Prières pour la France : «C'est un signe d'amitié que le Pape veut nous donner», estime Monseigneur Laurent Ulrich

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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris, à l'occasion de l'Assomption.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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00:00 - Europe 1, 8h15, votre invité ce matin Lionel, Monseigneur Laurent Ulrich, Archevêque de Paris.
00:08 - Bonjour Monseigneur Ulrich. - Bonjour.
00:11 - Merci d'être en ligne avec nous ce matin sur Europe 1.
00:14 Alors évidemment cette date du 15 août a toujours une signification particulière pour les catholiques du monde entier,
00:20 l'Assomption qui célèbre la Vierge Marie, mais à l'approche de cette date Laurent Ulrich,
00:26 le pape François a indiqué qu'il prierait de manière particulière pour la France. Pourquoi ça Monseigneur ?
00:34 - Eh bien parce qu'il va y venir dans quelques semaines, et puis parce que je pense qu'il n'oublie pas que la France est marquée toujours,
00:45 il l'a dit, par la Vierge Marie. Il y a eu ce vœu de Louis XIII il y a déjà bien longtemps,
00:55 mais ça marque. À Notre-Dame de Paris, il y a ce mémorial du vœu de Louis XIII,
01:04 et donc ça marque beaucoup. On sait comment Notre-Dame de Paris marque beaucoup Paris et la France tout entière,
01:12 et donc je pense que c'est un signe d'amitié que le pape veut nous donner.
01:17 - Un pape François que l'on a senti régénéré au sortir des JMJ de Lisbonne, vous y étiez,
01:24 vous avez-vous aussi constaté un nouvel élan à l'issue de ces journées Monseigneur Ludwig ?
01:29 - Ah tout à fait, j'ai été très heureux de participer à ces JMJ avec les jeunes parisiens particulièrement,
01:37 mais aussi avec ceux à qui j'ai pu donner une catéchèse qui débordait largement le diocèse de Paris,
01:42 et il y avait parmi eux d'ailleurs un grand nombre d'auditeurs belges, de jeunes auditeurs belges.
01:49 - On a pu lire chez nos confrères du Figaro hier que l'église catholique semblait divisée par les projets du pape François.
01:56 Alors je résume pour nos auditeurs si vous le permettez, en octobre doit se tenir un synode réformateur sur la gouvernance de l'église,
02:03 il seront évoquées les questions du diakona féminin, l'ordination d'hommes mariés, la bénédiction de couples homosexuels,
02:10 enfin beaucoup de sujets qu'on va dire révolutionnaires et qui paraît-il créent un certain trouble.
02:16 Est-ce que c'est ce que vous ressentez également Monseigneur Ludwig ?
02:19 - Mais non, je crois que le synode c'est l'église qui se met en assemblée avec un certain nombre de clercs, des évêques et de laïcs aussi,
02:31 puisque le pape a invité des laïcs, pour regarder la situation dans laquelle nous sommes.
02:37 Et donc il est tout à fait normal que l'ensemble des questions qui se posent dans la société d'aujourd'hui soient évoquées dans ce temps de synode.
02:48 Je précise deux choses. La première c'est que ce synode va s'établir sur deux sessions, une en octobre 2023, une autre en octobre 2024,
03:00 pour bien se donner le temps de la réflexion, de la relecture, de la reprise des questions, du débat d'une certaine façon.
03:08 Et la deuxième chose que je dis c'est qu'un synode ce n'est pas un parlement.
03:14 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de lobby qui essaie de faire passer absolument une mesure.
03:24 C'est un échange qui prend vraiment son temps et où, je le signale, le vote n'est pas acquis à la majorité absolue + une voix,
03:34 50% + une voix, mais à la majorité qualifiée de deux tiers.
03:38 C'est-à-dire qu'on n'obtient pas au synode, dans n'importe quel synode, à quelque niveau que ce soit, dans un diocèse ou au niveau mondial,
03:47 on n'obtient pas un résultat simplement en ayant forcé et acheté quelques voix.
03:52 - D'accord, mais le fait est qu'il va y avoir une sorte de grande réflexion, si je peux me permettre de simplifier,
03:58 autour de ces sujets de société aussi, à la fois de société mais d'adaptation finalement de l'Église au temps moderne.
04:06 Certains estiment qu'il faut justement que l'Église s'adapte et avance avec le monde,
04:11 d'autres craignent que cette modernité, cette dynamique d'ouverture s'apparente à une forme de déconstruction de l'Église.
04:17 Ce n'est pas votre avis ?
04:18 - Je ne crois pas, parce que, vous savez, nous portons le nom de catholiques, c'est-à-dire universel.
04:24 Depuis les 20 siècles de l'évangile et de l'évangélisation, les chrétiens se sont portés à la rencontre de toutes les cultures.
04:33 Et donc, ça les a beaucoup modifiés.
04:36 Au cours de l'histoire, ils ont rencontré, par exemple, ils venaient du judaïsme, ils ont rencontré la culture grecque,
04:42 ça a beaucoup transformé l'Église.
04:45 Quand le Moyen-Âge a imposé, d'une certaine façon, la rencontre avec pratiquement toute l'Europe, ça a beaucoup transformé l'Église.
04:55 Et donc, on ne peut pas être fidèle à ce qu'on croit, comme catholique, comme lié à l'universel.
05:04 On ne peut pas être fidèle sans être attentif à la réalité des cultures que nous traversons et qui nous traversent.
05:11 - La réalité d'une société, également, avec ce que ça suppose comme bouleversement, comme changement des mentalités ?
05:17 - Oui, bien sûr, il y a des changements de mentalités que l'on aperçoit.
05:22 On n'est pas fait pour dire "tout cela est très bien", on est fait pour dire "nous avons, nous, chrétiens, une espérance à apporter",
05:31 qui est que le Christ parle à tous les hommes de toutes les époques et il les invite à être des vrais vivants,
05:39 non pas simplement des gens qui suivent toutes les modes.
05:42 - Donc, le diakonat des femmes, la présence des laïcs, l'ordonnation de noms religieux, tout ça, ce ne sont pas des sujets tabous ?
05:55 - Ce sont des sujets qui vont être probablement en discussion parce qu'ils sont dans l'air du temps.
06:03 Ça ne veut pas dire que l'Église, tout d'un coup, va donner des coups de barre, comment dire, imprévisibles, imprévus,
06:11 mais elle va chercher à tirer le meilleur de ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui
06:17 et de continuer à annoncer une vraie espérance qui est la vie avec le Christ.
06:23 - Cela va dans le sens, Mgr Ulrich, du message que vous avez adressé aux jeunes qui participaient notamment au JMJ,
06:29 les incitant à s'engager socialement, politiquement, ça va dans le sens d'une plus grande proximité de l'Église,
06:36 justement, face à la "modernité" de la société ?
06:39 - Je crois qu'il y a toujours eu cet désir d'engagement des chrétiens dans leur société,
06:47 l'engagement social, l'engagement à travers la vie professionnelle, la vie de la société,
06:53 l'engagement politique aussi, c'est une tradition des chrétiens de choisir un engagement.
06:59 On peut avoir l'impression que ça a plutôt diminué, mais je crois que les chrétiens que j'ai vus,
07:05 les jeunes chrétiens que j'ai vus, sont très au fait des questions d'aujourd'hui et des défis qu'ils auront, comme chrétiens, à résoudre.
07:13 Et donc, je fais confiance tout à fait que, pour eux, acquérir des notions de ce que c'est que la doctrine sociale de l'Église,
07:22 peut leur permettre de s'engager en vérité.
07:26 - Avec notamment les questions sur l'environnement, qui ont été particulièrement soulignées par le pape François.
07:31 - Ils y sont très sensibles.
07:33 - Effectivement.
07:34 - Ils y sont très sensibles.
07:35 - Deux mots sur le diocèse de Paris, Mgr Ulrich. J'ai lu que vous aviez fixé comme priorité depuis 15 mois environ,
07:43 que vous êtes à la tête du diocèse, votre priorité, le suivi personnel des prêtres. Qu'est-ce que cela veut dire ?
07:50 - Ça veut dire que dans le monde où nous sommes, qui est un monde un peu désarçonnant, un peu difficile,
07:58 les prêtres ont besoin d'être aidés à prendre leur charge au milieu du bouleversement dans lequel nous sommes.
08:09 Et donc, je crois que nous avons à resserrer nos liens entre nous.
08:14 Il y a bien sûr, comme dans tout groupe humain, des gens qui pensent différemment les uns des autres.
08:21 Mais nous avons à resserrer les liens de notre communion et à savoir mieux ensemble, à chercher mieux ensemble,
08:28 comment nous devons tenir notre ministère de prêtres et d'évêques ensemble pour être vraiment fidèles.
08:37 - Mais quand vous dites suivi personnel, ça veut dire quoi ?
08:40 C'est-à-dire qu'il y a aussi un suivi matériel, un accompagnement ?
08:44 Parce qu'il peut y avoir des prêtres qui sont peut-être en difficulté sur le plan matériel, sur le plan humain ?
08:50 - Oui, bien sûr. Sur le plan, surtout, je crois, sur le plan humain, le désir de ne pas...
08:57 Je veux dire, on a tous appris à être prêtre d'une certaine façon, pour moi, il y a plus de 40 ans.
09:03 Et cela a beaucoup changé dans la société. Et donc, je crois que c'est assez naturel de retrouver ensemble nos repères
09:11 et de ne pas perdre le sens de notre mission.
09:14 - Merci, merci Mgr Ulrich. Merci d'avoir été en ligne et en direct ce matin sur Europe 1.
09:19 Et bonne fête du 15 août à vous.
09:21 - Merci, merci beaucoup. Et bonne fête du 15 août à tous.
09:24 - Merci, à bientôt. Au revoir.

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