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Des apparitions mystérieuses hantent une aile désaffectée d'un hôpital, un fantôme en colère s'en prend à l'employé d'une morgue, et une jeune mère rencontre deux religieuses vraiment terrifiantes.
Transcription
00:00 J'ai entendu un gémissement.
00:10 Je me suis dit "Oh la vache, qu'est-ce qui se passe ?"
00:18 Son visage avait une expression méchante, comme si elle était furieuse.
00:22 On avait peur, on était dans l'inconnu.
00:27 C'est même pas branché !
00:31 C'était vraiment étrange.
00:33 C'était du paranormal.
00:37 Pas question que je reste devant ce truc-là.
00:39 J'ai commencé à avoir peur.
00:44 C'est lui ! C'est le garçon !
00:48 Faut sortir mec ! Vite, on se tire !
00:53 J'arrivais même pas à courir.
00:56 J'ai cru que j'allais mourir.
00:59 2006, dans la région du Grand Toronto.
01:27 Pendant que le reste de la ville est endormie, les brancardiers Chris Wetmore et Dan Jones
01:41 travaillent d'arrache-pied.
01:42 En tant que chef d'une équipe de soutien hospitalier, je dois déplacer les patients
01:51 d'un point à un autre, mais aussi vérifier le matériel et les fournitures, donner des
01:57 médicaments et transporter les patients à la morgue.
02:00 Attends, on va pas à la morgue ?
02:05 Ah bon, t'es sûr ?
02:07 Très drôle.
02:08 Vous savez très bien qu'on va au radio.
02:12 Comme vous voulez.
02:13 Allons-y jeune homme.
02:14 Chris est un bosseur décontracté, on a le même sens de l'humour.
02:20 On rigole de choses de tous les jours, même si des fois c'est un humour un peu bizarre.
02:25 Salut.
02:26 Ça va ?
02:27 On est amis.
02:28 On travaillait ensemble le plus possible.
02:31 Dès que l'occasion se présentait, on sautait dessus.
02:33 Dommage qu'on ne puisse pas voir ce qu'il y a dans votre tête, Allen.
02:39 Vous seriez déçu, il n'y a que de l'air.
02:42 Vraiment ? Ok.
02:43 On voyait forcément des choses tragiques, mais on faisait en sorte d'être en paix
02:47 avec ça.
02:48 On avait de la compassion, mais sans que ça nous atteigne.
02:52 Ce soir-là, Dan et Chris conduisent un patient en radiologie.
02:59 Désolé, Allen, c'est le seul chemin.
03:01 Pour y parvenir, ils doivent traverser une aile abandonnée, dans la partie sud du troisième
03:08 étage.
03:09 Ça va ?
03:10 Oui.
03:11 L'aile 4 sud avait été fermée pour des raisons budgétaires.
03:14 C'était une ancienne unité de soins palliatifs, avec beaucoup de patients en phase terminale.
03:19 Il y avait encore du matériel.
03:22 C'était comme si tout le monde s'était évaporé d'un seul coup.
03:25 Beaucoup de nos collègues refusaient d'y aller.
03:29 Si on leur demandait d'aller chercher un ventilateur et de le ramener, ils disaient
03:34 « pas question, on demanda à quelqu'un d'autre ». Ils refusaient de mettre un
03:39 pied dans cette unité.
03:40 La vache ! C'était quoi, ça ?
03:49 C'est peut-être un courant d'air.
03:51 Qui viendrait d'où ?
03:52 Y a pas de courant d'air ici.
04:00 C'est bizarre.
04:01 Ça va, Allen ?
04:04 Oui.
04:05 Ok.
04:06 Je stressais vraiment à l'idée d'aller dans cette unité.
04:10 J'en ai la chair de poule rien que d'y penser.
04:17 Après les radios, Dan et Chris ramènent leurs patients dans sa chambre.
04:27 Comment ça s'est passé, Allen ?
04:33 Très bien.
04:34 J'ai l'impression que vous le buisez un peu.
04:37 Moi aussi.
04:38 Phosphorescent, super !
04:39 Oui, rien ne voit les UV.
04:44 Un problème ?
04:45 Je dois ramener un ventilo de l'L4 Sud.
04:50 C'est mon jour de chance.
04:53 Tu finis tout seul ?
04:54 Ouais, à plus tard, mon pote.
04:57 Ouais.
04:58 On m'a demandé de récupérer un ventilateur dans l'unité abandonnée.
05:02 Dès que j'ai franchi la porte et que j'ai commencé à marcher dans ces couloirs peu
05:12 éclairés, j'ai eu une profonde sensation de mal-être.
05:17 Et plus j'avançais dans le couloir, plus cette sensation était intense et me donnait
05:24 la chair de poule.
05:25 Je me suis dit, je dois me dépêcher.
05:27 Je prends le ventilo et je sors.
05:29 J'ai entendu quelque chose bouger.
05:33 Je ne savais pas quoi penser.
05:40 J'étais abasourdi.
05:41 La peur m'a envahi.
05:44 Il n'y avait personne.
05:46 Je vous laisse ce verre d'eau, Allen.
06:04 Merci.
06:05 J'ai ramené ce patient de son rendez-vous.
06:07 Je lui ai demandé "Alors, monsieur Hattell, ça va ?" et il a dit "Je suis fatigué.
06:12 Je reviens à 16h pour la radio."
06:14 Ah oui ? D'accord.
06:15 J'ai hâte.
06:16 Oui.
06:17 Hé ! Chris ! Une minute ! Chris !
06:18 Qu'est-ce qu'il y a ?
06:47 Il y a quelqu'un à la fenêtre.
06:50 Un garçon.
06:51 Il tapait sur le carreau.
06:53 Où ça ?
06:54 Ici, juste à la fenêtre.
06:55 Il a dit "Il y a un garçon dehors qui tape sur la fenêtre."
06:59 Juste là.
07:00 Il n'y a personne, Allen.
07:04 Mais on était au deuxième.
07:06 Il n'y avait rien dehors.
07:07 Allen, il n'y a rien.
07:10 C'est impossible.
07:11 On est au deuxième étage.
07:12 Ça doit être un oiseau.
07:14 Il faut croire.
07:15 Ouais.
07:16 Ça va.
07:17 C'est ses fichus, mes docs.
07:22 Ouais.
07:23 J'appelle une infirmière ?
07:27 Non, non, ça va aller.
07:29 Merci, Chris.
07:36 J'ai haussé les épaules, comme souvent.
07:43 C'est lui ! C'est le garçon !
08:02 C'était vraiment étrange.
08:06 C'est lui ! Il est là ! C'est lui !
08:15 Allen ?
08:16 C'est lui, le garçon.
08:19 Il est derrière.
08:21 Il en était sûr, et il me le montrait.
08:24 Mais il n'y avait personne.
08:28 Cet épisode rappelle à Chris une histoire inquiétante qui leur a été racontée,
08:33 à lui et à Dan.
08:36 Avant que l'hôpital ne soit construit, il y avait une ferme avec une maison.
08:42 Mais la maison a brûlé.
08:45 Un jeune garçon, un homme et sa femme sont morts dans l'incendie.
08:51 Et ça s'est passé sous...
08:54 Exactement à l'endroit où se trouve l'hôpital.
08:57 Nombreux sont ceux parmi le personnel de l'hôpital qui pensent que ce garçon vient rendre
09:03 visite à ses parents.
09:04 Quand nous autres enquêteurs en paranormal tentons d'expliquer une activité, on n'oublie
09:09 pas que toutes ces installations plus ou moins modernes ont été construites sur des choses
09:13 plus anciennes.
09:14 On cherche dans l'histoire du site.
09:18 Et dans ce cas particulier, les registres montrent qu'une famille a été brûlée
09:22 vive à l'endroit où l'hôpital a été construit.
09:25 Quelques heures après avoir vu le garçon, Alan meurt.
09:37 Je peux vous confirmer que ce patient qui disait avoir vu un garçon est mort juste
09:42 après.
09:43 Je n'ai pas souvent peur.
09:52 Je peux aller à la morgue seul à 3 heures du matin, au milieu des corps, sans que ça
09:55 me perturbe.
09:56 Mais là, j'ai commencé à avoir peur.
09:59 Il s'est passé un truc avec Alan.
10:25 Quoi donc ?
10:26 Quand on a parlé de ce garçon avec les infirmières, elles ont dit que généralement,
10:33 dès qu'un patient le voyait, il décédait dans les jours qui suivaient.
10:37 Ce qui est étrange.
10:39 Ça s'est passé comme nous l'ont dit les infirmières.
10:43 Et Alan, il n'aurait pas inventé ça.
10:46 Il allait bien.
10:47 Ses radios étaient bonnes, ses examens aussi.
10:49 Beaucoup de témoins dans cet hôpital ont évoqué l'esprit d'un jeune garçon qui
10:55 est resté hier dans le bâtiment, notamment les patients qui sont sur le point de mourir.
10:59 Il pourrait être perçu comme un esprit collectionneur, un présage de mort.
11:03 Difficile de dire si c'est un esprit bienveillant ou malveillant.
11:10 Beaucoup de patients disent que ce garçon les harcèle, qu'ils veulent une fin de vie
11:15 calme et tranquille, mais que ce personnage les en empêche.
11:19 Se comporte-t-il comme n'importe quel garçon ou bien est-ce autre chose ?
11:25 J'ai vécu un truc au 4 Sud.
11:32 Il m'a cru.
11:33 Quand j'ai raconté cet incident à Chris, il m'a cru parce qu'on avait déjà vécu
11:38 ce genre de choses ensemble.
11:39 C'est cet endroit et quelque chose de pas net.
11:47 J'ai laissé mes clés là-bas.
11:57 Il faut les récupérer.
12:01 Tu veux bien venir avec moi ?
12:07 Ouais, d'accord.
12:12 Ouais ? Ouais.
12:15 Merci.
12:18 On s'est rendu compte qu'en étant ensemble, on avait plus de courage.
12:24 On s'est dirigé vers l'unité en se regardant l'un l'autre à l'affût.
12:36 À l'affût de ce qui pouvait se passer.
12:44 Pourquoi ça s'allume ?
12:55 Une lumière d'urgence s'est enclenchée.
12:58 S'il n'y a personne dans cette chambre, ça ne peut pas s'allumer.
13:03 La seule façon d'activer un voyant d'urgence, c'est d'être dans la chambre et d'appuyer
13:07 sur le bouton.
13:08 Sinon, ça ne fait rien.
13:11 On a continué et une autre lumière s'est allumée.
13:18 Bon sang.
13:21 Mais il n'y avait personne.
13:27 On se dépêche.
13:30 On n'a jamais compris pourquoi les voyants s'étaient allumés.
13:34 On avait peur.
13:42 On était dans l'inconnu.
13:43 Sur le chemin du retour, Chris et Dan remarquent quelque chose sur l'ancien bureau des infirmières
13:59 du 4 Sud.
14:01 Pourquoi ça clignote ?
14:03 Ça ne s'est même pas branché.
14:13 Ça s'est mis à sonner, comme si quelqu'un appelait le bureau des infirmières.
14:25 C'était un moment effrayant.
14:32 C'est pas vrai.
14:44 Dans ma tête, j'essayais de comprendre ce que ça pouvait être.
14:49 Je cherchais une réponse logique, une explication à ce qu'on était en train de voir.
14:53 Mon esprit était en ébullition.
14:55 Cette chose n'était pas humaine.
15:06 Je voulais partir.
15:07 Il faut sortir, mec.
15:12 Vite, on se tire.
15:15 Quand on a vu dans cette pièce ce phénomène impossible, j'ai eu peur.
15:22 Vraiment peur.
15:23 Et j'ai eu besoin de partir le plus vite possible.
15:27 Mourir brûlé vif est une mort atroce, extrêmement douloureuse.
15:32 Encore une fois, ça génère beaucoup d'émotions négatives et de souffrances.
15:37 Ces émotions négatives, fortes et intenses, laissent une trace résiduelle.
15:43 Et c'est cette trace que les témoins voient lors de leur expérience paranormale.
15:49 On a raconté à des collègues ce qui s'était passé.
15:55 C'est une sorte de légende connue de tous dans cet hôpital, car tout le monde nous
16:01 a cru.
16:02 Ils ont cru ce qu'on leur a dit.
16:03 Quelques temps plus tard, l'unité 4 Sud fait l'objet d'importants travaux de rénovation.
16:18 Après une longue période d'inactivité, ce service a été réhabilité.
16:24 Ils ont tout démoli.
16:25 Mais le chantier est interrompu par des événements mystérieux.
16:30 On a entendu parler d'ouvriers qui refusaient de revenir parce que leurs outils bougeaient
16:38 tout seuls, les échelles tombaient et il y avait toutes sortes d'incidents étranges.
16:44 J'ai eu le sentiment qu'ils n'étaient pas en paix, qu'ils n'avaient pas aimé leur façon
16:50 de mourir et qu'ils n'étaient pas prêts à partir.
16:53 Je pense qu'ils voulaient juste nous dire on est là et on ira nulle part.
17:03 Dan et Chris ont vu deux apparitions différentes dans les couloirs de l'hôpital, dont cette
17:11 forme brumeuse et amorphe.
17:14 L'autre, c'était la famille qui est morte dans l'incendie de sa maison avant la construction
17:22 de l'hôpital.
17:23 Il se peut que ce soit la même entité qui prend la forme d'un jeune garçon, comme l'ont
17:31 décrit plusieurs patients et qui se manifeste de deux façons.
17:34 Serait-ce cette famille qui se manifeste sous l'apparence de cette forme floue ? Ce garçon
17:46 est mort avant d'avoir eu la chance de devenir un homme.
17:49 Il ne tombera jamais amoureux, il n'aura jamais d'enfants et donc jamais de petits-enfants.
17:55 Tout ce potentiel gâché, toutes ces années perdues, que peut-il bien ressentir ? En
18:03 est-il même conscient ? Et dans ce cas, est-il aigri, en colère ? Reporte-t-il cette colère
18:10 sur les vivants ?
18:11 Je ne croyais pas aux fantômes.
18:16 J'étais un grand sceptique, maintenant j'y crois.
18:19 J'étais sceptique, mais moins sceptique que Chris.
18:25 Mais je ne doute pas une seconde de ce qu'on a vu et vécu.
18:28 Il n'y a jamais eu de « on en rêvait ou pas ».
18:31 Non, ça s'est produit, on l'a vu.
18:36 Il y a des choses, c'est sûr.
18:38 2014, en Pennsylvanie.
19:01 En tant que préposé à la morgue, Jerry Burkhead transporte des corps entre l'hôpital
19:08 et le funérarium.
19:09 J'ai fait 4 ans chez les Marines et après ça, je suis rentré dans la police.
19:14 J'ai fait 16 ans de service, soit 20 ans cumulés.
19:19 Donc j'ai pris ma retraite et j'ai trouvé un emploi à temps partiel comme préposé
19:23 à la morgue.
19:24 Je suis du genre carré et rigoureux.
19:27 Ça me vient de l'armée, bien sûr.
19:31 Et j'ai toujours été quelqu'un de droit.
19:33 On ne s'attendrait pas à entendre parler de fantômes de la part d'une personne comme
19:38 moi.
19:39 Quand on me pose la question « tu crois aux fantômes ? », je réponds « ah oui,
19:46 j'en ai vu, j'en ai connu, ça m'est arrivé ».
19:48 En cette chaude journée d'été, Jerry arrive à l'hôpital pour son prochain transfert.
19:58 Qui m'amènes-tu ?
19:59 C'est dur, il était jeune.
20:02 C'était un ado de 16 ans qui était mort d'un accident de voiture deux jours avant.
20:08 Et sa famille voulait que le service ait lieu au funérarium local.
20:13 La voiture avait fait des tonneaux et il s'était brisé le cou.
20:18 Il n'avait pas sa ceinture.
20:19 Il était pâle, les yeux mis ouverts et on voyait le sang coaguler.
20:24 Ça fait forcément réfléchir.
20:27 On se dit qu'on sera à sa place un jour.
20:31 Et ça fait froid dans le dos.
20:33 Il est jeune.
20:34 À chaque fois, je me disais « j'espère que ça a été rapide et que la personne n'a
20:37 pas souffert ». Je me suis demandé s'il avait senti quelque chose.
20:41 On y pense un peu mais on se reconcentre vite sur la tâche à accomplir.
20:47 Merci.
20:48 J'ai refermé la camionnette et j'ai roulé vers le funérarium.
20:59 Il devait être environ 17h30.
21:05 Et il faisait encore 30 degrés dehors.
21:08 En août, il fait chaud.
21:10 Il y avait une petite fenêtre coulissante en plexi à travers laquelle on pouvait voir
21:17 derrière au cas où il se passerait quoi que ce soit.
21:20 En ouvrant cette fenêtre, ça permettait de faire un petit courant d'air.
21:25 Et comme j'avais chaud, c'est ce que j'ai fait.
21:27 Je me suis dit « ce sac n'a pas pu bouger, le gars est mort il y a deux jours ». Mais
21:50 ça ne faisait pas comme d'habitude quand je passais sur les ralentisseurs de la ville.
21:54 C'était comme un mouvement de main, comme si son bras essayait de sortir du sac.
22:00 Il est vivant ? Non mais un chien ! Le gamin est vivant ? C'est mon cerveau qui me joue
22:12 des tours ? C'est la fatigue ? Je me posais 50 000 questions.
22:16 J'ai l'habitude des ralentisseurs de cette ville et de voir les corps bouger dans la
22:26 camionnette.
22:27 Je me suis dit que ce devait être un gros ralentisseur parce que c'était bizarre.
22:33 Mais le sac ne bougeait plus, alors j'ai repris le contrôle.
22:39 Il ne pouvait pas avoir bougé, il était mort depuis deux jours.
22:41 Quand je me suis garé au funérarium, j'ai repris mes esprits une minute.
22:47 Cette expérience avait été effrayante.
22:51 Puis mon côté rationnel était revenu.
22:52 Je l'avais vu mort, ce n'était pas possible.
22:54 Des corps sans vie peuvent bouger tout seuls.
23:00 C'est très effrayant et ça peut très bien mettre quelqu'un dans un état d'esprit
23:04 négatif.
23:05 Ça fait peur de voir des gaz ou d'autres choses faire bouger un cadavre.
23:10 Même si c'est totalement naturel, c'est effrayant à voir.
23:13 Jeff était mon assistant au funérarium.
23:18 Il m'aidait à décharger les corps.
23:20 Salut.
23:21 Ça va Jerry ? T'es un peu palichon.
23:27 Oui, ça va.
23:28 C'est juste qu'il fait chaud.
23:30 Ouais, allons-y.
23:31 Ok.
23:32 Je ne voulais pas qu'ils me prennent pour un trouillard.
23:40 Alors j'ai dit que c'était juste un coup de chaud.
23:42 Et puis, je voulais qu'on s'occupe vite du gamin.
23:47 Jerry et Jeff transportent le corps du jeune homme dans la chambre froide du funérarium.
23:52 On l'a mis dans la chambre froide, dans un des caissons pour les corps.
24:00 C'est une sorte de réfrigérateur qui maintient les corps et la pièce à une température
24:04 comprise entre 1,5° et 3,5°.
24:08 Il y a même des poignées, donc c'est vraiment comme un frigo.
24:11 On sort.
24:12 Ouais.
24:13 Prêt ?
24:14 Ouais.
24:15 À trois.
24:16 Ouais.
24:17 Un, deux, trois.
24:18 Encore.
24:19 Ouais.
24:20 Voilà.
24:21 Je t'attends dehors.
24:31 On tire, ça se débloque et ça ouvre.
24:34 Et pour fermer, on appuie.
24:36 Et ça se verrouille.
24:40 Les poignées des caissons ne peuvent pas se débloquer, à moins qu'on tire dessus
24:46 soi-même physiquement.
24:47 La victime de 16 ans est le dernier corps de la journée.
24:52 Jerry peut maintenant s'atteler à ses autres tâches.
24:58 Il y a deux salons de recueillement à l'étage, pour deux familles différentes.
25:02 Alors je dois installer le support pour le cercueil, m'occuper des fleurs, etc.
25:09 Sois vigilant.
25:10 Jeff s'apprêtait à rentrer chez lui.
25:13 Les morts se réveillent à 21 heures.
25:15 Très drôle.
25:16 Je vais faire une sieste.
25:18 Ouais, bonne idée.
25:20 T'as entendu ? Ouais.
25:27 Allons voir.
25:31 D'accord.
25:36 Ils retournent au sous-sol, vers le bruit étrange qui vient de la chambre froide.
25:47 Quand je suis revenu dans la chambre froide, j'ai vu que le caisson était ouvert.
26:01 Je me suis dit « Sérieux ? Mais je viens de le fermer.
26:05 Qu'est-ce qui se passe ? »
26:06 Bien sûr, je regarde dans la pièce, mais il n'y a personne.
26:09 Tu as déjà vu ça ? Non.
26:14 Comment ça s'est ouvert ? C'est bizarre.
26:21 On savait que les loquets sont durs à débloquer.
26:25 C'est moi qui amène la plupart des corps.
26:27 Alors je sais qu'un caisson ne peut pas s'ouvrir seul.
26:30 Je dirai au patron de vérifier ça.
26:39 Ouais.
26:40 Je file.
26:41 D'accord.
26:42 La porte s'est rouverte.
26:43 Je me suis approché et je me suis dit « Il y a un problème technique, ça ne reste pas
26:57 fermé. »
26:58 Je me disais « C'est quoi cette histoire ? »
27:12 Je n'avais pas très envie que Jeff s'en aille.
27:15 Alors j'ai regardé ma montre et je me suis dit « Je vais me dépêcher de finir pour
27:19 partir vite.
27:20 »
27:21 C'était ma priorité.
27:22 Jerry est nerveux mais il se remet au travail.
27:31 J'ai cru voir un mouvement du coin de l'œil.
27:41 Ça s'est allumé dans la chambre froide.
27:47 Il y a un capteur de mouvement mais j'étais hors de sa portée.
27:51 Et là je me suis dit « Cette lumière ne peut pas s'allumer toute seule.
28:05 Il y a quelque chose là-dedans.
28:06 »
28:07 Mais la pièce est complètement vide, ce qui trouble encore plus l'ancien policier.
28:14 J'avais peur et j'avais hâte de partir.
28:19 Mais je voulais finir mon travail.
28:21 Alors j'ai essayé de faire le vide dans ma tête et je me suis dit « S'il se passe
28:26 quelque chose derrière moi, ce n'est pas mon foutu problème.
28:29 On me laisse bosser.
28:31 »
28:32 Les morgues et les funérariums sont des sites qui présentent différents types d'activités.
28:51 Souvent parce que les personnes qui viennent sont dans un état de détresse émotionnelle
28:55 extrême.
28:56 Il y a des traumatismes, beaucoup de pensées dominées par la tristesse.
29:01 Et quand on mélange tout ça, toute cette émotion humaine, ça génère souvent des
29:06 phénomènes paranormaux.
29:08 J'ai entendu un gémissement.
29:18 Une sorte de « rrrr » C'était très fort.
29:22 La voix semble provenir de la chambre froide.
29:30 Quelque chose me disait de ne pas y aller, mais je refusais d'avoir peur.
29:39 J'ai passé la porte, j'ai fait un pas, j'ai regardé à gauche et au bout de la
29:51 table, il était là.
29:53 Le gamin de 16 ans que je venais de ramener de l'hôpital.
30:01 Il était livide, les yeux creusés, sombre.
30:09 Sa mâchoire pendouillait et elle était noire.
30:12 Il désignait le caisson ouvert.
30:21 Il faisait ça pour que je rentre dedans.
30:26 J'étais terrifié et j'ai senti que je devais partir tout de suite.
30:33 C'était totalement paranormal.
30:49 Alors pas question que je reste devant ce truc là.
30:52 J'ai couru très vite, sans même me préoccuper de l'alarme et je suis sorti.
31:01 J'ai eu une trouille d'enfer.
31:03 Encore aujourd'hui, je pense qu'il me montrait le caisson parce qu'il voulait me voir dedans.
31:15 Il voulait me voir mort.
31:24 J'ai appelé mon patron et je lui ai laissé un message.
31:29 C'est Jerry.
31:32 Pour des raisons personnelles, je ne reviendrai pas.
31:36 Il arrive souvent que ce type d'apparition désigne quelque chose ou fasse un geste qu'on
31:41 ne comprend pas, comme pour Jerry, car on ne connaît pas la personne qui est morte.
31:46 On ne sait donc pas toujours quelles sont ses intentions.
31:49 Sous l'effet de la peur, Jerry s'est imaginé mort dans le réfrigérateur et il a pensé
31:57 que c'est ce que voulait le jeune homme.
31:58 Mais je pense qu'il s'est trompé.
32:00 Depuis cet incident, je suis passé de ça à ça concernant le paranormal.
32:07 Ça a changé ma vie.
32:08 Je sais qu'il y a le bien et le mal parce que j'y ai été confronté lors de ma carrière
32:14 dans les forces de l'ordre et chez les Marines.
32:17 Le bien et le mal sont partout.
32:19 Mais ça prend une autre dimension quand on voit les choses du point de vue paranormal.
32:25 Il n'y a rien qu'on puisse faire car c'est inconnu.
32:30 On ne peut pas les toucher ou les sentir, mais eux peuvent nous faire des choses.
32:34 C'est ça le plus effrayant concernant le paranormal.
32:37 J'étais sceptique, mais je ne le suis plus.
32:40 Croyez-le ou pas, ce truc existe.
32:42 Pour Fordina Wilson, venir à l'hôpital chaque jour est devenu une triste habitude.
33:12 Quand j'étais enceinte de l'une de mes filles, on a appris qu'elle avait une maladie cardiaque.
33:19 Elle souffrait d'hypoplasie et a été opérée une heure après sa naissance.
33:25 À cause de ce problème, on est venus à l'hôpital pendant un an.
33:30 Vous y êtes resté longtemps ?
33:32 Oui.
33:33 Ce vieil hôpital est basé sur les mêmes fondements catholiques qui ont accompagné
33:42 Fordina dans son enfance.
33:43 J'étais dans une école catholique et j'allais à l'église tous les dimanches.
33:51 Maintenant, je prie moins souvent.
33:52 Avec le temps, Fordina finit par très bien connaître le personnel médical.
33:58 Un jour, je suis sortie de l'ascenseur et je me suis dirigée vers la chambre de ma
34:04 fille.
34:05 J'ai vu une nonne qui se tenait debout, mais elle n'était pas très ordinaire.
34:21 Elle avait une tenue ancienne qui faisait très vieille.
34:25 Excusez-moi, vous connaissez cette nonne ?
34:29 Quelle nonne ?
34:32 J'étais très étonnée parce que je croyais vraiment qu'il y avait quelqu'un.
34:37 Je me suis dit « ça alors ». J'ai eu un sentiment étrange.
34:46 J'ai senti de la nervosité.
34:50 Pas de la peur, mais de la nervosité.
34:52 Fordina continue de marcher vers l'unité de soins intensifs néonatales où sa fille
34:59 est soignée.
35:00 Sur le chemin, il y avait une chapelle.
35:04 C'est par là que je passais tous les jours.
35:06 Soudain, j'ai vu une nonne qui me montrait la chapelle.
35:16 C'était étrange, on aurait dit qu'elle était d'un autre temps.
35:23 J'ignore ce qu'elle tentait de me dire et ce qu'elle voulait.
35:29 Elle n'avait pas l'air d'être complètement là.
35:34 Je me suis dit qu'elle n'était pas humaine.
35:41 J'étais un peu secouée.
35:44 Alors je n'ai parlé à personne de cet incident.
35:49 J'ai revu les deux nonnes, debout, vers ma droite.
35:59 Les nonnes se tiennent juste devant la chambre de sa fille.
36:04 Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
36:08 Mon cœur battait fort et j'avais la chair de poule.
36:12 J'étais extrêmement nerveuse.
36:14 Elles m'ont regardée et elles sont passées à travers la porte, ensemble.
36:27 C'est-à-dire, à travers la porte ?
36:31 Elles ont disparu pendant que je les regardais.
36:34 Fordina s'inquiète immédiatement pour sa fille.
36:39 Mais celle-ci n'a rien.
36:42 Ces nonnes, je sais qu'elles n'étaient pas de ce monde.
36:48 J'étais terrorisée.
36:53 Pardon ? C'est moi qui deviens folle ou vous aussi ?
37:05 Vous voyez parfois des fantômes ?
37:07 J'ai dit, avez-vous déjà eu des expériences de fantômes ici ?
37:12 Oui, ça arrive.
37:15 C'est un hôpital.
37:18 Ils m'ont dit que dans les hôpitaux, ce genre de choses arrivent.
37:23 Mais je ne suis pas rentrée dans les détails de ce que j'avais vu,
37:27 parce que j'avais peur qu'ils pensent que j'avais perdu les pédales à force de venir à l'hôpital.
37:32 Au moment où je repartais, j'ai eu comme un très mauvais pressentiment.
37:41 Elle me montrait la chapelle.
37:54 Exactement comme l'avait fait l'autre fantôme.
37:57 Son visage avait une expression méchante, comme si elle était furieuse.
38:07 J'ignore ce qu'elle voulait me dire ou si elle voulait me faire du mal.
38:10 Je ne sais pas ce qu'elle voulait.
38:14 J'ai eu envie de courir et de ne plus être dans cet hôpital.
38:24 C'est alors qu'elle est venue vers moi très rapidement.
38:31 J'ai cru que j'allais mourir.
38:34 Je n'arrivais même pas à courir.
38:48 Elles m'ont littéralement traversée avant de disparaître.
38:54 J'étais sous le choc, paralysée.
39:01 Pitié, aidez-moi.
39:04 Je me suis dit qu'elle voulait peut-être me faire prier.
39:08 Que j'entre dans la chapelle et que je prie pour ma fille.
39:13 Un esprit peut nous demander de prier.
39:16 Si on lance un signal de détresse, un appel à l'aide, à la grâce et à la protection,
39:24 ce signal rebondit et nous remplit de grâce, créant ainsi une barrière contre les mauvaises
39:29 entités.
39:31 Êtes-vous entrée dans cette chapelle ?
39:37 Oui, j'y suis allée.
39:39 Je suis entrée et j'ai prié pour ma fille.
39:44 Mais avant de franchir la porte de la chapelle, Fordina remarque quelque chose.
39:49 Sur un mur, il y avait une photo représentant des nonnes.
39:54 Les nonnes que Fordina vient de voir.
39:56 Plus tard, j'ai appris que l'hôpital avait été fondé par un groupe de nonnes en 1881.
40:04 Je pense que ces nonnes voulaient protéger Fordina.
40:10 Elles faisaient certainement la même chose que de leurs vivants, représenter un pilier,
40:14 une protection pour les gens vulnérables.
40:16 Malheureusement, l'état de santé du bébé de Fordina s'aggrave le lendemain.
40:23 Elle est morte à l'hôpital.
40:25 Cette terrible perte est cependant atténuée par un regain de foi.
40:36 Je crois qu'il y a une vie après la mort et je crois aux fantômes.
40:46 Même s'il y en a certains qu'elle préférerait oublier.
40:54 J'ai essayé de ne plus y penser, de l'effacer de ma mémoire, parce que ça me donne des
41:00 cauchemars.
41:01 J'ai toujours la chair de poule quand j'y pense.
41:04 C'est un peu comme ça.
41:28 Merci.
41:39 Merci.
41:40 Merci.
41:40 [Bruit de la télévision qui s'arrête]
41:42 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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