• l’année dernière
Avec Manuel Bompard, député des Bouches du Rhône et coordinateur de La France Insoumise.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-06-27##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04 - Novité ce matin, Manuel Bompard, député des Bouches du Rhône et coordinateur de la France Insoumise.
00:09 - Bonjour Manuel Bompard. - Bonjour.
00:10 - Emmanuel Macron à Marseille, un chef de l'état offensif, mode bras de chemise.
00:14 Vous nous direz comment vous percevez ces déclarations, chômage, école, lutte contre la drogue.
00:19 On évoquera aussi les propositions de partage de la valeur avec un texte actuellement à l'Assemblée nationale.
00:25 Et puis les questions internes aussi à LFI.
00:27 Mais dites-moi, vous n'êtes pas à Marseille pour accueillir le chef de l'état, vous n'y étiez pas hier matin ?
00:33 - Non. - Pourquoi ? Alors que vous êtes député des Bouches du Rhône.
00:36 - Tout simplement parce que, vous l'avez dit, je suis député des Bouches du Rhône
00:40 et le rôle d'un député c'est de travailler à l'élaboration de la loi et on va en parler tout à l'heure.
00:44 Il y a à l'Assemblée nationale l'examen d'une proposition de loi que les macronistes appellent "partage de la valeur"
00:50 que moi j'essaye de transformer en une véritable proposition de loi pour l'augmentation des salaires
00:55 et je pense que les marseillaises et les marseillais ils ont besoin que les salaires augmentent
00:59 ils ont besoin que les difficultés liées au pouvoir d'achat se réduisent
01:02 et je pense que mon rôle c'est davantage de siéger et de participer à l'élaboration de la loi
01:06 plutôt que d'aller faire le public d'un nouveau pape entourné.
01:10 - Un pape entourné Emmanuel Macron. Vous le considérez comme ça à Marseille ?
01:13 Il est attaché à Marseille, il y va régulièrement, il y va deux ou trois jours.
01:17 - Je vais vous dire, vous savez, en politique c'est comme en amour.
01:20 Les déclarations d'amour c'est bien, les preuves c'est mieux.
01:23 Et les difficultés aujourd'hui des marseillaises et des marseillais
01:26 c'est des difficultés liées au pouvoir d'achat,
01:28 c'est les difficultés liées aux assassinats qui se multiplient.
01:32 Il y a eu je crois 23 personnes qui sont décédées depuis le début de l'année.
01:36 C'est des familles de victimes qui ont perdu un proche et qu'il faut aider.
01:41 - C'est pour ça qu'il y va le président de la République, non ?
01:44 - Alors d'abord il y a quelque chose d'extraordinaire...
01:45 - Il a mis 5 milliards aussi sur la table.
01:47 - Non mais on va parler si vous voulez des propositions.
01:49 D'abord il y a quelque chose d'extraordinairement monarchique
01:51 dans la démarche du président de la République qui devient pendant 3 jours
01:54 on a l'impression qu'il devient maire de Marseille.
01:56 Bon je rappelle qu'il y a une municipalité à Marseille comme dans les autres villes
02:00 et que si bien évidemment le rôle du président de la République
02:02 c'est de soutenir les villes quand elles sont confrontées à des difficultés,
02:07 c'est pas à lui de s'occuper du transport,
02:09 c'est pas à lui de s'occuper de où on va mettre les bus et les trams et les métros.
02:12 Donc là je trouve qu'il y a quelque chose d'extraordinairement monarchique.
02:15 Maintenant si vous voulez qu'on vienne sur le fond des propositions.
02:19 - Allons-y par exemple aussi sur l'emploi.
02:21 On fait le tour du port et je suis sûr qu'il y a une dizaine d'offres d'emploi.
02:26 C'est ce qu'il a répondu le président à une mère de famille
02:28 qui l'interpellait à propos de son fils de 33 ans qu'il ne trouve pas et qui est en fin de RSA.
02:33 Est-ce qu'il a raison de dire ça ?
02:34 - Non c'est extraordinairement méprisant.
02:37 Ça ne correspond à aucune réalité puisque tout le monde sait, les chiffres sont publics,
02:42 que pour 13 chômeurs à peu près, il y a une offre d'emploi non pourvue.
02:48 Non mais ça c'est des chiffres, c'est pas une pub.
02:50 Donc même si l'ensemble des emplois non pourvus était pourvu,
02:53 - Ça existe quand même.
02:54 - Oui mais ce qui pour partie est impossible,
02:57 parce que vous savez très bien que s'il y a des emplois non pourvus,
02:59 c'est aussi parce que le temps que les gens trouvent l'emploi qui correspond,
03:03 la personne qui correspond à l'emploi qui est non pourvu,
03:05 ça prend forcément un petit peu de temps.
03:06 Mais même si l'ensemble des emplois non pourvus devenait pourvu,
03:10 vous n'allez pas réduire le chômage de,
03:12 si on fait le calcul, 1 sur 13 ça doit faire à peu près 8%.
03:15 Donc vous voyez bien que vous n'allez pas réduire le problème,
03:18 la problématique du chômage dans ce pays,
03:20 en faisant en sorte que les emplois qui sont non pourvus deviennent pourvus demain.
03:24 - Donc vous trouvez, c'est méprisant de la part d'Emmanuel Macron ?
03:27 - Mais bon malheureusement, c'est une spécialité.
03:30 Emmanuel Macron fait le tour de France,
03:32 c'est le tour de France du mépris.
03:33 A chaque ville, alors là c'est le Vieux-Port, parce qu'on est à Marseille,
03:36 et puis peut-être que si demain il fait ça à Paris,
03:39 ça va être les Champs-Elysées,
03:41 et puis à chaque fois il va trouver l'endroit.
03:43 - Ah bah il l'a fait à Paris.
03:44 - Il l'a déjà été fait même, vous voyez.
03:45 - Ah bah vous vous souvenez, la petite phrase "on traverse la rue pour un boulot".
03:48 - Et donc s'il va aller dans une autre ville, je sais pas, il trouvera un endroit pour...
03:51 Il faut arrêter de parler comme ça aux gens.
03:54 - Oui mais est-ce que ça existe quand même ?
03:56 - De quoi ?
03:57 - Ça aussi, des gens qui finalement ne vont pas chercher du boulot,
03:59 ils préfèrent vivre des aides.
04:01 Quand ils en ont.
04:02 - Mais écoutez, franchement,
04:03 si vous pensez que vous pouvez avoir une vie facile avec les aides d'aujourd'hui,
04:09 c'est que franchement vous n'avez jamais vécu au RSA.
04:12 Si vous vivez au RSA dans ce pays,
04:14 c'est pas vrai que vous vous en sortez bien
04:16 et que vous n'avez aucune difficulté par exemple liée au pouvoir d'achat.
04:19 Donc, est-ce qu'il peut y avoir une ou deux personnes dans ce pays
04:22 qui pourraient avoir un emploi et qui n'en a pas ?
04:24 Sans doute que ça existe.
04:25 Est-ce que c'est un problème ?
04:26 Est-ce que c'est une généralité qu'on peut faire ?
04:29 Bien évidemment, c'est pas le cas.
04:30 Et je vous redis que même si vous résolviez le problème
04:33 de l'ensemble des emplois non pourvus,
04:35 vous n'allez pas apporter une réponse concrète
04:36 aux problématiques liées au chômage aujourd'hui.
04:38 Donc il ne faut pas raconter n'importe quoi.
04:40 Et par ailleurs, les difficultés des Marseillaises et des Marseillais,
04:43 comme d'ailleurs dans l'ensemble du pays je crois,
04:45 c'est le pouvoir d'achat, c'est les prix qui explosent.
04:48 Il y a eu une étude qui est sortie hier du FMI,
04:52 c'est pas la France Insoumise, du FMI,
04:54 qui dit que les trois quarts à peu près de l'inflation
04:57 est due à l'augmentation des marges des grandes entreprises
04:59 et à l'augmentation des profits.
05:01 Donc que fait le gouvernement pour...
05:02 - On va y venir là.
05:03 - Il ne fait rien.
05:04 Les difficultés des Marseillaises et des Marseillais,
05:06 je peux vous le dire, dans les quartiers populaires
05:08 dans lesquels s'est rendu le président de la République hier,
05:10 c'est l'augmentation des charges liées aux logements.
05:12 Vous avez des personnes aujourd'hui qui vivent dans des logements sociaux
05:15 et qui ont vu leurs charges multipliées par deux, par trois.
05:17 - Bah oui, parce qu'il y a eu du prix de l'énergie.
05:20 - Et qui ont fait le gouvernement sur ce sujet.
05:21 Il ne fait rien.
05:22 Donc si à un moment...
05:23 - Bah si, il y a eu le bouclier tarifaire à un moment donné.
05:25 - Bah justement, précisément, vous me dites il y a le bouclier tarifaire,
05:28 bah moi je vous dis, il y a des bailleurs sociaux aujourd'hui à Marseille
05:31 pour qui le bouclier tarifaire ne s'applique pas.
05:33 Et donc des gens, parce que normalement le bouclier tarifaire,
05:35 c'est qu'il ne pouvait pas y avoir plus d'augmentation que de 15%.
05:38 Normalement c'était ça le bouclier tarifaire.
05:40 Bah là je vous dis, moi j'ai des factures de charges qui ont augmenté,
05:43 qui ont été multipliées par deux ou par trois.
05:45 Donc là le bouclier tarifaire en l'occurrence ne fonctionne pas.
05:47 Donc sur ce sujet non plus, le président de la République
05:49 et le gouvernement ne font rien.
05:51 Donc moi je voudrais un petit peu moins d'effets d'annonce,
05:53 un petit peu moins de communication,
05:55 et un petit peu plus d'actes concrets pour répondre aux problématiques
05:57 que les gens rencontrent au quotidien.
05:59 - Alors de façon concrète, par exemple sur les écoles,
06:00 il veut que certains collèges restent ouverts de 8h à 18h.
06:04 Est-ce que c'est une bonne chose ça dans les quartiers ?
06:06 - Là aussi, excusez-moi, mais c'est une plaisanterie.
06:08 Sur le principe qu'on est davantage dans le cadre romans scolaires,
06:11 personne ne peut être contre.
06:12 Le problème c'est qu'aujourd'hui les quartiers,
06:14 les collèges dont vous parlez dans les quartiers populaires,
06:16 généralement c'est pas 8h-18h, c'est 8h-13h.
06:19 Parce qu'il y a des problèmes de remplacement des profs,
06:21 parce que parfois on renvoie les gamins à l'école
06:23 parce que les profs n'ont pas été remplacés,
06:24 parce qu'il y a des sous-effectifs.
06:26 Ça c'est la réalité concrète.
06:27 Vous voulez qu'on parle de la situation de l'éducation
06:29 dans les quartiers nord de Marseille ?
06:30 Il y a 8 écoles qui vont fermer à la rentrée.
06:32 Donc ça c'est pas un effet d'annonce du président de la République
06:35 qui vient tous les 3 ans...
06:36 - Vous auriez dû aller dans les quartiers nord à Marseille
06:38 accueillir Emmanuel Macron, Emmanuel Bonpart.
06:40 - Mais je vais vous dire quelque chose.
06:42 Les enseignants et les parents d'élèves de ces écoles,
06:44 ils étaient là.
06:45 - Oui.
06:46 - Donc...
06:46 - Certains n'ont pas pu rentrer dans la salle hier soir.
06:48 - C'est ce que je veux vous dire.
06:49 - Ça vous déplorait ?
06:50 - C'est comme d'habitude avec Emmanuel Macron.
06:52 Vous savez, c'est les visites Potemkin.
06:54 C'est-à-dire il va dans le quartier,
06:56 comme par hasard le quartier a été nettoyé avant qu'il arrive,
06:58 alors que sinon c'est l'enfer au quotidien pour les gens qui y habitent,
07:01 on filtre les gens qui peuvent rentrer.
07:03 Et donc c'est pas vrai que ça donne une vision précise
07:05 des difficultés que observent les gens dans ces quartiers.
07:08 Donc le collège de 8 à 18h, très bien.
07:11 Mais alors embauchez les profs pour le faire.
07:12 Faites en sorte qu'il n'y ait pas de problème de remplacement.
07:14 Commencez pas à fermer les écoles des quartiers nord de Marseille.
07:17 Parce que tout le monde comprendra que quand on ferme une école,
07:19 c'est des gamins au moins à qui on peut permettre d'accéder
07:22 à une éducation de qualité.
07:23 - Un dernier mot, puis on va passer à la proposition
07:26 autour du partage de la valeur sur le trafic de drogue
07:31 qui gangrène Marseille, mais aussi beaucoup d'autres villes, des quartiers, etc.
07:35 Vous, Aélifi, quelles seraient vos propositions ?
07:40 - D'abord, bien évidemment, des moyens supplémentaires
07:45 et des moyens supplémentaires positionnés au bon endroit.
07:48 - Pour la police ?
07:49 - Oui, mais le bon endroit c'est la police judiciaire,
07:51 c'est la justice, c'est les douanes,
07:54 c'est les moyens de police qui permettent d'aller démanteler des réseaux.
07:59 Et de faire un petit peu moins de spectaculaires
08:02 où on va envoyer des effectifs de police dans un quartier pendant 3 heures.
08:05 Pendant ces 3 heures-là, le réseau va se mettre dormant
08:08 ou il va aller dans le quartier d'à côté.
08:09 Et puis une fois que la compagnie de CRS va être partie, il va revenir.
08:12 Donc il faut faire plus de travail de démantèlement des réseaux.
08:15 Et après, par contre, excusez-moi,
08:17 mais si la grande proposition pour lutter contre le trafic de drogue,
08:21 c'est de doter les policiers de terminal de carte bleue pour payer les amendes,
08:24 franchement, ça fait rire tout le monde, excusez-moi.
08:27 Malheureusement, parce que c'est pas drôle comme sujet.
08:29 Mais le sujet, si vous voulez poser cette question-là,
08:33 c'est davantage de moyens dans la police judiciaire,
08:35 davantage de moyens dans la justice, davantage de moyens dans la douane.
08:38 Il y a un conteneur sur 10 000 je crois, au port de Fos qui est contrôlé.
08:42 La drogue, elle arrive bien quelque part.
08:45 Plus de moyens dans la lutte contre le trafic d'armes.
08:47 Et sur la question du cannabis,
08:49 moi j'assume de dire qu'il faudra poser la question de la légalisation.
08:52 Parce que vous avez aujourd'hui la loi qui est la plus répressive en France,
08:56 en Europe, et on est un pays où on consomme le plus.
08:59 Donc il y a un problème, il y a quelque chose qui fonctionne pas.
09:01 Et c'est pas seulement moi qui le dis.
09:03 J'discute avec des policiers qui eux-mêmes disent,
09:05 au bout d'un moment ça devient ridicule.
09:06 Il vaudrait mieux que les moyens soient concentrés
09:08 dans la lutte et le démantèlement des réseaux,
09:10 plutôt que d'aller chasser le petit consommateur.
09:12 Je crois que ce serait plus intelligent.
09:14 - Venons-en donc au travail.
09:16 Il doit mieux payer, c'est le projet de loi sur le partage de la valeur en entreprise.
09:20 Y compris les petites PME.
09:23 Est-ce que vous êtes prêt à voter cette loi
09:25 qui peut bénéficier aux salariés ?
09:27 - Mais non, parce que c'est une illusion.
09:29 Justement vous dites "le travail doit mieux payer",
09:31 je suis d'accord avec vous.
09:32 Sauf que le gouvernement refuse qu'on parle des salaires,
09:34 dans cette proposition.
09:35 - Oui mais ce sont des primes.
09:36 - Oui mais voilà, donc c'est les primes, l'intéressement, etc.
09:39 Donc ça se substitue à l'augmentation du salaire.
09:41 - C'est lié à l'activité de l'entreprise, quoi aussi.
09:43 - Mais quand une entreprise est dans une bonne situation,
09:46 il faut que les salaires augmentent.
09:48 Aujourd'hui, vous avez dans ce pays, en moyenne,
09:50 les salaires qui sur l'année dernière,
09:51 ont à peu près augmenté de 4%
09:53 quand l'inflation est de 6%.
09:55 Donc concrètement, ça veut dire que les salaires ont baissé.
09:57 C'est ça concrètement ce que ça veut dire.
09:59 Donc maintenant, il faut aller vers des politiques
10:01 d'augmentation des salaires.
10:02 Nous, nous avons déposé de nombreux amendements
10:04 pour qu'on puisse parler des salaires sur cette proposition de loi.
10:06 Le gouvernement refuse qu'on discute salaires.
10:08 Donc il veut qu'on discute primes.
10:10 Etude de l'INSEE, la prime Macron qui a été mise en place,
10:12 il y a un an,
10:13 dit qu'à 30%, ça s'est substitué à l'augmentation de salaires.
10:16 Donc c'est vers les salaires qu'il faut aller.
10:18 Parce qu'après, c'est des revenus qui sont exonérés
10:20 de cotisations sociales.
10:21 Et après, on nous dit "Ah, vous voyez,
10:22 on n'a plus suffisamment de cotisations
10:24 pour financer notre entreprise".
10:25 - Oui, mais alors l'augmentation des salaires,
10:26 Olivier Dussopt, à ce micro, il y a quelques jours,
10:28 nous disait "On veut garder l'emploi en France".
10:30 Et si les salaires augmentent,
10:32 et les charges aussi,
10:34 ces emplois iront ailleurs.
10:36 - Mais c'est pas vrai.
10:37 Enfin, écoutez, il y a une étude qui a été publiée
10:39 par l'ONG Oxfam, qui démontre que
10:42 sur les 100 plus grandes entreprises françaises
10:46 à compter de 2018,
10:48 les versements aux actionnaires ont bondi de 40%.
10:50 Donc moi, je veux bien qu'on m'explique
10:52 qu'il n'y a pas suffisamment de moyens
10:53 dans les grandes entreprises pour augmenter les salaires,
10:55 mais c'est pas vrai.
10:56 C'est pas ce que disent les chiffres.
10:57 Il y a les ressources financières aujourd'hui
10:59 pour faire en sorte que les salariés,
11:00 qui sont quand même ceux grâce à qui
11:02 il y a eu une augmentation des bénéfices
11:04 dans ces entreprises,
11:05 profitent de cette augmentation des bénéfices.
11:07 Et donc stop les primes, les intéressements,
11:09 les petites cacahuètes qu'on distribue
11:11 comme ça aux salariés.
11:12 Allons sur des augmentations de salaires
11:14 pour que les gens puissent se projeter,
11:15 pour que ça cotise dans leur retraite,
11:16 que ça cotise pour l'assurance maladie,
11:18 et faire en sorte que les gens,
11:19 ils puissent avoir un peu de vision,
11:21 de visibilité sur leur avenir.
11:23 Pas distribuer une prime par-ci, une prime par-là.
11:25 Les gens en ont assez que le travail,
11:27 qui est dur, qu'ils veulent exercer,
11:32 ils veulent que ce travail, ils payent.
11:34 Et ils ont raison.
11:35 - Vous êtes totalement opposé à l'intéressement et aux primes ?
11:37 - Mais non, moi je ne suis pas totalement opposé,
11:39 ce n'est pas le sujet.
11:40 Je veux dire, personne ne va dire,
11:41 si on peut avoir une prime, c'est mieux que zéro.
11:43 Bien sûr, mais nous on est législateurs,
11:45 on est là pour faire la loi.
11:47 - Un EPS, il y a peut-être des primes en fait,
11:48 si ça marche bien.
11:49 - On est là pour faire la loi.
11:50 Et quand on est là pour faire la loi,
11:51 on dit, de notre point de vue,
11:52 la solution ce n'est pas les primes et l'intéressement,
11:54 la solution c'est les salaires,
11:55 c'est ce qu'on porte dans cette bataille parlementaire.
11:57 - Donc concrètement, vous n'approuvez pas
11:58 que vous n'allez pas voter cette loi,
12:00 contrairement par exemple au RN qui étudie la possibilité ?
12:02 - Non mais le RN, écoutez,
12:04 hier on a déposé des amendements pour dire par exemple,
12:08 il faut encadrer les salaires de 1 à 20,
12:10 pas plus d'écart de salaire de 1 à 20
12:12 entre le plus bas salaire et le plus gros salaire.
12:13 Le RN a voté contre.
12:14 On a proposé des amendements pour dire,
12:16 on va augmenter le SMIC, le RN a voté contre.
12:18 Donc s'il y a des gens qui nous écoutent
12:20 et qui pensent que le Rassemblement National
12:22 défend leurs intérêts,
12:23 je leur dis, regardez leur vote à l'Assemblée Nationale,
12:25 et vous allez voir qu'à chaque fois
12:27 qu'ils ont l'occasion de voter en faveur des intérêts
12:29 des catégories populaires et des plus modestes,
12:31 ils ne votent pas dans cette direction,
12:32 ils votent dans la direction opposée.
12:33 - Manuel, par une question plus politique,
12:35 il y a la préparation des Européennes,
12:37 déjà pour l'an passé.
12:38 On voit que Europe Écologie-Les Verts
12:41 veut faire sa liste, le PC aussi,
12:43 sans doute le PS,
12:45 mais il y aura peut-être encore des gens chez vous.
12:47 Jean-Luc Mélenchon avait dit que
12:49 s'il n'y avait pas de liste commune,
12:51 c'était la fin de la NUPES.
12:53 C'est ce qui risque d'arriver ou pas ?
12:54 - D'abord, moi je souhaite
12:56 qu'il puisse y avoir une liste commune.
12:57 Et donc, j'aspire à convaincre mes partenaires
13:00 que ce serait la meilleure solution.
13:01 - Ça a l'air d'être dur pour le moment.
13:02 - Il faut laisser du temps au temps.
13:04 Le week-end dernier, il y a eu par exemple
13:07 un meeting qui a été organisé
13:09 par toutes les organisations de jeunesse de la NUPES.
13:11 Il y avait les jeunes écologistes,
13:13 les jeunes socialistes,
13:14 les jeunes insoumis,
13:15 qui par exemple tous ont dit
13:17 "il faut qu'on discute ensemble
13:19 pour essayer d'aboutir à une liste commune
13:21 pour les prochaines élections européennes".
13:22 Il faut que tout le monde comprenne
13:24 qu'au soir des élections européennes,
13:25 c'est une question de savoir
13:26 si la NUPES est explosée en petits morceaux
13:29 loin derrière les macronistes et le RN
13:31 ou si la liste commune de la NUPES
13:33 peut battre les macronistes et le RN.
13:35 C'est une question très importante, centrale, décisive.
13:38 Donc j'espère convaincre mes partenaires.
13:39 - Pour les convaincre, alors,
13:41 qu'est-ce qu'il faut montrer ?
13:42 Une autre image peut-être
13:43 que celle de certains éléphi
13:45 un petit peu trop virulents à l'Assemblée nationale ?
13:48 - Non, je crois pas.
13:49 Je crois qu'à l'Assemblée nationale...
13:50 - Ah bah si !
13:51 Il y a certains élus qui disent
13:52 que si l'image est revue, ça ira mieux.
13:55 - Non mais peut-être que certains le pensent,
13:57 mais moi je peux vous dire que
13:58 je crois que ce qu'attendent les électrices et les électeurs
14:01 qui ont élu des députés de la NUPES
14:03 et en l'occurrence là en particulier
14:04 des députés de la France Insoumise,
14:05 c'est qu'ils se battent pour défendre leurs programmes,
14:08 pour défendre les intérêts de celles et ceux
14:10 qui les ont élus,
14:11 qu'ils se battent tout simplement
14:12 et qu'ils le fassent avec les mots crus de la réalité.
14:16 Voilà.
14:16 Et donc peut-être que ça étonne des gens
14:18 ou peut-être que ça agace des gens
14:20 qu'enfin il y ait une parole
14:21 qui d'habitude n'est jamais entendue
14:23 à l'Assemblée nationale,
14:24 qu'il y ait une colère qui soit aussi portée
14:26 dans l'hémicycle.
14:27 Bah c'est notre rôle.
14:28 Et donc je pense que les électrices et les électeurs
14:30 qui ont voté pour nous
14:31 le comprennent et sont d'accord avec le fait
14:33 qu'on défende leur vision de la société.
14:36 Voilà, donc il faut arrêter avec ce débat
14:38 qui est une construction médiatique
14:39 qui a mon avis n'a pas d'intérêt.
14:40 - Ah bah non, pas seulement.
14:41 - Si, si, je crois que c'est une construction médiatique
14:43 qui n'a strictement aucun intérêt.
14:44 Je pense que les débats à l'Assemblée nationale
14:47 cette année n'ont pas été plus vigoureux
14:49 que les débats à l'Assemblée nationale
14:50 depuis des années et des années.
14:52 Donc le sujet c'est pas celui-là,
14:53 le sujet c'est comment on répond
14:54 aux problématiques que les gens rencontrent au quotidien.
14:56 Je vous ai donné des options.
14:57 Salaire, transition écologique
14:59 parce que ça c'est une inquiétude des jeunes,
15:01 6ème République parce qu'on a vu dans cette séquence
15:03 des retraites à quel point la 5ème République
15:05 permet à un homme seul de décider
15:06 contre un pays tout entier.
15:08 Il y a beaucoup de choses à faire.
15:09 Donc la question du style,
15:10 il faut arrêter à mon avis de se focaliser dessus
15:12 et il faut parler de la question du fond.
15:13 - Merci Manuel Bonparc,
15:15 coordinateur de la France Insoumise,
15:16 député des Beaujourones
15:18 qui a préféré rester à l'Assemblée nationale
15:20 et répondre au micro de Sud Radio
15:22 plutôt que d'aller à Marseille accueillir Emmanuel Macron.
15:24 - Mais je serai à Marseille à la fin de la semaine
15:25 comme toutes les fins de semaine.
15:26 - Bon ben voilà c'est dit.
15:27 Merci !
15:28 - Merci à vous.
15:29 *Musique*

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