Parlons Vrai chez Bourdin avec Jordan Bardella, Président du Rassemblement National.
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##LA_CONFRONTATION-2023-01-26##
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00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30 - 12h30, Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Bien, avec nous Jordan Bardella, président du Rassemblement National.
00:09 - Jordan Bardella, bonjour. - Bonjour.
00:11 - Merci d'être avec nous. - Merci de votre invitation.
00:13 - Bon, je ne vais pas à l'Élysée, vous savez que je pose mes questions.
00:16 - Non, je vous dis ça parce qu'il y a eu cette petite polémique, vous avez vu,
00:19 - les commentateurs, les analystes politiques qui sont allés à l'Élysée d'ailleurs.
00:24 - Ça vous choque ou pas ça ? Franchement ?
00:27 - Bah écoutez, qu'un politique élu rencontre des journalistes,
00:32 - Ça vous arrive ? - Bah ça nous arrive très souvent.
00:34 - Vous déjeunez avec des journalistes ?
00:36 - On déjeune avec des journalistes qui nous posent beaucoup de questions,
00:38 on essaie de leur apporter beaucoup de réponses et de comment faire sur la vie du pays.
00:41 Ce qui m'étonne un peu c'est que ce soit le président de la République en personne qui fasse ça.
00:45 Ce qui à mon avis veut dire qu'il est assez seul,
00:48 qu'il n'a confiance en pas grand monde autour de lui,
00:51 - Mais Marine Le Pen le fait aussi. - Et qu'il se charge lui-même de le faire.
00:54 - Emmanuel Macron est président de la République, on pourrait se dire,
00:57 il a beaucoup de conseillers, de ministres autour de lui en qui il a confiance.
01:00 Mais ce qui veut donc dire que le pouvoir c'est aussi souvent une affaire de solitude.
01:05 - Est-ce que ça veut dire que le pouvoir est inquiet,
01:08 avec cette réforme des retraites, qui apparemment est de plus en plus contestée ?
01:14 Enfin, pas apparemment, qui est de plus en plus contestée.
01:17 - Moi je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas la certitude de voir cette réforme des retraites aboutir.
01:21 Pour plusieurs raisons. D'abord, il y a une majorité de refus qui est en train de se constituer aujourd'hui.
01:25 Il y a plus de 72% des Français, d'après un dernier sondage,
01:29 qui est opposé à cette réforme. Parce que les gens ont bien compris
01:32 qu'ils allaient en être les très grands perdants.
01:35 Et qu'en fait, les gens qui allaient bénéficier de cette réforme,
01:37 c'était ceux qui avaient commencé à travailler très tôt, c'est-à-dire à 16 ans,
01:40 c'est-à-dire probablement au bas mot, quelques centaines de personnes dans notre pays,
01:43 donc un nombre très dérisoire, et ceux qui ont commencé à travailler très tard,
01:47 c'est-à-dire ceux qui ont commencé à travailler à 24, 25 ans,
01:49 pour qui cette réforme ne va strictement rien changer.
01:51 - Rien changer. - Mais la France qui bosse, la France qui se lève tôt,
01:53 la France des BTS, la France qui éprouve aussi son corps
01:57 dans un métier tout au long de sa vie, va être pénalisée par cette réforme.
02:01 Il y a une contestation qui est en train de s'organiser aujourd'hui,
02:04 dans le débat public, c'est ce qu'on va faire probablement ensemble,
02:07 - On va en parler. - Et c'est là aussi mon rôle,
02:09 à l'Assemblée Nationale, où le Rassemblement National,
02:12 qui est aujourd'hui le premier parti d'opposition à l'Assemblée,
02:14 le premier groupe d'opposition, va évidemment prendre sa part
02:17 à la contestation de cette réforme, et dans la rue,
02:20 au travers de manifestations pacifiques, populaires,
02:23 qui vont continuer de s'organiser, avec des gens qui ne sont jamais
02:27 descendus dans les rues manifester de leur vie, y compris pendant les gilets jaunes,
02:30 et qui descendent manifester.
02:32 Et je vais vous dire, je pense qu'au plus haut sommet de l'État,
02:35 ils ont conscience du caractère sacrificiel de cette réforme.
02:38 Moi j'entendais les propos de députés de la majorité la semaine dernière
02:41 dans le journal Le Monde, et notamment de Mme Lebec,
02:44 et des députés des Yvelines, et qui parlaient de réforme sacrificielle.
02:47 Rendez-vous compte, ils ont conscience d'une réforme
02:50 qui répartit injustement les formes, qui est brutale,
02:53 qui est injuste, qui est violente,
02:56 et chez les Républicains aussi, on voit que les gens des Républicains
02:59 sont très partagés, parce que les députés savent que
03:02 dans leur électorat, cette réforme ne fait pas consensus.
03:05 Donc on peut encore bloquer cette réforme à l'Assemblée Nationale,
03:08 et évidemment, ouvrir d'autres débats sur la natalité,
03:11 la réindustrialisation, pour assurer la pérennité de notre système de retraite.
03:14 - Alors Jordan Bardella, je vais revenir sur les solutions que vous proposez,
03:17 mais vous pensez que le gouvernement va céder ?
03:20 Sincèrement, vous pensez que le gouvernement va retirer sa réforme ?
03:23 - J'en en sais rien, je pense que... - Vous pensez que la pression est telle aujourd'hui
03:26 que le gouvernement pourrait céder ? - Je pense que d'abord
03:29 le gouvernement ne se rend pas compte de la brutalité de sa politique,
03:32 et je pense qu'il y a une déconnexion aujourd'hui entre le peuple français
03:35 et les gens qui sont à la tête de l'État premièrement. Deuxièmement,
03:38 nous nous proposons, en prévenant de ce qui pourrait arriver,
03:41 et des blocages qui pourraient se venir dans les prochaines semaines,
03:44 devant un texte qui est manifestement rejeté par une très large majorité des Français
03:47 dans l'opinion qu'il y a un référendum. Emmanuel Macron a été élu,
03:50 avec pour seule proposition politique,
03:53 il n'a pas fait 150 propositions dans sa campagne,
03:56 la réforme des retraites à 65 ans.
03:59 Je ne remets pas en cause la légitimité d'Emmanuel Macron,
04:02 mais son projet présidentiel a lui été rejeté lors des élections législatives.
04:05 Si les Français avaient une adhésion majoritaire à son projet,
04:08 il aurait eu la majorité absolue à l'Assemblée.
04:11 Ça n'est pas le cas. Donc nous, nous lui demandons,
04:14 et moi je lui demande, de mettre ce texte à l'avis du peuple français
04:17 par un référendum, et de donner au peuple français,
04:20 qui est concerné, parce que ce n'est pas simplement de la compta,
04:23 c'est aussi un choix de société, la possibilité de trancher ce texte par la voie des urnes.
04:26 – Je vais revenir sur le référendum, sur la motion référendaire
04:29 que vous déposez, que vous avez déposée,
04:32 que vous avez déposée, que vous allez déposer.
04:35 La NUPES aussi dépose une motion référendaire, nous allons voir.
04:38 Mais je voudrais regarder avec vous les contestations actuelles,
04:43 les mobilisations, grève annoncée à la SNCF, la RATP dans l'énergie,
04:46 les écoles, les raffineries, aujourd'hui même,
04:49 les raffineries, les centrales électriques, les ports et les docks,
04:52 dès aujourd'hui, d'abord, est-ce que vous appelez à la grève ?
04:57 – Mais je n'ai pas appelé à la grève.
05:00 La grève est un droit manifesté, c'est un droit.
05:03 – Alors, est-ce que vous allez manifester le 31 ?
05:05 – Moi je suis là, alors, moi à titre personnel, je suis parlementaire.
05:10 Et moi je considère que le rôle des parlementaires,
05:13 d'ailleurs c'est pour ça qu'on a été élus, je veux dire, pardon.
05:16 – Vous êtes parlementaire européen, rappelons-le.
05:18 – Et nous avons à l'Assemblée 89 députés,
05:20 donc le rôle de nos députés, c'est d'être dans l'hémicycle au Parlement
05:24 pour mener l'opposition à cette réforme et pour empêcher cette réforme de passer.
05:29 En revanche, on a beaucoup de nos élus locaux, nos militants,
05:32 nos adhérents et nos électeurs qui iront dans les rues.
05:35 – Vous appelez à la manifestation ou pas ?
05:37 – Mais je pense que la manifestation est aussi une possibilité de contester.
05:42 – Alors, est-ce que vous appelez à la manifestation le 31 ?
05:44 – Mais monsieur Bordin, je n'ai pas à appeler à la manifestation.
05:46 – Mais si, vous êtes responsable d'un parti politique.
05:49 – Oui d'accord, mais moi je ne suis pas là pour récupérer des manifestations,
05:52 je ne suis pas là pour récupérer des mouvements populaires.
05:54 Si des Français souhaitent aller manifester,
05:56 ils ont la liberté de le faire et je les encourage à y aller.
05:59 Mais je n'appelle pas à l'organisation de manif...
06:01 – D'accord, mais les encourager, ça veut dire les appeler à manifester, pardon.
06:05 – Oui, oui, oui, si vous voulez.
06:08 – Mais je pense qu'il y a mille et une façons de contester ce texte.
06:12 Manifester en est une, mais ce n'est pas les partis politiques qui organisent des manifestations.
06:16 La France Insoumise a organisé une manifestation le week-end dernier.
06:18 – Oui, il n'y avait personne.
06:19 – Alors Jordan Bardin, si je vous dis ça, c'est parce que vous allez comprendre très bien,
06:24 coupure de courant chez les députés qui soutiennent la réforme,
06:27 ça vous n'approuvez pas ou vous approuvez ?
06:29 – Non, je n'approuve pas, les députés sont là pour voter la loi.
06:32 Quand on touche à un député, y compris un député de la majorité,
06:35 on touche à la démocratie.
06:36 Donc attention non plus, manifestations pas de problème,
06:39 le droit de grève, tout ça, fait partie des droits qui sont protégés,
06:42 des droits fondamentaux qui sont protégés.
06:44 Mais si on en vient à de tels blocages, c'est de la responsabilité d'un gouvernement
06:48 qui tente de faire passer un texte contre l'avis d'une très large majorité de Français
06:52 et pas seulement de gens qui votent pour le Rassemblement National, je le rappelle.
06:56 Donc le meilleur moyen, et là notre rôle aussi, je ne suis pas une boîte événementielle,
07:00 on n'est pas là pour organiser des manifestations, on est là pour trouver des solutions.
07:03 Et je pense que l'une des solutions pour éviter d'une part que les Français aient la double peine,
07:08 c'est-à-dire à la fois les blocages, les files d'attentes très longues devant les stations essence
07:12 et d'avoir à subir la retraite à 64 ans, c'est que le gouvernement organise ce référendum.
07:16 – Bon, je vais y revenir, ne vous inquiétez pas.
07:19 – Je sais qu'on a le temps. – Exactement.
07:22 Grève reconductible pendant les vacances, c'est une bonne idée, une mauvaise idée ?
07:27 Vous approuvez ou pas ? C'est ce que proposent certains à la CGT, notamment, et d'autres.
07:33 – Pour qui est appelé à voter la CGT au second tour de l'élection présidentielle ?
07:37 – Non mais attendez, non mais d'accord, c'est très…
07:40 On a des responsables de syndicats, et je ne parle pas encore une fois de la base syndicale
07:44 parce qu'il y a beaucoup d'électeurs du Rassemblement National dans les bases syndicales,
07:47 mais ce sont les premiers à ne pas comprendre que…
07:50 Mais moi je suis mal à l'aise, si vous voulez, à l'idée de manifester à côté de M. Berger, M. Martinez, etc.
07:55 C'est-à-dire des gens qui, au second tour de l'élection présidentielle,
07:57 ont appelé à voter pour le bourreau social du peuple français qui est Emmanuel Macron,
08:01 pour ensuite venir organiser la contestation contre lui, six mois après.
08:04 Donc si vous voulez, cette hypocrisie, elle est un peu trop facile.
08:07 Moi je dis que chacun est dans son rôle, et que pour contester cette réforme,
08:11 on aura besoin de l'énergie de chacun, de la mobilisation de tous.
08:14 - Donc vous les laissez dans la rue, et vous, vous conduisez la colère, l'opposition à l'Assemblée Nationale.
08:23 - C'est ce que j'ai compris.
08:25 - Si vous voulez, c'est un peu ce que nous ont demandé les Français en nous confiant à un mandat parlementaire.
08:28 - Vous partagez le travail.
08:29 - Bien sûr, mais je pense que chacun est dans son rôle,
08:32 et que le rôle des partis politiques qui sont représentés au Parlement,
08:35 c'est d'empêcher que cette réforme ne soit adoptée, parce que c'est là que ça va se décider.
08:39 - Mais est-ce que c'est pas une position ambigüe ?
08:41 - Et moi j'appelle les oppositions aussi… Non, c'est pas ambigüe, c'est très clair.
08:43 - C'est pas ambigüe ne pas manifester et en même temps être opposé à la réforme,
08:48 ne pas manifester parce qu'on ne veut pas se mêler à des syndicalistes ou à des…
08:53 - Mais tout ça est complémentaire.
08:55 - Il n'y a pas une ambigüité quand même, non ?
08:56 - Mais il n'y a pas d'ambiguïté, tout ça est parfaitement complémentaire.
08:58 Le rôle des députés du Rassemblement National est d'empêcher que ce texte ne soit adopté à l'Assemblée Nationale,
09:03 parce que, pardon, mais on a un peu tendance à l'oublier, c'est quand même l'Assemblée Nationale qui vote la loi.
09:07 Et je pense que notre rôle, et là où on peut être utile aux Français dans les semaines qui viennent,
09:12 c'est d'empêcher que ce texte ne soit adopté à l'Assemblée Nationale.
09:14 Et moi j'appelle aussi l'ensemble des mouvements d'opposition, peut-être à mettre de côté leurs boutiques,
09:19 et à se mettre autour de la table dans l'intérêt commun du peuple français,
09:22 pour faire en sorte que, et j'appelle les députés de LR, les députés de la gauche,
09:26 qui sont opposés à ce texte, à se mettre d'accord sur cette motion référendaire,
09:29 pour faire en sorte qu'on puisse soumettre à l'avis du peuple français,
09:33 ce texte qui, à mon avis, va avoir des conséquences très lourdes pour les Français les plus modestes.
09:37 - Alors, motion référendaire, j'y viens, comme promis, Jordan Bardella,
09:42 motion référendaire, c'est très simple, il faut une majorité à l'Assemblée,
09:46 ensuite une majorité au Sénat, pour qu'ensuite un texte commun soit soumis au Président de la République,
09:52 qui lui-même rédige la question du référendum.
09:55 C'est comme ça que ça se passe dans la Constitution française.
09:58 - Ah, ça n'est pas simple. - Non, mais je vous l'accorde, mais rien n'est simple.
10:01 - Ça, alors donc, votre motion référendaire, elle n'est pas près de...
10:05 - Alors, est-ce que vous allez voter ? Parce qu'il y a deux motions référendaires, là.
10:09 Et la première qui sera déposée, qui arrive en premier, c'est celle de la NUPES.
10:14 - Vous êtes d'accord, c'est ce qui va se passer.
10:17 - Est-ce que vous allez la voter ? - Non, mais si le ciel est bleu,
10:20 et que quelqu'un qui n'est pas issu du Rassemblement de la Salle dit que le ciel est bleu,
10:24 je ne vais pas lui expliquer que le ciel est gris.
10:26 - Bon, vous la voterez. - Moi, je ne suis pas sectaire.
10:29 À partir du moment où un autre groupe politique... - Pas vous, mais vos députés.
10:32 - Oui, un autre groupe politique, et en l'occurrence, ici, la NUPES.
10:35 On ne part pas en vacances ensemble, comme vous avez pu le constater.
10:38 - Oui, ça, j'ai compris. - Mais à partir du moment où la NUPES soutient un texte
10:41 qui vise à mettre ce texte par référendum, qui est exactement ce qu'on propose,
10:44 alors, à ce moment-là, nous, on peut le voter, on n'a aucun problème.
10:46 - Vous le voterez ? - Oui, bien sûr. En revanche, l'inverse n'est pas vrai.
10:50 Et moi, je déplore le sectarisme de la NUPES, qui préfère défendre son idéologie
10:55 et les intérêts de sa boutique, plutôt que de se mettre d'un commun accord
10:58 avec les autres mouvements d'opposition, pour faire en sorte de contraindre ce texte.
11:01 Mais, encore une fois, tous les dirigeants des partis politiques
11:05 qui composent aujourd'hui cette alliance de gauche, d'extrême-gauche qu'est la NUPES,
11:08 ont appelé à voter pour Emmanuel Macron.
11:10 Donc, je comprends qu'il soit très mal à l'aise. Nous, on est extrêmement clair.
11:13 On mène l'opposition à l'Assemblée nationale, et probablement que beaucoup de nos électeurs
11:16 seront dans les rues, pacifiquement, pour se mobiliser contre ce texte, dans ces manifestations.
11:21 Ce qui est intéressant, c'est la diversité des profils des gens qui manifestent.
11:24 On a vu des pompiers, on a vu des policiers, on a vu des salariés du privé,
11:28 des gens de toutes les professions qui comprennent aujourd'hui que ce texte va être néfaste pour eux
11:32 et qu'il ne se justifie pas, et que, peut-être, et c'est là où il y a une forme d'immoralité
11:37 du gouvernement et de forme de cynisme, comment, alors que les Français subissent l'inflation,
11:42 des crises de l'énergie, que nos compatriotes ont de plus en plus mal à se chauffer,
11:46 à régler leur facture d'énergie, à mettre de l'essence dans leur voiture,
11:49 on vient, le gouvernement vient, en cette rentrée, leur expliquer qu'il va falloir
11:53 travailler plus longtemps, il n'y a pas d'autre priorité, là, que de rendre du pouvoir d'achat aux gens,
11:57 alors que les artisans étaient dans la rue, encore lundi après-midi, parce que le gouvernement
12:00 refuse de remettre en cause le marché européen de l'énergie et voit leur facture d'électricité
12:05 multipliée par 2, 3, 4, 5 ou 10, donc il y a une forme de cynisme dans cette réforme
12:10 et c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles nous y sommes opposés.
12:13 - Bien, Jordan Bardella, un mot, quand même, nous aurons un mot avant une petite pause,
12:19 et ensuite on finira sur vos propositions sur les retraites et puis sur la guerre en Ukraine,
12:24 mais un mot, est-ce que vous avez remarqué qu'Éric Zemmour soutient le report de l'âge légal à 64 ans ?
12:29 - Ah, bien sûr ! Bah, écoutez, c'est aussi l'un des points de désaccord qu'on avait éclus
12:34 pendant la campagne présidentielle. Qui est pour cette réforme des retraites ?
12:37 Emmanuel Macron, Éric Ciotti et Éric Zemmour.
12:41 - Quel point commun entre les trois ? Selon vous ?
12:46 - Bah, je pense que ce sont des responsables politiques qui ne se rendent pas compte
12:51 aujourd'hui des souffrances de beaucoup de Français, qui font des métiers de plus en plus difficiles,
12:57 qui ont de moins en moins d'argent à la fin du mois.
12:59 - Déconnectés, déconnectés, ces trois hommes politiques.
13:02 - Je pense qu'il y a une forme de déconnexion avec les classes populaires.
13:04 - Soumis aux plus riches. - Je ne sais pas s'ils sont soumis aux plus riches.
13:08 En tout cas, ils se complaisent dans un confort, et moi je les invite à regarder ce qui se passe
13:12 à l'extérieur de leur propre confort personnel, et à regarder tous ces Français,
13:17 ces maçons, ces électriciens, cette France des BTS, cette France qui se lève tôt,
13:21 qui travaille dur et à qui on demande toujours des efforts.
13:24 Et bien c'est vrai que pour cette France-là, le Rassemblement National apparaît comme un bouclier.
13:28 11h17, une petite pub, 0826-300-300 pour intervenir, interroger Jordan Bardella si vous le souhaitez.
13:35 J'ai encore beaucoup de questions, à tout de suite.
13:40 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30-10h30, Jean-Jacques Bourdin.
13:45 - La réforme des retraites, Jordan Bardella, nous allons en venir à vos propositions,
13:50 mais j'ai une question, 49.3, 47.1, vous contestez, beaucoup contestent,
13:54 si vous étiez au pouvoir, est-ce que vous demanderiez une modification de la Constitution
14:00 pour supprimer ces articles ?
14:02 - Non, pas pour supprimer ces articles, en vérité... - Donc vous pourriez les utiliser vous aussi.
14:06 - Le 49.3, ce qu'il faut bien expliquer, c'est que le 49.3 a été totalement dénaturé.
14:12 En fait, le 49.3 n'est pas fait pour faire du passage en force contre les oppositions,
14:17 mais en réalité bien souvent pour contraindre sa propre majorité.
14:20 Lorsque vous avez un texte, il ne fait pas consensus dans votre majorité.
14:23 Mais vous pouvez utiliser une fois des articles de la Constitution,
14:28 le problème c'est que tout passe en force.
14:30 Et que, en réalité, le 49.3 a été utilisé combien ? 10 fois, 12 fois depuis le début de la mandature.
14:34 - Mais toujours sur... - Donc c'est la conséquence d'un gouvernement...
14:37 - Toujours sur des textes budgétaires. - C'est la conséquence d'un gouvernement
14:40 qui n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
14:43 Et donc quand on n'a pas de majorité absolue, c'est-à-dire que les Français n'ont pas voulu...
14:46 - On utilise le 49.3. - Non, c'est-à-dire que les Français n'ont pas voulu vous donner les pleins pouvoirs.
14:49 Et donc il faut composer avec les oppositions.
14:51 Et en l'occurrence, composer avec les oppositions, ça veut dire...
14:54 - Donc on utilise le 49.3. - Non, ça veut dire écouter ce que disent les oppositions.
14:57 Et ça veut dire ne pas faire passer en force un texte qui est rejeté par 70% des gens, c'est-à-dire par 7 Français sur 10.
15:04 - Le 47.1, c'est pour raccourcir les délais, pour fixer une limite dans la discussion budgétaire à l'Assemblée Nationale.
15:11 - Ça ! - Mais normalement, il n'y a pas de lieu de...
15:14 - C'est légal et c'est constitutionnel. - Mais non, mais évidemment que c'est constitutionnel.
15:18 Mais écoutez, le sujet n'est pas ce que c'est constitutionnel ou pas.
15:22 Le sujet, c'est qu'on a un texte que personne ne veut.
15:25 Encore une fois, à part Emmanuel Macron, Éric Ciotti, Éric Zemmour.
15:28 Donc, je veux dire, à un moment donné, il faut entendre, on ne peut pas gouverner tout le temps contre le peuple français.
15:34 On a un gouvernement qui fait passer des mesures qui sont rejetées par une très large majorité des gens.
15:38 Il faut qu'ils se mettent à entendre ce que disent les gens.
15:40 - Non, mais ce ne sont pas les sondages qui gouvernent. - Les gens...
15:42 - Ce ne sont pas les sondages qui gouvernent, Jordan Bardella.
15:45 - Moi, je me balade dans la rue, il n'y a personne qui est pour la réforme des retraites.
15:48 - Non, à ce moment-là, il n'y aurait rien à faire, random, je ne sais pas, sur le cannabis, sur la peine de mort, sur...
15:53 - Je ne sais pas, l'envoi de chats en Ukraine, sur... - Oui, tout à fait.
15:56 - Bah oui, on aura un référendum tous les huit jours.
15:58 - Les Français ont compris que cette réforme, c'était la double peine.
16:02 C'était la baisse des pensions et c'était la hausse des efforts.
16:06 C'est la baisse des pensions parce qu'il y a beaucoup de gens qui n'atteindront pas 64 ans.
16:10 Et qu'il y a beaucoup de gens qui font des métiers difficiles, qui vont devoir partir beaucoup plus tôt et avec une décote.
16:15 Et plus on fait des réformes de retraite, je vous rappelle que l'espérance de vie, elle stagne dans notre pays.
16:19 Et que l'espérance de vie en bonne santé, elle stagne, notamment chez les Français les plus modestes.
16:24 Et notamment chez les femmes qui vont être les premières victimes de cette réforme.
16:27 Même M. Riester l'a dit, les femmes, qui est ministre d'ailleurs, du gouvernement d'Emmanuel Macron.
16:32 Et qui dit dans un entretien à vos confrères de LCP, cette réforme va un peu, c'est un euphémisme,
16:37 un peu pénaliser les femmes plus que les hommes parce que les femmes ont des carrières hachées.
16:40 Et que donc il y a beaucoup de gens qui vont partir avec une décote.
16:43 Plus on fait des réformes des retraites, plus les Français sont tentés de partir avec des décotes.
16:47 Il y avait 6% de Français qui partaient avec une décote en 2004.
16:50 Il y en a 13% aujourd'hui et il y en aura beaucoup plus avec cette réforme.
16:53 Et c'est la hausse des efforts parce que quand vous avez commencé à travailler à 20 ans ou à 21 ans avec cette réforme,
16:59 vous devrez cotiser plus longtemps, 43 ou 44 ans, que quand vous avez commencé à travailler à 24 ans.
17:05 Ce que je trouve d'une injustice absolument inouïe.
17:08 - 20 ans, 44 ans. Marine Le Pen, Emmanuel Macron a changé d'avis.
17:12 On le sait, tout le monde, tout le monde. - Oui, 25 fois.
17:14 - Oui, Marine Le Pen aussi a changé d'avis. - Mais attendez, attendez.
17:17 - Mais tous les politiques ont changé d'avis. - Non mais attendez, excusez-moi.
17:19 - Bah oui. - Non mais attendez, je vais vous citer.
17:21 C'est très rare que je cite Emmanuel Macron dans une émission, mais là franchement, ça vaut le détour.
17:25 Emmanuel Macron, il y a 3 ans, il disait "Je veux dire que quand on est peu qualifié,
17:30 quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle,
17:33 quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans, c'est ça la réalité de notre pays."
17:39 Donc, ils savent parfaitement que cette réforme est injuste.
17:42 Et s'ils font cette réforme, c'est parce que cette réforme est une contrepartie exigée par l'Union Européenne du plan de relance.
17:50 Si, si, on en avait parlé il y a 3 ans ensemble dans une émission de radio dans une matinale.
17:54 - Oui, allez-y. - Je vous avais promis qu'on en parlerait dans quelques années.
17:57 Et j'avais sorti à l'époque une interview de M. Bohn, qui était à l'époque ministre des Affaires Européennes
18:02 et qui en septembre 2020 avait donné un entretien à vos confrères de Ouest France.
18:06 Et le journaliste lui disait "Mais quelles seront les contreparties de ce plan de relance post-Covid ?
18:11 Et M. Bohn avait cité en premier lieu la réforme des retraites.
18:15 Cette réforme des retraites, elle est inscrite dans tous les textes européens.
18:21 Si, si, je les ai ramenés, je ne vais pas vous les lire parce que les textes européens, c'est souvent très lourd.
18:25 - C'est pas inscrit noir sur blanc, "réforme des retraites".
18:29 - Si, si, dans les recommandations qui sont faites chaque année.
18:32 - Ce sont des recommandations ? - Oui, des recommandations très très amicales.
18:36 - Ce ne sont que des recommandations ? - Qui, dans tous les communiqués, regardez je les ai.
18:39 Je pourrais vous les montrer, les communiquer, je les montre.
18:42 Alors on est en radio, donc c'est compliqué de les montrer à l'écran.
18:44 Mais j'ai tous les communiqués de la Commission européenne qui demandent à la France,
18:48 en contrepartie de ce plan de relance, de faire la réforme des retraites.
18:52 Donc cette réforme des retraites, elle est une exigence de Bruxelles.
18:55 Et je note qu'Emmanuel Macron préfère défendre les intérêts de Bruxelles et les intérêts de l'Allemagne
19:00 plutôt que de défendre les intérêts de la France, ce qui est bien navrant quand on est président d'un pays français.
19:04 - On est d'accord, tout le monde l'a remarqué, Emmanuel Macron effectivement a changé d'avis.
19:08 - Marine Le Pen a changé d'avis aussi, puisque pendant 10 ans elle a défendu un départ à 60 ans avec 40 annuités.
19:13 - Oui, c'est ce qu'on défend. - Oui, elle a changé d'avis.
19:15 - Oui, c'est ce qu'on défend. - Vous avez changé d'avis.
19:17 - Non, non, pas du tout. - Oh, Jordan Bordelat.
19:21 - Oui, monsieur Bourdin. - Ne me dites pas que vous n'avez pas changé d'avis.
19:24 - Non mais vous n'allez pas me dire que vous avez changé d'avis sans me laisser possibilité d'y répondre.
19:30 - Oui. - Nous avons défendu en 2022...
19:32 - Je voulais expliquer aux auditeurs ce que vous proposez aujourd'hui.
19:36 - Vous inquiétez pas, les Français savent très bien ce qu'on propose.
19:41 Merci de vous en soucier. Nous défendons et nous allons défendre au Parlement
19:46 un départ à la retraite à 60 ans et 40 annuités pour tous ceux qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans.
19:53 - Avant 20 ans. - En 2017, nous proposions ce dispositif pour tous les Français.
19:58 Le seul souci, monsieur Bourdin, c'est qu'Emmanuel Macron nous a légué en 2022
20:02 et nous léguera encore plus à l'avenir un pays avec 600 milliards d'euros de dettes.
20:07 Donc je n'ai pas de baguette magique et nous allons faire et nous allons assumer ce choix de société.
20:12 Ça coûte 9,6 milliards d'euros par an.
20:14 Les Français qui ont commencé à travailler très tôt ont par définition les métiers les plus difficiles
20:18 et doivent pouvoir partir à 60 ans avec 40 annuités.
20:21 - Donc, Jordan Bardella, vous modifiez votre proposition de réforme parce qu'il y a des impératifs financiers.
20:28 - Oui, qui sont légués par Emmanuel Macron.
20:30 - Oui, vous rejoignez Emmanuel Macron. - Non, non, pas du tout.
20:33 Et donc quand on a un président de la République qui a fait 600 milliards d'euros de dettes,
20:38 qui fait voter un budget, parce que c'est ça les Mozart de la finance,
20:42 qui fait voter un budget cette année avec 160 milliards d'euros de déficit dans les caisses de l'État
20:48 et qui vient nous dire "on va faire bosser les Français plus longtemps parce qu'on a un delta de 10 milliards d'euros
20:54 dans le système de retraite sur 350 milliards d'euros alors qu'on a fait le quoi qu'il en coûte",
20:58 il ne faut pas se moquer des Français, et notamment des Français les plus modestes.
21:01 Donc si on en vient là, c'est exclusivement parce que la Commission européenne a demandé à la France
21:05 de faire cette réforme des retraites, Emmanuel Macron s'y soumet, au détriment des Français les plus modestes.
21:10 - Bien, j'ai deux questions, puis on va passer à autre chose.
21:14 Que proposez-vous pour augmenter les pensions de retraite, qui baissent régulièrement ?
21:19 Régulièrement depuis plusieurs années, quelle que soit d'ailleurs la durée de cotisation,
21:23 le niveau des pensions baisse. Une augmentation des cotisations ?
21:27 - Non, d'abord, dans un modèle tel qu'hérité du général de Gaulle,
21:33 où ceux qui travaillent paient la retraite de ceux qui ne travaillent pas, nous avons un problème,
21:36 non pas de dépenses, mais on a un problème de recettes, de 10 milliards d'euros par an.
21:40 Nous proposons essentiellement d'agir sur deux leviers, d'abord la natalité et la productivité.
21:45 La natalité parce que, encore une fois, dans un modèle où ceux qui travaillent paient la retraite de ceux qui ne travaillent pas,
21:49 la France n'a jamais fait aussi peu d'enfants depuis la seconde guerre mondiale.
21:54 Or, les bébés de 2023 sont les cotisants de 2043.
22:00 Donc, on ne sauvera pas le système de retraite français et l'économie française si on ne fait pas de bébés.
22:06 Donc, il faut une politique nataliste et nous avons proposé un certain nombre de dispositifs
22:11 pour encourager les familles françaises à faire des enfants.
22:13 C'est vrai que quand aujourd'hui on vous parle de réchauffement climatique, de perte de l'identité,
22:17 de guerre en Ukraine, de pouvoir d'achat, vous n'avez pas envie de faire des bébés.
22:21 Donc, nous nous proposons des mesures incitatives, notamment des mesures fiscales.
22:25 D'abord, un des prêts à taux zéro pour toutes les familles françaises qui font des enfants.
22:29 Prêt à taux zéro de 100 000 euros faits par l'État.
22:32 Le capital restant dû disparaît au bout du troisième enfant.
22:35 - En attendant, vous ne répondez pas à ma question.
22:37 Comment est-ce qu'on augmente les pensions de retraite ?
22:40 - D'abord, est-ce qu'on les maintient à un niveau décent ?
22:43 - En augmentant précisément le nombre de cotisants.
22:45 - Oui, 2043.
22:47 - Oui, en augmentant le nombre de cotisants.
22:49 - 20 ans, 30 ans, oui.
22:51 - 2043, d'accord. Que dit le président du Conseil d'orientation des retraites ?
22:55 Il dit très clairement qu'il n'y a pas de dynamique incontrôlée des dépenses jusqu'en 2070.
23:00 Donc, il dit qu'il n'y a pas d'urgence massive à tout bouleverser,
23:03 à changer structurellement le système des retraites.
23:05 - Vous savez pourquoi on équilibre le système ?
23:08 Parce que le niveau des pensions baisse régulièrement.
23:12 - Mais ce n'est pas de ma responsabilité si le niveau des pensions baisse.
23:14 Les pensions baissent. On a fait des économies sur les retraites.
23:17 Donc, il faut indexer les pensions de retraite sur l'inflation premièrement.
23:21 Et nous proposons notamment, vous le savez, de baisser les dépenses contraintes
23:24 des Français les plus âgés qui ont de plus en plus de mal à se chauffer notamment,
23:29 en baissant la TVA de 20% à 5,5% sur l'énergie,
23:33 c'est-à-dire sur le fuel, sur le gaz, sur l'électricité, sur le carburant.
23:37 Parce que ce sont des dépenses contraintes qui aussi pèsent sur le niveau des retraites.
23:41 Et deuxièmement, il faut aussi faire monter en gamme notre économie
23:44 parce qu'Emmanuel Macron, depuis 2017, a créé de l'emploi.
23:48 Mais ce sont des emplois précaires.
23:50 Ce sont des emplois à faible valeur ajoutée.
23:53 Il a fait baisser le chômage.
23:54 - 7,2% plus bas tôt depuis 11 ans.
23:57 - Attends, on va regarder les petites cases.
23:58 C'est comme le contrat d'assurance. On va regarder les petites cases en dessous.
24:01 Mais la productivité n'a pas varié d'un iota entre 2017 et maintenant.
24:05 Ce qui veut donc dire qu'on a créé des emplois à faible valeur ajoutée.
24:08 Et donc pour cela, il faut faire monter en gamme notre économie.
24:11 Il faut réindustrialiser. Il faut faire le patriotisme économique.
24:13 Parce qu'évidemment qu'un job dans l'industrie rapporte beaucoup plus de cotisations
24:17 que le type qui fait du Deliveroo et qui vous apporte votre plat le midi.
24:21 - Bon, alors ça vous arrive de commander chez Deliveroo ?
24:24 - Oui, bien sûr. Mais ça peut se faire...
24:27 - Ça nous arrive à tous.
24:28 - Non mais c'est pas le sujet.
24:29 Je veux dire, le type qui vous apporte le plat que vous avez commandé au restaurant d'à côté
24:33 ou au McDo, sans citer de marque,
24:36 il peut vous l'apporter en ayant un contrat de travail.
24:38 C'est-à-dire sans avoir une boîte qui est en prestat.
24:40 Et donc tout cela crée les conditions d'une précarité pour beaucoup de gens.
24:44 Et évidemment, ça fait rentrer moins de cotisations.
24:46 - Je lisais le tweet. Vous avez vu ce tweet de Jean-Luc Mélenchon ?
24:49 "Le RN, c'est Macron moins le cerveau pour penser."
24:51 Vous avez vu ça ?
24:52 - Qu'est-ce qu'il dit ? Je ne sais pas.
24:54 - Il dit que c'est un tweet qu'il a publié hier.
24:56 - "Le RN, c'est Macron moins le cerveau pour penser."
24:59 - Oui, monsieur Mélenchon est dans une très très longue dérive.
25:04 Il a perdu son mandat de député.
25:06 Donc il cherche des moyens pour exister dans le débat public.
25:09 - C'est très intéressant.
25:13 Il a appelé à voter pour qui, monsieur Mélenchon, au second tour de l'élection présidentielle ?
25:16 - Non, je pense qu'il s'est abstenu, lui.
25:18 - Non, je ne crois pas. Je pense qu'il a voté Emmanuel.
25:20 Comme en 2017, d'ailleurs, il avait dit qu'il voterait Emmanuel Macron.
25:22 Donc, si vous voulez, c'est ça participe d'un même écosystème
25:26 de gens qui sont semblants de s'opposer alors qu'ils votent les uns pour les autres.
25:29 C'est très intéressant. Il y a en ce moment même une élection législative partielle dans la Marne
25:33 où notre député sortante, Anne-Sophie Frégout,
25:35 se retrouve au second tour face à la candidate d'Emmanuel Macron.
25:38 Et bien, vous savez pour qui appelle à voter le candidat de la NUPES arrivée en troisième position ?
25:42 - Pour qui ?
25:43 - Eh bien, pour la candidate d'Emmanuel Macron.
25:45 C'est-à-dire pour une voix supplémentaire pour la réforme des rentrées.
25:47 - Dites-moi, j'ai vu... Oui, mais tiens, à ce propos,
25:49 pour qui appelle à voter la candidate de Zemmour ?
25:51 - Je n'ai pas... Pour personne, me semble-t-il.
25:55 - Il est 11h32. Pour personne.
25:57 - Il est 11h32.
25:59 A tout de suite, question sur l'Ukraine, la guerre en Ukraine.
26:03 Et ensuite, je vous laisse, Jordan Bardella.
26:05 0826 300 300, à tout de suite.
26:08 - Bien, Jordan Bardella est avec nous.
26:16 Parlons de la guerre en Ukraine, avec les dernières informations,
26:19 l'envoi de Charles Houre, allemand, américain, britannique,
26:22 pas français pour l'instant.
26:24 Est-ce que les français devraient envoyer des Charles Leclerc ?
26:28 - Moi, je partage pour l'instant la prudence de la diplomatie française,
26:33 parce que... - Et d'Emmanuel Macron, donc.
26:35 - Oui, oui, pour une raison très simple, c'est que
26:37 la France est une puissance nucléaire,
26:40 la Russie est une puissance nucléaire,
26:43 et je pense que deux puissances nucléaires se regardent face à face
26:46 n'est jamais bon pour la stabilité de la région et la paix du monde.
26:49 Il me semble inévitable d'envoyer du matériel en Ukraine,
26:53 notamment du matériel défensif, d'accueillir des familles ukrainiennes
26:56 qui seraient menacées dans des zones de guerre bien précises,
26:59 et de les accueillir. - Les allemands, les américains, les britanniques, ont tort ?
27:02 - Je pense que c'est un risque d'escalade... - Est-ce qu'ils ont tort ?
27:06 - Oui, je pense que c'est un risque d'escalade de la violence
27:09 qui est à mon avis très lourd, c'est un risque qu'ils assument, qu'ils prennent,
27:14 et je pense que pour l'instant, la prudence de la diplomatie française
27:19 me semble être justifiée, premièrement.
27:21 Deuxièmement, il ne faudrait pas non plus que...
27:23 Vous savez qu'il y a une loi de programmation militaire
27:25 qui est aujourd'hui en discussion, vous savez que nos armées sont à l'os,
27:28 et d'ailleurs ça a été le cri du cœur de beaucoup de généraux
27:30 depuis maintenant plusieurs années... - Avec un effort considérable.
27:35 - A déshabiller l'armée, je pense qu'il est nécessaire,
27:38 à déshabiller l'armée française à notre détriment.
27:42 Parce qu'avoir une armée puissante, qui plus est en s'étant instable
27:45 pour la paix du monde, c'est aussi un gage d'indépendance
27:48 et de liberté pour une grande nation qu'en a l'autre.
27:50 - Est-ce que vous souhaitez la victoire militaire de l'Ukraine ?
27:53 - Je souhaite que les combats s'arrêtent.
27:55 - Non, non, mais les combats qui s'arrêtent, vous souhaitez...
27:58 - Non, mais c'est pas un match de foot, c'est pas PSGOM,
28:02 on n'est pas avec PSGOM, on est venu pour quelques jours...
28:04 - Non, non, mais je suis d'accord.
28:05 - On ne souhaite pas qu'un camp écrase l'autre,
28:07 parce qu'après la guerre, il y aura la paix.
28:10 C'est en tout cas ce qu'il faut se dire.
28:12 Et l'Ukraine continuera d'exister, la Russie continuera d'exister.
28:16 Avec Slavodan Poutine, la Russie continuera d'exister sur la carte.
28:20 Et cette région du monde, les pays qui composent cette région du monde
28:23 peuvent être à la fois des adversaires, des concurrents,
28:27 des partenaires sur un certain nombre de domaines stratégiques.
28:30 Donc je dis attention à ne pas créer avec l'un des deux États...
28:33 - Avec l'un des deux États, on pourrait être un adversaire de la France ?
28:36 - Oh non ! Oh non, je ne le crois pas !
28:38 - Bah, c'est ce que vous dites ! Attention de ne pas surarmer, si j'ai bien compris.
28:42 - Non, je parle de l'un des deux pays légérents.
28:43 - Non, je parlais de la Russie.
28:44 - Ah bon ?
28:45 - La Russie continuera d'exister sur la carte.
28:47 - Oui, oui, ça c'est sûr.
28:48 - La Russie...
28:49 - D'ailleurs, la Russie qui est en guerre avec l'Occident, c'est ce que dit Vladimir Poutine.
28:52 - Mais bien sûr !
28:53 - Mais la Russie...
28:54 - La Russie qui est en guerre d'ailleurs avec la Russie...
28:56 - Mais excusez-moi, mais les Allemands...
28:57 Non mais attendez, parce qu'il ne faut pas être hypocrite.
28:58 - Oui.
28:59 - Les Allemands qui envoient des chars, pourquoi est-ce qu'il ne se passe pas du gaz russe ?
29:02 - Hum...
29:03 - Non mais attendez, c'est très intéressant, parce que l'Allemagne, la Commission européenne
29:06 et Madame von der Leyen, qui est une ancienne ministre de Madame Merkel,
29:09 demandent à tous les pays européens de faire des efforts très lourds.
29:12 - On va s'en passer, vous le savez très bien, du gaz russe.
29:14 - Pourquoi est-ce que les sanctions ne concernent pas le gaz en Allemagne, qui vient de la Russie ?
29:18 - Parce qu'on n'a pas le choix sur un certain nombre de secteurs.
29:20 Donc, je dis juste, attention à ne pas faire n'importe quoi sous le coup de la morale.
29:24 - Est-ce que vous pensez qu'il faut absolument négocier avec la Russie ?
29:29 - Je pense qu'il faut que la France, compte tenu de sa place aujourd'hui,
29:34 notamment dans le conseil à la fois à l'OTAN et à l'ONU,
29:38 pourrait prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix.
29:41 Emmanuel Macron avait reçu par le passé...
29:44 - Conférence ?
29:45 - Emmanuel Macron avait réussi...
29:46 - Personne ne reviendrait, mais bon...
29:47 - J'ai beaucoup de désaccords avec Emmanuel Macron,
29:49 mais il avait réussi à mettre autour de la table à la fois le président Zelensky
29:52 et à la fois le président Poussine, qu'il avait reçu d'ailleurs dès son élection.
29:55 La question que je pose, c'est quel pourrait être le rôle de la France aujourd'hui ?
29:59 Je pense que la France n'a pas à déclarer la guerre à l'un des deux pays.
30:02 La France pourrait prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix,
30:06 parce que c'est vrai que ce rôle d'arbitre, d'apaisement,
30:09 et en somme de troisième voie qui a toujours été la ligne du général de Gaulle,
30:12 pourrait être une des initiatives de la France pour faire en sorte de stopper le conflit.
30:15 - Vous citez le général de Gaulle, vous savez ce que disait le général de Gaulle
30:18 face à l'impérialisme ambitieux de Moscou, tout recul de l'Occident,
30:22 aboutirait à l'affaiblir et à surexciter l'agresseur.
30:27 C'est ce que disait de Gaulle.
30:28 - Oui, mais je pense qu'il a raison.
30:29 - Il a raison.
30:30 - Oui, je pense qu'il a raison.
30:31 - Donc attention, impérialisme ambitieux de Moscou, attention,
30:35 donc, moi je vous pose une question, négociation,
30:39 oui, est-ce que vous, vous négocieriez avec un cambrioleur qui entre chez vous par effraction ?
30:44 - Le cambrioleur est entré chez nous ?
30:47 - Non.
30:48 - Comprenez, le cambrioleur c'est le Russe qui est entré en Ukraine par effraction.
30:52 - Non mais donc, ok, donc on va prendre la question dans l'autre sens.
30:55 Vous envoyez donc des chars en Russie ?
30:58 - Personne n'a dit qu'il fallait envoyer des chars en Russie.
31:01 - Si vous partez du postulat que le cambrioleur entre chez vous.
31:04 Je dis juste une chose.
31:05 - La Russie est entrée en Ukraine, a envahi l'Ukraine, vous êtes d'accord ?
31:09 - Oui, et je le condamne sans faiblir, aucun problème.
31:13 - Bon, que faites-vous ? Vous négociez avec cet agresseur qui occupe une partie de votre territoire ?
31:19 - Non mais c'est la raison pour laquelle, moi je suis totalement favorable à ce qu'on livre du matériel,
31:22 et l'Ukraine notamment, du matériel défensif, je n'ai pas de difficultés là-dessus.
31:25 - Mais vous savez que les chars peuvent servir à la défense aussi ?
31:27 - Mais, oh, les chars Leclerc peuvent servir à la défense ?
31:30 - Mais bien sûr, mais bien sûr.
31:32 - Eh bien, écoutez, moi je pense que pour l'instant la prudence qui est celle de la France est une prudence raisonnable.
31:37 - Bien, donc, pas de réponse.
31:40 - Donc aujourd'hui, aucune négociation n'est possible, tout le monde en convient, entre les Russes et les Ukrainiens.
31:45 - Mais il le faudra bien, il le faudra bien.
31:48 - Ok. - Il le faudra bien, moi j'ai toujours dit, attention à ce que les sanctions économiques...
31:51 - Il y a des sanctions qui marchent contre le régime russe. - Oui.
31:53 - Les sanctions bancaires, les sanctions sur les semi-conducteurs, ce sont des sanctions qui sont efficaces.
31:57 - Elle marche. - Mais, à l'inverse, les sanctions économiques...
31:59 - Je me souviens un temps où vous disiez qu'elles ne fonctionnaient pas.
32:01 - Non, attendez, les sanctions bancaires, il y a un certain nombre de sanctions qui fonctionnent.
32:04 - Oui. - Mais les sanctions économiques et les sanctions énergétiques,
32:06 moi j'ai toujours dit, attention à ce qu'elles ne soient pas plus dures pour le peuple français que pour le peuple russe.
32:10 Parce que, entre février 2021 et février 2022, et en tout cas maintenant,
32:16 entre 2022, pardonnez-moi, et 2023, la Russie a vu ses revenus d'hydrocarbures augmenter de 40% et multiplier par 2.
32:24 Parce qu'évidemment que la Russie vend peut-être moins de pétrole, mais elle le vend plus cher.
32:29 Donc, la sanction la plus efficace aurait été de faire en sorte que tous les pays qui nous vendent de l'énergie
32:35 se mettent autour de la table pour casser les prix et faire en sorte, évidemment, d'isoler la Russie sur ce plan.
32:40 - Sauf que le PIB de la Russie est en baisse depuis 2 mois ou 3 mois, d'une manière importante.
32:44 - Bon, bien sûr, c'est le coup de la guerre, vous avez raison.
32:48 Mais je regarde les sanctions énergétiques qui sont infligées aux Français.
32:51 Parce que, vous voyez, les factures multiplient par 2, 3, 4 ou 5,
32:54 et l'alignement des prix de l'électricité sur ceux du gaz, et donc sur le conflit entre l'Ukraine et la Russie,
32:58 ça, vous voyez, c'est les Français qui nous écoutent, qui nous l'appellent tous les mois,
33:01 et nos artisans boulangers, non, non, elles ne sont pas ouvertes à Bruxelles,
33:04 ça fait un an qu'on demande que les prix de l'énergie... - La France se demande !
33:07 - Oui, ben, ça fait... Oui, ben, c'est très bien, mais c'est pas le demander, ils sont au pouvoir.
33:11 - Je voudrais passer à autre chose. - Ah ben, je vous en prie.
33:13 - Je voudrais passer au... - Mais ça me semblait important que la France retrouve ça.
33:16 - Je vois le temps, non, non, Jordan Bardella.
33:19 Les soldats français chassés du Mali, chassés maintenant du Burkina Faso, c'est une humiliation pour la France.
33:25 - Oui, c'est une humiliation, on est en train de se faire mettre dehors du Burkina Faso,
33:29 de la même manière qu'on s'est fait mettre dehors du Mali. - C'est une réponse à la colonisation, vous pensez ?
33:32 - Non, pas du tout, je pense que c'est la conséquence des putschs qui sont organisés en un certain nombre d'États aujourd'hui.
33:37 - Et par qui ? Avec la vale de qui ? Des Russes ? - Oui, et notamment des milices Wagner.
33:42 Vous avez parfaitement raison, notamment au Burkina Faso.
33:44 Donc, je pense que c'est tragique pour l'influence de la France dans la région,
33:47 et je rappelle que si la France est présente dans la région, c'est pas seulement pour des intérêts géostratégiques,
33:52 mais c'est d'abord et avant tout pour lutter contre le fondamentalisme islamiste,
33:55 pour éviter que ce fondamentalisme islamiste qu'on neutralise à la racine,
33:59 et ça a été le cas notamment de l'opération Serval et Barkhane au Mali,
34:02 ne se retrouve ensuite au-delà de la Méditerranée, c'est-à-dire au Bataclan ou à Charlie Hebdo.
34:06 - Donc là-bas, les Russes sont nos ennemis ? - Oui, et qui plus est, les milices Wagner,
34:10 mais c'est une bataille d'influence, évidemment.
34:12 - Bon, dernier mot sur... après je vous laisse avec les auditeurs, parce qu'il y a plein de questions.
34:17 Dernier mot sur ce qu'a dit Marine Le Pen, qui propose un représentant de l'Afrique
34:22 comme membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
34:25 Elle pensait au Sénégal, mais ça peut être un autre pays, mais elle pensait au Sénégal.
34:29 - Oui, bien sûr, vous avez un représentant du Sénégal, l'Égypte, etc.
34:32 - Mais pourquoi un représentant de l'Afrique, et pourquoi pas, je ne sais pas,
34:35 l'Australie, pourquoi pas le Brésil, un représentant d'Amérique du Sud, pourquoi pas ?
34:40 Vous pensez qu'il faut élargir le Conseil de sécurité de l'ONU,
34:43 et donc faire perdre à la France une partie de son influence ?
34:47 - Non mais, je pense que... d'abord, c'est un fait que l'Afrique,
34:53 qui est aujourd'hui en essor, notamment en essor démographique,
34:57 va compter à l'horizon de... bien sûr, mais c'est aussi la conséquence,
35:00 va compter à l'horizon 2050, 2 milliards 500 millions d'habitants.
35:05 Et ce continent, il nous fait face.
35:07 Et je pense qu'on ne peut pas faire comme si cet essor démographique n'existait pas,
35:11 et je pense que l'Afrique a aujourd'hui droit à une représentation internationale
35:14 dans des instances aussi importantes que l'ONU. - Comme l'Inde, qui sera le pays le plus peuplé du monde ?
35:18 - Comme l'Inde aussi, la question se pose. L'Inde est par ailleurs une puissance nucléaire
35:21 qui pèserait de main dans le concerné nation. - Mais est-ce que vous acceptez que la France perde une partie de son influence ?
35:24 - Non mais, la France ne perd pas une partie de son influence.
35:27 La France doit dialoguer d'égal à égal avec les pays africains.
35:31 Et Marine Le Pen, en se rendant au Sénégal, elle a rencontré, je vous le rappelle,
35:34 le président Macky Sall, elle a eu l'occasion d'évoquer un certain nombre d'enjeux
35:37 et de partenariats entre nos deux États, pas seulement sur le plan migratoire,
35:40 mais aussi sur le plan énergétique, alimentaire, économique, d'une manière plus générale et géostratégique.
35:46 - Bien. Horacio veut vous poser une question. Il est à Brive-la-Gaillard. Bonjour Horacio.
35:51 - Bonjour. - Question à Jordan Bardella, Horacio.
35:55 - Oui. Bonjour M. Bardella. - Bonjour.
35:58 - Voilà, une question simple. Est-ce que vous allez vous présenter aux élections présidentielles en 2027 ?
36:03 - Euh... Je pense que... D'abord, je pense que nous allons succéder Emmanuel Macron.
36:09 C'est évidemment la question de l'élection présidentielle. C'est une question qu'on se pose.
36:13 - C'est vous ou c'est Marine Le Pen ? - Moi je pense que Marine Le Pen...
36:15 D'abord, Marine Le Pen a dit qu'elle fera connaître sa décision dans les prochains mois.
36:18 - Vous souhaitez qu'elle soit candidate ? - Je pense qu'elle a aujourd'hui la légitimité et l'antériorité
36:25 et la popularité pour représenter notre camp. - Vous souhaitez qu'elle soit candidate ?
36:29 - Moi je souhaite, à titre personnel, je ne parle pas à sa place,
36:32 mais moi je pense qu'elle sera la mieux placée et à titre personnel, je souhaiterais qu'elle porte nos idées en 2027.
36:36 - Qu'elle soit candidate ? - Et si elle ne l'est pas, vous le saurez.
36:41 - Mais écoutez, on verra, genre 2027 c'est très très loin... - Vous vous engagez si elle ne l'est pas ?
36:45 - Mais non non non, je joue pas à ça. - Non non non non non !
36:47 - Non non mais je joue pas, je jouerai pas. - Non non non non non non !
36:49 - M. Bordin, on se connaît depuis quelques années maintenant, je vous parle à la fin de trois semaines
36:52 et je ne tomberai pas dans le panneau. - Non non, mais il ne s'agit pas de tomber dans le panneau,
36:55 il s'agit de vous engager. - De vous engager ?
36:59 Est-ce que si Marine Le Pen est candidate, évidemment vous vous engagez à ne pas être candidate ?
37:02 - Non mais je m'engage à 2000%, parce que je me suis engagé pour l'avoir accédée à l'Elysée, je vous le rappelle.
37:07 Moi je pense qu'elle sera la mieux placée, et si elle décide de se présenter une quatrième fois à l'élection présidentielle,
37:13 elle pourra évidemment compter sur mon entier engagement.
37:16 - Horatio, vous êtes satisfait de la réponse ?
37:19 - Bah écoutez, oui et non, mais bon, moi je...
37:24 Je repréfère que M. Bardin se présente en 2027, parce que Mme Le Pen s'est présentée je pense trois fois,
37:31 et trois fois cette... - Trois fois, ben tiens !
37:35 - Oui, mais on progresse, on a fait... - Ah bah elle progresse là !
37:38 - Écoutez, on a fait 17% en dévoie en 2012, 34% en dévoie en 2017, 42% en dévoie en 2022,
37:46 si on prend, faites-moi confiance, si on prend 10 points tous les 5 ans comme c'est le cas depuis 10 ans,
37:51 a priori 42% + 10, on est au pouvoir dans ces... - Bah vous n'aurez pas Emmanuel Macron en face en plus !
37:55 - Bien, Horatio, merci, on va faire une petite pub, Natacha est là, Luc est là, et à tout de suite.
38:02 - Jordan Bardella est notre invité ce matin sur l'antenne de Sud Radio, émission spéciale,
38:14 Luc est avec vous, Jordan Bardella, le Peyre-sur-Marne, Luc, bonjour.
38:19 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin, bonjour Jordan Bardella. - Bonjour monsieur, question Luc.
38:23 - Oui, Jordan Bardella, nombre de nos compatriotes qui constatent une délicatesse civilisationnelle de notre patrie
38:30 ont voté massivement pour le Rassemblement National et le reconquête.
38:34 L'union des droits de patriotes devient pour beaucoup aujourd'hui une urgente nécessité.
38:39 Cette union, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, la souhaite-t-il ?
38:44 - Voilà, question. - Ah non mais question !
38:47 - Oui, moi je souhaite l'union de tous les patriotes et tous les amoureux de la France,
38:51 si vous voulez, ce qui fait du mal à beaucoup de Français, c'est de voir que des gens qui partagent les mêmes idées
38:56 peuvent être séparés. - Mais vous ne la faites pas cette union !
38:58 - Mais si vous voulez, mais non mais, attendez, excusez-moi, je ne suis pas responsable,
39:02 vous aurez remarqué la cognature d'Éric Zemmour.
39:04 Bon, Éric Zemmour a fait le choix de se présenter à l'élection présidentielle,
39:07 en prenant le risque, parce qu'on n'est pas passé loin de ça, de voir Jean-Luc Mélenchon
39:12 se qualifier à la place de Marine Le Pen et faire face à Emmanuel Macron au second tour.
39:15 Donc moi je souhaiterais convaincre, vraiment du fond du cœur, l'ensemble des déçus de ELR,
39:20 l'ensemble des électeurs de Reconquête et plus largement tous les amoureux de la France
39:25 et tous ceux qui veulent que la France reste la France dans ce 21ème siècle,
39:28 que, en vérité, le combat qu'on mène au Rassemblement National est une stratégie
39:33 qui doit emmener les idées nationales au pouvoir.
39:35 Et donc j'aimerais les convaincre qu'on est les meilleurs avocats de leurs idées,
39:39 parce qu'en fait il y a peu de choses qui nous séparent.
39:41 Alors c'est vrai que sur la réforme des retraites, on a un désaccord important,
39:44 parce qu'on a une filtre très sociale aussi, on a conscience de la situation d'énormément de Français
39:49 et que cette fibre sociale c'est aussi l'ADN de notre projet politique.
39:53 Donc moi je pense que tous les amoureux de la France doivent se rassembler
39:56 et j'espère que lors des prochaines élections européennes, les électeurs de Reconquête,
40:01 j'espère que j'aurai l'occasion, comme chef du mouvement,
40:04 de les convaincre de voter pour la liste du Rassemblement National.
40:07 - Bien, nous verrons s'il y a une liste Reconquête aux européennes, nous verrons bien.
40:12 Jean-Étienne est à Colombes dans les Hauts-de-Seine.
40:15 Militant du Rassemblement National, Jean-Étienne, bonjour.
40:18 - Bonjour M. Bourdin et bonjour M. Bardella.
40:21 - Bonjour M.
40:22 - J'ai eu la chance de croiser hier d'ailleurs.
40:25 - Alors, question Jean-Étienne, parce que j'ai encore une question de Natacha aussi.
40:29 - Je vais très vite. Je voulais simplement...
40:34 Je vais éviter la palissade de panneaux et de vérans de ce qu'on a pu entendre, etc.
40:42 Je voudrais simplement que M. Bardella que je respecte vraiment au plus haut point
40:47 et je pense que vous vous en faites.
40:48 - Question Jean-Étienne.
40:49 - La question est la suivante.
40:50 Pourrait-il nous rappeler concrètement, concernant la réforme des retraites,
40:56 exactement ce qu'il pense pouvoir faire pour contrer celle-ci ?
41:01 Parce que moi, je pense qu'on peut la contrer. Je suis complètement convaincu.
41:05 Peut-il nous le répéter ? Ça serait très gentil à vous et M. Tapie.
41:08 - Alors, Jean-Bardella, vous avez eu l'impatience de Jean-Étienne qui vous dit,
41:12 sous-entendu, pour l'instant, vous n'arrivez pas à faire reculer le gouvernement.
41:17 Alors ?
41:18 - Il aurait fallu que les Français mettent Marine Le Pen à l'Élysée.
41:21 Je pense que Jean-Étienne y a contribué aussi en très grande partie.
41:24 Mais on peut mettre ce texte en déroute à l'Assemblée nationale.
41:28 Je pense que le vote, l'adoption de ce texte par l'Assemblée nationale n'est absolument pas garanti.
41:33 Nous, on est prêts à faire un pas vers les oppositions.
41:35 Il faut aussi que les autres arrêtent le sectarisme et acceptent de se mettre avec nous autour de la table
41:39 pour empêcher ce texte, encore une fois, une majorité de Français ne veut pas.
41:42 Mais je pense encore une fois que dans la majorité et chez les LR, ils n'ont pas l'assurance...
41:47 - Avec Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, ce serait extraordinaire.
41:50 - Non, mais écoutez, je ne suis pas sectaire, en fait.
41:52 À part, on est d'accord. On n'est pas obligés de...
41:55 On ne part pas, encore une fois, on n'est pas obligés de passer nos soirées ensemble.
41:58 - J'ai bien vu qu'avec Mathilde Panot, vous ne passeriez pas la soirée.
42:01 - Là, je pense que tout le monde aura compris qu'on ne passerait pas la soirée ensemble.
42:04 Mais, ceci étant dit, quand c'est dans l'intérêt des Français,
42:09 je pense que là, pour le coup, le référendum peut unir, l'idée du référendum peut rassembler les oppositions.
42:13 En tout cas, moi, c'est ce que je souhaiterais.
42:14 - Bien, un référendum qui n'existera jamais, puisqu'il y a une majorité contre au Sénat.
42:19 - Elle est belle la démocratie française.
42:21 - Je vous rappelle qu'Emmanuel Macron avait parlé de l'idée d'un référendum
42:25 pendant l'élection présidentielle. On l'attend, le référendum.
42:27 - Bien, Natacha est dans le Vaucluse. Bonjour, Natacha.
42:31 - Bonjour, monsieur Bourdin. Bonjour, monsieur Barbéla.
42:34 - Bonjour. Question.
42:35 - Alors, ma question concernant l'immigration, monsieur Barbéla.
42:38 Afin de rassembler autour de vous, pourquoi ne pas présenter un programme de régulation de l'immigration
42:45 plus dissuasif, avec un véritable examen d'entrée pour les émigrés ?
42:49 Un véritable programme d'intégration basé sur l'apprentissage obligatoire,
42:53 un de notre langue, de notre histoire, de nos mœurs,
42:56 et qui vérifierait la vraie motivation qu'il y a derrière le projet de venir en France.
43:00 En réalité, moi, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi vous ne proposez pas un programme plus dissuasif,
43:05 qui serait moins agressif, et qui ressemblerait davantage autour de vous,
43:09 et qui tendrait en réalité vers...
43:11 - Une obligation d'intégration, quelque chose.
43:13 - Exactement, qui tendrait vers l'immigration.
43:15 - Alors, Jordan Barbéla, au lieu d'interdire, une obligation d'intégration.
43:20 - Mais, c'est...
43:21 - Portez précisément sur l'intégration.
43:23 - Mais, c'est exactement ce que nous proposons, et je vous renvoie sur le site du Rassemblement national,
43:28 vous avez le référendum qu'on proposait sur l'immigration, et en fait...
43:31 - Ah, un autre référendum ?
43:32 - Ah bah oui, nous on aime les référendums, parce qu'on n'a pas peur du peuple, voyez,
43:35 et surtout on a la conviction qu'ils partagent notre avis sur ce sujet-là.
43:38 - Qu'on vote tous les 8 jours, quoi.
43:39 - On propose un... Mais, M. Bourdin, il n'y a pas eu de référendum depuis 2005 dans notre pays,
43:42 et la dernière fois qu'on a demandé l'avis aux Français sur la Constitution européenne,
43:45 ils avaient voté non, on leur a refourgué en loose day, avec le traité de Lisbonne,
43:49 UNP et PS confondus à l'époque.
43:51 - C'est vrai.
43:52 - Alors, dans ce référendum sur l'immigration qui est disponible sur le site du RN,
43:55 il y avait absolument tout, si on arrive au pouvoir, c'est l'une de nos premières mesures,
43:59 c'est d'engager dans les 6 mois un référendum sur l'immigration,
44:02 et dans ce référendum, c'est un projet de loi, il y a tout.
44:04 Il y a la priorité nationale, il y a le traitement de l'asile dans les ambassades
44:07 et dans les consulats des pays de départ, il y a l'obligation de respecter
44:11 un certain nombre de critères quand on devient Français.
44:13 La nationalité française, ça n'est pas un spéculoos.
44:15 Quand on vient en France, on respecte nos lois, on respecte notre langue,
44:19 on respecte nos cultures, on respecte les femmes, on respecte notre civilisation
44:22 et on vit à la française.
44:24 Et moi, je ne demande rien d'autre.
44:25 Il y a beaucoup de gens issus de l'immigration qui sont d'accord avec nous,
44:28 qui se sentent pleinement patriotes et qui aiment la France.
44:31 Et à ceux-là, je leur dis qu'ils sont des exemples.
44:34 Mais l'effort d'assimilation exigeant qu'ils ont fait,
44:38 il n'y a pas de raison que les nouveaux qui arrivent ne le fassent pas.
44:40 Et moi, je ne demande rien d'autre aux gens qui arrivent en France
44:43 que de nous ressembler et que de vivre à la française.
44:45 Donc dans ce référendum, il y a absolument tout,
44:47 et notamment les points qui ont été cités par Natacha dans sa question.
44:50 - Bien, Jordan Bordela, merci. - Merci Jean-Jacques Bourdin.
44:53 - C'est un exercice que nous renouvellerons.
44:56 Nous l'avons déjà engagé avec d'autres intervenants,
45:01 d'autres responsables politiques.
45:03 Et nous le renouvellerons évidemment avec des responsables de gauche,
45:06 du gouvernement et de l'opposition aussi de droite.
45:11 Il est 11h57. Merci, vous êtes sur Sud Radio.
45:14 Merci d'être avec nous.