devant chaque classe, pour y faire face,
01:13:57 le gouvernement compte sur le pacte enseignant.
01:13:59 Il doit permettre aux professeurs d'effectuer
01:14:01 plus de missions en échange de rémunérations.
01:14:03 Alors que la survie
01:14:05 des Restos du Coeur est en jeu,
01:14:07 selon son président, la famille de Bernard Arnault
01:14:09 va verser une aide de 10 millions d'euros.
01:14:11 Une annonce du propriétaire de LVMH.
01:14:13 Après l'appel lancé par l'association,
01:14:15 les Restos alertent sur le nombre
01:14:17 de bénéficiaires grandissant et le manque
01:14:19 de ressources. Le gouvernement
01:14:21 a lui promis hier une aide de 15 millions
01:14:23 d'euros supplémentaires.
01:14:25 Et puis l'actualité internationale, marquée
01:14:27 par la promesse du général Oligi N'Gemma
01:14:29 au Gabon. Après son coup d'État
01:14:31 il y a cinq jours, il promet de rendre le pouvoir
01:14:33 au civil par des élections libres,
01:14:35 sans en préciser la date.
01:14:37 Un discours après avoir prêté serment
01:14:39 à la présidence de la République devant des juges
01:14:41 de la Cour constitutionnelle.
01:14:43 - Merci Olivier de Caenfleck.
01:14:45 On fait une petite pause dans PUNCHLINE.
01:14:47 On a le grand plaisir d'accueillir dans un instant
01:14:49 Luc Ferré, ancien ministre de l'Éducation nationale.
01:14:51 On va l'écouter évidemment sur la rentrée scolaire,
01:14:53 sur la politique. Il vient
01:14:55 sur PUNCHLINE dans un instant.
01:14:57 A tout de suite.
01:14:59 Il est 18h36, on se retrouve
01:15:03 en direct sur PUNCHLINE, sur CNN et sur Europe 1
01:15:05 avec Luc Ferré. Bonsoir Luc Ferré.
01:15:07 - Bonsoir Laurence. - On est très content de vous avoir
01:15:09 ce soir, ancien ministre de l'Éducation nationale.
01:15:11 Vous publiez aux éditions Glena,
01:15:13 2BD, Romeo et Juliette,
01:15:15 Lancelot, La Sagesse des mythes,
01:15:17 Contes et légendes.
01:15:19 C'est vraiment une collection absolument magnifique
01:15:21 que vous suivez depuis des années. Les grandes histoires
01:15:23 d'amour aussi, de la mythologie grecque. On en parlera
01:15:25 dans un instant. Je sais que vous y êtes très attaché
01:15:27 et c'est extrêmement important pour nos petits
01:15:29 d'apprendre les mythes, les contes
01:15:31 et les légendes. Et justement, on est en ce jour
01:15:33 de rentrée scolaire, mon cher Luc Ferré,
01:15:35 ancien ministre de l'Éducation nationale,
01:15:37 avec une rentrée qui a été marquée par la problématique
01:15:39 de l'ABAIA. On va écouter,
01:15:41 si vous le voulez bien, pour commencer,
01:15:43 deux jeunes filles qui ont fait leur rentrée ce matin,
01:15:45 qui sont venues avec ce vêtement
01:15:47 et qui se sont vues refuser
01:15:49 l'entrée dans leur classe. Elles ont
01:15:51 discuté avec le personnel enseignant
01:15:53 à l'intérieur de l'établissement. On va les
01:15:55 entendre avant et après. C'est très intéressant
01:15:57 de voir les arguments qu'elles avancent.
01:15:59 Après, vous allez nous dire ce que
01:16:01 vous pensez de cette interdiction décidée par Gabriel Attal.
01:16:04 - On va prendre l'exemple de vous.
01:16:06 Est-ce qu'il y a un ABAIA parmi vous ?
01:16:08 - Non. - Non.
01:16:10 - C'est seulement des robes.
01:16:12 - Et là, est-ce qu'on va vous demander de l'enlever
01:16:14 pour aller dans l'établissement ?
01:16:16 - On ne sait pas, franchement. On se pose la question.
01:16:18 - On n'espère pas, quand même.
01:16:20 - Normalement, non.
01:16:22 - Oui, j'ai parlé avec l'improviseur.
01:16:24 - Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? - Elle m'a dit que c'était pas...
01:16:26 C'était un peu considéré comme un ABAIA.
01:16:28 Donc, je dois rentrer chez moi.
01:16:30 - Et là, tu vas aller te changer, du coup ?
01:16:32 - Ouais. - Et tu vas revenir ?
01:16:34 - Mettre un pantalon, oui.
01:16:36 - Comment tu te sens ?
01:16:38 - Déçue. Je pensais pas que...
01:16:40 Je pensais que c'était une robe, pour moi, c'est tout.
01:16:42 - Je suis choquée.
01:16:44 Je suis choquée qu'on me recale comme ça,
01:16:46 de ma rentrée, juste pour une robe.
01:16:48 Qu'on me dise que je ne suis pas habillée correctement.
01:16:50 Ce matin, est-ce que je me suis réveillée ?
01:16:52 Je me suis dit... Je me suis regardée dans le miroir
01:16:54 et je me suis dit qu'il n'y avait aucun problème
01:16:56 avec ma tenue, etc.
01:16:58 Je ne dis pas que non, en fait.
01:17:00 - C'est bien, elle est correcte.
01:17:02 - Voilà, pour ces réactions recueillies par Augustin Donatio.
01:17:04 Luc Ferry, votre réaction ?
01:17:06 - Non, mais les tenues sont correctes.
01:17:08 Ce n'est pas une question de correction,
01:17:10 c'est une question de signe religieux.
01:17:12 C'est la question de l'application de ma loi de mars 2004.
01:17:14 Une loi pour laquelle je me suis vraiment battu,
01:17:16 puisque je me suis battu sur deux fronts,
01:17:18 qui étaient à la fois, évidemment,
01:17:20 contre l'intrusion de l'islamisme dans les classes.
01:17:22 Ce que je voulais, vous savez, c'est très clair,
01:17:24 presque que c'était une problématique,
01:17:26 presque de parents plus que de ministres.
01:17:28 Donc d'un côté les catholiques, puis là les juifs,
01:17:30 puis là les musulmans, et puis battez-vous.
01:17:32 Et puis de l'autre côté, je me suis battu
01:17:34 contre les laïcars, Grand Orient de France,
01:17:36 aussi, il faut bien le dire,
01:17:38 Jack Long, par exemple, qui voulait qu'on interdise
01:17:40 tous les signes religieux,
01:17:42 même les petits signes religieux.
01:17:44 La religion n'est pas scandaleuse,
01:17:46 et on a le droit d'exprimer
01:17:48 une conviction religieuse, mais simplement,
01:17:50 il ne faut pas que ce soit agressif et prosélyte.
01:17:52 Donc le problème de la baïa,
01:17:54 c'est que c'est évidemment un signe religieux,
01:17:56 ça vient du wahhabisme,
01:17:58 ça vient de l'Arabie Saoudite et du wahhabisme,
01:18:00 et donc il est clair que,
01:18:02 même si ces jeunes filles sont très naïves,
01:18:04 elles sont peut-être tout à fait honnêtes et naïves...
01:18:06 - Quand elles disent "ce n'est qu'une robe", c'est très correct ?
01:18:08 - Non, pas du tout.
01:18:10 C'est un moyen pour les islamistes de tester
01:18:12 la République, de tester l'autorité
01:18:14 et la résistance et les réactions de la République.
01:18:16 Donc bravo, bravo, bravo
01:18:18 à ce jeune ministre,
01:18:20 à Gabriel Attal,
01:18:22 d'avoir le courage de ce que Papendiaïe
01:18:24 n'a évidemment pas fait,
01:18:26 puisqu'en vérité il était plutôt d'accord avec ses vêtements religieux.
01:18:28 Et bien bravo à Gabriel Attal
01:18:30 d'avoir eu le courage immédiatement
01:18:32 de dire "non, ça suffit,
01:18:34 on implique la loi 2004".
01:18:36 - Est-ce que vous pensez, comme Florence Bergeau-Blacquer,
01:18:38 d'ailleurs on va peut-être l'écouter si vous le voulez bien,
01:18:40 qui est ethno-anthropologue et spécialiste
01:18:42 de l'islam, que c'est la démocratie
01:18:44 qui est attaquée ? On l'écoute et je vous passe la parole.
01:18:46 - Je pense que ce n'est pas seulement
01:18:48 la laïcité qui est attaquée,
01:18:50 mais plutôt la démocratie.
01:18:52 Nous avons affaire à des mouvements
01:18:54 théocratiques
01:18:56 qui veulent donc rendre
01:18:58 nos sociétés modernes sharia-compatibles
01:19:00 pour peu à peu les amener
01:19:02 à la société islamique
01:19:04 mondialisée. Voilà leur projet,
01:19:06 ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver,
01:19:08 ça veut dire simplement qu'ils sont
01:19:10 en train d'y travailler.
01:19:12 - Cette dame a mille fois raison, parce que
01:19:14 en vérité ce n'est pas une question de laïcité.
01:19:16 Ce que c'est que la laïcité historiquement ?
01:19:18 La laïcité c'est en vérité
01:19:20 un rapport à la loi.
01:19:22 C'est le moment où en 1789
01:19:24 on va créer l'Assemblée nationale
01:19:26 avec cette idée que la source
01:19:28 de la loi c'est les humains, c'est pas le divin.
01:19:30 Ce sont des humains
01:19:32 qui font la loi,
01:19:34 réunis en l'occurrence des représentants
01:19:36 du peuple qui sont les parlementaires, qui font la loi
01:19:38 à partir de leur volonté et d'un objectif
01:19:40 qui est en principe l'intérêt général.
01:19:42 C'est ça la laïcité, c'est une rupture
01:19:44 dans la théologie
01:19:46 de la loi, si vous voulez, dans ce qu'on appelait
01:19:48 le théologico-politique. Donc elle a tout à fait raison,
01:19:50 cette dame. En vérité, il s'agit
01:19:52 d'une attaque, d'une agression
01:19:54 contre la démocratie, il s'agit d'entrisme.
01:19:56 Pas de séparatisme.
01:19:58 On a parlé de séparatisme, la loi,
01:20:00 c'est un mauvais mot, c'est pas ça qu'il s'agit.
01:20:02 Il s'agit encore une fois d'entrisme,
01:20:04 c'est pas la même chose que le séparatisme.
01:20:06 Il s'agit encore une fois de tester
01:20:08 la capacité de résistance des autorités
01:20:10 républicaines. Donc elle a tout à fait raison.
01:20:12 C'est pas seulement une question de laïcité,
01:20:14 même pas essentiellement une question de laïcité,
01:20:16 c'est une question d'entrisme islamiste
01:20:18 et on voit bien que depuis l'assassinat
01:20:20 de Samuel Paty,
01:20:22 les agressions contre la laïcité
01:20:24 à l'intérieur de l'école, enfin à l'intérieur
01:20:26 des établissements scolaires, ont augmenté de 120%.
01:20:28 C'est ça le contexte.
01:20:30 Et donc dans ce contexte-là,
01:20:32 bravo Gabriel Attal de ne pas trembler,
01:20:34 de ne pas hésiter, de dire "non, on interdit
01:20:36 les signes religieux à l'école, c'est la loi
01:20:38 de 2004 et il a bien fait, c'est ma loi,
01:20:40 elle a été rédigée sur mon bureau, cette loi,
01:20:42 par un juriste formidable, un hyper
01:20:44 intelligent Henri Peretti,
01:20:46 je le cite parce que c'est quelqu'un
01:20:48 d'extraordinaire, il a pesé chaque mot
01:20:50 et c'est une loi très équilibrée,
01:20:52 c'est pas une loi anti-religieuse, c'est pas une loi anti-musulmane,
01:20:54 c'est une loi anti-islamiste, pas la même chose.
01:20:56 - C'est important de le préciser, les professeurs
01:20:58 à Lucferrie sont très soulagés, les directeurs
01:21:00 d'établissements aussi, de cette clarification.
01:21:02 Ils en ont besoin parce qu'ils se sentaient
01:21:04 un peu abandonnés. - Évidemment. Et ce qui était
01:21:06 très lâche de la part des ministres précédents,
01:21:08 c'était de laisser les chefs d'établissements
01:21:10 s'ébrouiller. Et là où Gabriel
01:21:12 Attal a mille fois raison, c'est que
01:21:14 il a le courage de dire aux chefs
01:21:16 d'établissements "C'est moi qui prends la décision"
01:21:18 au lieu de laisser les chefs
01:21:20 d'établissements en première ligne, avec tous les risques
01:21:22 que ça comporte. Vous savez bien les risques
01:21:24 que ça comporte. Ça peut aller jusqu'à la mort de quelqu'un,
01:21:26 on l'a vu avec Samuel Paty. Donc
01:21:28 c'était évidemment crucial
01:21:30 de protéger les chefs d'établissements
01:21:32 en prenant la décision au niveau national.
01:21:34 Donc encore une fois, moi je dis
01:21:36 un chapeau parce que, voilà,
01:21:38 j'ai l'impression que ce ministre, moi c'est celui que
01:21:40 j'attendais depuis 20 ans.
01:21:42 Il fait les dédoublements de CP, de cours préparatoires.
01:21:44 Il parle du poids des cartables,
01:21:46 il a dit aujourd'hui qu'il fallait arrêter de charger
01:21:48 trop nos enfants.
01:21:50 Je crois que, je le sais, c'est pas à peine
01:21:52 de le cacher, on va se parler, on va se rencontrer.
01:21:54 Mais voilà, je pense qu'il y a des...
01:21:56 Avec lui. Oui, il y aura des choses à faire
01:21:58 sur la... Voilà, aussi
01:22:00 une question très importante qui est la question
01:22:02 de ce que va devenir l'enseignement
01:22:04 à l'âge de Chajipiti.
01:22:06 Ce que va devenir aussi l'instruction
01:22:08 civique à l'âge des réseaux sociaux
01:22:10 et des réseaux sociaux extrêmement violents.
01:22:12 Donc il y a besoin de refonder
01:22:14 complètement les cours d'instruction
01:22:16 civique. Ça c'est un grand sujet.
01:22:18 Et puis l'enseignement professionnel aussi.
01:22:20 On en parlera, mais en tout cas
01:22:22 le point de départ est excellent et puis
01:22:24 il n'y a pas que l'Abaya. Toutes les mesures qu'il propose
01:22:26 vont dans le bon sens. Il y a effectivement
01:22:28 cette question centrale. Comment est-ce qu'on va enseigner
01:22:30 à des élèves qui n'ont qu'à
01:22:32 accessibler sur leur téléphone Chajipiti
01:22:34 pour avoir une dissertation en
01:22:36 400 pages ? Et comment transformer
01:22:38 cet instrument qui va devenir de plus en plus
01:22:40 génial car il est vraiment génial. Il est incroyable.
01:22:42 Comment transformer cet instrument
01:22:44 en outil pédagogique ? Je pourrais
01:22:46 vous donner des exemples.
01:22:48 Vous donnez par exemple une carte postale de Noël
01:22:50 et vous demandez à des enfants
01:22:52 de raconter, alors ce n'est pas de Chajipiti, mais c'est
01:22:54 pareil, à Midjourney ou Dalhi qui sont l'équivalent
01:22:56 pour la production d'images. Vous demandez
01:22:58 aux enfants de raconter ce qu'ils voient pour
01:23:00 que Midjourney ou Dalhi leur
01:23:02 sorte une image. Après ils comparent avec
01:23:04 la carte postale. Là, ça va les obliger à
01:23:06 s'exprimer, à regarder,
01:23:08 à corriger le tir. Ça peut être
01:23:10 des exercices pédagogiques extrêmement
01:23:12 intéressants. Mais bon, il faut y réfléchir
01:23:14 parce que ça va aussi poser
01:23:16 des problèmes d'orientation. Il va falloir
01:23:18 orienter nos enfants vers des
01:23:20 métiers qui ne seront pas trop impactés par
01:23:22 l'intelligence artificielle. Ce n'est pas évident.
01:23:24 Tête, cœur, main. Les métiers qui associent
01:23:26 la tête, le cœur et la main, donc l'intelligence,
01:23:28 les relations humaines et le savoir-faire manuel,
01:23:30 cuisinier, infirmière, directeur
01:23:32 d'hôtel, ça ne disparaîtra pas. Mais il faut
01:23:34 réfléchir à ça dès maintenant, c'est urgent.
01:23:36 L'intelligence artificielle ne peut pas faire ces métiers-là.
01:23:38 Non. Et en plus, alors,
01:23:40 là je ne suis pas du tout inquiet parce que l'intelligence
01:23:42 artificielle ne remplacera jamais un grand prof.
01:23:44 Un grand prof, c'est aussi quelqu'un qui a du charme,
01:23:46 qui a de la séduction, qui vous fait... - Du charisme.
01:23:48 Voilà, évidemment. Et donc ça,
01:23:50 les ordinateurs ne savent pas faire.
01:23:52 Mais bon, en tout cas, je pense que
01:23:54 Gabriel Attal, il est
01:23:56 plutôt très bien parti et que
01:23:58 franchement, ça fait
01:24:00 une sacrée rupture avec
01:24:02 son prédécesseur. - Avec son prédécesseur.
01:24:04 Il n'y a évidemment pas que la baïa dans les problèmes de l'école.
01:24:06 Il y a le recrutement des profs. On n'arrête
01:24:08 pas à recruter des profs. - C'est crucial. Evidemment.
01:24:10 Il y a le niveau en français et en maths qui baisse pour les élèves.
01:24:12 Est-ce qu'il y a des solutions miracle, Luc Ferry, ou pas ?
01:24:14 Miracle, non, mais il y a des solutions.
01:24:16 Le problème numéro un en termes de
01:24:18 gestion du système, c'est le recrutement
01:24:20 des professeurs. Parce qu'on a une baisse
01:24:22 de niveau absolument considérable. C'est-à-dire qu'on
01:24:24 recrute au CAPES dans certaines disciplines.
01:24:26 - À 5/20.
01:24:28 - Exactement. - En maths, à 5/20.
01:24:30 - Oui, en maths, en SVT, par exemple, on recrute ce qu'on peut.
01:24:32 - Parce qu'il y a pour 10 postes, 5 ou 3
01:24:34 candidats. - Exactement. Voilà. Quand j'ai
01:24:36 passé la grippe de philo au CALE,
01:24:38 quand j'ai passé le CAPES, je me souviens,
01:24:40 on était 2300 candidats, il y avait 35
01:24:42 postes. - Maintenant, c'est la meilleure.
01:24:44 - Il y a une solution. Je sais
01:24:46 qu'elle est difficile à mettre en œuvre, mais
01:24:48 elle est faisable. Si j'étais resté trois mois
01:24:50 de plus au ministère, c'est ce que j'allais proposer aux professeurs.
01:24:52 C'est d'échanger
01:24:54 un horaire plus élevé
01:24:56 contre une rémunération beaucoup plus élevée.
01:24:58 Comme en Allemagne. Autrement dit,
01:25:00 à la sortie des concours... D'abord, j'aurais fondu
01:25:02 CAPES et AGRE, il n'y a aucune raison pour qu'il y ait de concours.
01:25:04 Et deuxièmement, j'aurais dit à la sortie des concours,
01:25:06 vous pouvez garder le concours actuel,
01:25:08 donc avec la rémunération et l'horaire actuel,
01:25:10 ou si vous voulez, vous faites 5-6 heures
01:25:12 de plus, mais vous serez beaucoup mieux payé.
01:25:14 Voilà. Et donc, je pense que là...
01:25:16 Mais il faut le proposer. - C'est important de parler de rémunération,
01:25:18 mais il y a aussi la vocation. Pourquoi les jeunes,
01:25:20 aujourd'hui, ne veulent plus être profs ? C'est si compliqué
01:25:22 de se mettre devant une école de 30 gamins,
01:25:24 parfois difficile, et de leur enseigner,
01:25:26 de leur transmettre quelque chose.
01:25:28 - Je vais vous dire pourquoi. D'abord, parce que c'est
01:25:30 mal payé par rapport
01:25:32 au nombre d'études qu'on a faites.
01:25:34 C'est quand même très mal payé par rapport au nombre d'études.
01:25:36 Donc, la question de la rémunération est quand même cruciale.
01:25:38 - Il y a les vacances scolaires, quand même. C'est un avantage.
01:25:40 - Oui, mais ce n'est pas suffisant,
01:25:42 parce que les professeurs vivent comme des bourgeois,
01:25:44 mais avec des salaires de prolétaire.
01:25:46 Je le dis un peu vite, mais c'est la vérité.
01:25:48 C'est exactement ça. Ce sont des bourgeois
01:25:50 avec des salaires d'ouvriers.
01:25:52 C'est ça qui ne colle pas. Pardon de le dire comme ça, c'est brutal,
01:25:54 mais c'est vrai. Pas à peine de tourner autour du pot.
01:25:56 Et la deuxième chose, c'est que les enfants
01:25:58 sont devenus tellement mal élevés que c'est devenu difficile
01:26:00 d'enseigner. Pourquoi voulez-vous que je ne le dise pas ?
01:26:02 - C'est ça. - Voilà. Et donc, moi, je ne cesse
01:26:04 de dire que l'éducation doit précéder l'enseignement,
01:26:06 sinon l'enseignement n'est pas vivable.
01:26:08 - Et l'éducation se fait dans la famille. - Évidemment.
01:26:10 L'éducation, c'est les parents, les enfants
01:26:12 et la sphère familiale. L'enseignement,
01:26:14 c'est les profs, les élèves
01:26:16 et la sphère publique
01:26:18 de l'établissement scolaire. Les mots ont un sens.
01:26:20 Parents,
01:26:22 enfants, famille, ce n'est pas profs,
01:26:24 sphère publique
01:26:26 et élèves. Et donc, si l'éducation
01:26:28 n'a pas précédé l'enseignement, l'enseignement
01:26:30 est devenu impossible. Donc, les profs,
01:26:32 mal payés, pas très reconnus
01:26:34 et maltraités par des élèves
01:26:36 et souvent par les parents qui,
01:26:38 quand les parents viennent
01:26:40 pour engueuler les profs, voire pour les taper
01:26:42 ou les agresser. Et il y a un moment où,
01:26:44 voilà, quand vous avez bac +5
01:26:46 en mathématiques ou en biologie, vous allez
01:26:48 dans une entreprise. - Dans le privé ?
01:26:50 - Évidemment. - Bien sûr.
01:26:52 Ou dans l'enseignement privé, peut-être. - Ou dans l'enseignement...
01:26:54 Pas tellement, c'est plutôt dans
01:26:56 une entreprise. Vous allez travailler chez IBM
01:26:58 ou chez Google. Mais
01:27:00 là où le problème, c'est que c'est
01:27:02 comme en amour, il n'y a que des preuves d'amour. Il faut
01:27:04 rémunération beaucoup plus importante
01:27:06 en échange d'un peu plus d'heures
01:27:08 et que ce soit offert comme une
01:27:10 possibilité d'abord. Et puis ensuite,
01:27:12 il y a un problème d'éducation. Donc moi, je suis
01:27:14 pour l'école des parents. - Oui, vous avez
01:27:16 absolument raison. - C'est très important. C'était un de mes grands projets
01:27:18 quand j'étais là-bas. - Là-bas.
01:27:20 Si on sort un tout petit peu du champ de l'école, il y a un problème
01:27:22 d'autorité dans notre pays, sur toutes ses formes.
01:27:24 Ce n'est pas qu'à l'école. Je pense
01:27:26 évidemment aux policiers et gendarmes,
01:27:28 à l'hôpital où les soignants se font aussi
01:27:30 agresser, les pompiers. Comment on restaure
01:27:32 l'autorité dans un pays ? - C'est pas gagné
01:27:34 parce que, contrairement à ce qu'on croit, alors vous savez,
01:27:36 le discours de droite qu'Amangbert habituelle,
01:27:38 c'est dire "mais c'est né en 68".
01:27:40 - C'est lâché en lit. - Ça marche toujours.
01:27:42 Non, ce n'est pas ça. Ce qui s'est passé, la vérité,
01:27:44 moi qui suis un libéral, ce n'est pas
01:27:46 un libéral et républicain, je suis un libéral républicain.
01:27:48 Mais la vérité,
01:27:50 c'est que le capitalisme,
01:27:52 Schumpeter a raison,
01:27:54 le capitalisme, c'est une logique d'innovation permanente.
01:27:56 Le revers de la médaille de l'innovation,
01:27:58 c'est la déconstruction de tout
01:28:00 ce qui est traditionnel, de tout ce qui est patrimonial.
01:28:02 Voilà. Donc on a vécu un siècle
01:28:04 d'innovation radicale,
01:28:06 au XXe siècle, mais aussi de déconstruction
01:28:08 radicale.
01:28:10 Or, je le dis très vite,
01:28:12 mais c'est l'essentiel en vérité.
01:28:14 La maîtrise de la langue
01:28:16 et la maîtrise de la civilité,
01:28:18 ce sont des pôles patrimoniales dans l'éducation.
01:28:20 Ni vous ni moi n'avons inventé
01:28:22 les règles de grammaire. L'accord du participe
01:28:24 passé avec l'auxiliaire à voir quand le complément
01:28:26 d'objet est passé avant, zéro créativité.
01:28:28 C'est que du patrimonial,
01:28:30 c'est que du traditionnel. Quand vous terminez
01:28:32 une lettre, M. et Mme, je vous prie d'agréer l'expression de mes
01:28:34 sentiments les meilleurs, c'est que du traditionnel.
01:28:36 Donc, à la fois la maîtrise
01:28:38 de la langue et la maîtrise
01:28:40 de la civilité, ou disons par son vieux mot
01:28:42 la politesse, c'est ça qui est passé, qui a été
01:28:44 complètement déconstruit au XXe siècle. Dans la
01:28:46 deuxième moitié du XXe siècle. - Est-ce que nos dirigeants politiques
01:28:48 Luc Ferry n'ont pas une responsabilité
01:28:50 là-dedans, dans cette déliquescence de
01:28:52 l'autorité, dans cette violence qui
01:28:54 sourd dans la société ? - Oui. Alors,
01:28:56 il y a aussi, sur le plan
01:28:58 politique, une difficulté qui est très
01:29:00 particulière à la France
01:29:02 actuelle, c'est que la France
01:29:04 s'est déchirée en six courants politiques.
01:29:06 Ça ne facilite pas les choses. Vous avez
01:29:08 ce qui reste du Parti Socialiste, ce qui reste des
01:29:10 LR, vous avez les écologistes,
01:29:12 vous avez l'extrême droite, l'extrême gauche et le
01:29:14 centre. Six courants politiques.
01:29:16 Ce qui fait que le président de la République, quoi qu'il arrive,
01:29:18 si ce n'était pas Macron, si c'était
01:29:20 Fillon, Juppé ou un autre, ce serait pareil,
01:29:22 ou si c'était Cazeneuve, ce serait pareil.
01:29:24 Il ne représente au mieux que 20%
01:29:26 des Français. Il a 80% contre lui.
01:29:28 Et donc, ces déchireurs-là, ils font
01:29:30 que dans l'espace politique aussi,
01:29:32 on finit par être dans une société de la
01:29:34 haine. C'est ce que mon ami Danny Cohn-Bendit
01:29:36 dit toujours, il a raison là-dessus. Chirac disait
01:29:38 d'ailleurs déjà la même chose. On est rentrés dans la
01:29:40 société de la haine, de la déchirure entre les
01:29:42 politiques. Et constamment, alors que
01:29:44 moi, je suis un vieux gaulliste
01:29:46 rocardien, je pourrais très bien travailler
01:29:48 aussi bien avec Weedrin qu'avec
01:29:50 Juppé. Il n'y a aucune raison. Les deux
01:29:52 me vont très bien. Mais c'est devenu
01:29:54 impossible parce qu'on est dans cette société.
01:29:56 Et c'est pour ça que je plaide pour la
01:29:58 proportionnelle aujourd'hui. Vous avez fait
01:30:00 une tribune dans le Figaro, Luc Ferry,
01:30:02 pour dire que Nicolas Sarkozy avait raison
01:30:04 sur sa prise de position qui a été fort critiquée
01:30:06 concernant Vladimir Poutine
01:30:08 et l'Ukraine. Vous dites qu'il avait raison.
01:30:10 Il a mille fois raison, oui. Cette guerre est
01:30:12 absurde. Parce que, je vais vous dire pourquoi
01:30:14 la grande erreur des Ukrainiens, c'est d'avoir
01:30:16 voulu, à partir de 2014-2015,
01:30:18 au lieu d'appliquer les accords de Minsk,
01:30:20 notamment Minsk II, 2015, avoir
01:30:22 voulu régler le problème des séparatistes
01:30:24 du Donbass par la guerre, en envoyant notamment le
01:30:26 paillon Azov. C'est un scandale, c'est absurde.
01:30:28 Et donc, deuxième grande
01:30:30 erreur, c'est de croire que Poutine
01:30:32 va quitter la Crimée, qui est à
01:30:34 85% russe. Lisez le petit
01:30:36 livre d'Edgar Morin, qui n'est pas un fasciste, par exemple.
01:30:38 Il dit, voilà, les Ukrainiens ont
01:30:40 maltraité les communautés russes du sud
01:30:42 de l'Est, et ils ne comprennent pas
01:30:44 que la Crimée, elle est russe à 85%.
01:30:46 Alors, les gens disent, ah oui, mais ils ont
01:30:48 voté pour l'indépendance de
01:30:50 l'Ukraine, qui est en effet indépendante
01:30:52 depuis 1991. Mais ils ont
01:30:54 voté ces gens-là pour l'indépendance quand les présidents
01:30:56 étaient pro-russes. À partir de la révolution
01:30:58 de Maïdan, ils sont pro-Kiev, pro-Autan,
01:31:00 pro-américain. Et là,
01:31:02 là où Nicolas Sarkozy a mille fois raison,
01:31:04 c'est que cette guerre ne va nulle part
01:31:06 et que d'autre part, l'Ukraine
01:31:08 est en effet un pont entre la Russie
01:31:10 et l'Est de l'Ukraine est russe.
01:31:12 Voilà, ils parlent russe, les gars, ils parlent pas autre chose.
01:31:14 Et puis l'Ouest, qui est en effet
01:31:16 pro... qui est quasiment polonais,
01:31:18 qui est quasiment pro-Autan et pro-américain.
01:31:20 Et donc, vouloir régler
01:31:22 ce séparatisme par la guerre
01:31:24 était une immense faute. C'est ça que je dis.
01:31:26 Et la guerre ne réglera rien.
01:31:28 Même si les Ukrainiens... - Il y a les Ukrainiens qui la subissent,
01:31:30 évidemment, la guerre. - Mais c'est pour ça que je suis désolé pour eux.
01:31:32 Et c'est pas les Russes qui subissent la
01:31:34 guerre, c'est les Ukrainiens. - Non, c'est les Ukrainiens.
01:31:36 - Alors, il y a aussi des soldats russes qui meurent, mais ils sont
01:31:38 des soldats. Mais c'est l'Ukraine
01:31:40 qui est dévastée et je pense que l'immense
01:31:42 responsabilité de Zelensky
01:31:44 c'est de ne pas avoir compris que quand on a un
01:31:46 grizzli dans son jardin, on ne fait pas une surprise partie.
01:31:48 On dit que Poutine est
01:31:50 un dictateur et c'est évident que c'est un
01:31:52 dictateur. Je ne suis pas pro-Poutine, je suis un démocrate.
01:31:54 Poutine est un dictateur, Poutine est
01:31:56 un type extrêmement dur, c'est un kagébiste
01:31:58 extrêmement dur. Mais il
01:32:00 protège les communautés russes
01:32:02 aussi bien d'Ossétie du Sud en Géorgie
01:32:04 que de l'Est de l'Ukraine.
01:32:06 Et donc, si les Ukrainiens
01:32:08 avaient été intelligents, Poroshenko d'abord, Zelensky
01:32:10 après, ils auraient proposé à
01:32:12 ces séparatistes de Luhansk ou de Donetsk
01:32:14 quelque chose comme l'autonomie de la Catalogne.
01:32:16 - Alors Luc Ferré, vous êtes aussi là pour
01:32:18 parler de ces BD formidables
01:32:20 que je conseille à tous nos téléspectateurs
01:32:22 et auditeurs. "Roméo et Juliette,
01:32:24 la sagesse des mythes", "Lancelot, le
01:32:26 chevalier de la charrette". Pourquoi est-ce que c'est important de
01:32:28 se réapproprier ces mythes ?
01:32:30 - Alors j'ai fait la même chose pour la mythologie grecque.
01:32:32 Je parle des premières versions qui se... Par exemple,
01:32:34 "Roméo et Juliette", c'est pas Shakespeare.
01:32:36 C'est Luigi d'Apporto, par exemple.
01:32:38 Personne ne le sait, ou quasiment.
01:32:40 Je vais faire un Tristan et Iseu, je vais faire un
01:32:42 Don Juan. Don Juan, par exemple, le premier
01:32:44 Don Juan, c'est pas Molière, c'est Tirso de Molina,
01:32:46 qui est un prêtre catholique
01:32:48 espagnol. - Vous revenez au texte originaux. - Voilà, je reviens
01:32:50 au texte originaux et je vais faire
01:32:52 toute une série. Ça, c'est les premiers.
01:32:54 Lancelot, bien sûr.
01:32:56 Tristan, bien sûr.
01:32:58 Don Juan, bien sûr. Carmen, génial,
01:33:00 la nouvelle de Prosper Mérimée. Et
01:33:02 à chaque fois, je m'aperçois que, comme pour
01:33:04 la mythologie grecque, les premières versions sont
01:33:06 bien plus fortes, bien plus puissantes
01:33:08 que les versions d'Héridé. - Bien plus dures,
01:33:10 peut-être, aussi. - Bien plus dures, aussi. - Et porteuse d'enseignement
01:33:12 pour aujourd'hui ? - Bien sûr, porteuse d'enseignement,
01:33:14 parce que ce qui m'intéresse, c'est
01:33:16 quelque chose qui m'intéresse depuis longtemps,
01:33:18 c'est ces grands mythes de l'amour,
01:33:20 parce que ce sont des mythes
01:33:22 qui mettent en scène des archétypes
01:33:24 de la vie amoureuse. Par exemple, dans Lancelot,
01:33:26 comme chez Tristan, avec une question
01:33:28 qui va dominer le XIIe siècle,
01:33:30 la révolution de la courtoisie, est-ce que
01:33:32 l'amour-passion, Laurence,
01:33:34 est compatible avec la vie conjugale ?
01:33:36 - Vaste question, Luc Ferry. - Et vous allez
01:33:38 avoir des romans comme Tristan
01:33:40 ou comme Lancelot, où l'amour-passion
01:33:42 est toujours hors mariage et si possible
01:33:44 adultère, et on trahit même le roi,
01:33:46 et vous aurez des romans de chrétiens à deux, trois,
01:33:48 comme Yvan et le Chevalier aux lions,
01:33:50 par exemple, Yvan et le Chevalier aux lions, où au contraire,
01:33:52 l'amour-passion n'est possible que dans le mariage.
01:33:54 Et je me suis demandé pourquoi. - Passionnant.
01:33:56 - Vous avez la réponse ? - Vous me direz.
01:33:58 - Non mais dites-moi, c'est vous
01:34:00 qui avez la réponse. - Je pense que
01:34:02 l'amour-passion...
01:34:04 Alors, Madame de Lafayette, Montaigne,
01:34:06 il y aura tout ça dans la suite des BD,
01:34:08 disent que l'amour-passion,
01:34:10 la vie conjugale tue toujours l'amour-passion,
01:34:12 pourquoi ? Parce que l'amour-passion a besoin de la distance.
01:34:14 Héros a toujours besoin du manque,
01:34:16 il a besoin... C'est comme la faim et la soif,
01:34:18 on n'aurait aucune envie, aucun plaisir
01:34:20 à boire et à manger si on n'avait pas faim et soif.
01:34:22 C'est pareil pour Héros. Et donc, ils disent,
01:34:24 voilà, la vie conjugale tue
01:34:26 l'amour-passion, et puis, au contraire,
01:34:28 si on a la sagesse de l'amour, si on est
01:34:30 capable de préserver la différence...
01:34:32 - Magnifique. - Eh bien,
01:34:34 on peut faire vivre, au contraire,
01:34:36 l'amour-passion dans le mariage, mais c'est très compliqué,
01:34:38 et le fait que les divorces se multiplient
01:34:40 prouve que c'est pas facile. - En tout cas, c'est très beau.
01:34:42 Terminé cette émission sur la sagesse
01:34:44 de l'amour. Merci beaucoup, Luc Ferry,
01:34:46 d'être venu ce soir sur Fumshine, Europe 1,
01:34:48 EC News, Roméo et Juliette, L'Ancelot
01:34:50 et les grandes histoires d'amour
01:34:52 de la mythologie grecque. Merci d'être venu ce soir
01:34:54 dans un instant sur Europe 1, Hélène Zellani pour l'information,
01:34:56 et vous avez rendez-vous dans un instant sur
01:34:58 EC News avec Christine Kelly et ses invités pour Fin,
01:35:00 Salle Info. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. A demain.
01:35:02 Merci à tous !