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Jeudi 31 août 2023, SMART PATRIMOINE reçoit François-Xavier Soeur (Président Fondateur, Terrae Patrimoine)

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00:00 Et c'est parti pour Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable ou responsable de smart patrimoine.
00:10 Nous allons tenter de comprendre ensemble si les marchés cotés, l'investissement sur les marchés cotés peuvent permettre de mettre en place une stratégie d'investissement responsable.
00:20 Pour en parler, nous avons le plaisir d'être accompagné en duplex par François-Xavier Sœur. Bonjour François-Xavier Sœur.
00:25 Bonjour Nicolas Pagnès.
00:27 Vous êtes président fondateur du cabinet Terraet Patrimoine. Alors c'est vrai qu'on parle souvent dans cette émission d'ETF responsable, de stratégie responsable.
00:38 On regarde effectivement les rapports annuels des entreprises pour comprendre quelle est leur stratégie en matière de développement durable ou autre.
00:46 Il y a des labels qui existent. Mais la question qu'on peut se poser, la question centrale, c'est investir sur des marchés cotés peut-il réellement permettre,
00:54 avec certitude, d'avoir une stratégie d'investissement responsable ?
00:58 C'est comme tout. Tout dépend de ce qu'on met derrière le terme responsable. Puisqu'en fait, chacun a ses critères de valeur.
01:05 Et il y a des personnes qui disent le nucléaire, c'est vert. D'autres qui vont dire le nucléaire, ce n'est pas vert.
01:10 Donc tout dépend du terme de responsable où on fait passer la frontière finalement. Donc ça, c'est quand même un des premiers critères.
01:18 Et ensuite, il faut bien voir que lorsqu'on investit en bourse, généralement, on investit sur un marché qui est un marché secondaire.
01:24 C'est-à-dire qu'on va racheter à quelqu'un des actions. Donc on a finalement un impact assez limité.
01:30 Donc il faut bien voir que quand on a un portefeuille boursier coté, on va avoir un impact relativement limité.
01:36 Mais on peut ne pas investir sur des choses qui vont être contraires à ses valeurs.
01:43 Donc il faut bien voir que l'impact est finalement relativement limité. Mais on va capitaliser sur des choses qui vont être conformes à ses valeurs.
01:51 Et à ce qu'on met derrière le terme de responsable.
01:53 On peut ne pas investir sur des entreprises qui sont contraires à ses valeurs. Mais on peut aussi devenir actionnaire d'une entreprise.
02:02 Et là, on a quand même la possibilité d'avoir un droit de vote aux assemblées générales, François-Xavier Sir.
02:07 Le droit de l'actionnaire, c'est deux droits principaux. C'est le droit à percevoir des dividendes.
02:12 Et c'est celui de voter aux assemblées générales. Sauf que lorsqu'on est dans une entreprise qui n'est pas une entreprise vertueuse
02:20 ou qu'on aimerait accompagner dans une transition vers quelque chose de plus vertueux et qu'on est très minoritaire aux assemblées générales,
02:27 que d'année en année, les propositions responsables que l'on va porter ne vont pas aboutir, finalement,
02:37 il y a ce risque de rester minoritaire et de ne pas faire évoluer la société.
02:42 Si jamais on est actionnaire minoritaire et qu'on va représenter avec les autres actionnaires qui ont une envie de vertueux
02:50 au niveau de leur investissement 5, 7, 8 %, ça va rester quelque chose de minoritaire.
02:56 Néanmoins, on peut quand même avoir une voix. Donc il faut voir si cette voix va porter ou non.
03:01 Et ce, malgré le fait que l'on voit de plus en plus, François-Xavier Sir, de fonds d'investissement qui portent des voies un peu différentes
03:10 au Conseil d'administration de très grandes entreprises françaises, apportant un challenge sur les objectifs de développement durable des entreprises.
03:19 Bien sûr, ça reste pour l'instant extrêmement minoritaire. Qu'on le veuille ou non, ça reste extrêmement minoritaire.
03:24 Et c'est dur de faire bouger les grandes entreprises. Mais ces fonds desquels vous parlez et un certain nombre d'activistes et de happenings
03:30 qui peuvent avoir lieu lors des assemblées générales ont par contre un vrai impact médiatique et ont un vrai impact sur l'image des sociétés.
03:36 Et finalement, il peut y avoir des actionnaires extrêmement minoritaires qui, par leur impact médiatique plus que capitalistique, vont faire évoluer la société.
03:45 Et c'est finalement ça qui est intéressant aujourd'hui, c'est de pouvoir combiner les deux, d'avoir certes cet actionnariat
03:51 où on va avoir un impact relativement limité puisqu'on est minoritaire généralement.
03:56 C'est rare d'être majoritaire quand on est activiste ou pro-climat dans une grande société.
04:01 Mais où, si on arrive à intéresser les médias, si on arrive à amener un certain élan médiatique, il peut y avoir un réel impact.
04:08 Et on le voit dans les grandes sociétés, notamment liées aux énergies fossiles, où on peut avoir des évolutions sur du long terme.
04:16 On a vu ça également à un certain nombre d'assemblées générales de banques où il y a eu un véritable impact.
04:21 Alors ça, c'est le cas effectivement où on est quand même investi dans des entreprises qui ne correspondent pas forcément aux valeurs qu'on a envie de mettre dans sa stratégie de gestion d'épargne.
04:31 Mais il existe aussi quand même, François-Xavier Sœur, sur les marchés financiers, des moyens de flécher son épargne vers des activités économiques en lien avec ces valeurs.
04:40 Bien évidemment. Il y a tous les labels qui existent, qui de toute façon vont correspondre ou non aux objectifs, qui sont un indicateur pour les investisseurs particuliers.
04:50 Parce que pour les professionnels comme moi, généralement, on va quand même retrier un certain nombre de valeurs et de fonds pour que ça corresponde véritablement aux attentes du client.
04:59 Il y a la possibilité d'investir et de faire de belles allocations conformes à ces exigences.
05:06 Après, si on veut avoir un impact réel, si on veut être dans l'économie réelle, finalement, le CAC 40, le SBF 120, c'est relativement faible par rapport à ce que représente réellement l'économie française.
05:16 Et on aura probablement plus d'impact en allant investir dans des sociétés non cotées, en allant investir dans des projets en direct via un principe de business angel,
05:27 véritablement dans le fait d'investir dans des augmentations de capital. C'est là qu'on permet à des sociétés de se développer plus que lorsqu'on est sur des projets cotés et des sociétés cotées.
05:40 Si on reste sur le côté à l'heure actuelle, comment choisir, comment mettre en place une stratégie ? Je pose la question au CGP que vous êtes.
05:49 Est-ce qu'on fait appel à des fonds qui ne montrent pas de blanche sur ces sujets, en lien avec les labels, mais peut-être d'autres choses ?
05:55 Ou est-ce qu'on va soi-même sélectionner des valeurs au risque peut-être de se poser la question du risque, donc de la valeur sur laquelle j'investis, ou de la performance de celle-ci ?
06:04 Quelle est la bonne stratégie ? En tout cas, quelles sont les bonnes questions à se poser, François-Xavier Sœur ?
06:09 La première bonne question, c'est de se demander déjà quel risque on est prêt à prendre puisqu'on ne va pas aller chercher les mêmes choses.
06:16 On va aller chercher de l'action, on va aller chercher de l'obligation, on va aller chercher des choses relativement différentes au niveau des marchés.
06:22 Et on va se demander la question de ces valeurs. Est-ce que mes valeurs sont plutôt portées vers l'environnemental ? Est-ce qu'elles sont plutôt portées vers le social ?
06:28 Est-ce qu'elles sont plutôt portées vers l'égalité homme-femme ? Il peut y avoir des sujets extrêmement différents au niveau des marchés.
06:33 Et ensuite, on va aller chercher les sociétés de gestion et les fonds qui vont correspondre, ou parfois même les mandats de gestion.
06:39 Dans mon cabinet, on travaille énormément les mandats de gestion où on va acheter les titres vifs plutôt que des fonds.
06:45 Ça permet d'économiser pas mal de frais pour les clients.
06:48 Et puis, ça permet surtout d'être véritablement investi dans les sociétés et de savoir dans quelles sociétés on investit.
06:53 C'est quand même beaucoup plus pédagogique pour les clients que d'aller investir dans des fonds.
07:03 Quand on choisit des fonds, généralement, j'ai tendance à m'attacher à la société de gestion,
07:07 à savoir si les actionnaires de cette société de gestion ont un véritable ADN responsable
07:12 ou si on est sur une jolie peinture verte qui a été mise à l'entrée juste pour attirer des fonds au sein de ces sociétés de gestion.
07:21 Une dernière question très rapide, François-Xavier Sœur.
07:23 Faut-il accepter de faire moins de performance en fonction des valeurs que l'on veut mettre dans sa stratégie d'épargne ?
07:29 Très longtemps, j'ai dit que ce n'était pas une excuse à la sous-performance de faire des critères ESG.
07:36 Sur les deux dernières années, c'est une vraie excuse parce que ce qui a fonctionné, c'est avant tout les énergies fossiles et pas mal le bancaire également.
07:45 Sur les deux dernières années, ça a été une excuse de s'asseoir sur une partie de sa performance.
07:49 Sur du long terme, ça ne doit pas l'être, sauf si on a un niveau extrêmement élevé en matière de responsables.
07:55 Merci beaucoup, François-Xavier Sœur, de nous avoir accompagné dans Investir responsable.
07:59 Je rappelle que vous êtes président fondateur du cabinet Terrae Patrimoine.
08:02 et quant à nous on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.

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