Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 - 19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver face à l'info ce soir.
00:04 Dans un instant, nos mousquetaires en pleine forme pour la rentrée.
00:07 Tout de suite, l'info. Olivier Leclerc en plate. Comment ça va ?
00:10 - Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:12 Et à la ligne de l'actualité, le joueur de rugby Bastien Chaleureau
00:15 qui vient tout juste de réfuter les accusations de racisme qui le visent.
00:19 Mois d'une semaine avant la Coupe du monde de 15 de France,
00:21 confronté à une polémique autour de son deuxième ligne,
00:24 le joueur de Montpellier a été condamné en 2020
00:26 pour des violences commises en raison de l'ethnie ou de la race.
00:29 Certains demandent son exclusion de l'effectif.
00:31 Le joueur est présumé innocent puisqu'il a fait appel.
00:34 La France suffoque à nouveau. Un épisode de forte chaleur touche le pays.
00:39 Les températures pourraient atteindre les 35 degrés dans certaines régions du pays,
00:43 selon Météo France. Et pas de nette baisse de température attendue avant dimanche.
00:48 Et puis, deux détenus se sont évadés du centre de détention de la prison d'Aisse
00:52 et dans le Lot-et-Garonne. C'est une information européen.
00:55 Ils ont profité d'une séance de sport pour se faire la belle
00:58 à travers un grillage découpé. Les deux hommes étaient condamnés
01:01 pour des faits d'extorsion.
01:03 Au sommaire ce soir, justice pour Adama.
01:09 Sept ans de slogans, scandés.
01:12 Et la justice a finalement rendu son jugement ce vendredi.
01:15 Un nom lui en faveur des trois gendarmes impliqués dans l'affaire.
01:18 Sept ans de mobilisation, de fortes communications,
01:22 d'interventions dans des écoles.
01:24 Sept ans de puissant soutien médiatique pour expliquer d'autres faits
01:28 que ceux validés par la justice.
01:30 La justice a été rendue, mais la famille appelle à une autre justice.
01:34 De quelle justice s'agit-il ? L'édito de Mathieu Bochpetit.
01:38 Alors que samedi, l'Erythrée fêtait le 30e anniversaire de son indépendance,
01:45 c'est en Suisse, en Norvège et en Israël que des émeutes ont eu lieu.
01:50 Encore centaines de blessés, des balles réelles ont été tirées.
01:55 Comment expliquer ces violences ?
01:57 En quoi la guerre civile du pays se délocalise dans des pays du Nord
02:01 qui accueillent les migrants érythréens ?
02:04 Le décryptage de Dimitri Pavlenko.
02:07 Une rentrée sans abaya de Lionel Jospin en passant par Fabien Roussel
02:11 et bien d'autres à gauche.
02:13 Beaucoup sortent du bois pour défendre l'école laïque.
02:16 Pendant ce temps, les invitations à violer la loi se multiplient aujourd'hui.
02:20 Qui, par quels moyens, avec quelle complicité, la République est-elle moquée ?
02:25 La République est-elle à genoux ? Le regard de Marc Meunier.
02:29 Il s'appelait Tristan, il avait 30 ans.
02:34 Personne n'appellera à la mobilisation après son décès.
02:37 Percuté par un chauffard après un refus d'obtempérer à Paris ce week-end,
02:41 personne ne pleurera à sa mort sauf sa famille en silence.
02:44 Une victime de plus d'un refus d'obtempérer.
02:47 Pourquoi les cris, les mobilisations, les bruyants médias
02:51 ne servent pas à défendre la cause des délinquants et pas des victimes ?
02:56 Qui défendra ces victimes, ces trop gênantes victimes des refus d'obtempérer ?
03:01 L'analyse de Charlotte Bornélas.
03:03 Et puis à New York, c'est nouveau,
03:06 les mosquées pourront diffuser des appels à la prière sans autorisation préalable.
03:11 Ici sur l'image, une des 15 mosquées du centre-ville de New York.
03:15 En quoi permettent que l'appel à la prière soit entendu par haut-parleurs
03:20 pendant les prières du vendredi et le ramadan à New York ?
03:23 Une initiative qui mérite d'être saluée.
03:25 La Ligue Islamique Mondiale apprécie cette initiative.
03:28 En quoi est-ce un changement significatif ?
03:31 L'édito de Mathieu Bourguet.
03:33 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité.
03:36 Je ne sais pas si vous nous entendez parce que nous on n'entend rien.
03:38 Donc je ne sais pas si vous nous entendez.
03:40 Envoyez-moi un petit hashtag, #Faceàl'Info, pour savoir si vous nous entendez bien.
03:44 C'est parti !
03:45 Alors c'est la rentrée, moi j'ai emmené des cahiers.
04:00 - Je peux chahuter, vous en me...
04:01 - Alors regardez d'abord... Non, non, non, ça y est, ça va.
04:03 Regardez ce que j'ai emmené.
04:04 Ça, c'est de mon avant.
04:06 Un stylo, un cahier pour chacun.
04:08 Alors je bouge, attention.
04:10 - Merci maîtresse.
04:11 - Bonjour maîtresse.
04:12 - Merci.
04:13 - Voilà.
04:14 - Merci.
04:16 - Merci, merci.
04:17 - La maîtresse, la maîtresse, la maîtresse.
04:18 - Ah mais c'est du bic collector ça.
04:20 Si vous avez envie de m'avoir comme élève, je vous souhaite bon courage.
04:24 - Soyez satisfaits.
04:25 - Oh là là, magnifique.
04:26 - Alors.
04:31 - Voilà.
04:32 Vous avez entendu, c'est la fin de la récré.
04:35 C'est parti, c'est parti, on va commencer.
04:37 Alors, dans un instant, le tour de table aujourd'hui, ça va être autour de l'affaire des Restos du Coeur.
04:43 C'est assez surprenant en fait ce qui se passe.
04:45 C'est-à-dire que les Restos du Coeur sont en déficit de 35 millions d'euros.
04:49 L'État donne 15 millions d'euros.
04:51 Bernard Arnault donne 10 millions d'euros.
04:53 Mais il se fait lâcher par la gauche.
04:55 On va essayer de comprendre pourquoi dans un instant.
04:57 Avant tout, Mathieu Bocote.
04:59 On va se poser des questions à propos de l'affaire Traoré.
05:03 Il y a toujours les silencieux et les bruyants.
05:06 Et dans l'affaire Traoré, d'un côté, on a des gendarmes silencieux qui auraient pu demander des excuses après le jugement.
05:13 De l'autre, on a la famille Traoré qui appelle à une mobilisation de main contre la justice rendue ce vendredi.
05:19 Adama Traoré traîne dans la vie publique depuis 7 ans.
05:22 7 ans où la famille Traoré a mené une campagne permanente de diabolisation de la France et de ses forces de l'ordre.
05:29 Cette histoire ne démontre-t-elle pas que la France est à genoux ? Mathieu.
05:34 C'est une excellente manière de poser les choses.
05:36 La France est-elle à genoux ?
05:38 À tout le moins, pour l'instant, refusant finalement de sacrifier les exigences de la justice réelle à celles de la justice populaire.
05:47 Ce qui est l'exigence de la famille Traoré dans les circonstances.
05:50 Refusant cela, la France se tient debout.
05:52 Mais des gens veulent la mettre à genoux.
05:54 Et c'est le point de départ de cette réflexion.
05:56 Je suppose les principaux éléments connus de cette histoire.
06:00 Et j'en arrive à la conclusion qui est celle des derniers jours.
06:03 Les trois policiers de jugement du non-lieu.
06:07 En dernière instance, étaient-ils responsables de sa mort ?
06:13 Soit parce qu'il l'a, ça serait pris à lui directement.
06:16 Soit par non-assistance à personne en danger.
06:18 Résultat, après enquête, expertise, contre-expertise, multi-expertise, pluriexpertise.
06:24 Après tout cela, sans ambiguïté, non-lieu.
06:28 Cela nous oblige, parce que la famille Traoré dit néanmoins non, non, non.
06:33 Adama Traoré demeure la victime insensée et injuste de la police française,
06:38 des gendarmes français, des forces de l'ordre françaises.
06:41 Donc la bataille doit se poursuivre.
06:43 Le procès des forces de l'ordre doit se poursuivre.
06:46 Le procès de la France néocoloniale dans ses quartiers doit se poursuivre.
06:50 Et la figure principale, j'y reviendrai, à ça Traoré,
06:54 qui est celle qui incarne aujourd'hui le combat non pas des quartiers,
06:58 mais de l'aile décoloniale et à bien des égards indigéniste des quartiers,
07:02 les pseudo-Black Lives Matter à la française,
07:04 eux croient encore en leur cause.
07:06 Alors rappelons-nous, point de détail, important,
07:08 il n'y a pas donc de condamnation non-lieu.
07:11 C'est important pour la suite des choses.
07:13 Mais de quelle famille parlons-nous quand on parle de la famille Traoré?
07:16 C'est une formule qui revient souvent.
07:18 Des gens disent la bande Traoré, la famille Traoré.
07:20 Les plus méchants disent le gang Traoré.
07:22 Formule qu'on ne reprend pas à notre compte, évidemment.
07:24 Mais c'est une formule utilisée souvent, le gang Traoré,
07:26 comme s'il y avait quelque chose d'inquiétant dans cette famille.
07:29 Je vais lire, je n'ai pas l'habitude de citer Wikipédia,
07:31 pour lequel j'ai très peu d'estime, franchement.
07:33 Mais pour une fois, je vais me permettre de citer
07:36 la description de la famille Traoré,
07:38 pour qu'on comprenne que nous sommes ici devant,
07:40 je dirais, une famille de la France de demain.
07:42 Aça Traoré, c'est la figure, la jeune femme qui incarne ce combat aujourd'hui,
07:48 la sœur d'Adama, naît en janvier 1985,
07:52 dans le 9e arrondissement de Paris.
07:54 Elle est issue d'une famille polygame,
07:56 où elle considérait les autres femmes de son père
07:58 comme également ses mères.
08:00 Elle est ainsi issue d'une fratrie,
08:02 composant 17 frères et sœurs.
08:04 Une famille formidable, comme elle la qualifie elle-même,
08:06 une cellule familiale très puissante,
08:08 où il n'y a pas de demi-frères et sœurs,
08:11 le père montrant à ses épouses que leurs enfants
08:13 mis à un très haut niveau ont toujours eu plus d'importance.
08:16 Son père, Marat Siré, né au Mali,
08:19 arrive en France à l'âge de 17 ans.
08:21 Il s'unit d'abord à la Picarde Elisabeth,
08:23 puis à la Normande Françoise,
08:25 dès qu'elle naisse 7 enfants,
08:27 puis se marie au Mali avec Atouma,
08:30 qui lui donne 6 enfants, dont Aça,
08:32 puis avec Oumou, qui aura 3 enfants, dont Adama.
08:35 Une famille normale, donc.
08:37 Une famille française comme il y en a tant,
08:39 ou en fait comme il y en aura tant, probablement,
08:41 si le cours des choses démographiques se poursuit.
08:44 Mais il est possible aussi qu'une famille polygame,
08:46 une famille qui porte une différence culturelle
08:48 aussi forte par rapport aux normes de la société française,
08:51 une famille en situation, on pourrait dire,
08:53 d'extériorité culturelle et normative
08:55 par rapport à la société française,
08:57 il est possible qu'une telle famille
08:59 engendre des soucis particuliers.
09:01 Parce que la famille, c'est la base de la structure sociale,
09:04 et si vous fonctionnez sur un modèle familial
09:06 très différent, éclaté, pas simplement dans les marges,
09:09 mais un contre-modèle inscrit dans une autre structure
09:11 de civilisation, ça peut engendrer des soucis.
09:13 Alors, une famille compliquée, je cite maintenant le Figaro,
09:16 qui nous fait un portrait de cette famille compliquée.
09:18 Je cite le Figaro, on a des faits bien établis,
09:20 c'est pas de l'opinion, c'est un fait.
09:22 Dans les années 2010, 5 frères d'Adama,
09:24 donc Adama qui a connu le mauvais sort que nous connaissons,
09:27 qui dénoncent un acharnement, ont eu en effet affaire
09:29 à la justice, souvent en relation, mais pas toujours,
09:32 avec l'immobilisation du comité Adama Traoré.
09:34 Ça, c'est le comité qui s'est mobilisé pour rendre justice,
09:37 dit-on, à Adama Traoré.
09:39 L'un des frères a ainsi déjà été condamné
09:41 dans plusieurs dossiers, dont l'un pour extorsion de fonds
09:44 avec violence et trafic de stupéfiants.
09:46 Un second a lui aussi été condamné
09:48 pour trafic de stupéfiants.
09:50 Un troisième a lui écopé d'une peine pour avoir incendié
09:53 un bus lors de violences urbaines,
09:55 et également pour l'agression d'un ancien co-détenu
09:58 d'Adama Traoré, qui affirmait que ce dernier
10:00 l'avait violé en détention.
10:02 Un quatrième membre de la fratrie a été condamné
10:04 pour outrage envers un élu local.
10:06 Enfin, un cinquième frère Traoré a été reconnu coupable
10:09 d'une agression contre un commerçant de Beaumont-sur-Oise.
10:12 La victime avait été grièvement blessée à la tête
10:15 par un coup de manche à balai qui s'était brisé sur le choc.
10:18 Sous le choc, dis-je.
10:20 Là, on comprend que c'est une famille complexe
10:22 qui pourrait être qualifiée, dans un certain sens,
10:24 dans la modération, comme une famille à problèmes
10:26 entre gays et membres.
10:28 Quoi qu'il en soit, cette famille si française
10:30 ou cette famille si post-française a ses problèmes,
10:32 et le mauvais sort d'Adama Traoré, nous le savons,
10:34 donc, je le redis, non lieu.
10:36 Donc, les policiers ne sont pas coupables,
10:38 les policiers ne sont pas responsables,
10:40 les gendarmes, pardonnez-moi.
10:42 Mais la sœur, Assa Traoré, ne l'accepte pas.
10:44 Pour elle, son frère est nécessairement
10:46 la victime de la France néocoloniale.
10:48 Pour elle, son frère est la victime des forces de l'ordre.
10:51 Il serait le symptôme, en fait, d'un ordre raciste
10:53 qui s'en serait pris à son frère
10:55 parce qu'il était racisé, parce qu'il était des banlieues.
10:58 Elle va créer un comité,
11:00 donc le comité Adama Traoré,
11:02 comme justice et vérité pour Adama,
11:04 qui va rassembler toute une série de personnages
11:06 qui sont recommandables, comme des indigénistes,
11:08 des islamistes, qui voient les quartiers,
11:11 qui voient les banlieues,
11:13 comme des lieux, des colonies, en fait,
11:15 des colonies en France.
11:17 La France métropolitaine coloniserait ces quartiers,
11:19 les dominerait et exercerait par la violence
11:21 des forces de l'ordre une forme de persécution néocoloniale
11:24 à l'endroit des populations dites racisées.
11:26 Et son frère, donc, n'est pas responsable
11:28 de son propre comportement.
11:30 Vous savez, cette vieille notion occidentale,
11:32 mais peut-être complexe, qui est la responsabilité.
11:34 Par exemple, si la police vous dit arrêtez-vous,
11:36 vous vous arrêtez, vous ne commencez pas à courir
11:38 en espoir de la fuir.
11:40 Vous savez, si vous avez été correctement socialisé,
11:42 que si vous fuyez la police ou les gendarmes
11:44 lorsqu'ils veulent vous arrêter, vous risquez des soucis.
11:46 Vous le savez, ça, si vous êtes normalement socialisé.
11:48 Si vous considérez que le refus d'obtempérer
11:50 est le rituel désormais naturel
11:52 de refus des forces de l'ordre
11:54 pour vous affirmer contre la France néocoloniale,
11:56 il se peut que vous ayez des soucis.
11:58 Quoi qu'il en soit, elle a levé un engagement,
12:00 c'est une figure très charismatique à cette Traoré,
12:02 elle a levé des troupes, elle a levé un mouvement
12:04 qui se présente un peu, j'y reviendrai,
12:06 comme le Black Lives Matter à la française
12:08 et qui, aujourd'hui, refuse encore la justice française.
12:10 - Je vais vous poser une petite parenthèse
12:14 et à Charlotte aussi, je lui demanderai peut-être
12:16 juste après votre chronique,
12:18 si un enfant n'obéit pas à ses parents,
12:20 c'est la faute des parents ou c'est la faute de l'enfant?
12:22 - C'est la faute des parents d'abord.
12:24 - Bon, si on a des familles comme la famille Traoré
12:26 ou bien des refus d'obtempérer,
12:28 on en parlera dans un instant,
12:30 c'est la faute des délinquants ou c'est la faute de la France?
12:32 - Je reposerai la question autrement.
12:34 Lorsqu'on est rendu à l'âge adulte
12:36 ou lorsqu'on était socialisé,
12:38 arrive un moment où on peut supposer
12:40 que la famille a transmis les normes élémentaires
12:42 de fonctionnement de société à un individu,
12:44 on peut supposer que le passage par l'école
12:46 l'a aussi prédisposé à respecter les règles de base
12:48 de l'ordre civique et dès lors,
12:50 si on décide de ne rien respecter,
12:52 la famille a sa part dans l'origine de la chose
12:54 mais puisque je prête un libre jugement
12:56 de capacité d'autodétermination aux individus,
12:58 ça veut dire fuir la police.
13:00 - Charles, je vous poserai la question dans un instant.
13:02 Revenons à Mathieu Bocoté,
13:04 qui est probablement la plus connue de la famille.
13:06 - Oui, la plus connue de la famille,
13:08 la plus connue de la bande.
13:10 C'est devenu une figure politique,
13:12 une figure sociale.
13:14 On le sait, elle mène son combat,
13:16 sa bataille, mais elle va être propulsée
13:18 sur la scène mondiale en 2020.
13:20 Pourquoi 2020-2021?
13:22 Parce qu'il y a l'affaire George Floyd aux États-Unis.
13:24 Et dès lors, pour une partie
13:26 de cette mouvance décoloniale française
13:28 qui s'identifie toujours aux États-Unis,
13:30 qui veut lire la situation des populations
13:32 issues de l'immigration en France,
13:34 donc des gens qui sont venus
13:36 librement en ce pays,
13:38 et qui décide d'assimiler la condition de ces gens
13:40 à celle des anciens esclaves américains,
13:42 qui eux, c'est le moins qu'on puisse dire,
13:44 ne sont pas arrivés librement aux États-Unis,
13:46 mais qui américanisent leur grève de lecture
13:48 de la société française,
13:50 il y a une espèce d'effet de télescopage
13:52 qui fait qu'elle devient le symbole
13:54 de la réalité, qui est un symptôme
13:56 de la réalité, qui est un symptôme
13:58 de la réalité, qui est un symptôme
14:00 de la réalité, qui est un symptôme
14:02 de la réalité, qui est un symptôme
14:04 de la réalité, qui est un symptôme
14:06 de la réalité, qui est un symptôme
14:08 de la réalité, qui est un symptôme
14:10 de la réalité, qui est un symptôme
14:12 de la réalité, qui est un symptôme
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14:16 de la réalité, qui est un symptôme
14:18 de la réalité, qui est un symptôme
14:20 de la réalité, qui est un symptôme
14:22 de la réalité, qui est un symptôme
14:24 de la réalité, qui est un symptôme
14:26 de la réalité, qui est un symptôme
14:28 de la réalité, qui est un symptôme
14:30 de la réalité, qui est un symptôme
14:32 de la réalité, qui est un symptôme
14:34 de la réalité, qui est un symptôme
14:36 de la réalité, qui est un symptôme
14:38 de la réalité, qui est un symptôme
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14:42 de la réalité, qui est un symptôme
14:44 de la réalité, qui est un symptôme
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15:24 de la réalité, qui est un symptôme
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15:34 de la réalité, qui est un symptôme
15:36 de la réalité, qui est un symptôme
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16:30 de la réalité, qui est un symptôme
16:32 de la réalité, qui est un symptôme
16:34 de la réalité, qui est un symptôme
16:36 de la réalité, qui est un symptôme
16:38 de la réalité, qui est un symptôme
16:40 de la réalité, qui est un symptôme
16:42 du point de vue du système médiatique
16:44 de la situation des quartiers.
16:46 Et vous verrez, vous voyez, France Info
16:48 notamment a accordé un traitement à Assa Traoré
16:50 pour interpréter ce qui s'est passé.
16:52 C'était la véritable interprète au moment
16:54 de l'affaire Nael. C'était l'interprète
16:56 de la situation des quartiers. C'est l'interprète
16:58 de la situation de la violence, de ce qu'ils
17:00 appellent la violence policière en France. Ce qui est
17:02 assez fascinant, en fait, c'est qu'au terme de cette histoire,
17:04 une figure a émergé, à la manière
17:06 de ce leader politique
17:08 des quartiers, entre guillemets,
17:10 c'est Assa Traoré qui, de toute cette histoire,
17:12 se retrouve en position privilégiée.
17:14 Elle a les chaussures pour cela désormais.
17:16 - Elle a gagné la guerre qu'un tuerait.
17:18 Je voyais mes chaussures.
17:20 - J'ai absolument rien contre ça.
17:22 J'ai visiblement mélangé les affaires
17:24 et les causes sociales.
17:26 - Oui, oui, tout à fait. Charlotte Dornières,
17:28 qu'est-ce que vous pensez justement, parce que vous l'avez parlé dans un instant
17:30 du refus d'obtempérer. C'est la première
17:32 question que je posais à Mathieu
17:34 de cette France. Vous n'aimez pas trop
17:36 le mot "république", je le sais, mais cette république à genoux.
17:38 Vous préférez mettre la France au lieu de...
17:40 - C'est-à-dire que je distingue les deux qui ne veulent pas dire
17:42 la même chose. - Exactement.
17:44 J'aime bien cette distinction. Mais cette république
17:46 à genoux, cette France à genoux,
17:48 est-ce que ce n'est pas finalement
17:50 de la faute de l'autorité de la France ?
17:52 - En fait, il y a deux choses. C'est-à-dire que Mathieu
17:54 a raison de dire qu'à la différence d'un enfant,
17:56 quand vous avez un adulte, il est responsable
17:58 des actes qu'il pose
18:00 et donc de l'éventuelle sanction.
18:02 Et la loi est là pour le rappeler aux adultes,
18:04 pour permettre finalement la vie en communauté
18:06 en sanctionnant ceux qui contreviennent
18:08 à cette vie en communauté. Mais là où, en effet,
18:10 l'Etat pêche, on va dire,
18:12 c'est que d'abord, sur la justice des mineurs,
18:14 clairement, l'Etat, pour les mineurs,
18:16 est co-éducateur avec les parents. C'est-à-dire que si
18:18 les parents sont défaillants, alors de la même manière
18:20 qu'à l'école, il y a une co-éducation dans l'instruction,
18:22 la police, ou en tout cas les forces
18:24 de l'ordre, co-éduquent
18:26 en apprenant le respect de la loi, si les parents
18:28 sont défaillants. Une fois devenus adultes,
18:30 c'est de la pure sanction, ça n'est plus de l'éducation.
18:32 Si la France, si l'Etat français
18:34 n'est pas capable de faire respecter sa loi
18:36 chez les jeunes, par le biais
18:38 de l'éducation, et ensuite chez les adultes, pour
18:40 permettre la vie en communauté, il y a clairement une responsabilité,
18:42 oui, dans la défaillance,
18:44 on va dire, de la France à faire appliquer sa loi.
18:46 Maintenant, la première responsabilité des actes posés
18:48 vient évidemment des adultes qui les posent.
18:50 Mais en effet, au bout d'un moment, on ne peut pas se plaindre.
18:52 - On va partir en érythrée
18:54 avec vous, Dimitri, ou plutôt pas
18:56 en érythrée, on va voir pourquoi. Parce que
18:58 il y a eu des scènes de violence
19:00 incroyables ce week-end
19:02 à Tel Aviv, en Suisse,
19:04 en Norvège, à Bergen,
19:06 plus précisément, la deuxième ville du pays.
19:08 Trois villes
19:10 de véritables batailles rangées qui ont éclaté
19:12 avec des migrants érythréens.
19:14 Les chauffeurs ont viré
19:16 à quelques fois l'affrontement avec la police,
19:18 parfois des tirs à
19:20 balles réelles, et le
19:22 bilan est effroyable, plusieurs centaines
19:24 de blessés, Dimitri.
19:26 Que s'est-il passé concrètement ? Parce que ces images
19:28 ont choqué. - Oui, vous les avez peut-être
19:30 vues. Alors, ces trois villes, Bergen, Zürich
19:32 et Tel Aviv, viennent d'expérimenter
19:34 la forme, je pense, la plus
19:36 spectaculaire d'importation d'un conflit
19:38 étranger sur leur sol. C'est ça qui s'est produit
19:40 littéralement, et je suis assez
19:42 frappé de voir que les médias en France
19:44 qui racontent l'histoire, assez peu
19:46 en vérité... - Assez peu, hein, parce qu'on peut
19:48 rechercher très peu. - Ah, il faut chercher, hein.
19:50 - Très peu de médias en parlent. - Ils parlent
19:52 de rixes, de bagarres,
19:54 des meutes, en fait, comme si ces affrontements
19:56 n'avaient pas de cause ni de sens.
19:58 En fait, on a assisté ce week-end à
20:00 des délocalisations du conflit qui
20:02 oppose depuis maintenant fort longtemps
20:04 des opposants et des partisans
20:06 de ce charmant régime érythréen
20:08 dont je vais vous parler dans un petit instant.
20:10 Alors, pourquoi samedi ? Ça s'est passé samedi
20:12 parce que c'était le 30e anniversaire
20:14 de l'indépendance de l'Érythrée,
20:16 et donc dans ces trois villes, Zürich, Bergen,
20:18 Tel Aviv, les partisans du régime
20:20 organisaient des célébrations qui sont
20:22 aussi des occasions pour le régime
20:24 de lever des fonds. C'est un régime paria,
20:26 l'Érythrée, on va en parler dans quelques minutes.
20:28 Et donc ces fêtes ont
20:30 attiré tous les opposants, en fait,
20:32 qui sont les migrants, les réfugiés
20:34 qui vivent dans ces pays-là et qui sont opposants au régime.
20:36 Et tout le monde a commencé
20:38 à se battre en pleine ville avec une violence
20:40 inouïe, notamment
20:42 en Suisse, vous avez
20:44 une douzaine de blessés, mais alors à Tel Aviv,
20:46 là, vous avez eu 170 blessés,
20:48 près de 50 policiers
20:50 qui, à un moment se retrouvant acculés face
20:52 à ce déchaînement de violence, ont
20:54 effectivement, vous l'avez dit, sorti leurs armes,
20:56 ouvert le feu à balles réelles,
20:58 non pas pour tuer, mais pour se dégager, pour se dégager
21:00 eux-mêmes. - Incroyable, si on peut remontrer l'image qu'on a
21:02 mis dans le sommaire, ce serait très bien pour en vous parler.
21:04 - Et il y aurait eu même des échanges de coups de feu entre les manifestants
21:06 et vous voyez sur les images, vous avez les t-shirts rouges,
21:08 les partisans du régime d'Asmara,
21:10 la capitale érythréenne, et
21:12 les opposants qui arrivent donc à habiller en bleu.
21:14 Et la police de Tel Aviv
21:16 a reconnu qu'elle n'avait pas
21:18 connu un tel niveau de violence depuis les émeutes
21:20 arabes israéliennes d'octobre 2000,
21:22 donc vous voyez, il y a plus de 20 ans. - Ici c'est Tel Aviv.
21:24 - Les hôpitaux de Tel Aviv
21:26 ont dû mettre en place le protocole
21:28 de tri et de soins prévus pour
21:30 les gros attentats terroristes, c'est vous dire le niveau
21:32 de violence, c'est complètement fou.
21:34 La polémique aujourd'hui en Israël, elle porte sur le manque
21:36 d'anticipation de la police.
21:38 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, dans tous les pays
21:40 qui accueillent
21:42 une diaspora érythréenne, une communauté érythréenne,
21:44 vous avez
21:46 depuis maintenant plus de trois mois, des affrontements
21:48 de ce type,
21:50 notamment au passage d'un festival
21:52 qui s'appelle le Erythréen Festival,
21:54 qui est en fait un festival
21:56 qui travaille pour le régime
21:58 dans le but de lever de l'argent. Et donc, début
22:00 juillet, en Allemagne, à Gießen,
22:02 en Suède, le mois dernier, aux
22:04 États-Unis, au début du mois d'août, il y a
22:06 deux semaines seulement à Edmonton, au Canada,
22:08 il y a eu des événements
22:10 similaires, alors des bagarres pas aussi violentes
22:12 que celles de Tel Aviv, mais enfin vous voyez,
22:14 partout, vous avez... - Ne pas être dans
22:16 son pays d'origine et avoir
22:18 de telles violences, c'est quand même assez incompréhensible,
22:20 pardon, mais... - Oui, oui. Bah alors pourquoi
22:22 ces violences ? - Alors comment est-ce qu'on les explique,
22:24 justement, ces violences ? - Oui, et puis on verra aussi
22:26 comment cette délocalisation
22:28 d'une guerre civile.
22:30 Alors l'Erythrée, d'abord,
22:32 vous vous rappelez où c'est sur la carte, je vous montre, c'est ce petit
22:34 État qui est tout au nord de la corne de l'Afrique,
22:36 si vous dézoomez un chouïa,
22:38 effectivement, vous voyez, il y a l'Éthiopie au sud,
22:40 le Soudan qui se trouve... - Un chouïa, un chouïa. - Juste à l'ouest,
22:42 voilà, exactement. Érythro-
22:44 Érythraïa, en grec ancien, ça veut dire
22:46 "rouge", et vous avez compris pourquoi ?
22:48 Parce que c'est l'État côtier, riverain,
22:50 de la mer rouge. C'est pour ça que l'Érythrée s'appelle
22:52 ainsi. C'est l'un des États les plus pauvres
22:54 d'Afrique. Pour faire vite, l'Érythrée
22:56 arrache son indépendance
22:58 à l'Éthiopie au bout de
23:00 trente années de guerre civile en 1993,
23:02 et comme souvent, en fait, dans ce genre de scénario,
23:04 ça me rappelle un peu
23:06 la guerre d'Algérie, le héros national,
23:08 l'héros indépendantiste, en l'occurrence, s'appelle
23:10 Elias Afwerki, élu président,
23:12 le premier président du pays,
23:14 se révèle très vite un redoutable autocrate,
23:16 et ce qui se passe, c'est que l'Érythrée
23:18 d'Afwerki est aujourd'hui l'un des régimes
23:20 les plus fermés, les plus répressifs
23:22 du monde. Son petit surnom, c'est
23:24 la Corée du Nord africaine. Vous voyez, ça vous situe
23:26 un petit peu le genre de régime.
23:28 Aujourd'hui, l'Érythrée est le, entre guillemets,
23:30 "premier producteur africain"
23:32 de réfugiés et de
23:34 migrants. Pour vous donner une ordre d'idée,
23:36 il y aurait 5 000 Érythréens
23:38 chaque mois qui traîtraient le pays.
23:40 Alors vous allez me dire 5 000, c'est pas beaucoup.
23:42 Sur un pays de 5 à 7 millions d'habitants,
23:44 c'est comme si chaque mois,
23:46 70 000 à 100 000 Français
23:48 quittaient la France. Pour vous donner un ordre d'idée
23:50 de l'hémorragie de population
23:52 que ça représente. - Et pour aller où ?
23:54 - Alors pour aller où, on va voir, mais surtout pourquoi.
23:56 Vous avez les persécutions religieuses,
23:58 les Coptes, qui sont des chrétiens persécutés
24:00 par les musulmans. Vous avez la
24:02 pauvreté aussi, et vous avez le service militaire,
24:04 parce que le régime érythréen vous oblige
24:06 à 18 ans au service militaire,
24:08 il est obligatoire, et il est sans durée
24:10 déterminée. Ça peut durer 5 ans, ça peut durer
24:12 10 ans. Et qu'est-ce que vous faites
24:14 quand vous faites votre service militaire ? Il concerne les hommes
24:16 et les femmes. Vous
24:18 ne servez pas véritablement votre pays. Non, non.
24:20 Vous êtes exploités, vous êtes un esclave, vous êtes de la main-d'œuvre
24:22 gratuite au service du régime.
24:24 Donc vous voyez, l'érythrée est une sorte de prison
24:26 à ciel ouvert, et tout le monde fait
24:28 ce qu'il peut pour tenter de s'en
24:30 évader. Si vous ne faites pas votre service militaire
24:32 en érythrée, vous ne pouvez pas monter une entreprise,
24:34 vous ne pouvez pas avoir de rations alimentaires,
24:36 vous ne pouvez pas ouvrir un compte en banque, vous ne pouvez pas acheter un téléphone.
24:38 Et si vous fuyez, votre
24:40 famille, on la persécute. C'est ça, en fait, aujourd'hui,
24:42 l'érythrée. On comprend finalement
24:44 pourquoi les gens cherchent à fuir.
24:46 Alors, pour aller où ? En Europe,
24:48 aux États-Unis aussi aujourd'hui, parce que
24:50 vous allez le voir, les Européens sont quand même assez
24:52 hypocrites dans cette situation-là, et
24:54 Israël a longtemps été une destination privilégiée,
24:56 parce que vous remontez vers le nord,
24:58 vous traversez le désert du Sinaï,
25:00 et vous arrivez où ? Vous arrivez
25:02 en Israël. Mais enfin, vous voyez,
25:04 on comprend que l'érythrée, aujourd'hui,
25:06 exporte totalement autour de lui,
25:08 et de plus en plus loin, sa tragédie nationale,
25:10 et la violence, évidemment, qui l'accompagne.
25:12 Alors, comment les États
25:14 qui accueillent volontairement ou non
25:16 les réfugiés érythréens réagissent-ils ?
25:18 Que dit-on des événements
25:20 de samedi en Norvège, en Suisse,
25:22 en Israël ? Alors,
25:24 on est frappé par l'écart... Rappelons qu'il y a peu d'infos
25:26 et que peu de personnes... Oui, oui, oui.
25:28 Justement, il y a peu d'infos, en soi,
25:30 c'est une information. Oui, c'est-à-dire que vous avez
25:32 un écart important entre les réactions que vous avez en Europe,
25:34 Norvège et Suisse.
25:36 On n'a rien compris de ce qui s'est passé, en réalité.
25:38 Et on ne réagit
25:40 pas à tant que ça. En fait, les autorités n'en disent
25:42 pas grand-chose, parce qu'on ne va quand même pas
25:44 persécuter, renvoyer de pauvres réfugiés
25:46 érythréens. Si vous voyez, c'est un peu la philosophie.
25:48 Bon, la réalité, c'est que de plus en plus
25:50 d'États européens, à commencer par les Norvégiens,
25:52 à commencer aussi par les Allemands,
25:54 depuis 2015 et la vague migratoire,
25:56 concluent des accords,
25:58 en moyenne, en finances, avec l'érythrée,
26:00 pour qu'elles retiennent ou qu'elles reprennent
26:02 un maximum de ces réfugiés.
26:04 Donc nous dealons, nous travaillons,
26:06 si vous voulez, avec le régime érythréen.
26:08 Et avant qu'ils n'arrivent sur le
26:12 sol européen, où en fait, une fois qu'ils sont
26:14 dans l'Europe, c'est difficile
26:16 d'avoir une politique franche d'expulsion.
26:18 Je ne vais pas vous expliquer comment ça marche, la politique migratoire
26:20 en Europe, mais vous avez compris. Et le tout
26:22 sous le regard réprobateur
26:24 des Nations unies, qui nous font la leçon
26:26 par rapport à notre accueil,
26:28 sans cœur, si vous voulez, de ces réfugiés érythréens.
26:30 Israël, alors là, c'est très différent.
26:32 Je vais vous en parler dans un tout petit instant.
26:34 On marque une pause et on revient, parce que
26:36 tir à balles réelles.
26:38 Tir à balles réelles.
26:40 Les policiers tirent à balles réelles.
26:42 C'est du maintien de l'ordre musclé.
26:44 On en parle dans un instant. On marque une pause. À tout de suite.
26:46 On a pris du retard, on a pris du retard.
26:50 Non, ça va. Non, non, non.
26:52 Ça va, ça va. On va parler de quoi dans un instant ?
26:54 Avec Marc Menand, on parlera de cette rentrée
26:56 sans abeilles. Marc, on va essayer de comprendre
26:58 un peu. Il y a une gauche qui s'est réveillée.
27:00 C'est intéressant. La gauche jospin, la gauche
27:02 laïque. C'est beau, ça, non ?
27:04 - Même dans Libération.
27:06 - Vous n'êtes pas content ?
27:08 - C'est le réveil tardif des octogénaires.
27:10 - Et avec Charlotte, on parlera de
27:14 Tristan. Il a un prénom. Il a
27:16 un âge. Il s'appelle Tristan, il a 30 ans.
27:18 Il a été tué après un refus d'obtempérer
27:20 au bord de Paris
27:22 ce week-end. On va essayer d'en savoir
27:24 plus, justement, sur ce
27:26 refus d'obtempérer et puis sur cette
27:28 anonymisation de ces victimes.
27:30 Personne n'appelle à manifester pour lui.
27:32 Personne n'appelle à crier
27:34 pour cette personne qui a perdu la vie
27:36 ce week-end. On va reterminer
27:38 avec vous, mon cher Dimitri, sur
27:40 l'Érythrée, qui a fêté les 30 ans
27:42 de son indépendance ce week-end. Et où est-ce
27:44 qu'il y a eu des affrontements ? Pas en Érythrée,
27:46 mais surtout en Suisse, en Norvège
27:48 et en Israël. Alors, vous disiez qu'il y a une
27:50 gêne en Europe autour de ces affrontements
27:52 et que les Israéliens, eux, ils ont
27:54 moins de scrupules, vous disiez ?
27:56 Oui, oui, oui. Israël,
27:58 en fait, a longtemps été une terre-refuge
28:00 pour les Érythréens, d'abord pour des raisons géographiques
28:02 parce que je vous disais, en montant au nord,
28:04 par la terre, il n'y a pas besoin de franchir de mer,
28:06 vous atterrissez en Israël.
28:08 Mais le vent a tourné
28:10 quand même pour ces populations d'Afrique noire
28:12 qui atterrissaient en Israël. Pourquoi ? Je vais vous raconter
28:14 une anecdote. Été 2011. Vous voyez, c'était
28:16 il y a 12 ans. Itamar Benvir,
28:18 vous savez, c'est un peu le trubillon de la vie politique
28:20 israélienne, on en parle beaucoup aujourd'hui, il est le
28:22 porte-parole des
28:24 colons, il est le porte-parole de cette
28:26 droite religieuse qui est considérée comme d'hyper
28:28 extrême droite par tous les gens qui la détestent.
28:30 Itamar Benvir, il y a
28:32 12 ans, il va recruter dans les
28:34 quartiers pauvres de Tel Aviv, les mêmes quartiers
28:36 où il y a eu ces fameux affrontements. Vous allez voir
28:38 pourquoi je vous donne ce détail. Il va recruter
28:40 des clandestins soudanais et
28:42 érythréens, parce qu'il y a beaucoup d'érythréens
28:44 à ce moment-là à Tel Aviv, dans les quartiers sud,
28:46 dans les quartiers pauvres, et il leur paye
28:48 l'entrée dans la piscine la plus
28:50 chic de Tel Aviv, le Club Gordon,
28:52 qui est sur le front de mer.
28:54 Et vous imaginez la scène quand même,
28:56 imaginez la même chose dans le plus bel hôtel
28:58 parisien des migrants qu'on aurait récupéré
29:00 sous un pont de Paris.
29:02 Et Itamar Benvir, fier de son coup,
29:04 convoque la presse et dit la chose suivante, il fait
29:06 "Ne soyez pas raciste,
29:08 enfin, il n'y a aucune raison que vous aussi
29:10 ne profitiez pas aussi des clandestins
29:12 des quartiers sud."
29:14 Et cette histoire, c'est en fait, voilà, leçon de choses
29:16 dit Itamar Benvir, qui met le doigt
29:18 là où ça fait mal, à tous les humanistes
29:20 de salon qui prêchent le devoir d'accueil,
29:22 en l'occurrence au nom du passé
29:24 du peuple juif, mais
29:26 pas en bas de chez eux quand même, si ça peut être
29:28 dans le quartier d'à côté, tant mieux.
29:30 Et ça, c'est un peu la dimension lutte des classes
29:32 de notre histoire érythréenne. Alors
29:34 Benyamin Netanyahou, il a réagi
29:36 très très fort, lui, c'est le sujet dont
29:38 on parle beaucoup en Israël ces 48 dernières heures,
29:40 il annonce l'expulsion des émeutes
29:42 de la société de jour, le retrait de permis de travail
29:44 aux migrants en situation illégale,
29:46 et un plan d'expulsion générale de tous
29:48 les migrants érythréens.
29:50 On ne les renvoie pas en Érythrée, bien sûr,
29:52 mais chez ces sous-traitants bien commodes
29:54 de ce qu'il faut bien appeler l'industrie
29:56 migratoire africaine, en l'occurrence
29:58 le Gabon et le Rwanda.
30:00 Voilà qui va pas réussir à ranger
30:02 le cas d'Israël, qui pour l'anecdote,
30:04 a été condamné depuis 1948
30:06 99 fois devant le Conseil
30:08 des droits de l'homme des Nations Unies,
30:10 tandis que la Corée du Nord, dont je parlais tout à l'heure,
30:12 n'a été condamnée, elle, que 15 fois,
30:14 et l'Iran, 12 petites fois.
30:16 Merci beaucoup pour votre enquête
30:18 sur ce qui s'est passé ce week-end, mon cher Dimitri.
30:20 Dans un instant, on fera un tour de table sur
30:22 les restos du cœur, 35 millions
30:24 d'euros de déficit, l'État donne
30:26 15 millions, Bernard Arnault donne 10 millions,
30:28 il se fait lyncher par la gauche.
30:30 On va en parler, est-ce que
30:32 la générosité interdite aux riches,
30:34 c'est une question
30:36 qu'on va se poser dans un instant,
30:38 peut-être après vous, Marc. On va d'abord
30:40 s'intéresser à la rentrée. Vous avez bien vos cahiers
30:42 que je vous ai offerts ? Vous avez déjà tout rangé.
30:44 Les cahiers, les cahiers,
30:46 les stylos, on a tout, voilà.
30:48 On va noter. D'ailleurs, on vous a invité
30:50 à noter tous les chroniqueurs ce soir, une note
30:52 sur 10, #facealinfo.
30:54 On va regarder ça. Qui est-ce
30:56 qui a été le meilleur ? - Sur 10 ou sur 20 ? Parce que
30:58 si on se prend des 3 ou des 4, qu'on sache...
31:00 - Sur 10 !
31:02 - Ou sur 5 ! - Sur 10 !
31:04 Marc Menand, une rentrée sans abaya.
31:06 Je le disais de Lionel Jospin à d'autres
31:08 en passant par Fabien Roussel,
31:10 je disais qu'il y a une certaine gauche qui s'est un peu
31:12 réveillée, la gauche pour défendre
31:14 l'école laïque. Pendant ce temps, il y a eu
31:16 des invitations, et là encore, est-ce que c'est
31:18 la République ou la France qui est à genoux ?
31:20 Des invitations à violer la loi qui se multiplie.
31:22 Qui ? Par quels moyens ?
31:24 Avec quelle complicité ? La République
31:26 est-elle moquée ?
31:28 - Alors, ce qui est extraordinaire,
31:30 mais il nous faut le saluer,
31:32 c'est que Lionel Jospin
31:34 fait
31:36 amende honorable. Il dit
31:38 "je me suis trompé". Ca, c'est quand même
31:40 extraordinaire. Chez les politiques, en général,
31:42 j'avais raison et
31:44 il faut maintenir le cap-là. Il dit non.
31:46 Alors, j'ai noté quelques-unes
31:48 de ses analyses. Dans certains
31:50 établissements, la montée en puissance
31:52 de tenue type abaya a fait
31:54 naître un grand nombre
31:56 de questions sur la conduite
31:58 à tenir. Il faut une réponse
32:00 claire, unifiée sur l'ensemble
32:02 du territoire. C'est quand même lui
32:04 qui, en 1989,
32:06 avait dit "il faut que ce soit
32:08 chaque chef d'établissement".
32:10 Vous savez, c'est l'histoire de Creil.
32:12 Deux petites gamines de 13 et 14 ans
32:14 qui, théoriquement, vont à l'école de la République
32:16 pour apprendre ce qu'est la liberté,
32:18 pour forger son libre-arbitre.
32:20 Mais à 13 ans, 14 ans,
32:22 ce sont des génies. Elles peuvent venir
32:24 à l'école et dire "dorénavant,
32:26 et bien après avoir bien réfléchi,
32:28 notre liberté, c'est de porter
32:30 un voile et de dire ce qu'est
32:32 la laïcité". Et là,
32:34 Lionel Jospin avait admis
32:36 que c'était au chef d'établissement de savoir
32:38 si les jeunes filles se trompaient
32:40 ou pas. On oubliait que
32:42 quelques mois avant, ça c'est au mois de septembre,
32:44 mais en juin
32:46 89, que se passe-t-il ?
32:48 Eh bien, Epinal, dans une école
32:50 primaire, il fait très chaud
32:52 et une petite gamine qui est là
32:54 sous son foulard, telle celle que
32:56 j'ai pu voir sur la page cet été,
32:58 là recroquevillée sous
33:00 le parasol, assuée,
33:02 qui regardait la famille aller ses battre toutes nues.
33:04 Bon, ben là, la pauvre gamine,
33:06 elle était toute mignonnette,
33:08 elle a 7-8 ans, et la directrice lui dit
33:10 "écoute, enlève tout ça,
33:12 tu peux pas rester dans
33:14 cet état". Et la petite gamine qui répond
33:16 "non, c'est mon droit de croire
33:18 à ma religion". Voilà
33:20 ce qui émergeait
33:22 en 1989,
33:24 et que
33:26 couvrait la gauche.
33:28 Le Premier ministre d'avant,
33:30 c'est-à-dire M. Recart,
33:32 disait quoi ? "On va quand même pas se mettre
33:34 dans tous nos états parce qu'il y a
33:36 quelques cas de contestation, ça leur
33:38 passera". Le président Mitterrand avait dit
33:40 la même chose. Vous voyez où
33:42 on en était de la gauche. Et là, eh bien,
33:44 il a ce courage de faire
33:46 "amende honorable", il dit, la glaïcité
33:48 est une conception du
33:50 vivre ensemble. Mettez-vous bien ça dans la tête,
33:52 ceux qui ont doute. On a
33:54 également
33:56 un rappel aux responsables
33:58 de gauche, reprenez
34:00 votre fonction, votre
34:02 mission d'éducation
34:04 populaire. - Qui dit ça ?
34:06 - M. Jaspin. - Toujours
34:08 lui en a dit. - Il va plus loin, il dit "ne soyons
34:10 pas naïfs, ne soyons pas
34:12 naïfs sur le
34:14 prosélytisme politique
34:16 islamique". Ben oui,
34:18 il faut bien en arriver là. Alors ce qui fait plaisir,
34:20 c'est que Fabien Roussel l'avait
34:22 précédé en disant "ben, allez
34:24 contre la baïa", c'est quand même une bonne chose parce qu'on
34:26 peut pas laisser les pauvres proviseurs
34:28 comme ça face à quoi ?
34:30 À un vide juridique et après, on risque
34:32 d'avoir ce qui s'est passé
34:34 avec notre
34:36 martyr laïque, à savoir Samalpathy.
34:38 Mais il y a aussi
34:40 un garçon qui se distingue,
34:42 il est de Libé,
34:44 c'est la gauche bien pensante,
34:46 c'est Jacques Quatremer. - Jean Quatremer.
34:48 - Jean Quatremer. Sur
34:50 28 minutes à Arte, il
34:52 dit "il faut arrêter de dire
34:54 qu'on va pourchasser les femmes musulmanes,
34:56 ce sont des gens
34:58 qui veulent affirmer leur religion dans
35:00 un espace où il ne faut pas,
35:02 où il ne doit pas affirmer
35:04 les moindres convictions
35:06 religieuses". - Rappelons que Jean Quatremer
35:08 est un journaliste de Libération, il a été excellent
35:10 sur ce sujet. - Mais bien sûr !
35:12 Alors c'est bien parce que dans
35:14 sur Arte, dans la même émission,
35:16 vous avez Askelovitch.
35:18 Et que disait Askelovitch dans un de ses livres
35:20 en 1973 ? Il disait
35:22 "la laïcité,
35:24 la laïcité est devenue
35:26 une véritable coercition,
35:28 c'est un mot malheureux,
35:30 c'est une camisole
35:32 idéologique". Voilà ce
35:34 qu'osait écrire
35:36 monsieur Askelovitch.
35:38 Et il est toujours dans 28 minutes.
35:40 Alors quand vous dites "mais qu'est-ce qui permet
35:42 d'entretenir cela ?"
35:44 Déjà, il y a cette
35:46 naïveté, accordons à certains,
35:48 d'être dans une sorte d'emballement
35:50 de tolérance dévoyée.
35:52 Mais il y a aussi
35:54 l'ignorance.
35:56 Ne pas savoir ce qu'est la laïcité.
35:58 Au passage, rappelons ce que
36:00 notre ami Jaurès avait écrit
36:02 dans une lettre aux instituteurs,
36:04 aux institutrices, en parlant
36:06 des enfants. "Ils seront citoyens,
36:08 ils devraient
36:10 savoir ce qu'est
36:12 une démocratie, et
36:14 donc il faut leur permettre
36:16 de forger ce
36:18 libre-arbitre". Et là, vous avez donc
36:20 des gamins qui arrivent en
36:22 revendiquant ce qu'ils ont entendu
36:24 dans les réseaux sociaux. On a vu
36:26 là tout le week-end des jeunes filles
36:28 avec les lèvres poupées, comme ça,
36:30 vous voyez, et qui... Bah oui,
36:32 parce qu'il faut quand même... Il ne faut pas être tentatrice,
36:34 mais néanmoins, on peut suivre la molle,
36:36 on a son voile... - Alors regardez l'image, on l'a montrée
36:38 pendant le sommaire, où Isabelle,
36:40 sur TikTok notamment, a
36:42 violé la loi. - Il faut
36:44 violer la loi.
36:46 Après, il y a donc cette
36:48 ignorance, il y a la bêtise,
36:50 et puis il y a la
36:52 volonté de nuire,
36:54 d'aller contre l'État français.
36:56 Mais là, qui... - C'est pas toujours la volonté de nuire.
36:58 - Alors, on a ces jeunes filles,
37:00 alors on pourrait dire que c'est la bêtise
37:02 qui l'emporte chez elle. - Elle est belle.
37:04 - Oui. Alors après, vous avez les frères
37:06 musulmans, vous avez
37:08 les salafistes, vous avez
37:10 Erdogan,
37:12 mais vous avez aussi le fameux
37:14 CFCM,
37:16 ce comité
37:18 français du culte
37:20 musulman, qui n'a pas hésité
37:22 à porter plainte contre
37:24 Charlie Hebdo, qui revendique
37:26 d'une
37:28 loi allant contre le blasphème,
37:30 c'est-à-dire contre le principe
37:32 même de la laïcité. - Donc vous dites que
37:34 tous ceux-là sont contre la France. - Bien évidemment.
37:36 Vous avez un garçon, il est avocat,
37:38 il est essayiste,
37:40 il a créé un site, ça s'appelle "Orient 21",
37:42 Rafik Tchekhite.
37:44 Si je lisais
37:46 tout ce qu'il écrit,
37:48 vous seriez épouvantés. Retenons simplement,
37:50 il ne faut pas laisser l'idée
37:52 laïque à celles et ceux
37:54 venant en faire
37:56 une arme de ségrégation.
37:58 Mais c'est quoi la ségrégation ?
38:00 Si ce n'est pas celui qui vient,
38:02 qui porte une tenue
38:04 en disant "je ne veux pas
38:06 être de la République, je ne veux pas
38:08 être citoyen", c'est là où Lionel Jospin
38:10 a raison. Il dit "nous devons faire
38:12 communauté". C'est quand même
38:14 extraordinaire. Mais quand ils arrivaient en France,
38:16 les migrants, dans les années
38:18 60, que se passait-il ?
38:20 Les femmes, gentiment,
38:22 elles s'installaient dans leur foyer,
38:24 elles ne cherchaient pas à porter
38:26 un voile. Il a fallu attendre
38:28 ces années 89.
38:30 Vous voyez dans quelle
38:32 perversion de l'esprit nous nous sommes
38:34 installés sous un
38:36 soi-disant principe de
38:38 tolérance. Et alors, que pourrait-on
38:40 dire à ces cinq femmes
38:42 afghanes que l'on vient d'accueillir ?
38:44 Ces femmes afghanes
38:46 qui ont souffert
38:48 l'arrivée des talibans,
38:50 de l'arrivée des talibans, il y a deux ans.
38:52 Ces femmes, elles viennent chez nous avec quoi ? Avec l'espoir
38:54 de pouvoir enfin
38:56 goûter ce
38:58 principe de la liberté
39:00 universelle. Et on va leur dire
39:02 "Ah, allez donc vivre dans nos banlieues
39:04 et là, dans un principe
39:06 de communauté,
39:08 il vous leur faudra porter les voiles
39:10 et elles devront se soumettre
39:12 car sinon, eh bien,
39:14 la communauté, qui est la
39:16 leur, qui est considérée comme étant
39:18 la leur, les rejettera.
39:20 Vous voyez où nous en sommes ? Il est
39:22 temps d'envisager, non pas
39:24 d'ailleurs un voile ou des tenues religieuses
39:26 uniquement interdits à l'école,
39:28 mais partout dans l'espace public
39:30 car l'espace public,
39:32 c'est l'endroit à la loi et la même pour tout le monde.
39:34 - Et c'est vrai que ces femmes afghanes,
39:36 en général, ce sont plutôt des hommes qui arrivent
39:38 en France. Est-ce qu'on va leur dire,
39:40 justement, de remettre le voile ? Très bonne remarque.
39:42 Dans un instant, on fait un tournotable
39:44 sur les Restos du Coeur.
39:46 Juste maintenant ou tout à l'heure ?
39:48 Peut-être maintenant ? Allez. Je ne sais pas.
39:50 - Dans un instant, on fera avec vous, Charnote,
39:52 le refus d'obtempérer à Paris.
39:54 Cette question que j'ai envie de vous poser,
39:56 on l'a vu, là, ce week-end, les Restos du Coeur
39:58 qui sortent du bois et qui disent
40:00 qu'il manque, dans 3 ans,
40:02 nous allons certainement fermer puisque nous n'avons pas
40:04 les moyens. L'État rappelait
40:06 que, si vous permettez l'expression, 15 millions d'euros
40:08 sur la table. Bernard Arnault
40:10 rappelait que, si vous permettez l'expression,
40:12 10 millions d'euros sur la table.
40:14 Les Restos du Coeur en 35 millions d'euros
40:16 de déficit. Moi, ce qui m'a interpellée,
40:18 c'est de voir à quel point
40:20 la gauche critique ouvertement,
40:22 fortement, violemment,
40:24 la générosité de Bernard Arnault.
40:26 Est-ce que la générosité
40:28 est interdite aux riches ?
40:30 - C'est très français
40:32 de voir, d'un oeil suspicieux,
40:34 la générosité des plus riches.
40:36 Rappelez-vous, quand il y avait eu le geste...
40:38 Je ne suis pas sûr que c'était Bernard Arnault
40:40 au moment de l'incendie de Notre-Dame.
40:42 Le premier réflexe avait été de dire "oui, mais attendez,
40:44 il fait ça pour les impôts, il fait ça pour
40:46 l'avantage fiscal et pour son image".
40:48 Evidemment qu'il y pense,
40:50 mais on ne peut pas lui prêter un instant...
40:52 C'est impossible d'imaginer
40:54 que ça puisse être un pur acte de générosité.
40:56 J'ai les moyens de le faire, je le fais.
40:58 De toute façon, c'est comme ça en France, le mécénat,
41:00 la philanthropie, ça passe toujours pour intéresser
41:02 comme dégradant. On lit beaucoup aussi...
41:04 Regardez, c'est bien la preuve que l'État
41:06 aujourd'hui se défausse sur le secteur
41:08 privé pour assumer des missions qu'il devrait
41:10 assumer. Alors qu'aux États-Unis,
41:12 quand vous avez un milliardaire qui arrive dans une ville
41:14 et qui fait un don à une école,
41:16 il est célébré ! On voit le fossé
41:18 culturel. - Et puis on ne voit pas trop de personnes
41:20 de gauche, personnalités de gauche, qui donnent
41:22 au Restos du Coeur. - C'est que l'enjeu
41:24 pour la gauche, pour une certaine gauche,
41:26 c'est l'existence même du milliardaire
41:28 et même du millionnaire qui fait problème.
41:30 Dès lors, il aurait beau...
41:32 - Même lorsqu'il aide des centaines
41:34 de personnes en souffrance. - Oui, parce que dans leur esprit,
41:36 il cherche à se racheter, il cherche à sauver son âme
41:38 ou à tout le moins sa réputation publique,
41:40 mais structurellement, ces gens ne devraient pas exister.
41:42 Dès lors, donneraient-ils la moitié de leur fortune
41:44 qu'il leur en resterait encore la moitié
41:46 et ils ne devraient pas exister ? Ça, c'est le raisonnement de gauche.
41:48 - S'il y a des Restos du Coeur, c'est parce qu'il y a
41:50 des Bernard Arnault. C'est un peu ça, en fait,
41:52 en résumé, la situation, la pensée qu'on vous entend
41:54 à gauche. - Très choquant. - Oui, c'est ça,
41:56 il n'y a pas de distinction entre la lutte
41:58 contre un système économique,
42:00 en l'occurrence capitaliste,
42:02 contre lequel ils luttent.
42:04 Et donc, ils disent que c'est ce système qui a permis
42:06 à Bernard Arnault de devenir riche, donc Bernard Arnault
42:08 ne peut plus être généreux.
42:10 Et la générosité, en plus, de la famille Arnault, c'est même pas
42:12 au nom de ses entreprises, là, en l'occurrence,
42:14 c'est son fils qui va se rendre dans les Restos du Coeur.
42:16 Je pense qu'il y a un peu une confusion
42:18 et en effet une détestation un peu
42:20 pulsionnelle, on va dire.
42:22 - Maladive ? - Non, mais c'était la même chose
42:24 au moment de Notre-Dame, en effet, ce que disait
42:26 Dimitri, c'est que cette générosité,
42:28 moi, je sais pas, je suis pas dans le coeur de Bernard Arnault,
42:30 je sais pas pourquoi il fait ça, en fait. - Non, mais une générosité,
42:32 elle est à saluer, d'où qu'elle vienne.
42:34 - Non, mais ce qui est extraordinaire,
42:36 c'est que si ce sont les pauvres
42:38 qui doivent donner, il va pas y avoir grand-chose
42:40 dans les caisses des Restos du Coeur.
42:42 Donc heureusement qu'il y a des riches
42:44 qui éventuellement aient cette démarche.
42:46 Sur la défiscalisation,
42:48 notre Dimitri peut me contredire,
42:50 mais théoriquement, vous ne pouvez pas
42:52 vous donner 10 millions,
42:54 c'est pas 10 millions que vous payez pas d'un mot.
42:56 - Oui, tout le monde dit que ça va être défiscalisé,
42:58 pas du tout. - C'est plafonné, oui.
43:00 - Voilà, bon. Et puis le dernier point,
43:02 quand même, c'est de s'inquiéter, quand il a
43:04 créé les Restos du Coeur, Coluchy, il a dit quoi ?
43:06 Il a dit "c'est un état transitoire,
43:08 c'est pour essayer de faire en sorte
43:10 que la situation ne perdure pas".
43:12 Et des années après, on dit "mais il faut que tout ça,
43:14 ça s'institutionnalise".
43:16 Interrogeons-nous sur notre société,
43:18 qui va aux Restos du Coeur,
43:20 comment on en arrive là,
43:22 et comment on n'arrive pas, donc,
43:24 à avoir une société où tout un chacun
43:26 puisse vivre en dignité.
43:28 - Dans un instant, vous le voyez inscrit en dessous,
43:30 on partira à New York,
43:32 l'appel à la prière le vendredi.
43:34 Ça vaut le coup de faire un petit voyage à New York,
43:36 si vous n'avez rien à faire le vendredi,
43:38 pour voir à quel point New York
43:40 est en train de se transformer.
43:42 On va voir pourquoi,
43:44 s'il y a un éventuel incident,
43:46 si ça peut arriver aussi en France.
43:48 Rappelons que juridiquement,
43:50 rien n'interdit que ça arrive en France.
43:52 Charlotte, après un refus d'obtempérer
43:54 ce week-end, Tristan, 30 ans,
43:56 a été violemment et mortellement
43:58 percuté par un chauffard
44:00 qui fuyait la police
44:02 à Paris, au niveau de Pantin.
44:04 Que sait-on exactement
44:06 de ce qui est arrivé à ce jeune
44:08 qu'on a du mal à nommer,
44:10 à appeler par son prénom ?
44:12 - Malheureusement, c'est une affaire
44:14 très banale qui se termine extrêmement mal.
44:16 C'est simplement l'histoire
44:18 d'un refus d'obtempérer, comme il y en a des dizaines
44:20 par jour en France. Il est 3h30 du matin,
44:22 on est dans le 19e arrondissement de Paris,
44:24 vous l'avez dit, les policiers demandent
44:26 à une voiture, en l'occurrence une BMW,
44:28 de s'arrêter. Le chauffeur
44:30 refuse de s'arrêter.
44:32 Une courte poursuite s'engage entre les policiers
44:34 et ce chauffeur. Quelques minutes plus tard,
44:36 il parvient à distancer les forces
44:38 de l'ordre. Il abandonne sa voiture
44:40 et dans sa course, entre temps,
44:42 il a percuté, en effet, mortellement Tristan,
44:44 30 ans, qui a été projeté à plusieurs
44:46 mètres de la chaussée, donc il devait par ailleurs rouler
44:48 extrêmement vite. Et par ailleurs,
44:50 on apprend que le chauffeur
44:52 qui est en fuite, parce que non seulement
44:54 il a fait un premier refus d'obtempérer, mais une fois
44:56 qu'il percute Tristan,
44:58 il prend la fuite. Donc il y a en plus un délit de fuite,
45:00 en plus du refus d'obtempérer.
45:02 Il a été interpellé et on a appris
45:04 depuis qu'il était sous contrôle
45:06 judiciaire, avec interdiction de conduire
45:08 un véhicule, et que cette décision prenait
45:10 effet le 21 août dernier. Donc elle est
45:12 assez récente. Donc il avait été
45:14 placé sous contrôle judiciaire, interdiction,
45:16 c'est probablement la raison pour laquelle d'ailleurs
45:18 il échappe aux policiers. En attendant,
45:20 Tristan est mort. Alors ça n'est pas la première
45:22 fois que ça arrive, évidemment,
45:24 et là où vous avez raison, c'est que ça fait
45:26 rarement la une des journaux. Aucun d'entre
45:28 nous n'est capable de citer le prénom
45:30 d'une seule victime morte après
45:32 un refus d'obtempérer, en raison
45:34 de... je veux dire, tuée par le conducteur
45:36 qui a refusé d'obtempérer. Et
45:38 là, Tristan meurt absolument
45:40 innocent dans les circonstances. Il était
45:42 simplement sur le trottoir
45:44 au moment où il ne fallait pas, dans une
45:46 indifférence, en effet, relativement
45:48 générale. Pourtant, dans un débat public
45:50 où le refus d'obtempérer revient assez
45:52 régulièrement dans le débat.
45:54 Et derrière lui, évidemment, on pense à toutes les autres
45:56 victimes de refus d'obtempérer. Il y en a des très jeunes,
45:58 il y a des enfants, il y a des personnes âgées
46:00 qui ont été tuées. Il y avait une jeune fille, d'ailleurs, il y a deux ans
46:02 à Paris, pareil, la nuit, qui avait été tuée
46:04 également. Vous avez des policiers
46:06 et des gendarmes aussi qui sont morts
46:08 ou alors, pour certains, blessés
46:10 plus ou moins gravement. Alors les blessés, là, c'est carrément...
46:12 là, on n'en parle absolument jamais.
46:14 Et pour eux, en effet, personne ne demande
46:16 justice aussi bruyamment
46:18 que d'habitude. Ou alors,
46:20 je dirais, parce que c'est vrai qu'il n'y a pas de
46:22 bruit pour avoir de la justice, mais peut-être
46:24 que derrière ces refus d'obtempérer
46:26 parfois mortels
46:28 pour des innocents, vous avez l'immense majorité
46:30 des Français. Vous savez, de sondage en sondage,
46:32 les Français, ils disent "oui, mais bon, les refus d'obtempérer,
46:34 il faut bien que la police réagisse, il faut que la police puisse
46:36 stopper les véhicules".
46:38 Donc peut-être que personne ne fait de bruit
46:40 mais que dans le pays, il y a cette fameuse
46:42 majorité silencieuse qui se dit
46:44 "c'est quand même beaucoup plus injuste
46:46 que ce qui arrive parfois quand la police stoppe
46:48 les véhicules". Alors, évidemment,
46:50 c'est très difficile. - Et tout le monde pense à Naël, évidemment.
46:52 - Tout le monde pense à Naël et il y a eu
46:54 d'autres histoires comme celle-ci.
46:56 C'est évidemment extrêmement difficile
46:58 de réfléchir là-dessus, mais puisque
47:00 là, en l'occurrence, ça ne
47:02 provoque aucune émotion,
47:04 parce que c'est malheureux, mais il faut que la victime soit parfaitement
47:06 innocente pour que personne ne s'émeuve.
47:08 Je ne comprends pas très bien la logique, mais en tout cas,
47:10 c'est comme ça. Donc, puisque l'émotion est moins
47:12 forte, il nous est plus difficile de
47:14 réfléchir justement à ces situations
47:16 et de comprendre quelle est la
47:18 règle qui a été imposée
47:20 aux policiers, notamment sur ces refus d'obtempérer.
47:22 - Alors, que peut-on retenir
47:24 de cet accident mortel, Charlotte Dornelas,
47:26 alors que les refus d'obtempérer
47:28 font souvent la une de l'actualité ?
47:30 On en parle régulièrement ici, un refus d'obtempérer
47:32 toutes les 20 minutes.
47:34 - Alors, en fait, il y a trois situations avec ces refus d'obtempérer.
47:36 La majorité du temps,
47:38 il n'y a pas de conséquences dramatiques,
47:40 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de mort après un refus d'obtempérer.
47:42 Il y a une autre conséquence qui n'est pas comparable
47:44 en termes de drame, mais qui existe quand même,
47:46 c'est la décrédibilisation progressive de l'autorité.
47:48 Quand vous vous dites "je refuse
47:50 de répondre aux ordres de la police
47:52 qui me demandent de m'arrêter et que ça n'a aucune conséquence",
47:54 ça engendre d'autres conséquences.
47:56 Mais en l'occurrence, il n'y a pas de mort.
47:58 Il arrive parfois que ces refus d'obtempérer engendrent
48:00 la mort d'innocents qui passaient par là,
48:02 c'est le cas de Tristan.
48:04 Il arrive aussi que ces refus d'obtempérer engendrent
48:06 la mort du conducteur.
48:08 Et ce sont ces seuls refus d'obtempérer, ces troisièmes,
48:10 dont nous parlons et qui prennent beaucoup de place
48:12 dans le débat public.
48:14 Or, la règle, on va dire,
48:16 pour les policiers, a changé en 2017.
48:18 Avant 2017, les conditions d'ouverture du feu,
48:20 le fait que les forces de l'ordre puissent tirer,
48:22 enfin les policiers,
48:24 c'était cantonné
48:26 simplement au principe de la légitime défense.
48:28 C'est-à-dire, comme vous et moi,
48:30 les policiers ne pouvaient tirer que comme nous,
48:32 simplement nous ne sommes pas armés la plupart du temps,
48:34 eux le sont. Depuis 2017,
48:36 sur cette question des refus d'obtempérer,
48:38 précisément parce qu'il y en avait beaucoup
48:40 et que parfois ils avaient des conséquences dramatiques,
48:42 le régime des policiers a été calqué sur celui des gendarmes.
48:44 Donc le Code de la sécurité intérieure,
48:46 je vais le citer, ça va être plus simple,
48:48 les policiers peuvent tirer s'ils ne peuvent immobiliser
48:50 autrement que par l'usage des armes,
48:52 des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport,
48:54 dont les conducteurs n'obtempèrent pas
48:56 à l'ordre d'arrêt
48:58 et dont les occupants sont susceptibles
49:00 de perpétrer dans leur fuite
49:02 des atteintes à leur vie
49:04 ou à leur intégrité physique,
49:06 ou à celle d'autrui. Donc, en clair,
49:08 ce qu'on comprend, c'est que ce n'est pas un permis de tuer.
49:10 Parce que La France Insoumise, je lis ce texte,
49:12 parce que La France Insoumise, après la mort de Nahel,
49:14 a fait un projet de loi pour abroger ce texte
49:16 en disant que c'était une peine de mort déguisée.
49:18 Il ne s'agit pas, en l'occurrence,
49:20 on comprend bien en lisant le texte,
49:22 d'un permis de tuer, mais simplement par l'extension
49:24 du cadre de la légitime défense,
49:26 c'est une des facettes du devoir de protection.
49:28 On ne leur dit pas "vous pouvez tuer",
49:30 on leur dit "voilà ce que vous avez le droit de faire
49:32 si c'est nécessaire et proportionné,
49:34 comme d'habitude, pour protéger autrui,
49:36 votre vie ou celle d'autrui".
49:38 Seulement, il faut bien comprendre que la situation,
49:40 elle est extrêmement délicate.
49:42 On passe d'une voiture, il voit parfois
49:44 qu'elle a déjà fait prendre des risques,
49:46 qu'elle roule très vite, qu'il y a des passants
49:48 qu'on faillit se faire renverser.
49:50 C'est ce qu'on a vu dans les minutes qui ont précédé
49:52 par exemple la mort de Nahel.
49:54 C'est ce qu'a évoqué le policier quand il était en garde à vue.
49:56 Simplement, le policier, il a deux secondes
49:58 pour analyser la situation et se dire
50:00 est-ce qu'il est nécessaire et proportionné
50:02 d'empêcher ce véhicule
50:04 de poursuivre sa route.
50:06 Et pourquoi est-ce que je dis que là, en l'absence d'émotion,
50:08 on peut réfléchir un peu plus sereinement ?
50:10 C'est que reprenons le cas d'aujourd'hui.
50:12 Si la police avait tiré,
50:14 Tristan serait vivant.
50:16 Simplement, si la police avait tiré
50:18 et que le conducteur était mort,
50:20 parce que la police peut tirer pour immobiliser le véhicule,
50:22 mais dans le feu de l'action,
50:24 avec l'adrénaline,
50:26 c'est compliqué de viser aussi correctement,
50:28 surtout quand le véhicule est en mouvement par exemple.
50:30 Simplement, si la police avait tiré
50:32 et que le conducteur était mort,
50:34 c'est ce qui nous était arrivé au moment de Nahel.
50:36 Personne n'aurait pensé à Tristan
50:38 et qu'il ne serait jamais mort,
50:40 puisqu'il est impossible de l'imaginer à ce moment-là.
50:42 Donc vous voyez que c'est extrêmement compliqué
50:44 et c'est la raison pour laquelle je ne suis pas en train de dire
50:46 qu'il faut absolument qu'il tire à chaque refus d'obtempérer.
50:48 Je suis en train de dire que quand ça arrive,
50:50 c'est pourquoi l'IGPN, sous l'égide de la justice,
50:52 met des mois et des mois à analyser une situation
50:54 que le policier a deux secondes pour comprendre
50:56 et que parfois,
50:58 il aboutit à des conclusions
51:00 très différentes du récit médiatique que l'on a eu.
51:02 Je ne vais pas refaire l'histoire d'Adama Traoré,
51:04 c'est encore une autre histoire,
51:06 mais un peu similaire dans l'enflammement
51:08 que nous avons parfois dans le débat public
51:10 par rapport à la réalité de ces refus d'obtempérer.
51:12 - Devant cette affaire Tristan,
51:14 comment est son anominimisation ?
51:16 Comment expliquer,
51:18 par ailleurs, ces écarts d'émotion
51:20 entre différentes situations,
51:22 alors que la mort de ce jeune innocent
51:24 laisse évidemment une famille inconsolable ?
51:26 On a l'impression que c'est que la famille.
51:28 - Bien sûr.
51:30 Alors, un, il y a l'absence de vidéo,
51:32 il faut être conscient, lucide là-dessus.
51:34 On vous fait toujours beaucoup moins réagir.
51:36 Naël, d'ailleurs, tout le monde avait réagi
51:38 au moment où la vidéo était sortie.
51:40 Donc ça, c'est normal, c'est compréhensible.
51:42 La deuxième chose, c'est qu'il y a l'idéologie
51:44 quand même de certains milieux associatifs,
51:46 politiques et parfois même médiatiques.
51:48 Il faut, dans les sujets dont on parle,
51:50 que le jeune soit tué par la police.
51:52 Je pourrais prendre un autre exemple.
51:54 On a vu à Nîmes, il y a quelques jours,
51:56 quelques semaines, un petit garçon,
51:58 Fayed, 10 ans, tué, victime collatérale
52:00 d'un règlement de compte qui visait pas la bonne personne.
52:02 Dans la zone blanche, il y avait trois pelées de tendus.
52:04 C'est pourtant un petit jeune dans un quartier.
52:06 Où sont tous les gens qui nous parlent
52:08 des jeunes des quartiers ?
52:10 Je prends l'exemple du trafic de drogue
52:12 parce qu'il y a infiniment plus de morts
52:14 que tous les autres sujets réunis,
52:16 et de jeunes, notamment dans ces quartiers,
52:18 qui meurent sous les balles des trafiquants de drogue.
52:20 Apparemment, ça n'aime pas non plus.
52:22 Donc vous voyez qu'il y a une dimension idéologique
52:24 dans la réaction.
52:26 Et la troisième, c'est parfois la grossière manipulation.
52:28 Et là, je prends l'exemple de l'Algérie
52:30 au moment de la mort de Naël, que tout le monde a en tête
52:32 au moment où on parle de Tristan, évidemment.
52:34 Le ministère algérien des Affaires étrangères
52:36 s'était quand même fendu d'un communiqué dans lequel
52:38 il disait sa consternation et rappelait à la France
52:40 son devoir de protection envers
52:42 ses ressortissants.
52:44 L'Algérie parlant de ses ressortissants,
52:46 en parlant de Naël qui était née en France.
52:48 Donc déjà, la France n'a pas réagi, la France n'a pas répondu.
52:50 C'est normal, il s'y mise dans nos affaires
52:52 pour nous dire ça. Et qu'est-ce qu'on apprend ces derniers jours ?
52:54 Vous avez vu l'histoire, évidemment.
52:56 Nous avons trois jeunes marocains et franco-marocains
52:58 qui étaient sur leur jet-ski, qui sont entrés
53:00 dans les eaux algériennes, qui disent eux s'être perdus
53:02 pour ceux qui sont vivants. Et les gardes-côtes
53:04 algériens ont tiré. Que nous dit le
53:06 ministère algérien de la Défense
53:08 ces derniers jours ? Il évoque un refus
53:10 d'obtempérer. Il dit "nous avons tiré
53:12 parce qu'ils ont refusé d'obtempérer".
53:14 Donc vous voyez que là, dans les deux circonstances, moi je ne sais pas ce qui s'est
53:16 passé. Ce qui est sûr, c'est que l'Algérie se permet de donner
53:18 des leçons à la France et la France ne répond jamais
53:20 et qu'ils utilisent exactement du même argument.
53:22 Ce genre de manipulation qui ont été évoquées
53:24 au moment de la mort de Nahel dans le débat public,
53:26 on n'est peut-être pas obligés systématiquement de tomber dans le panneau.
53:28 - 13 morts en 2022 à la suite de refus
53:32 d'obtempérer
53:34 rapportés par
53:36 public Sénat.
53:38 - #faceàl'info,
53:40 nos téléchroniqueurs ce soir, c'est la rentrée,
53:42 qui a été le meilleur ? Moi j'aime bien l'idée.
53:44 - Bon, sur 10,
53:46 attention !
53:48 Mathieu Bocoté, écoutez ce qu'a
53:50 dit le maire démocrate de New York.
53:52 Il estime que l'islam est l'un des éléments
53:54 importants de la culture de la ville.
53:56 L'appel public à la prière du vendredi
53:58 est autorisé. Racontez-nous, qu'est-ce qui se passe
54:00 à New York ? - Alors vous venez de bien résumer
54:02 l'esprit de la chose, c'est-à-dire
54:04 à New York, les églises pouvaient
54:06 sonner, enfin, il n'y a pas d'appel à la prière
54:08 de sonnement musulman, les cloches pouvaient sonner
54:10 ainsi de suite, la question des...
54:12 de l'environnement sonore, c'est-à-dire juste...
54:14 Et là, il fallait, jusqu'à tout récemment,
54:16 pour l'appel à la prière du muezzin,
54:18 demander la permission à la ville
54:20 et maintenant, cette permission n'est plus nécessaire.
54:22 Elle n'est plus nécessaire, pourquoi ?
54:24 Parce qu'au nom de la logique de l'inclusion
54:26 et de la diversité à l'américaine,
54:28 cette fois, eh bien, on dit pourquoi cette religion
54:30 devrait-elle avoir à demander
54:32 au statut particulier des choses particulières
54:34 que les autres religions n'ont pas à demander.
54:36 Dès lors, au nom... Et là, on comprend
54:38 la logique américaine, il ne faut jamais oublier
54:40 l'histoire américaine, c'est un pays...
54:42 À l'origine, c'était une association de sectes,
54:44 à bien des égards, les américains. C'est un pays où plusieurs
54:46 ont quitté l'Europe,
54:48 voulant retrouver une liberté religieuse
54:50 intégrale aux États-Unis. Et dès lors,
54:52 il y a un problème aux États-Unis, on le voit dans le rapport
54:54 à la France, toute forme d'encadrement politique
54:56 de la religion est vue comme étant inquiétant.
54:58 Cela dit, c'est un pays
55:00 avec un arrière-fond chrétien,
55:02 quoi qu'on en dise. - Oui, parce que c'est récent, tout ça.
55:04 - Tout ça est très, très récent, parce qu'ils ont beau
55:06 avoir une conception de la liberté
55:08 de religion qui n'est pas celle de la France,
55:10 c'est un pays avec un arrière-fond chrétien
55:12 et c'est un pays dont l'identité
55:14 change à toute vitesse depuis 30 ans.
55:16 - C'est ça. - Vous me permettrez de vous donner
55:18 un exemple, c'est vraiment tiré de la culture populaire,
55:20 mais regardez tout le cinéma américain
55:22 jusqu'aux années 90-2000.
55:24 La représentation qui est faite des États-Unis
55:26 est celle, en fait, d'un pays européen
55:28 de l'autre côté de l'Atlantique,
55:30 avec la question noire qui est particulière, évidemment,
55:32 mais c'est un pays qui appartient
55:34 à l'espace civilisationnel européen.
55:36 On y fait Noël sans problème,
55:38 il y a le Thanksgiving, il y a tout un univers
55:40 qui est parfaitement compréhensible
55:42 pour le monde occidental.
55:44 Eh bien, il y a un basculement qui arrive,
55:46 depuis 30 ans, c'est ce qu'on appelle la guerre culturelle,
55:48 pas au sens gramme-chien,
55:50 mais une guerre culturelle systématiquement menée
55:52 contre tous les symboles chrétiens aux États-Unis,
55:54 contre tous les symboles occidentaux,
55:56 contre tous les symboles traditionnels américains
55:58 au nom de la déconstruction
56:00 ces dernières années, au nom de la révolution woke.
56:02 Et là, qu'est-ce qu'on voit au même moment
56:04 où tous les autres symboles doivent s'effacer?
56:06 La prière, elle,
56:08 est autorisée dans l'espace public
56:10 à New York, comme à la prière,
56:12 mais l'appel, autrement dit,
56:14 ce sont les codes de l'islam
56:16 qui vont s'imposer à tous les Américains ordinaires
56:18 qui ne sont pas particulièrement musulmans
56:20 et qui entendront l'appel à la prière.
56:22 S'ils ne l'entendaient pas, les musulmans, apparemment,
56:24 se sentiraient discriminés. D'ailleurs, on nous dit,
56:26 quand on lit sur l'assaut, que les musulmans américains
56:28 se sentiraient discriminés depuis le 11 septembre 2001.
56:30 Mon souvenir du 11 septembre 2001
56:32 dans le rapport à l'Amérique et l'islam,
56:34 c'est pas exactement la discrimination
56:36 aux musulmans, mais peut-être ai-je
56:38 une mauvaise lecture de l'histoire.
56:40 - Vous ne croyez pas qu'on dépala France
56:42 et les États-Unis ici?
56:44 - Non, je crois pas. Je pense qu'il y a un truc
56:46 qui s'appelle l'Occident. C'est bête à dire,
56:48 l'Occident, plusieurs provinces, ou plusieurs pays,
56:50 appelez-ça comme vous voulez, mais le fait est
56:52 que nous avons une communauté de civilisation.
56:54 Et partout, l'offensive non pas musulmane,
56:56 mais islamiste, est visible.
56:58 Et au coeur de cette offensive islamiste,
57:00 il y a toujours la même chose, visibiliser au maximum
57:02 l'islam dans l'espace public
57:04 pour en faire une composante officiellement
57:06 de la société d'accueil.
57:08 Donc partout, partout, on en revient à cette idée,
57:10 ce n'est pas à l'islam à prendre le pli
57:12 de la société d'accueil, c'est à la société d'accueil
57:14 de s'islamiser au nom de l'inclusion
57:16 et de la diversité.
57:18 Et là, ça vient avec quelque chose.
57:20 Partout, partout,
57:22 le voile islamique a été présenté,
57:24 on l'a vu au Canada, on l'a vu aux États-Unis,
57:26 comme en Suède, on l'a vu un temps,
57:28 comme le symbole de l'ouverture à l'autre.
57:30 C'est-à-dire que si vous voulez montrer que vous êtes ouvert
57:32 à l'autre, vous devez embrasser le voile islamique.
57:34 Si vous n'acceptez pas le voile islamique,
57:36 vous allez vous fermer non seulement à l'islam,
57:38 mais à la différence en général.
57:40 Alors, une fois qu'on a accepté le voile islamique,
57:42 il y a une prochaine étape, toujours, il y a toujours
57:44 une prochaine étape. Quand vous cédez quelque chose,
57:46 vous devez céder ensuite et céder ensuite.
57:48 Là, on est rendu à l'appel public, à la prière
57:50 à New York. C'était aussi le cas à Minneapolis,
57:52 soit dit en passant, donc une deuxième ville,
57:54 une ville-symbole vient de tomber. Je note que
57:56 la Ligue islamique mondiale s'est réjouie
57:58 de cette reconnaissance ou de cette capitulation.
58:00 Choisissez la formule qui vous plaira.
58:02 L'Arabie saoudite applaudit, on ne s'en surprendra pas.
58:04 - Et rappelons qu'il y a une petite faille juridique
58:06 qui permettrait qu'il y ait un appel
58:08 de muezzine en France. Moi, j'aime bien
58:10 cette petite faille juridique. Non, non, non.
58:12 - Rappelez-vous en Allemagne. - On en parlera demain,
58:14 si vous voulez. - La démographie fait l'histoire.
58:16 - Non, mais c'est intéressant, c'est intéressant,
58:18 cette petite faille juridique. Ça peut arriver en France.
58:20 On va en parler demain. Olivier Lequin-Enfleck,
58:22 juste avant la minute info, les notes.
58:24 Alors, 25 sur 20, on avait dit sur 10,
58:26 vous êtes gentils, pour la note des chroniqueurs.
58:28 Mac, 10. Dimitri, 11.
58:30 Mathieu, 12. Charlotte, 15.
58:32 Vous n'avez pas compris cette étude
58:34 en 10, je ne comprends rien. - Je serai du favori.
58:36 - Il y en a plein qui disent, je donne 20 sur 20
58:38 à tous les chroniqueurs. Bon, allez, on regarde ça.
58:40 20 sur 20 pour la rentrée.
58:42 Olivier Lequin-Enfleck, la minute info.
58:44 - Très bonne soirée, Christine. Je vous confirme,
58:46 20 sur 20 pour tout le monde. À la ligne de l'actualité
58:48 ce soir, Emmanuel Macron, qui se dit favorable
58:50 à des expérimentations du port de l'uniforme
58:52 pour les élèves.
58:54 Pour le chef de l'État, ces essais permettraient
58:56 d'éclairer le débat public.
58:58 Des propos tenus il y a quelques minutes
59:00 lors de l'interview avec le youtubeur Hugo Descryptes.
59:02 Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation,
59:04 avait tenu des propos similaires ce matin.
59:06 Alors que la survie des Restos du Coeur
59:08 est en jeu selon son président,
59:10 la famille de Bernard Arnault va verser
59:12 une aide de 10 millions d'euros.
59:14 Une annonce du prioritaire de LVMH
59:16 après l'appel lancé par l'association.
59:18 Les restos alertent sur le nombre de bénéficiaires
59:20 grandissant et le manque de ressources.
59:22 Le gouvernement a, lui, promis hier
59:24 une aide de 15 millions d'euros supplémentaires.
59:26 Et puis, le joueur de rugby,
59:28 Christian Chalureau, a réfuté en larmes
59:30 cet après-midi les accusations de racisme
59:32 qui le visent. Moins d'une semaine
59:34 avant la Coupe du Monde, le deuxième ligne
59:36 du 15 de France emproie une polémique
59:38 nourrie par les députés France Insoumise.
59:40 Le joueur de Montpellier a été condamné
59:42 en 2020 pour des violences commises en raison
59:44 de l'ethnie ou de la race. Certains demandent
59:46 son exclusion de l'effectif. Le joueur est présumé
59:48 innocent, puisqu'il a fait appel.
59:50 -Merci. -Au revoir.
59:51 Merci à tous !
59:53 Merci à tous !