La porte-parole du Quai d'Orsay précise la situation des Français au Maroc, et l'aide que Paris compte apporter
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Aujourd'hui nous avons en effet à déplorer une victime.
00:02 Vous savez qu'il y a également huit blessés qui ont été identifiés
00:06 et qui aujourd'hui sont en contact étroit avec notre ambassade pour que
00:10 toute l'assistance puisse leur être apportée dans les meilleures conditions.
00:14 Ils sont déjà pris en charge ces blessés français ?
00:16 Alors la prise en charge est en cours par notre ambassade, oui depuis hier soir.
00:20 Avez-vous un chiffrage précis du nombre de français présents dans la zone sinistrée ?
00:23 Dans la zone sinistrée nous avions inscrit au registre plus de 8000 français.
00:28 C'est la circonscription de Marrakech.
00:30 Mais ensuite vous savez qu'il y a beaucoup de français qui sont évidemment en visite,
00:34 un très grand nombre de touristes qui se rendent au Maroc et particulièrement dans cette région.
00:39 Et donc le travail il est fait aujourd'hui par nos équipes du centre de crise ici à Paris
00:45 mais aussi évidemment par notre ambassade mobilisée pour le terrain
00:48 pour répondre à toutes les demandes des français.
00:50 Donc nous n'avons pas encore le chiffre précis du nombre de français expatriés, binationaux,
00:55 touristes, touristes isolés qui pourraient être sur place ?
00:57 Nous répondons aujourd'hui à toutes les demandes de français qui nous parviennent.
01:01 Hier le centre de crise et notre ambassade de Maroc ont répondu à plus de 4000 appels téléphoniques de nos ressortissants.
01:07 Est-ce que la France va mettre en place des rapatriements ?
01:10 Aujourd'hui il ne s'agit pas de rapatrier nos concitoyens,
01:13 il s'agit de pouvoir leur apporter une aide sur le terrain dans la situation qui est la leur.
01:17 Par ailleurs vous savez que les vols sont toujours opérationnels,
01:21 les aéroports au Maroc n'ont pas été touchés
01:24 et Air France a confirmé hier soir qu'elle maintenait ses vols à destination du Maroc.
01:29 Quels sont les contacts que nous avons avec les autorités marocaines ?
01:32 Certains ont pu s'étonner d'une forme de silence du roi Mohammed VI,
01:35 il a présidé une réunion hier certes, mais il n'a pas eu de parole officielle.
01:39 Est-ce que le dialogue est constant et suffisamment fin avec les autorités marocaines ?
01:46 Je crois ce qu'il est important de souligner ce matin face à cette tragédie atroce qui frappe nos amis marocains,
01:52 c'est vraiment la grande émotion et le grand élan de solidarité qui s'exprime depuis la France.
01:57 Le président de la République et la ministre ont exprimé et marqué
02:01 à combien nous étions tous collectivement bouleversés par cette tragédie au Maroc.
02:05 Dès les premières heures de cette tragédie,
02:09 ils ont été les premiers aussi à marquer notre disponibilité à pouvoir aider nos amis marocains
02:14 et évidemment ce dialogue se tient avec les autorités marocaines.
02:17 Oui parce qu'au-delà de l'émotion qui est évidemment une chose importante,
02:20 il y a la question des moyens techniques de l'aide internationale
02:23 qui pour le moment, il n'y a pas eu de demande d'aide de la part du Maroc.
02:27 Est-ce que vous comprenez que peut-être cette demande puisse prendre un petit peu de temps ?
02:30 Alors vous savez dans ce type de situation, la première réaction et la première nécessité
02:34 c'est de travailler à une évaluation de la situation pour précisément pouvoir exprimer
02:39 des demandes pertinentes au regard des besoins sur le terrain.
02:42 Donc nous sommes en contact et notre ambassadeur sur le terrain a pu l'indiquer
02:46 avec les autorités marocaines qui conduisent aujourd'hui très efficacement
02:50 cet exercice d'évaluation et évidemment de premier secours
02:54 avec une très forte mobilité des autorités marocaines sur le terrain
02:58 dont nous saluons le travail et que nous sommes évidemment prêtes à aider dès que possible.
03:03 Donc il n'est pas inhabituel dans une telle situation qu'un pays sinistré
03:07 ne réponde pas immédiatement, n'appelle pas immédiatement à l'aide.
03:10 On imagine une partie de nos auditeurs qui peut-être se disent
03:12 "mais c'est dans les premières heures qu'on peut sauver le plus de gens"
03:16 et les ONG ne sont pas encore dans les avions.
03:19 Comme vous l'imaginez bien, la situation nécessite une évaluation tout d'abord des dégâts
03:23 et évidemment des besoins pour pouvoir précisément apporter l'aide la plus pertinente
03:29 aux personnes aujourd'hui dans la difficulté et dans les décombres au Maroc.
03:34 Donc nous nous sommes prêts avec des moyens qui sont prépositionnés
03:39 et nous sommes évidemment en contact avec tous les autres ministères,
03:42 le ministère de l'Intérieur, pour pouvoir faire en sorte de pouvoir apporter des aides
03:48 en matière de protection civile à nos amis marocains.
03:51 Et par ailleurs je veux signaler que nous avons lancé hier,
03:55 parce que cette solidarité elle s'exprime vraiment de tous les secteurs de la nation,
03:59 nous avons lancé un fonds qui permet de collecter,
04:03 donc c'est un fonds à destination des collectivités territoriales et des entreprises
04:07 et nous avons déjà reçu dès hier plus de 2 millions d'euros de fonds
04:13 qui ont été collectés pour pouvoir déployer très vite une aide à la population malarocaine aspectée.
04:18 Justement quels sont les moyens français prêts à partir ?
04:20 On pense aux pompiers, aux équipes médicales.
04:23 Est-ce que vous savez nous dire, vous disiez que certaines forces sont prépositionnées,
04:28 mais on parle de quoi précisément ?
04:29 Alors on part de forces de la protection civile,
04:32 de secourisse qui permettrait d'aider à identifier les personnes dans les décombres.
04:39 Et vous savez que dans ce type de situation il y a aussi des moyens sinophiles
04:42 qui sont extrêmement utiles pour pouvoir là aussi conduire les recherches le plus efficacement.
04:47 Et ça veut dire très concrètement qu'en gros il y a des bases peut-être militaires
04:52 ou de sécurité civile où des avions sont prêts à partir déjà pleins.
04:56 Enfin expliquez-nous qu'on comprenne bien jusqu'où en fait tout est presque prêt,
05:00 il n'y a plus que le feu vert des autorités marocaines.
05:02 Alors il faudrait évidemment quelques heures pour pouvoir déployer,
05:05 mais nous avons en effet sur un certain nombre de points de départ dans le sud de la France
05:11 prépositionnés des moyens qui sont prêts à partir.
05:14 Le président Macron a parlé d'un soutien à court et moyen terme.
05:17 Ça veut dire aussi qu'il va y avoir de l'aide éventuellement plutôt humanitaire sur l'eau potable.
05:21 Ça aussi ce sont des moyens que la France pourrait mettre à disposition du Maroc ?
05:24 Dans d'autres crises ce que nous avons fait c'est de l'apport de moyens de protection civile.
05:29 Donc tous ces personnels qui permettent d'aider à l'identification et à la recherche des victimes dans les décombres.
05:34 Nous avons évidemment aussi la capacité d'apporter de l'aide pour permettre aux personnes qui sont touchées
05:42 non plus de logement, de pouvoir vivre dans les meilleures conditions, dans le séisme qui les frappe aujourd'hui.
05:50 Et par ailleurs il faut évidemment se projeter dans l'avenir et c'est ce qu'a fait le président de la République.
05:54 Il y a la question de la reconstruction qui va se poser derrière ?
05:55 La question de la reconstruction. On n'est aujourd'hui pas en possibilité d'évaluer la totalité des bâtiments qui ont été détruits.
06:04 Mais on sait que la Casbah a été particulièrement touchée.
06:07 On sait qu'un certain nombre de villages dans l'Atlas ont été tout particulièrement touchés aujourd'hui.
06:12 Et donc il faudra évidemment pouvoir aussi, si les Marocains le souhaitent, les aider à travailler à cette reconstruction.
06:18 On sait que le ministère des Affaires étrangères émet des avertissements parfois sur certains pays.
06:22 Est-ce que le Maroc est placé sous ce que vous appelez un peu de précaution de la part notamment des touristes,
06:29 de dire que ce n'est peut-être pas le moment de retourner au Maroc ?
06:31 Aujourd'hui je crois qu'il ne faut pas perturber les travaux de recherche et de secours qui sont en aide.
06:36 Donc en effet nous avons invité nos concitoyens à ne pas se rendre dans la circonscription de Marrakech
06:43 pour ne pas perturber les travaux des autorités marocaines qui sont en cours et qui sont absolument nécessaires.
06:49 Anne-Claire Legend, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
06:53 On le rappelle donc, la France qui attend toujours la demande d'aide en bonne et due forme du Maroc
06:59 afin d'envoyer des aides qui sont en cours de préparation sur notre sol.
07:04 Merci beaucoup d'avoir été ce matin l'invité de France Info.