Un employé de l'hôpital est poursuivi par une étrange entité , une infirmière rencontre l'âme tourmentée d'une nonne.
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00:00 C'était sinistre. J'en avais presque mal au ventre.
00:13 J'ai tout de suite senti une énergie. J'avais l'impression que quelqu'un se tenait devant
00:30 moi et me regardait dans les yeux. Comme vous l'avez vu, l'homme !
00:38 J'ai senti mon cœur se serrer littéralement. La pièce était vide. Il a dit « c'est
00:47 la chambre en thé ». Je tremblais. Je me demandais ce qu'on allait y trouver.
01:00 Brusquement, j'ai eu l'impression qu'on me regardait. J'ai tourné dans le couloir et me suis retrouvé
01:08 face à quelque chose qui m'a terrifié. Je n'oublierai jamais ces bruits. C'était
01:16 comme si une entité folle de rage m'étreignait. Dire que j'avais peur est un euphémisme. J'étais
01:23 absolument terrorisée. Je voulais décamper. Je n'oublierai jamais ces hurlements. Je les
01:37 entends encore aujourd'hui.
01:57 Paige Mitchell est aide-soignante et travaille de nuit dans une maison de retraite médicalisée.
02:13 Une aide-soignante s'occupe des personnes âgées dans une maison de retraite médicalisée
02:22 ou un hôpital. C'est un métier que j'adore. Ça me fait plaisir de savoir que les résidents
02:28 sont bien pris en charge. Je trouve que c'est gratifiant. Si c'était mes grands-parents,
02:40 je voudrais qu'on s'occupe d'eux du mieux possible. Parmi les résidents, beaucoup n'avaient
02:48 pas de famille et étaient très seuls. Alors, quand je savais que l'un d'eux était mourant,
02:55 je faisais en sorte d'être à son côté. J'ai passé beaucoup de nuits à tenir la
03:02 main de résidents moribonds. Ça va aller. Je suis là. Je suis là. C'était un travail
03:09 très dur sur le plan affectif. Mais ce qui comptait, ce n'était pas moi. C'était que
03:17 les résidents ne meurent pas seuls. L'important était qu'ils se sentent aimés et qu'ils
03:23 n'aient pas peur. Ça va aller. Une nuit, Paige est affectée pour la première fois
03:35 dans une aile qu'elle ne connaît pas. J'avais entendu les rumeurs sur l'aile 2. La majorité
03:43 des aides-soignants refusaient d'y travailler la nuit parce que l'ambiance était très
03:47 bizarre et qu'ils étaient mal à l'aise. Je m'étais dit qu'ils étaient probablement
03:54 fatigués à force de bosser de nuit ou alors qu'un résident n'était peut-être pas très
04:00 agréable. Mais elle va bientôt se rendre compte que ces rumeurs ont un fond de vérité.
04:10 Tu sens ? Il y avait une légère odeur de fumée. C'était inhabituel. Il y a un truc
04:22 qui brûle ? On devrait aller voir. Oui, t'as raison. Il valait mieux s'assurer qu'il
04:33 n'y avait pas de problème. Ça vient de quelque part ? Oui, il y a forcément... Il y a un
04:37 truc. Je vais par là. Et moi à l'étage. Ok. Paige montre jeter un œil dans les bureaux
04:49 au premier étage. Toujours vide à cette heure-là. La nuit, le couloir n'était pas éclairé.
04:58 À peine cinq secondes plus tard, j'ai eu très froid, comme si la température avait
05:11 chuté brutalement dans la pièce. Brusquement, j'ai eu l'impression qu'on me regardait.
05:22 Il n'y avait rien, et pourtant, j'avais très peur. Je sentais qu'on me fixait. J'avais
05:46 l'impression qu'il y avait une présence. Mais dans le noir, il arrive qu'on voit des
05:51 choses qui n'existent pas. J'ai essayé de me raisonner, mais j'étais mal à l'aise.
05:56 Alors ? Rien. Il n'y avait rien qui brûlait. C'était juste une odeur bizarre. Alors, on
06:08 est redescendus au bureau des infirmières. Tu sais, il y a... Il y a toujours une atmosphère
06:18 étrange là-bas. Comment ça ? C'est une impression. Je ne voulais rien savoir. Je
06:29 ne voulais surtout pas chercher plus loin. Mais la sensation d'être observé n'a pas
06:37 disparu. Pendant que je m'occupais d'une résidente, j'avais toujours le sentiment
06:41 qu'on me surveillait. Comment ça va ? Ça va bien. Parfait. On a apporté des draps
06:49 propres. J'étais en train de changer les draps d'une résidente. À l'instant où l'ombre
07:01 a franchi la porte, j'ai éprouvé la pire sensation de ma vie. Ça va ? Très bien.
07:12 J'étais paralysée. J'avais l'impression de ne plus être moi.
07:24 Quelque chose s'était emparé de moi. J'ai essayé de bouger, mais j'avais l'impression
07:43 qu'on m'en empêchait. C'était comme si une entité folle de rage m'étreignait.
07:49 Dire que j'avais peur est un euphémisme. J'étais absolument terrorisée.
07:56 J'ai essayé de bouger. Impossible.
08:06 La chose était furieuse. C'est pour ça que j'avais peur. Je sentais qu'elle me retenait,
08:22 qu'elle m'empêchait d'aller vers la résidente. J'étais comme pétrifiée. Comme si je n'étais
08:31 pas moi. À l'extérieur, j'étais paralysée. En moi, je hurlais comme une folle. Cette
08:40 chose pouvait me faire du mal.
08:42 L'esprit a peut-être cherché sciemment à provoquer chez elle une peur panique, parce
08:54 qu'une fois dans cet état, son organisme a généré une énergie plus forte qu'avant,
08:58 que l'esprit a pu utiliser pour se recharger comme une batterie. Mais Paige a été exposée
09:04 à une telle concentration de cette énergie spectrale que son organisme a été surchargé,
09:08 et qu'elle a été prise de convulsion. Elle a alors fondu en larmes pour essayer de l'évacuer
09:12 parce qu'elle n'arrivait pas à l'absorber.
09:14 Paige, calme-toi.
09:16 Son collègue ne voit pas l'entité, et s'inquiète de voir Paige paralysée par la peur.
09:22 C'est grâce à mon collègue qui m'a attrapée par les épaules en répétant mon nom que
09:45 je suis revenue à moi. Au même moment, j'ai pris une grande inspiration, comme si j'étais
09:51 en apnée.
09:52 Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ? Où tu vas ?
09:57 Je suis sortie de la chambre en courant pour voir s'il y avait quelque chose dans le couloir.
10:04 Vous l'avez vu ?
10:08 Qui ?
10:09 L'homme ! J'ai senti mon cœur se serrer littéralement.
10:15 L'homme ! L'homme !
10:18 Je me suis retournée, il n'y avait rien. Mais j'avais encore très peur.
10:25 Puis la résidente m'a dit que cette chose s'appelait l'homme.
10:32 J'ai senti que je craquais. J'étais complètement perdue.
10:37 La fin de mon service a été très difficile.
10:44 J'aurais voulu partir en courant. Chaque fibre de mon corps me criait « Fiche le camp,
10:51 il y a un problème ».
10:52 Pourtant, Paige retourne au bureau des infirmières et tente de se calmer.
10:57 Je devais rester pour les résidents, alors que je mourrais d'envie de m'en aller.
11:05 Une vingtaine de minutes plus tard, un appel malade a retenti. Une notification nous indique
11:11 toujours de quel lit il vient.
11:15 Quoi ?
11:17 En l'occurrence, c'était la résidente au chevet de laquelle j'étais tombée en
11:26 transe. Tout en moi me disait « N'y va pas, ne retourne pas dans ce couloir ».
11:36 Mais la résidente avait besoin de moi, je devais faire mon travail.
11:41 Cette femme allait très bien, on n'avait pas besoin de la surveiller, elle ne risquait
11:50 absolument pas de mourir.
11:51 Elle était indépendante et très vive, elle n'avait aucun problème.
11:59 Le couloir m'a paru interminable. Et pendant que j'avançais, j'avais l'impression
12:09 que quelque chose flottait au-dessus de moi.
12:11 Rita ? Rita ?
12:20 Eh, Rita ? Jacob ? Jacob ?
12:44 Je ne comprends pas. Elle est morte. Elle allait bien tout à l'heure ?
12:54 Comment c'est possible ?
12:57 Comment avait-elle pu appuyer sur la sonnette quelques secondes avant de mourir ?
13:00 Je ne sais pas.
13:01 C'était impossible.
13:02 Qu'est-ce qu'on fait ?
13:03 On va déjà s'occuper du corps.
13:09 On n'avait aucune idée de la cause de la mort. Il n'y avait eu aucun signe avant-coureur.
13:16 Brusquement, j'ai eu très froid, et de nouveau j'ai eu le cœur serré.
13:32 La sensation d'être observée est devenue plus forte.
13:46 J'étais terrorisée.
13:59 Je crois qu'on dispose d'un niveau de protection spirituelle, d'anges gardiens qui nous
14:08 préservent des entités de l'au-delà. Mais quand on est dans un état de grande faiblesse,
14:13 certaines d'entre elles peuvent chercher à aspirer notre souffle vital jusqu'à provoquer
14:17 la mort.
14:18 Dans ce cas précis, une entité était peut-être venue pour escorter la défainte de l'autre
14:28 côté.
14:29 C'est plus tard dans la nuit que j'ai fini par penser que tout était lié.
14:37 Après le décès de la résidente, j'ai décidé de vérifier si j'étais folle.
14:55 J'ai allumé l'ordinateur et j'ai tapé "l'homme". Je voulais voir si c'était
15:01 une légende ou une simple coïncidence. Il me fallait une réponse.
15:06 La troisième occurrence mentionnait une chose baptisée "le voleur d'âme".
15:15 À l'instant où j'ai cliqué sur le lien, tout s'est éteint. L'ordinateur, les
15:36 lumières, le vent, la lumière, le vent... Une fois de plus, j'ai senti mon cœur se
15:49 serrer et j'ai dû lutter pour ne pas m'enfuir du bâtiment en courant tellement ce n'était
15:53 pas normal. De nouveau, j'ai cherché "l'homme". Quoi ?
16:03 Aucun résultat. J'avais pourtant tapé exactement la même chose que la première
16:11 fois. Aucun résultat. On aurait dit que ce qui me surveillait voulait m'empêcher
16:18 de faire des recherches. Non. Et que cette chose, quoi qu'elle soit, en avait après
16:25 moi et voulait que je parte. Pendant tout le reste de mon service, j'ai
16:43 évité l'aile 2. Je suis descendue dans l'aile 1, je me suis occupée du réapprovisionnement
16:48 en restant là aussi longtemps que possible. J'étais vraiment secouée. Je regardais
16:59 où je mettais les pieds, je regardais derrière moi, j'emportais la lampe de poche partout.
17:05 Je ne voulais surtout pas me retrouver dans le noir. C'est rare que je raconte cette
17:26 histoire. Tout mon corps me criait "laisse tomber, va-t'en, n'en parle jamais".
17:38 C'est la seule fois de ma vie où j'ai pleuré à la fin de mon service tellement
17:46 ça avait été horrible. J'ai réussi à rentrer chez moi, mais j'ai
17:54 pas pu fermer l'œil. Je n'ai jamais oublié ce qui s'est passé. Aujourd'hui encore,
18:02 quand j'y pense, je suis morte de peur. Dans les hôpitaux où la mort fait partie
18:32 du quotidien, les manifestations paranormales ne sont pas rares. Néanmoins, les établissements
18:41 anciens gérés par l'Église sont le théâtre privilégié de ce type de phénomène.
18:46 Christina Anderson est une infirmière chevronnée qui travaille aux soins palliatifs auprès
18:54 de patients en fin de vie. J'aime m'occuper des patients, en particulier
19:01 ceux qui sont arrivés à cette phase difficile de leur existence.
19:04 Christina est en poste dans un vieil hôpital fondé par des religieuses.
19:12 La présence des sœurs se fait encore sentir. Il y a des statues et des détails et cela
19:26 atteste de leur influence ici. Au début de ma carrière, je travaillais dans
19:34 un très vieil établissement, avec une infirmière qui sentait et qui voyait des choses. Elle
19:44 m'avait dit qu'à chaque fois qu'on faisait équipe, elle constatait un regain d'activité.
19:49 Je savais ce qu'elle voulait dire parce que moi aussi je sens des choses.
19:55 Quand je suis partie de ce premier hôpital pour venir travailler ici, j'ai vite senti
20:08 qu'il y avait des endroits où je n'étais pas seule, même si je ne voyais rien.
20:16 Un de ces endroits est l'escalier qui monte à l'étage où Christina travaille.
20:29 Pendant ma tournée, j'ai voulu monter au troisième pour faire un point avec mes collègues
20:40 du service. J'ai tout de suite senti une énergie.
20:49 J'avais l'impression que quelqu'un se tenait devant moi et me regardait dans les
20:57 yeux. Alors j'ai décidé de prendre l'escalier
21:18 de service. Quand on arrive sur le palier, la porte est
21:23 verrouillée et il faut un badge pour pouvoir entrer.
21:27 Il faisait noir, les lumières étaient éteintes. J'étais toute seule.
21:43 Soudain, une lumière s'est mise à clignoter au-dessus de la porte d'une chambre.
22:00 Pour que l'appel malade soit déclenché, il faut que le patient appuie sur le bouton.
22:06 Or cette chambre était vide. Ça m'a fait froid dans le dos et j'ai senti
22:20 mes cheveux se dresser sur ma tête quand j'ai vu cette lumière.
22:24 Pourquoi l'alarme s'était-elle déclenchée pile au moment où je passais ?
22:38 J'ai commencé à paniquer. Je n'avais qu'une envie, sortir.
22:46 De retour à l'unité de soins palliatifs, j'ai dit à ma collègue, tu ne devineras
23:03 jamais ce qui s'est passé dans l'unité voisine.
23:05 Quoi ? La lumière d'appel clignotait au-dessus
23:09 d'une porte qui est fermée à clé. Elle clignote toujours ?
23:13 J'en sais rien. Eh bien, allons voir.
23:20 Je vais voir. C'est quoi ?
23:49 Je tremblais parce que je savais que la chambre était vide et je me demandais ce qu'on allait
24:02 y trouver.
24:03 L'alarme continua de sonner à côté du lit.
24:26 Pourquoi ça ne s'arrête pas ? Donne, donne.
24:33 Ça ne marche pas. Ça ne s'arrête pas.
24:39 C'était complètement anormal. On ne comprenait pas.
24:42 On a fini par appeler le gardien.
25:12 Le gardien qui a demandé, c'est la chambre 9 ?
25:15 La 9 ? Oui, la 9. Pourquoi ?
25:19 Il a répondu, c'est la chambre en T. J'étais morte de peur.
25:30 La peur est une émotion très puissante qu'on a tous déjà ressentie. Mais plus
25:46 qu'une émotion, c'est aussi le fruit d'une réaction psychique intense qui peut
25:50 laisser une trace, un peu comme une empreinte digitale. Les personnes particulièrement
25:55 sensibles à cette énergie peuvent la détecter facilement. D'une certaine manière, elles
26:00 communiquent leur propre énergie à ce phénomène et le réactivent, parce que les émotions
26:04 qu'elles ressentent sont peut-être similaires à celles exprimées par l'esprit au moment
26:07 de sa mort.
26:08 Plus tard dans la soirée, Christina prend sa pause, un moment qu'elle met généralement
26:18 à profit pour se détendre. En principe, vers 2h30-3h, je descendais à la salle de
26:39 sport de l'hôpital, qui se trouvait au sous-sol. Une fois en bas, j'ai commencé à réfléchir
26:57 et je me suis mise à psychoter. Dans la salle de sport, on est généralement tout seul
27:15 dans cette partie du bâtiment, et pour y avoir accès, il faut forcément badger. Je
27:34 me suis dit "mais qu'est-ce que c'est que ça ?" J'ai pensé que si j'appelais le gardien,
27:53 il me dirait que c'était le bruit de l'eau dans les canalisations, sauf que ça ne ressemblait
27:58 pas du tout à ça. Brusquement, le bruit cesse. Christina décide de continuer sa séance.
28:12 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. Elle est en train de se faire un petit déjeuner.
28:37 C'était absolument horrible. On aurait dit un cri humain, mais je savais que c'était
28:53 impossible. "Sécurité ?" "Il y a quelqu'un dans la salle." "C'est un garçon." "Il est
29:23 là." "Il y a quelqu'un qui hurle au sous-sol." Je n'arrêtais pas de regarder dans la direction
29:27 des bruits. C'était absolument insoutenable. Ces cris d'angoisse étaient épouvantables.
29:40 J'étais complètement bouleversée, parce qu'il s'en dégageait une tristesse terrifiante.
29:49 Et je me répétais, "Allez, dépêche-toi." Dès que le gardien est apparu, tout s'est
30:01 arrêté. Ça a été un véritable soulagement de le voir arriver. "Vous disiez que quelqu'un
30:10 hurlait ici ?" "Mais oui, ça venait de par là, mais..." Ça s'était arrêté net au
30:18 moment où quelqu'un d'autre aurait pu l'entendre. J'étais sidérée. "Ça venait d'où ?" "De là,
30:27 je crois." Je lui ai demandé de m'accompagner jusqu'à la pièce voisine de la salle de sport.
30:35 Je n'oublierai jamais ces bruits, ces hurlements. Je n'oublierai jamais. Je les entends encore
30:59 aujourd'hui. C'était presque insupportable d'entendre ça. Il fallait que je sorte. Je
31:12 sentais une présence. Je sentais sa tristesse. Le gardien m'a alors raconté l'histoire qu'il
31:19 avait entendue des années plus tôt. Une des religieuses avait eu la tuberculose ou la polio.
31:27 À la suite de ça, on l'avait isolée et placée dans un poumon d'acier. Un poumon d'acier est
31:37 l'ancêtre du ventilateur artificiel. Les malades étaient enfermés à l'intérieur de ce tube en
31:43 métal, dont seule leur tête dépassait. Or, cette religieuse ne supportait pas d'être seule tout
31:49 le temps. D'après le gardien, elle tapait sur les parois du tube et hurlait pour qu'on vienne
32:00 la voir et lui tenir compagnie. Je pense que cette religieuse avait besoin de quelqu'un qui
32:10 soit témoin de son calvaire. Elle était seule et souffrait depuis très longtemps et avait besoin
32:16 d'un humain pour la guider et la libérer. Quelqu'un qui prenne conscience de sa solitude
32:24 et de sa souffrance afin qu'elle puisse enfin trouver la paix. J'ai senti mes cheveux se
32:33 dresser sur ma tête. Sortons d'ici. D'accord. C'est exactement ce à quoi ces cris m'ont fait
32:46 penser. Cette personne souffrait. Elle souffrait mentalement. Tout comme la religieuse avait
33:01 souffert à l'époque, sans pouvoir rien faire d'autre que taper sur les parois de l'appareil
33:06 et hurler. Tout s'expliquait. C'était parfaitement logique. Heureusement, j'ai appris son histoire.
33:16 Je suis absolument convaincue que c'est bien ce qui s'est passé.
33:22 Aujourd'hui encore, Christina Anderson se sent toujours liée à l'au-delà.
33:30 Quand je m'occupe de patients qui viennent de décéder,
33:35 j'ai toujours la sensation qu'ils sont là et qu'ils m'observent.
33:40 C'est quelque chose de très fort. Alors mieux vaut éviter que ces énergies s'attachent à nous.
33:51 [Cris]
33:53 [Cris]
34:20 Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, l'état du Vermont a été balayé par une tempête.
34:26 Il y avait eu de gros dégâts dans de nombreuses petites villes.
34:32 Un des coins les plus touchés avait été le complexe administratif du Vermont à Waterbury,
34:38 où se trouvait l'hôpital de l'état. Il avait fallu évacuer le bâtiment tout entier,
34:44 et personne n'avait été autorisé à y retourner tant qu'il était encore inondé
34:49 et qu'on ignorait l'ampleur des dommages.
34:53 Ces derniers sont tels que les autorités décident de démolir l'hôpital.
34:58 Kenny Eyrish est alors chargé d'une mission fastidieuse.
35:02 À l'époque, je travaillais alors pour un fournisseur d'eau minérale en bouteille.
35:07 Celui-ci avait été contacté pour l'enlèvement de toutes les fontaines à eau
35:11 qui avaient été installées dans l'enceinte de l'hôpital.
35:16 Aucun employé de l'entreprise n'avait jamais été sur place,
35:21 pour la bonne raison que les individus qui étaient internés
35:26 étaient des criminels psychotiques et qu'on n'était pas autorisé à entrer dans le bâtiment
35:32 pour des questions de sécurité.
35:35 Plein d'histoires circulaient sur les traitements qu'on avait fait subir aux internés.
35:40 L'hôpital avait été construit en 1890,
35:45 une époque où les pratiques médicales étaient très différentes.
35:50 Le fait est que la perspective de me rendre là-bas pour faire le boulot n'était pas très agréable.
35:56 Le bâtiment était vieux et désert, et il régnait une atmosphère inquiétante.
36:06 L'endroit semblait complètement mort.
36:11 J'attendais le gardien à l'entrée.
36:18 Barb.
36:20 Kenny ?
36:23 Vous ne m'accompagnez pas ? Vous venez pas avec moi ?
36:33 Sûrement pas. Bonne chance. Moi, j'y mets pas les pieds.
36:37 Génial.
36:39 On ne savait pas où se trouvaient les fontaines à eau,
36:52 puisqu'on n'avait pas eu le droit d'entrer pour les installer.
36:55 À l'intérieur, il faisait très froid.
37:01 C'était vraiment angoissant, et je me sentais assez mal à l'aise.
37:05 J'en avais mal au ventre.
37:08 Je me suis fait chier.
37:35 À un moment, j'ai entendu du bruit, comme si on tapait sur quelque chose,
37:39 ce qui m'a paru bizarre.
37:42 Je voyais pas ce qui pouvait faire ce genre de bruit métallique à l'intérieur.
37:49 Je me suis fait chier.
37:52 Donnez-moi un sigaret.
38:14 Et puis j'ai commencé à entendre des voix,
38:17 comme si des gens discutaient entre eux.
38:20 C'était plus un murmure.
38:26 Je comprenais rien.
38:44 J'étais de plus en plus stressé.
38:47 Et au bout d'un moment, je me suis mis à parler tout seul,
39:10 genre "Allez, continue, y a personne ici,
39:14 c'est probablement une bestiole,
39:17 y a forcément une explication."
39:20 Je me suis fait chier.
39:23 Je me suis fait chier.
39:27 Je me suis fait chier.
39:30 Je me suis fait chier.
39:33 Je me suis fait chier.
39:37 Je me suis fait chier.
39:40 Je me suis fait chier.
39:43 Je me suis fait chier.
39:46 Je me suis fait chier.
39:50 Après avoir récupéré la première fontaine,
39:53 j'ai été un peu soulagé.
39:56 Il en restait d'autres, mais au moins, j'en avais une.
39:59 Malgré tout, j'angoissais à cause de tout ce que je savais sur l'établissement.
40:10 Les individus qui avaient été internés là
40:13 représentaient un danger pour eux-mêmes,
40:16 mais aussi pour les autres.
40:19 J'étais absolument mort de peur.
40:40 Je voulais décomper.
40:46 Alors que je passais devant une pièce,
40:49 du coin de l'œil, j'ai aperçu une silhouette.
40:52 Plantée là, debout.
40:55 J'ai pensé, "OK, y a quelqu'un, j'ai simplement vu quelqu'un."
41:09 J'ai vraiment commencé à paniquer.
41:12 La seule chose qui se trouvait dans la pièce,
41:18 c'était un lit métallique avec des sangles qui pendaient,
41:21 dont j'ai supposé qu'elles servaient à immobiliser les patients si nécessaire.
41:25 Nous avons ici un autre établi,
41:31 un autre établi, un autre établi.
41:34 Ici, nous avons un hôpital qui est chargé d'une atmosphère de dépression,
41:38 de chagrin et de colère.
41:41 Or, dans une situation comme celle-ci,
41:44 l'esprit engendré par cette atmosphère est généralement très agressif
41:47 et a tendance à reproduire l'activité et l'énergie
41:50 qui se trouvaient auparavant dans cet espace.
41:53 Les pensées se bousculaient dans le cadre de la pièce.
42:01 Les pensées se bousculaient dans mon cerveau.
42:04 Je ne comprenais pas ce que je venais de voir.
42:07 C'était une silhouette massive, celle d'un individu un peu voûté.
42:13 J'étais complètement paniqué. J'avais du mal à respirer.
42:18 Je voulais décamper.
42:27 Je voulais décamper.
42:30 Je voulais décamper.
42:33 Je voulais décamper.
42:36 Je voulais décamper.
42:39 Je voulais décamper.
42:42 Je voulais décamper.
42:45 Je voulais décamper.
42:48 J'ai continué à courir.
42:51 Presque à la sortie du bâtiment, j'ai tourné dans le couloir
42:54 face à quelque chose qui m'a terrifié.
42:57 Je lui ai dit, "Qu'est-ce que vous fichez ici ?"
43:09 Il m'a répondu, "Je suis l'électricien, je dois retrouver le gardien."
43:12 "Ça va ?"
43:15 Je me barre d'ici.
43:18 Je me suis dit, "Zut, on n'a pas besoin de ces fontaines à eau.
43:21 "Et si le bâtiment est démoli, tant pis,
43:24 "elles seront dessous, je n'y retournerai pas."
43:27 Je suis chrétien. Je crois à l'existence d'un monde spirituel.
43:32 Je sais qu'il existe des choses
43:35 que je ne comprends pas forcément.
43:38 Quoi que j'aie vu là-bas,
43:41 c'est une expérience qui ne s'effacera pas de ma mémoire.
43:44 Je ne suis vraiment pas prêt de l'oublier.
43:47 Ça fait longtemps.
43:50 Elle...
43:53 Elle...
43:56 Elle...
43:59 Elle...
44:02 Elle...
44:06 "La vie est une expérience.
44:09 "La vie est une expérience.
44:12 "La vie est une expérience.
44:15 "La vie est une expérience.
44:18 "La vie est une expérience.
44:21 "La vie est une expérience.
44:24 "La vie est une expérience.
44:27 "La vie est une expérience.
44:30 "La vie est une expérience.
44:33 [Musique]