Category
🗞
NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:07 Bienvenue à ceux qui nous rejoignent sur France Info, les informés en direct jusqu'à 9h30,
00:11 avec évidemment Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:13 Bonjour Salia.
00:13 Et autour de la table ce matin, Pauline Tevinio, journaliste politique au Parisien aujourd'hui en France.
00:18 Bonjour Pauline.
00:19 Bonjour.
00:19 Bienvenue et à vous à côté Guillaume Darré, journaliste, service politique de France Télévisions.
00:25 Renaud Delis, on va d'abord parler de cette initiative politique d'ampleur,
00:29 c'est comme ça qu'Emmanuel Macron l'appelle.
00:31 Il a donné rendez-vous tout à l'heure à tous les chefs des forces politiques,
00:35 c'est cet après-midi à Saint-Denis.
00:36 Eh oui, ça s'appelle même donc les rencontres de Saint-Denis,
00:40 en un lieu neutre, un cadre solennel, la maison de l'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis.
00:47 11 chefs de parti conviés par le chef de l'État, un format inédit.
00:51 Emmanuel Macron veut une rencontre, un débat, un échange à la loyale, sans posture.
00:57 Alors à quoi va servir cette rencontre ?
01:01 Et puis surtout, est-ce que le principe même de cette entrevue est une bonne idée ?
01:06 Voici ce qu'en disait, il y a un instant sur ce plateau,
01:09 le prédécesseur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, François Hollande.
01:13 Que le président de la République veuille entendre l'ensemble des familles politiques,
01:17 pas simplement de l'opposition, de toutes les familles politiques,
01:20 ça me paraît être un bon procédé.
01:22 Alors ça se fait dans un cadre un peu particulier,
01:24 avec des effets d'annonce dont on verra ce qu'ils seront.
01:29 Mais je pense que le processus lui-même, le principe même du dialogue est utile.
01:34 Après c'est la décision qui compte.
01:37 – Et voilà, et décider, mais alors décider quoi ?
01:39 Que peut-il sortir de cette journée ?
01:40 On sait que du côté de l'Élysée, on évoque la perspective à un moment ou à un autre
01:45 de référendum ou de préférendum,
01:47 c'est-à-dire une consultation avec plusieurs questions,
01:52 mais nul ne sait vraiment ce qui peut sortir de cette journée d'ailleurs
01:55 et si elle sera suivie d'autres rendez-vous du même type ou pas.
01:58 – Pauline Téviau.
01:59 – Oui, cette incertitude fait d'ailleurs partie aussi de la mise en scène d'Emmanuel Macron
02:03 qui a dit hier, il a multiplié les réunions le matin avec les ministres,
02:08 le soir avec les cadres de la majorité et quelques ministres choisis,
02:11 ça a duré 4 heures hier soir à l'Élysée.
02:14 Et à la sortie, nul n'était capable de dire quelles étaient ses pistes privilégiées,
02:19 il n'a absolument pas dévoilé ses intentions.
02:21 Et comme je le disais, ça fait partie de la mise en scène
02:23 puisqu'il sait très bien que les partis de l'opposition y vont à reculons,
02:27 sont très rétifs, ont très peur d'être instrumentalisés,
02:30 lui ne cesse de répéter dans ses réunions "je n'ai pas d'agenda caché",
02:33 j'irai avec une feuille blanche pour mieux dire qu'il est dans une posture d'écoute
02:39 qu'il écoutera tout le monde.
02:41 Lui en revanche, il y a un point quand même sur lequel il s'est montré assez clair,
02:45 c'est qu'il veut des choses, il veut qu'il en ressorte du concret,
02:48 il veut des choses visibles aux yeux des Français,
02:50 il ne veut pas que ça semble une obscure discussion en chambre
02:53 qui serait un peu nébuleuse, abstraite.
02:56 Et c'est là que ça va être très compliqué,
02:58 parce que qu'est-ce qu'il peut en ressortir de concret, c'est toute la question.
03:01 Et surtout, les sujets abordés vont être assez larges, Guillaume Darré,
03:05 comment toutes ces formations politiques vont pouvoir se mettre d'accord
03:08 pour définir justement des choses concrètes à la sortie ?
03:10 C'est effectivement le gros problème, il y a trois thématiques qui ont été dessinées,
03:14 l'international d'abord, il sera ensuite question d'institution,
03:18 et donc il y a un dîner au cours duquel sera évoqué la question de la cohésion nationale,
03:22 dîner que la France Insoumise, enfin que la NUP a déjà annoncé vouloir boycotter.
03:27 C'est vrai qu'en l'état, on se dit qu'un compromis semble assez improbable,
03:30 parce que vous avez par exemple effectivement la France Insoumise
03:32 qui veut un référendum pour mettre fin à la réforme des retraites,
03:35 les Républicains et le Rassemblement National eux, ils veulent tout mettre sur l'immigration.
03:39 Chacun vient avec sa liste de courses en fait.
03:40 Chacun vient avec sa liste de courses,
03:42 chacun vient parce qu'il se dit il ne faut pas que j'apparaisse comme un mauvais joueur,
03:45 donc il faut quand même que je vienne,
03:46 mais pas question de donner le point au chef de l'État.
03:48 De son côté évidemment, le Président de la République, c'est aussi un peu ce qu'il veut faire,
03:51 il veut les mettre devant leur responsabilité, mais il faut qu'il fasse attention,
03:53 parce que ça traduit aussi ce qu'est l'une de ses fragilités de fait depuis un an et demi,
03:58 qui est cette absence de majorité absolue,
04:00 qui l'oblige en permanence, au coup par coup, à essayer de monter des majorités.
04:04 Et c'est vrai que cette mise en scène dont parlait Pauline à l'instant,
04:07 c'est y compris dans la forme, puisque quand il dit vouloir la jouer loyale,
04:10 l'Élysée a fait savamment savoir qu'effectivement ce serait un huis clos total,
04:15 que même les plus proches collaborateurs du chef de l'État ne seraient pas dans la pièce.
04:19 Pas un journaliste dans la pièce, pas de micro, pas de caméra.
04:21 Alors un journaliste, c'est rare, mais en tout cas voilà.
04:25 Pas de téléphone qu'il faudrait attendre après.
04:27 On va voir comment ça va se passer,
04:28 mais c'est vrai que le risque, c'est un peu le risque du gadget politique 100 lendemains.
04:31 Renaud, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez.
04:33 Est-ce que c'est vraiment un gadget politique,
04:35 ou alors on peut vraiment en sortir quelque chose de concret ?
04:39 En attendant, c'est le Fil info à 9h10 et c'est Maureen Swiniard qui vous présente.
04:45 Il n'y a pas eu de réaction suffisante, y compris de la France,
04:48 lorsqu'il y a eu le premier coup d'État au Mali il y a deux ans.
04:51 C'est l'ancien président François Hollande qui le dit sur France Info.
04:54 Après ce qui ressemble bien à une tentative de putsch au Gabon tôt ce matin,
04:59 des militaires ont annoncé qu'ils annulaient les résultats des élections.
05:02 Le président sortant à Libongo venait d'être reconduit.
05:05 Un jeune de 23 ans tué la nuit dernière à Béziers,
05:08 victime d'une fusillade quartier de la Devez.
05:11 Deux autres blessés, l'un dans un état grave.
05:13 La police indique que deux personnes sont descendues d'une voiture
05:17 et ont fait feu sur un autre véhicule.
05:19 Les vents pourront souffler jusqu'à 180 km/h une fois que l'ouragan Hidalia aura touché terre.
05:24 L'état de Floride, aux Etats-Unis, se sera vers 14h00 française.
05:29 Il est classé catégorie 3 en ce moment mais pourrait passer en catégorie 4/5.
05:34 Greenpeace dénonce un partenariat climaticide.
05:37 Dans une courte vidéo, l'ONG dénonce le fait que Total Energy sponsorise
05:41 la Coupe du monde de rugby en France.
05:42 Elle débute le 8 septembre.
05:44 Cette vidéo met en scène des supporters se faisant recouvrir d'une marée noire de pétrole.
05:49 Toujours avec Pauline Théveniot, journaliste politique au Parisien,
06:04 aujourd'hui en France, et Guillaume Darré, journaliste à France Télévisions.
06:08 Renaud Delis, pourquoi organiser une telle réunion de la part d'Emmanuel Macron
06:12 alors que personne n'y croit ?
06:13 C'est vrai qu'on évoquait même à l'instant l'hypothèse d'un simple gadget politique.
06:18 En même temps, en politique, les gadgets, les symboles ou les images,
06:21 ça peut être utile, ça peut servir.
06:24 Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron songe que par sa seule force de persuasion
06:29 et par sa seule parole, il puisse effectivement mettre tout le monde d'accord
06:32 dans la journée autour de la table sur tel ou tel projet de loi,
06:35 tel ou tel projet de référendum éventuel, etc.
06:37 En revanche, pourquoi, pour répondre à votre question,
06:40 le chef de l'État prend une telle initiative ?
06:42 Et en avis, pour plusieurs raisons qui ne tiennent pas forcément
06:44 à ce qu'il pourrait sortir concrètement de cette journée.
06:46 D'abord, la première chose, je pense qu'il est un peu contraint de bouger,
06:48 c'est-à-dire de montrer qu'il est toujours aux commandes,
06:51 qu'il est toujours président de la République et ce, pour encore 4 ans,
06:54 alors qu'on l'a vu en cette rentrée politique,
06:56 nombre de ses opposants, évidemment, mais aussi au sein même de la majorité,
07:00 nombre de ses soutiens ou supposés tels,
07:03 en sont déjà à préparer, en quoi qu'il m'est, l'après Macron.
07:06 Voilà, évidemment, on songe à Gérald Darmanin et à d'autres
07:08 qui semblent déjà préparer 2027, donc c'est aussi une façon de dire
07:12 "non, non, non, c'est moi qui suis aux commandes jusqu'en 2027,
07:14 il me reste 4 ans de mandat".
07:16 Deuxièmement, évidemment, l'intention est affichée clairement,
07:18 d'ailleurs, par l'exécutif et quand on interroge l'Élysée,
07:21 on vous donne cet argument très clairement, c'est de mettre tout le monde,
07:24 et évidemment davantage l'opposition, devant ses responsabilités,
07:27 c'est-à-dire de prendre à témoin les Français en disant
07:29 "ben, vous voyez, moi je reçois, y compris les gens qui me combattent,
07:33 avec lesquels je ne suis pas d'accord, je leur tends la main sur tel ou tel sujet
07:35 pour qu'on se parle en toute franchise, ils n'en saurent rien, ce n'est pas de ma faute".
07:38 Ça, c'est ce que cherche à faire Emmanuel Macron, aussi à travers cette journée,
07:44 donc il y a une forme de mise en scène, bien sûr, d'image,
07:47 mais encore une fois, ça peut compter en politique,
07:49 c'est de montrer que lui aurait effectivement le sens, la volonté de pousser le dialogue.
07:54 Dernier point, ce n'est pas forcément d'ailleurs pour étendre,
07:57 pour élargir la majorité de ce point de vue-là,
08:00 je pense que la religion de l'exécutif est un peu faite,
08:02 au vu des diverses tentatives de ces derniers mois,
08:04 des consultations aussi d'Isabelle de Borde qui avait reçu les chefs de groupe parlementaires,
08:08 le président de groupe parlementaire,
08:10 de ce point de vue-là d'ailleurs, du côté du gouvernement et du côté de l'Élysée,
08:13 on vous répète que finalement le gouvernement avance,
08:15 c'est-à-dire qu'un à un, il y a des majorités qui sont constituées avec la joue,
08:19 la ploing de députés de droite parfois, de gauche parfois,
08:23 que près d'une cinquantaine de textes ont été adoptés au cours de la première année,
08:26 et que même s'il faut parfois utiliser le 49-3, comme on l'a vu sur la réforme des retraites,
08:31 la France avance selon l'exécutif et elle continuera,
08:36 et d'ailleurs Emmanuel Macron le disait aussi dans son interview la semaine dernière au Point,
08:40 le gouvernement continuera d'avancer en quelque sorte au cas par cas, texte par texte,
08:44 il ne s'agit pas aujourd'hui avec ce rendez-vous d'élargir encore une fois les comptoirs de la majorité.
08:48 – Mais il y a un texte important qui va arriver, c'est celui de l'immigration,
08:52 et là encore Emmanuel Macron aura besoin d'une majorité,
08:55 les partenaires privilégiés sont les républicains,
08:59 Guillaume Darré, cette réunion-là en fait, on a dit, elle est un peu gadget,
09:04 mais ça négocie quand même en sous-main avec les républicains.
09:06 – Oui mais avec le même dilemme que finalement sur la rencontre d'aujourd'hui,
09:11 on sait que sur le texte sur l'immigration, il y a les républicains qui veulent plus de fermeté
09:16 et qui ne veulent pas entendre parler de ce titre de séjour pour les métiers en tension,
09:20 là où la gauche dit, finalement ok au titre de séjour pour les métiers en tension,
09:24 mais on ne votera pas des mesures plus fermes contre l'immigration,
09:28 j'allais dire le risque de cette journée,
09:30 c'est un petit peu ce qu'on a vu aussi sur la question de l'immigration,
09:33 c'est un petit peu plus que le fait de le risque,
09:36 Renaud disait, le président veut montrer qu'il avance,
09:38 il faut faire attention à ce qu'il ne montre pas, qu'il patine,
09:40 parce que regardez sur la question de l'immigration,
09:43 lui-même avait dit d'abord on va faire un grand texte,
09:45 ensuite il a dit clairement j'ai pas la majorité donc on va découper ça en plusieurs textes,
09:49 trois semaines après il a dit maintenant finalement on va faire un grand texte,
09:51 et aujourd'hui très concrètement on ne sait pas bien à quoi on va aboutir,
09:54 on ne sait pas si c'est le texte qui a été travaillé au Sénat par les républicains
09:58 qui sera au non saisi ensuite,
10:01 donc le risque c'est un petit peu, il faut qu'il fasse attention à Emmanuel Macron,
10:03 c'est le risque un petit peu du, vous savez, un jour sans fin.
10:05 Oui, Pauline Téveniot ?
10:06 Oui, c'est l'exemple type, ce projet de loi immigration,
10:09 ça démontre bien que le problème reste entier,
10:12 c'est cette équation insoluble à l'Assemblée nationale,
10:15 puisque tous les partis d'opposition ont dit clairement
10:18 qu'ils ne voulaient pas faire de coalition avec Emmanuel Macron,
10:21 et donc ces rencontres de Saint-Denis ou pas,
10:23 au fond le problème restera entier, c'est-à-dire que pour chaque texte,
10:26 il faudra aller arracher des majorités,
10:28 ce sera à la voix presse, ça passera par de longues négociations.
10:32 Sur le projet de loi immigration, problème supplémentaire,
10:35 c'est que même au sein de la majorité, il y a des divisions,
10:37 c'est-à-dire qu'une partie de l'aile gauche,
10:41 et même un peu plus largement des députés de la majorité disent
10:44 "cette mesure sur les métiers en tension, c'est non négociable,
10:48 c'est une condition sine qua non pour que l'on vote le texte",
10:52 quand d'autres seraient prêts à lâcher
10:54 au nom d'un accord avec les Républicains.
10:57 Donc Emmanuel Macron effectivement, il fait un pari,
10:59 certes là son message c'est de dire un peu l'initiative politique,
11:04 c'est moi, je me replace au centre du jeu,
11:05 alors que je suis empêtrée au Parlement,
11:07 alors que le bal des ambitions se danse déjà un an seulement après sa réélection,
11:12 mais ça peut se retourner contre lui,
11:14 puisque s'il est au centre du jeu, c'est sa réussite ou son échec.
11:18 Pour revenir d'un mot sur ce texte sur l'immigration,
11:20 vous avez raison évidemment, l'équation est extrêmement compliquée
11:23 pour le gouvernement, faute de majorité absolue,
11:25 et avec des demandes opposées des différentes oppositions,
11:29 de gauche ou de droite,
11:31 mais le jeu se complique encore plus sur ce texte-là,
11:33 je pense pour le chef de l'État, parce que si jamais ça marchait,
11:36 c'est-à-dire que si finalement ce texte passait sans 49.3,
11:39 rappelons que le gouvernement peut toujours utiliser,
11:41 recourir à l'article 49.3 sur ce texte,
11:44 quitte à se mettre évidemment à prendre le risque
11:46 qu'une motion de censure soit déposée,
11:47 et que celle-ci éventuellement avec le ralliement de la droite,
11:50 fasse tomber le gouvernement, en tout cas il y a toujours cette hypothèse,
11:52 mais si le gouvernement réussissait à faire passer
11:55 ce futur texte sur l'immigration sans 49.3,
11:58 quel en serait le véritable bénéficiaire ?
12:00 Est-ce que ce serait Emmanuel Macron,
12:01 ou est-ce que ce serait Gérald Darmanin ?
12:03 Voilà, on retombe sur évidemment…
12:05 – Les ambitions de 2027 !
12:06 – Le turbulent Gérald Darmanin en cette rentrée,
12:08 donc on peut imaginer que ça aussi c'est une question
12:09 qui se pose aujourd'hui au sein de la majorité.
12:11 – Gérald Darmanin qui d'ailleurs, tout au long du printemps,
12:13 disait au sénateur de droite, clairement en oeuvre,
12:16 mettez à peu près ce que vous voulez dans ce texte-là,
12:18 moi l'essentiel c'est qu'il y ait un texte qui soit voté.
12:20 – Un texte qui soit voté avec une majorité de droite,
12:22 ce qui pourrait servir, le même Gérald Darmanin,
12:24 en vue de l'objectif qu'on connaît.
12:26 Donc on voit que sur ce sujet-là, il y a effectivement un sujet
12:29 de tension supplémentaire et de risque pour le chef de l'État.
12:33 Juste un dernier point, dans le contexte quand même politique
12:36 qu'on connaît depuis maintenant les dernières élections législatives,
12:40 d'un climat politique on va dire extrêmement lourd, souvent tendu,
12:43 et pas seulement d'ailleurs depuis les dernières législatives,
12:45 il y a eu des crises lors du premier quinquennat,
12:47 donc une forme de dégradation du climat démocratique dans ce pays,
12:52 et ce n'est pas propre d'ailleurs à la France,
12:53 c'est quelque chose qu'on voit un peu à l'échelle européenne,
12:55 une forme d'hystérisation du débat public, pour de nombreuses raisons.
13:01 Le fait que cette rencontre existe est quelque chose de positif,
13:04 c'est-à-dire qu'en même temps, le voir que simplement la France
13:06 n'est pas en état de guerre civile et que la majorité de l'opposition
13:08 puisse se parler, se rencontrer, y compris en présence du chef de l'État,
13:11 c'est évidemment un signe positif.
13:14 Le problème, et là on retombe parfois sur la méthode Macron,
13:17 c'est si c'est ponctuel justement,
13:19 c'est-à-dire que si c'est une vraie méthode de gouvernement,
13:21 si souvenez-vous…
13:22 Ça a vocation à se répéter ces réunions ?
13:24 Pour l'instant, ce n'est pas le cas,
13:24 en tout cas ce n'est pas ce qu'on vous dit du côté de l'Élysée,
13:26 et c'est vrai que quand on regarde encore une fois la façon
13:28 dont a fonctionné l'exécutif depuis l'élection législative de 2022,
13:31 on avait dit aussi l'absence de majorité absolue peut peut-être conduire
13:33 à ce que la France acquiert peu à peu, cette culture du dialogue,
13:36 du compromis, du consensus cher à certains de nos pays voisins,
13:39 notamment évidemment dans les démocraties anglo-saxonnes,
13:42 plus particulièrement on peut songer évidemment à l'Allemagne,
13:44 ben ce n'est pas le cas, et les torts sont partagés.
13:47 Certes les oppositions n'ont pas été particulièrement souples,
13:51 indulgentes avec le gouvernement,
13:53 il y a de multiples cas en particulier du côté de la France insoumise,
13:55 mais de l'autre côté le gouvernement a aussi utilisé notamment le 49-3
13:59 à de multiples reprises et en particulier sur la réforme des retraites,
14:01 ce qui a contribué un peu plus à tendre ce débat public.
14:04 Merci, dans un instant on parle d'un sujet qui va vous coûter beaucoup d'argent,
14:08 je parle au propriétaire, la taxe foncière qui flambe,
14:11 on en parle juste après le Fil info à 9h20, Maureen Suynard.
14:14 Près de 2000 enfants dorment dans la rue en France,
14:18 constat alarmant de l'UNICEF et de la Fédération des Acteurs de la Solidarité,
14:22 c'est 20% de plus que l'année dernière.
14:25 Sur France Info, le président de la FAS se désole d'un rude constat d'échec collectif.
14:30 Le président veut convaincre les oppositions de saisir une main tendue,
14:34 Emmanuel Macron reçoit à Saint-Denis aujourd'hui
14:36 les chefs des partis représentés au Parlement
14:39 pour ce qu'il appelle une « initiative politique d'ampleur ».
14:42 Rendez-vous donné à 15h, l'opposition reste sceptique.
14:46 Vivons-nous la fin de l'ère Bongo au Gabon.
14:48 Après la proclamation de la victoire du président Ali Bongo,
14:51 des militaires ont pris la parole à la télévision ce matin
14:54 pour annoncer l'annulation des résultats de la présidentielle.
14:58 Ils disent aussi dissoudre les institutions.
15:01 Internet vient d'être rétabli après trois jours de coupures.
15:04 La Mostra de Venise s'ouvre aujourd'hui,
15:06 mais le festival international du film est privé de vedettes américaines
15:10 qui ont rejoint le mouvement de grève des scénaristes aux Etats-Unis.
15:13 Festival aussi critiqué pour la présence de personnalités
15:16 visées par des accusations d'agression sexuelle,
15:19 notamment Roman Polanski et Woody Allen.
15:33 - On est toujours avec Pauline Théveniaud du journal Le Parisien aujourd'hui en France,
15:37 Guillaume Darré de France Télévisions et Renaud L'Autre Actualité
15:40 que vous souhaitez s'y décrypter.
15:41 C'est la mauvaise surprise que vont recevoir les propriétaires dès aujourd'hui.
15:45 - Eh oui, les premiers avis de taxes foncières payées par le propriétaire
15:49 qui tombent aujourd'hui et la taxe foncière qui s'envole cette année
15:53 pour deux raisons.
15:53 D'abord parce qu'il y a une augmentation automatique
15:55 qui est la revalorisation des valeurs locatives
15:58 qui est liée à l'évolution de l'inflation,
16:00 ce qui donne une hausse de toute façon minimale de 7,1%
16:04 et de surcroît nombre de communes vont profiter en quelque sorte de l'occasion
16:07 pour augmenter leur taux et donc on a des hausses beaucoup plus conséquentes.
16:11 Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info,
16:14 Christophe Demerson qui est le directeur de la revue 25 millions de propriétaires.
16:19 - Si le maire de n'importe quelle commune de France décide d'être à zéro d'augmentation,
16:25 le contribuable aura +7,1% et comme vous disiez jusqu'à +52%.
16:30 Donc c'est vrai que c'est une très mauvaise nouvelle pour les propriétaires occupants,
16:34 c'est une mauvaise nouvelle aussi, une très mauvaise nouvelle pour les propriétaires bailleurs.
16:37 Il ne faut pas oublier que les propriétaires, contrairement à ce qu'on décrit,
16:41 ce n'est pas des rentiers, ce n'est pas des milliardaires
16:43 et il y a beaucoup de jeunes qui rentrent dans la grande pauvreté avec des augmentations comme ça.
16:46 - Alors +52%, ça c'est à Paris, mais il y a d'autres cas dans des grandes villes,
16:50 25% à Grenoble, 14,3% à Metz, 10% à Limoges ou encore 9% à Lyon.
16:54 Bref, on voit des hausses assez conséquentes.
16:57 La faute à qui ? Du côté des collectivités locales, on renvoie la balle à l'État en disant
17:01 après la suppression notamment de la taxe d'habitation et la perte d'un certain nombre de dotations,
17:07 un transfert de charges qui ne serait pas compensé,
17:09 eh bien nous n'avons pas le choix et nous sommes obligés d'augmenter la taxe foncière,
17:12 c'est ce que disent la plupart des maires.
17:13 L'État dit à l'inverse qu'il a compensé à l'europrès la suppression de la taxe d'habitation
17:18 et que ce sont des choix qui émanent des collectivités locales.
17:21 - Donc il se renvoie la balle, Pauline Théveniot.
17:23 - Absolument et d'ailleurs c'est un petit jeu qu'on avait déjà observé il y a un peu moins d'un an,
17:28 souvenez-vous, entre Gabriel Attal et Anne Hidalgo,
17:31 exactement le même mécanisme, se renvoyer la responsabilité
17:35 parce qu'en fait personne n'a envie de la porter cette responsabilité.
17:39 C'est un sujet qui a trait à quelque chose, à un dossier explosif
17:43 qui est la question du pouvoir d'achat des Français et un sujet éminemment urtiquant,
17:48 les impôts, sachant que l'exécutif ne cesse de marteler sur tous les tons,
17:53 que sa ligne ce n'est pas de hausse d'impôts, ça a été même redit, c'est un peu surprenant.
17:58 - Par Elisabeth Borne ou Medef ?
17:59 - Par Elisabeth Borne ou Medef et ça a même été un point sur lequel a de nouveau insisté Emmanuel Macron
18:05 lors du dîner organisé hier soir à l'Elysée sur son initiative politique,
18:08 alors que ce n'était clairement pas le thème de cette réunion de travail.
18:12 Qu'ils en font un point, c'est ce qu'on appelle en politique un marqueur.
18:15 Or là, les Français propriétaires, qu'est-ce qu'ils vont découvrir après avoir entendu ce message ?
18:20 C'est que là, ils ont une taxe qui augmente.
18:23 Donc évidemment qu'ils ne voudront pas apporter cette responsabilité,
18:26 pas plus que les élus locaux qui savent très bien combien c'est un peu pire.
18:29 - Guillaume Darré, ces augmentations de taxes foncières, elles sont justifiées tout le temps ?
18:36 - Alors les collectivités locales avancent le fait que c'est essentiellement la conséquence
18:41 notamment de la suppression de la taxe d'habitation,
18:43 ce que corrige immédiatement l'exécutif disant que ça a été en partie compensé
18:48 et qu'il n'y a pas que ça, que c'est aussi une question d'investissement des collectivités locales.
18:51 Après ce que vous disiez sur le partage finalement de la responsabilité politique,
18:56 j'allais dire qu'au final, ça ne change pas grand-chose pour les Français propriétaires
19:00 parce que dans le portefeuille, le résultat sera le même.
19:02 Et que donc effectivement, la responsabilité qui est portée soit par l'exécutif,
19:06 soit par les collectivités locales, on va voir, comme le disait Pauline,
19:08 qu'il y a toujours cette petite bataille politique.
19:10 Et surtout, on sent quand vous échangez avec l'association des maires de France
19:13 et les petits maires ruraux qui ne vont pas lâcher le gouvernement là-dessus.
19:17 Ça sera doublé probablement d'une rivalité politique.
19:20 On sait que le patron des maires de France, le maire de Cannes, est issu des Républicains.
19:24 Donc cela va peut-être s'ajouter.
19:25 Il fait partie des noms qu'on cite aussi pour la prochaine élection présidentielle.
19:28 – David Dissnor.
19:29 – David Dissnor, mais cette rivalité et cette difficulté qu'a le chef de l'État
19:33 depuis le début de son premier mandat avec les collectivités locales
19:36 ne va pas être atténué par cette bataille politique
19:38 autour de la responsabilité de la hausse de cette taxe foncière.
19:41 – Renaud Delis.
19:42 – En fait, les deux partis ont tort et raison en même temps.
19:45 Comme souvent, la vérité est un peu au milieu.
19:47 C'est-à-dire que le fait que les collectivités locales, depuis déjà de nombreux années,
19:50 et pas uniquement d'ailleurs avec la suppression de la taxe d'habitation,
19:52 ont perdu une marge de leur autonomie financière est une réalité.
19:56 Donc qu'elles soient tentées de compenser en augmentant les quelques taxes,
20:00 les quelques impôts qui demeurent des impôts locaux, c'est une réalité.
20:04 Et en même temps, évidemment, certaines d'entre elles en profitent
20:08 pour essayer de corriger une situation financière dégradée.
20:12 – C'est ce qui a été reproché à Giselgo.
20:14 – Ce n'est pas clairement le cas à Paris.
20:15 On sait bien que la situation des finances publiques à Paris,
20:17 des finances de la ville s'est considérablement dégradée ces dernières années.
20:20 Et qu'Anne Hidalgo a fait ce choix aussi pour essayer de compenser cette situation
20:25 et qu'elle l'a fait en un coup, si j'ose dire, de façon spectaculaire cette année.
20:30 Pourquoi ? Parce que les élections municipales ne sont qu'en 2026,
20:33 avec l'espoir que les électeurs parisiens aient digéré ce choc dans les trois années à venir.
20:40 Parce que quand on regarde, effectivement, certes, il n'y a pas d'automaticité non plus.
20:44 Selon l'Association des maires de France, il y a à peu près une grande ville sur cinq
20:48 qui pratique des hausses spectaculaires cette année.
20:51 Ce qui veut dire que donc, nombre d'entre elles, c'est le cas par exemple,
20:54 je crois à Toulouse ou à Lille, ne le font pas.
20:56 C'est-à-dire, ne sont pas contentés de cette revalorisation automatique.
21:00 – Donc c'est un vrai choix politique en fait.
21:02 – Donc il y a aussi évidemment une dimension de choix politique local,
21:05 mais toute la difficulté pour l'exécutif, pour le gouvernement,
21:08 c'est qu'une bonne partie de cette responsabilité, de toute façon,
21:12 va lui incomber quasi automatiquement dès lors que les contribuables,
21:16 en l'occurrence les propriétaires, vont voir arriver le montant
21:19 de cette taxe foncière dans leur boîte aux lettres.
21:22 – Juste pour ceux qui nous écoutent, est-ce que cette hausse de la taxe foncière cette année,
21:27 elle va être répétée dans les années à venir ?
21:30 – En tout cas, sur un point, sur l'année 2024, sans aucun doute,
21:34 sur un point, c'est la fameuse revalorisation automatique liée à l'inflation.
21:38 L'inflation étant toujours là, malheureusement en 2024,
21:42 les spécialistes anticipent déjà une revalorisation d'au moins 4%, un peu plus de 4%.
21:47 – Merci, merci à tous les trois, merci beaucoup Guillaume Darré,
21:50 journaliste au service politique de France Télévisions,
21:52 Pauline Théveniot, journaliste au Parisien Aujourd'hui en France,
21:54 d'ailleurs la une du Parisien Aujourd'hui, c'est sur le trafic de drogue.
21:58 – C'est sur le trafic de drogue et plonger dans le quotidien des habitants de la cité.
22:03 – Animes ! Renaud, on se retrouve demain ?
22:05 – Absolument, je serai là.
22:07 – Je vous rappelle que les informés sont de retour ce soir à 20h
22:09 avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilli.