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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous dans Midi News.
00:00:03 Une rentrée scolaire sous surveillance sans abaya et sans camis.
00:00:06 Le gouvernement affiche sa fermeté mais dans les faits, comment se passe vraiment dans les classes cette interdiction ?
00:00:13 À suivre le témoignage d'une élève, vous l'entendrez en terminale, qui porte l'abaya.
00:00:18 Et ça en explique bien sûr par peur de la sanction, la retirer aujourd'hui.
00:00:23 Et puis plus largement derrière l'abaya, la question de l'échec, de l'intégration, de la faillite, de l'assimilation.
00:00:28 Pourquoi ces adolescentes refusent d'épouser les moeurs du pays qui est pourtant le leur, la France ?
00:00:34 Le ministre Bruno Le Maire assure que l'inflation va baisser, que les prix n'augmenteront plus dans les mêmes proportions que dès la semaine prochaine.
00:00:41 Oui, écoutez bien, dès la semaine prochaine, sur vos tickets de caisse, on va se dire, ça a arrêté de flamber.
00:00:47 Eh bien, vous écouterez la réaction de Michel Edor à Leclerc, beaucoup plus bien pessimiste ou lucide.
00:00:52 À vous de voir, on va en parler.
00:00:54 Et il dénonce également, ça va intéresser nos invités, une inflation qui est entretenue, un système politique qui a besoin de l'inflation.
00:01:01 Voilà qui va faire réagir.
00:01:02 Mais tout d'abord, c'est le journal.
00:01:03 Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:05 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:06 Elisabeth Borne en Bretagne pour la rentrée des classes, une rentrée qui se passe bien pour la première ministre.
00:01:12 Elle visite actuellement une école d'Île-et-Vilaine, accompagnée du ministre de l'Éducation nationale.
00:01:17 Gabriel Attal, je vous propose de l'écouter.
00:01:20 Ce matin, les choses se passent bien.
00:01:22 Il y a un certain nombre d'établissements où des jeunes filles sont arrivées en Abaya.
00:01:25 On leur a expliqué que c'était pour rentrer dans le lycée ou dans le collège.
00:01:31 On n'acceptait pas ce genre de signe qui manifeste une appartenance religieuse.
00:01:36 Et certaines jeunes filles ont accepté de le retirer.
00:01:38 Pour les autres, on va avoir des échanges avec elles, des démarches pédagogiques pour expliquer qu'il y a une loi qui s'applique,
00:01:45 qui proscrit le port de tout signe ou tenue par lequel l'élève manifeste une appartenance à une religion, quelle qu'elle soit.
00:01:53 Et concernant le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, il estimait ce matin chez nos confrères d'RTL
00:01:59 que 513 établissements sont potentiellement concernés par l'interdiction de l'Abaya.
00:02:05 Bonjour Marine Sabourin.
00:02:06 Vous êtes actuellement près d'un lycée du 14e arrondissement de Paris.
00:02:10 Marine, comment s'est passée cette rentrée sans Abaya ?
00:02:16 Cette rentrée s'est déroulée dans le calme.
00:02:18 Les portes de l'établissement dans lequel nous nous trouvons ont ouvert aux alentours de 8h15.
00:02:24 Deux jeunes filles voilées ont retiré leur voile avant d'y pénétrer.
00:02:29 L'une d'entre elles portait une Abaya qu'elle a elle aussi retirée.
00:02:33 Cette jeune fille qui avait été exclue il y a quelques mois d'un précédent établissement
00:02:38 pour non-respect des principes de laïcité, elle a été convoquée il y a quelques semaines
00:02:43 pour cette nouvelle rentrée par la direction qui lui a fait un rappel aux principes de laïcité.
00:02:48 Le message semble être passé auprès de ses élèves,
00:02:51 même si elles ne comprennent pas l'interdiction annoncée par Gabriel Attal.
00:02:56 Si de nouvelles jeunes filles se présentent avec des Abayas,
00:02:59 ces incidents seront remontés au rectorat, nous expliquait la directrice de l'établissement.
00:03:03 Les professeurs discuteront avec ces élèves pour savoir pourquoi
00:03:06 elles portent ces tenues.
00:03:08 Du côté des professeurs, il y a des cours donnés par la direction aux professeurs
00:03:12 pour apprendre à exercer la laïcité dans leurs cours.
00:03:15 En tout cas, les professeurs se réjouissent de cette annonce de Gabriel Attal.
00:03:19 Merci beaucoup Marine Sabourin et merci à Charles Bagé qui vous accompagne cet après-midi.
00:03:27 Concernant à présent le port de l'uniforme à l'école,
00:03:30 Gabriel Attal a indiqué vouloir l'expérimenter
00:03:33 et qu'une phase de test serait annoncée dès cet automne.
00:03:36 "Je ne suis pas sûr que ce soit une solution miracle qui permette de régler
00:03:40 tous les problèmes de l'école, mais je pense qu'elle mérite d'être testée", a-t-il souligné.
00:03:45 Dans le reste de l'actualité, l'automobiliste mortellement fauché
00:03:49 qui a mortellement fauché un piéton à Paris ce week-end a été interpellé.
00:03:53 Une enquête pour homicide involontaire aggravée par le délit de fuite a été ouverte.
00:03:57 Hier, vers 3h du matin, un homme a refusé de se soumettre à un contrôle de police
00:04:01 à Pantin, en Seine-Saint-Denis.
00:04:03 Dans sa course, il avait percuté un homme de 30 ans, décédé une heure plus tard.
00:04:07 Augustin Donadieu.
00:04:09 C'est ici, dans la nuit de samedi à dimanche, qu'a débuté la course poursuite mortelle.
00:04:14 Alors qu'une patrouille de police tente de contrôler un véhicule,
00:04:17 son chauffeur prend la fuite, distance les policiers à la sortie de ce tunnel
00:04:21 et fauche quelques centaines de mètres plus loin sur ce boulevard, un homme âgé de 30 ans.
00:04:27 "Les collègues n'ont même pas vu le choc, cet accident qu'il y a pu avoir
00:04:32 et c'est eux qui ont constaté l'effet quelques minutes après,
00:04:34 puisqu'ils avaient perdu le véhicule de vue.
00:04:36 Et le véhicule a été retrouvé vide de ses occupants à quelques rues plus loin.
00:04:40 Vu la distance, la chasse, la prise en charge, le refus d'entempérer a été plutôt rapide.
00:04:45 Je pense que c'est entre 5 et 10 minutes grand maximum,
00:04:48 mais c'est déjà très long sur ce genre d'infraction."
00:04:53 Malgré l'intervention des secours, la victime décèdera 45 minutes après le choc.
00:04:58 Le chauffard, lui, n'a été retrouvé qu'hier.
00:05:01 Ce dernier était sous contrôle judiciaire avec l'interdiction de conduire un véhicule
00:05:05 depuis le 21 août dernier.
00:05:07 Une enquête a été ouverte du chef d'homicide, un volontaire aggravé par le délit de fuite.
00:05:12 Elle a été confiée au STGA, le service du traitement judiciaire des accidents.
00:05:16 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:05:21 Merci à vous, Michael.
00:05:23 Nos invités, Judith Vintraud nous a rejoints un jour.
00:05:25 Merci, bonjour à vous.
00:05:26 Merci à vous.
00:05:27 Merci d'être là pour Midi News.
00:05:29 Grand reporter pour le Figaro Magazine à vos côtés, le juriste Amine Elbaïy.
00:05:33 Merci de votre présence.
00:05:34 Bonjour à vous.
00:05:35 William T, politologue, est également avec nous.
00:05:38 Bonjour à vous.
00:05:39 Et Michael Sadoun, chroniqueur et consultant, nous a contactés.
00:05:41 Bonjour, Sonia.
00:05:42 Bonjour.
00:05:42 Alors, madame, messieurs, je vais vous proposer une autre approche, si je puis dire,
00:05:46 sur cette rentrée et l'interdiction de la baillard.
00:05:48 On a beaucoup entendu le discours de fermeté.
00:05:51 Certains disent les coups de menton des ministres, à la fois Gabriel Attal et Gérald Darmanin,
00:05:55 avec une lettre, un télégramme au préfet.
00:05:59 Nous vous proposons sur ces news d'écouter ces élèves, ces adolescentes,
00:06:03 qui pour certaines ont porté la baillard.
00:06:05 Peut-être qu'elles vont le porter de nouveau, j'allais dire, même s'il y a l'interdiction.
00:06:10 Nous avons rencontré ces jeunes filles ce matin.
00:06:12 Alors, l'une d'entre elles porte le voile jusqu'à l'école,
00:06:16 retire son voile en rentrant dans l'établissement scolaire.
00:06:19 Et jusqu'à présent, elle portait la baillard.
00:06:22 Aujourd'hui, elle la retire par peur de la sanction.
00:06:26 Elle nous dit tout d'abord pourquoi elle porte la baillard
00:06:29 et comment elle pourrait, si je puis dire, esquiver les interdictions.
00:06:33 En tous les cas, elle imagine le contournement de cette interdiction.
00:06:35 Tous les jours à la longue devant le lycée, c'est vrai que c'est redondant.
00:06:41 Mais bon, je suis obligée de faire avec si je veux poursuivre mes études.
00:06:44 En soi, l'habit, ce n'est pas un vêtement religieux.
00:06:47 Je me suis renseignée.
00:06:48 C'est un habit qui vient du Moyen-Orient.
00:06:51 Et les personnes ne portaient pas forcément par rapport à la religion musulmane.
00:06:54 Donc, je n'ai pas vraiment compris pourquoi c'était interdit.
00:06:58 Parce que maintenant, j'ai pris l'habitude de plus me couvrir.
00:07:00 Donc, c'est pour ça que j'ai préféré mettre une baillard ou quelque chose de plus ample.
00:07:05 J'essayais un peu plus de me rapprocher de ma religion.
00:07:07 Du coup, c'est pour ça que je me suis dit bon, il faut que je le mette.
00:07:11 Et je me sentais plus à l'aise avec le voile que sans.
00:07:13 Comme je l'ai dit, je me suis renseignée et j'ai vu que voilà, pour une femme musulmane,
00:07:18 c'est vrai que c'était obligatoire de porter le voile.
00:07:21 C'est pour ça que je me dis que je suis un peu plus me couvrir.
00:07:24 C'est intéressant parce qu'on mesure l'immense défi qu'il y a derrière cette interdiction.
00:07:30 Comment vous réagissez ?
00:07:31 Jeudi 23, vous dites "mais moi, je me suis renseignée, ce n'est pas un vêtement religieux".
00:07:35 Et elle finit en expliquant que c'est obligatoire pour les femmes musulmanes de se couvrir.
00:07:40 Donc, il y a une légère contradiction.
00:07:42 Visiblement, cette jeune fille n'est pas bien informée.
00:07:46 Elle trie parmi les informations qui l'arrangent.
00:07:50 À mon avis, elle sait très bien ce qu'elle fait et elle n'a aucune intention de rendre les armes.
00:07:58 Alors, il est vrai qu'on a vu fleurir sur les réseaux sociaux ces hashtags "faites ta rentrée en Abaya".
00:08:03 Il y a quelques instants, la première ministre dit "tout va très bien, la rentrée se passe sans incident".
00:08:08 Amine Elbeï, on peut se dire que le premier jour, ça va se passer ainsi.
00:08:12 Et comment ça va se dérouler après ?
00:08:14 Ou alors, est-ce qu'on se dit "il n'y a pas d'incident" ?
00:08:16 Et bien, interdiction, tout le monde rentre dans le rang.
00:08:20 En 2004, ça s'était plutôt très bien passé.
00:08:24 Non seulement, les filles concernées avaient enlevé leur signe religieux,
00:08:30 en l'occurrence le voile, puisque c'était une loi sur les signes ostensibles qui visait le voile,
00:08:34 mais en plus, il n'y avait pas eu d'éviction,
00:08:36 il n'y avait pas eu de départ du système scolaire pour aller vers l'enseignement professionnel.
00:08:40 Ce qui était la grande crainte.
00:08:42 Peut-être pour réagir et porter de l'eau, si je puis dire, à votre argumentaire,
00:08:46 on va l'écouter de nouveau cette jeune femme.
00:08:48 Elle explique quand même qu'il y a la peur de la sanction, de l'interdiction,
00:08:52 et qu'elle va donc se plier, en tous les cas, pour ce jour, de rentrer à l'interdiction.
00:08:56 Moi, ça ne me pose pas grand problème, parce que d'habitude, je n'en mettais pas tout le temps à l'école.
00:09:00 Mais je trouve ça chiant un peu, parce que si, de fois, j'ai la flemme de bien m'habiller,
00:09:07 je pouvais mettre une abaya, mais comme ils ont interdit...
00:09:10 - Tu sais que tu n'as pas le choix, tu es obligée, en fait.
00:09:12 - Je sais que ce sera comme ça, donc je ne suis pas forcée ou essayée de m'imposer,
00:09:17 parce que je sais que ça va juste m'attirer des problèmes, en fait.
00:09:20 - Tu as peur des sanctions, justement ?
00:09:22 - Oui, surtout mes parents, ils vont mettre la faute sur moi, ils vont dire "mais non, ne fais pas ça, laisse,
00:09:27 ce n'est pas grave, et tout", et je n'ai pas envie de me ramener des problèmes.
00:09:30 Et franchement, je trouve ça stupide, parce que tout le monde peut en porter,
00:09:33 c'est juste un vêtement ample, en fait, et c'est stupide.
00:09:38 Il y a beaucoup de choses, au début, l'argumentaire, je la porte parce que je ne sais pas quoi mettre,
00:09:43 et finalement, ça devient presque quelque chose de commode, quand on ne sait pas quoi mettre,
00:09:46 et puis ensuite, on sent bien, les parents ne sont pas d'accord,
00:09:49 mais il y a la peur de la sanction, du bâton, si je puis dire, symbolique.
00:09:54 - Moi, je crois, madame Mavrouk, que le débat sur l'abaya aujourd'hui,
00:09:58 c'était le débat sur le port du voilier, le débat sur le bandana, peut-être même sur le port du camis,
00:10:03 à l'école publique, révèle aujourd'hui la crise d'identité culturelle profonde
00:10:09 dans laquelle la France, aujourd'hui, s'est immiscée, je crois qu'on est tombé bien bas,
00:10:13 bien bas à force de lâcher et à force de renoncement.
00:10:16 Oui, c'est vrai, la gauche a renoncé à la laïcité, c'est vrai.
00:10:19 - Une partie. - Une partie de la gauche a renoncé à la laïcité.
00:10:22 Mais je crois aussi qu'une partie de la droite a renoncé à l'héritage culturel chrétien de la France.
00:10:26 Je crois, en réalité, à travers le témoignage de ces deux jeunes femmes
00:10:31 qui revendiquent une source d'inspiration culturelle à travers le port de l'abaya,
00:10:36 bien plus loin qu'un signe religieux, il y a un échec culturel français.
00:10:40 Cet échec, il est profond, il est profond parce que ça révèle la crise d'identité qui frappe notre pays.
00:10:47 Moi, je crois, et je vous le dis sans être provocateur,
00:10:50 mais je crois qu'en réalité, la société française, elle a abandonné ce qu'elle est,
00:10:54 elle a abandonné son héritage chrétien, elle a abandonné sa civilisation.
00:10:57 La société française a abandonné ses églises, la société française a abandonné ses cimetières.
00:11:02 La société française a abandonné son patrimoine chrétien.
00:11:05 Et ça, voyez-vous, je crois qu'il faut ouvrir ce débat là.
00:11:08 - C'est la démission de la société qui explique cette offensive...
00:11:11 - L'image que nous avons de l'islam en France n'est que le reflet des démissions et de la société française.
00:11:18 Et d'ailleurs, un écrivain, un auteur, le dit si bien.
00:11:22 Cet état de décadence est d'ailleurs théorisé par Patrick Buisson lui-même,
00:11:26 qui en faisait la description dans son livre. Et peut-être un dernier point.
00:11:30 - Patrick Buisson, dans son livre, va même jusqu'à mettre en avant un petit peu la vigueur de l'islam
00:11:36 pour expliquer que les musulmans défendent leur culture, leur civilisation, leur mœurs,
00:11:41 à contrario d'un occident agonisant, démissionnaire, faible.
00:11:45 - La société française, elle a abandonné le sacré, elle a abandonné le réel.
00:11:50 Moi, ce qui me frappe aujourd'hui en France, c'est la déchristianisation de la société française.
00:11:54 Vous savez, dans le pays de mes parents. - Vous parlez de laïcité, vous parlez de...
00:11:56 - Mais moi, je vous le dis en Algérie... - La déchristianisation, elle n'a pas été décidée par l'État,
00:12:02 elle n'a pas été décidée par les lois. - La laïcité n'a jamais été...
00:12:05 - La laïcité n'a jamais été combattue à la loi dans l'espace politique.
00:12:08 - Non, mais là, vous parlez de déchristianisation, ça n'a rien à voir avec la laïcité, c'est la sécularisation.
00:12:10 - Mais moi, ce que je vous dis aujourd'hui, peut-être un dernier point pour conclure.
00:12:14 Moi, je crois que la société française, elle a abandonné, contrairement au pays du Moyen-Orient,
00:12:19 a abandonné son héritage culturel chrétien. - Ce n'est pas la France, c'est l'Occident.
00:12:22 - La déchristianisation de la société française est responsable aujourd'hui de l'État, de l'État culturel.
00:12:27 Et que vous le voulez ou non, je sais que ça provoque un peu, mais ce n'est pas les musulmans de France...
00:12:31 - Non, ce n'est pas que ça provoque, c'est une erreur. - ...qui sont responsables de la désertion des églises.
00:12:34 Ce n'est pas les musulmans de France qui sont responsables du respect du sacré,
00:12:37 c'est la société française qui a démissionné.
00:12:39 - Il y a une erreur à penser que c'est l'État qui a décidé de déchristianiser la société,
00:12:44 elle l'a fait par elle-même et c'est un mouvement général qu'on observe dans tout l'Occident.
00:12:48 Peut-être que la laïcité et la laïcité vigoureuse qu'on a observée en France y a participé un petit peu,
00:12:53 mais je pense que c'est surtout un élan qui vient des individus eux-mêmes,
00:12:57 du progrès de la technique et de l'avancée de l'histoire.
00:12:59 C'est peut-être malheureux et on peut être d'accord sur ce constat,
00:13:02 puisque la France a perdu le ciment qui rassemblait un peu des communautés différentes
00:13:08 sous un même vocable, sous les mêmes symboles, sous une même culture, sous une même identité.
00:13:12 Ça, on est totalement d'accord. Après, pour ce qui est de l'Abaya,
00:13:16 évidemment, il y a des manipulations derrière et il y a une volonté d'être un mouvement.
00:13:20 C'est une question de mœurs.
00:13:21 - C'est une question de laïcité ?
00:13:23 - C'est une question de mœurs.
00:13:25 Non, c'est une question de mœurs à mon avis à 100 %, puisque le camis pose le même problème.
00:13:29 Et je vais vous dire la vérité, si le boubou, par exemple, africain,
00:13:32 se répandait avec la même ampleur sur le territoire,
00:13:34 je suis certain que ça provoquerait exactement les mêmes tensions,
00:13:37 avec évidemment un fond dans l'islam qu'on peut deviner,
00:13:41 Samuel Paty, les attentats qui ont émaillé l'actualité malheureusement ces dernières années.
00:13:45 Évidemment qu'il y a tout ça, que ça charrie tous ces symboles-là.
00:13:49 Mais je pense que c'est quand même une question de confrontation.
00:13:52 - S'il y a une généralisation, comme vous dites, d'une autre coiffe traditionnelle,
00:13:56 je ne sais pas si on va y voir une offensive religieuse.
00:14:01 - Je pense que ça dérangerait.
00:14:02 - Même chose dont on ne parlait pas du tout.
00:14:04 - Si elles viennent d'autres cultures, je pense qu'on le verra tout autant
00:14:06 comme le symbole d'une civilisation qui vient percuter la nôtre.
00:14:10 - Mais il y a une chose dont vous ne parlez pas du tout,
00:14:13 c'est ce que ça implique en termes d'égalité entre les femmes et les hommes.
00:14:17 - Bien sûr, mais on...
00:14:18 - Ça a une signification précise qu'on n'a pas le boubou, par exemple.
00:14:21 - Tout à fait, mais le camisse dérange de la même manière
00:14:24 et pourtant le camisse n'est le signe de plus d'impression.
00:14:25 - On parle plus de la baïa et de ces jeunes filles adolescentes que du camisse,
00:14:28 même si ça reste aussi compris dans l'interdiction.
00:14:31 - Bien sûr, mais enfin, je parle personnellement.
00:14:34 Pour moi, la question des mœurs est prévalente.
00:14:36 Et quand on voit ces jeunes filles, je pense qu'il y a de la manipulation derrière.
00:14:40 Mais je pense qu'il y a aussi des adolescents sincères qui se cherchent une autorité.
00:14:44 Et on voit bien que quand la France marque son autorité,
00:14:46 elles finissent par la respecter.
00:14:47 - Ils se cherchent une autorité, ils se cherchent un pays, mais le pays, c'est la France.
00:14:50 C'est le pays où elles ont grandi, elles sont nées.
00:14:52 Généralement, elles ne connaissent pas, dans la plupart des cas,
00:14:54 les autres pays dont elles se réfèrent, et encore moins le Moyen-Orient.
00:14:58 - Mais ils ne tient qu'à la France de marquer son autorité.
00:15:00 - Oui, mais il y a plusieurs points.
00:15:02 Lorsqu'Amine dit que c'est la faute de la décristinalisation de souvenirs,
00:15:05 l'Angleterre est un pays religieux, avec le roi d'Angleterre qui est le chef de l'Église anglicane.
00:15:09 Et ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas la loi de la charia qui s'applique à Londres.
00:15:12 Vous avez des territoires qui sont multiculturels, où vous vous habitez selon votre communauté,
00:15:16 selon des mœurs religieuses, plutôt que selon les mœurs de la grande contrée britannique.
00:15:20 Et en plus, en Grande-Bretagne, ils ont le port de l'uniforme.
00:15:22 Donc, visiblement, ça ne marche pas.
00:15:23 Aux États-Unis, le président des États-Unis jure sur la Bible.
00:15:26 C'est un pays protestant, croyant auquel le slogan c'est "In God We Trust".
00:15:32 Et pourtant, ce n'est pas parce qu'il y a une décristinalisation, une décatalisation,
00:15:36 que le pays tourne mal et qu'il n'y a pas de phénomène religieux,
00:15:39 que ce soit latino ou même musulman ou même islamique.
00:15:42 Donc, il y a un véritable sujet.
00:15:44 Le sujet essentiel, c'est est-ce que nous, on est assez fort pour maîtriser notre modèle ou pas ?
00:15:47 - Quand on pose la question, c'est que la réponse...
00:15:50 - Moi, je pense que le problème est initial.
00:15:51 - Au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, le sujet qu'on a eu, c'est que
00:15:57 1) on a perdu notre vocation universelle, on a perdu notre modèle.
00:15:59 On a été incapable de se définir quel était notre modèle originel et qu'est-ce qu'on voulait proposer.
00:16:04 Et de pire, moi, je pense que c'est ça le pire, c'est ce qu'on a appelé les accommodements raisonnables.
00:16:07 - On va en parler. - C'est exactement ça le sujet.
00:16:09 - Merci d'avoir posé le sujet.
00:16:10 On fait un rappel des titres avec Michael et on entre dans le vif de notre débat.
00:16:14 - Gabriel Attal veut diviser par deux le poids des cartables pour les élèves.
00:16:18 Pour cela, le ministre de l'Éducation souhaite agir sur les fournitures scolaires,
00:16:23 les manuels, le numérique et sur les casiers dans les établissements.
00:16:26 Un cartable d'élèves de 6e pèserait en moyenne entre 7 et 11 kilos.
00:16:30 Une vieille dame agressée dans le 1er arrondissement de Lyon à cause d'une remarque.
00:16:34 Samedi après-midi, cette octogénaire avait demandé à un individu qui urinait dans la rue d'arrêter.
00:16:39 Elle a reçu un violent coup de poing au visage.
00:16:41 L'homme a été interpellé et placé en garde à vue.
00:16:44 Et puis au Gabon, le général Brice Oligui prête serment aujourd'hui,
00:16:47 cinq jours après avoir renversé Ali Bongo.
00:16:49 Il promet d'installer des institutions plus démocratiques avant des élections libres.
00:16:54 La population semble majoritairement afficher sa gratitude
00:16:57 envers une armée qui l'a, je cite, "libérée du plan Bongo".
00:17:01 - Merci à vous, Mikaël et à tout à l'heure.
00:17:03 On poursuit notre débat.
00:17:04 Je voudrais qu'on écoute, justement pour poursuivre ce débat entre vous, une autre jeune femme.
00:17:09 Alors elle, elle met en avant la frustration justement de ne plus porter la baïa.
00:17:14 Écoutons-la.
00:17:16 - Ce n'est pas vraiment logique de faire un choix pareil,
00:17:20 étant donné que la baïa, ce n'est vraiment pas quelque chose de religion.
00:17:25 Enfin, ce n'est pas porté à cause de la religion, mais plutôt par culture.
00:17:30 Et il y a beaucoup d'autres religions qui portent la baïa aussi.
00:17:32 La baïa en arabe, ça définit juste le mot robe.
00:17:36 Et du coup, je vois même des chrétiens en porter,
00:17:39 même des athées de toutes les religions, de toutes les cultures.
00:17:43 C'est un habit libre.
00:17:45 - Ce n'est vraiment pas le bon choix à prendre d'interdire les filles de vouloir cacher leur corps,
00:17:50 car c'est vraiment leur choix, elles.
00:17:53 Et parce que les autres peuvent se montrer plus ouvertement s'ils le veulent.
00:18:00 Donc celles qui veulent se refermer, elles ont le droit de se refermer.
00:18:04 - Il y a un mot qui m'a interpellée, je ne sais pas, là, l'écoutant de nouveau, quand elle a dit libre.
00:18:09 Je ne sais pas si cette jeune fille sait que dans d'autres pays,
00:18:12 pour pouvoir porter ce qu'on veut et surtout pas ces vêtements religieux,
00:18:16 on perd la vie pour cette liberté-là.
00:18:18 Mais sans doute, ne le sait-elle pas.
00:18:20 - Pour avoir discuté avec des jeunes filles qui utilisaient le même argumentaire,
00:18:27 il faut creuser, creuser pour leur faire avouer qu'elles le savent.
00:18:30 Et en fait, elles le savent.
00:18:34 Elles ont la télé, elles ont la radio, elles ont vu la révolte des femmes iraniennes.
00:18:38 Mais elles sont dans le déni.
00:18:41 Elles refusent totalement de reconnaître la réalité de ce qu'est le fait,
00:18:48 de ce que veut dire le fait de dissimuler son corps.
00:18:50 Elle le dit d'ailleurs dans son...
00:18:52 Si on veut se cacher, si on veut se couvrir.
00:18:55 Donc la notion qui est à la base de la Baïa,
00:19:00 c'est-à-dire cacher des formes féminines qui seraient par définition une provocation.
00:19:06 Et dans ce cas-là, la femme commettrait un péché,
00:19:08 pas du tout l'homme qui serait incapable de se retenir,
00:19:13 mais c'est la femme qui commettrait un péché
00:19:14 puisqu'elle aurait attisé la convoitise de l'homme.
00:19:18 Donc tout ça, elle le sait.
00:19:20 Et puis, elle se le cache soigneusement par une inversion de nos valeurs.
00:19:26 Mais c'est comme au karaté, vous savez, vous vous servez...
00:19:30 - Mais quelle est la bonne prise symbolique ?
00:19:32 Parce que l'interdiction, pardonnez-moi, d'accord.
00:19:34 Mais vous dites tous des choses extrêmement justes et pertinentes.
00:19:37 C'est très intéressant.
00:19:38 Amin El-Bayy, vous vous pointez la responsabilité politique.
00:19:40 On a entendu sur une radio, il y a quelques jours,
00:19:42 Lionel Jospin qui s'est prononcé pour l'interdiction de la Baïa.
00:19:46 Le même Lionel Jospin, c'était lors du voile de l'Opee.
00:19:49 - En 89, oui.
00:19:50 - Mais souvenons-nous ce qui s'était passé.
00:19:52 Et combien Gisèle Alémi, à l'époque, avait reçu de critiques, de polémiques,
00:19:56 de menaces parce qu'elle s'était opposée justement à SOS Racisme.
00:20:02 Qui protégeait, qui avait dit non, mais ces jeunes femmes ont le droit de porter le voile.
00:20:05 Rappelons-nous juste que 89, c'est l'année de la mort de Khomeini.
00:20:09 La révolution islamique iranienne a 10 ans en 89.
00:20:15 Et quel a été le premier acte fondateur de la République islamique d'Iran ?
00:20:21 Voiler les femmes et rendre le voile obligatoire.
00:20:24 - Donc la responsabilité politique de ceux qui viennent nous dire
00:20:26 "mais finalement, je suis pour l'interdiction", elle est quand même importante.
00:20:30 Amin.
00:20:31 - Moi, je crois que la France doit réunir sa jeunesse.
00:20:35 Et notre pays, aujourd'hui, étant en déclin culturel, en déclin identitaire,
00:20:42 la jeunesse de France doit se mobiliser pour aider la République à reconquérir le cœur.
00:20:50 Le cœur des enfants d'immigrés de ce pays, le cœur de nos compatriotes musulmans.
00:20:54 Je crois que l'assimilation en France, elle ne se décrète pas.
00:20:58 Elle doit pouvoir se désirer.
00:20:59 - Et ça passe par quoi ?
00:21:00 - Ça passe d'abord par assumer notre héritage culturel français.
00:21:06 À travers la littérature, l'histoire, l'art, la philosophie.
00:21:10 Ce patrimoine français, il est héritier.
00:21:13 Il est héritier en partie de la chrétienté, bien sûr,
00:21:16 mais aussi de nos grandes victoires, de nos guerres, de notre histoire, de notre civilisation.
00:21:22 Reconnaissons quand même, dans la Constitution,
00:21:25 on doit pouvoir demain inscrire la reconnaissance de l'héritage culturel français.
00:21:29 - Vous l'inscrivez, est-ce que demain ces jeunes femmes vont y adhérer ?
00:21:32 Est-ce qu'elles vont vous dire "oui, je porte cet héritage et je suis fière" ?
00:21:35 - Aujourd'hui, la République, aujourd'hui, l'état de démission de nos responsables politiques est le suivant,
00:21:40 c'est que depuis 30 ans, nos responsables et nos gouvernants
00:21:43 alignent leur calendrier et leurs choix politiques sur l'actualité
00:21:47 et non pas sur une vision gaullienne de la Vème République.
00:21:52 Ce que la République doit faire immédiatement,
00:21:54 c'est par exemple imposer le port de l'uniforme à l'école.
00:21:57 Pas seulement pour déraper et pas seulement pour faire face aux pressions communautaires,
00:22:05 mais également pour faire face aux pressions consuméristes,
00:22:09 pour faire face aux pressions culturelles, pour faire face aux pressions identitaires et politiques.
00:22:13 Voilà comment nos responsables peuvent agir.
00:22:15 - Certains disent "c'est les frontières, c'est les portes".
00:22:20 Il faut stopper l'immigration pour pouvoir au moins commencer à réfléchir à l'intégration à la civilisation.
00:22:26 Amine dit vrai quand il dit qu'il faut arrêter ce que Pascal Bruckner avait appelé à l'époque
00:22:31 le "long sanglot de l'homme blanc" et nos manuels d'histoire en sont farcis.
00:22:36 C'est-à-dire culpabiliser toujours le...
00:22:38 - C'est sûr qu'on a participé à cet effondrement et au fait que des jeunes aujourd'hui...
00:22:43 - C'est impersonnel, non.
00:22:45 - Puis-je pointer en particulier la responsabilité de la gauche et même de la gauche républicaine
00:22:51 qui, dans le genre, a déstructuré les structures communes qui fabriquaient la civilité
00:22:59 et qui les faisaient appliquer et qu'en fait, elle en a payé l'époque assez plus tard.
00:23:05 Quand en 1905, la laïcité fait la guerre à l'Église, elle peut le faire parce que derrière ça,
00:23:12 il y a une culture française qui est forte et qui, encore une fois, peut être le noyau
00:23:17 d'une civilité commune dans laquelle chacun peut se reconnaître.
00:23:19 Mais aujourd'hui, en 2023, si on lutte contre les religions,
00:23:23 qu'est-ce qu'il y a derrière pour souder le peuple français ?
00:23:26 Pas grand-chose.
00:23:26 - On ne lutte pas contre les religions.
00:23:28 - Vous dites "on lutte", pas du tout.
00:23:30 La laïcité, c'est de permettre aux religions de...
00:23:33 - Non, c'est de séparer les églises et les pires.
00:23:36 - Mais pour être plus exact, on lutte quand même contre l'emprise des religions,
00:23:40 sur l'État bien sûr, mais aussi de plus en plus sur la société.
00:23:43 - Vous avez la parole, juste après la pause.
00:23:46 On va écouter, juste après la pause, Florence Bergeau-Blaclart.
00:23:49 Vous la connaissez, elle est l'auteure du livre "Le Réseau frérisse".
00:23:52 Elle était l'invitée de Mathieu Bocoté.
00:23:54 Je voudrais qu'on l'écoute.
00:23:55 Pour elle, ce n'est pas seulement la laïcité qui est attaquée.
00:23:57 Vous nous direz si vous êtes d'accord.
00:23:59 A tout de suite.
00:23:59 Midi News, on vous accompagne avec toute cette actualité en cette rentrée.
00:24:07 On va continuer, évidemment, notre débat.
00:24:09 Restez avec nous, vous allez voir dans quelques instants notre journaliste
00:24:12 Augustin Donadieu devant un lycée à Nanterre, qui a vu ces jeunes femmes
00:24:16 entrer avec la baïa et, pour certaines, pour la plupart, en tous les cas qui le portaient,
00:24:21 se faire refouler à cause de cette interdiction.
00:24:24 Mais tout d'abord, les titres, Michael.
00:24:26 - Cinq Afghanes menacées par les talibans ont été évacuées vers la France.
00:24:30 Des femmes qui avaient dû fuir par leurs propres moyens vers le Pakistan.
00:24:34 L'une d'entre elles est accompagnée de trois enfants.
00:24:36 Elles doivent atterrir cet après-midi à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle.
00:24:40 Elisabeth Borne est arrivée en Bretagne, la Première ministre étant Nileh Vilen accompagnée
00:24:44 du ministre de l'Éducation Gabriel Attal.
00:24:46 Après s'être rendu dans une école primaire ce matin,
00:24:49 ils doivent visiter cet après-midi le lycée général et technologique Simone Veil de l'Ifré.
00:24:54 Et puis le président turc attendu en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine.
00:24:58 Recep Tayyip Erdogan espère notamment convaincre le président russe d'une reprise de l'accord
00:25:03 sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.
00:25:06 Un tremplin en vue de négociations de paix plus larges entre Kiev et Moscou.
00:25:12 Merci Michael.
00:25:13 Je vous parlais justement de ce qui se passe devant un lycée à Nanterre.
00:25:18 Nous y sommes.
00:25:19 Augustin Donadio est allé voir ces jeunes femmes qui, pour certaines, portent la baïa.
00:25:24 Vous allez voir que l'interdiction a été vraiment appliquée.
00:25:27 Elle est entrée en vigueur et que ces jeunes filles sont ressorties de l'établissement scolaire.
00:25:32 C'était une rentrée sous haute vigilance ici à Nanterre.
00:25:35 Le proviseur, les médiateurs de la ville, la police, la mairie étaient sur le terrain
00:25:39 pour accueillir les élèves et veiller à ce qu'aucun d'entre eux ne brave l'interdit
00:25:44 d'entrer avec un abaya ou un camis dans l'établissement.
00:25:47 Malgré tout, quelques élèves ont tenté.
00:25:49 C'est le cas de ces deux jeunes filles que l'on a interrogées à leur arrivée devant l'établissement.
00:25:53 Je vous propose de les écouter.
00:25:54 Non, non, non, non.
00:25:56 Seulement des râbles.
00:25:57 C'est des râbles.
00:25:57 Seulement des râbles.
00:25:58 C'est des râbles.
00:25:59 Et là, est-ce qu'on va vous demander de l'enlever pour aller dans l'établissement ?
00:26:02 On ne sait pas, franchement, on se pose la question.
00:26:05 On n'espère pas quand même.
00:26:06 Normalement, non.
00:26:08 Et si on vous demande de les enlever, comment vous allez faire ?
00:26:10 Vous avez des vêtements en dessous ?
00:26:11 Non, on ne va pas les enlever.
00:26:13 On va chez nous.
00:26:14 On préfère rentrer chez nous.
00:26:15 Juste après cette interview, les deux jeunes filles ont pu pénétrer facilement dans l'établissement
00:26:18 mais rapidement écartées du groupe, accompagnées de la proviseure, du proviseur adjoint et de la CPE,
00:26:25 chacune dans une salle pour engager le dialogue.
00:26:27 Mais quelques minutes plus tard, elles ont été raccompagnées à la sortie.
00:26:30 Je vous propose d'écouter leurs réactions.
00:26:32 - Déçue.
00:26:33 Je ne pensais pas que...
00:26:35 Je pensais que c'était une robe pour moi, c'est tout.
00:26:37 - Tu t'attendais à ça ?
00:26:38 - Non.
00:26:39 Enfin, c'était qu'une robe.
00:26:41 - Oui, je me suis toujours habillée comme ça.
00:26:42 Moi, ça ne m'a jamais dérangée.
00:26:44 Enfin, l'année dernière, encore, ça dérangeait un petit peu.
00:26:46 Mais je n'ai jamais eu de problème.
00:26:48 - Dans quel état d'esprit tu es ?
00:26:50 - Je suis choquée.
00:26:52 Je suis choquée qu'on me recale comme ça de ma rentrée, juste pour une robe.
00:26:56 Qu'on me dise que je ne suis pas habillée correctement.
00:26:59 Ce matin, ce que je me suis réveillée, je me suis dit,
00:27:02 je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit qu'il n'y avait aucun problème avec ma tenue, etc.
00:27:06 Je ne dis pas que non.
00:27:07 En fait, moi, je trouve que ma tenue, elle est très bien, elle est correcte.
00:27:10 - Ces deux jeunes filles sont donc rentrées chez elles pour aller se changer.
00:27:13 Elles ne s'attendaient pas à une telle réaction de leur établissement.
00:27:16 Leurs parents ont été immédiatement prévenus.
00:27:19 Elles recevront dans les prochaines heures, les prochains jours,
00:27:22 une circulaire du ministère de l'Éducation nationale.
00:27:25 - Bien, donc, interdiction vraiment dans les faits en vigueur.
00:27:27 William T, on a beaucoup de réactions de professeurs qui nous disent,
00:27:31 mais bien, c'est pour nous une aide essentielle,
00:27:34 mais quitte des matières qu'on a du mal à enseigner, quitte des parties de l'histoire
00:27:39 qu'on a du mal à expliquer aux enfants, là, pas d'interdiction,
00:27:43 il n'y a pas de circulaire possible.
00:27:45 - Moi, je pense que tout est possible.
00:27:47 On disait il y a une semaine, quand Gabriel Attal a annoncé l'interdiction de la baille,
00:27:50 on disait, ce n'est pas possible, c'est inapplicable, ce sera impossible.
00:27:53 Et aujourd'hui, on a l'impression que en ayant appliqué un principe ferme,
00:27:57 une déclaration ferme qui dit l'abaya est interdit,
00:28:00 l'abaya est vraiment interdit dans l'ensemble des établissements scolaires de France.
00:28:04 Donc, lorsqu'on est clair, lorsqu'on ne fait pas d'accommodements raisonnables,
00:28:07 on ne dit pas, venez comme vous êtes, vous êtes un peu au McDonald's.
00:28:10 Forcément, les gens respectent les lois, surtout lorsqu'il y a des sanctions.
00:28:13 La sanction était claire.
00:28:15 Vous venez avec un abaya, vous n'avez pas le droit d'entrer dans l'école
00:28:17 et vous êtes ostracisé de la société.
00:28:19 L'autre point que vous mentionnez, c'est sur les enseignements et l'autorité des professeurs.
00:28:23 Si par cas, vous contestez l'autorité du professeur,
00:28:25 vous contestez l'autorité de son enseignement, vous êtes suspendu.
00:28:28 Vous subissez un conseil disciplinaire.
00:28:30 Éventuellement, on peut aller plus loin parce que si les obligations parentales
00:28:32 et les obligations de scolarité ne sont pas suivies,
00:28:34 eh bien, on peut saisir les aides sociales.
00:28:36 On peut sanctionner plus durement.
00:28:38 Et lorsque vous mettez un principe ferme, lorsque la République est forte,
00:28:41 lorsque la République décline ses valeurs et dit quel est son modèle,
00:28:44 qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui n'est pas bien, les gens suivent.
00:28:47 Les gens suivent un modèle d'autorité.
00:28:49 Je crois qu'on est plusieurs sur ce plateau à avoir des origines immigrées.
00:28:52 On sait très bien que dans nos pays de nos origines,
00:28:54 nos parents nous ont toujours raconté la même chose.
00:28:56 Dans notre pays, vous ne pouviez pas faire ça.
00:28:57 Vous êtes en France, vous vous comportez comme des Français.
00:29:00 Donc, je pense qu'il faut dire à ces personnes-là,
00:29:01 effectivement, vous pensez que c'était bien, vous pensez que c'était autorisé.
00:29:04 Maintenant, vous pouvez expliquer clairement que ce n'est pas autorisé
00:29:08 et vous allez vous habiller correctement parce qu'en France,
00:29:10 on a la Déclaration des droits de l'homme.
00:29:12 On est sous les principes de la philosophie des Lumières.
00:29:14 On pense qu'il y a une égalité entre les hommes et les femmes.
00:29:16 Nous avons des vocations universelles.
00:29:17 Donc, voici notre modèle.
00:29:18 Voici le modèle que vous avez respecté.
00:29:20 Si vous ne voulez pas s'inclure dans votre modèle,
00:29:22 il vous reste deux solutions.
00:29:23 Vous mettre en marge de la société ou rentrer ou aller dans un pays
00:29:25 qui comprendra et qui acceptera votre choix de société.
00:29:28 En France, on vit comme des Français.
00:29:30 On applique la loi de la République française.
00:29:32 Moi, je comprends William Thé, évidemment,
00:29:34 et je suis d'accord avec lui dans la philosophie.
00:29:36 Mais après, il y a quand même une question d'application pratique.
00:29:39 Il y a deux volets à ça.
00:29:41 Comment ça se traduit dans le droit ?
00:29:42 On voit déjà qu'il y a des cas un peu épineux en termes de vêtements.
00:29:45 On va parler de la saisie du Conseil d'État.
00:29:46 Oui, bien sûr.
00:29:47 Et puis, on voit même que dans ces jeunes filles,
00:29:49 il y a un peu à manger, à boire,
00:29:51 puisque les tenues ne se ressemblent pas.
00:29:53 Et on voit que certaines sont clairement marquées religieusement
00:29:56 ou culturellement, quand d'autres peuvent beaucoup plus se fonder
00:29:59 dans un paysage culturel occidental.
00:30:01 Et puis, l'autre chose, c'est est-ce que les professeurs
00:30:04 peuvent faire respecter ça partout ?
00:30:05 Je parle en termes d'habillement comme en termes de cours,
00:30:09 puisqu'on est quand même dans une école qui est encore un peu traumatisée
00:30:12 par Samuel Paty et qui s'auto-censure parce qu'elle a peur
00:30:16 de ce qui va se passer après.
00:30:17 Mais c'est tout un environnement qui est autour de l'école.
00:30:21 Il ne faut pas qu'il n'y ait pas un collège qui soit dénommé Samuel Paty,
00:30:25 en dit long, à la fois à la choix, puis une forme aussi.
00:30:28 Je crois qu'il y en a.
00:30:29 La réponse, elle, doit se faire sur tous les fonds.
00:30:31 Il y en a en France, c'est le collège où enseigner Samuel Paty,
00:30:35 qui pour le moment refuse.
00:30:37 Et le don de Samuel Paty et de mettre un buste de Samuel Paty
00:30:43 qui avait été fait.
00:30:44 Je vous propose d'écouter, je vous en ai parlé juste avant la pause,
00:30:46 je vais vous laisser réagir, Florence Bergeau-Blackler.
00:30:48 Elle est l'auteur du livre sur les réseaux fréris.
00:30:51 Elle a été menacée, elle est sous surveillance.
00:30:55 Elle était chez Mathieu Bocoté.
00:30:56 Elle s'attend à une contre-offensive.
00:30:58 Elle dit que ça va bien se passer les premiers jours,
00:31:00 mais vous allez voir.
00:31:01 Écoutons-la.
00:31:02 La laïcité, les formations de la laïcité qu'on propose,
00:31:05 en fait, pour les amener à comprendre un peu sa nature,
00:31:10 sont perçues comme une forme de désislamisation.
00:31:15 Donc aujourd'hui, c'est cette génération-là
00:31:20 que nous avons au collège et au lycée.
00:31:22 Et on peut s'attendre, je pense en effet,
00:31:25 à des réactions assez fortes après l'annonce du ministre.
00:31:27 Je pense que ce n'est pas seulement la laïcité qui est attaquée,
00:31:30 mais plutôt la démocratie.
00:31:32 Nous avons affaire à des mouvements théocratiques
00:31:36 qui veulent donc rendre nos sociétés modernes sharia compatibles
00:31:40 pour peu à peu les amener à la société islamique mondialisée.
00:31:45 Voilà leur projet.
00:31:46 Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver.
00:31:49 Ça veut dire simplement qu'ils sont en train d'y travailler.
00:31:53 Amin El-Bayyeh, aussi, peut-être les mots utilisés,
00:31:55 il faut qu'on parle aussi du spectre politique.
00:31:58 Mathilde Panot, la chef des députés de la France insoumise à l'Assemblée,
00:32:02 parle de police du vêtement.
00:32:04 Police du vêtement, c'est ce qui existe en Iran.
00:32:06 Ça s'appelle police du vêtement et des mœurs.
00:32:08 Il y a eu quand même une exécution, il n'y a pas d'autre mot,
00:32:11 cette jeune femme qui a été emprisonnée pendant trois jours
00:32:14 et qui a été retrouvée morte pour une tenue inappropriée.
00:32:17 Donc c'est ça, la police du vêtement.
00:32:19 Moi, je crois que la France insoumise devrait se renommer la France islamiste,
00:32:22 puisque à chaque fois qu'il y a une dérive communautariste,
00:32:25 à chaque fois qu'il y a une dérive islamiste en France,
00:32:27 la France insoumise choisit ses victimes.
00:32:31 Je suis désolé, j'ai moi-même été victime de menaces de mort à Roubaix.
00:32:35 Lorsque j'ai été victime de menaces de mort à Roubaix,
00:32:37 j'ai reçu le soutien unanime de l'ensemble de la classe journaliste
00:32:42 des partis politiques républicains et patriotes.
00:32:46 Et la première personne qui a été ciblée,
00:32:52 le premier parti qui m'avait ciblée, c'était notamment la France insoumise
00:32:57 et ses porte-parole qui voyaient une forme d'instrumentalisation.
00:33:02 Je me souviens, j'avais même été accusé, c'est quand même dingue.
00:33:06 Moi qui suis quand même un enfant musulman,
00:33:08 j'ai été accusé d'être islamophobe.
00:33:09 C'est quand même impressionnant.
00:33:11 On en est là aujourd'hui avec la France insoumise,
00:33:13 qui est quand même un véritable danger pour la République.
00:33:16 Je veux quand même que la jeunesse de France se rende compte
00:33:19 qu'on est arrivé quand même à un point de non-retour.
00:33:21 Moi, dans le pays de mes parents en Algérie, la question ne se pose pas.
00:33:24 Pourquoi elle ne se pose pas ?
00:33:26 Parce qu'on a mis l'uniforme à l'école,
00:33:28 parce que la République dans ces pays a décidé
00:33:31 de ne pas aligner le calendrier politique
00:33:34 sur les dérives de l'extrême gauche,
00:33:37 sur les dérives communautaristes et sur les dérives islamistes.
00:33:39 Et Amine El Beï, vous avez raison, et rappelons que dans ces pays,
00:33:41 en particulier l'Algérie, a payé un très très très lourd tribut à l'islamisme
00:33:45 avec une période noire.
00:33:46 Ma famille a été victime des islamistes en Algérie.
00:33:50 Vous imaginez ?
00:33:51 Les jeunes Algériens se sont battus contre le fils,
00:33:56 contre les frères musulmans.
00:33:57 Et ce qu'on ne dit pas par ailleurs, ce qu'on ne dit pas,
00:34:00 c'est que oui, il faut dissoudre tous les mouvements
00:34:03 qui se revendiquent des frères musulmans.
00:34:05 Il faut aussi dissoudre les mouvements qui se revendiquent du wahhabisme.
00:34:08 Il vient d'où le wahhabisme ?
00:34:10 Il vient de l'Arabie saoudite.
00:34:11 Mais il y a quand même une hypocrisie,
00:34:13 et ce n'est pas de la démagogie que de le dire,
00:34:15 qui est quand même insupportable,
00:34:16 c'est que la France est quand même le premier exportateur d'armes
00:34:20 à l'Arabie saoudite.
00:34:21 On continue quand même de réserver des morceaux de plage à Ben Salmane.
00:34:26 Et à lui on lui dit "mais surtout, il ne faudra pas aller vous baigner en Burkini".
00:34:29 Oui, mais ça c'était vrai avant 2015-2016.
00:34:33 Et depuis que Trump est arrivé en Arabie saoudite,
00:34:35 et depuis que Ben Salmane a pris le pouvoir en Arabie saoudite,
00:34:38 l'Arabie saoudite nous aide contre l'offensive islamique
00:34:41 et lutte contre les autres pays du Golfe,
00:34:42 et notamment les pays chiites comme l'Iran.
00:34:44 Donc du coup, l'Arabie saoudite, qui était autrefois un ennemi...
00:34:47 Qui était un journaliste qui a été assassiné en journée.
00:34:49 Oui, mais ils n'ont pas été assassinés pour la laïcité,
00:34:51 pour l'antrisme islamique.
00:34:53 Ils ont été assassinés pour des raisons géopolitiques, c'est tout.
00:34:55 Mais qu'il peut y avoir quand même parfois, je veux dire, voilà,
00:34:58 un double jeu des problèmes de guerre sur l'Iran.
00:35:02 C'est malheureusement une réelle politique terrible.
00:35:05 On peut commercer avec un épée du Golfe sans vouloir que ses mœurs s'appliquent à nous.
00:35:09 Parce que l'Abaïa, elle vient d'Arabie saoudite,
00:35:11 elle ne vient pas des pays du Maghreb.
00:35:13 Pour ceux qui ont vécu dans ces pays-là,
00:35:15 on en connaît autour de cette table,
00:35:16 nous n'avions jamais vu d'Abaïa il y a quelques années.
00:35:18 Oui, mais l'Arabie saoudite, par exemple,
00:35:20 je prends plusieurs exemples sur l'Arabie saoudite.
00:35:22 Lorsque François Hollande était président de la République
00:35:24 et qu'il luttait contre Daesh,
00:35:25 c'est l'Arabie saoudite qui nous a aidé en partie.
00:35:27 Lorsqu'Emmanuel Macron a eu des problèmes
00:35:29 lors des manifestations anti-français,
00:35:30 anti-Emmanuel Macron au Pakistan,
00:35:33 dans les pays du Moyen-Orient et au Maghreb,
00:35:36 c'est l'Arabie saoudite et notamment Al-Jazira
00:35:38 qui nous a aidés à calmer les manifestants.
00:35:40 Et c'est Mohamed Ben Salmane qui a limité à ça.
00:35:43 Donc, évidemment, on peut faire de la démagogie,
00:35:44 dire que Mohamed Ben Salmane est mauvais,
00:35:46 mais il emmène son pays dans une certaine direction.
00:35:49 Moi, je pense qu'il faut davantage le soutenir
00:35:50 parce qu'il essaie d'emmener vers davantage de liberté.
00:35:53 Quand il y a des pays qui veulent venir vers nous,
00:35:54 je ne suis pas sûr qu'il faut les excommunier
00:35:56 et les ostraciser.
00:35:57 Ensuite, après, sur la question que vous posez
00:35:58 sur la France insoumise,
00:35:59 moi, je pense que c'est plus dangereux
00:36:00 parce qu'ils ont toujours été du mauvais côté de l'histoire.
00:36:02 Ils sont toujours été à contre-courant.
00:36:03 C'est-à-dire que vous prenez sur les questions du nucléaire,
00:36:05 alors que tous les pays ont besoin de nucléaire,
00:36:07 ils se trompent.
00:36:07 Mais vous allez voir, ça va être assez cocasse.
00:36:09 Je vais prendre deux exemples précis.
00:36:11 Un premier, c'est-à-dire qu'eux,
00:36:12 ils sont davantage pour les pays communistes.
00:36:13 Donc, des moments où des gens fuyaient le communisme,
00:36:15 eux, ils disaient, tiens, il faut partir à l'est
00:36:17 pour aller vers davantage de communisme.
00:36:19 Et là où des gens fuient l'Iran,
00:36:20 fuient l'Afghanistan pour fuir le voile,
00:36:21 ils disent, bah, emmenez notre pays vers davantage l'Iran
00:36:24 et l'Afghanistan pour davantage de voile.
00:36:25 Donc, ils sont quand même à contre-courant
00:36:27 depuis très longtemps.
00:36:28 C'est pas ce qu'ils disent.
00:36:28 Et je pense qu'ils emmènent le pays dans un grave danger.
00:36:31 Non, il faut être honnête quand même,
00:36:32 parce que c'est pas ce qu'ils disent.
00:36:33 Ils renvoient dos à dos.
00:36:35 C'est pas qu'ils disent, il faut plus d'Iran.
00:36:36 C'est qu'ils renvoient dos à dos l'Iran,
00:36:38 qui oblige à porter une tenue,
00:36:41 et la France qui l'oblige à ne pas la porter.
00:36:44 Donc, moi, je trouve que ça n'est pas symétrique
00:36:45 et que c'est une erreur de raisonnement,
00:36:47 puisque en France, c'est circonstancié
00:36:48 par le cadre de l'école.
00:36:50 Mais il faut bien voir que demain,
00:36:52 après-demain, quand les voiles se multiplieront
00:36:54 trop dans l'espace public,
00:36:56 je le dis, ça posera problème un jour
00:36:58 et on se posera un jour la question
00:36:59 du port du voile dans la rue.
00:37:01 C'est sûr et certain.
00:37:02 - Vous êtes facile à poser dès maintenant,
00:37:02 justement, pour anticiper.
00:37:04 Un rappel des titres et on pousse
00:37:05 une autre débat avec vous, Michael.
00:37:07 - Gabriel Attal veut expérimenter
00:37:09 le port de l'uniforme à l'école.
00:37:11 Le ministre de l'Éducation indique
00:37:12 qu'une phase de test serait annoncée
00:37:14 cet automne.
00:37:15 Je ne suis pas sûr que ce soit
00:37:16 une solution miracle qui permette
00:37:17 de régler tous les problèmes,
00:37:19 mais je pense qu'elle mérite d'être testée,
00:37:21 a-t-il souligné.
00:37:22 Une vague de chaleur tardive
00:37:23 s'installe en France.
00:37:24 Il fait aujourd'hui jusqu'à 38 degrés
00:37:26 dans le sud-ouest du pays.
00:37:28 Des températures particulièrement élevées
00:37:30 qui devraient rester jusqu'à la fin de la semaine.
00:37:33 Et puis, des pluies torrentielles
00:37:34 s'abattent actuellement sur l'Espagne.
00:37:36 Routes coupées, villes confinées,
00:37:38 les dégâts sont considérables.
00:37:39 La circulation des trains a également été interrompue
00:37:42 sur plusieurs tronçons.
00:37:44 Madrid et le Pays Basque
00:37:45 sont toujours en alerte.
00:37:47 Merci à vous, Miquel.
00:37:48 Dans l'actualité, on va continuer à parler
00:37:50 de la rentrée,
00:37:51 parce qu'il y a beaucoup d'autres défis
00:37:52 qui sont liés à l'école,
00:37:53 la pénurie des enseignants,
00:37:55 le manque d'autorité, l'insécurité aussi.
00:37:57 Nous serons à partir de 13h,
00:37:59 restés avec nous avec la déléguée générale
00:38:00 de SOS Éducation,
00:38:01 avec un baromètre annuel très, très, très édifiant.
00:38:05 Mais tout d'abord, je voudrais vous parler
00:38:07 quand même de l'inflation, des prix
00:38:09 et de ce qu'a dit ce matin sur CNews et Europe 1
00:38:12 Michel-Edouard Leclerc,
00:38:13 c'est le président du comité stratégique
00:38:15 des centres Leclerc.
00:38:18 Alors évidemment, sa principale préoccupation,
00:38:21 c'est la baisse des prix qui ne voit pas arriver.
00:38:24 Contrairement à M. Le Maire,
00:38:26 ministre de l'Économie,
00:38:27 qui a affirmé ceci hier,
00:38:29 les prix n'augmenteront plus dans les mêmes proportions.
00:38:31 L'inflation va baisser dès la semaine prochaine.
00:38:33 Vous, vous, vous, vous, moi, vous tous,
00:38:36 vous verrez sur vos tickets de caisse,
00:38:38 ça a arrêté de flamber.
00:38:39 Mais ne souriez pas.
00:38:40 - Magnifique, c'est de la magie.
00:38:42 - C'est le ralentissement de l'augmentation, en fait.
00:38:45 - Mais ça ne vous rappelle pas le Covid ?
00:38:46 - Si, et ça, François Hollande avec le chômage.
00:38:49 - Ah, exactement.
00:38:49 - Au bout de la millième fois, ça va éventuellement marcher.
00:38:51 - Oui.
00:38:52 La réaction ce matin de Michel-Edouard Leclerc, écoutons-le.
00:38:55 - Il est volontariste, il est bienvenu.
00:38:59 Le taux d'inflation va, notamment sur l'alimentaire,
00:39:03 va baisser.
00:39:04 Mais quand un taux baisse, ça ne fait pas que les prix baissent.
00:39:08 Et donc, pour que les prix baissent,
00:39:10 il va falloir aller les chercher, les prix bas.
00:39:12 Il faut batailler.
00:39:14 Et la législation française, voulue par les parlementaires français,
00:39:18 et pas que Renaissance, est une législation inflationniste.
00:39:22 Donc, il y a une bataille en perspective.
00:39:24 Il y a une bataille même politique.
00:39:27 - Bien, il parle du fait que les distributeurs et les industriels
00:39:30 ne se réunissent qu'une seule fois pour renégocier,
00:39:33 alors qu'ils peuvent...
00:39:33 - Ce qui est complètement délirant.
00:39:34 - Complètement, on est dans un cadre...
00:39:36 - Une exception française, en plus, ça n'existe chez aucun de nos voisins.
00:39:39 - Alors, il va plus loin.
00:39:40 Et c'est là où je voudrais avoir votre avis.
00:39:41 Il pointe la responsabilité des industriels,
00:39:43 qui n'ont pas du tout joué le jeu de répercuter la baisse
00:39:46 des matières premières sur les prix environs.
00:39:48 Et il dit, il dit que certains,
00:39:50 alors ce n'est pas du tout complotiste, certains,
00:39:52 c'est dans le système politique,
00:39:54 eh bien, entretiennent l'inflation.
00:39:55 Oui, l'inflation, ça peut servir.
00:39:57 C'est comme moi, ça fait rentrer la TVA.
00:39:59 Écoutons-le.
00:40:01 - Je pense qu'il y a des gens qui sont pour l'inflation.
00:40:03 C'est le non-dit de tout ce débat.
00:40:05 Il y a des gens qui sont pour l'inflation.
00:40:07 Il y a une communauté financière qui possède des actions d'entreprise,
00:40:11 qui ont besoin de cette inflation, qui veulent cette inflation.
00:40:15 L'inflation, ce n'est pas simplement un poison,
00:40:17 comme le dit Alexandre Bonpart.
00:40:19 C'est un impôt sur les Français.
00:40:21 - Et les plus modestes.
00:40:22 - Et les plus modestes.
00:40:23 Et cette inflation, elle donne l'illusion d'augmenter le chiffre d'affaires.
00:40:28 - L'inflation entretenue, l'inflation commode.
00:40:31 Vous savez, aujourd'hui, le premier responsable de la situation actuelle,
00:40:34 c'est l'État.
00:40:35 Ça fait maintenant deux ans que tous les trois mois,
00:40:37 le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire ou Emmanuel Macron,
00:40:39 nous expliquent que le pic de l'inflation est passé.
00:40:43 Aujourd'hui, l'État a encaissé 15 milliards d'euros de plus en 2022
00:40:48 grâce à l'inflation au titre de la TVA,
00:40:50 12 milliards au titre de l'impôt sur les sociétés
00:40:53 et 10 milliards au titre de l'impôt sur le revenu.
00:40:55 Moi, la question que je me pose, c'est où est allé cet argent ?
00:40:58 Render l'argent aux Français, désigner un panier de course
00:41:02 de 200 ou de 200 aliments.
00:41:04 - Mais messieurs, il va vous dire qu'il est allé dans votre chèque carburant,
00:41:07 il est allé dans tous les petits chèques que vous distribuez.
00:41:09 - Mais cette politique ne fonctionne pas.
00:41:10 Aujourd'hui, il faut supprimer, je crois, la TVA sur un panier
00:41:14 qu'on pourrait identifier à 200 aliments.
00:41:17 La farine, les pâtes, l'huile, les œufs, tout ça extrêmement important.
00:41:22 Ceux qui en pâtissent le plus, ce n'est pas seulement les classes populaires,
00:41:25 c'est tous les Français.
00:41:26 Moi, je pense aux jeunes étudiants, pas plus tard qu'hier d'ailleurs,
00:41:29 le président des Restaurants du Coeur nous expliquait
00:41:31 qu'ils ne pourraient peut-être même plus accueillir de bénéficiaires
00:41:35 d'ici trois ans parce qu'eux-mêmes font face à des restrictions.
00:41:39 Et moi, tous les jours, je le vois dans des communes comme à Trappes,
00:41:41 à Sarcelles, à Sevran, à Toulouse, à Roubaix,
00:41:44 des gens qui font la queue, des travailleurs pauvres,
00:41:47 des intérimaires, des étudiants.
00:41:49 - On ne peut pas dire que l'État ne fasse rien pour eux.
00:41:51 - Et qu'il faut aujourd'hui, je crois, redistribuer une partie.
00:41:54 - Oui, mais on ne peut pas dire que l'État ne fasse rien pour eux.
00:41:57 Et au contraire, il y a une partie de l'inflation
00:41:59 qui est provoquée par ces aides de l'État.
00:42:00 Alors évidemment, il y a une partie...
00:42:02 - Eh bien, on est bien dans ce cercle vicieux.
00:42:04 - Ah oui, complètement.
00:42:05 Évidemment, il y a une partie de l'inflation qui vient de ce que les Américains
00:42:08 appellent la "gridflashion", c'est-à-dire qu'il y a une indexation prix-prix
00:42:10 et que les entreprises profitent de la hausse des prix
00:42:13 pour augmenter leurs marges en essayant de passer sous les radars.
00:42:16 Évidemment qu'il y a de ça.
00:42:17 Mais derrière, l'inflation est provoquée par quoi aussi ?
00:42:20 Elle est provoquée par deux ans de Covid où les gens sont restés chez eux
00:42:23 et où l'État a arrosé la société avec de l'argent public,
00:42:26 ce qui a fait monter le pouvoir d'achat avec une diminution de la productivité.
00:42:31 Elle vient aussi d'une politique trop accommodante de la BCE
00:42:35 qui a maintenu des taux d'intérêt très bas pendant longtemps.
00:42:37 - Mais ce que vous dites, c'est un formidable cours d'économie.
00:42:40 Mais dites-moi, comment, quand les prix des matières premières diminuent,
00:42:44 je ne retrouve pas la baisse en rayon ? Dites-moi.
00:42:46 - Pourquoi ? Parce qu'il y a deux inflations différentes.
00:42:49 Il y en a une qu'on appelle l'inflation.
00:42:51 - Oui, mais moi, j'ai même fait des caisses, monsieur.
00:42:52 Je ne vais pas vous faire de la démago, mais...
00:42:53 - Je comprends, évidemment, il y a une partie qui vient des négociations,
00:42:55 mais il faut que les Français comprennent qu'aussi,
00:42:57 il y a des mécanismes d'indexation de l'inflation
00:42:59 et que maintenant, l'inflation, elle s'est installée à long terme.
00:43:02 Donc Bruno Le Maire, quand il promet que l'inflation baissera prochainement,
00:43:06 moi, je pense qu'il se trompe et beaucoup d'économistes le disent.
00:43:09 - Il se trompe dans un pays où on a eu les Gilets jaunes il n'y a pas très, très longtemps.
00:43:12 - Non, mais totalement.
00:43:13 Mais les gens ne se sont pas rendus compte que quand Emmanuel Macron a dit
00:43:17 "quoi qu'il en coûte au moment du Covid", tout ce qui se passe maintenant allait suivre.
00:43:21 Les gens ne s'en sont pas rendus compte.
00:43:22 C'était une erreur monumentale.
00:43:24 - Il y a un point, c'est à dire que ce qu'il faut dire aux Français,
00:43:27 c'est difficile à dire, c'est que si par cas on baisse les prix,
00:43:30 on arrive dans une situation dite à la japonaise de déflation,
00:43:32 c'est à dire qu'on est en baisse, on est en récession économique
00:43:35 et le pays est en stagnation.
00:43:36 Donc, c'est pour ça qu'on fait la règle classique qui est imposée,
00:43:39 c'est à dire qu'on fait une inflation qui est dite modérée à environ 2 %.
00:43:42 C'est l'objectif de la Banque centrale européenne et des Etats-Unis d'Amérique.
00:43:45 Ensuite, après, il y a un deuxième point, c'est à dire que lorsque vous mettez en place
00:43:48 un système d'inflation, le seul moyen...
00:43:49 - Je vous assure, pardonnez-moi, les prix alimentaires, c'est plus 11 %
00:43:54 que les fournitures solaires.
00:43:56 Qui peut entendre ça ?
00:43:57 - Non, mais ça veut dire que de toute façon...
00:43:58 - Mais vous, vous êtes au pouvoir, vous gérez ça avec des risques quand même
00:44:01 que ce n'est un sale.
00:44:02 - Je vais y arriver.
00:44:03 Le seul moyen, si par cas vous baissez les prix de manière artificielle,
00:44:06 de toute façon, les entreprises vont fermer parce qu'il y a des questions de marge,
00:44:10 il y a des questions d'emploi et il y a une question, il y a une chaîne de valeur.
00:44:12 Ça veut dire que si par cas, s'ils ont augmenté les prix,
00:44:14 ce n'est pas parce qu'ils sont méchants.
00:44:15 - Il y en a qui exagèrent un peu.
00:44:16 - Il y en a qui exagèrent un peu, évidemment.
00:44:17 Mais ils ont augmenté leurs marges, mais on ne peut pas baisser les prix de 10 %.
00:44:20 Ce n'est pas possible.
00:44:21 Voilà, ce n'est pas comme ça.
00:44:22 Il y a un deuxième point qui est plus important, c'est à dire que le seul moyen
00:44:25 de limiter l'inflation, c'est de produire davantage,
00:44:28 de mettre plus de produits en circulation.
00:44:30 Et le problème de mettre plus de produits en circulation,
00:44:32 c'est à dire qu'il faut demander aux Français...
00:44:33 - Il n'y a plus un pays producteur.
00:44:34 - Effectivement, il faut réindustrialiser le pays.
00:44:36 Il faut demander aux Français de travailler plus.
00:44:38 Et donc là, c'est le véritable problème, c'est à dire qu'il n'y a aucun gouvernement...
00:44:40 - Mais vous, vous êtes à la...
00:44:41 - Non, mais ça veut dire que...
00:44:42 - Ah, il y a tension.
00:44:43 - Non, mais c'est le problème d'Emmanuel Macron, c'est à dire qu'Emmanuel Macron...
00:44:45 - C'est le nôtre aussi.
00:44:46 - C'est le nôtre aussi, mais Emmanuel Macron a eu des problèmes
00:44:48 pour demander aux Français de travailler deux ans de plus.
00:44:50 Pour relancer, pour combattre l'inflation de 10 points,
00:44:52 il faudrait qu'il demande aux Français de travailler cinq heures de plus par semaine.
00:44:54 - Mais oui, vous allez réagir. On va marquer une pause. On va se retrouver sur ce sujet, évidemment.
00:44:59 Alors là, ça nous concerne tous. On écoutera de nouveau Michel-Édouard Leclerc.
00:45:02 L'uniforme, la solution ?
00:45:04 - Oui. Non. Non.
00:45:06 - Bouf.
00:45:07 - C'est bien, le service...
00:45:09 - C'est bien, la dépense...
00:45:09 - La blouse, peut-être, alors ?
00:45:11 - Et le service...
00:45:11 - L'uniforme.
00:45:12 - Et vous... Ah.
00:45:13 Ah, ben dis donc.
00:45:14 À tout de suite.
00:45:15 Ça rigole pas. Vous allez voir, d'ailleurs, les Français et les parents d'élèves sont en demande d'autorité.
00:45:19 À tout de suite.
00:45:23 - Merci d'être avec nous. La suite de Midi News.
00:45:25 On va évidemment parler de cette rentrée scolaire sous le signe de l'interdiction de la baïa.
00:45:29 L'exécutif se félicite d'une rentrée sans incident. Qu'en est-il vraiment ?
00:45:33 Nous parlerons aussi de la généralisation de l'uniforme et de beaucoup d'autres sujets.
00:45:37 Mais tout d'abord, le journal. Rebonjour à vous, cher Michael.
00:45:40 - Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:45:42 Deux personnes sont mortes et une est toujours portée disparue en Espagne,
00:45:45 alors que des pluies torrentielles s'abattent actuellement sur le pays.
00:45:49 Routes coupées, villes confinées, les dégâts sont considérables.
00:45:51 La circulation des trains a également été interrompue sur plusieurs tronçons.
00:45:56 Dans l'actualité également, la rentrée des classes,
00:45:58 alors que le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
00:46:01 est actuellement en Ille-et-Vilaine avec Elisabeth Borne.
00:46:05 Il a annoncé ce matin que 513 établissements étaient potentiellement concernés
00:46:09 par l'interdiction de la baïa.
00:46:11 Bonjour, Régine Delfour. Vous êtes près d'un établissement scolaire à Marseille.
00:46:15 Comment s'est passée cette rentrée, Régine ?
00:46:17 Est-ce qu'il y a eu des consignes particulières ?
00:46:20 Oui, bonjour, Mekiel.
00:46:22 C'était la rentrée des secondes.
00:46:24 Dix classes de secondes sont rentrées ici au lycée Victor Hugo.
00:46:29 Ça s'est très bien passé.
00:46:30 En fait, il n'y avait pas de jeunes filles qui étaient vêtues d'abaïas.
00:46:34 Certaines avaient porté un voile.
00:46:37 Quand elles rentrent dans l'établissement, elles sont dirigées dans un petit sas
00:46:40 où il y a un miroir où elles doivent enlever leur voile.
00:46:43 Les étudiants, les lycéennes que nous avons pu rencontrer à la sortie
00:46:46 nous ont expliqué avoir reçu une note leur expliquant les principes de la laïcité.
00:46:52 Alors, évidemment, beaucoup d'entre elles ne comprennent pas cette interdiction du port de l'abaïa.
00:46:58 Certaines nous ont dit qu'elles allaient respecter l'interdiction du port.
00:47:02 Nous avons pu aussi échanger avec des professeurs qui, eux, se félicitent de cette directive,
00:47:07 même s'ils nous confient que c'est le premier jour de la rentrée.
00:47:11 Il va y avoir encore la rentrée demain des premières et des terminales.
00:47:15 Mercredi, la grande rentrée.
00:47:16 C'est plutôt dans les jours qui vont suivre qu'il va falloir regarder si l'interdiction,
00:47:21 si le port de l'abaïa est vraiment fait ici dans ce lycée.
00:47:27 - Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:47:29 Les images sont signées Sacha Robin pour CNews.
00:47:31 La question du coût de la rentrée à présent, vous l'avez certainement remarqué.
00:47:36 Les fournitures scolaires n'échappent pas malheureusement à l'inflation.
00:47:39 Et ce matin, le ministre de l'Éducation nationale était interrogé sur ce sujet
00:47:43 chez nos confrères d'RTL. Je vous propose de l'écouter.
00:47:46 - Je souhaite qu'on avance dans deux directions.
00:47:48 Un, qu'on simplifie effectivement la liste des fournitures qui sont demandées aux élèves
00:47:52 en respectant la liberté pédagogique des enseignants, mais en cherchant à simplifier davantage.
00:47:57 Et deux, qu'on travaille à un système qui permettrait aux familles qui le souhaitent
00:48:01 de pouvoir faire des commandes à travers leur établissement scolaire
00:48:04 à des prix qui seraient négociés par l'Éducation nationale.
00:48:07 Aujourd'hui, les familles, elles sont seules face à la loi du marché.
00:48:10 - Une femme de 80 ans frappée au visage pour avoir réprimandé un homme qui urinait dans la rue.
00:48:15 Les faits se sont déroulés samedi après-midi dans le 1er arrondissement de Lyon.
00:48:19 La victime a été hospitalisée. L'agresseur, lui, a été interpellé.
00:48:23 Les détails, Mickaël Dos Santos.
00:48:26 - Il est environ 17h samedi après-midi dans le 1er arrondissement de Lyon.
00:48:31 Une octogénaire reproche à un homme d'uriner dans la rue.
00:48:34 L'individu ne supporte pas la remarque et lui assène un coup au visage.
00:48:38 Une agression qui ne surprend pas Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de la ville de Lyon.
00:48:43 - Ce nouveau fait d'hiver que nous avons appris ce week-end à Lyon
00:48:47 vient s'ajouter à la longue liste que nous connaissons malheureusement depuis plusieurs années à Lyon.
00:48:52 Et finalement, c'est aussi le signe que nous avons de l'ensauvagement de la société que l'on rencontre.
00:48:56 On est tous tristes en tant que Lyonnais de voir notre ville sombrer à ce point
00:49:01 dans à la fois la délinquance et à la fois dans l'incivilité.
00:49:05 J'espère de tout cœur que les pouvoirs publics pourront agir rapidement.
00:49:10 Après avoir chuté au sol, la victime a dû être conduite à l'hôpital.
00:49:13 Ses jours ne sont pas en danger.
00:49:15 Le suspect, lui aussi âgé, était en état d'ébriété au moment de son interpellation.
00:49:19 Les Lulionnais réclament plus de vidéoprotection.
00:49:22 - À Lyon, il n'y a que 20% du territoire qui est couvert en caméra de vidéoprotection.
00:49:26 Mais c'est important de pouvoir cibler justement tous ceux qui pourraient troubler l'ordre public.
00:49:33 L'agresseur présumé a été placé en garde à vue.
00:49:35 Une enquête a été ouverte.
00:49:37 - Enfin, qui retrouvera la basse perdue de Paul McCartney ?
00:49:42 Son fabricant a lancé un appel pour tenter de retrouver le légendaire instrument volé
00:49:46 il y a plus de 50 ans, acquise pour seulement 30 livres sterling dans les années 60.
00:49:51 Elle pourrait en valoir aujourd'hui plus de 10 millions.
00:49:55 - Si on la trouve, on la rend ?
00:49:56 - Vous m'appelez ?
00:49:57 - Bien sûr.
00:49:59 Merci à vous, Michael.
00:50:02 Je rappelle nos invités.
00:50:03 Ceux qui étaient avec nous, c'est Judith Vintraud, Aminel Bahi, William T, Michael Sadoun.
00:50:07 Et on accueille avec grand plaisir Sophie Audugé.
00:50:09 Bonjour à vous.
00:50:10 - Bonjour.
00:50:11 - Merci d'être là, déléguée générale SOS Éducation.
00:50:14 Évidemment, on va beaucoup parler d'école, des défis, de la rentrée, de la demande
00:50:18 d'autorité des parents d'élèves.
00:50:20 Mais tout d'abord, la baïa, l'interdiction dans les faits.
00:50:23 Vous avez vu que l'exécutif et en particulier la première ministre se félicitent d'une
00:50:27 rentrée sans incident.
00:50:29 On va attendre quand même que la rentrée se passe avec les différents niveaux qui
00:50:33 entrent à l'école.
00:50:34 On a écouté tout à l'heure une jeune fille qui porte la baïa et qui l'a enlevée aujourd'hui
00:50:40 du fait de l'interdiction.
00:50:41 Et on s'est penchée sur les arguments qu'elle a utilisés.
00:50:44 Écoutez-la également vous, Sophie Audugé.
00:50:46 Vous allez dire ce que vous en pensez.
00:50:48 - Franchement, l'enlever tous les jours à la longue devant le lycée, c'est vrai que
00:50:53 c'est redondant.
00:50:54 Mais bon, je suis obligée de faire avec si je veux poursuivre mes études.
00:50:56 En soi, l'habit, ce n'est pas un vêtement religieux.
00:51:00 Je me suis renseignée.
00:51:01 C'est un habit qui vient du Moyen-Orient et les personnes ne portaient pas forcément
00:51:05 par rapport à la religion musulmane.
00:51:06 Donc, je n'ai pas vraiment compris pourquoi c'était interdit.
00:51:10 Parce que maintenant, j'ai pris l'habitude de plus me couvrir.
00:51:13 C'est pour ça que j'ai préféré mettre une baïa ou quelque chose de plus ample.
00:51:17 J'ai essayé un peu plus de me rapprocher de ma religion.
00:51:20 Du coup, c'est pour ça que je me suis dit qu'il faut que je le mette.
00:51:23 Et je me sentais plus à l'aise avec le voile que sans.
00:51:25 Comme je l'ai dit, je me suis renseignée et j'ai vu que pour une femme musulmane,
00:51:30 c'est vrai que c'était obligatoire de porter le voile.
00:51:33 C'est vrai que je me dis que je suis un peu plus me couvrir.
00:51:36 Qu'est-ce que vous pensez de ce discours, des arguments utilisés ?
00:51:40 On sent bien qu'une simple interdiction, même si c'est important, ne va pas suffire.
00:51:45 Je vous en prie.
00:51:47 Pardon ?
00:51:48 Allez-y.
00:51:49 Non, je pense que cette jeune fille a raison de dire ce qu'elle dit et de croire.
00:51:54 Encore une fois, elle croit, je veux dire, évidemment, qui pourrait le lui reprocher ?
00:51:58 Le problème, c'est qu'effectivement, je pense qu'elle n'a pas été instruite
00:52:02 à l'école publique comme elle aurait dû être instruite à l'école publique.
00:52:04 Qu'on lui explique ce qu'était la laïcité à la française, c'est-à-dire une laïcité
00:52:07 de discrétion, où bien sûr, toutes les religions sont acceptées, autorisées, chacun
00:52:13 à la liberté de culte.
00:52:15 Bien sûr, d'ailleurs, il y a des espaces de culte de toutes les religions en France.
00:52:20 Donc la France n'a jamais dit que la religion musulmane n'avait pas sa place en France.
00:52:25 Ce n'est pas vrai de dire ça et de laisser dire cela.
00:52:28 Donc elle, elle est croyante, elle croit en la religion musulmane et c'est tout à
00:52:32 fait son droit le plus légitime, comme d'autres enfants croient en d'autres religions.
00:52:37 Par contre, le bémol, c'est qu'à l'école publique, à l'école de la République,
00:52:41 parce que l'État français est laïque, eh bien, on ne marque pas sa religion.
00:52:45 Pourquoi ? Parce qu'on veut que chaque enfant qui passe la porte de l'école française
00:52:50 publique soit un enfant qui ne dise rien sur lui.
00:52:54 Nous sommes d'accord, mais vous voyez la confusion de son discours de dire "je porte
00:52:58 la baïa parce que je porte un vêtement hante" puis après je dis "mais moi, elle dit je
00:53:01 me rapproche de ma religion donc c'est un vêtement religieux".
00:53:04 Il y a une confusion dans les têtes, vous allez tous le dire, qui est quand même assez
00:53:08 indifférent.
00:53:09 Oui, mais là, je trouve quand même qu'il y a certaines responsabilités aussi.
00:53:14 Quand vous avez les réseaux sociaux qui leur donnent tous les arguments pour penser et
00:53:19 elles ne pensent pas par elles-mêmes, évidemment.
00:53:21 Quand on a des marques de mode qui font leur communication là-dessus, il faut aussi regarder
00:53:29 ça.
00:53:30 C'est qu'on est dans un monde occidental, capitaliste, qui est dirigé par l'argent
00:53:34 et dans ce mouvement financier massif, on a également des choses assez affreuses.
00:53:42 C'est vrai que je ne l'ai pas souvent entendu mais c'est une réalité aujourd'hui dans
00:53:46 un monde et une société, puisqu'on parle de la nôtre, dirigée par l'argent, comme
00:53:52 vous dites, par le consumérisme, avec des grandes marques qui s'adaptent, qui font
00:53:57 tout pour vendre certains produits.
00:53:58 Le Burkini en est un exemple.
00:54:00 Florence Bergeau-Blackler dont on parlait tout à l'heure a commencé à publier des
00:54:06 travaux sur l'islam par le biais du marché islamique, halal mais pas seulement aux vêtements
00:54:13 également.
00:54:14 Ce sont des milliards et des milliards.
00:54:16 Donc la Baïa pourrait être siglée d'une grande marque, peu importe, dès demain elle
00:54:22 se vendrait.
00:54:23 On a déjà vu des voiles de sport siglées par des marques très connues que je ne citerai
00:54:28 pas par exemple.
00:54:29 Mais même des défilés qui jouent sur la confusion.
00:54:31 Vous parlez de la confusion, les défilés jouent sur cette confusion-là.
00:54:34 Vous avez raison.
00:54:35 Je vous trouve à la fois très gentille avec cette jeune fille et pas gentille parce que
00:54:44 vous lui déniez la capacité de penser par elle-même.
00:54:48 Moi je crois qu'elle sait très bien ce qu'elle dit, y compris que c'est contradictoire.
00:54:53 Il ne faut n'avoir jamais fait face, mais ce n'est pas votre cas, à la mauvaise foi
00:54:59 adolescente pour ne pas reconnaître tous les stigmates de cette mauvaise foi.
00:55:03 Il y a évidemment toutes les influences derrière.
00:55:06 Vous voyez ces vidéos de TikTok.
00:55:07 Il y a des influences, mais sous-estimons pas la mauvaise foi adolescente, la provoque.
00:55:14 Elle sait parfaitement ce qu'elle fait.
00:55:17 Je vous assure.
00:55:18 Mais moi pour moi la vraie question, je vous la pose à tous Amine, comment dans les esprits
00:55:23 vous allez arriver cette personne, ces personnes, au mœurs qui sont celles de leur pays ? Parce
00:55:32 que très souvent, je le rappelle, cette jeune femme probablement ou d'autres sont françaises
00:55:36 depuis 2, 3, 4 générations, ne connaissent même pas le pays d'origine de leurs grands-parents.
00:55:40 Et fantasment d'ailleurs le pays d'origine et le mode de vie qu'il pourrait y avoir.
00:55:45 Comment vous faites cette connexion, cette reconnection aujourd'hui ? Pas seulement en
00:55:49 interdisant la baïa.
00:55:50 Tout simplement parce qu'aujourd'hui le constat, nous le dressons, en fait, vivent
00:55:56 sur le territoire de France, de France.
00:55:58 Vous avez une population oubliée, celle de la jeunesse de France qui habite dans les
00:56:06 campagnes de l'Ardèche, de la Creuse, du Cantal, où là-bas il n'y a pas de service
00:56:10 public, où là-bas les jeunes sont fiers d'être français, où là-bas les jeunes
00:56:15 ont même parfois le sentiment d'être oubliés par la France parce qu'ils se demandent
00:56:19 si on n'en fait peut-être pas un peu trop dans les mêmes endroits.
00:56:22 Moi je crois qu'il y a quand même un tabou sur les plateaux de télévision, c'est
00:56:25 que le problème du port de la baïa, ce problème-là ne se pose pas en Corrèze ou dans la Creuse.
00:56:31 C'est un problème qui est propre à un certain nombre de quartiers totalement enclavés,
00:56:36 communautarisés, parce que je crois qu'on dit que la République n'en a pas fait assez.
00:56:41 Je pense qu'on en a fait beaucoup trop.
00:56:42 On leur a donné un peu beaucoup, beaucoup même, énormément de concessions, des quartiers
00:56:47 rénovés, des logements sociaux, la santé gratuite.
00:56:50 Pardonnez-moi, vous faites partie de cette jeunesse-là ?
00:56:52 Oui, je fais partie de cette jeunesse-là, mais le véritable problème, c'est qu'aujourd'hui
00:56:56 naît en France une nouvelle jeunesse à qui on n'a rien transmis.
00:56:59 Être français, ce n'est pas uniquement être français de papier.
00:57:01 Mais c'est qui qui a la France ? Elle ou le Danemark ?
00:57:03 Mais c'est parce que la France n'a pas transmis à sa jeunesse ce lien amoureux.
00:57:09 Et pour transmettre ce lien amoureux à la nation, il faut d'abord s'aimer soi-même.
00:57:14 Et puis je crois qu'il faut aussi peut-être nous réunir autour d'un socle commun.
00:57:19 Notre socle, ce n'est pas uniquement la laïcité.
00:57:22 Moi, je crois que c'est peut-être réinstaurer le service militaire pour porter collectivement
00:57:29 cet amour du drapeau, pour chanter ensemble la Marseillaise.
00:57:32 J'aimerais que toute la jeunesse de France puisse entonner cette Marseillaise le lundi
00:57:36 avec le lever du drapeau tricolore.
00:57:37 Déjà, vous parlez de l'uniforme et déjà vous avez des suspensions.
00:57:40 Alors, voyez-vous, déjà on se lève quand l'enseignant rentre dans une classe, on n'en
00:57:44 est plus à l'heure.
00:57:45 Demain, si la France est en guerre, combien de jeunes se porteraient volontaire pour
00:57:50 la défendre ? C'est la question que je vous pose.
00:57:52 Aujourd'hui, face… Et vous savez que la guerre quand même, je vous le dis, elle est
00:57:56 aux portes de l'Europe.
00:57:58 J'entends.
00:57:59 Vous parlez d'un amour du pays, d'un patriotisme.
00:58:02 Mais c'est un sujet, c'est un risque qui existe.
00:58:04 Le risque patriotique, il est là.
00:58:05 Il faudra peut-être un jour poser.
00:58:07 Moi, je me souviens, tout le monde était assez frileux au lendemain des attentats lorsqu'on
00:58:11 avait posé la question de la déchéance de nationalité.
00:58:13 En réalité, c'est la question de la binationalité qu'il faut aujourd'hui poser.
00:58:17 Est-ce qu'on peut avoir aujourd'hui deux nations dans son cœur ? C'est la question
00:58:22 que je pose.
00:58:23 Moi, ma culture aujourd'hui… Moi, le pays de mes parents, c'est l'Algérie.
00:58:27 L'Algérie, c'est le pays de mes parents.
00:58:28 Je porte l'héritage culturel algérien.
00:58:31 Mais je suis d'abord et avant tout français.
00:58:34 Je suis né en France.
00:58:35 Vous faites ça parce que vous avez une nationalité américaine française, française.
00:58:38 Mais la France, c'est d'abord un choix.
00:58:40 Ce n'est pas une transmission.
00:58:41 La France, ça doit d'abord être un choix.
00:58:43 Et on peut faire la police du cœur ? Non, on ne peut pas faire la police du cœur.
00:58:47 Mais la France, c'est d'abord un choix.
00:58:49 Ça ne peut pas être uniquement que des droits, c'est aussi des devoirs.
00:58:52 Il faut quand même aujourd'hui que la jeunesse s'inscrive dans ce mouvement.
00:58:55 Je pense que c'est… Là, vous parlez trop d'administratif alors que ça concerne
00:59:00 vraiment quelque chose de profond chez les hommes.
00:59:02 Je pense que tous les individus ont besoin de sacrer.
00:59:05 Vous en avez déjà parlé, Sonia, dans votre dernier ouvrage.
00:59:08 C'était très intéressant.
00:59:09 Et que la France n'est plus capable de leur donner ce sacré.
00:59:12 Donc, ils vont le chercher l'Occident.
00:59:14 Probablement ne leur donner plus ce sacré.
00:59:15 Ils sont obligés de le chercher ailleurs.
00:59:17 Et ils répondent aussi, ces jeunes-là, à leur génération.
00:59:22 Ils répondent à leur époque dans laquelle des influenceurs sont érigés en modèle absolu
00:59:27 parce qu'ils ont le bonheur de s'afficher nus sur les réseaux sociaux,
00:59:30 dans laquelle nous leur donnons plus des valeurs.
00:59:33 Donc, dans ces vents violents de la modernité, ils bâtissent une muraille qui est faite de religieux.
00:59:37 C'est au bout d'un système moderne bâti sur le néant.
00:59:42 Et que ces filles-là, ces jeunes hommes aussi, Paul Camys et d'autres,
00:59:47 sont en train de trouver ailleurs ce qu'il n'y a plus dans l'Occident,
00:59:51 ce qu'il n'y a plus dans la culture et les moeurs occidentales.
00:59:53 Nous avons délaissé un certain nombre de valeurs qu'il faut évidemment manier avec prudence
00:59:58 parce que sinon, on retournerait en des temps dans lesquels personne n'a envie de retourner.
01:00:02 Mais les valeurs d'honneur, de fierté, de secret, de pudeur que nous ne leur donnons plus
01:00:08 parce que nous sommes rentrés dans une civilisation extrêmement matérialiste et de transparence.
01:00:12 C'est un livre de poésie que vous…
01:00:13 Non, pas du tout. C'est une philosophie générale à remettre à l'ordre du jour.
01:00:18 Et vous me direz, plus concrètement, pardon, je vous ramène un peu, mais…
01:00:21 Je vous en prie, mais ça passe par des symboles concrets.
01:00:23 Ça passe par l'uniforme.
01:00:24 Oui, pour moi, ça passe par l'uniforme.
01:00:25 Alors, vous allez nous le dire après le rappel des titres, Michael.
01:00:28 Vladimir Poutine ouvert à des discussions sur les accords céréaliers.
01:00:32 Cet après-midi, le président russe reçoit son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
01:00:38 Il s'est dit prêt à rediscuter l'accord rompu par Moscou en juillet dernier.
01:00:42 De son côté, le président turc a promis qu'il ferait une annonce très importante
01:00:45 à l'issue de sa rencontre avec Vladimir Poutine.
01:00:49 Gabriel Attal souhaite expérimenter le port de l'uniforme à l'école.
01:00:53 Le ministre de l'Éducation a indiqué qu'une phase de test serait annoncée cet automne.
01:00:57 Je ne suis pas sûr que ce soit une solution miracle qui permette de régler tous les problèmes,
01:01:02 mais je pense qu'elle mérite d'être testée, a-t-il souligné.
01:01:05 Et puis l'été joue les prolongations.
01:01:07 Une vague de chaleur tardive s'installe en France.
01:01:09 Il faut aujourd'hui jusqu'à 38 degrés dans le sud-ouest du pays.
01:01:12 Des températures particulièrement élevées qui devraient se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine.
01:01:18 Vous en avez parlé, Michael.
01:01:20 L'uniforme, certains y voient une solution, la panacée.
01:01:24 D'autres disent au contraire, non, c'est une forme de soumission.
01:01:26 Si on doit passer par généraliser l'uniforme pour faire reculer ces vêtements religieux,
01:01:31 c'est qu'on se soumet finalement, qu'on n'a pas trouvé d'autre solution.
01:01:34 Qu'en pensez-vous, écoutons Gabriel Attal à ce sujet.
01:01:37 Je ne suis pas sûr que ce soit une solution miracle qui permette de régler tous les problèmes de l'école,
01:01:41 mais en tout cas, je pense qu'elle mérite d'être testée.
01:01:43 Et moi, je suis très favorable à l'expérimentation pour qu'elle puisse faire avancer le débat.
01:01:47 Je vois bien qu'il y a des prises de position d'élus en nombre ces derniers jours sur cette question de l'uniforme.
01:01:53 J'invite ces élus à se rapprocher de mes services pour proposer concrètement
01:01:58 les établissements dans lesquels ils souhaiteraient expérimenter une tenue scolaire unique.
01:02:02 J'annoncerai à l'automne les modalités d'expérimentation.
01:02:06 Bon, ça reste l'expérimentation.
01:02:08 On va annoncer qu'on s'est réunis pour voir si on est d'accord.
01:02:10 Pour l'instant, on y va doucement.
01:02:13 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:02:14 Je pense que c'est sur le principe, je ne suis pas contre,
01:02:16 mais je pense qu'en l'occurrence, face au débat actuel, c'est une mauvaise idée.
01:02:20 Parce qu'en fait, ça veut dire qu'en raison de 10 000,
01:02:23 même 30 000 personnes qui portent la baille à grand grand max,
01:02:26 on va obliger des millions de Français à changer d'accoutrement à l'école
01:02:30 uniquement pour se conformer à la minorité.
01:02:33 Et c'est ça l'inversion des valeurs qu'on a en France.
01:02:35 C'est-à-dire qu'on oblige les Français à changer de comportement
01:02:37 en raison de la montée de l'insécurité, en raison de la présence de quelques déséquilibrés.
01:02:40 On oblige certains Français à changer de mode de transport,
01:02:43 ne pas prendre les transports publics parce qu'ils ont certains types de délinquances.
01:02:46 Moi, je pense que c'est le problème, ce n'est pas les Français et les Français
01:02:48 qui vont à l'école avec leurs propres vêtements, c'est les quelques-uns
01:02:51 qui obligent et qui font une pression à l'école en mettant la baille à
01:02:54 et qui font de l'entrisme religieux.
01:02:56 Le problème, c'est la baille à, ce n'est pas la tenue de tous les écoliers.
01:02:58 Est-ce qu'ensuite, après, on peut mettre l'uniforme pour mettre un sacle au commun,
01:03:01 un sentiment d'appartenance à l'école ?
01:03:03 Ça, ça sera un autre débat.
01:03:04 Mais en l'occurrence, face au débat actuel, si vous pensez...
01:03:06 - Donc, ce n'est pas la solution, le problème, c'est que ça a été raté.
01:03:09 - Non, pour moi, c'est deux sujets.
01:03:10 Et pour moi, le sujet qu'ensuite, après, on pose sur la question, c'est qu'on est...
01:03:14 Moi, je pense que si on fait l'évolution, on a imposé le port de l'uniforme
01:03:17 pendant très longtemps, notamment jusqu'à la Troisième République.
01:03:19 Et ensuite, après, on a considéré que l'école était l'éveil des consciences
01:03:22 et permettait à chacun d'accéder à la liberté de conscience,
01:03:25 à la liberté notamment du choix du port de tenue que vous faites.
01:03:28 Et si on reste sur le même modèle, l'école républicaine,
01:03:31 l'école de la philosophie des Lumières,
01:03:32 eh bien, on peut permettre à chacun d'être en liberté de conscience,
01:03:34 de dire je porte un vêtement qui respecte la loi et l'ordre,
01:03:37 les valeurs fondamentales de la République française
01:03:39 et ne pas porter des portes religieuses.
01:03:41 À l'école primaire, on n'est que le produit de son milieu familial.
01:03:43 Moi, je pense que l'uniforme serait une bonne manière, justement,
01:03:47 de marquer un recul de cet individualisme roi
01:03:50 dont la baïa n'est qu'une des facettes.
01:03:52 Parce qu'on n'aborde jamais ce prisme-là,
01:03:55 parce qu'on parle toujours d'islam ou de communautarisme.
01:03:58 Mais en réalité, la baïa, c'est aussi une manière
01:04:00 de marquer son particularisme, sa différence.
01:04:02 Et je pense qu'on en a fait beaucoup, la promotion de ces dernières années.
01:04:05 Son appartenance à un groupe, en l'occurrence, religieux,
01:04:07 ce qui est le contraire de l'individualisme.
01:04:09 Moi, je ne vois pas du tout comment aborder un signe communautaire
01:04:14 peut être interprété comme un signe d'individualisme.
01:04:16 - Il y a du droit à la différence.
01:04:18 - Pour revenir à l'uniforme, moi, je disais bof tout à l'heure
01:04:20 parce qu'en fait, le projet d'islamisation du monde
01:04:26 qui est porté par les islamistes, qui est même théorisé,
01:04:29 vous avez des tonnes et des tonnes d'écrits sur ce thème,
01:04:32 fonctionne par provocation, victimisation.
01:04:36 C'était le voile hier, en 2004.
01:04:40 Aujourd'hui, c'est la baïa.
01:04:42 Donc l'uniforme peut être une réponse circonstanciale et temporaire.
01:04:46 Mais ne soyons pas d'une, il y aura autre chose.
01:04:48 Et là, on retombe sur ce que disait Amine tout à l'heure.
01:04:51 Il faut extirper cette haine que la France entretient
01:04:57 vis-à-vis d'elle-même d'Emmanuel Scolaire,
01:05:00 où vraiment elle est très, très largement représentée.
01:05:03 C'est toute une éducation à refaire.
01:05:05 Je crois d'ailleurs pour compléter que l'uniforme
01:05:07 et le retour de l'uniforme à l'école,
01:05:09 c'est la meilleure réponse à apporter face à la crise d'autorité,
01:05:13 face à la pression consumériste, face à la montée du wokeisme,
01:05:18 face à la montée des dérives communautaristes et islamistes.
01:05:22 Je crois que l'uniforme, c'est un socle.
01:05:26 Mais mon cher William, l'uniforme, c'est un socle commun.
01:05:30 C'est peut-être écarter l'espace d'un moment, de quelques heures.
01:05:34 Les inégalités extrêmement fortes...
01:05:36 Ce n'est pas le même modèle.
01:05:37 C'est un modèle multiculturaliste avec beaucoup de permissivité
01:05:41 sur les discours dont vous avez parlé.
01:05:42 En France...
01:05:43 Je suis parfaitement d'accord.
01:05:44 Mais si vous dites le port de l'uniforme, on le met.
01:05:47 Mais le signal qu'il a envoyé, c'est contre le port de la baïa.
01:05:50 Tout ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils ne vont pas le mettre à l'école
01:05:51 et ils vont le garder chez eux.
01:05:52 Donc le problème essentiel des quartiers et de l'entrée de famille
01:05:56 auprès d'une grande partie de la population sera bien tue.
01:05:58 Ce n'est pas ce qui est dit.
01:06:00 Je dis que le port de l'uniforme à l'école doit permettre de rétablir l'autorité.
01:06:05 Aujourd'hui, beaucoup d'enseignants sont défiés.
01:06:08 Ne prenons pas uniquement la question de l'uniforme
01:06:11 uniquement sous le prisme de la baïa, qui n'est qu'une facette du problème.
01:06:14 Le véritable problème, c'est l'autorité.
01:06:16 On dirait que l'uniforme va résoudre l'autorité des abayas,
01:06:18 l'aspect consumériste...
01:06:20 Non, d'ailleurs, ce n'est pas le seul problème de l'école.
01:06:22 C'est un cadre commun.
01:06:24 Vous êtes plutôt uniforme, blouse ou bleu marine, gris souris, rose,
01:06:29 pour les filles, pour les garçons.
01:06:30 Pardonnez-moi, attention.
01:06:32 On va marquer une pause.
01:06:33 On va voir votre avis, Sophie Odugé, déléguée générale de l'Association d'éducation.
01:06:36 L'uniforme, j'imagine que vous entendez parler de ce débat depuis des années.
01:06:39 Le retour de l'autorité, on va voir un sondage.
01:06:41 On va le commenter ensemble.
01:06:42 Très intéressant.
01:06:43 Pas une grande surprise.
01:06:44 Les parents d'élèves en demande d'autorité.
01:06:47 À tout de suite, une courte pause.
01:06:48 On se retourne.
01:06:49 Nous avons beaucoup, beaucoup de messages sur les réseaux sociaux
01:06:54 qui nous disent que le débat est passionnant.
01:06:55 Mais grâce à vous, mesdames, messieurs,
01:06:57 ils nous disent, contestez ce qu'on nous disait tout à l'heure,
01:07:00 quand il y a les contestations des enseignements
01:07:02 et l'autorité qui est bafouée, etc.
01:07:04 Comment on résout tout ça, dont des professeurs ?
01:07:07 Je vais vous en faire part, mais tout d'abord les titres, Michael.
01:07:10 Cinq Afghans menacés par les talibans ont été évacués vers la France.
01:07:14 Des femmes qui ont dû fuir par leurs propres moyens vers le Pakistan.
01:07:17 L'une d'entre elles est accompagnée de trois enfants.
01:07:20 Elles doivent atterrir cet après-midi à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle.
01:07:24 Gabriel Attal veut diviser par deux le poids des cartables pour les élèves
01:07:27 et pour cela le ministre de l'Éducation souhaite jouer sur les fournitures scolaires,
01:07:31 les manuels, le numérique et sur les casiers dans les établissements.
01:07:35 Un cartable d'élèves de sixième pèserait en moyenne entre 7 et 11 kilos.
01:07:39 Et puis une vieille dame agressée dans le premier arrondissement de Lyon
01:07:42 en raison d'une remarque.
01:07:43 Samedi après-midi, cette octogénaire avait demandé à un individu
01:07:47 qui urinait dans la rue d'arrêter.
01:07:49 Elle a reçu un violent coup de poing au visage.
01:07:51 L'homme a été interpellé et placé en garde à vue.
01:07:55 Merci à vous, Miquel. Je ne vous ai pas interrogé, Sophie Odiger, sur l'uniforme.
01:08:01 C'est une question... C'est l'arlesienne.
01:08:04 Est-ce que vous évoluez sur ce sujet ?
01:08:06 Vous dites "Bah là, avec ce qui se passe, oui, il faudrait peut-être la généralisation".
01:08:10 Pour le coup, je suis assez d'accord avec Gabriel Attal.
01:08:12 Je pense que ça ne résoudra pas le problème de l'école aujourd'hui.
01:08:16 Je pense que c'est, une fois encore, c'est une réformette.
01:08:19 Et justement, dans l'étude qu'on publie aujourd'hui avec l'IFOP,
01:08:22 ce que nous disent les parents, c'est qu'ils ont ras-le-bol des réformettes,
01:08:25 qu'aujourd'hui, la situation de l'école est dramatique,
01:08:28 que tous les voyants sont au rouge,
01:08:30 et qu'ils demandent deux choses à l'école,
01:08:32 c'est d'instruire et de garantir la sécurité de leurs enfants.
01:08:34 Et dans les deux cas, ce n'est pas fait.
01:08:36 Vous vous rendez compte, on en est là.
01:08:37 Demandez d'instruire.
01:08:39 C'est la mission principale de l'école.
01:08:40 Le président de la République a quand même donné une interview
01:08:43 pour dire qu'il fallait en revenir à l'apprentissage des savoirs fondamentaux,
01:08:48 après avoir nommé plusieurs ministres.
01:08:49 Oui, mais avant, il avait aussi dit qu'il n'y avait pas de culture française.
01:08:52 Je reviens à ce que je disais tout à l'heure.
01:08:53 Il a donné plusieurs ministres et des ministères.
01:08:55 À cette jeune fille à laquelle je reprochais,
01:08:58 entre guillemets, mais ce n'est pas de sa faute,
01:08:59 je reprochais qu'elle n'avait pas de matériel à penser,
01:09:01 c'est qu'à partir du moment où on la laisse entrer dans l'école publique
01:09:03 en lui disant "tu entres dans un espace qui est la France,
01:09:06 et cette France n'a pas de culture, donc tu viens comme tu veux",
01:09:10 et ensuite qu'on ne l'instruit pas,
01:09:12 qu'on ne lui donne pas le matériel de base pour penser,
01:09:14 c'est-à-dire savoir s'exprimer, savoir lire,
01:09:18 savoir avoir une projection sur des idées,
01:09:21 sur les idées des autres, etc.
01:09:23 Évidemment qu'on se retrouve dans des situations qui sont dramatiques.
01:09:26 Et notre étude montre bien que cette situation,
01:09:29 elle est particulièrement grave dans les réseaux d'éducation prioritaire,
01:09:32 on a justement ce genre d'événement.
01:09:35 Sophie, j'entends parfaitement.
01:09:36 Pourquoi vous avez alors cette...
01:09:37 Vous dites "on n'a pas", et il y a certainement une responsabilité,
01:09:40 mais vous avez, à l'image d'Amina El-Bayy et tant d'autres,
01:09:44 une jeunesse qui est parfaitement à l'aise,
01:09:46 qui a épousé les moeurs, qui s'y sent très bien,
01:09:49 qui s'y accomplit, je ne parle pas de réussite,
01:09:51 je préfère parler d'accomplissement,
01:09:52 qui épouse finalement une forme de roman ou de récit national.
01:09:58 On leur a donné, et qui vient d'un quartier populaire,
01:10:01 c'est la France populaire,
01:10:02 on leur a donné les mêmes armes à tous ces enfants.
01:10:05 Pourquoi certains ont fait sécession et d'autres pas ?
01:10:09 Alors, tout d'abord, je suis désolée.
01:10:12 Désolée, mais je crois que la jeunesse française va très mal.
01:10:15 On n'a jamais eu une santé mentale aussi abîmée
01:10:18 de notre jeunesse française,
01:10:19 avec des idéations suicidaires qui sont en explosion totale.
01:10:23 Donc, je ne pense pas qu'on puisse dire que la jeunesse française va bien.
01:10:27 Les résultats...
01:10:28 Oui, voilà.
01:10:30 En tous les cas...
01:10:30 C'est ce qu'on constate, bien sûr.
01:10:31 Voilà, c'est ce qu'on constate,
01:10:32 et ce que des professionnels de la santé constatent également.
01:10:37 Malheureusement, les chiffres sont têtus là-dessus.
01:10:39 Par ailleurs, on constate également que la baisse du niveau général
01:10:43 touche tous les niveaux,
01:10:45 et notamment davantage encore les enfants des milieux les plus défavorisés,
01:10:48 en tous les cas les plus éloignés de l'école.
01:10:51 Alors, évidemment qu'ils sont peut-être très heureux,
01:10:53 ils s'amusent beaucoup avec TikTok.
01:10:55 Ça, je ne reviens pas là-dessus.
01:10:56 La réalité, c'est est-ce qu'on leur donne les armes
01:10:59 pour demain s'émanciper et accéder à des professions
01:11:02 dans lesquelles ils vont pouvoir s'accomplir ?
01:11:04 Malheureusement, je pense qu'aujourd'hui,
01:11:06 l'inégalité des chances est encore plus importante qu'avant.
01:11:09 Et le problème qu'on a avec notre président de la République actuel,
01:11:12 qui est là depuis six ans, donc qui nous a fait passer quand même...
01:11:15 Là, on est au troisième ministre de l'Éducation nationale,
01:11:17 c'est qu'on n'a toujours pas, toujours pas de projet politique pour l'école.
01:11:20 - Mais est-ce que vous connaissez les convictions profondes
01:11:21 à ce sujet d'Emmanuel Macron ?
01:11:23 C'est vrai que passer de Papandiaï,
01:11:25 qui avait dit quand même sur la baïa qu'il n'irait pas jusqu'à mesurer
01:11:28 la longueur de la robe à Gabriel Attal, qu'il faut le dire...
01:11:31 - Et même sur le rôle de l'école, Sonia.
01:11:33 - Et pourtant, interview fleuve !
01:11:36 Au magazine Le Point, il s'est présenté comme le premier prof de France.
01:11:39 - Oui, tout à fait.
01:11:41 - Et alors que pense-t-il ?
01:11:43 - En voulant faire de l'éducation un domaine régalien
01:11:47 et en nommant Gabriel Attal, qui est un proche,
01:11:50 un très, très proche de l'aventure macroniste
01:11:53 à laquelle il a participé dès le départ.
01:11:56 Mais c'est toujours le même problème avec Emmanuel Macron.
01:11:58 Quand il vous parle du voile, de temps en temps,
01:12:01 c'est incompatible avec notre conception des relations homme-femme.
01:12:06 Rappelez-vous.
01:12:07 Et puis, de temps en temps, il croise une jeune fille
01:12:10 pendant l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle voilée.
01:12:13 Il lui dit "mais vous êtes féministe ?"
01:12:15 Et la fille répond "oui, bien sûr", et tout le monde est content.
01:12:18 Jour père, jour impaire.
01:12:19 - On ne peut pas faire deux en même temps sur ce sujet, c'est pas possible.
01:12:22 - On ne peut pas parce que s'il y a un domaine
01:12:24 qui a besoin de continuité et de permanence,
01:12:26 c'est quand même l'éducation nationale.
01:12:28 - Mais alors qui peut parler ?
01:12:29 Vraiment, parce qu'en fait, il n'y a que les hussards de la République.
01:12:32 Il n'y a que les professeurs qui peuvent encore harrimer ces jeunes.
01:12:35 - Oui, mais les hussards, il n'y en a plus beaucoup, vous savez.
01:12:38 - On peut citer Nigué Le Maire que j'ai croisé ce matin.
01:12:42 - Bien sûr.
01:12:43 - Jean-Paul Brégély.
01:12:44 - Le travail de ces professeurs est toujours valorisable,
01:12:46 mais le problème d'aujourd'hui, c'est qu'il n'est plus valorisé.
01:12:49 Le salaire des professeurs, c'est vraiment une incitation à la démission.
01:12:53 C'est insupportable.
01:12:54 Le salaire des professeurs est beaucoup trop bas.
01:12:56 - Mais aussi le contour de leur mission.
01:12:57 - Bien sûr.
01:12:58 - Je ne dis pas que c'est très, très important.
01:13:01 Les deux sont liés.
01:13:02 Je pense que c'est ce que vous constatez aussi.
01:13:03 - Absolument.
01:13:04 - Mais oui, mais il faut voir aussi l'opinion.
01:13:06 Désolé ensuite, je vous laisse.
01:13:08 Mais l'opinion des professeurs a beaucoup évolué sur le sujet de la laïcité.
01:13:11 Il y a une étude de la Fondation Jean Jaurès qui date de 2021.
01:13:14 Il y a une autre qui date de 2023, d'Olifav, qui montre que les jeunes professeurs
01:13:18 ont une autre conception de la laïcité, beaucoup plus libérale que leurs aînés.
01:13:22 Leurs aînés croyaient en une laïcité émancipatrice.
01:13:24 - C'est quoi plus libérale ?
01:13:25 - C'est-à-dire qu'ils pensent que la laïcité, c'est d'abord et avant tout...
01:13:28 - Des accommodements raisonnables.
01:13:29 - D'abord et avant tout, la liberté de conscience, quitte à faire des...
01:13:32 Exactement, quitte à faire des accommodements raisonnables,
01:13:34 quand les aînés pensaient que la laïcité était émancipatrice,
01:13:37 donc qu'elles devaient lutter contre l'emprise des religions sur les esprits.
01:13:41 - Et je vous conseille de lire aussi, on cite des professeurs qui se battent,
01:13:45 Lisa Kameyersig, à laquelle on a consacré notre couverture,
01:13:49 parce qu'elle sort un bouquin qu'elle a appelé "La Grande Garderie",
01:13:52 où elle explique comment et pourquoi l'école n'est devenue que ça, une garderie.
01:13:56 - "La Grande Garderie", Jean-Paul Borreguet, "La Fabrique des Crétins".
01:14:00 Il y a même quelques années, je pourrais citer François Bayron,
01:14:03 où c'était "Les Malapprenants".
01:14:06 Bon, le constat, il est connu de tous, ce fait-d'y.
01:14:09 Il est connu de tous.
01:14:10 - Oui, mais d'ailleurs, je reviens sur ce point-là,
01:14:12 c'est qu'à la dernière élection présidentielle,
01:14:14 on avait quand même 11 candidats sur 12.
01:14:16 Seul Emmanuel Macron n'avait pas fait de programme pour l'école,
01:14:18 qui avait fait un programme pour l'école extrêmement élaboré, extrêmement détaillé.
01:14:22 Ils avaient tous, quelle que soit la proximité politique,
01:14:25 des propositions très concrètes et tous demandaient
01:14:28 la restauration de l'autorité des enseignants
01:14:30 et la restauration de l'autorité des enseignements.
01:14:33 La problématique qu'on a aujourd'hui, c'est...
01:14:35 Et voyez-moi, quand j'entends Gabriel Attel qui nous ressort le coup du poids du cartable,
01:14:40 mais ça me rend dingue, en fait, parce que...
01:14:42 Et puis qu'il nous ressort aussi le numérique.
01:14:44 Alors, c'est clair, les numériques, les évaluations ont été faites.
01:14:47 C'est mieux d'avoir un bon prof que même un bon prof avec du numérique.
01:14:52 Donc, de toute façon, ce qui est mieux, c'est d'avoir un bon prof.
01:14:54 Voilà. Et un bon prof à qui on laisse enseigner.
01:14:58 Mais un bon prof, ça se paye aussi.
01:15:00 Un bon prof, ça se paye, mais c'est pareil.
01:15:02 Est-ce qu'on parle du problème de mixité dans l'enseignement ?
01:15:04 Et quand il parle de l'achat des fournitures scolaires,
01:15:07 il faudrait se regrouper, que ça passe par les établissements.
01:15:09 Mais ça existe à travers des associations.
01:15:12 Et puis si on laisse parfois des établissements publics le faire,
01:15:15 il faut attendre la livraison.
01:15:17 Sonia Rabouk, je vais me permettre de vous dire quand même
01:15:19 que quand je discute de ça avec les personnes qui, à l'OCDE,
01:15:22 mènent toutes les études de comparatif, etc.,
01:15:25 ils sont morts de rire.
01:15:26 C'est-à-dire qu'ils me disent "mais il n'y a qu'en France
01:15:28 où il y a un ministre qui est capable de vous parler
01:15:30 de la question des fournitures scolaires".
01:15:32 Ça paraît surréaliste pour eux.
01:15:34 Un ministre de l'Éducation nationale ne s'occupe pas de ça.
01:15:36 Et c'est bien heureux.
01:15:37 Il doit s'occuper du niveau de l'instruction
01:15:39 et du niveau de sécurité de ses établissements.
01:15:41 Aujourd'hui, dans les deux cas, en France,
01:15:43 on ne garantit plus l'instruction, on ne garantit plus la sécurité.
01:15:46 Et en plus, on culpabilise les parents
01:15:48 qui vont choisir d'inscrire leur enfant soit à l'école privée,
01:15:51 soit de l'instruire à la maison,
01:15:52 quand ils considèrent qu'ils feront de toute façon
01:15:54 pas pire qu'à l'école publique.
01:15:57 Donc, il y a aujourd'hui un ras-le-bol général des parents d'élèves.
01:16:01 Et il me semble que le plus grand défi, là, de Gabriel Attal,
01:16:04 c'est de mettre en place
01:16:06 tous les moyens financiers et humains pour se consacrer à ces conseils.
01:16:09 Ils mettent un peu la poussière sous le tapis, là.
01:16:11 Parce que les prix des fournitures, c'est un vrai sujet.
01:16:13 Mais le poids du cartable, c'est pas lui qui s'en occupe,
01:16:17 vous avez raison, au lieu de parler de ces vrais sujets.
01:16:19 Pareil pour la rentrée scolaire anticipée.
01:16:20 Moi, je trouve que c'était vraiment un problème secondaire
01:16:22 par rapport au salaire des professeurs.
01:16:25 Je le répète, c'est le sujet central,
01:16:27 parce qu'avec des salaires, vous attirez des talents.
01:16:29 Le salaire et le sens.
01:16:31 Mais le salaire, il faut qu'il tombe.
01:16:32 Je lisais sur le bandeau que 96% des parents veulent rétablir l'autorité.
01:16:38 Moi, je crois plus que votre sondage
01:16:40 que 100% des parents veulent la réussite pour leurs enfants.
01:16:43 Et nous sommes beaucoup, effectivement, de ce plateau,
01:16:46 à être issus d'un milieu de quartier populaire.
01:16:49 Je crois que ce qui nous a permis de faire des études,
01:16:52 c'est l'instruction, c'est les savoirs.
01:16:54 Je crois qu'il faut demain réarmer culturellement,
01:16:56 idéologiquement les jeunes.
01:16:58 Et il faut aussi, il faut le dire,
01:17:00 on a été bercé, nous, à l'intérieur même des quartiers populaires,
01:17:03 par les discriminations qui se sont institutionnalisées.
01:17:06 Puisqu'on a mis le paquet sur des politiques de discrimination positive,
01:17:10 qui n'ont rien de juste, rien d'équitable,
01:17:13 et rien de normal dans une société à égalité de droits et de devoirs.
01:17:16 - Qui ne se civilisent pas à haute l'échelle sociale.
01:17:18 - Mais voyez-vous, aujourd'hui,
01:17:20 il y a des jeunes enfants dans les quartiers populaires
01:17:23 qui ont un talent, qui ont un savoir dans l'artisanat,
01:17:26 dans les filières professionnelles qu'on a dévalorisées,
01:17:29 mais aussi dans les longues études,
01:17:30 qui sont diplômés et qui ne trouvent pas de travail.
01:17:33 Et pendant ce temps, on a face à nous des gouvernants
01:17:36 qui mettent des moyens colossaux
01:17:38 pour des gens qui ont décidé de ne rien faire.
01:17:39 On a même créé des épides ou des établissements de la seconde chance.
01:17:43 Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire,
01:17:44 je ne dis pas que le taux de chômage n'est pas élevé,
01:17:46 mais je dis quand même qu'il faut quand même remettre
01:17:51 à l'endroit l'échelle des valeurs.
01:17:54 Il faut valoriser le mérite, valoriser le travail.
01:17:58 Ceux qui ont décidé de faire des études
01:18:00 et qui aujourd'hui sont contraints d'aller en Belgique,
01:18:02 d'aller en Allemagne, d'aller au Luxembourg,
01:18:04 d'aller en Suisse pour bosser parce que notre pays
01:18:06 n'a rien à leur offrir, ça c'est un sujet.
01:18:09 Et donc le sujet des discriminations,
01:18:11 mais des discriminations de ceux qui ont décidé
01:18:13 de faire des études, de travailler, existe.
01:18:15 Et pendant ce temps, on met le paquet
01:18:17 sur des politiques de réinsertion sociale,
01:18:19 on met le paquet sur des subventions,
01:18:23 parfois même clientélisent dans des associations
01:18:24 au profit de jeunes, de jeunes qui sortent de la délinquance,
01:18:27 mais qui ont décidé de ne pas travailler.
01:18:30 Voilà, donc je crois que cette justice sociale à deux vitesses,
01:18:34 elle existe.
01:18:35 Nous avons à vous proposer, il est tout frais,
01:18:37 il vient d'être réalisé, si je puis dire,
01:18:39 on a les résultats à l'instant d'un sondage
01:18:41 sur le port de l'uniforme,
01:18:44 sondage CNews, vous le découvrez,
01:18:46 "êtes-vous favorable au rétablissement de l'uniforme ?"
01:18:48 Alors je suis étonnée non, mais ça reste quand même assez partagé.
01:18:53 Comment vous l'expliquez, Sophie Odige ?
01:18:54 Moi, je pensais qu'il allait y avoir une forme d'unanimité
01:18:56 en disant "écoutez, ça va résoudre beaucoup de problèmes, pourquoi pas ?"
01:18:58 Écoutez, je crois sincèrement,
01:19:00 c'est ce que nous, on a constaté dans cette étude,
01:19:04 c'est la troisième.
01:19:05 Donc on voit vraiment, on a une antériorité.
01:19:07 Grosses études, en ce moment, des baromètres.
01:19:09 Oui, c'est un baromètre avec énormément de données
01:19:11 qui met l'accent sur les grosses difficultés de l'école
01:19:14 et le ras-le-bol des parents.
01:19:15 Je pense que les parents, d'un point de vue général,
01:19:18 en ont ras-le-bol des mesurettes qui ne régleront pas le fond du problème.
01:19:21 On en revient toujours même.
01:19:22 Nous, on a posé la question, par exemple,
01:19:23 parce que Papandière, l'année dernière,
01:19:25 s'était distingué avec son obsession de l'éducation
01:19:28 à la sexualité des primaires.
01:19:30 Donc on a posé la question et les parents nous ont dit clairement 70 %,
01:19:33 non, ça suffit.
01:19:35 Ils en ont ras-le-bol qu'on mette tout et n'importe quoi dans l'école,
01:19:37 qu'on demande tout et n'importe quoi aux profs.
01:19:39 Je veux dire, aujourd'hui, par exemple,
01:19:42 depuis une semaine, on ne parle que de la baïa.
01:19:44 Qui a parlé de l'absence de prof ?
01:19:46 Qui a parlé du pourcentage des titulaires ?
01:19:49 Je...
01:19:51 C'est pas moi qui l'ai dit.
01:19:52 Parce que moi, j'ai beaucoup...
01:19:53 Évidemment, on est d'accord.
01:19:55 Je veux dire, il y a énormément de postes qui ne sont pas pourvus.
01:19:58 Il y a un nombre d'établissements scolaires
01:20:00 dans lesquels on compte le nombre de cours pas donnés l'année d'avant
01:20:03 qui se comptent en 1000, 1500, 2000,
01:20:05 enfin, c'est gigantesque, les apports de cours.
01:20:08 Les enfants en situation de handicap qui ne sont pas scolarisés.
01:20:11 Si vous voulez, il y a énormément de difficultés et de problèmes dans cette rentrée.
01:20:15 Personne n'en parle parce qu'on a tous, depuis une semaine,
01:20:19 la question de la baïa.
01:20:20 C'est vrai que quand on liste les défis de l'école avec la pénurie,
01:20:24 on vous rendez compte, des enseignants, on en est là.
01:20:26 Qui pour des raisons financières...
01:20:28 La pénurie et le niveau.
01:20:29 Absolument.
01:20:30 Est-ce que vous savez que le salaire moyen pour un professeur dans le secondaire
01:20:34 est deux fois moins élevé qu'en Allemagne ?
01:20:36 En France, il gagne 30 000 par an.
01:20:38 En Allemagne, 60 000 par an.
01:20:40 Vous avez des professeurs qui sont mieux valorisés.
01:20:42 Donc, c'est les talents qui y vont.
01:20:43 C'est des gens qui se sont bien formés.
01:20:44 Aujourd'hui, le CAPES est déserté.
01:20:45 L'agrégation est désertée parce que les gens ne veulent plus passer des diplômes
01:20:49 qui ne leur donnent accès qu'à des salaires de misère plus tard.
01:20:52 Donc, moi, je comprends que l'éducation nationale s'effondre.
01:20:55 On a essayé de le faire pendant des années.
01:20:57 On a un système administratif qui est monstrueux,
01:21:00 avec 20 % d'administratifs dans l'éducation nationale.
01:21:03 Et on a dévalorisé le professeur qui, pourtant, travaille toute l'année.
01:21:06 Je voudrais faire une précision.
01:21:07 Donc, le sondage tout frais, je disais parce qu'il venait d'arriver,
01:21:09 il date de quelques temps, non, non, pas d'aujourd'hui, de quelques mois.
01:21:13 Peut-être aussi que si on le faisait de nouveau,
01:21:15 parce qu'on attend le dernier avec la même question,
01:21:17 ça pourrait changer avec le défi de l'ABA.
01:21:19 Mais vous nous dites, Sophie, qu'apparemment, c'est...
01:21:22 Après, on est...
01:21:23 Enfin, je veux dire, évidemment, ces coups de com' gigantesques
01:21:25 ont un impact sur des sondages d'opinion, comme ça, ponctuels.
01:21:29 Ça, c'est évident.
01:21:30 Bien. Je voudrais qu'on...
01:21:31 Il nous reste quelques minutes.
01:21:32 On va les consacrer à l'inflation.
01:21:33 On a parlé du prix des fournitures scolaires,
01:21:35 prix des produits alimentaires, augmentation sur un an.
01:21:38 Le discours du ministre de l'Economie,
01:21:40 puisque chaque ministre porte un dossier emblématique en vue de 2027 aussi,
01:21:44 même si, bon, ils ont des convictions, évidemment.
01:21:46 Mais Gabriel Attal, la baïa, Gérald Darmanin sur la sécurité,
01:21:50 Bruno Le Maire sur l'inflation.
01:21:53 Et ce matin, Michel-Edouard Leclerc, on va l'écouter dans quelques instants,
01:21:56 qui dit que les industriels n'ont pas joué le jeu.
01:21:59 Ils n'ont pas répercuté les baisses dans vos rayons,
01:22:01 mais tout d'abord, les titres, Michael.
01:22:03 Elisabeth Borne en Bretagne, la première ministre étant ni l'évilaine
01:22:07 accompagnée du ministre de l'Education, Gabriel Attal,
01:22:10 pour la rentrée des classes après s'être rendu dans une école primaire.
01:22:14 Ce matin, ils doivent visiter cet après-midi
01:22:16 le lycée général et technologique Simone Veil de l'Ifré.
01:22:19 Deux personnes sont mortes et une est toujours portée disparue en Espagne,
01:22:23 alors que des pluies torrentielles s'abattent actuellement sur le pays.
01:22:25 Routes coupées, villes confinées, les dégâts sont considérables.
01:22:29 La circulation des trains a également été interrompue sur plusieurs tronçons.
01:22:33 Enfin au Gabon, le général Oligi a prêté serment
01:22:35 comme président d'une transition dont il n'a pas fixé la durée.
01:22:39 Cinq jours après avoir renversé Alibongo,
01:22:42 il promet d'installer des institutions plus démocratiques
01:22:45 avant des élections libres.
01:22:47 Depuis, la population semble majoritairement afficher sa gratitude
01:22:51 envers une armée qui, là je cite, "libérait du clan bongo".
01:22:55 Merci à vous, Michael.
01:22:56 La question en cette rentrée n'est pas seulement
01:22:59 comment se passe l'interdiction de la baïa,
01:23:01 elle est surtout évidemment pour vous qui nous regardez,
01:23:03 quand est-ce que les prix vont enfin baisser dans les rayons ?
01:23:07 On vous rappelle que les prix des fournitures scolaires sur un an
01:23:09 ont augmenté de 11 à 12 %,
01:23:11 même chose pour les produits alimentaires sur un an.
01:23:14 Alors quand vous nous avez promis que le pic de l'inflation était passé,
01:23:17 quand vous nous avez parlé d'un septembre vert,
01:23:19 vous vous souvenez de ce septembre vert ?
01:23:21 Je me souviens.
01:23:23 J'aime bien votre air dépité.
01:23:26 Alors Michel-Edouard Leclerc dit qu'une partie, en tous les cas,
01:23:29 la responsabilité en incombe un peu aux industriels
01:23:31 qui n'ont pas joué le jeu, écoutons-le à ce sujet,
01:23:34 ce matin lors de la grande interview.
01:23:37 Aujourd'hui, en France, il y a une législation qui fait
01:23:40 qu'on ne peut négocier avec les industriels qu'une fois par an.
01:23:44 Ça a été avancé ces renégociations ?
01:23:45 Non, non, non, non, non, non.
01:23:46 C'est-à-dire ?
01:23:47 Pour le moment, les industriels sont fondés à se retrancher
01:23:52 derrière le fait qu'on n'a pas le droit de renégocier
01:23:54 avant le mois de décembre.
01:23:56 Toute chose égale par ailleurs, même toutes les exhortes
01:23:59 qu'ont eu les 75 industriels,
01:24:02 s'il vous plaît, faites des efforts, etc.
01:24:05 Les industriels n'y sont pas obligés.
01:24:07 Les parlementaires français ont dicté une loi qui a dit
01:24:11 qu'on négocie une fois par an et on remet les compteurs
01:24:15 une fois par an pour la négociation.
01:24:18 Mais dans la série, on marche sur la tête.
01:24:21 On pourrait appeler l'émission ainsi d'ailleurs.
01:24:23 Oui, je disais, c'est le paradoxe d'un système hyper étatisé,
01:24:27 hyper encadré, puisque aucun de nos voisins ne pratique
01:24:32 cette interdiction de négocier, sauf une fois par an.
01:24:36 Explique comment étaient les spectateurs à la soirée.
01:24:37 Une fois par an, mais une seule fois.
01:24:39 Distributeurs et...
01:24:40 Sinon, on n'a pas le droit.
01:24:42 Donc, on ne peut pas changer ni anticiper la...
01:24:44 Cela dit, quand on écoutait l'intégralité de l'interview
01:24:46 de Michel-Édouard Leclerc, on se rendait compte qu'en fait,
01:24:50 il y a une sorte de bras de fer permanent.
01:24:53 On peut prendre l'exemple d'une célèbre boisson gazeuse
01:24:57 dont je ne citerai pas le nom, mais ceux qui en boivent
01:24:59 reconnaîtront qu'on ne trouve plus dans la plupart
01:25:02 des grandes surfaces parce qu'il y a actuellement
01:25:04 un bras de fer entre les producteurs et les distributeurs
01:25:08 pour faire baisser.
01:25:09 Et en ce sens là, Michel-Édouard Leclerc a raison.
01:25:12 Pour faire baisser les prix chez les producteurs
01:25:16 qui font des marges insensées.
01:25:18 Mais tout le monde en fait à tous les étages.
01:25:19 Donc, on a à la fois les désagréments d'une hyper-étatisation
01:25:26 et les désagréments de concurrence.
01:25:30 - Il y a une annonce quand même de Bruno Le Maire.
01:25:32 Donc, les 5000 références, c'est-à-dire qu'il va y avoir
01:25:35 5000 produits en plus dans le panier sur lesquels
01:25:37 il va y avoir normalement des prix qui sont...
01:25:41 - Oui, oui, non mais... - ... ou bloqués ou une baisse des prix.
01:25:43 Mais on ne sait pas lesquels.
01:25:44 - Mais surtout que, pardon, il faut rappeler pourquoi
01:25:46 cette loi a été faite des négociations annuelles
01:25:48 et uniquement annuelles.
01:25:49 À la base, c'était pour protéger les agriculteurs.
01:25:51 Et on part souvent sur ce plateau de la misère des agriculteurs
01:25:55 face aux géants de la grande distribution.
01:25:56 Donc, les rapports de force s'inversent.
01:25:58 Parfois, c'est la grande distribution qui est dans le rôle
01:26:00 du grand méchant loup.
01:26:01 Donc, on a cherché à protéger les agriculteurs.
01:26:03 - D'accord, il n'y a pas des chevaliers blancs,
01:26:05 les distributeurs et les méchants industriels.
01:26:07 - Exactement.
01:26:08 - Donc, on a cherché à protéger les agriculteurs.
01:26:10 Quelle erreur on a fait ?
01:26:11 C'est qu'on a inclus dans les agriculteurs
01:26:13 tous les producteurs, même les grands industriels,
01:26:15 alors que c'est eux qui sont dans un rapport de force
01:26:17 avec la grande distribution.
01:26:18 - Mais nous, quand on voit, vous-même, nous tous,
01:26:19 c'est-à-dire quand on voit que le prix des matières premières
01:26:22 lie quand même à baisser et qu'on voit que...
01:26:24 - Ah oui, non mais c'est sûr, c'est certain.
01:26:25 - ... le produit où il y a cette matière première
01:26:27 n'a pas baissé, on se dit...
01:26:29 - Oui, il y a une inertie aussi.
01:26:30 - Le grand producteur est responsable.
01:26:32 - Joliment dit inertie pour pas dire qu'il joue pas le jeu.
01:26:35 - On fait pas des bouteilles avec du verre au produit.
01:26:38 - Non mais je vous rassure, dès la semaine prochaine,
01:26:40 Bruno Le Maire a dit "ça va arrêter de flamber sur vos tickets de caisse".
01:26:43 - "Rendez-moi mon eau gazeuse déjà".
01:26:46 - Mais enfin Bruno Le Maire...
01:26:47 - Ça va sans carburé, l'eau gazeuse, je peux dire sans modération pour vous.
01:26:49 - Bruno Le Maire vous dit pas que les prix vont baisser.
01:26:52 Il vous dit qu'ils vont augmenter, mais moins vite.
01:26:55 Et c'est la première fois de ma vie que je vois
01:26:58 un responsable politique se réjouir d'une augmentation
01:27:01 des prix. Pardonnez-moi, mais aujourd'hui,
01:27:04 nous faisons face quand même à une grave crise alimentaire.
01:27:07 - Il se réjouit pas. Il note ce qu'il peut.
01:27:10 - Il note ce qu'il peut, je crois qu'il est quand même
01:27:12 en situation d'urgence.
01:27:15 Mais face à cette situation d'urgence,
01:27:16 il faut quand même valoriser des initiatives
01:27:18 qui existent à l'échelle mondiale.
01:27:19 - Allez-y pour conclure, une.
01:27:20 - Une initiative, je pense notamment,
01:27:23 et je salue l'adjoint maire de Courbevoie,
01:27:25 monsieur Arrache de Rambarche,
01:27:26 qui avait porté notamment cette idée
01:27:29 de lutter contre le gaspillage alimentaire.
01:27:32 De la même façon, vous avez dans des communes
01:27:34 l'initiative Zéro déchet, où on va inciter le consommateur
01:27:37 à maîtriser sa consommation, une consommation responsable
01:27:43 pour gagner en pouvoir d'achat.
01:27:45 - Mais là, il y a des scandales parfois dans les rayons.
01:27:46 Ce n'est pas possible. Vous voyez, il y a des prix même,
01:27:49 d'ailleurs, sur des marques nationales, sur les petits biscuits.
01:27:52 Je ne vais pas donner, mais ce n'est pas possible.
01:27:54 Il y a des baisses qui ne sont pas répercutées.
01:27:56 - C'est sûr et certain. C'est sûr et certain.
01:27:58 Mais pour certains, il faut dire, ça s'inscrit
01:28:00 dans une logique de long terme de déconsommation
01:28:03 et de modération aussi.
01:28:05 C'est particulier, mais peut-être qu'on rentre dans un cycle
01:28:10 où les gens vont devoir moins consommer
01:28:11 et rentrer dans une forme de sobriété.
01:28:13 - Quand vous le choisissez, la déconsommation,
01:28:16 tant mieux pour ceux qui y veulent,
01:28:17 mais la subir et faire des arbitrages
01:28:20 pour eux, soi-même, ses enfants, c'est autre chose.
01:28:21 - Mais je vous rappelle qu'on a eu un président
01:28:23 qui a dit "on est dans la fin de l'abondance".
01:28:25 - Mais oui, on y est.
01:28:27 - Merci. En tout cas, ici, quand vous êtes là,
01:28:28 c'est l'abondance, le désarroi, de l'intelligence, de la civilisation.
01:28:32 - On essaie. - Non, je n'ai plus.
01:28:33 Merci beaucoup. À très bientôt. C'était un plaisir.
01:28:36 Merci. Restez avec nous. Nelly Dénac est à suivre.
01:28:38 Évidemment, je vous retrouve demain avec grand plaisir.
01:28:41 ...

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