SMART BOURSE - Planète marché(s) du mercredi 20 septembre 2023

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Mercredi 20 septembre 2023, SMART BOURSE reçoit Laurent Deydier (Directeur Général Délégué, Hottinguer Banque Privée) , Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)

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00:00 *Musique*
00:09 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:12 Vincent Juvin, c'est avec nous, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
00:16 Bonsoir Vincent.
00:16 Bonsoir Grégoire.
00:17 Merci d'être là.
00:18 Merci à Laurent Dédier d'être avec nous également ce soir.
00:20 Bonsoir Laurent.
00:20 Bonsoir Grégoire.
00:21 Ravis de vous accueillir.
00:22 Vous êtes directeur général délégué en charge des gestions chez Autungre Banque privée.
00:25 Et Léa Dauphace à nos côtés également.
00:27 Bonsoir Léa.
00:28 Bonsoir Grégoire.
00:28 Ravis de vous retrouver. Vous êtes chef économiste de TAC Economics.
00:31 C'est l'idée qui traîne un peu depuis quelques temps dans le marché mais qui gagne en substance en cette rentrée,
00:38 à l'occasion des réunions de rentrée des banques centrales.
00:40 L'idée que les grandes banques centrales majeures des pays développés sont en train d'atteindre leur pic en matière de taux directeurs et de resserrement monétaire.
00:51 C'est peut-être le cas au moins pour un temps pour la Banque Centrale Européenne.
00:55 Ce sera peut-être le cas pour la Banque d'Angleterre demain après 25 BP peut-être supplémentaires délivrés.
01:01 Ça semble être le cas pour un temps du côté de la Réserve fédérale américaine.
01:05 Même s'il pourrait y avoir encore un peu d'appétit de la part de certains banquiers centraux américains à un certain stade pour une ultime hausse de taux.
01:12 Néanmoins on a quand même la formation de ce pic en matière de taux banque centrale qui est en train de se dessiner.
01:18 Et donc l'idée qu'on va vivre désormais avec un statu quo prolongé en matière de niveau de restrictions monétaires et de niveau de taux directeurs.
01:26 Les économies ont résisté à la phase de front loading.
01:30 L'intensité et la vitesse des hausses de taux n'ont pas mis complètement à genoux les économies.
01:35 Qu'est-ce qu'on peut imaginer des conséquences de cette stratégie du plateau comme je l'appelle sur l'activité économique globale si on commence avec la partie macro.
01:45 Exactement. On est rentré en fait dans cette nouvelle séquence macro qu'on attendait depuis quelque temps.
01:50 C'est-à-dire que les économies sont sur le re-cycle et sont déjà en train de décélérer.
01:54 Alors on a certes une très bonne résilience de la croissance aux Etats-Unis.
01:57 On voit quand même pas mal d'accumulation de signaux de décélération.
02:01 La zone euro, on stagne autour de zéro de manière hétérogène entre les pays mais on stagne autour de zéro.
02:07 Le Royaume-Uni, ça dégrade depuis déjà quelque temps.
02:10 Le Japon, on va le mettre à part sur cette question banque centrale.
02:12 Mais globalement, on est rentré aujourd'hui dans une phase où les économies hormis Etats-Unis sont déjà dans une phase de décélération,
02:19 de croissance médiocre pour les prochains trimestres.
02:22 On a enfin le signal de mise en place d'une désinflation.
02:25 Alors on a passé des 10% aux 5%. Maintenant, ça va être un peu plus long.
02:29 Mais les gros effets sur l'inflation sont passés.
02:31 Donc maintenant, c'est comment on va tenir le corps et faire décélérer le corps et ça va être plus inerte donc plus long.
02:37 Et puis on a un environnement où on voit bien que les effets du resserrement monétaire sont visibles en moyenne 18 mois, un peu plus sur ce cycle-là.
02:44 Mais entre l'octroi de crédit, les augmentations des taux de défaut, la confiance des ménages,
02:50 on a quand même une accumulation de facteurs sur l'analyse conjoncturelle qui montre bien qu'on a un effet de ces politiques monétaires-là.
02:57 Donc l'idée maintenant, et il ne va pas falloir réitérer l'erreur qu'on avait en début d'année,
03:01 les banques centrales vont probablement annoncer la pause mais ne vont pas encore annoncer la baisse.
03:06 On entre en fait dans cette deuxième séquence, c'est pour ça que j'appelle ça une séquence,
03:09 qui probablement va nous tenir jusqu'à la fin de l'année au moins,
03:12 qui est celle de la situation amène à une pause et on reste ouverte à une possible hausse pour éviter un risque de surchauffe.
03:20 Ça veut dire que dans cette phase-là, et c'est ce qu'elles font traditionnellement à chaque fin de cycle de resserrement monétaire,
03:25 on rentre dans une phase où il semble que les banques centrales puissent ouvrir la voie à une hausse, sont en pause.
03:32 En réalité, elles tiennent encore les conditions financières de manière suffisamment restrictives pour ne pas partir dans une surchauffe,
03:37 mais on voit bien que la situation décélère petit à petit.
03:40 Et donc c'est cette séquence plateau des banques centrales, désinflation, croissance médiocre,
03:45 avant de rentrer dans cette seconde phase, qui est plutôt le scénario 2024,
03:49 qui est celui des économies qui sont plutôt dans des phases de bas de cycle, où les effets de la politique monétaire sont là,
03:54 et on pourra se permettre graduellement au fur et à mesure de l'année 2024 de desserrer un peu la politique monétaire,
04:00 mais on n'y est pas encore. Aujourd'hui, on voit bien avec la Fed, la BCE, ça questionne quand même,
04:06 mais en tout cas, on l'a bien vu avec la Fed, c'est vraiment l'idée qu'on laisse la porte à une hausse ouverte,
04:10 parce que les conditions financières doivent rester restrictives pour ne pas refaire partir l'économie,
04:14 et ne pas perdre l'effet du resserrement qu'on a eu.
04:17 Est-ce que ça peut rester médiocre, comme vous dites, Léa ?
04:21 Une médiocrité suffisante, qui à la fois rassurerait, et en même temps permettrait d'être confortable avec l'idée que l'inflation cœur,
04:29 notamment, va poursuivre sa mécanique de baisse, et vous l'avez dit, ça prendra du temps, il va falloir être patient de ce point de vue-là.
04:38 Ou est-ce qu'il y a déjà peut-être trop de resserrement dans le système, et qu'il faut avoir en tête peut-être des scénarios un peu extrêmes sur le plan macro ?
04:46 Alors, on en a eu plein, des scénarios extrêmes depuis deux ans, donc on peut très vite les revisiter, les voir revenir, etc.
04:52 Mais, est-ce que vous dites que ces scénarios extrêmes, on peut les enlever quand même du décor aujourd'hui, ou est-ce qu'il faut toujours les avoir dans un coin de la scène ?
04:59 C'est le principe du scénario extrême, il n'est jamais en scénario central. Nous, on les appelle, ces scénarios extrêmes, les amis, les éléments attendus mais imprévisibles.
05:06 On sait qu'on aura de nouveau des défaillances bancaires, on sait qu'on va avoir des effets environnementaux qui vont se propager,
05:11 on sait qu'on va avoir des crises géopolitiques, on sait que ces éléments-là vont arriver, on ne sait pas comment, ni quand ils vont arriver, mais on sait qu'ils vont arriver.
05:19 Donc ceux-là, ils sont là, mais il faut les mettre de côté, ce n'est pas des scénarios centrales, quand on travaille des scénarios, on travaille plutôt des scénarios centrales.
05:25 Le scénario central qu'on a nous aujourd'hui, en tout cas tel que l'indiquent les modèles, c'est plutôt une croissance médiocre et désynchronisée.
05:32 Aujourd'hui, aux États-Unis, on a les signaux, nous, les modèles n'indiquent pas encore de récession ou de soft landing,
05:38 donc est-ce que récession, on va dire des crises très fortes avec plusieurs trimestres consécutifs de chiffres de PIB, -2, -3, -4, -5, -6.
05:48 Auto-entretenu.
05:49 Voilà, ceux-là, on ne l'a pas. Nous, on a plutôt un scénario de décélération graduelle de l'activité américaine sur des chiffrages autour de zéro au cours du Q4, au cours du 2024,
05:59 parce que ça décélère, il y a une forte résilience et nous, nos modèles indiquent qu'en fait, ce qui est crucial, c'est le niveau de chômage.
06:06 Tant qu'on est dans un niveau de chômage qui n'atteint pas le 5,1%, on va être dans ces phases de cycle qu'on connaît en fait depuis 2000 et demi de saison où ça va s'affaisser,
06:15 ça va se reprendre, ça va se faire, ça va se reprendre, mais sans sortie extrême par ces scénarios.
06:20 Au-delà de 5% de taux de chômage, on casse quelque chose.
06:22 Au-delà de 5,1% de taux de chômage, il faut arriver dans des cycles où la fête va desserrer plus rapidement, où ça va avoir des effets plus forts en termes de dépenses,
06:30 ménage, entreprise, donc ça vire sur des autres scénarios.
06:34 Tant qu'on est dans ce scénario-là, c'est le scénario de soft landing dans lequel l'activité va stagner et va se reprendre.
06:39 Zone euro, par contre, c'est très différent.
06:41 Aujourd'hui, on est sur une croissance qui est médiocre, qui flirte avec les zéros, voire négative.
06:45 On s'attend à une Q3 et une Q4 qui sera encore plus mauvaise compte tenu des chiffres qu'on a eus au cours de l'été.
06:51 Et là, zone euro, on a du mal à avoir un effet auto-entretenu de reprise.
06:55 On a l'effet croissance mondiale qui est déjà dégradé, décélération États-Unis et Chine, et puis des chiffrages avec l'inflation, certes, qui décélèrent, mais qui restent encore plutôt élevés.
07:06 Laurent, l'idée d'une croissance médiocre, mais qui ne s'effondre pas, une inflation cœur qui va mettre du temps à converger vers les objectifs des banques centrales,
07:16 et pendant ce temps-là, des taux directeurs, des taux de marché qui vont rester relativement élevés, ça vous convient comme scénario, comme schéma ?
07:24 C'est un schéma sur lequel on peut travailler en tant qu'investisseur ?
07:27 Quand on réfléchit à une agglocation et à une réflexion globale, bien évidemment, parce qu'on a plusieurs classes d'actifs qui nous permettent de capter de la performance tout en sécurisant les portefeuilles.
07:36 Après, je pense que les marchés financiers, quelque part, il faut aussi gérer les mini-cycles.
07:40 J'entendais justement cette discussion, et c'est vrai que dans cette discussion aujourd'hui qui existe, il y a un degré de pessimisme très élevé sur l'Europe.
07:49 Et donc, à la fin, j'ai envie de dire, est-ce que le scénario, c'est d'imaginer l'Europe se dégrader encore plus, ou est-ce que c'est anticiper une Europe qui pourrait peut-être nous surprendre en 2024 ?
07:57 Bien sûr, le débat est ouvert, c'est trop tôt pour en parler, mais j'ai envie de dire que quand je regarde le cycle industriel et manufacturier mondial et européen,
08:05 pays, zones d'exportation, on est quand même un peu au ras des pâquerettes, si je puis me permettre l'expression.
08:10 Et donc, imaginer descendre beaucoup plus, ça veut dire que j'ai un choc mondial beaucoup plus fort.
08:14 Ce n'est pas le scénario central, ce qui veut dire que peut-être qu'à un moment, on peut reconstruire un petit peu de croissance en Europe autour du secteur industriel.
08:22 Et donc, j'ai envie de dire, parce que notre stratégie, et peut-être que certains en parleront après moi aussi très bien,
08:28 dans les marchés financiers, il faut bien sûr être un peu parfois moutonnier, mais il faut aussi savoir être contrariant.
08:33 Et donc, aujourd'hui, le consensus, il est positionné de deux façons qui sont très claires.
08:37 Soft lending acquis aux États-Unis et une croissance résiliente, stagnation depuis quelques trimestres en Europe qui se prolonge,
08:43 avec une interrogation sur la dégradation potentielle.
08:46 Tout le monde est positionné comme ça. C'est pour ça que tout le monde a acheté le marché américain depuis quelques mois,
08:51 que tout le monde a acheté les 7 magnifiques, et que le reste du marché n'a rien fait, et que l'Europe est un peu molle depuis le printemps.
08:59 Oui, c'est ça.
09:00 Voilà. Eh bien, j'ai envie de dire, est-ce qu'il n'y a pas un biais ? Et ce n'est pas provocateur, ce n'est pas volontaire,
09:05 mais je trouve qu'il y a des ingrédients qui permettraient peut-être de construire un scénario légèrement différent avec des marchés européens,
09:11 parce que la rotation d'actifs pourrait exister, qui serait plus surprenant en début d'année 2024, pardon,
09:17 et des marchés américains qui seraient un petit peu plus à ronronner en début 2024.
09:21 Pour formuler les choses différemment, Laurent, quand je vois le PMI manufacturé en Allemagne qui est à 39 depuis 3 mois,
09:29 39, c'est quand même extrêmement bas, je veux dire, on rappelle, c'est 50, au-delà on est en croissance, en dessous on est en supposée contraction,
09:36 39, c'est quand même très bas. Vous voyez plutôt l'idée d'un point d'entrée que l'idée d'un couteau qui tombe et qui continuerait de tomber.
09:43 Aujourd'hui, ce n'est pas le scénario central. On ne peut pas l'imaginer. Ça veut dire que vous êtes sur une contraction de l'activité industrielle en Allemagne autour de 5%.
09:50 Donc c'est quand même une récession assez profonde. Donc soit il y a un élément nouveau qui arrive, la Chine dérape, je n'ai pas envie de commenter les chiffres officiels,
09:59 il y a des ingrédients pour dire que c'est une croissance économique qui est compliquée à venir,
10:03 mais si on est dans un scénario de se dire que ça ne se passe pas si mal, à un moment ou à un autre, ce 39 peut peut-être redevenir 44, 45 au printemps prochain.
10:11 Et donc j'ai un petit peu de grain à moudre, positif.
10:14 Très intéressant. Je reviens à la situation américaine et la Fed, évidemment. Avec vous, Vincent, si je reprends la...
10:22 Alors, taux de chômage 3,8%, on est passé de 3,5 à 3,8, ça reste quand même un taux de chômage très bas, avec une participation qui avait un peu remonté, je crois, au cours du mois d'août.
10:30 Je prends le rapport mensuel sur le marché du travail américain. L'inflation, on peut la mesurer de plein de manières.
10:35 Je sais que les économistes aiment bien des mesures d'inflation, par exemple, sur trois ou six mois annualisés.
10:40 L'inflation CUR, trois mois annualisés aux États-Unis, elle est à 2,4% au mois d'août, taux de chômage à 3,8%.
10:47 Est-ce que c'est le soft lending historique, la pépite, la perle rare que les banquiers centraux américains sont en train d'arriver à obtenir ?
10:57 Jusqu'ici, il faut le souligner. D'abord, je suis content de voir cette inflation sous les 3%. Je ne suis pas sûr que vous venez de le revoir, mais finalement...
11:04 Vous disiez, il y a un an, je ne me souviens plus, il y a un an, 20 ans...
11:09 C'est vrai qu'on est dans le scénario un petit peu idéal, alors, bon, peut-être coup de chance s'il est là, mais c'est vrai qu'on n'aurait pas espéré à la fois pouvoir, quelque part, ralentir l'inflation sans faire remonter le taux de chômage.
11:19 La fête y est arrivée, je pense qu'on est en plein dans le soft lending, surtout que les États-Unis nous émerveillent quand même toujours par leur résilience.
11:26 Alors, ceci est au prix, évidemment, d'efforts budgétaires tout à fait importants. On a quand même un déficit budgétaire aux États-Unis qui est deux fois ce qu'on a en Europe.
11:34 Donc, évidemment, on a acheté cette croissance, on a acheté cette résilience.
11:37 C'est un niveau historique en période de non-récession.
11:40 C'est un niveau historique. Donc, ça ne va sans doute pas durer, je pense. Ça fait partie des raisons qu'il faut, pour moi, être prudent pour 2024 sur la croissance des États-Unis, mais encore plus sur l'Europe.
11:48 On aura un resserrement budgétaire aux États-Unis l'an prochain, Vincent ?
11:52 Je pense qu'inéluctablement, on va quand même avoir une politique budgétaire qui va devoir être un petit peu plus restrictive de part et d'autre de l'Atlantique.
11:59 Ça me semble évident. Ça fait partie, pour moi, des risques sur 2024. Quelque part, cette résilience, elle est le fruit, en tout cas, de politiques budgétaires particulièrement favorables.
12:08 Je pense qu'il y a potentiellement la marge des risques plus importants en Europe. On va y revenir dans un instant.
12:13 Une fois n'est pas coutume, mais enfin, quand même, particulièrement négatif sur la zone euro.
12:19 Je pense que ce sera pire avant de s'améliorer. Alors, est-ce qu'en Allemagne, on va toucher les 30 sur le PMI ? Je ne sais pas.
12:25 Mais pour les États-Unis, je ne suis pas trop inquiet. La pause de cet après-midi ou autre de ce soir devrait être relativement bien de bonne augure.
12:35 Allons-y, Vincent. Pourquoi ça peut, pourquoi ça risque d'être pire, peut-être, en Europe avant que ça puisse enfin s'améliorer ?
12:42 On a, objectivement, une conjonction de facteurs qui n'est pas positive. On en parlait un peu en off avant de rentrer sur ce plateau.
12:47 On a au quatrième trimestre une remise à jour du pacte de stabilité et de croissance sur lequel les États membres doivent s'entendre.
12:53 On sait que, malgré en tout cas les différentes courantes pensées, on va au devant en tout cas sans doute d'une certaine forme d'austérité.
13:00 L'Allemagne, quelque part, nous a donné un petit peu la direction dès le mois de juillet avec un budget, quelque part, d'austérité ou en tout cas en baisse pour 2024,
13:08 souhaitant cela donner l'exemple pour les États membres. Bruno Le Maire, depuis deux ans, ne dit qu'une chose. C'est que c'est la fin du « quoi qu'il en coûte ».
13:14 Rappelé par son ami Moscovici à Bruxelles, qui est encore évidemment rappelé que la France aussi devait couper dans les dépenses.
13:21 Donc on va couper dans les dépenses ou augmenter les taxes. C'est à peu près la même chose.
13:25 Finalement, en Italie, on a souhaité mettre les banques à contribution. Peut-être vendre certains bijoux de famille, des participations, si elle est là.
13:33 C'est également une façon de le faire. Mais enfin, budgétairement, on va en tout cas quand même rentrer dans le dur dès 2024.
13:39 Et on sait ô combien c'est difficile. Autant la population européenne et française n'est pas pronte à accepter des réformes et des baisses de dépenses publiques.
13:46 Donc on va quand même être dans une situation un peu difficile. Le problème de l'industrie allemande... L'Allemagne est probablement plus à risque que n'est la France à cet égard.
13:54 Il y a différents aspects. Il y a le problème énergétique. Alors on peut se réjouir aujourd'hui que le gaz se négocie à 10 fois moins qu'il se négociait il y a un an.
14:03 Il est toujours à un prix 4 fois supérieur à celui qu'on a aux États-Unis. Il est supérieur quand ce qu'on a dans les autres manufacturiers.
14:09 Donc ce problème sur l'énergie, il n'est pas prêt de changer. Donc on est défaussé d'un point de vue au coût de l'énergie.
14:16 Et pour l'Allemagne où l'industrie représente 26% de la valeur ajoutée, c'est évidemment particulièrement problématique. L'Allemagne coupe dans les dépenses.
14:23 On subit en Europe aussi – malheureusement, j'ai envie de dire, parce que je pense que l'Europe est en avance en la matière – l'impact de nos réglementations climatiques.
14:32 On continue de s'affranchir en Europe évidemment d'une taxation sur le carbone ou sur une partie des émissions au carbone avec notre système "Emission Trading Scheme".
14:40 Ce que peu d'autres pays dans le monde font ou en tout cas pas au prix auquel nous l'appliquons en Europe.
14:46 D'ailleurs le Royaume-Uni vient d'annoncer qu'ils allaient quelque part ralentir un petit peu.
14:50 Calmez un peu les... Calmez un peu la...
14:52 Non, je ne pense pas que pour le climat ce soit une bonne chose. Mais pour la compétitivité de nos entreprises, il y a un double choc.
14:57 Le choc des contraintes climatiques qui est déjà particulièrement importante et qui pénalise l'industrie allemande depuis un vingt ans.
15:02 Le choc énergétique. Donc c'est vrai que je ne pense pas que le problème sur l'industrie allemande, malheureusement, vont s'améliorer.
15:08 Vous n'avez pas un "V-shape" sur l'industrie allemande ? Vous n'avez pas un rebond violent ?
15:12 Non, je pense que... Et malheureusement, l'autre problème, c'est que le principal client de l'industrie allemande, la Chine,
15:18 aujourd'hui, pas tellement pour des raisons de croissance en Chine – on peut encore philosopher sur la direction de la croissance –
15:25 mais il y a clairement une politique protectionniste, notamment sur les biens industriels en Chine, qui est pour moi évidente,
15:31 à laquelle échappent, heureusement, les biens produits de luxe français. Donc aujourd'hui, quand on a de l'argent en Chine,
15:38 encore bien d'acheter du Louis Vuitton, mais acheter une BMW, ce n'est plus le sujet. Donc on va plutôt acheter chez nous...
15:43 Je ne sais pas. LVMH a perdu 20% cet été.
15:46 Mais enfin voilà. Au coup de date, ça, on l'a vu, en tout cas dans l'activité des business respectifs. On sent qu'il y a quand même,
15:52 en tout cas, une défiance, notamment par rapport aux biens industriels européens et allemands en particulier,
15:58 ce qui fait qu'on va quand même au-devant, pour moi, d'une situation compliquée. Et puis, Léa l'a évoqué, sur les politiques monétaires,
16:04 on a une BCE qui est un peu plus dans l'incertitude, certainement en retard sur les hausses de taux.
16:08 On n'a pas encore mesuré tout l'impact de ces hausses de taux sur l'économie européenne, notamment sur le coût de financement des États.
16:13 Donc on a quand même une configuration qui laisse, à mon sens, peu de place à l'espoir à très court terme.
16:19 Je reste un éternel optimiste sur la zone euro. Et je pense que chaque crise nous renforce et nous fait nous sublimer quelque part.
16:26 Mais là, on n'a peut-être pas encore tout à fait touché le fond.
16:29 C'est une question d'horizon de temps, si je comprends.
16:31 Oui, et puis c'est aussi une question sur est-ce que ces éléments sont déjà dans le marché et prêts à être faits ?
16:36 Ou est-ce que c'est nouveau et quelque part on est capable de regarder au-delà du trou ?
16:40 Le PE des secteurs automobiles ou autres, ou industriels, il n'est pas présent ?
16:44 L'espèce d'orthodoxie financière de la Banque Centrale, de l'Allemagne, etc.
16:47 Je pense qu'il y aura, sur la stabilité, des vrais débats en fin d'année.
16:50 Et qu'à la fin, le pragmatisme du politique est important au moment où on doit penser à des réélections et qu'on a un mouvement social qui peut gronder.
16:57 La période d'élection européenne sera un bon moment pour l'Europe pour se remettre en selle.
17:04 Ça peut être un bon sujet.
17:06 Oui, mais ce sera un sujet, ça forcément. Un mot du pétrole peut-être, Léa ?
17:11 Bon, c'est un peu toujours pareil, l'histoire du pétrole.
17:14 Mais en fonction du contexte, les effets ne sont pas forcément les mêmes dans le contexte actuel.
17:20 Et s'il faut considérer que oui, le pétrole sera plus à 90 ou 100 dollars que à 60, 70 ou 80 pour quelques mois,
17:30 qu'est-ce que ça change et comment ça vient s'installer dans le paysage global macro ?
17:35 Alors déjà en termes de projection pétrole, nous on fait des projections dans lesquelles on utilise les stats de l'Agence américaine de l'énergie.
17:44 D'accord.
17:45 Qu'on travaille sur les projections d'offres et de demandes qu'ils mettent en place.
17:50 Quand on regarde aujourd'hui avec les projections qui sont tombées la semaine dernière et qu'on fait le cumul offre moins demande,
17:56 on est quasiment à l'équilibre dans son ensemble. Il y a un léger excès d'offres supplémentaires aujourd'hui et sur l'horizon 2023-2024.
18:05 Mais globalement on est à l'équilibre. Après c'est là où chacun fait un peu à sa sauce.
18:10 Nous on y incorpore nos projections en termes de croissance et puis les hypothèses.
18:15 On avait déjà mis une hypothèse sur laquelle l'Arabie saoudite maintenait son code de production jusqu'à la fin de l'année.
18:21 Donc nous on est plutôt dans un scénario à changer qui tourne autour de 90$ le baril jusqu'à l'horizon fin d'année.
18:28 On a quelques logiques de spike parce qu'au mois le mois on a une offre légèrement supérieure à la demande.
18:37 Mais globalement on est aujourd'hui plutôt dans une phase de stabilité à 90.
18:41 Et quand on met des modèles de data mining, qui sont des modèles dans lesquels on ne fait pas de projections,
18:45 on met un énorme set de données et puis on demande au modèle d'IA de nous donner une projection.
18:49 Lui il dit qu'aujourd'hui on est dans un range 70-90 jusqu'au début d'année prochaine.
18:53 Donc la combinaison off-demande + modèle d'IA.
18:55 On est plutôt dans le haut de la fourchette là.
18:57 C'est qu'en gros l'effet d'annonce ça crée cette embardée.
19:01 Il avait commencé à monter avant le pétrole quand même.
19:04 On restait dans le range 70-90. Pour nous c'est ce range là qu'on avait jusqu'à la fin d'année prochaine.
19:10 Donc là on maintient un scénario à 90 jusqu'à la fin de l'année.
19:13 Une légère décélération ensuite à horizon 2024, ce qui amènerait plutôt un pétrole sous les 80 en fin 2024.
19:21 En termes d'inflation, quelles sont les implications ?
19:24 Malheureusement ce n'est pas le pétrole qui va changer le scénario aujourd'hui.
19:27 C'est-à-dire qu'on peut fine-tuner à 85-90.
19:30 Alors effectivement à partir de 100 ça va commencer à être un peu plus complexe.
19:34 Mais aujourd'hui nous les principales hypothèses qu'il faut mettre dans le scénario,
19:38 le scénario US c'est où vont les loyers et à quelle vitesse ils décélèrent.
19:42 Vous prenez les projections, la Fed a sorti tout un travail sur les projections.
19:46 Ils mettent des projections à zéro au milieu d'année prochaine.
19:49 Ça vous ramène à une inflation headline qui est autour de 2.
19:52 Donc zéro de croissance des loyers ?
19:54 Zéro de croissance des loyers, en fait on revient grandement à zéro.
19:57 Officiellement c'est plutôt des chiffres en moyenne autour de 2.
20:00 Là on arrive très vite à une headline à 2.
20:03 Nous on a plutôt une logique sur la croissance des loyers où il y a un peu plus d'inertie,
20:06 c'est un peu plus long et puis le marché de l'immobilier américain est ce qu'il est aujourd'hui.
20:10 Donc ça nous ramène à des prix des loyers autour de 3 qui nous amènent au final à un headline aux Etats-Unis
20:16 qui est plutôt autour de 2.7 courant 2024.
20:19 Pour l'inflation globale ?
20:20 Pour l'inflation globale et à l'inverse en zone euro c'est pas le sujet.
20:23 En zone euro c'est plutôt qu'est-ce qu'on fait des services ?
20:25 Est-ce qu'on a une logique salaire qui se met en place et qui crée une hausse des services ?
20:30 On a ces décalages entre les deux inflations.
20:32 En fait l'inflation US où tout a décéléré et les services décélèrent et puis ça y est ça s'enclenche bien.
20:37 En zone euro on est encore dans cette phase où les services augmentent et on commence à peine à voir la baisse du corps
20:42 donc c'est plutôt à quelle vitesse on décélère.
20:44 Je pense qu'aujourd'hui c'est plutôt la logique, on va dire prix des services,
20:48 comment cette récession, ajustement soft lending se matérialise
20:53 et quelle est la logique des dépenses pour avoir notre ciblage d'inflation plutôt que le pétrole.
20:58 Pétrole Laurent on en a beaucoup parlé.
21:01 Est-ce que ça change ou pas la toile de fond ?
21:04 Léa nous dit qu'a priori non. Est-ce qu'il faut quand même rester méfiant ?
21:08 Le consommateur est fragilisé, les salaires réels ont été quand même assez négatifs depuis quelques temps.
21:14 Alors ça s'améliore mais les excès d'épargne ont été purgés en partie en tout cas aux Etats-Unis, pas en Europe, on est d'accord.
21:21 Quel type d'impact est-ce que ça peut avoir pour vous ?
21:23 Je pense que c'est principalement un choc d'offre, c'est-à-dire que tout d'un coup on a décidé de contraindre l'offre et de la limiter
21:28 et le scénario économique 2023 est très différent de celui anticipé en fin d'année dernière.
21:33 L'économie a été plus résistante donc on peut dire que globalement la statistique c'est un tiers, un quart de la demande en plus
21:39 et deux tiers à trois quarts de l'offre qui est venue entre guillemets diminuer.
21:43 Moi j'ai une lecture un tout petit peu différente quand même sur l'inflation et de l'haïl aux Etats-Unis.
21:47 Je pense que si on reste à 90, on aura une inflation globale qui sera 0,5 points au-dessus en fin d'année.
21:52 Ça ne chagrinera pas la Fed parce que quelque part c'est quelque chose d'assez...
21:55 En fin de cette année, 2023 ?
21:57 Voilà, ça sera assez volatil mais ce n'est pas gênant parce que ce qui compte c'est les services et les loyers
22:02 mais voilà, ce n'est pas un sujet. D'ailleurs les marchés financiers ne s'en sont pas tellement inquiétés.
22:07 Bien sûr qu'il y a eu des mouvements et de la rotation d'actifs sur certains secteurs
22:10 mais à la fin, globalement, on voit que malgré cette inflation nouvelle qui pourrait arriver par la remontée des prix des matières premières
22:16 et surtout du pétrole, les marchés ont été très résilients.
22:19 C'est-à-dire qu'on peut même imaginer sur l'histoire de l'inflation que s'il faut arbitrer des dépenses par rapport à d'autres
22:25 parce que le prix du gallon a fortement augmenté, peut-être que c'est dans les services qu'on va réduire ces dépenses
22:31 et c'est peut-être dans la partie cœur qu'on verra l'inflation baisser quand l'inflation globale pourrait remonter sous les effets de la hausse du pétrole.
22:38 Ça pourrait se traduire comme une bonne nouvelle.
22:39 C'est déjà ce qu'on a vu dans les ventes au détail. Le dernier chiffre de vente au détail aux Etats-Unis faisait cet effet-là
22:43 où on voyait qu'on avait cette reprise qui passait sur les produits associés aux prix pétroliers
22:48 et par exemple les achats sur Internet diminuaient.
22:53 On voit bien qu'il y a en fait une bascule dans la logique de consommation du ménage américain qui se met en place.
22:59 Vincent, parlons de la Chine. Un mot ? Qu'est-ce qu'on peut dire à ce stade ?
23:04 Alors si on regarde à la loupe visiblement sur les données chinoises qui nous parviennent
23:10 avec toujours le disclaimer autour de la fiabilité de ces données
23:13 mais il y a l'idée quand même que l'économie se stabilise peut-être depuis le mois d'août en Chine.
23:18 Est-ce que c'est quelque chose que vous observez aussi chez J.P.Morgan ?
23:23 Et qu'est-ce que ça change ou pas ?
23:25 J'ai envie de dire oui, stabilisation, mais on sait que la crise à laquelle est confrontée la Chine n'est pas nouvelle.
23:31 La crise immobilière va sans doute encore durer un certain nombre d'années
23:33 parce qu'il n'y a pas de solution à court terme à cette crise.
23:35 Il n'y a aucun scénario qui est souhaitable.
23:37 Il faut à la fois stimuler l'investissement immobilier pour construire et faire baisser les prix
23:41 mais si on fait baisser les prix, on ne stimule pas l'investissement immobilier.
23:44 On affecte le patrimoine des ménages chinois qui est essentiellement constitué d'immobiliers
23:48 et si on ne fait pas baisser les prix, on casse cette politique
23:51 qui est de faire finalement migrer les gens des campagnes vers les grands centres urbains
23:54 et de tertiarisation de l'économie.
23:56 Donc c'est vrai que finalement ils sont un peu coincés entre le marteau et l'enclume,
23:59 raison pour laquelle le baisse de taux c'est un minima.
24:01 En plus les taux sont déjà planchés.
24:03 Donc sur l'immobilier, il n'y a malheureusement pas beaucoup de solutions.
24:06 Le problème de la Chine, à mon sens, on l'évoquait d'ailleurs encore en off ici sur le plateau,
24:11 c'est la perte de confiance à la fois des entreprises occidentales qui rechignent à y investir,
24:17 qui essayent finalement de se désensibiliser à la Chine,
24:19 des investisseurs tels que nous, flux marchés financiers,
24:22 qui se sont taris, un désintérêt, pire qu'un désintérêt,
24:26 une défiance envers la Chine, et la Chine étant mal de capitaux étrangers.
24:29 On le voit très fort dans la chute du yuan pour l'instant.
24:33 C'est un problème pour eux, oui.
24:34 Ils sont allés trop loin dans la rupture de confiance vis-à-vis de partenaires occidentaux
24:40 qu'ils avaient réussi à attirer en masse.
24:42 Ah là, clairement, il me semble qu'il y a vraiment un travail important à faire.
24:46 Je pensais très sincèrement, et on en avait discuté il y a quelques mois,
24:49 en juillet, il y avait une tentative, il y avait beaucoup d'activisme
24:53 au niveau des visites de CEOs de Wall Street, rappelez-vous,
24:55 Jamie Dimon, Musk, Bill Gates, ces gens passent,
24:58 en point de vue diplomatique, on avait eu Mme Yellen, on avait Anthony Blinken,
25:01 on avait eu Kissinger, Kerry, enfin…
25:04 Une série de rencontres.
25:05 Oui, oui. Je pensais qu'il y avait là quelque chose qui avait été amorcé.
25:08 Je ne sais pas, on parle de la possibilité quand même d'une rencontre Biden-Xi à un certain moment du jour.
25:12 Mais il faudra ce genre de message pour que réellement…
25:17 Pour que Corporate America et le secteur privé changent de regard par rapport à la Chine.
25:21 Aujourd'hui, on ne le sent pas, et clairement, sur le terrain, les choses restent quand même difficiles.
25:25 On l'a vu, en tout cas dans les médias, les entreprises de consultance, en début d'année,
25:29 finalement visitées par les autorités de régulation, on a encore vu…
25:32 Enfin voilà, les autorités y vont fort, et c'est vrai que ça ne suscite pas la confiance.
25:36 Or, je note que, en tout cas, la stratégie Chine +1,
25:41 où investir pour nous sur les marchés financiers ou dans son appareil logistique,
25:46 s'est de plus en plus mis en avant.
25:49 On le voit d'ailleurs, on parlait des PMI tout à l'heure, c'est d'ailleurs assez intéressant de noter
25:53 que tous les pays comme l'Indonésie, l'Inde, le Mexique, le Japon,
25:56 on voit tous finalement les PMI manufacturiers, finalement plus résilients qu'ailleurs.
26:00 On voit que tous ces pays bénéficient évidemment en plein de la défiance des entreprises de la Chine.
26:05 Donc, malheureusement, là, je n'ai pas envie de dire que ça va aller…
26:08 que ce sera pire avant d'aller mieux, on va sans doute avoir un petit peu cette stagnation pour l'instant.
26:13 Ça ne veut pas dire que la Chine est ininvestissable, je n'irai pas jusque là.
26:18 Je pense que la Chine continue à mettre en avant, c'est-à-dire, économiquement, le seul message qu'on reçoit,
26:23 cette transition énergétique pour elle-même et pour le monde.
26:26 Donc, ça, c'est clairement son cheval de bataille.
26:29 Oui, autant l'immobilier va mal, autant tout ce qui est dédié, comme vous dites, aux transitions véhicules électriques,
26:34 ça paraît plutôt des secteurs booming aujourd'hui en Chine.
26:36 Voilà, et on sent dans ces hésitations et dans ces problèmes à traiter le marché immobilier
26:40 que la volonté de monter en gamme d'un point de vue socio-économique de la population chinoise, elle est toujours là.
26:46 Ils ont d'ailleurs intérêt, au vu des difficultés actuelles, et d'autant plus intérêt qui est quand même 1 jeune sur 4 qui est au chômage.
26:52 Donc, c'est quand même, dans une société, quelque chose qui est potentiellement explosif.
26:56 Il faut absolument restituer, en tout cas, du pouvoir d'achat, en tout cas, de l'économie sociale de la population.
27:03 Donc, tout ce qui touche à la croissance, la croissance de la classe moyenne,
27:06 être sur les bancaires, être sur les sociétés consumer staples ou même durables,
27:10 c'est pour moi l'évidence sur le marché chinois.
27:13 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de l'appétit de vos clients pour la Chine vieille ?
27:17 Oui, il y a eu un avant et un après, Laurent ?
27:19 L'appétit est très limité. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, on a changé aussi de système en termes d'administration.
27:24 On avait décentralisé, on avait donné, entre guillemets, du pouvoir aux provinces.
27:28 Aujourd'hui, depuis quelques années, on voit ces re-centralisations, et donc on protège le parti, on protège la pensée.
27:34 Donc, aujourd'hui, c'est très compliqué de se dire "je vais investir demain en Chine",
27:37 que ce soit directement pour une entreprise ou indirectement pour un investisseur à travers les marchés financiers.
27:42 Peut-être qu'il peut y avoir des opportunités occasionnelles sur les marchés actions
27:46 ou sur la dette, la dette qui parfois offre un peu d'attractivité avec des jolis rendements.
27:51 Mais très honnêtement, aujourd'hui, ce n'est pas ininvestissable, et je partage les mots de Vincent.
27:56 En revanche, c'est devenu un peu non-investissable aujourd'hui.
27:59 Non, mais s'il n'y a pas de demande de la part de vos clients...
28:01 Non, c'est ça, il n'y a pas besoin de se forcer à y aller.
28:06 Non, on est très méfiant, et on pense que dans l'analyse globale des émergents,
28:11 il y a certainement d'autres zones en Amérique latine, en Inde.
28:14 Il y a d'autres choses à faire, entre guillemets, que quand on veut s'écarter des régions-cœurs
28:20 que peuvent constituer des portefeuilles à travers l'Europe ou les Etats-Unis.
28:23 Le Japon, qu'on a évoqué tout à l'heure, mais rapidement,
28:26 qui peut être considéré plus que comme une économie développée,
28:29 présente des facteurs d'attractivité et de soutien.
28:31 Ils vont beaucoup plus vite qu'on imaginait.
28:33 Ils ont été très discrets, ils ont une banque centrale qui a fait un job très différent.
28:36 D'ailleurs, avec un mouvement un peu différent dans le calendrier.
28:39 Aujourd'hui, il faut constater qu'ils ont réussi à créer de bonnes passions.
28:43 Ils laissent chauffer un peu, enfin, l'économie.
28:45 Et ça fait combien d'années qu'ils souffrent d'une économie ?
28:49 Une décennie hyper dure.
28:52 Vous comprenez la position, parce qu'elle s'exprime vendredi, la BOG,
28:55 je ne crois pas qu'on attende grand-chose à ce stade.
28:57 Mais, j'allais dire, les spéculations sont ouvertes pour la suite.
29:00 Vous comprenez l'attitude de la BOG qui résiste jusqu'à présent à l'appel mondial des hausses d'auto ?
29:05 C'est une man exceptionnelle pour eux.
29:07 Ce qui va être très intéressant, ce n'est pas la décision,
29:09 parce que normalement, c'est un non-événement.
29:11 En revanche, le wording va être très écouté,
29:13 parce qu'on a bien vu, entre les différentes réunions,
29:15 la posture qu'il a eue aussi à Sintra,
29:17 à faire beaucoup d'humour avec les autres banquiers centraux,
29:20 lors de différentes réunions.
29:22 On sent qu'il a gagné une attractivité très forte.
29:24 Le gouverneur de la BOG a une partie importante à jouer,
29:27 parce qu'il faut qu'il reste séduisant,
29:29 tout en "contrôlant" l'économie.
29:31 C'est un jeu un peu compliqué,
29:33 mais sur lequel, je pense que, jusqu'à maintenant,
29:35 la mission est parfaitement remplie.
29:36 Monsieur Ueda, le nouveau gouverneur depuis quelques mois de la BOG...
29:39 J'ai raté ses traits d'humour à Sintra.
29:41 Il faisait la blague...
29:42 Oui, il a fait deux ou trois blagues pendant les réunions avec Katine Lagarde.
29:45 C'était assez surprenant.
29:46 C'était quelque chose de nouveau pour un gouverneur de la BOG japonais.
29:51 Léa, il y a un truc qui m'a marqué dans les infos du moment de la rentrée.
29:55 Mais ça permet aussi de parler de la Chine,
29:58 de la stratégie américaine et des stratégies de nationalisme économique.
30:03 Le Mexique est le premier partenaire commercial des États-Unis,
30:06 devant la Chine.
30:07 En valeur, les exportations de produits chinois vers les États-Unis
30:12 restent quand même très importantes.
30:14 Mais en poids, en pourcentage,
30:17 ça a quand même beaucoup baissé,
30:19 notamment depuis la période de Trump.
30:20 Mais c'est une baisse continue depuis la période de Trump.
30:23 Et aujourd'hui, des pays amis et en plus proches
30:26 sont les premiers partenaires commerciaux.
30:29 On passe du "re-shoring" au "french-shoring",
30:32 qui est le nouveau terme qui...
30:34 C'est même entre "near-shoring" et "french-shoring", le mexicain.
30:36 Il y a les deux, quoi.
30:37 On va être à côté.
30:38 Alors, c'est un sujet de fond.
30:39 Ce n'est pas un sujet qui est nouveau, la déglobalisation.
30:42 C'est un sujet qui existe et qui est accentué depuis quelques années maintenant,
30:46 accentué depuis Trump, la montée du populisme.
30:48 Toutes ces transformations structurelles.
30:50 C'est quelque chose qu'on voit dans beaucoup de pays émergents.
30:53 Alors, ce qu'on a en tête, nous, c'est vraiment...
30:56 On ne croit pas nécessairement à des déglobalisations massives.
30:59 On croit vraiment à la régionalisation.
31:01 C'est ce qu'on voit déjà aujourd'hui.
31:02 On reste en Asie, mais on sort de Chine,
31:05 ou en tout cas on diversifie pour aller dans les pays annexes à fort potentiel.
31:08 Le Vietnam en est un, l'Indonésie, les Philippines.
31:11 On sort, ou en tout cas on fait les Etats-Unis,
31:14 une partie de l'Amérique latine.
31:16 Il y a quand même quelque chose à voir dans les pays émergents
31:18 quand on fait du risque pays sur les émergents.
31:21 C'est qu'aujourd'hui, on est dans une situation qui est,
31:24 bon an mal an, celle qu'on peut voir dans les économies développées.
31:27 C'est-à-dire que les banques centrales ont déjà resserré, très en amont.
31:30 Ils sont aujourd'hui sur les plateaux en attente de décélération de la Fed.
31:33 On commence à voir ces phases aussi de désinflation qui se mettent en place.
31:37 Et on a des croissances, alors très diversifiées, mais qui votent entre les autres.
31:40 Le risque qu'on a, par contre, c'est toute cette montée des risques de défaut,
31:45 des risques de paiement, des risques de change dans les émergents.
31:48 Dans nos mesures, nous, ce n'est pas nécessairement sur les digros.
31:50 C'est pour ça que quand vous parlez du Mexique, c'est un bon atout.
31:53 Alors quand je dis les digros, je pense au Mexique, à la Pologne, à la Corée, à l'Afrique du Sud.
31:58 Par contre, on a une montée des risques incroyable,
32:01 sur tout ce qu'on appelle les "nex forti",
32:03 et donc c'est les pays émergents de taille intermédiaire, au-delà des digros.
32:07 Ou pour cela, nous, on a vraiment des indicateurs de risque et de risque de paiement.
32:12 C'est les nouveaux fragiles, quoi.
32:13 Exactement. Mais avec des résultats qu'on n'a jamais vus historiquement,
32:16 c'est-à-dire que même post-2013, post-2008,
32:20 la montée des indicateurs de risque sur ces pays-là est très importante.
32:24 Donc les émergents sont une classe à prendre en compte,
32:27 parce qu'on a énormément d'avantages, mais attention sur les émergents...
32:31 C'est quoi les pays phares du "nex forti", là ?
32:33 Alors, on a le Pakistan, la République tchèque, le Pérou,
32:37 beaucoup, sept, deux pays, en fait,
32:39 où on a la combinaison de la montée de l'inflation, des dépenses.
32:43 Je pense que la question du budget, la question des politiques publiques
32:46 va être un vrai sujet l'année prochaine, dans ce contexte de taux
32:48 et de changement de régime sur les taux.
32:50 Et donc là, on a une combinaison de facteurs sur un set de pays émergents intermédiaires
32:54 dont on ne parle pas souvent, mais qui est vraiment à mesurer et à monitorer d'un à un.
32:59 Bon, en matière d'investissement, petit tour de table pour conclure.
33:03 Vincent, comment est-ce qu'on fait pour battre le cash ?
33:06 Déjà, je pense qu'il faut se rendre compte que la plupart des investisseurs,
33:10 des auditeurs, des téléspectateurs qui nous regardent aujourd'hui ont sans doute trop de cash.
33:14 On a tous été appâtés par les niveaux de cash élevés, les rendements de cash.
33:18 On était tous contents d'avoir du 3, du 3,5, voire du 4 pour les plus aventureux.
33:21 Il faut baisser sa poche de cash, aujourd'hui !
33:23 Je crois que tout le monde a aujourd'hui des niveaux de cash qui sont historiquement élevés.
33:26 Le cash rapporteur, je ne suis pas sûr que l'épargne des Européens
33:29 trouvera vraiment son chemin vers la consommation.
33:31 Je pense qu'on est tous contents de voir, en fin d'année, où trimpent les intérêts.
33:34 Il y a de la liquidité qui est mieux rémunérée que d'autres.
33:37 La liquidité sur les comptes courants des Français en banque, je ne suis pas sûr qu'elle soit...
33:42 Non, mais compte à terre, mais au...
33:44 Elle rémunère assez bien.
33:46 J'ai l'impression qu'il y a eu un transfert massif.
33:48 On voit globalement que le cash a été plébiscité par les épargnants, par les investisseurs.
33:54 La portion du cash dans les portefeuilles a sans doute augmenté.
33:57 Nous, on le voit très clairement chez mes collègues de la banque privée,
34:00 où la part du cash dans les portefeuilles, en tout cas des clients, a augmenté.
34:03 Donc, je pense que dès lors qu'on fait ce constat,
34:06 et on peut comprendre que les gens aient alloué davantage au cash,
34:09 que les rendements sont attrayants,
34:10 mais on vient de parler aujourd'hui de pause sur les banques centrales,
34:13 potentiellement de pic en termes de politique monétaire.
34:15 Je pense que c'est le moment, finalement, de sécuriser ce rendement sur le cash.
34:19 Et je pense que là, les marchés financiers, objectivement, offrent tant sur les marchés d'action
34:23 que sur les marchés obligataires des perspectives.
34:25 Alors, je ne suis pas en train ici de vendre l'idée que j'estime qu'il faut aujourd'hui prendre des risques,
34:29 être surpondérés en actions ou par rapport à une classe d'actifs spécifiques.
34:32 On est neutres, donc ça veut bien dire ce que ça veut bien dire,
34:35 à la fois, enfin, je veux dire, des menaces et des opportunités.
34:37 Mais aujourd'hui, c'est certainement un coup d'opportunité d'avoir autant de cash.
34:41 Aujourd'hui, prenons les marchés obligataires,
34:43 et là, traditionnellement, après le pic dans les cas de politique monétaire d'une banque centrale,
34:47 on voit que, soit c'est la pause et on continue à avoir ces rendements de 4-5%
34:52 qu'on a aux États-Unis, voire voir davantage,
34:54 soit on commence à envisager des baisses de taux,
34:56 et à ces rendements s'ajouteront des capital gains,
34:59 ce qui feront que sur des tréjuries américaines, sur du credit investment grid,
35:03 on va avoir d'excellents rendements.
35:05 Il ne faut pas que ce soit une nouvelle hausse, quoi.
35:07 Mais à ce niveau-là, on pourrait même envisager encore,
35:11 se dire que c'est trop tôt et qu'on a encore une hausse de taux.
35:14 On pourrait l'amortir avec les rendements qu'on a aujourd'hui.
35:16 Très largement amorti.
35:17 Donc, aujourd'hui, à ceux qui ont trop de cash, je dis foncez sur les marchés obligataires.
35:21 Vous êtes, c'est sans doute le meilleur point d'entrée de la décennie,
35:24 pour aujourd'hui, entrer sur les marchés obligataires,
35:26 et vous allez avoir le cash plus des capital gains.
35:29 Alors, on va philosopher sur ce plateau souvent.
35:31 Est-ce que la première baisse sera au mois de mars, au mois de juin, au mois de juillet ?
35:35 Vous remarquez, je n'ai pas posé la question.
35:36 Ce sera certainement dans le temps de détention de cette obligation.
35:39 Par contre, paradoxe, et je terminerai sur ce point,
35:41 les marchés d'action, finalement, en soi compris européens,
35:44 ont cet avantage aujourd'hui que, moi, j'ai beaucoup d'incertitudes
35:47 sur les perspectives à 12 mois,
35:49 eu égard aux excellentes performances déjà réalisées.
35:51 Par contre, les marchés d'action, il se prend des actions globales,
35:53 il se prend le rendement du dividende.
35:55 On est aussi à 3,5-4 % sur ce type de valeur.
35:59 Donc, sans faire de plan sur la commerce,
36:01 sur ce que feront les marchés d'action sur 12 mois,
36:03 aujourd'hui, vous avez une alternative au cash qui vous paye autant,
36:06 avec une optionnalité de, finalement, à terme, avoir davantage.
36:10 Donc, mon message aux investisseurs est,
36:13 réduisez aujourd'hui la portion de cash,
36:15 pour sécuriser aujourd'hui ce type de rendement,
36:17 et à la fois les marchés d'action que les marchés obligataires
36:19 vous permettent assez bien de le faire,
36:21 avec plus de conviction sur les marchés obligataires,
36:23 et plus de thématiques de dividendes ou d'équities
36:25 qui permettent de le faire assez bien aussi.
36:27 Laurent, qu'est-ce qui vous anime en matière de logique d'investissement
36:29 pour vos clients dans la perspective de la fin d'année ?
36:32 Je vais rejoindre les propos de Vincent.
36:34 Clairement, aujourd'hui, les marchés obligataires sont très attractifs.
36:37 Vous avez un point d'entrée, ça fait 10 ans qu'on voit des taux
36:39 qui sont proches de zéro et on était désespérés.
36:41 Il n'y avait plus d'investissement, entre guillemets,
36:43 dans les équipes qui formaient le fixed income
36:45 dans toutes les banques, ou quasiment.
36:47 Aujourd'hui, vous pouvez sécuriser des taux
36:49 avec des spreads qui sont raisonnables.
36:51 C'est-à-dire que si le scénario économique évolue très négativement,
36:54 c'est certain que ça va s'écarter.
36:56 Mais quand même, vous allez sur des stratégies à île,
36:58 vous avez des taux de portage, et donc des coupons,
37:00 et des rendements qui sont embarqués, qui sont très élevés,
37:03 qui vous permettent d'encaisser un peu de volatilité
37:05 si on ne rentre pas, ce qui n'est pas notre scénario aujourd'hui.
37:07 Oui, je comprends. Or, scénario extrême.
37:09 Pas de scénario central. Fixed income, que ce soit de l'investment grade,
37:13 donc de la qualité à court terme, bien sûr, aujourd'hui,
37:16 et peut-être un petit peu de haut rendement, c'est clairement attractif.
37:20 Puis après, les marchés d'action présentent aussi des opportunités.
37:23 Donc, je vais partager deux, trois idées,
37:25 et peut-être les regarder plus au niveau sectoriel
37:28 ou classe d'actifs par style, et pas dans la globalité.
37:31 Aujourd'hui, très clairement, les stratégies de rendement,
37:33 je participe totalement à cette idée, c'est très attractif,
37:36 surtout quand elles sont complètes avec potentiellement
37:39 des sociétés qui peuvent être gérées par des valeurs familiales.
37:42 Voilà, coupler le familial et le rendement, c'est assez intéressant
37:45 parce qu'on s'aligne dans des visions de moyen terme.
37:47 Donc, c'est quelque chose qu'on apprécie.
37:49 Puis aujourd'hui, si vous regardez le marché américain,
37:52 c'était tech, tech, tech, j'ai envie de dire,
37:54 cette non, il y a 480 trop de réseaux de boîtes.
37:57 Ça veut dire que dans le marché américain,
37:59 il y a des opportunités sur les sociétés domestiques,
38:02 sur les mid-cap, sur les small-cap, peut-être que les mid et small-cap,
38:05 d'ailleurs, on le dirait... - Le Russell 2000, donc c'est ça, américain.
38:07 - Le Russell 2000, mais peut-être que les mid et small-cap dans le monde
38:10 sont à des niveaux de valorisation qui sont excessivement attractifs
38:13 si ce scénario crise économique ne se termine pas.
38:16 - Oui, oui, je comprends.
38:17 - Et la liquidité ne vient pas disparaître encore plus.
38:19 Donc, il y a des choses à faire dans les marchés
38:21 et c'est notre travail après nous au quotidien,
38:23 c'est d'aller chercher les bons styles, les bons thèmes et les bonnes valeurs.
38:26 - Pour conclure rapidement, Léa, s'il y a un mot à ajouter
38:28 sur la logique d'investissement avec votre regard d'économie ?
38:31 - Sur les taux longs. On voit bien que c'est le sujet aujourd'hui.
38:34 Où vont les taux longs et où est-ce qu'on les met ?
38:36 Nous, ce qu'on a... - 3,90 sur le 10 américain en début de l'été,
38:39 tout le monde était acheteur. - Exactement.
38:41 - Ils sont à 4,35. - Exactement.
38:42 - Ce qu'on a en tête, c'est vraiment que les gens gardent la séquence.
38:44 C'est-à-dire, en fait, on a commencé l'émission avec ça.
38:46 On rentre dans une séquence où les banques centrales vont tout faire
38:49 pour nous faire croire qu'elles vont continuer d'augmenter.
38:51 Donc, la volatilité qu'on connaît, et d'ailleurs, nous, nos modèles d'IA
38:53 montrent qu'il y a la probabilité élevée d'épisodes de sell-off
38:56 dans les deux prochains mois.
38:57 Donc, cette volatilité qu'on a connue autour de l'été,
38:59 tant qu'on n'a pas de visibilité réellement sur ce qu'elles font
39:02 et quand est-ce qu'elles enclenchent, ça veut dire qu'il y aura
39:04 de la volatilité sur l'obligataire.
39:06 Par contre, avec une phase de décélération de taux,
39:08 ne pas oublier, si on se retrouve dans 5 ans et dans 10 ans,
39:11 on est probablement en changement de régime des taux d'intérêt
39:13 et on va avoir des pas supplémentaires qui haussent les taux d'intérêt.
39:16 Il faut garder en tête cette séquence, Macron, fin d'année 2024.
39:20 - Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
39:23 Léa Dauphaz, Stack Economics, Vincent Juvin, J.P. Morgan Asset Management
39:26 et Laurent Dédier, Autungre Banque privée.

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