Le fantôme d'un jeune homme revient avec l'intention de réparer une injustice , une femme enceinte rencontre les esprits d'une mère et d'un bébé à l'hôpital.
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Court métrageTranscription
00:00 Je ne savais plus si j'étais vivante ou morte.
00:11 Ce n'était que le début.
00:13 La suite allait être encore plus atroce.
00:18 J'avais le sentiment horrible que quelqu'un me suivait.
00:24 Tout à coup, j'ai entendu des pleurs de bébés.
00:33 C'était comme vivre un cauchemar éveillé.
00:40 Il disait que quelque chose venait me chercher.
00:44 Avant ça, je vous aurais dit qu'est-ce que vous racontez?
00:49 Les fantômes, ça n'existe pas.
00:51 Cette chose voulait que j'aie peur.
00:57 Je refusais de croire que j'avais vu un fantôme.
01:00 Cette expérience a bouleversé ma vie.
01:05 Dans
01:35 l'un des plus grands hôpitaux de la ville, l'aide-soignant Marlon Brandon commence
01:40 sa journée de travail.
01:41 Je travaille dans l'unité de soins intensifs neurologiques.
01:45 Nos patients ont de graves problèmes neurologiques à la suite d'une attaque cérébrale ou
01:50 d'un traumatisme crânien.
01:52 Ou alors ils souffrent de troubles neurologiques qui ont provoqué une paralysie.
01:57 Ils sont vraiment dans un état critique.
01:59 Ma plus grande satisfaction, c'est de savoir que ces malades vont mieux une fois que je
02:07 me suis occupé d'eux.
02:08 Ils avaient faim et je leur ai apporté de quoi manger.
02:14 Ils avaient froid et je leur ai donné une couverture.
02:16 C'est très gratifiant et j'adore ça.
02:20 Un jour, Marlon fait une rencontre qui va bouleverser sa vie.
02:30 Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien.
02:33 Vous êtes à l'hôpital.
02:34 Non.
02:35 Calmez-vous, on va s'occuper de vous.
02:38 Je dois partir.
02:39 Allongez-vous.
02:40 On nous amenait un jeune afro-américain en brancard.
02:42 Il était très costaud, du genre joueur de football américain.
02:47 Il avait l'air désorienté.
02:48 Je voyais bien qu'il était très nerveux, très agité.
02:51 Calmez-vous.
02:52 Non, je ne peux pas.
02:53 Arrêtez.
02:54 Allongez-vous.
02:55 Je ne peux pas rester ici.
02:57 Je dois partir.
02:58 Je peux lui parler ? Je dois partir.
03:01 Salut, mec.
03:02 Relax, relax.
03:03 Je suis là, ok ? Il était très jeune et il avait tellement peur.
03:07 Je me suis dit que quelqu'un avec un visage familier, quelqu'un qui lui ressemblait,
03:11 qui parlait comme lui, pourrait le rassurer.
03:14 Tu es à l'hosto et on va s'occuper de toi.
03:17 Tout va bien, ok ? T'inquiète pas.
03:20 Marlon prend le temps de parler au jeune homme.
03:29 Je t'assure, je vais bien.
03:32 Tu sais ce qui s'est passé ? Non.
03:35 Je me vois en train de tourner ce clip.
03:38 C'est tout.
03:40 Il était en train de réaliser un clip musical et il s'est effondré.
03:44 La chanson parle des violences policières.
03:46 C'est super grave, mec.
03:48 Plein de gens meurent tous les jours.
03:50 Il a été admis aux urgences et les médecins lui ont diagnostiqué un problème neurologique.
03:55 Si vous me laissez pas sortir d'ici et finir mon clip, c'est comme si j'abandonnais
03:59 les frères.
04:00 Comme si leur mort, elle, comptait pas.
04:05 Il a dit "Je peux pas être hospitalisé.
04:08 C'est pas le moment.
04:10 Je dois absolument finir cette vidéo.
04:12 Sérieux, c'est ta santé.
04:14 C'est encore plus important."
04:15 On a sympathisé et je crois que notre relation lui a été très bénéfique.
04:21 Ok, chef.
04:22 A plus.
04:23 J'ai senti son énergie.
04:28 Allez, je passe te voir dans deux heures, ok ?
04:31 Ok.
04:32 On discutera un peu.
04:33 Cool.
04:34 C'était une énergie très positive.
04:36 Comment imaginer ce qui allait se passer ?
04:43 Peu après l'arrivée de James à l'hôpital, Marlon apprend une terrible nouvelle sur son
04:57 état de santé.
04:58 Ça se présente très mal.
05:00 James souffrait d'un trouble neurologique très rare.
05:06 Une maladie qui n'avait jamais été diagnostiquée chez un patient aussi jeune.
05:12 Je suis désolée.
05:14 Il pouvait mourir à tout moment.
05:17 Il était si jeune.
05:26 Il avait la vie devant lui.
05:28 Une heure et demie après avoir pris mon service, je suis allé dans l'autre bâtiment.
05:37 J'avais le sentiment horrible que quelqu'un me suivait.
05:53 Je me suis retourné.
05:57 Personne.
05:58 Cette énergie avait quelque chose de terrifiant.
06:10 Soudain, Marlon a le sentiment qu'il doit aller vérifier que James va bien.
06:28 James était debout, devant sa chambre.
06:36 Qu'est-ce qu'il y a ?
06:38 Je vais...
06:41 Allez, dis-moi.
06:44 Je sais que ça va pas.
06:45 Il avait l'air complètement terrorisé.
06:49 Il se passe un truc bizarre là-dedans.
06:52 Il paniquait.
06:54 Il était vraiment terrifié.
06:56 Il y a un truc qui cloche.
06:58 De quoi tu parles ?
07:01 J'ai regardé par-dessus son épaule et j'ai vu une silhouette avec une sorte de capuche.
07:13 J'ai cru que mon cœur allait éclater.
07:15 J'étais complètement terrorisé.
07:24 James a eu peur lui aussi.
07:30 Et il s'est enfui en courant.
07:32 La silhouette s'est soulevée et a disparu dans le plafond.
07:38 Dans sa chambre, depuis la fenêtre, on voyait le toit d'un autre bâtiment.
07:51 Avant ça, je vous aurais dit, qu'est-ce que vous racontez ? Les fantômes, ça n'existe
08:07 pas.
08:08 Oh putain !
08:14 Il neigeait et j'ai vu des empreintes de pieds nus dans la neige sur le toit.
08:24 On pourrait me dire que quelqu'un se baladait dehors à ce moment-là.
08:28 Peut-être, mais ils n'auraient pas marché pieds nus dans la neige.
08:32 Et un employé chargé de l'entretien du toit aurait forcément mis des bottes.
08:37 Rien ne peut expliquer la présence de ces empreintes.
08:43 Si vous m'aviez raconté cette histoire avant qu'elle ne m'arrive, je vous aurais dit,
08:50 c'est n'importe quoi, j'y crois pas.
08:52 Tout ça, c'est des racontards, de la superstition.
08:55 Les fantômes n'existent pas.
08:57 Mais cette expérience a bouleversé ma vie.
09:00 Lorsque, quelques jours plus tard, Marlon reprend le travail, il est impatient de voir
09:12 si James va bien.
09:13 J'étais parti et quand je suis revenu bosser, j'ai voulu voir mon protégé.
09:18 On avait refait le lit, débranché les machines.
09:27 Je me rappelle que...
09:30 Excusez-moi.
09:32 Je me rappelle que j'étais terriblement triste.
09:37 Je m'étais occupé de lui tous les jours.
09:39 Et voilà que son lit était vide.
09:41 Il était mort.
09:46 Il était tellement plein de vie et d'énergie.
09:55 Il défendait une cause très noble.
09:57 Il voulait faire cette vidéo pour attirer l'attention sur les violences policières.
10:01 Ça me faisait tellement de peine qu'il soit mort avant d'atteindre son objectif.
10:08 Une semaine plus tard, les événements prennent une tournure encore plus étrange.
10:21 Un homme a été admis en neurologie.
10:25 Il était atteint du syndrome de Guillain-Barré.
10:28 Je suis Marlon, votre aide-soignant.
10:31 Comment ça va ?
10:34 Il était paralysé du cou jusqu'au pied.
10:38 Il ne pouvait plus bouger.
10:40 Et il ne ressentait plus rien dans aucun membre du corps à partir des épaules, à ce niveau-là.
10:47 Eh, vous allez bien ?
10:49 D'un point de vue médical et physique, il était totalement impossible qu'il puisse
10:59 bouger.
11:00 Mais ce qui m'a surtout fait dresser les cheveux sur la tête, c'est que ses pieds
11:11 bougeaient exactement comme s'ils marquaient la mesure.
11:15 Je ne veux pas être dans un clip.
11:20 Mais qu'est-ce que vous racontez ?
11:24 Je l'ai vu.
11:25 Il était ici, dans cette chambre.
11:29 Il a parlé d'un Afro-Américain et sa description correspondait parfaitement.
11:34 C'était James.
11:35 Dites-lui de me laisser tranquille.
11:36 Je ne comprenais rien.
11:43 James hantait l'unité de soins.
11:46 Si cet homme avait pu terminer son clip, il serait parti en paix.
11:56 Il lui avait consacré beaucoup d'énergie.
11:58 Il s'était investi corps et âme.
12:00 C'est difficile de laisser un projet inachevé alors qu'on a tout donné.
12:04 Plus tard dans le mois, un terrible blizzard perturbe toute l'organisation de l'hôpital.
12:12 On a déclenché le plan blanc.
12:14 Il neigeait tellement fort que personne ne devait quitter l'hôpital.
12:18 Les autres équipes risquaient de ne pas pouvoir prendre leur service.
12:21 On a transformé les salles d'attente pour les familles en dortoirs pour les infirmières.
12:29 Comme il n'y avait plus de place, je suis retourné dans mon unité de soins et je me
12:34 suis allongé dans un grand fauteuil inclinable.
12:36 Une vingtaine de minutes plus tard, alors que j'étais à moitié endormi, j'ai été
12:43 pris d'une espèce de frénésie, comme s'il fallait que je fasse quelque chose.
12:48 J'étais cloué sur place.
12:58 J'ai su que c'était le jeune qui était mort.
13:03 J'ai vu James debout devant moi.
13:06 Je savais que c'était lui, alors je l'ai suivi.
13:16 Il est entré dans la salle d'attente où dormaient les infirmières.
13:27 Je n'en revenais pas.
13:39 Elles dansaient.
13:41 J'étais terrifié.
13:44 Je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie.
13:48 C'était comme une chorégraphie.
13:53 Elles faisaient tous le même mouvement en même temps.
13:56 Ça a duré une dizaine de secondes.
14:03 On peut savoir pourquoi tu as mis de la musique ? On essaie de dormir.
14:09 Elle m'a hurlé dessus.
14:10 Elle m'accusait d'avoir réveillé tout le monde.
14:13 Il n'y a pas de musique.
14:16 Pour moi, ça ne fait aucun doute.
14:18 James errait dans l'hôpital pour essayer de terminer son clip.
14:22 Par son énergie ou la force de son esprit, il a fait danser les infirmières.
14:26 C'est très difficile d'abandonner un projet quand on s'y investit corps et âme.
14:32 Dans la culture amérindienne, si une personne ne peut pas terminer, disons, un dessus de
14:37 lit ou un collier de perles, elle demandera à quelqu'un de sa tribu de prendre le relais.
14:43 Son esprit pourra ainsi se libérer.
14:45 Il ne restera pas attaché à l'endroit où elle a laissé son travail inachevé.
14:49 Le lendemain matin, James doit continuer à se défendre.
14:54 Écoute, Ali, je sais ce que j'ai vu.
14:58 Le jeune des soins intensifs s'est levé.
15:00 Il était là.
15:01 Celui qui est mort ? C'est ce qui s'est passé.
15:04 J'ai essayé de lui expliquer.
15:06 Je lui ai dit, écoute, c'est le jeune qui voulait absolument finir son clip.
15:11 Le jeune qui est mort s'est levé.
15:13 Il était là.
15:14 Mais oui, Marlon.
15:15 Mais oui.
15:16 Donc, elle est allée dire au chef de l'unité de soins intensifs que l'aide-soignant de
15:23 garde cette nuit-là avait débarqué dans la salle d'attente et avait réveillé tout
15:29 le monde avec sa musique.
15:30 Je me suis pris un avertissement.
15:33 Quatre témoins ont déclaré avoir entendu de la musique et ils ont tous entendu la même
15:39 chanson.
15:40 Et ça, ça m'a vraiment fichu les jetons.
15:42 Avant cette histoire, je ne croyais pas aux fantômes.
15:47 Je ne croyais pas aux âmes errantes.
15:49 Maintenant, je sais que ça existe.
15:53 L'énergie ne meurt jamais.
15:55 Elle se transforme.
15:56 C'est tout.
15:57 Je sais qu'il y a des fantômes qui rôdent.
16:00 Un jour ou l'autre, notre esprit va quitter notre corps et il ne passera peut-être jamais
16:07 de l'autre côté.
16:08 Pour une raison ou une autre, l'esprit de certaines personnes rôde parmi nous après
16:14 la mort.
16:15 Je sais que c'est vrai.
16:18 Les apparitions, ça existe.
16:20 Un soir d'été, Emily Walsh est admise aux urgences de l'hôpital.
16:45 Elle souffre d'atroces douleurs abdominales.
16:47 J'avais surtout mal à l'estomac.
16:55 Mais en réalité, c'est tout mon abdomen qui était douloureux.
17:00 Les médecins diagnostiquent une inflammation de la vésicule biliaire et décident d'opérer
17:07 la jeune femme en urgence.
17:08 Je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie.
17:15 C'était ma toute première intervention et bien sûr, j'étais morte de peur.
17:23 On va commencer.
17:24 Pour pouvoir m'opérer, il fallait d'abord m'endormir.
17:31 Le médecin m'a enfourcée dans le cou la seringue avec le tube d'anesthésie.
17:36 Mais au lieu d'atteindre la veine qu'il visait, il a percé la carotide et introduit le cathéter
17:50 à l'intérieur.
17:51 Et maintenant, je risquais de mourir.
17:55 Mais pas à cause de ma vésicule biliaire, mais à cause d'une erreur médicale commise
17:59 alors qu'on essayait de me soigner.
18:01 À tout instant, je pouvais faire une attaque.
18:06 Mes fonctions cérébrales pouvaient aussi s'arrêter.
18:09 J'avais peur.
18:11 Ça m'effrayait de ne pas savoir si j'allais vivre ou mourir.
18:14 Je ne savais plus si j'étais vivante ou morte.
18:26 Je suis passée de l'autre côté.
18:33 L'hémorragie a été stoppée.
18:37 J'ai vécu une espèce de sortie hors du corps.
18:41 C'est bon, tout va bien.
18:45 Oui, elle est stabilisée.
18:46 La seule chose qu'on pouvait faire pour stopper l'hémorragie, c'était en gros de m'étrangler.
18:53 Tout va bien, reposez-vous.
18:56 Ça a été très traumatisant pour moi parce que malheureusement, c'est comme ça que
19:02 j'ai perdu ma soeur jumelle.
19:03 Quand elle avait 21 ans, elle a été étranglée par son ex-petite amie.
19:09 J'ai donc très mal vécu cette expérience.
19:11 J'étais terrifiée, mais ce n'était que le début.
19:17 La suite allait être encore plus atroce.
19:21 Alors qu'Emily est transportée dans une chambre de réveil, une tempête terrible frappe la
19:30 ville.
19:31 On entendait les hurlements du vent.
19:34 Il était déchaîné.
19:35 Dans l'hôpital, les néons clignotaient.
19:41 Ma chambre était plongée dans l'obscurité.
19:44 La principale source de lumière, c'était les éclairs qu'on voyait à travers la fenêtre.
19:49 J'ai vu quelqu'un derrière la vitre.
19:57 Il hurlait mon nom.
20:03 Il répétait « il vient, il vient ».
20:08 J'étais terrorisée, mais j'essayais de repousser ce sentiment.
20:21 À ce moment-là, je saturais complètement.
20:24 Je n'en pouvais plus d'avoir peur.
20:26 J'avais eu ma dose cette nuit-là.
20:29 « Emily, it's coming.
20:42 Emily, for you.
20:47 »
20:48 « Emily.
20:49 Maman ? Ça va ? Oui.
20:52 »
20:53 C'était le premier moment qu'on passait seule, qu'on pouvait parler tranquillement,
20:58 sans qu'on vienne me planter des aiguilles ou nous interrompre.
21:02 « Ça va.
21:05 »
21:06 Dès que j'ai eu la force, je suis sortie de mon lit et je me suis lentement traînée
21:16 jusqu'à la salle d'attente pour famille.
21:18 J'espérais m'y sentir plus comme chez moi, plus à l'abri.
21:24 Mais il pleuvait à verse.
21:27 On entendait le tonnerre, il y avait des éclairs, plein de sonneries qui se déclenchaient.
21:31 « Sale temps.
21:32 »
21:33 L'électricité fonctionnait mal.
21:34 « Sacrée tempête.
21:35 »
21:36 « Tu as froid ? »
21:37 Tout à coup, la pièce est devenue glaciale.
21:47 J'étais frigorifiée.
21:50 Alors qu'on essayait de se détendre, de bavarder, j'ai vu une silhouette à côté
22:05 de la bibliothèque.
22:06 C'était comme une ombre.
22:12 Mais en même temps, on aurait dit une personne.
22:16 « Henry ? »
22:20 « Henry ? »
22:24 « Qu'est-ce qu'il y a ? »
22:31 Je lui ai dit « Tu vas me prendre pour une folle.
22:39 » Mais j'ai vu un fantôme.
22:43 Ce n'est pas rare que quelqu'un qui s'est trouvé aux portes de la mort, et qui même
22:47 parfois est passé de l'autre côté, revienne dans ce monde doté d'une plus grande sensibilité.
22:53 « Henry.
22:56 »
22:57 Il arrive que cette personne voit des esprits, entende des voix, des incarnés.
23:03 Il se peut aussi qu'elle ait simplement développé un sixième sens.
23:08 C'est comme si le fait de passer de l'autre côté et de revenir dans ce monde avait activé
23:13 un sens spécial dans son esprit.
23:16 Et quand les œillères disparaissent, c'est pour toujours.
23:19 Il disait « Il vient te chercher.
23:24 » Quelque chose venait me chercher.
23:26 Je pensais « Peut-être que je deviens folle, c'est tout.
23:31 » La peur me coupait le souffle.
23:32 J'étais complètement terrorisée.
23:37 Et de me voir comme ça, ma mère paniquait.
23:41 Elle voulait qu'on fiche le camp de là, et qu'on retourne dans notre chambre.
23:46 Je crois que j'étais hyper angoissée par toutes ces choses qui m'arrivaient.
23:53 Du coup, j'étais sur les nerfs.
23:57 La température a commencé à changer.
24:06 Il faisait un froid glacial dans la pièce.
24:10 Et j'avais le sentiment que quelque chose me regardait.
24:19 Il se tenait au pied de mon lit.
24:30 On aurait dit que son visage se décomposait, comme s'il était brûlé.
24:36 Ça m'a donné la nausée.
24:38 « Maman ! Maman ! » Je me rappelle que j'essayais de la réveiller.
24:46 « Maman ! » Je n'y arrivais pas.
24:49 « Partez ! » C'était trop pour moi.
24:53 Je n'en pouvais plus.
24:54 J'avais l'impression qu'il essayait de me mettre en garde, et ça m'effrayait.
25:02 Tout à coup, une infirmière est entrée dans la chambre.
25:06 « Bonjour ! » Elle est allée vers le lit, droit sur lui.
25:11 « Comment tu te sens ? » L'homme est reparti aussi vite qu'il
25:16 était venu.
25:17 « Tout va bien, on dirait.
25:20 » C'est la dernière fois que je l'ai vue.
25:22 « Vous avez dit quoi à l'infirmière ? » Ça devait se voir que j'étais sous le
25:27 choc.
25:28 Mais je me suis ressaisie, et je lui ai dit qu'elle m'avait fait sursauter.
25:34 Je pensais que ce n'était pas une bonne idée de lui raconter que je venais de vivre
25:39 une expérience paranormale.
25:41 « Je repasse dans quelques heures.
25:43 » « Emily ? » « Maman ? »
25:45 « Il est venu.
25:47 » Quand ma mère s'est enfin réveillée, « Qui ça ? »
25:50 « Il y avait un homme au pied de mon lit.
25:54 » Paniquée, je lui racontais ce qui s'était passé.
25:57 « Il était là, il était grand.
25:59 Il n'avait plus de visage, comme s'il avait été brûlé.
26:03 » « Emily ! » « C'était horrible, maman.
26:06 Ça avait l'air si vrai.
26:10 » J'étais bouleversée.
26:12 Alors je me suis levée et je suis sortie de l'hôpital.
26:16 Je me suis assise dehors, sur un banc.
26:19 Je suis restée là pendant environ une heure, avant d'avoir le courage de retourner à
26:24 l'intérieur.
26:25 Comment trouver le sommeil quand on est réveillé par des morts en pleine nuit ?
26:32 Emily ne dort pas de la nuit.
26:35 Le lendemain, son compagnon de chambre reçoit une visite.
26:37 « La nuit a été dure.
26:39 Très dure.
26:40 » « Une visite ? »
26:41 « Oui, j'ai... » « Un type a passé la nuit chez la fille.
26:46 Il est arrivé après les heures de visite.
26:49 » « Une femme est venue voir le patient qui occupait le lit à côté du mien.
26:53 » « Trois, quatre heures ? » « Il lui a raconté que tard le soir, j'avais
26:59 fait entrer un homme en douce dans ma chambre.
27:02 » « Il portait une veste en cuir ? » « Puis il a commencé à décrire les vêtements
27:09 du type.
27:10 Il n'était pas net, ce mec.
27:12 » « Maman et moi, on s'est regardés, les yeux écarquillés, comme en disant "Oh
27:18 la vache !" » « Je me demande ce qu'il fichait là.
27:20 » « Vous vous rendez compte ? Il était en train de confirmer ce que j'avais vu.
27:28 » « Ça craint ! » « Toutes les deux, on était effrayées.
27:31 On est restés là sans bouger, sous le choc.
27:36 Pendant un bon moment.
27:38 » « Il devrait prévoir des chambres individuelles.
27:40 » La nuit suivante apporte elle aussi son lot d'orage violent et d'horreur pour
27:48 Emily et sa mère.
27:49 « J'avais peur d'ouvrir les yeux, parce que je sentais une présence dans la chambre.
28:05 » « On entendait des bruits immondes de sussion, de mastication.
28:16 » « Il y avait une créature perchée sur sa poitrine.
28:37 » « Je n'avais jamais rien vu d'aussi effrayant de toute ma vie.
28:43 » « On aurait dit qu'elle aspirait son énergie.
28:52 » « On aurait dit l'équivalent paranormal d'une sangsue.
28:58 » « La mère d'Emily était très affectée par la mort d'une de ses jumelles.
29:02 » « Elle avait peur de la mort.
29:07 » « Elle avait peur de la mort.
29:11 » « Elle avait peur de la mort.
29:14 » « Elle avait peur de la mort.
29:17 » « Elle avait peur de la mort.
29:20 » « Elle avait peur de la mort.
29:23 » « Elle avait peur de la mort.
29:26 » « Elle avait peur de la mort.
29:29 » « Elle avait peur de la mort.
29:31 » « Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.
29:36 » « Elle m'a dit, tu n'es pas bien.
29:55 Depuis le début, tu n'es pas bien.
29:57 Tu n'as pas survécu à l'opération.
30:02 Tu es morte quand on t'a transpercé le cou.
30:06 Tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant, c'est simplement la réaction de ton cerveau
30:12 qui s'éteint, qui cesse de fonctionner.
30:16 Ce sont les dernières hallucinations d'une mourante.
30:20 Je ne savais plus si j'étais vivante et en train de me battre,
30:24 ou si j'étais morte depuis que l'anesthésiste avait commis l'erreur qui a bouleversé ma vie.
30:33 C'est sans doute une des choses les plus terribles qui me soient arrivées dans la vie,
30:40 avec la mort de ma soeur.
30:49 Aucun mot ne peut décrire l'effroi, le désespoir que je ressentais.
30:54 J'avais le sentiment de tomber dans le néant, de n'être plus rien, d'être morte.
31:00 Cette chose voulait que j'aie peur, que je me sente isolée,
31:04 que j'abandonne tout espoir et peut-être même que je renonce à la vie.
31:11 Je crois qu'elle s'est nourrie de tout ça.
31:18 J'ai supplié ma soeur de m'aider.
31:23 Il faut que tu m'aides, s'il te plaît.
31:28 Je t'en supplie.
31:34 S'il te plaît, si tu m'entends, aide-moi.
31:39 J'ai tellement peur. S'il te plaît, aide-moi.
31:45 Je t'en supplie, aide-moi.
31:48 Et tout à coup, j'ai entendu chanter.
31:55 La lumière a commencé à filtrer à travers les lamelles d'estor.
32:00 Je n'avais jamais entendu une aussi belle voix.
32:04 Elle m'a insufflée de la force et redonné espoir.
32:08 Un an, j'étais à mes côtés cette nuit-là.
32:23 Et je crois que ma soeur y est pour quelque chose.
32:26 - Emily ? - Maman.
32:28 Et je l'en remercie. Tu vas bien ?
32:31 Oui.
32:33 Je sentais que personne ne me protégerait mieux qu'elle.
32:37 Tout va bien.
32:43 Le lendemain matin, Emily rentre chez elle.
32:47 Le cauchemar est enfin terminé.
32:51 Ma vision de la vie et de la mort a changé depuis que j'ai perdu ma soeur.
32:57 Et j'ai le sentiment que cette expérience m'a encore plus ouvert les yeux.
33:06 Après sa mort, j'ai toujours pensé que ma soeur était mieux là où elle était.
33:13 Mais je n'ai jamais trop réfléchi à l'existence du monde opposé...
33:21 à la possibilité qu'il puisse exister des entités démoniaques.
33:27 Une sorte de version de l'enfer.
33:31 Éloigne-toi d'elle !
33:34 Qu'il s'agisse de l'enfer ou pas...
33:39 il est clair que le monde d'où viennent ces créatures, quel qu'il soit...
33:45 n'est pas un endroit agréable du tout.
33:48 Et je vais tout faire pour éviter de vivre de nouveau ce genre d'expérience.
33:53 Je t'en supplie, aide-moi !
34:01 Ok.
34:04 2012, Toronto, Ontario.
34:27 C'était un mercredi d'octobre.
34:30 J'étais enceinte de cinq mois et comme tous les jours, je suis allée marcher.
34:36 C'était des moments très apaisants.
34:40 Personne ne venait m'embêter quand je me promenais.
34:45 J'empruntais toujours le même chemin.
34:49 Mais la région a connu un passé tragique.
34:54 Dans les années 50, la ville a été frappée par l'ouragan Hazel et beaucoup de familles ont péri.
35:00 J'aime ce chemin jalonné de plaques commémoratives.
35:05 Je crois que souvent, les expériences annoncent un événement à venir.
35:10 Elles sont comme un avertissement.
35:12 "Eh, attention à ce qui va t'arriver."
35:16 Je marchais, j'écoutais le chant des oiseaux,
35:21 je sentais la brise sur mon visage, il faisait un temps magnifique.
35:26 Tout à coup, j'ai entendu des pleurs de bébés.
35:40 Ce n'était pas un bébé qui avait faim ou qu'il fallait changer.
35:47 On aurait presque dit qu'il paniquait.
35:51 J'étais clouée sur place.
35:55 J'essayais de savoir d'où venaient ces pleurs.
35:58 On aurait dit qu'ils venaient de partout.
36:01 J'étais comme paralysée, je ne pouvais plus bouger.
36:04 Et en même temps, j'étais terrifiée.
36:07 J'avais le cœur qui battait à 100 à l'heure.
36:11 C'était comme vivre un cauchemar éveillé.
36:14 J'étais là. J'étais présente.
36:18 Mon premier réflexe a été de poser mes mains sur mon ventre
36:24 pour vérifier que le bébé allait bien.
36:27 Il donnait des coups de pied.
36:30 J'étais morte de peur.
36:33 Je marchais désorientée.
36:36 J'étais troublée, presque dans un état de stupeur.
36:41 Mon cœur battait à toute vitesse.
36:44 À son état de confusion s'ajoute un malaise grandissant.
36:48 Prise de nausée, chance lente, Stéphanie rentre chez elle.
36:52 Chris !
36:55 Hey !
36:56 Mon mari me regarde et dit...
36:58 Ça va ?
36:59 Tu es très pâle. On dirait que tu as vu un fantôme.
37:02 Je me sens pas bien.
37:04 Je me sentais faible. J'avais besoin de m'allonger.
37:08 Mon pouls était toujours aussi rapide.
37:11 Il me dit "On va t'emmener aux urgences".
37:15 En quoi peut-on vous aider ?
37:18 Stéphanie est transportée en urgence à l'hôpital.
37:21 Sa tension est très basse et la vie du bébé en danger.
37:26 On m'a mise sous perfusion et on m'a gardée la nuit en observation.
37:32 Une infirmière vérifiait mes constantes vitales.
37:36 Je reviens dans un moment.
37:38 D'accord, merci.
37:40 J'avais convaincu Chris que j'avais besoin d'aller faire un tour.
37:50 Lui insistait pour qu'on retourne dans la chambre, pour que je me repose.
37:54 Tu peux appeler mes parents ?
37:56 T'es sûre ?
37:57 Oui, je vais marcher encore un peu.
37:59 Et là, je lui dis "On se voit dans la chambre".
38:01 Ok, je reviens.
38:02 Ok.
38:03 A plus.
38:04 A plus.
38:06 [Bébé pleure]
38:16 Tout à coup, j'ai entendu le même bébé pleurer.
38:20 Il semblait paniquer.
38:24 Mon coeur s'est mis à battre à toute vitesse.
38:27 Pendant une seconde, je suis restée clouée sur place.
38:31 Mais quelque chose me disait que je devais trouver ce bébé.
38:35 [Bébé pleure]
38:37 Quand on entend un bébé pleurer, on a envie de le prendre dans ses bras et de s'assurer qu'il va bien.
38:43 Quand je suis arrivée dans ma chambre, j'étais frigorifiée.
38:51 Il y avait un landau à l'intérieur.
38:57 C'était un très vieux landau.
39:03 Comme ceux qui existaient dans les années 40-50.
39:07 Un bébé dormait dans un halo bleu.
39:29 [Bébé pleure]
39:35 Tout à coup, j'ai senti comme une présence.
39:39 [Bébé pleure]
39:40 [Bébé pleure]
39:44 Son cri m'a glacé le sang.
39:47 [Bébé pleure]
39:49 Elle a entouré son ventre de ses bras, comme si elle voulait protéger son bébé, mais qu'elle ne pouvait pas.
39:56 [Bébé pleure]
40:00 On aurait dit qu'elle portait une vieille blouse d'hôpital.
40:04 C'était un tissu très différent.
40:07 Elle avait du noir sous les yeux.
40:10 Tout ce que j'ai pu faire, c'est lui tourner le dos et regarder dans le landau.
40:15 Puis tout a disparu.
40:22 Stéphanie dit qu'elle a vu une maman qui n'arrêtait pas de hurler "mon bébé, mon bébé".
40:27 [Bébé pleure]
40:29 Quand on étudie l'histoire de cet hôpital, on apprend qu'il a accueilli des centaines de victimes de l'ouragan.
40:37 Ces gens ont vécu un traumatisme dont les lieux sont imprégnés.
40:42 Mon mari est arrivé juste après.
40:50 Oh là là, ça va ?
40:52 Je ne voulais pas trop lui raconter cette histoire.
40:55 Je sentais qu'il allait me dire "c'est des hormones".
40:58 Stéphanie est gardée une deuxième nuit en observation.
41:05 Je me suis endormie, puis tard dans la nuit, je me suis levée.
41:18 Je suis allée dans la salle de bain.
41:20 Et là, j'ai encore entendu les mêmes pleurs de bébé.
41:26 Ces cris me faisaient froid dans le dos.
41:29 J'ai ouvert la porte, et le landau était au même endroit.
41:38 Et la femme était là aussi.
41:46 Je regardais et elle criait "mon bébé".
41:49 Je sentais sa douleur.
41:53 J'en avais le coeur brisé.
41:56 Elle avait perdu son enfant.
42:00 Elle vivait un cauchemar.
42:04 La deuxième fois qu'ils ont disparu, j'ai réalisé que j'avais vu non pas un, mais deux fantômes.
42:13 J'étais déboussolée, effrayée et très triste.
42:16 J'étouffais.
42:19 Je refusais de croire que j'avais vu un fantôme.
42:24 Quand je suis rentrée chez moi, j'allais beaucoup mieux.
42:33 J'avais le sentiment d'être presque redevenue moi-même.
42:39 Déclarée en parfaite santé par les médecins, Stéphanie prend le temps de réfléchir à l'histoire de l'hôpital.
42:44 L'établissement a été inauguré quatre ans avant l'ouragan.
42:51 Je suis convaincue que la femme et le bébé sont liés à cet événement et à l'hôpital.
42:58 Ils étaient là, tous les deux, ce jour-là, pour s'assurer que j'allais bien.
43:08 Grâce à eux, mon bébé et moi-même, on a pu être examinés par les médecins.
43:13 Cette expérience m'a fait croire à la vie après la mort.
43:21 Un esprit ou un fantôme peuvent nous apprendre quelque chose.
43:29 Si on les évite, ils vont nous stopper net dans notre fuite pour attirer notre attention.
43:36 Ou alors, ils vont nous dire d'aller de l'avant.
43:39 Je crois qu'ils m'ont appris ces trois choses.
43:44 L'histoire de l'hôpital
43:47 L'histoire de l'hôpital
43:53 L'histoire de l'hôpital
43:58 L'histoire de l'hôpital
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44:16 L'histoire de l'hôpital
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44:32 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]