• l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-06-29##

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Transcription
00:00 Thibaut de Montbrial, au-delà de toutes les interprétations, de toutes les provocations, ce qui compte ce sont les faits.
00:06 Je pense que tout le monde sera d'accord avec ça.
00:09 Les faits avant tout.
00:11 Et c'est ce qu'on attend maintenant des enquêtes et de la justice.
00:15 - Vous avez tout à fait raison et dans un cadre extrêmement passionnel comme celui que nous vivons,
00:21 avec un fait générateur, ce qui s'est passé hier matin à Nanterre,
00:25 qui est en train d'aboutir à un embrasement du pays,
00:30 c'est extrêmement difficile pour l'institution judiciaire de vivre dans sa bulle
00:35 et de continuer à un rythme qui est nécessairement imparfait par rapport au rythme de l'émotion,
00:39 mais qui est le rythme de l'enquête.
00:40 - Oui, parce qu'il y a le rythme de l'émotion et le rythme de l'enquête.
00:43 - Absolument. Et c'est tout à fait essentiel pour essayer de garder un peu de raison
00:48 dans un moment qui ressemble un peu à un moment de bascule, mais on va en parler,
00:51 de rappeler que la justice a parfaitement réagi.
00:55 C'est-à-dire qu'à peine les faits connus, il y a eu deux enquêtes qui ont été ouvertes,
00:59 une sur le comportement du conducteur et une sur la légitimité ou non du tir du policier.
01:04 Donc on ne peut rien reprocher à la justice.
01:06 Et à cet égard, je voudrais moi exprimer un regret.
01:10 C'est que, autant dans cette affaire, le ministre de l'Intérieur a eu une attitude absolument parfaite
01:16 au regard de sa fonction, c'est-à-dire qu'il a exprimé la légitime émotion de chacun,
01:20 il a dit qu'il serait attentif aux conclusions de l'enquête
01:24 et que le cas échéant, il prendrait une mesure de suspension
01:26 si la justice prenait elle-même des mesures contre le policier.
01:30 Parfait. Alors que le président de la République hier et la première ministre ont, eux,
01:36 eu des propos totalement sidérants, puisque au-delà de l'expression, encore une fois, légitime de l'émotion,
01:42 qui avait toute sa place, ils se sont permis de préjuger,
01:46 avec notamment de la part du président de la République, le mot "inexcusable",
01:49 qui est un mot très fort parce que l'excuse, en droit pénal, c'est ce qui permet de justifier
01:53 un acte qui, apparemment, est un acte criminel, c'est-à-dire le fait de tirer.
01:57 Donc Emmanuel Macron a utilisé un mot qu'il n'aurait pas dû utiliser. Pourquoi ?
02:01 Parce qu'il met ce faisant une grosse pression sur la justice.
02:04 Tout le monde attend ce que le parquet de Nanterre et éventuellement un juge d'instruction vont faire ce soir,
02:08 mais quel que soit ce qu'ils décideront, tout le monde va analyser les décisions prises
02:13 à l'aune de ce qu'a déjà dit le président de la République.
02:16 Or, le président de la République, il est le garant de la paix civile, qui devient un vrai enjeu,
02:20 de la cohésion nationale et du respect de l'indépendance des institutions.
02:24 Et je pense qu'il a failli sur ces points et que, du coup, ça va compliquer les choses,
02:28 quelle que soit la décision judiciaire.
02:29 - Est-ce que cette irresponsabilité collective des politiques, je dis bien irresponsabilité collective,
02:36 quand on voit des politiques d'extrême-gauche qui disent, qui n'appellent pas au calme,
02:44 et qui le revendiquent, qui revendiquent de ne pas appeler au calme,
02:48 quand on voit d'un autre côté, pardon, mais des politiques très à droite dire,
02:54 maintenant, c'est l'état d'urgence qui doit être instauré,
02:58 est-ce qu'il n'y a pas, là, une perte de sang-froid de la part de tous ces politiques ?
03:05 Et le président de la République, vous l'avez rappelé, qu'il y eut aussi !
03:09 - Alors, ce que vous dites est très intéressant, je pense qu'il faut distinguer.
03:14 L'extrême-gauche est dans une logique de bout de feu pour renverser la Ve République depuis déjà des années.
03:20 C'est-à-dire que, pour être clair, je pense qu'il n'attendait que ça,
03:24 c'est-à-dire un incident exploitable de cette nature, soit dit en passant,
03:27 quand on les entend sur d'autres incidents dire qu'il ne faut pas faire d'exploitation,
03:31 si ce n'était pas dramatique, ça en serait risible.
03:33 Donc là, on est dans une exploitation politique parfaitement pensée,
03:36 et qui s'inscrit dans une logique anti-institutionnelle,
03:39 qui est irresponsable, mais qu'on ne découvre pas.
03:42 Et à côté, il y a un effet de très grande crainte. Pourquoi ?
03:47 Parce que le scénario que nous vivons depuis deux jours,
03:49 c'est un scénario que, en privé, les spécialistes de la sécurité,
03:52 les politiques, les politiques locaux, etc., redoutent depuis des mois, voire des années,
03:57 et dont nous savions d'une manière générale, de façon un peu empirique,
04:00 qu'un jour ou l'autre ça allait arriver.
04:02 Et donc, maintenant qu'on y est, on se retrouve face à une émotion qui bascule sur la violence,
04:07 et avec un fait qui, pour moi, est le grand marqueur, la grande différence
04:11 entre ce qui se passe en ce moment et ce qui s'est passé ces derniers mois
04:13 à d'autres occasions de violence urbaine,
04:16 c'est que l'émotion est telle que l'intérêt objectif des quartiers
04:19 de rester calmes pour privilégier le business a volé en éclats devant cette émotion.
04:23 C'est-à-dire que jusqu'à maintenant, les quartiers étaient tenus par les dealers
04:26 qui calmaient les jeunes et qui voulaient qu'il n'y ait pas d'émode urbaine
04:30 pour que la police ne vienne pas.
04:31 Ça, ça a volé en éclats, et on ne peut pas savoir jusqu'où ça va aller.
04:34 - Oui, mais vous savez très bien que les dealers sont très puissants dans les quartiers,
04:38 et que si le calme revient dans les quartiers,
04:41 ce seront les dealers qui vont l'imposer, le calme.
04:44 - Oui, mais ce que je dis, c'est l'inverse.
04:46 C'est-à-dire qu'ils faisaient tout pour que ça tienne.
04:48 - Là, ça a volé en éclats, hier soir.
04:51 Ça a volé en éclats, hier soir, nous verrons bien les jours suivants ce qui va se passer.
04:56 - Oui, mais si vous voulez juste une phrase là-dessus,
04:57 moi, les retours terrain que j'ai, c'est que les vieux de la vieille,
05:00 de la maison police en particulier, disent déjà
05:03 que ce qu'ils ont vécu sur le terrain cette nuit est pire qu'en 2005 sur un point.
05:07 Pour l'instant, il n'y a pas encore eu de tir d'arme à feu, c'est la différence,
05:10 mais c'est pire sur un point, c'est que par rapport à 2005, il y a une grande différence,
05:14 c'est que les émeutiers sont sortis de leur quartier.
05:17 Ils ont été attaqués des symboles d'État,
05:19 il y a eu beaucoup d'agressions contre les casernes de gendarmerie
05:23 et les commissariats de police, plus que ce qu'on dit publiquement,
05:26 et ça, c'est quelque chose qui est très inquiétant,
05:29 avec des attaques manifestement coordonnées,
05:31 y compris très tard dans la nuit, à 4h à 5h du matin,
05:33 et ça, c'est un point qui inquiète beaucoup les spécialistes.
05:35 - Nous allons entendre d'ailleurs des témoignages à ce propos,
05:37 "violence contre les institutions et la République injustifiable",
05:41 c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron, bien.
05:44 Maintenant, en ce qui concerne la justice et le travail de la justice,
05:49 le policier qui est gardé à vue,
05:54 sera gardé à vue jusqu'à ce soir, c'est ça ?
05:56 - Oui, je connais pas l'ordre de mise en garde à vue,
06:00 mais la garde à vue, pour un fait de cette nature,
06:02 c'est 24h renouvelables une fois,
06:04 donc 48h, donc normalement dans la journée,
06:06 une décision doit être prise par le parquet,
06:09 qui a plusieurs options,
06:10 la première, c'est de remettre en liberté le policier,
06:12 la deuxième, c'est de le déferrer,
06:14 c'est-à-dire de le faire physiquement transporter
06:16 de là où il est entendu par la police jusqu'au palais de justice,
06:19 où il passera devant le procureur,
06:21 qui lui signifiera sa décision,
06:24 sans doute, moi je pense, d'ouvrir ce qu'on appelle une information judiciaire,
06:27 c'est-à-dire de saisir un juge d'instruction.
06:29 - Est-ce qu'il est suspendu quand l'information judiciaire est ouverte ?
06:32 - Alors, ce sont deux décisions différentes,
06:36 mais et le juge d'instruction, s'il y en a un qui est saisi,
06:39 et la hiérarchie policière,
06:40 peuvent chacun, dans un cadre juridique différent,
06:43 mais prendre des mesures,
06:44 soit d'interdiction professionnelle pour le juge d'instruction,
06:46 soit de suspension pour l'administration.
06:48 - Bien, enquête donc,
06:50 et enquête aussi auprès de l'autre policier,
06:53 qui évidemment a été confronté je crois d'ailleurs,
06:55 au policier incriminé.
06:56 - Je l'ignore, mais c'est la logique.
06:57 - Hier, c'est la logique.
06:59 - C'est la logique.
07:01 Merci Thibaud de mon voyage.
07:02 Je vous en prie, je voudrais juste dire un mot
07:04 de très fort soutien à nos forces de sécurité intérieure,
07:07 parce que je pense que les journées et les nuits
07:10 qui s'annoncent sont décisives,
07:13 pour eux, et peut-être pour notre régime politique actuel.
07:17 - Merci, il est 10h42. Merci Thibaud de Montbréal.
07:20 Nous allons entendre des témoignages justement sur ce qui s'est passé hier soir,
07:25 et notamment, deux témoignages qui sont éloquents,
07:30 puisque vous allez entendre le maire de Neuilly-sur-Marne.
07:33 À Neuilly-sur-Marne, les locaux de la police municipale ont été incendiés.
07:37 Tous les véhicules de la police municipale ont été incendiés.
07:42 Et puis, je serai aussi avec le secrétaire adjoint FO justice du centre pénitentiaire de Frennes,
07:49 la prison de Frennes, parce que des jeunes, des émeutiers,
07:53 ont tenté d'attaquer, de libérer même des prisonniers à Frennes.
07:59 Il est 10h43.

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