Vendredi 15 septembre 2023, SMART ÉDUCATION reçoit Pierre Bitane (Fondateur et Directeur, Institut NEMO)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 ...
00:07 -Bonjour à toutes et à tous.
00:09 Je suis ravie de vous retrouver dans cette nouvelle saison
00:13 de Smart Education, votre rendez-vous dédié à l'éducation.
00:16 De demain, aux nouvelles formations,
00:18 nouveaux métiers, nouvelles pédagogies,
00:20 mais également aux nouvelles technologies de l'éducation.
00:24 Comme chaque mois, nous ferons un focus sur une filière,
00:27 celle du transport et de la logistique,
00:30 un secteur, comme beaucoup, en 2023, qu'on dit en tension.
00:34 Quelques chiffres, il représente 2,13 millions d'emplois,
00:37 selon Pôle emploi.
00:38 Economiquement, son poids n'est pas non plus négligeable,
00:42 puisque le transport de marchandises à lui seul
00:44 représente 200 milliards d'euros, soit 10 % du PIB national.
00:49 Pour en parler, nous recevons un passionné de pédagogie.
00:52 En 2003, il réalise son rêve en créant l'institut NEMO,
00:55 centre de formation en alternance, spécialisé en logistique
00:59 et en transport, et qui accueille à Paris, je crois,
01:02 chaque année 350 étudiants.
01:03 Pierre Bittan, fondateur et directeur de NEMO,
01:06 est avec nous. Bonjour. -Bonjour.
01:08 -Merci d'être là, Pierre Bittan.
01:10 Merci d'être venu nous voir dans Smart Education.
01:13 Ma première question est simple.
01:15 Comment on se retrouve, à 24 ans,
01:17 à créer son propre centre de formation,
01:19 il y a 20 ans, c'était ?
01:21 -C'est ça. On a fêté les 20 ans l'été dernier.
01:24 En fait, c'est assez simple.
01:26 Je suis moi-même issu du transport et de la logistique,
01:29 de l'alternance.
01:30 Donc, après mon BAC, j'ai poursuivi en BTS.
01:34 J'ai fait de l'alternance,
01:36 et le centre de formation dans lequel j'étais
01:38 a fait le choix de me recruter
01:40 pour devenir chargé de recrutement
01:43 pour les autres élèves.
01:45 Je peux en parler maintenant,
01:47 puisque depuis, le centre a fermé.
01:49 Ca m'a permis de voir un petit peu
01:51 tout ce qui n'allait pas dans un centre de formation.
01:54 En fait, le non-respect du référentiel,
01:57 le non-respect des profs, des élèves,
01:59 la sélection des élèves,
02:01 recruter des élèves alors qu'on sait qu'ils n'ont pas le niveau.
02:04 Bref, tout ça m'a permis de voir ce que je voulais pas,
02:08 et je me suis dit,
02:09 pourquoi pas créer mon propre centre de formation,
02:12 puisque le métier me plaisait,
02:14 de placer des élèves.
02:16 J'avais une bonne relation avec les entreprises.
02:19 De là, je me suis rapproché
02:21 d'entrepreneurs aguerris
02:24 pour m'aiguiller, m'aider,
02:26 m'expliquer comment créer une structure.
02:28 -Pourquoi l'Institut Nemo ?
02:30 Il y a une histoire derrière ce nom ?
02:32 -Une histoire simple, c'est un petit peu un clin d'oeil
02:35 à Jules Verne, au capitaine Nemo,
02:37 les transports, les voyages.
02:38 -D'accord. Comment vous expliqueriez,
02:41 on va faire un petit constat du secteur,
02:43 comment vous expliqueriez l'importance
02:45 du transport et de la logistique ?
02:48 Aujourd'hui, c'est une filière qui touche toutes les industries ?
02:51 -C'est ça. En fait, comme vous l'avez dit,
02:53 c'est un secteur qui est très important
02:56 dans l'économie, un secteur en tension.
02:58 Donc, dans le transport, on en retrouve partout.
03:03 Il y a du transport classique, auquel on pense,
03:06 professionnel, auquel on pense,
03:08 donc des entreprises comme Air France,
03:10 DB Schenker, Daxer,
03:12 et puis, il y a toutes les entreprises
03:14 qui utilisent du transport,
03:16 des entreprises dont l'activité principale
03:18 n'est pas celle du transport.
03:20 Un exemple assez concret, c'est Amazon.
03:22 Tout le monde pense qu'Amazon est un transporteur,
03:25 alors qu'Amazon, c'est une plateforme,
03:28 c'est un commerçant.
03:29 Donc, on retrouve du transport vraiment partout.
03:32 -Est-ce que c'est un secteur qui, par définition,
03:35 sera toujours en tension, il y aura toujours des besoins ?
03:38 -C'est un secteur, oui, par définition.
03:40 On l'a vu, dernièrement, avec la Covid,
03:42 c'est un secteur qui a toujours des besoins,
03:45 sur différents métiers,
03:47 sur des métiers de chauffeur,
03:49 mais également sur les métiers liés
03:51 à tout ce qui est administratif,
03:53 à tous les métiers liés à l'organisation
03:55 de transport de marchandises.
03:57 C'est un métier, oui, en tension,
03:59 qu'on retrouve partout.
04:01 -On va rentrer dans le détail de certains métiers,
04:03 mais l'ambition de l'Institut Nemo,
04:06 c'est donc de combler ces besoins,
04:08 ces besoins du secteur ?
04:09 -Tout à fait. En fait, l'Institut Nemo
04:11 prépare des élèves exclusivement
04:14 dans le cadre de l'alternance.
04:15 Donc, tous nos élèves sont en apprentissage
04:18 au sein d'entreprises partenaires.
04:20 On se rapproche de ces entreprises
04:22 pour connaître les besoins réels du marché.
04:25 -Nemo, on a quelques chiffres,
04:26 qu'on va voir s'afficher.
04:28 350 apprenants, ça, c'est ça, chaque année ?
04:30 -350, 400.
04:32 -Vous parlez des entreprises partenaires.
04:34 Combien, à peu près ?
04:35 -On a à peu près 300 entreprises partenaires.
04:38 300 entreprises partenaires.
04:40 On développe également, puisqu'on a une gamme
04:43 du CAP jusqu'au Master 2,
04:45 donc, en fonction de la formation choisie,
04:48 on a des entreprises partenaires
04:49 un peu différentes.
04:51 Donc, l'élève qui prépare un CAP préparateur de commandes
04:55 va être plus dans une entreprise de logistique.
04:57 Ensuite, on a des élèves qui préparent
05:00 un BTS, GTLA, gestion des transports logistiques associés.
05:03 Ces élèves vont être davantage
05:05 dans des entreprises pur transport,
05:07 DB Schenker, Daxer, Air France Industries, DHL UPS.
05:10 Ils vont faire de l'organisation de transport de marchandises.
05:13 Et puis, on va directement au Bac +5,
05:17 le Master 2, où, là, ils sont appelés
05:20 à devenir directeurs d'entrepôt.
05:22 Là, c'est des entreprises comme IKEA Logistik,
05:25 on travaille avec Logisur et d'autres structures.
05:28 Un peu en fonction des secteurs.
05:30 -Du CAP au Master 2, voilà ce que vous nous dites.
05:33 C'est intéressant, ce que vous dites,
05:35 ces parcours-là, vous les travaillez
05:38 avec ces entreprises partenaires ?
05:40 -Oui, on travaille ensemble, finalement,
05:43 en disant, "Vos besoins, quels sont-ils ?"
05:46 C'est comme ça que vous construisez
05:48 ces parcours de formation ? -Exactement.
05:50 On arrive à voir l'évolution de l'apprenti,
05:53 du salarié en formation, qui passe d'un CAP
05:55 jusqu'à un Master 2.
05:57 Pas tous, mais au moins du CAP.
05:59 -Il y en a qui s'arrêtent au CAP.
06:01 -Il y en a qui s'arrêtent au CAP, d'autres qui vont chercher un Bac.
06:05 En fait, contrairement à d'autres élèves
06:08 qui sortent d'un cursus, on va dire, classique,
06:10 où on sort avec le Bac, on va vers des études supérieures
06:14 et on a un projet d'avenir déjà très orienté,
06:17 là, on a des élèves qui, en fonction de leur réussite,
06:21 avancent petit à petit.
06:23 On a des élèves qui sont parfois en décrochage scolaire
06:26 ou autre, qui réintègrent à travers un titre de niveau 3
06:29 d'agent magasinier, avec un rythme
06:31 qui est quand même beaucoup plus professionnel que scolaire.
06:35 Il travaille 4 jours par semaine en entreprise, un jour chez nous.
06:39 On lui redonne le goût de la formation,
06:41 il apprend un métier, il a un salaire,
06:43 il a un diplôme et de là, il se dit,
06:45 "Je continue encore un an pour aller chercher un niveau Bac."
06:49 Puis là, on a des élèves...
06:51 C'est une fierté, on a des élèves qui sont rentrés cette année
06:55 en Bac +2 et qui ont démarré en CAP avec...
06:58 -Ca, vous discutez avec eux,
07:00 en concertation, qu'est-ce qu'on fait l'année prochaine ?
07:04 -C'est ça. En fait, NEMO, c'est ce que je disais,
07:07 c'est ce que je voulais le centre dans lequel j'aurais voulu être.
07:11 Donc on est vraiment très proches de nos élèves.
07:14 On a ce travail de proximité, d'évoluer avec eux,
07:18 de... Comme tout, des fois, il y a des coups de mot,
07:21 on les remotive, et puis on a un projet réalisable.
07:24 C'est-à-dire qu'un élève qui rentre en CAP,
07:27 on ne lui dit pas tout de suite, "On t'amène en master."
07:30 On fait par étapes et c'est un travail au quotidien
07:33 et de proximité. -Quel est le profil des étudiants ?
07:36 Comment vous les recrutez à l'Institut NEMO ?
07:38 Sur la personnalité, justement, sur ce savoir-être,
07:41 et non pas ce savoir-faire, la motivation ?
07:44 -C'est ça. Savoir-faire, c'est compliqué,
07:46 puisqu'ils viennent en chercher, et on va être sur du savoir-être,
07:50 et surtout, on va chercher l'élève qui a envie de sortir
07:53 de ses difficultés, pour tous nos TP3, TP4.
07:57 A partir du baccalauréat, du BTF, c'est encore d'autres profils.
08:03 Là, on est en partenariat avec les missions locales,
08:05 les écoles de la seconde chance, les EPID,
08:08 et on leur propose une solution d'insertion professionnelle.
08:12 -Le but, c'est bien ça, c'est de trouver un emploi derrière.
08:16 -Exactement. -Vous avez un taux
08:18 d'insertion professionnelle moyen ?
08:21 -J'ai un taux d'insertion professionnelle
08:23 chez NEMO de 100 %, alors je pourrais dire...
08:26 En fait, c'est vrai que NEMO accompagne,
08:29 et on a un taux élevé, mais c'est le secteur
08:31 qui permet d'avoir un taux élevé,
08:33 parce qu'en fait, le transport et la logistique,
08:36 comme c'est un métier en tension, le transport et la logistique
08:39 donnent la chance aux gens motivés.
08:42 On peut commencer à des métiers
08:45 pas très élevés, et puis avoir de plus en plus de responsabilités.
08:50 On est dans ce secteur.
08:52 -J'ai lu qu'il y avait une hyper spécialisation
08:55 des métiers du transport et de la logistique,
08:57 et pourtant, il y en a plein, c'est ça ?
09:00 C'est-à-dire un panel de métiers,
09:02 et en même temps, hyper spécialisés ?
09:04 C'est comme ça qu'on pourrait qualifier les métiers
09:07 du transport et de la logistique ? -On peut qualifier
09:10 les métiers comme ça, à savoir qu'il y a une base généraliste.
09:14 Avec le BTS, GTLA, on a une base généraliste,
09:17 mais après, il y a plein de métiers très spécialisés,
09:21 des clareurs en douane, affraiteurs,
09:23 et il y en a plein d'autres,
09:26 mais ce sont des secteurs vraiment où on peut,
09:29 avec une base, poursuivre et aller chercher une spécialité.
09:33 -On a parlé du profil des étudiants.
09:35 Quel est le profil des formateurs ?
09:37 On a parlé des entreprises partenaires.
09:39 Dites-nous un peu plus sur les formateurs,
09:42 les enseignants de l'Institut NEMO.
09:44 -On a deux types de formateurs.
09:46 On a deux types, mais le point commun,
09:48 ils ont tous travaillé dans le transport.
09:51 D'ailleurs, l'équipe NEMO permanente,
09:53 on est tous issus du transport.
09:55 C'est un peu le point commun.
09:58 Ensuite, tout ce qui est formation de niveau supérieur,
10:01 de niveau supérieur au BTS,
10:03 ce sont des professionnels qui viennent enseigner.
10:06 On a des directeurs d'agence, des responsables,
10:09 qui viennent transmettre et qui animent les formations.
10:14 -Sous forme de masterclass ? Ils interviennent ponctuellement ?
10:18 -Exactement. Ils interviennent ponctuellement
10:20 parce que nos modules sont découpés,
10:23 comme vous le dites.
10:24 Je prends l'exemple de nos masters.
10:27 Ils ont une semaine de cours par mois
10:31 et ils ont le même formateur, le même enseignant,
10:34 le même professionnel qui vient toute la semaine
10:37 et il est sur un module de 35 heures.
10:40 Ensuite, ils vont avoir quelqu'un d'autre le mois suivant.
10:43 En revanche, BTS, c'est différent.
10:45 Pendant deux ans, ils ont les mêmes formateurs.
10:48 Le BTS, c'est un diplôme
10:51 qui est détenu par l'Education nationale,
10:54 donc on est encore sur ce système
10:57 avec des matières générales, des matières professionnelles
11:01 à horaire et date fixe.
11:03 -Je veux vous citer quelques exemples
11:06 d'entreprises partenaires
11:07 avec lesquelles vous avez un lien assez fort.
11:10 -Oui, alors, on a...
11:12 Il y a plusieurs types de liens forts.
11:14 Il y a des liens forts parce qu'ils nous prennent beaucoup de jeunes,
11:18 parce qu'ils étaient là dès le premier jour.
11:21 Alors, on travaille avec la société DB Shanker,
11:24 avec qui on a une classe dédiée,
11:26 c'est-à-dire qu'ils nous ont demandé de faire un programme,
11:30 d'ajuster des modules sur notre programme de formation
11:34 et on fait une classe dédiée.
11:36 Dans cette classe, il va y avoir uniquement des élèves DB Shanker.
11:40 On a également Daxer, avec qui on travaille,
11:42 qui nous a fait la même demande.
11:44 On a d'autres structures comme CUNINH-AGUEL,
11:47 STEF, UPS également.
11:49 Et puis, on a aussi des entreprises
11:51 qui se diversifient du transport, par exemple IKEA.
11:54 On travaille avec IKEA Logistik,
11:56 qui nous a demandé aussi une classe dédiée.
11:59 Une fois de plus, il y en a dans tout.
12:01 On pense à IKEA pour aller acheter les bougies,
12:04 comme on le fait tous,
12:06 mais il y a également comment les bougies sont arrivées là
12:09 et on a nos élèves qui sont au sein des entrepôts IKEA Logistik.
12:13 -Merci d'être venu nous présenter l'Institut NEMO.
12:17 Une dernière question avant de vous laisser partir.
12:19 Je vais la poser à tous mes invités.
12:22 Quel est, selon vous, le modèle éducatif idéal ?
12:24 -Le modèle éducatif idéal,
12:28 je dirais que c'est certainement celui qu'on a créé il y a 20 ans.
12:32 On fait évoluer chaque année,
12:35 mais je trouve que la théorie et la pratique,
12:38 donc l'apprentissage,
12:40 est un bon modèle.
12:42 -On va terminer là-dessus.
12:44 Merci, Pierre Bittan.
12:45 Vous êtes le fondateur et le directeur de l'Institut NEMO.
12:49 Merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
12:51 Merci à vous de nous avoir suivis.
12:54 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro
12:57 de Smart Education.
12:59 A très vite sur Bsmart. Je vous souhaite une bonne journée.
13:02 ...