Face à l'Info (Émission du 18/09/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 -C'est bon, on est en train. -D'accord.
00:02 -Voilà, elle arrive !
00:04 C'est une bonne surprise.
00:06 Elle a fait semblant de jouer à cache-cache.
00:08 Mais Christine est bien là. Tout de suite, Simon, pour les infos.
00:12 -Est-ce que j'y vais ou... ? J'attends quand même Christine.
00:15 -Très bien. -Il faut m'attendre.
00:17 Beaucoup de stress pour rien. Je suis à l'antillaise, moi.
00:21 Allez, la minute, info. Excusez-moi.
00:24 Musique de tension
00:26 -Une enquête ouverte pour homicide volontaire
00:29 après la mort d'un quinquagénaire près de Dunkerque dans le Nord.
00:32 Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi
00:36 au domicile de la victime, en présence de sa femme et de son enfant.
00:39 La piste d'un cambriolage est étudiée.
00:42 Des couteaux ensanglantés, une paire de gants et un ordinateur
00:45 ont été saisis à proximité du domicile.
00:47 A quelques jours de la Fashion Week, une enquête a été ouverte.
00:51 Après le vol samedi de plus de 50 pièces
00:53 de la prochaine collection de la Maison Balmain,
00:57 le chauffeur qui transportait la cargaison
00:59 a été attaqué dans la nuit de dimanche
01:01 entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
01:04 et le siège de la Maison de couture.
01:06 En Libye, l'ONU craint la propagation de maladies adernales,
01:09 ville la plus touchée par les inondations.
01:12 Sur place, des secouristes cherchent toujours
01:15 les corps de milliers de disparus.
01:17 3 300 personnes sont mortes dans ces inondations.
01:20 Un bilan qui pourrait s'alourdir dans les prochains jours.
01:23 -Merci, Simon Guila. Au sommaire, ce soir,
01:26 on va accueillir des migrants de l'Ampédouza.
01:30 Tout le monde pense que ce sera le cas,
01:32 mais il est bon ton de laisser croire que non.
01:35 Faut-il accueillir ces migrants ?
01:37 Est-ce une invasion ?
01:38 Est-ce une immunité simile comme arrivée migratoire ?
01:41 Pourquoi toutes ces informations contradictoires
01:44 à propos de l'Ampédouza ?
01:46 Qui dit la vérité ?
01:47 Nous allons nous poser ce soir toutes les questions qui fâchent.
01:51 Dans cette émission, la première, en quoi Marion Maréchal
01:54 a-t-elle fait la récupération politique en allant sur place,
01:57 mais pas Ursula von der Leyen, l'édito de Mathieu Bock-Côté ?
02:01 Autre question qui fâche, 11 000 migrants en six jours
02:04 à l'Ampédouza. Pourquoi ces migrants
02:06 sont aussi nombreux maintenant ?
02:08 Est-il possible d'avoir une manipulation politique,
02:11 diplomatique, derrière cette vague migratoire,
02:14 comme le Maroc a pu le faire avec l'Espagne ?
02:17 Pourquoi l'Ampédouza est-elle devenue l'île de l'actualité
02:20 migratoire numéro 1 ?
02:22 Pourquoi on ne parle plus de l'esbosse
02:24 qu'on évoquait régulièrement, le décryptage de Pavlenko ?
02:27 Selon Jean-Luc Mélenchon, il faut une régularisation massive,
02:30 la créolisation, l'Europe a besoin d'immigration.
02:33 Selon Éric Zemmour, les migrants nous envahissent
02:37 car nous sommes envahissables.
02:39 À l'un, on reproche son irresponsabilité,
02:41 à l'autre, son manque d'humanité.
02:43 Quelle éthique respecter devant la misère du monde ?
02:46 Alors que les migrants sont ballotés de camp en camp en France,
02:50 d'autres sont parqués dans des coins de Paris
02:53 pour se droguer au vu et au su des enfants.
02:55 Comment être humaniste face à cette crise ?
02:58 Le regard de Marc Meneau.
02:59 Autre question qui fâche,
03:01 pourquoi la France ou l'Union européenne
03:04 n'accueillent pas tous ces migrants ?
03:06 Finalement, ils ne représentent que 0,0000000 % de la population, non ?
03:11 Les surenchères, pour minimiser les chiffres de l'immigration,
03:15 vont bon train. On se posera la question clairement
03:18 sur les chiffres réels de l'immigration
03:20 et aussi pour quelles raisons concrètes
03:23 peut-on être contre l'immigration massive ?
03:25 Quelles conséquences réelles ? Le décryptage de Charles Dornelas.
03:29 Georgia Melony et Ursula von der Leyen
03:32 se sont rendues ensemble à Lampedusa.
03:35 Comment analyser ce voyage ?
03:37 Elles ont demandé l'aide des partenaires européens
03:40 pour gérer les flux.
03:42 Georgia Melony a reproché aux Européens
03:44 leur manque de solidarité.
03:46 Il a dit qu'il avait été déterminé à régler
03:49 les problèmes d'immigration en Italie.
03:51 Où est passé son engagement ferme contre l'immigration massive ?
03:55 Comment analyser ce que certains pourraient appeler
03:58 une volte-face ?
03:59 L'édito de Mathieu Beaucoup.
04:01 Une heure pour prendre de hauteur sur l'actualité
04:04 avec nos mousquetaires.
04:06 On commente, on décrypte, on analyse.
04:09 Musique douce
04:11 ...
04:20 -Bienvenue à tous.
04:22 Prenez votre temps, on va enlever la chaise au milieu.
04:25 On est ensemble jusqu'à 20h.
04:27 On fait un peu de ménage.
04:28 Voilà. Très bien.
04:30 -C'est le début de semaine.
04:32 -Oui, c'est le début de semaine.
04:34 On a beaucoup d'actualités ce soir.
04:36 Vous avez passé un beau week-end.
04:38 On aurait pu parler du harcèlement, de cette lettre,
04:41 de la fête de l'humanité.
04:43 Il y a tellement de sujets.
04:44 Mais on va s'arrêter, creuser, fouiller
04:48 le sujet de Lampedusa ce soir.
04:50 Gérald Darmanin est à Rome.
04:52 Il arrive d'un instant à l'autre.
04:54 On va essayer de bien comprendre.
04:56 L'histoire frappe à la porte de Lampedusa.
04:59 Plusieurs acteurs politiques se sont rendus sur place
05:02 pour prendre pleinement la mesure de la situation
05:05 et en témoigner.
05:06 Parmi ceux-là, se trouvait Marion Maréchal.
05:09 Mais on lui a vivement reproché.
05:11 Elle fut accusée de récupération politique.
05:14 Comment Mathieu Bocoté comprend une réaction aussi vive
05:17 quand on sait que Ursula von der Leyen
05:19 s'est aussi rendue sur place sans recevoir les mêmes critiques ?
05:24 -C'est la question qui est coupable de récupération politique.
05:27 Pourquoi l'un, pourquoi pas l'autre ?
05:29 C'est la question qu'on va se poser.
05:32 Marion Maréchal se rend à Lampedusa
05:34 et occupe beaucoup d'espace médiatique.
05:36 Elle est la première à pouvoir témoigner des événements.
05:40 Elle y va, dit-elle, pour apporter son soutien
05:43 aux gens de Lampedusa, mais aussi au gouvernement italien
05:46 qui fait ce qu'il peut, pour être capable de contenir la crise.
05:50 Elle y va aussi, il ne faut pas l'oublier,
05:52 pour donner son récit des événements.
05:55 Trop souvent, j'y reviendrai,
05:57 le récit des événements qui nous est proposé
06:00 par l'exécutif de la technocratie européenne,
06:02 soit celui des associations humanitaires subventionnées,
06:06 mais rarement celui des gens qui, sur place,
06:09 vivent la chose très autrement.
06:11 Elle y va pour dire "voilà ce que je vois".
06:13 Elle veut aussi, on l'a compris,
06:15 que les élections européennes de l'an prochain
06:18 seraient le porteret sur l'immigration.
06:21 Elle veut dire "voilà ce combat, c'est le mien,
06:24 je le porte et je vais au front pour cela".
06:26 Réaction très vive d'une bonne partie de la classe politique
06:30 et les phrases sont fortes, plus fortes qu'à l'habitude.
06:33 Mme Pagny-Runacher dit qu'il s'agit d'une politique charognarde.
06:36 C'est quand même pas rien.
06:38 Donc Marion Maréchal serait sur le mode de la hyène
06:42 et qui déciderait d'aller faire son miel du malheur des autres.
06:47 Clément Beaune parle de "business électoral dégueulasse".
06:51 On comprend, c'est pour marquer clairement le dégoût.
06:54 François Gemaine, on en a déjà parlé,
06:57 il l'a traité de "pin-up".
06:59 Personne ne l'accuse pas de sexisme ou de quoi que ce soit.
07:02 Je devine que la prochaine étape, c'est de le traiter de "pin-up diabolique".
07:06 Il y a probablement une étape, une surenchère dans la volonté de diaboliser.
07:11 Mais toutes ces insultes ont une fonction, il faut le garder à l'esprit,
07:14 puisque le commun des mortels réagit assez vivement, on le comprend,
07:18 devant ces navires de débarquement, cette flotte de débarquement,
07:22 cette petite armada qui débarque pour s'emparer de Nampédoosa,
07:26 il faut très rapidement marquer dans l'esprit du commun des mortels
07:29 que toute réaction semblable à celle de Marion Maréchal,
07:32 qui dit "c'est un drame, l'Europe ne peut pas en accueillir davantage",
07:35 ce n'est pas possible.
07:36 Toute réaction de cette nature doit être interdite moralement.
07:40 On dit très fort publiquement "je suis dégoûté",
07:43 "charogne", "charogne", "business électoral dégueulasse".
07:47 Si vous pensez la même chose qu'elle, vous êtes vous aussi des charognards dégueulasses.
07:51 C'est une manière de provoquer un effet de sidération
07:54 pour interdire toute forme de participation
07:57 au sentiment que ce qui se passe est quand même tragique,
07:59 et tragique pour l'Europe notamment.
08:02 On lui reproche aussi à Marion Maréchal,
08:04 et c'est très important de vouloir fournir un autre récit des événements
08:08 que le récit officiel, qui est toujours celui du modèle Petit Island.
08:11 Et là, ce qu'on voit,
08:12 parce que derrière on voit les photos qui sont proposées par les agences de presse,
08:17 mais aussi par l'Union européenne, on nous présentait par exemple
08:20 un policier qui accueillait un petit enfant.
08:21 Et effectivement, cette scène est touchante.
08:24 C'est juste qu'on oublie qu'à peu près 98 % des gens
08:26 qui sont là sont des jeunes hommes qui arrivent dans un esprit conquérant
08:30 pour être capables de s'emparer, en fait, faire leur place en Europe,
08:33 quitte à s'emparer des places disponibles d'elles qui ne le sont pas.
08:36 Donc on veut interdire tout autre récit
08:39 que celui de l'accueil, de l'accueil, de l'accueil.
08:42 D'ailleurs, Mme von der Leyen est arrivée sur place,
08:44 et elle, on ne l'a pas accueillie de récupération politique.
08:46 Qu'est-ce que c'est la récupération politique ?
08:48 On le sait quelquefois avec les fameux faits divers.
08:50 La récupération politique, c'est parler d'un fait divers
08:53 autrement qu'à la manière d'un fait divers.
08:55 Parler de récupération politique, c'est dire qu'un fait divers
08:57 a une signification politique.
08:59 Mais autrefois, on nous disait que c'était de la récupération
09:00 de parler d'un fait divers.
09:01 Maintenant, quand 11 000 personnes débarquent sur une île en quelques jours,
09:04 c'est aussi de la récupération politique.
09:06 Donc dès que vous sortez du discours dominant,
09:08 vous êtes dans la récupération politique.
09:09 Et Mme von der Leyen est venue fixer, elle, le bon discours
09:13 que l'on doit tenir si on veut être un bon Européen respectable.
09:16 Elle a dit, il faut accueillir.
09:18 D'ailleurs, l'Europe a besoin de ces gens.
09:20 Il faut être généreux, il faut être remarquable.
09:22 Vous savez, c'est fascinant.
09:23 L'Allemagne finit toujours par déborder de ses frontières
09:25 au fil de l'histoire, d'une manière ou de l'autre.
09:27 C'est une constante chez certains dirigeants allemands.
09:29 Et quoi qu'il en soit, elle nous dit, vous devez les accueillir.
09:32 Elle donne l'ordre aux Européens.
09:33 Vous devez les accueillir.
09:35 Ensuite, elle fait le petit couplet, oui, il faut mieux respecter nos frontières.
09:38 Mais on comprend que sur le fond des choses,
09:39 elle est là pour dire, c'est une bonne nouvelle qui arrive.
09:42 11 000 bonnes nouvelles arrivent tout à la fois.
09:44 Accueillons-les. Merci d'être là.
09:46 - On va voir, justement, est-ce que c'est...
09:49 On manque d'humanité lorsqu'on pense
09:51 qu'il ne faut pas les accueillir avec vous dans un instant.
09:53 Mathieu Bocoté, Éric Zemmour s'est fait vivement critiquer
09:56 pour avoir utilisé le terme "envahisseur".
09:59 Le chef de Reconquête est-il allé trop loin lorsqu'il parle de ça?
10:03 - Alors, ce qui est fascinant, c'est que pourquoi ce terme
10:05 doit-il être proscriant?
10:07 Parce qu'on a entendu, c'est pas une invasion, c'est pas une invasion.
10:09 Vous avez compris, c'est pas une invasion, ce n'est pas une invasion.
10:11 Parce que spontanément, quand vous voyez 11 000 personnes
10:14 débarquer en trois jours sur une île,
10:16 doubler la population de l'île, submerger l'île,
10:19 ne pas respecter les règles, s'imposer,
10:21 confronter les policiers, faire des barricades s'il le faut,
10:24 annoncer qu'ils s'imposeront en Europe d'une manière ou de l'autre
10:26 et s'empareront des ressources disponibles par les aides sociales,
10:29 par exemple fournies par la France,
10:30 le premier réflexe, c'est de dire que sur le coup,
10:32 c'est quand même difficile de ne pas parler d'invasion.
10:34 L'immigration dans son ensemble n'est pas une invasion, certes,
10:38 mais là, sur le coup, on est dans une scène d'invasion.
10:40 Et c'est parce que c'est vu comme une scène d'invasion
10:43 qu'il faut créer le scandale autour du mot "invasion".
10:46 C'est comme avec Mario Maréchal, en fait.
10:47 Si une chose vous semble évidente, si une chose vous frappe,
10:50 si une chose semble indiscutable,
10:52 c'est là qu'on doit à tout prix expliquer
10:54 que c'est inacceptable de voir ce que vous voyez
10:56 et de penser ce qui est évident.
10:58 Donc, c'est toujours créer le scandale autour de l'évidence.
11:01 Non, mais c'est fascinant.
11:02 Donc, tout le monde dit, vous ne verrez pas
11:04 ce que vous avez devant les yeux. C'est interdit.
11:07 Donc, quels sont les arguments qui sont utilisés
11:08 pour dire que ce n'est pas une invasion?
11:10 On a eu un journaliste sur une autre chaîne info qui a dit,
11:13 Éric Zemmour, le mot "invasion" présuppose une dimension complotiste.
11:17 Ah bien là, ça, c'est formidable. L'argument complotiste,
11:19 c'est parce qu'il doit y avoir un cerveau manipulateur
11:21 derrière l'invasion.
11:22 Et là, Zemmour répond, mais à l'instant,
11:23 il n'y a pas de cerveau manipulateur.
11:25 C'est vraiment les 11 000 personnes qui arrivent,
11:27 manifestement arrivent pour s'installer quelque part
11:29 où ils ne sont pas les bienvenus et s'y installent de force.
11:32 Mais on a utilisé l'argument complotiste.
11:34 Vous comprenez, complotiste, méchant, extrême droite,
11:36 théorique, conspirationniste, grand remplacement,
11:38 raciste, dans cet ordre ou dans un autre.
11:40 Donc, c'est une manière de dire,
11:41 vous n'avez pas le droit de penser ça.
11:42 Et il y a François Ruffin qui était plus subtil.
11:44 Le subtil Ruffin, vous savez, la figure censée incarner
11:46 des classes populaires à la France insoumise.
11:48 Je cite, "Si la France prenait sa part,
11:52 se ferait aux alentours d'un millier de personnes,
11:54 je pense qu'on peut le faire sans parler d'invasion
11:56 ou de subversion."
11:58 François Ruffin vient de nous expliquer
11:59 que les 127 000 arrivés depuis 2023 en Italie,
12:04 puis à la fin de l'année, ça se compte en centaines de milliers
12:06 pour l'Europe, non, c'est simplement 11 000.
12:08 C'est 11 000 personnes qui arrivent,
12:10 rien de plus, rien de moins.
12:11 Il isole cette vague migratoire.
12:14 Il nous dit qu'elle n'est pas représentative
12:15 d'un mouvement plus large.
12:16 Il nous dit, c'est 11 000, on peut se les répartir,
12:18 il n'y aura pas de souci.
12:19 Il semble oublier que la répartition,
12:21 les vagues se sont accumulées et que si on dit non à celle-là,
12:24 c'est parce qu'il y en a déjà des centaines de milliers
12:26 auxquelles on a dit, on s'est fait...
12:27 on a été obligé de dire oui, disons ça comme ça.
12:30 Donc, un simple rappel, 400 places d'accueil,
12:33 Madame Pédouza, 400 places, 11 000 sont là.
12:36 Soit dit en passant, comment est-ce possible?
12:38 Le GDL nous apprenait quelque chose d'assez intéressant
12:40 ce week-end, un texte de Marie Darmaniak,
12:42 qui raconte que pourquoi...
12:44 parce qu'il y a un accord qui a été signé
12:45 il n'y a pas si longtemps entre l'Europe et la Tunisie
12:50 pour empêcher justement ces bateaux de débarquement,
12:53 de débarquer en Europe sur le mode de la non-invasion
12:55 parce que ça ne peut pas être une invasion.
12:57 - Un accord financier.
12:58 - Un accord financier.
12:59 Et pourquoi?
12:59 C'est que l'argent ne s'est jamais rendu.
13:01 Et pourquoi l'argent ne s'est jamais rendu?
13:03 Parce qu'une partie de la gauche européenne
13:04 et notamment de la gauche italienne dit
13:06 il ne faut pas envoyer cet argent
13:07 parce que si on envoie cet argent,
13:09 ça va légitimer l'idée qu'on peut externaliser
13:12 la gestion de la migration,
13:14 donc qu'on peut repousser les migrants,
13:16 faire en sorte qu'ils n'arrivent pas
13:18 et autrement dit, gérer ça de l'extérieur.
13:20 Parce qu'on a compris qu'une fois qu'ils ont mis un pied
13:21 sur le territoire européen,
13:22 c'est très difficile de les faire repartir.
13:24 Et la gauche italienne dit non, non, non, scandale,
13:26 il ne faut pas rendre possible
13:28 le fait d'externaliser cette gestion.
13:31 C'est assez intéressant.
13:32 Pour l'instant, ça nous dit ce qui se passe,
13:33 c'est assez clair.
13:34 Ils sont arrivés en Italie,
13:36 la répartition est déjà commencée en Italie.
13:38 Et la suite, c'est la répartition se fera en Europe,
13:40 presque inévitablement, volontairement ou involontairement.
13:43 - J'aime bien parce qu'il y a eu la conférence de presse
13:45 du préfet des Alpes-Maritimes qui disait
13:47 qu'il n'y a pas du tout de réquisition
13:49 pour la création de camps de migrants,
13:51 pas du tout ce que vous avez entendu, c'est faux,
13:54 on est là pour l'amélioration, évidemment,
13:55 des conditions de l'étranger.
13:56 - Tout de suite, il faut juste que ce soit vrai.
13:59 - L'appel à la régularisation est de plus en plus puissant.
14:03 Mathieu Bocote, il vient de la gauche,
14:05 il vient du centre.
14:06 Quelle forme prend cet appel?
14:08 - Il y a eu, il y a une semaine dernière,
14:10 on en a peu parlé, mais c'est important,
14:11 la Une de Libé, on le sait, une partie.
14:13 Donc c'était avant le débarquement de l'Ampedusa,
14:17 l'appel d'une bonne partie du centre, de la gauche,
14:19 en disant que la régularisation, c'est l'horizon indépassable,
14:21 finalement, à la fois de l'efficacité économique
14:23 et du coeur et de l'humanité.
14:24 Ça, c'est le discours qui fonde la gauche aujourd'hui.
14:26 Être de gauche, fondamentalement,
14:28 c'est être pour la régularisation des migrants
14:31 et plus largement pour la déconstruction
14:32 des identités sexuelles.
14:33 Mais bon, ça, c'est le programme de la gauche.
14:36 Cela dit, Jean-Luc Mélenchon était plus loin.
14:38 Il était intéressant, Jean-Luc Mélenchon.
14:39 Donc, je vais le citer.
14:41 "La plupart des pays d'Europe ont besoin d'immigration
14:44 pour survivre.
14:45 L'Allemagne, je manque de plusieurs milliers
14:48 de chercheurs et de scientifiques.
14:50 Nous, les Français, nous avons besoin aussi
14:52 de bras et de cerveau."
14:54 Donc, c'est très intéressant. On change de discours.
14:55 Auparavant, c'était l'immigration,
14:57 c'est un acte humanitaire pour aider ces gens qui arrivent,
15:00 mais là, c'est plus ça.
15:02 L'immigration, c'est nécessaire pour nous,
15:04 pour que nous puissions survivre.
15:06 Ils viennent nous sauver.
15:07 Sans eux, nous serions condamnés à l'extinction.
15:11 Ces populations vont nous sauver.
15:12 Donc, on voit le retournement.
15:14 Ceux qui s'opposeraient à l'immigration massive
15:15 seraient contre les peuples européens,
15:17 seraient contre l'identité européenne
15:19 parce que sans l'immigration, on est condamnés à l'extinction.
15:21 C'est beaucoup trop tordu, comme dirait l'autre.
15:24 Ensuite, ça va un peu plus loin.
15:26 Il nous dit...
15:27 Ce sont donc des chercheurs...
15:29 Il nous dit pour l'Allemagne qu'il y a besoin
15:30 de chercheurs et de scientifiques.
15:31 Donc, on comprend que c'est 11 000 gens qui arrivent,
15:34 mais ce sont pour l'essentiel des chercheurs et des scientifiques
15:36 qui arrivent dans les péniches de débarquement de l'Ampedouza.
15:38 Il fallait nous avertir
15:40 parce qu'on aurait pu penser que c'était autre chose.
15:42 Non, ce sont des chercheurs et des scientifiques,
15:44 probablement... Autrefois, on disait des futurs ingénieurs et médecins.
15:46 Les métiers ont changé.
15:48 Mais ce qui est intéressant...
15:50 Ce ne sont pas des supporters britanniques.
15:51 Mais ce qui est intéressant, c'est le vocabulaire
15:54 par lequel on cherche à maquiller la réalité.
15:55 La France sera dans la même situation.
15:57 Là, Mélenchon reprend l'argumentaire patronal
16:00 en disant qu'on en a besoin de bras et de cerveaux.
16:02 Sans cela, notre économie va s'effondrer.
16:04 Et je précise une dernière chose,
16:06 un petit détour par un dernier point.
16:09 Vous savez, Fabien Roussel a plaidé aussi ce week-end
16:12 pour la régularisation intégrale des travailleurs sans papier.
16:14 Et je note qu'Édouard Philippe était à la fête de l'Huma,
16:17 c'est normal, la fête des communistes,
16:19 pour discuter avec Fabien Roussel.
16:20 Et il a pris la peine de nous dire que lui n'a jamais hésité.
16:24 Il a toujours voté pour les communistes
16:26 plutôt que pour le RN s'il devait choisir.
16:29 Et on comprend qu'il le ferait encore demain.
16:31 Il le faisait devant un homme qui expliquait
16:33 qu'il était pour la régularisation intégrale
16:35 des sans-papiers, des travailleurs sans-papiers.
16:38 Donc, contre les autres qui voudraient...
16:39 contre le RN qui dit aujourd'hui,
16:41 on n'a pas les moyens d'en accepter.
16:43 De ce point de vue, la droite classique
16:45 demeure fidèle à elle-même,
16:46 obsédée par son philo-communisme.
16:48 C'est assez intéressant.
16:49 Il était bien que Édouard Philippe nous le rappelle.
16:52 - Merci beaucoup, Mathieu Bocote.
16:55 Dans un instant, on abordera avec vous la réalité des chiffres,
16:59 parce que vous avez soulevé beaucoup de questions.
17:01 Qu'est-ce qu'on nous cache derrière ces chiffres ?
17:04 C'est ce qu'on va se poser pendant toute cette émission.
17:06 Pourquoi cette volonté de travestir la réalité, les chiffres ?
17:11 Quelle est la part d'humanisme ?
17:12 Est-ce qu'on est ou pas humaniste, éthique,
17:16 en disant qu'il faut limiter l'immigration ?
17:20 Beaucoup de questions à vous poser ce soir.
17:22 Est-ce qu'il faut s'asseoir sur les propos
17:23 de l'adjoint au maire de Lampedusa qui dit
17:25 "Les réfugiés ne sont pas les bienvenus,
17:27 Lampedusa doit être libre,
17:28 nous voulons vivre du tourisme et de la pêche, rien de plus."
17:31 Il est d'extrême droite, il est raciste.
17:33 - Pire encore, probablement.
17:36 - Je ne m'attendais pas à celle-là.
17:37 - Remarquons quand même qu'il faut lutter contre le tourisme de masse,
17:39 qui est une autre forme de migration épouvantable.
17:43 - Oui, ça, c'est encore un autre sujet.
17:44 Vous revenez quand vous voulez, Marc, maintenant.
17:46 Vous êtes hors sujet, zéro pointé.
17:49 Bon, à tout à l'heure.
17:51 Dimitri, on va maintenant faire avec vous un peu de géographie,
17:54 un peu de géopolitique sur la question.
17:57 La nouvelle crise migratoire qu'il y a en ce moment au sud de l'Europe,
18:00 pouvait-elle avoir lieu ailleurs qu'à Lampedusa ?
18:03 On se demandera aussi pourquoi maintenant un tel afflux de migrants ?
18:07 Est-ce le hasard ou bien y a-t-il autre chose derrière tout ça ?
18:11 On va se poser toutes les questions qui fâchent, on se les pose.
18:14 - Écoutez, on va regarder la carte pour d'abord voir où c'est Lampedusa,
18:17 parce qu'on en parle, mais c'est toujours bien de regarder la carte, je trouve.
18:19 Vous êtes, vous voyez, c'est le centre géométrique.
18:23 Vous voyez, c'est quand vous partez des...
18:24 - Le centre géométrique, vous vous rappelez ce que c'est,
18:26 mais vous êtes entre la Sicile, la Tunisie, la Libye,
18:29 et vous n'êtes vraiment pas loin.
18:30 La Sicile, c'est 250 kilomètres,
18:32 la Tunisie, vous êtes à 130 kilomètres seulement des côtes,
18:35 la Libye, c'est un peu plus loin, c'est 300 kilomètres,
18:37 mais bon, c'est une journée de bateau.
18:41 Et vous êtes, vous voyez, c'est le couloir,
18:43 un bateau qui veut aller du détroit de Gibraltar jusqu'au canal de Suez
18:46 ou dans l'autre sens, il est obligé pratiquement de passer par Lampedusa,
18:48 il voit Lampedusa, vous voyez.
18:50 Donc, c'est vraiment un point stratégique en Méditerranée
18:54 et ça a toujours été une île frontière, en fait, Lampedusa.
18:58 Vous n'êtes plus tout à fait en Europe, vous n'êtes pas tout à fait en Afrique
19:01 et dans l'Antiquité, c'était l'escale où on s'arrêtait
19:04 quand il y avait une tempête, que l'on soit phénicien,
19:06 que l'on soit romain, que l'on soit grec,
19:08 plus tard, Saint-Louis, Charlesquin,
19:10 leurs armadas se sont arrêtées à Lampedusa, les Ottomans aussi.
19:13 Voilà, tout le monde venait s'y abriter
19:16 et dans les années 60, on l'a dit,
19:17 c'est devenu un paradis à touristes pour la pêche sous-marine, notamment.
19:21 Et à partir des années 80, s'installe la question migratoire
19:25 et là, Lampedusa va devenir vraiment l'un des trois points de fixation
19:29 en Méditerranée des routes migratoires.
19:32 Vous voyez, les grandes routes migratoires,
19:34 alors vous n'avez pas complètement la carte sur la partie à l'est,
19:38 mais vous voyez la Turquie, vous avez cette grande route
19:40 qui traverse la mer Égée en direction de l'Italie,
19:44 c'était la grande route dont on a beaucoup parlé
19:47 lors de la migration de 2015 en provenance de Syrie.
19:50 Vous avez de l'autre côté, complètement à l'ouest,
19:52 la route de Gibraltar depuis le Maroc qui traverse l'Espagne
19:55 ou qui remonte vers la France.
19:56 Et puis, vous avez cette route de Méditerranée centrale,
20:00 alors les experts l'appellent la RMC.
20:02 Bon, on est sur...
20:04 C'est une news, on n'a pas fait un trop de pub à la RMC,
20:06 mais la route de Méditerranée centrale,
20:08 aujourd'hui, c'est véritablement le corridor, l'axe principal
20:12 des migrations en provenance d'Afrique.
20:15 Et je vais vous montrer une troisième carte
20:17 où là, vous allez voir, en fait,
20:19 on voit que la Tunisie, la Libye et en fait Tripoli et Sfax,
20:23 Sfax, c'est vraiment cette pointe au niveau de la Tunisie
20:25 qui est en face de l'Ampédouza.
20:28 Comment dire ?
20:28 Ce sont un peu les embouchures de ce fleuve humain
20:32 qui part de toute l'Afrique et qui converge comme ça
20:35 vers le nord, vers l'Afrique du Nord,
20:38 et pour déboucher et tenter sa chance,
20:41 partir de Sfax ou de Tripoli pour rejoindre l'Ampédouza.
20:45 Et quand vous êtes à l'Ampédouza, vous êtes en Europe.
20:48 Cet après-midi, je me disais finalement,
20:50 l'Ampédouza, c'est un peu la maillotte italienne.
20:52 Alors, la comparaison n'est pas tout à fait pertinente
20:54 parce que l'Ampédouza est beaucoup plus stratégique
20:56 que les maillottes, mais il y a cette idée vraiment
20:58 d'un petit bout d'Europe complètement détaché,
21:00 qui fait que malgré tout, si vous l'atteignez,
21:02 vous entrez, vous êtes à portée de rame comme ça de l'Europe
21:05 et vous y entrez.
21:06 Et je me permets de faire une parenthèse parce que la France
21:09 a beaucoup de départements et territoires d'outre-mer
21:12 et ce sont autant d'entrées, justement,
21:15 dont on ne parle pas suffisamment.
21:17 Il y a des arrivées clandestines en Guadeloupe,
21:20 à Saint-Martin, etc.
21:23 À Maillotte, bien sûr, tout le monde en parle,
21:25 mais dans les autres départements et territoires d'outre-mer,
21:27 on n'en parle pas et c'est une réalité.
21:28 Je termine ma parenthèse.
21:29 -Autre particularité de l'Ampédouza,
21:31 il y a beaucoup de militaires,
21:33 vous avez beaucoup de képis, vous avez beaucoup de treillis.
21:35 Vous avez l'équivalent de...
21:37 Comment dire ?
21:38 Un militaire ou un policier pour 10 habitants,
21:40 record du monde quand même.
21:42 Parce que c'est aussi...
21:43 C'était un poste militaire avancé de l'OTAN,
21:45 du temps où c'était Kadhafi, notamment,
21:47 allié de l'URSS, qui était au pouvoir.
21:52 Vous voyez, c'est un peu cette ambiance
21:54 un petit peu particulière.
21:56 Et alors, le "hot spot" de l'Ampédouza,
21:59 ce qu'on appelle le "hot spot",
22:00 parce qu'il y a différents types de centres
22:02 d'accueil de l'immigration.
22:04 L'Ampédouza, c'est ce qu'on appelle un "hot spot",
22:06 c'est-à-dire un point chaud, littéralement,
22:08 ce que ça veut dire "hot spot".
22:09 Vous arrivez, c'est là qu'on instruit
22:12 votre demande d'asile.
22:13 Et la particularité de l'Ampédouza,
22:15 c'était qu'une fois que le demandeur d'asile
22:17 a déposé son dossier, il est libre
22:19 d'aller se balader sur l'île.
22:21 Mais ça, c'était avant, si vous voulez,
22:22 quand vous n'aviez pas les flux qu'on a aujourd'hui.
22:24 Parce que l'Ampédouza, le "hot spot",
22:25 c'est 600 places.
22:27 Quand vous avez 200 bateaux
22:29 qui viennent, en l'espace de quelques heures,
22:30 débarquer 11 000 personnes,
22:32 vous comprenez bien que là, d'un coup,
22:33 c'est une espèce d'immense embouteillage.
22:35 Et que doivent faire,
22:36 qu'ont été contraintes de faire
22:37 les autorités italiennes ?
22:39 C'est d'emmener tous ces gens plus au nord,
22:41 soit en Sicile, soit en Italie,
22:43 bref, de les répartir dans l'ensemble
22:45 des centres de ce qu'on appelle de premiers accueils
22:47 sur l'ensemble du territoire italien.
22:49 Mais ce qu'on apprend aujourd'hui,
22:50 c'est que ces centres de premiers accueils
22:52 sont, eux aussi, débordés à leur tour.
22:55 Qu'est-ce qu'on va faire de tous ces migrants ?
22:56 Y a-t-il des centres de second accueil ?
22:58 Malheureusement, non.
22:59 -J'aime bien parce qu'on fait comme si
23:01 tout ça est une surprise.
23:02 Je ferme la parenthèse.
23:03 Mais pourquoi cette vague migratoire, maintenant ?
23:07 -Alors, voilà. Moi, je pense que ça,
23:08 c'est la question importante.
23:09 Alors, vous avez beaucoup entendu
23:10 l'argument de la météo.
23:11 On a dit qu'il y a eu beaucoup de tempêtes,
23:13 notamment la tempête d'Agnel, qui est responsable du désastre.
23:16 On a vu les images juste avant,
23:18 avec Simon Guillain, à Derna, en Libye.
23:20 Il y a eu cette énorme tempête,
23:21 et c'est vrai que ça a bloqué
23:22 complètement le trafic migratoire.
23:24 Et vous avez la saison des tempêtes hivernales
23:26 qui approche, là, au courant du mois de septembre.
23:28 Ça dure six mois jusqu'en mars.
23:30 Et donc, vous avez cette accalmie en Méditerranée
23:32 qui, d'un coup, permet aux bateaux,
23:33 qui étaient sans doute...
23:34 qui ne pouvaient pas partir, de partir.
23:37 Très bien. L'explication météo.
23:39 Après, vous avez l'explication géopolitique.
23:41 Et toutes ces explications, vous allez voir, en fait,
23:43 elles se cumulent les unes aux autres.
23:44 L'explication géopolitique, c'est qu'en face de l'Ampédouza,
23:47 vous rappelez-vous la carte, vous avez un État failli,
23:50 la Libye, duquel c'est très facile d'organiser des départs
23:52 quand vous êtes un passeur mafieux des départs de migrants.
23:55 Et de l'autre, vous avez la Tunisie,
23:57 qui est un État, lui, qui se durcit,
23:58 qui n'est pas un État failli.
23:59 J'entends partout, en ce moment,
24:01 la Tunisie est un État failli.
24:02 Ça n'est pas vrai.
24:03 C'est un État qui souffre en très grande difficulté.
24:05 Il y a des problèmes gigantesques en Tunisie,
24:08 mais ce n'est pas un État failli.
24:10 Et donc, vous vous rappelez, il y a quelques mois,
24:11 les propos de Caïs Saïed, le président tunisien,
24:14 qui, il avait choqué, et d'ailleurs,
24:16 ça a depuis collé une mauvaise réputation
24:18 sur le dos de la Tunisie, lorsqu'il a dit,
24:20 il a parlé de ces hordes de clandestins
24:22 venus changer la composition démographique de la Tunisie.
24:26 Alors ça, ça a beaucoup choqué.
24:27 Sachez que la Tunisie, c'est un pays qui est très ouvert
24:30 et qui est très généreux.
24:31 Les femmes migrantes enceintes,
24:33 elles ont les soins gratuits lorsqu'elles arrivent en Tunisie.
24:36 Beaucoup de pays subsahariens ont des accords,
24:38 on peut aller en Tunisie sans avoir de visa.
24:41 Ce qui fait que d'ailleurs, c'est une espèce d'aimant à clandestinité.
24:44 Et c'est des choses que d'ailleurs, on connaît un petit peu en France,
24:46 d'une certaine manière.
24:48 Mais vous voyez, je vous le disais,
24:49 donc il y a cet aimant à clandestinité,
24:51 ça nourrit un discours particulier chez les nationalistes tunisiens.
24:55 D'ailleurs, c'est très intéressant, le spectre d'une nouvelle Palestine.
24:58 En Tunisie, on se dit qu'il y a des gens en Europe
25:01 qui fomentent un plan visant à coloniser la Tunisie
25:05 avec des indésirables, un petit peu comme ce qui s'est passé
25:08 en Palestine avec les Juifs.
25:10 On fait cette comparaison.
25:12 Donc à chacun son grand emplacement.
25:14 Et ça nourrit une hostilité envers les populations subsahariennes
25:17 qui n'ont qu'une hâte, c'est de ne pas rester en Tunisie,
25:20 c'est de partir le plus vite possible.
25:21 On va se poser des questions.
25:23 On va se demander s'il y a une manipulation politique derrière tout ça.
25:26 On va se demander s'il y a des pays derrière tout ça
25:28 qui manipuleraient peut-être justement ce flux migratoire.
25:31 On sait que l'immigration est une arme.
25:35 On marque une pause et on en parle dans un instant.
25:37 A tout de suite.
25:39 - Retour sur le plateau de Face à l'info.
25:41 Pendant la publicité, le jeune homme à ma gauche,
25:44 Mathieu Bocoté, nous a poussé une chansonnette.
25:46 Vous voulez pas nous la donner en direct ?
25:48 Non, merci, c'était une blague.
25:49 Parce qu'il va pleuvoir.
25:51 En tout cas, sachez que pendant la publicité,
25:53 il se passe des choses sur le plateau.
25:57 Marc, dans un instant, on parlera de...
26:00 Quelle éthique à avoir ?
26:01 Comment se comporter face aux migrants ?
26:04 Où est notre humanisme ?
26:05 Est-ce qu'on peut en avoir un ?
26:07 Où le placer ?
26:08 - On vous demandera tout à l'heure.
26:09 Je vous demanderai, Mathieu Bocoté,
26:11 parce que ça m'interpelle beaucoup.
26:13 Georgia Meloni, Ursula von der Leyen,
26:14 il y a un truc... Je sais pas.
26:16 J'ai envie de me poser des questions.
26:17 Elles vont ensemble.
26:18 Alain Mpedouza.
26:19 Qui est devenu la Georgia Meloni qu'on nous avait présentée ?
26:23 Où sont ses cornes ?
26:24 Je veux dire, je me disais qu'elle était comme le diable.
26:26 Je veux dire, bon, on en parlera tout à l'heure.
26:29 Et Charlotte Dornelas.
26:30 Ouh ! Votre partie m'interpelle aussi.
26:32 Restez attentifs, parce que ça va être un moment important.
26:35 Dimitri, la question qu'on se posait, c'était...
26:38 Est-ce qu'il n'y a pas,
26:39 derrière cet afflux de migrants puissants,
26:43 là et à l'instant T,
26:45 une peut-être possibilité d'une manipulation
26:48 politique, diplomatique,
26:49 on l'a vu entre le Maroc et l'Espagne ?
26:51 Peut-on se poser la question ?
26:52 - Oui, vous avez raison.
26:54 Vous savez, il y a un mot anglais
26:56 qui est mal traduit en français, "weaponization".
26:58 Donc, c'est l'armementisation, la militarisation.
27:02 C'est le fait d'utiliser les vagues migratoires
27:04 comme une arme, tout simplement.
27:05 - Et on sait que ça existe.
27:07 - Bien sûr. Le Maroc l'avait fait en poussant,
27:09 en laissant passer les migrants à Ceuta,
27:12 à Melilla, il y a quelques temps.
27:13 Là, il y a des signaux faibles.
27:14 Vous avez des témoignages des migrants
27:15 qui ont raconté, lorsqu'ils arrivaient à Lampedusa,
27:17 qu'ils n'avaient pas payé leur traversée.
27:20 Alors, d'habitude, on sait, c'est 600, 1500,
27:22 2 000 dollars, 2 000 euros.
27:24 Là, c'était gratuit pour certains.
27:26 Alors, ça pourrait être qui ?
27:27 Ça pourrait être la Tunisie, évidemment.
27:29 8 000 migrants qui partent des côtes tunisiennes,
27:31 alors qu'on paye, la Tunisie, depuis juillet,
27:33 100 millions d'euros par an, 105 millions,
27:35 pour qu'elle retienne,
27:37 enfin, qu'elle gère ses flux migratoires,
27:39 comme on dit de manière très euphémisée
27:42 en langage européen.
27:43 Bon, là...
27:44 - Mais pour la Tunisie, on a vu que le vent a tourné.
27:45 - Non, mais...
27:46 C'est-à-dire qu'en fait, on donne 100 millions d'euros
27:48 à la Tunisie et on a un caïd saïd,
27:51 le président tunisien, qui nous explique
27:52 que son pays n'a pas vocation à être le garde-frontière
27:54 de l'Union européenne.
27:55 Bon, est-ce qu'on a fait une bonne affaire ?
27:57 C'est la question.
27:58 Il n'y a pas de preuve de ça, voilà.
28:00 Mais vous voyez, l'Union européenne
28:01 veut faire exactement la même chose,
28:03 nouer ce genre d'accords qu'on a aussi noués
28:05 avec la Turquie, hein.
28:06 Elle veut le faire la même chose avec le Maroc et l'Égypte.
28:08 On est en train, vous voyez, de se rendre, en fait,
28:11 auprès de ces pays, de leur donner
28:13 des leviers de pression sur nous.
28:15 On ne peut pas exclure que ça vienne
28:16 d'un peu plus loin de l'intérieur du continent africain.
28:19 Et là, pourquoi pas la Russie ?
28:20 Parce qu'elle s'est entrée dans de nombreuses capitales.
28:22 On a cessé d'en parler sur ce plateau.
28:26 Est-ce que la Russie n'aurait pas une capacité de contrôle
28:28 des routes migratoires africaines ?
28:30 Là non plus, il n'y a pas de preuve, mais la question est là.
28:32 Bon, je pense qu'il y a une raison un peu plus triviale
28:34 au ciblage de l'Ampédouza,
28:36 c'est que c'est un point faible de l'Europe.
28:38 Alors moi, je lis partout, c'est l'île forteresse,
28:41 c'est à l'Alcatraz des exilés,
28:43 c'est faire un bien grand honneur à l'Ampédouza,
28:45 parce qu'en réalité, je vous l'ai dit, c'est sous-dimensionné.
28:48 Et en fait, les migrants, les passeurs, les ONG
28:51 débarquent à l'Ampédouza.
28:52 Qu'est-ce qui se passe ? C'est que les autorités italiennes
28:55 sont quasiment obligées instantanément
28:56 d'envoyer tous ces gens sur le continent,
28:59 d'où c'est beaucoup plus compliqué de les renvoyer
29:01 à ce moment-là, à leur point de départ.
29:04 Donc voyez, il y a cette image, en fait,
29:05 l'Ampédouza, c'est une corde qui pend comme ça
29:07 au balcon de l'Europe, et vous avez plein de migrants
29:09 qui viennent s'en saisir pour rentrer
29:11 dans la forteresse Europe.
29:13 Et finalement, on ne parle plus de Lesbos en Grèce.
29:15 L'île de Lesbos, ce qui était la fameuse passoire,
29:18 rappelez-vous, ces camps auxquels les migrants eux-mêmes
29:20 mettaient le feu il y a cinq ans.
29:21 Qu'est-ce qui s'est passé en Grèce pour qu'on n'en parle plus ?
29:24 Eh bien, ce qui s'est passé, c'est qu'on a construit
29:26 des centres d'accueil dignes de ce nom,
29:27 avec des hôpitaux, avec des écoles,
29:30 avec des vrais centres de rétention.
29:32 Je vous ai parlé des migrants qui déposaient leur dossier
29:34 et qui allaient se balader à l'Ampédouza à Lesbos ?
29:36 Non, tant que le dossier n'a pas fini d'être instruit,
29:39 les migrants restent enfermés, et si la demande est refusée,
29:42 s'ils ne sont pas éligibles au droit d'asile,
29:44 ils sont renvoyés à leur point de départ.
29:46 Résultat, la route de Lesbos, c'est un trafic migratoire
29:50 qui s'est effondré de 50 %.
29:52 La question qui se pose, c'est qu'attend l'Italie
29:53 pour faire de même à l'Ampédouza ?
29:54 Qu'attend l'Europe pour aider l'Italie à faire la même chose
29:58 que les Grecs ont fait à Lesbos ?
30:00 En tout cas, l'Union européenne doit accueillir ces migrants.
30:03 C'est ce qu'a dit Yossela von der Leyen.
30:05 Dernière question, Dimitri, qu'est-ce qu'il faut faire ?
30:07 Quelle réponse apporter, selon vous ?
30:09 Eh bien, ça dépend de votre philosophie.
30:10 Si vous êtes plutôt pacte de Marrakech,
30:13 vous savez, le pacte de Marrakech,
30:15 que pensez-vous que l'immigration, c'est inéluctable ?
30:18 Et quel est, je cite le pacte,
30:20 "facteur de prospérité, d'innovation et de développement durable".
30:23 Je ne vois pas en quoi l'immigration est facteur de développement durable,
30:25 mais passons.
30:26 Bon, vous ouvrez grand vos bras et vos frontières,
30:28 c'est formidable, accueillons l'immigration.
30:30 Mais ce discours-là, il est bien rodé,
30:32 et Charlotte va nous en parler dans un instant,
30:34 mais vous voyez, on sent que les peuples européens
30:36 ne sont peut-être pas tout à fait sur cette ligne.
30:38 Donc, voilà.
30:40 Et puis, moi, je remettrais aussi en question,
30:42 c'est ce que faisait Pierre Vermeuren,
30:43 un de nos grands intellectuels français, il n'y a pas longtemps,
30:45 il mettait en question le populationnisme français et européen.
30:49 C'est quoi le populationnisme ?
30:50 C'est cette doctrine qui consiste à croire
30:52 qu'il faut absolument accroître notre population.
30:54 Mais enfin, aujourd'hui, vous avez, parmi les jeunes hommes en France,
30:57 un sur quatre qui ne fera jamais d'enfants.
30:59 Les jeunes coupes français,
31:00 ils ne veulent pas faire plus de deux enfants si ce n'est un.
31:03 Est-ce qu'on ne peut pas accepter ça ?
31:04 Qu'à l'échelle européenne, c'est pareil, on a les mêmes problèmes.
31:07 On ne peut pas admettre qu'en Europe,
31:09 on ne veut pas forcément être plus nombreux.
31:11 Est-ce que c'est forcément le déclin qui nous guette
31:13 si on fait moins d'enfants ?
31:15 Alors qu'il existe des moyens technologiques,
31:17 on a l'intelligence artificielle,
31:18 on a les robots, etc.
31:20 Ce sont des voies qui ne sont jamais explorées.
31:22 Ce populationnisme, c'est le ressort intellectuel
31:25 pour pousser, finalement, le discours sur l'immigration.
31:30 Entre autres, évidemment, mais vous voyez,
31:32 Ursula von der Leyen n'a cessé de parler
31:33 du déclin démographique des pays de l'Est
31:35 qui refusait avec acharnement l'immigration en Europe.
31:39 Tout ce que vous dites, on a envie de se demander
31:41 est-ce que c'est humaniste ?
31:42 Je vous pose la question dans un instant,
31:44 juste avant Charlotte, je vous pose la question à vous, Mathieu.
31:46 Et la Hongrie, et la Pologne,
31:49 pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas du tout...
31:51 Ils sont hors de l'Union européenne,
31:53 on va dire, justement, dans cette question d'accueil des migrants ?
31:57 Ces deux pays-là, en l'occurrence, que vous citez,
31:59 en effet, font un bras de fer avec l'Union européenne
32:01 depuis des années et des années pour ne pas accueillir chez eux.
32:03 Ils refusent.
32:04 En fait, on a là, en ce moment,
32:07 se pose la question qui se pose avec ces deux pays-là.
32:08 C'est-à-dire que depuis des années, on leur dit
32:10 "il faut que vous participiez à la répartition",
32:11 et c'est le principe même de la répartition
32:14 et donc de l'accueil initial qu'ils réfutent.
32:16 - C'est sûr, c'est vraiment là, on est au cœur du bras de fer
32:18 qu'il y a entre les deux.
32:20 - Ce sont des pays réfractaires en Europe aujourd'hui
32:22 qui disent "nous n'acceptons pas notre participation
32:25 à l'Union européenne,
32:26 ne doit pas se payer du prix de notre dissolution
32:28 dans l'Union européenne".
32:29 Et ils sont prêts à engager un rapport de force avec l'Europe
32:31 en disant "désolé, nous n'acceptons pas".
32:33 Évidemment, la réaction de l'Allemagne
32:35 et de la Commission européenne,
32:36 c'est la doctrine de Brezhnev, mais appliquée aux Pays de l'Est,
32:38 c'est la doctrine de la souveraineté limitée.
32:40 Vous avez une autonomie,
32:41 mais dans la mesure où vous acceptez les paramètres
32:43 fixés par Bruxelles et Berlin,
32:45 vous devez accepter de force des migrants.
32:47 Ils disent non, donc le rapport de force est constant.
32:49 Et parce qu'ils refusent la loyade migratoire,
32:51 on les accuse de sacrifier l'État de droit.
32:53 C'est génial.
32:54 - Quelle éthique respecter devant la misère du monde,
32:57 Marc Menand, alors que les migrants sont baloutés
32:59 de camp en France ?
33:01 On voit, on a entendu tous ces témoignages.
33:03 Tout au long de l'année, Charlotte, Mathieu, Dimitri,
33:05 on en parle. Lâchez un peu vos téléphones portables,
33:07 c'est quoi ? Qu'est-ce qui vous envoie des SMS pendant...
33:09 Nadine Morano encore ?
33:11 (rires)
33:13 - Non, mais c'est vrai, on en parle tout le temps.
33:14 On se dit, on regarde le Jardin des Halles,
33:16 on regarde le Jardin des Halles à Paris,
33:18 où ils sont en train de se droguer,
33:19 on regarde les enfants à Paris qui doivent être accompagnés
33:21 par des policiers pour aller à l'école,
33:23 et sur la route, ils voient des scènes de migrants
33:25 en train d'avoir des relations sexuelles,
33:26 des enfants de maternelle.
33:28 Donc la question qu'on se pose, Marc Menand,
33:31 c'est est-ce qu'on a le droit d'être humaniste ?
33:34 Quelle éthique poser face à cette crise ?
33:36 - D'abord, ça veut dire quoi, être humaniste ?
33:39 C'est-à-dire qu'il y aurait des salopards,
33:42 et nous en saurions sans doute,
33:43 qui sont incapables d'avoir un patement de cœur
33:46 devant la misère, devant la détresse d'un homme.
33:49 Ceux-là sont rivés à leur égoïsme,
33:52 à leurs petits avantages,
33:54 et il n'est pas question d'ouvrir la porte à qui que ce soit.
33:58 Mais c'est quoi cet humanisme que ceux qui se disent
34:02 en empathie vis-à-vis de tous ces personnages
34:06 qui sont malheureusement les délaissés du monde,
34:09 quelle est cette capacité qu'ils ont
34:12 à offrir l'illusion d'un accueil ?
34:15 C'est quoi que leur offre-t-on ?
34:19 Il faut regarder les choses telles qu'elles se présentent.
34:23 C'est-à-dire que, contrairement à ce que M. Mélenchon nous affirme,
34:29 en disant "ce sont des savants, ce sont des scientifiques"...
34:34 - "Chercheurs", comme disaient les chercheurs.
34:36 - Et puis on a également M. Huffin qui dit
34:38 "Mille personnes, c'est quoi ?"
34:40 Eh bien, déjà, posons-nous la question.
34:42 Même si on est scientifique,
34:44 même si l'on est un savant,
34:47 est-on capable d'arriver dans une société
34:50 dans laquelle on ne parlerait pas la langue,
34:53 dont on ignore tout, c'est-à-dire les mœurs ?
34:56 Alors on va dire un principe de liberté.
34:59 Mais la liberté, c'est de la philosophie.
35:02 La liberté, c'est un s'apprend.
35:03 C'est pas un mot. C'est quoi, être libre ?
35:07 A-t-on comme droit quand on se rend vendique
35:11 sous cette éthique "je fais ce que je veux" ?
35:14 Et pour eux, il n'y a pas cela.
35:16 Ils viennent de pays où ils sont conditionnés par une culture
35:20 et ils ne la remettent pas en doute.
35:22 Car nous, notre principe, c'est d'intégrer la raison.
35:27 Et c'est donc de faire en sorte qu'un enfant forge son lié par arbitre.
35:32 Sans éducation, il ne peut pas y avoir d'assimilation.
35:36 C'est le fondement même,
35:38 quelle que soit donc la position dans l'instruction,
35:42 le savoir scientifique ou non.
35:45 Là, on est dans la philosophie.
35:47 C'est la philosophie qui conduit à la sociologie.
35:51 Et alors, que se passe-t-il ?
35:53 Quand on voit ce qui est arrivé la semaine dernière,
35:56 malheureusement pour la plupart, ce sont des pauvres brougres.
35:59 Ce sont des gens qui sont effectivement victimes d'une situation.
36:05 Ils viennent parce qu'on leur a fait agiter le mouchoir,
36:08 que demain, ils auraient la possibilité de se réaliser.
36:12 C'est quoi, se réaliser ?
36:13 - Tout le monde n'est pas d'accord avec vous.
36:15 - Pardon ?
36:16 - Tout le monde n'est pas d'accord avec vous sur le fait qu'ils soient victimes d'une situation.
36:19 - Non, mais d'accord. - Certains, peut-être pas tous.
36:21 - Vous savez, il y a combien de personnes dans le monde qui crèvent la faim ?
36:24 C'est-à-dire qu'ils sont en dessous du seuil de pauvreté.
36:28 Des gens qui n'ont même pas 2 euros par jour pour vivre.
36:33 Selon les statistiques, c'est 1,98 euro.
36:35 - Est-ce que ce sont eux ? Est-ce que ce sont les mêmes ?
36:37 C'est une question.
36:38 - C'est une question, mais je vais essayer de vous détailler.
36:40 - Pardon.
36:40 - Il y en a 736 millions et 70 millions de plus depuis la crise du Covid.
36:49 Et ça se répartit comment ?
36:50 Eh bien, parmi ces gens, il y a avant tout des personnes venant d'Asie du Sud
36:57 et de l'Afrique subsaharienne.
37:00 Et dans cette Afrique subsaharienne,
37:03 eh bien donc, vous avez 86 % des gens qui sont là et qui viennent chez nous
37:09 sans avoir eu la chance d'aller une seule fois à l'école,
37:14 car 86 % ne sont pas scolarisés.
37:18 Vous vous rendez compte du choc de ces gens qui arrivent dans un monde
37:23 qui leur est totalement étranger et que l'on accueillerait,
37:26 soi-disant. Mais c'est quoi l'accueil ?
37:29 C'est de les placer dans un camp, c'est de les placer sous une tente
37:34 et en leur faisant miroiter, d'obtenir des papiers.
37:37 Et on fera quoi quand on aura les papiers ?
37:40 Eh bien, on aura des papiers.
37:42 Et ces papiers, au mieux, conduisent à ces sous-emplois
37:47 qui sont aujourd'hui pourvus effectivement par les clandestins,
37:50 puisqu'on réclame la régularisation de ceux qui sont sous-payés,
37:56 aussi bien dans la restauration que dans le BTE.
37:59 Mais ça signifie quoi ?
38:01 Je vous interromps, parce que je rebondis sur ce que vous dites.
38:03 Par exemple, Eric Zemmour, on lui dit pourquoi ils viennent.
38:06 Ne perdez pas votre fil.
38:07 Les allocations sociales, parce qu'en France,
38:09 ils peuvent se faire soigner gratuitement,
38:11 parce qu'en France, ils vont toucher le RSA au bout de quelques années
38:14 sans aucune contrepartie. Fin de citation.
38:16 Mais je ne pense pas que...
38:18 Après, c'est l'analyse d'Eric Zemmour. Je vais reprendre ça.
38:20 Pour moi, ça, c'est la compensation.
38:23 C'est ce qui permet à ceux qui veulent hisser ce drapeau
38:27 de l'ouverture à l'immigration, de dire, voilà,
38:31 on leur donne des allocs,
38:32 on leur donne la possibilité de rester dans leur identité,
38:38 de continuer à jouir de leur religion
38:40 sans chercher à comprendre où ils se trouvent.
38:43 Mais le problème, il n'est pas là.
38:45 C'est-à-dire qu'en faisant venir ces gens sous-qualifiés,
38:49 eh bien, on organise quoi ?
38:51 La concurrence de la misère.
38:53 C'est-à-dire ceux chez nous qui n'ont pas de boulot
38:56 ou de mauvais boulot,
38:58 eh bien, ceux-là qui demandent éventuellement
39:00 de pouvoir gagner le SMIC, on leur dit non,
39:02 comme d'ailleurs Pascal Périer dans son livre,
39:04 qui dit, il faut travailler à n'importe quel prix.
39:06 Donc à n'importe quel prix, vous pouvez coucher dehors.
39:09 Voilà où on en est dans ce faux humanisme.
39:11 Vous vous rendez compte comment on arrive
39:14 à se donner la belle illusion ?
39:16 Alors forcément, les trois quarts de ceux qui sont les bobos,
39:20 ils ont une frontière naturelle.
39:22 C'est la frontière des beaux quartiers.
39:24 Ah là, il n'y a même pas besoin de mettre des gendarmes,
39:27 vous ne pouvez pas y pénétrer,
39:28 car forcément, vous n'y trouverez rien.
39:30 Aucune possibilité. Ah si, peut-être !
39:33 L'ouverture d'une porte où là, vous devenez homme à tout faire.
39:37 À la fois, vous portez les courses,
39:39 vous faites le ménage, la cuisine,
39:41 et vous vous débrouillez au mieux,
39:43 vous avez une chambre de bonne,
39:44 et sinon, vous logez où vous pouvez.
39:47 Vous vous rendez compte cette escroquerie intellectuelle
39:51 que l'on nous fait admettre comme étant
39:54 un signe de grande humanité ?
39:57 Sans éducation, il ne peut pas y avoir d'assimilation.
40:01 Que pourrait-on faire pour les assimiler ?
40:03 Mais ça demande des années, l'éducation.
40:05 Apprendre une langue, apprendre, je vous dis,
40:08 la philosophie, ce qu'est la liberté,
40:10 et les manières de vivre, comment forger son libre-arbitre.
40:14 Ça ne se fait pas du jour au lendemain,
40:15 quand M. Ruffin dit "Il n'y en aurait que mille pour être en France."
40:19 Et vous en faites quoi, les mille ?
40:20 Vous leur donnez une petite guitoude
40:21 pour dormir près du périphérique ?
40:23 Et puis après, vous êtes un jeune garçon.
40:27 Un jeune garçon qui ignore tout de ce principe de liberté,
40:31 qui a toujours été habitué à côtoyer des femmes
40:35 que l'on a présentées comme étant nécessairement chastes
40:38 et qui sont couvertes par des vêtements.
40:41 Et soudain, il voit devant lui
40:43 celle qui représente la légèreté.
40:45 D'ailleurs, on leur a dit, dans ces pays-là,
40:47 vous savez, les filles, elles sont légères.
40:50 Ça me rappelle un peu ce qui se passait
40:51 dans le début des années 60,
40:53 quand on a eu les premières filles
40:54 qui se promenaient avec des minijupes.
40:56 Eh bien, elles se promenaient avec des minijupes,
40:59 elles étaient donc ouvertes à tous les libertinages.
41:02 Vous vous rendez compte comment on se laisse emporter
41:06 par cette philosophie de dame patronesse
41:11 qui n'a rien à voir donc avec une réalité,
41:14 mais ça permet de mieux dormir, sans doute,
41:16 de dire, en étant chez soi, loin de tout,
41:19 de dire, oui, mais ils sont là et on sait les accueillir.
41:22 -Merci pour cette démonstration
41:24 de l'illusion de l'humanisme, Marc Menand.
41:27 On va regarder les images de Gérald Darmanin,
41:30 qui vient d'arriver à Rome,
41:31 vous le voyez ici avec son homologue italien,
41:36 comment il s'appelle, Matteo Piantedosi,
41:39 avec son homologue italien.
41:41 Eh oui, parce qu'il faut régler ces problèmes d'immigration.
41:44 "Charles de Nélaz", tout ça, c'est un peu gênant.
41:47 On a l'impression du déjà-vu,
41:50 on a l'impression de tout ça pour ça,
41:52 on a l'impression de...
41:54 On le savait tous, mais on ne fait rien.
41:56 On va se poser les bonnes questions avec vous.
41:59 On dit ce n'est rien, ça change rien,
42:02 il fuit le danger, mais on peut bien faire avec ça.
42:05 On va se demander comment la situation à Lampedusa
42:09 ravive le débat sur l'immigration.
42:11 Nous entendons à nouveau, Charlotte,
42:14 l'argument de ce que représentent
42:16 ces 11 000 personnes en six jours
42:19 par rapport à la totalité des habitants de l'UE.
42:22 Je le disais en titre,
42:24 0,000000, tout le monde, enfin, beaucoup le disent,
42:28 ça ne représente rien, le fossé est immense.
42:30 On entend plein de gens qui disent
42:33 que c'est 11 000 personnes, ça va, sur la taille de l'UE.
42:35 On avait déjà parlé de la même chose
42:38 au moment de l'accueil de l'Océan Viking,
42:40 262 personnes, sérieusement, comme si on ne pouvait pas les accueillir.
42:44 Vous voyez que tous les jours,
42:46 il n'y a pas 4 millions de personnes qui arrivent le même jour.
42:49 Si on attend ça, ça n'arrivera jamais.
42:51 Simplement, cet argument est nul et non avenu
42:54 à partir du moment où il ne prend pas en considération
42:57 ce qu'il y a avant et ce qu'il y a potentiellement après
43:00 dans ces flux migratoires.
43:02 Je prends un seul exemple,
43:03 je pourrais en donner des millions, pour le coup.
43:06 En même temps qu'on parle de l'Empée du Zin,
43:09 vous avez des alertes dans la Manche,
43:11 dans le nord de la France, là, très directement.
43:14 Début septembre, en une seule journée,
43:16 vous avez 874 personnes qui sont passées,
43:19 qui ont débarqué sur les côtes françaises,
43:22 et c'était le record absolu.
43:24 On n'avait jamais vu ça.
43:25 Toutes les associations sur place vous disent
43:28 que la situation se dégrade considérablement.
43:31 En 2022, pour vous donner un seul chiffre,
43:33 on a 45 000 traversées,
43:34 c'est cinq fois plus qu'en 2020.
43:37 Vous voyez que la croissance de ces flux est immense.
43:40 Je prends ce chiffre-là,
43:41 j'aurais pu en prendre beaucoup d'autres.
43:44 Il faut se pencher sur les chiffres
43:46 pour voir la réalité de quoi on parle.
43:48 Premièrement, la réalité de l'immigration
43:51 déjà installée en France.
43:52 Là, c'est l'INSEE, qui fait des études extrêmement fouillées,
43:56 qui nous dit qu'en 2022, on a 7 millions d'immigrés,
44:00 c'est-à-dire une personne qui est née étrangère à l'étranger.
44:03 C'est ça, la définition de "immigrés" pour l'INSEE.
44:06 7 millions, c'est 10,3 % de la population française.
44:09 C'est pas rien, 10,3 % d'une population globale.
44:12 Ca n'est pas rien.
44:14 Et on a 2,5 millions d'immigrés
44:16 qui ont acquis la nationalité française.
44:18 Ensuite, on se souvient de l'étude de l'Institut Montaigne,
44:22 dont nous avait parlé Mathieu.
44:24 Il y a quelques semaines.
44:25 Là, l'Institut Montaigne,
44:27 qui ne s'en alarme pas spécialement,
44:29 mais qui est un état froid,
44:31 commente ensuite.
44:32 "Le stock de titres de séjour valide
44:34 "a augmenté significativement depuis 30 ans
44:37 "et est désormais proche de 4 millions."
44:39 C'est le stock de titres de séjour valide.
44:42 Ce sont des gens qui ont un titre de séjour valide.
44:45 "Les flux annuels d'entrées d'étrangers de pays tiers
44:49 "en augmentation constante depuis 30 ans,
44:51 "supérieurs à 200 000 personnes depuis 10 ans,
44:55 "et 2022 a été une année record
44:57 "avec plus de 320 000 premiers titres délivrés."
45:00 Là, vous voyez les données qu'on a.
45:03 C'est sur 10 ans, sur 30 ans,
45:05 une augmentation constante depuis des décennies.
45:08 -De record en record. -De record en record.
45:10 Ce que l'on voit à travers ces chiffres,
45:12 c'est qu'évidemment, les 11 000 s'ajoutent à 11 000,
45:15 à 11 000, à 11 000.
45:17 Si c'est 11 000 par jour, ça devient compliqué.
45:20 Par ailleurs, que nous disait l'Institut Montaigne,
45:23 c'est ce qui avait fait le plus parler,
45:25 l'immigration a compté pour près des trois quarts
45:28 de l'accroissement de la population en France,
45:30 une proportion inédite.
45:32 Ca, c'est la donnée de la France aujourd'hui,
45:35 sans même parler des flux d'immigration actuels.
45:38 Vous voyez que déjà, aujourd'hui,
45:40 on ne peut pas dire... 11 000 personnes,
45:42 si c'était 11 000 personnes sans qu'il n'y ait jamais eu de sujet avant,
45:46 qu'il n'y aura jamais plus de sujet après,
45:48 ce ne serait pas du tout un problème.
45:50 On est un peu loin de cette situation-là.
45:53 -Charlotte Dornelas, quels sont les chiffres
45:55 qu'on peut retenir sur les flux d'immigration ?
45:58 Que représentent-ils concrètement ?
46:00 -Une fois qu'on a la photo, on va dire le flux d'immigration.
46:03 On a Eurostat qui nous parle de l'immigration régulière.
46:06 Eurostat nous dit, sur l'année 2022,
46:09 c'est 3 millions de personnes originaires de pays tiers
46:12 qui sont installées légalement en Union européenne.
46:15 En un an, 3 millions, pas 11 000.
46:17 Vous avez trois pays, l'Espagne, l'Allemagne et la France,
46:20 qui, elles seules, en accueillent un tiers.
46:23 Là, encore une fois, ce n'est pas 11 000,
46:25 c'est un tiers de 3 millions de personnes en une année.
46:28 Et ça, c'est pour l'immigration régulière.
46:30 Ensuite, on a l'immigration irrégulière.
46:33 C'est Frontex, l'agence européenne, qui détecte les entrées.
46:36 Qu'est-ce qu'elle nous dit ?
46:38 En 2022, elle nous dit, sur les 11 premiers mois de l'année,
46:41 on a 308 000 entrées irrégulières,
46:43 plus 68 % par rapport à l'année précédente.
46:46 Et que nous dit Frontex cette année, l'année d'après ?
46:49 En mai dernier, le patron de Frontex était alarmé de la situation
46:52 en disant, dans la Méditerranée centrale,
46:55 dont nous parlait Dimitri,
46:56 "Plus 300 % simplement sur le début de l'année."
46:59 Donc, vous avez 68 % l'année d'avant,
47:01 plus 300 % cette fois-ci.
47:03 Et depuis la Tunisie, nous disait le patron de Frontex,
47:06 une croissance de 1 100 % sur le début de l'année.
47:09 Là, encore une fois, ce n'est pas 11 000 personnes,
47:12 c'est 11 000 personnes de plus, en quelques heures,
47:15 qui, évidemment, avec l'image extrêmement frappante.
47:18 Et quand Antoine Léaumont nous dit...
47:20 On en était encore à 6 000 personnes arrivées ce jour-là.
47:24 Il nous dit, s'il arrivait 6 000 personnes chaque jour en Europe,
47:28 il faudrait 205 ans pour atteindre le niveau de la population
47:31 en Union européenne.
47:32 Antoine Léaumont compare la population globale
47:35 de l'Union européenne et le nombre de personnes qui prennent
47:38 le nombre des naissances, à la limite, si il veut faire ça par jour.
47:42 Et par jour, en Europe, on a en moyenne entre 10 000 et 11 000 naissances.
47:46 Il y a 11 000 personnes arrivées en quelques jours à Lampedusa.
47:50 Il les compare aux naissances.
47:51 C'est assez significatif, beaucoup plus, évidemment,
47:54 que de comparer 11 000 personnes ou 6 000
47:57 à l'ensemble de la population aujourd'hui
47:59 dans l'Union européenne.
48:01 Il ne s'agit pas de 11 000 personnes de plus,
48:04 mais évidemment de 11 000 personnes de plus,
48:06 dans un contexte d'opposition
48:08 de toutes les populations européennes,
48:10 avec une volonté, et on l'avait vu il y a quelques mois,
48:15 dans un sondage fait en Afrique,
48:17 plus de la moitié des jeunes africains veulent émigrer.
48:20 C'est des millions de personnes qui, potentiellement,
48:23 veulent émigrer demain.
48:25 Ce n'est pas juste une question de personnes,
48:28 encore moins de 11 000.
48:29 On aimerait bien que les hommes politiques
48:31 ne parlent pas de 11 000 personnes
48:33 et se ponchent sur les conséquences de cette immigration.
48:37 -Question très importante, Charlotte Dornelas.
48:40 Quelle question doit-on se poser quand on parle d'accueil
48:43 et d'avoir du mal à se poser aujourd'hui ?
48:45 -On parle du principe que ces traversées,
48:48 on ne peut pas faire autrement.
48:50 Je recite le patron de Frontex, il donnait ses chiffres.
48:53 Il parlait de la Méditerranée centrale,
48:55 celle qui nous occupe, et il disait
48:57 qu'il y avait des gangs de passeurs
48:59 de plus en plus organisés, qui se font concurrence
49:02 sans avoir de problème avec les pertes humaines.
49:05 On a vu des récits de personnes jetées par-dessus bord,
49:08 parce qu'il fallait arriver plus vite.
49:11 C'est exactement... Honnêtement, la criminalité
49:13 est comparable au trafic de drogue.
49:15 Quand elle s'intensifie et que vous, vous nourrissez
49:19 l'intensification par le seul accueil inconditionnel
49:22 des personnes qui arrivent,
49:23 je ne parle pas d'aide humanitaire au moment où les gens sont là.
49:27 Une fois que vous avez mis le pied,
49:29 vous êtes là, et on ne vous renvoie pas dans le pays d'origine,
49:33 mais en Europe. C'est une manière de nourrir
49:35 une criminalité qui se durcit au fil des années.
49:38 C'est quelque chose qu'on aimerait avoir le regard
49:41 de ces hommes politiques.
49:42 Par ailleurs, et ça en découle partiellement,
49:45 on a un lourd poids psychiatrique de cette immigration.
49:48 On aimerait les observer quand on nous dit
49:51 que la psychiatrie, c'est la catastrophe en France,
49:54 l'état de la psychiatrie. C'est une étude du Lancet
49:57 qui nous dit qu'on a une prévalence de 31 %
49:59 des troubles de stress post-traumatique.
50:02 C'est évident, la vie qu'ils ont en Afrique,
50:04 mais imaginez la traversée avec ces passeurs
50:07 de criminels hystériques.
50:08 Il passe par la Libye, on a de la prostitution,
50:11 de la réduction en esclavage, 31 % de plus,
50:14 21 % pour la dépression caractérisée,
50:16 14 % pour l'anxiété.
50:17 Tout ça se gère à l'arrivée dans un pays.
50:20 Ensuite, on retrouve, et j'en déduis,
50:22 dans la délinquance, vous savez, les déséquilibrés,
50:25 les réseaux de criminels, les dettes que vous avez
50:28 sur les réseaux de criminels qui vous ont fait passer.
50:31 On a 25 % d'étrangers en prison,
50:33 mais 2022, 69 % des vols, violences physiques, sexuelles
50:37 dans les transports, en Île-de-France,
50:39 sont le fait d'étrangers.
50:40 69 %, ils ne sont à peine 10 % en France.
50:45 C'est un chiffre qu'on aimerait connaître.
50:47 Par ailleurs, la menace terroriste,
50:49 il ne s'agit pas de dire que les gens qui arrivent
50:52 vont faire des attentats, mais d'expliquer que ces flux
50:55 peuvent nourrir la menace terroriste.
50:57 On l'avait vu au Bataclan, déjà, à l'époque,
51:00 on nous expliquait qu'on était fou.
51:02 Et là, Al-Qaïda, il y a quelques jours,
51:05 on a l'imaginable de penser que ces flux continus
51:08 qu'on est obligés d'accueillir servent à cette menace terroriste.
51:12 Même sans parler des questions de sécurité,
51:14 on a plusieurs sujets qui doivent être pris en compte.
51:17 Le basculement culturel, dont on parle souvent,
51:20 je ne vais pas m'attarder dessus, mais tous nos débats quotidiens
51:24 sont ceux d'une France qui change culturellement
51:27 par l'importation de population.
51:29 C'est une question qui mériterait d'être posée calmement
51:32 quand vous avez un pays qui change à ce point,
51:35 qui n'existait pas il y a quelques années.
51:37 La fameuse insécurité culturelle est réelle.
51:40 La question des services publics, c'est la catastrophe.
51:43 Je vous prends un seul exemple dans les tribunaux administratifs.
51:47 Plus de 40 % des dossiers gérés par les tribunaux administratifs,
51:51 c'est du contentieux des étrangers.
51:53 Ça s'apaise, ça non plus, on n'en parle pas.
51:55 La question de l'éducation, c'est l'OCDE, en 2023,
51:58 qui dit que la contribution de l'immigration
52:01 au niveau d'éducation place la France
52:04 comme 42e pire pays sur 47 étudiés.
52:07 Parce que le niveau, évidemment, d'éducation des personnes
52:11 qui arrivent est extrêmement faible
52:13 et pèse sur le niveau d'éducation général.
52:15 La question du logement en Ile-de-France,
52:18 on a vu cette file d'attente avec 765 dossiers
52:21 pour un logement de 10 m2 qui était à 610 euros quand même.
52:24 765 dossiers.
52:25 On a 1 600 migrants qui ont déjà quitté l'Ile-de-France
52:28 à cause des Jeux olympiques.
52:30 Et on a encore des campements partout dans Paris
52:33 où cette question du logement se pose.
52:35 Et enfin, la question de l'économie.
52:37 On nous parle des recettes que génère l'immigration
52:40 sans jamais s'attarder sur les coûts,
52:42 les prestations sociales, les coûts régaliens,
52:45 sociétaux, éducatifs, médicaux,
52:47 la lutte contre l'immigration illégale,
52:49 l'hébergement d'urgence.
52:51 Tout ça coûte énormément d'argent.
52:53 Jean-Paul Gorevitch a fait cette étude
52:56 pour Contribloble Associé,
52:57 et il le chiffre à 53 milliards quand même.
53:00 On ne sait pas quel chiffre, mais on en parle,
53:03 on se penche sur cette question.
53:05 Tout ça n'est pas qu'une question humanitaire.
53:07 La question humanitaire peut se poser
53:10 pour des Français aussi parfois en France.
53:12 -Merci beaucoup, Charlotte Darnilas.
53:14 Mathieu Bocoté, je me retourne vers vous
53:17 parce que la question de Georgia Miloni se pose aujourd'hui.
53:21 Peut-être plus que jamais.
53:22 Elle s'est faite lire il y a un an, moins quelques jours,
53:26 avec un engagement ferme contre l'immigration massive.
53:29 On va dire par la cliffe de l'once bézouza.
53:32 Certains l'avoient même fait un front commun
53:34 avec Yonsela Van Der Leyen.
53:36 Qu'est-ce qui s'est passé?
53:38 Est-ce que le gouvernement italien a retourné sa veste?
53:41 Pour la France, même, qu'est-ce que ça veut dire?
53:44 -Vous avez posé la bonne question.
53:46 Est-ce qu'elle a retourné sa veste?
53:48 Qui répondrait tout simplement oui
53:51 comme si elle reniait ses convictions?
53:53 C'est un peu trop rapide comme réponse.
53:55 Le point de départ, Mélanie a misé sur un activisme diplomatique fort
53:59 qui assure le rôle de la frontière,
54:01 que la frontière soit au sud de la Méditerranée.
54:04 On l'a vu, on l'a évoqué,
54:06 c'est dans un bon papier de Marie Darmagnac,
54:09 la gauche italienne, à Bruxelles, a contribué à torpiller cet accord.
54:14 Pour l'instant, il ne s'applique pas.
54:16 Pour ce qu'on en comprend, l'Italie dit
54:19 que tant que l'argent n'arrive pas,
54:21 la Tunisie, les bateaux partiront.
54:23 C'est ce qu'on en comprend.
54:24 Mais là, Georges-Emmanuel, il dit un instant,
54:27 il dit que les choses ne sont pas encore faites.
54:30 La vraie question, c'est que les bateaux ne doivent pas accoster.
54:33 C'est l'option militaire.
54:35 L'option militaire ne veut pas dire qu'on coule les bateaux.
54:38 On utilise la marine italienne, la marine de guerre,
54:41 pour être capable de faire en sorte
54:43 que ces bateaux ne pénètrent pas sur le territoire,
54:46 soient reconduits chez eux.
54:48 C'est une option qui a déjà été utilisée en Italie,
54:51 je le précise, en mars 1997,
54:53 quand il y avait une arrivée massive d'Albanais en Italie
54:56 et en Grèce aussi.
54:57 L'Italie avait négocié avec l'Albanie
55:00 la possibilité d'aller dans son territoire albanais
55:04 pour être capable de dire...
55:06 Stopper les bateaux, reconduire les bateaux,
55:09 en disant "Vous ne pénétrez pas ici."
55:11 La question qui se pose de plus en plus en Italie,
55:14 c'est la question de l'utilisation de la marine de guerre.
55:17 On passe à une étape supplémentaire,
55:19 mais on comprend que pour aller jusque-là,
55:22 ça implique aussi de faire un bras de fer
55:24 avec les autorités européennes.
55:26 - Il y a quelques années,
55:27 Matteo Salvini était l'homme fort de la droite italienne.
55:31 Est-ce qu'on l'entend aussi tonner dans cette crise ?
55:34 - C'est intéressant, parce qu'il y a un conflit.
55:36 Ils font partie de la même coalition,
55:39 mais il aimerait être à la place de Giorgia Melloni
55:42 qu'il n'aimerait pas être à la place de Matteo Salvini.
55:45 Il a le privilège du ministère de la Parole,
55:47 l'équivalent du vice-premier ministre,
55:49 et qu'est-ce qu'il dit ?
55:51 Il a un discours très ferme pour envoyer le signal
55:53 "Voilà ce que nous devons faire."
55:56 Les mots qui sont présents dans l'article.
55:58 "Si, dans les faits, à Bruxelles, Berlin et Paris,
56:01 "les gouvernements se détournent de l'autre côté,
56:03 "nous devons défendre nos frontières
56:05 "par tous les moyens nécessaires que la démocratie met à disposition."
56:09 On voit jusqu'où ça peut aller.
56:11 Il dit "Je n'exclus pas l'utilisation de la marine militaire."
56:14 Il attaque l'Allemagne en disant ça.
56:17 Il va plus loin.
56:18 Il y a des institutions allemandes
56:20 qui donnent des millions d'euros à des ONG
56:22 pour amener des migrants en Italie.
56:24 Quand on voit arriver 120 bateaux,
56:26 ce n'est pas un épisode spontané, c'est un acte de guerre.
56:29 Je pense que c'est quelque chose de voulu et d'organisé
56:32 pour mettre en difficulté un gouvernement qui dérange.
56:35 Il ne s'agit pas de la politique italienne à la place des Italiens,
56:39 mais on voit que cette question fragilise une coalition
56:42 qui s'est fait élire sur sa capacité à stopper l'immigration massive.
56:45 On constate, et je pense qu'on doit le dire et le redire,
56:49 quoiqu'en disent certains parlementaires européens,
56:52 que les autorités de Bruxelles sont hostiles
56:54 à la régulation des migrations.
56:55 La Commission européenne, les élites européistes
56:58 font donc accepter ces migrations massives.
57:01 Pour être capable d'appliquer une politique
57:03 pour stopper l'immigration massive,
57:05 il ne peut y avoir qu'un rapport de force très net avec Bruxelles.
57:08 Certains ont parlé d'une alliance entre la France et l'Italie
57:12 pour changer le rapport de force par rapport à l'Allemagne.
57:15 Est-ce une option sérieuse, une forme d'axe méditerranéen,
57:18 pour ne pas l'imaginer,
57:20 et est-ce qu'il y a une alliance européenne
57:22 pour contenir le pouvoir de Bruxelles et peut-être de Berlin?
57:25 - Je ne sais pas, mais je reste sur ma faim.
57:28 J'ai encore envie de vous poser des questions.
57:30 Mais ça serait bien qu'on fouille un peu sur la Hongrie, la Pologne.
57:34 Est-ce que ce sont des solutions pour la France demain ?
57:37 Quand on voit ce qui se passe en Italie par rapport à l'UE,
57:41 est-ce qu'il existe une solution ?
57:43 On peut en parler, peut-être ? - Avec joie.
57:45 - Merci à tous. 20/21 pour tous.
57:47 - Merci, Marc Meunon, de m'avoir remplacé.
57:50 Vous êtes un amour. - Ça m'a fait rêver.
57:52 - Je vous adore.
57:53 Dans un instant, Pascal Praud pour l'heure des pro 2.
57:56 Et tout de suite, Simon Guélin pour de belles infos ce soir.
58:00 - Pas très joyeuse, chère Christiane.
58:02 J'aurais bien aimé, mais c'est pas moi qui ai choisi.
58:05 - Allez-y. - On y va pour ce rappel des titres.
58:07 À 20h sur CNews, l'agresseur du maire de Lomo, en Charente-Maritime,
58:11 a été condamné à un an de prison avec sursis pour violences aggravées.
58:15 Le 19 août dernier, dans cette commune de 3000 habitants,
58:18 l'élu avait été roué de coup par un homme du 40e d'année
58:21 alors qu'il s'opposait à l'installation de caravanes
58:24 sur le terrain de football de sa commune.
58:27 A quelques jours de la Fashion Week, une enquête a été ouverte.
58:30 Après le vol samedi de plus de 50 pièces
58:33 de la prochaine collection de la Maison Balmain,
58:35 son directeur, Olivier Roustin, l'a annoncé sur les réseaux sociaux.
58:39 Le chauffeur qui transportait la cargaison
58:42 a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche
58:44 et a été arrêté à la couture.
58:46 Le sud de la France tente de se remettre des intempéries.
58:49 Les fortes pluies ont provoqué des dégâts matériels
58:52 ainsi que des perturbations du trafic routier.
58:55 La situation est problématique dans l'Hérault.
58:58 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
59:00 annonce déclencher de manière accélérée
59:03 la procédure de reconnaissance de catastrophes naturelles.

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