Lundi 19 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) , Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Nuno Teixeira (Membre du comité d’investissement « Cross Asset », Natixis IM International) et Eric Bertrand (Directeur des Gestions, Ofi Invest Asset Management)
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00:07 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous
00:11 bourse deux fois par jour en direct sur Bsmart. A midi et demi tout d'abord une
00:14 demi-heure pour prendre le pouls des marchés financiers à la mi-journée. Avant
00:18 la grande édition du soir, une heure cette fois-ci pour revenir sur les
00:21 actualités politiques, économiques et surtout financières dans Smart Bourse.
00:25 Et au sommaire de cette édition, nous reviendrons bien sûr sur la semaine
00:29 banque centrale, donc la semaine dernière qui a vu notamment la fait de
00:34 maintenir ses taux inchangés, tandis que la BCE a de son côté maintenu son cycle
00:38 avec une nouvelle hausse de taux de 25 points de base.
00:41 Nous décortiquerons dans le détail les annonces des deux
00:45 banques centrales mais aussi leurs prévisions en matière d'inflation et de
00:48 croissance avec notamment un scénario récessif qui s'éloigne aux Etats-Unis
00:53 mais une inflation core qui reste malgré tout assez ancrée, tandis qu'en zone
00:58 euro, la BCE voit une croissance moins forte qu'attendue pour 2023 mais ne
01:03 change pas pour autant ses prévisions pour 2024 et 2025. A noter que cette
01:07 discussion permettra d'ouvrir également une semaine encore riche en actualité des
01:11 banques centrales puisque cette semaine ce sera au tour de la Bank of England
01:14 mais aussi la Banque Nationale Suisse de rendre leurs décisions de politique
01:18 monétaire. Nous reviendrons également sur les perspectives de croissance
01:21 chinoise alors que Goldman Sachs a à son tour abaissé ses prévisions de
01:25 croissance pour la Chine en 2023. Là-bas on quanticipe une croissance de
01:29 PIB de 5,4% au lieu de 6% précédemment et revoit également ses
01:34 prévisions de croissance à la baisse pour 2024 passant de 4,6% à 4,5%.
01:40 Nous reviendrons donc sur cette décision en plateau qui intervient juste après
01:43 une réunion de l'exécutif chinois vendredi qui n'a pas abouti à des
01:48 décisions de relance suffisantes selon Goldman Sachs pour relancer la
01:51 croissance dans le pays. Une prévision qui fait écho à celle d'UBS, de Bank of
01:55 America ou encore de Nomura qui déplore toutes les faiblesses des
01:58 indicateurs économiques chinois mais aussi la tiède réaction des autorités.
02:03 Et enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous finirons cette
02:07 émission avec un quart d'heure américain où nous
02:10 retrouverons notre correspondant Pierre-Yves Dugas depuis Washington alors que les
02:14 marchés américains sont aujourd'hui fermés en raison de Juneteenth, le jour de
02:19 l'émancipation. Au programme du quart d'heure américain la pétance des
02:22 investisseurs américains pour les actions mais aussi l'interdiction des
02:26 gazinières aux Etats-Unis. On se retrouve tout de suite dans Smart Bourse.
02:30 Et nous commençons tout de suite avec Tendance mon ami, le résumé complet de
02:42 l'actualité boursière du jour proposé par Alex Nguyen. Alex, séance de baisse
02:47 aujourd'hui pour les marchés européens. Oui c'est une séance des plus calmes qui
02:50 s'achève en dehors de la rencontre entre le secrétaire d'état américain et le
02:54 président chinois. Peu d'éléments sont venus rythmer la séance sans compter que
02:59 les marchés américains sont fermés ce lundi. A noter que cette semaine le
03:02 principal temps fort aura lieu mercredi à l'occasion de la première journée
03:05 d'audition au congrès du président de la Fed. Parmi les mouvements les plus
03:10 importants du jour on retient la chute à Paris de Sartorius Stedim Biotech, le
03:15 fournisseur de matériel pour le secteur bio pharmaceutique a revu ses prévisions
03:19 pour 2023 à la baisse. L'entreprise érige en facteur principal de cette baisse
03:25 une réduction plus longue que prévu des stocks chez les clients après la
03:29 pandémie de Covid-19. Elle évoque aussi des activités d'investissement
03:33 relativement faibles des clients. Et puis dans le secteur aéronautique, Airbus a
03:38 enregistré une commande record de 500 à 320 auprès de la compagnie aérienne
03:43 indienne Indigo. Et on continue avec l'actualité des banques centrales. A
03:47 présent la banque d'Angleterre a lancé son premier stress test du système
03:51 financier. Oui l'enjeu est de mieux comprendre les
03:53 mécanismes des banques et des intermédiaires financiers non bancaires
03:57 en cas de tension extrême sur les marchés. Les résultats devraient être
04:01 connus l'année prochaine. La Grande-Bretagne où le rendement des
04:04 emprunts d'Etat à deux ans est monté à plus de 5% c'est une première depuis
04:08 2008. Et puis on reste à Londres où le procès intenté par deux opérateurs
04:12 financiers contre la bourse des métous de Londres débutera mardi. Elle portera
04:17 sur le chaos lié à la crise du nickel de mars 2022. Et à la bourse de Hong Kong
04:23 à présent les actions de plusieurs groupes chinois peuvent désormais être
04:26 échangées en yuan. Et oui c'est une étape de plus vers l'internationalisation du
04:30 yuan. Depuis ce lundi les actions de 24 entreprises dont celle des géants
04:35 Alibaba et Tencent y sont cotées et négociées à la fois en yuan et en
04:40 dollars hongkongais. A noter que dans un premier temps ce système s'adresse
04:44 exclusivement aux investisseurs étrangers détenteurs de yuan. Il devrait
04:48 ensuite être étendu aux investisseurs de la Chine continentale.
04:51 Voilà donc Tendance mon ami le résumé complet de l'actualité boursière du jour
04:55 proposée par Alex Nguyen. On regarde rapidement la tendance du CAC 40 à l'heure
04:59 où l'on se parle. Le CAC 40 en recul de 1,11% à 7306 points.
05:13 Et c'est parti à présent pour Planète Marché. Nous allons tenter de décrypter
05:17 ensemble les grandes tendances de marché sur le plateau de Smart Bourse. Et pour
05:21 nous accompagner ce soir nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Eric
05:24 Bertrand. Bonjour Eric Bertrand. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse.
05:27 Vous êtes directeur des gestions chez Ofi Invest Assets Management. A vos côtés
05:31 nous avons le plaisir de recevoir également Nuno Texera. Bonjour Nuno Texera.
05:34 Bonjour Nicolas. Bienvenue également. Vous êtes membre du comité d'investissement
05:37 Cross Asset de Natixis International et nous avons le
05:41 plaisir d'accueillir également Alexandre Baradez. Bonjour Alexandre Baradez.
05:44 Bonjour. Vous êtes chef analyste chez IG. Je vous propose de commencer avec vous
05:49 Nuno Texera. La semaine dernière était la semaine des banques centrales. On avait
05:55 effectivement la décision de politique monétaire de la FED, la décision de
05:58 politique monétaire de la BCE. Deux décisions asynchrones. La BCE qui
06:02 continue à augmenter ses taux, la FED qui marque une pause. Avant de rentrer dans
06:06 le détail des deux décisions de banque centrale, est-ce que c'était une surprise
06:11 que ce soit du côté de la FED ou de la BCE ? Non, c'était tout à fait
06:15 consensuel. On avait eu le mois précédent une hausse plutôt doviche, donc avec un
06:21 message suggérant une pause. Et puis cette fois-ci on a eu une pause
06:26 plutôt okiche, donc avec la vigilance... Une pause qui annonce une hausse. Qui en tout
06:31 cas prépare à une possible hausse que nous attendons pour le mois de juillet
06:34 effectivement. Quant à la BCE, il n'était pas question de pause à vrai dire et on
06:39 est probablement encore à attendre une voire deux hausses supplémentaires des
06:44 taux directeurs. Les chiffres d'inflation en zone euro sont pas aussi favorables
06:49 que ceux qu'on a pu observer aux Etats-Unis qui sont quand même assez
06:52 clairement dans une pente descendante. On pourra en reparler plus tard.
06:56 Si on reste du côté de la FED dans un premier temps, puis ensuite on regardera
06:59 ce qui se passe en zone euro et du côté de la BCE, on a quand même une
07:03 FED qui marque une pause effectivement à l'heure actuelle, qui
07:07 laisse entendre tout de même qu'il pourrait y avoir deux hausses de taux
07:09 supplémentaires. C'est en tout cas ce que laissent entendre les dotplots. Mais
07:13 face à un consensus de marché qui n'a pas du tout l'air de penser la même
07:15 chose. Oui alors le consensus a quand même
07:18 évolué parce qu'il y a encore... Ou qui n'avait pas l'air de commencer la...
07:21 On a été à trois baisses de taux avant la fin de l'année. On s'est repositionné à un
07:26 niveau bien supérieur. Mais c'est vrai que le marché continue à estimer qu'il
07:31 y aura des effets retards de cette politique monétaire. C'est vrai qu'ils
07:35 ont été assez longs par rapport à ce qu'on a pu observer historiquement. Et
07:39 qu'à un moment donné la FED va devoir modérer son discours et son action.
07:44 C'est pas forcément ce que nous pensons effectivement. On a plutôt le sentiment
07:49 que la pause devrait être suffisamment longue pour juger des effets de cette
07:52 politique monétaire. Donc vous estimez, peut-être c'est un petit peu d'ailleurs
07:55 ce qu'on a entendu dans le discours de Jérôme Powell, c'est que cette pause va
07:58 permettre de voir les effets qu'on n'a pas encore vus de cette politique
08:04 monétaire un peu plus restrictive ces derniers mois ?
08:07 Oui tout à fait. On a encore des salaires quand même qui progressent à un rythme
08:10 un peu supérieur à 4%. On a un marché du travail qui est sur les six derniers
08:15 mois je crois sur une pente de 300 000 un peu plus de créations d'emplois par
08:19 mois. C'était 400 000 avant mais on est quand même sur un rythme assez élevé.
08:23 Il y a des signaux faibles de modération mais on a encore des services qui
08:28 progressent assez fortement justement à cause des hausses de salaire. Et donc il
08:33 va falloir sans doute maintenir un peu le cap d'une rigueur monétaire.
08:39 Deux hausses de taux supplémentaires c'est trop agressif à l'heure où on se parle en
08:43 matière d'estimation de scénario économique ?
08:46 C'est vrai qu'on peut imaginer que paradoxalement l'inflation baisse plus
08:51 rapidement que le consensus. On a quand même un certain nombre
08:56 d'indications. Aussi bien on a eu d'abord tout ce qui était lié aux chaînes de
09:01 valeur donc les coûts de fret. Ensuite on a eu l'énergie. On a encore des
09:07 problèmes sur le matière agricole et les loyers aux Etats-Unis notamment. Mais
09:12 avec la baisse du prix de l'immobilier normalement il y a aussi un effet
09:15 décalé qui peut mener à une baisse des loyers. Il y a les voitures d'occasion
09:21 aussi mais là on voit bien que c'est parce qu'on cherche à économiser. Donc il y a quand même
09:25 des signes qui suggèrent qu'on pourrait peut-être avoir des bonnes surprises au
09:29 deuxième semestre sur l'inflation. Alors même que dans ces prévisions
09:34 économiques la Fed voit plutôt une inflation qui repart légèrement à la
09:39 hausse quand même ? Oui il y a toujours ce risque. Le problème c'est le marché du
09:44 travail. Tant qu'on a un marché du travail qui reste quand même assez
09:47 résilient. J'entendais l'autre jour qu'il y a des mesures qui ont été prises par
09:52 exemple en Floride pour pénaliser fortement les migrants sans papier.
09:57 On trouve plus de main d'oeuvre dans l'agriculture et dans la
10:01 construction en Floride pour des raisons idéologiques disons. C'est un petit
10:06 exemple mais on a un marché du travail qui reste quand même assez tendu même
10:10 si encore une fois il y a moins d'émissions, il y a moins d'offres d'emploi etc.
10:15 Il y a quand même quelques signaux qui suggèrent que ça devrait se modérer.
10:18 Eric Bertrand même question. Votre réaction par rapport donc à ces
10:23 décisions de la réserve fédérale américaine mais
10:27 surtout peut-être les prévisions économiques de la réserve fédérale
10:30 américaine par rapport à vos scénarios, aux scénarios que vous avez chez
10:33 Ofi Invest Asset Management ? Je dirais comme a dit Nuno, le plan se
10:38 déroule comme prévu. Pas d'accroc au plan à l'heure actuelle.
10:42 Pour l'instant, ce qui est assez intéressant c'est vraiment ils ont
10:46 quand même resserré assez rapidement jusqu'au delà de 5. Maintenant ils
10:49 attendent de voir. Il ne faut pas oublier qu'il y a deux resserrements latents qui
10:52 ne sont pas du tout d'intérêt mais qui sont quand même les durcissements sur
10:55 les conditions de financement des banques régionales. On en a parlé depuis 6
10:58 mois, enfin depuis février pardon. Ça resserre sans vraiment qu'on arrive à
11:01 mesurer l'impact du resserrement. Il y a aussi quand même dans l'accord sur le
11:05 plafond de la dette, il y a pas mal de dépenses budgétaires en moins. Donc ça
11:09 freine un peu l'économie. En revanche effectivement on est quand même sur une
11:12 résilience de la croissance et donc de l'emploi et donc de l'inflation qui
11:15 tardent un peu. C'est vrai que nous de notre point de vue la fête va se poser là.
11:19 Alors à un mouvement près peut-être cet été mais le sujet il est plus dans ce
11:23 qu'anticipent encore les marchés. D'ici même il y a plus d'un mois, puis ça vient
11:27 d'être évoqué, on trouve que les marchés qui attendent que la fête rebaisse
11:31 assez rapidement, donc c'était le 23 comme ça a été dit, maintenant il y a encore quand on
11:35 regarde jusqu'à début 25 presque 2% de baisse. On sait que ça met pas mal de
11:38 temps. Quand on voit les projections là de la fête, moi je pense qu'ils vont se
11:42 laisser beaucoup de temps avant de rebaisser parce qu'il est pas encore temps d'amorcer un cycle.
11:46 Et du coup ça met quand même de la détente monétaire sur la partie
11:50 longue des courbes. Ils n'ont pas du tout envie que le treasury se retourne très bas et
11:53 anticipe trop de choses. Donc tant que moi j'aurai encore autant de baisse de taux
11:57 je pense que la fête ne bougera pas. Et je dirais qu'à un mouvement près c'est pas
12:01 tellement gênant parce qu'on l'a vu dans le cadre de l'Australie et du Canada où
12:04 après deux trois mois ou six mois de pause, je ne me souviens plus exactement, les
12:08 deux banques ont fait un peu de fine tuning en remettant 0,25.
12:11 Ça n'a pas inquiété les marchés. Ils ont considéré ça comme un calibrage, un
12:16 ajustement. C'est vraiment qu'est ce qui va être fait après qui est assez
12:19 intéressant dans la courbe et de notre point de vue pour que l'inflation
12:22 revienne et est tarde à revenir il faudra rester plus longtemps sur ces niveaux que
12:26 ne le marché l'anticipe aujourd'hui. Le fait qu'un spectre récessif s'éloigne
12:31 en tout cas des prévisions de la réserve fédérale américaine c'est une surprise
12:36 c'est une bonne surprise. On est finalement dans le soft lending qu'on
12:39 anticipait, qu'on attendait depuis de nombreux mois en tout cas dans le
12:44 discours de Jérôme Powell alors même que les marchés effectivement avaient
12:46 peut-être encore même un scénario différent aujourd'hui.
12:49 Là on est clairement sur un chemin de crête en fait. On sait que la politique
12:53 monétaire met entre 12-18-24 mois à se transmettre à l'économie. Il y a plein de
12:57 facteurs qu'on ne connaît pas et là on a vraiment pour l'instant la Fed est bien
13:01 sur son chemin de crête. On peut imaginer, là on est dans les
13:04 scénarios de risque mais soit l'ensemble de ces mesures, il ne faut pas oublier le QE non
13:08 plus, qui se coagulent et atterrissent beaucoup plus brutalement que prévu ou
13:12 inversement on a une résilience de l'économie qui est assez forte et qui
13:16 fait qu'ils sont obligés de renvoyer des tours de vis nettement au delà de ce
13:18 qu'on est rendu. C'est vrai que pour nous les deux côtés sont un petit peu à pique
13:21 de ce point de vue là. C'est pour ça que la Fed va rester sans doute assez
13:26 data dépendante et sous phare sous goût. Ce qu'il faut quand même garder
13:29 présent à l'esprit c'est que les très bons résultats des entreprises et de la
13:32 croissance c'était pas tellement au volume mais c'était en croissance
13:34 nominale. Vous vendez peut-être moins de produits mais vous les vendez tellement
13:38 plus cher qu'au global la ligne des ventes est formidable. Ca crée des belles
13:43 marges parce qu'on n'a pas encore trop commencé à augmenter les salaires.
13:45 Maintenant que c'est plutôt en train de se calmer quand même, on va peut-être un peu moins
13:50 vendre en quantité, on a moins de hausses de prix par contre les salaires sont
13:53 toujours assez forts et ce phénomène est très accentué en Europe. Du coup les
13:57 prévisions de bénéfices qu'on peut encore avoir sur 2024 en particulier en
14:00 Europe je trouve que c'est un petit peu optimiste. Je ne suis pas assez...
14:04 Mais ça explique donc on peut effectivement tenter d'expliquer
14:10 aussi effectivement avec l'actualité entreprise mais sur ce
14:15 scénario récessif donc là chacun a son scénario pour le moment et la Fed joue un
14:21 petit peu sur une ligne de crédit. C'est très partagé dans les avis sur les marchés et
14:24 d'ailleurs c'est assez surprenant d'avoir autant d'avis partagés parce que certains
14:28 pensent que ça va vraiment beaucoup plus ralentir avec une vraie crise crédit et
14:31 d'autres restent assez positifs. On a une volatilité implicite des marchés qui est
14:34 très très basse. C'est assez curieux. Il y a des éléments qui ne se réconcilient pas.
14:38 On a l'impression que tout va bien dans le milieu des mondes.
14:41 La croissance est très résiliente et elle a surpris tout le monde depuis le début de
14:43 l'année par sa force. J'ai tendance à croire qu'on va
14:47 vraiment ralentir quand même sur la deuxième partie de l'année.
14:50 Peut-être pas forcément une grosse récession mais quand même sûrement une
14:53 récession technique. Le contraire nous surprendrait en fait chez Offinvest.
14:58 Alexandre Baradez, peut-être qu'on peut continuer sur cette
15:02 perspective de récession. J'ai l'impression que ça fait plusieurs
15:05 mois qu'on l'annonce. On a du mal à la voir réellement aujourd'hui.
15:08 Effectivement on voit des récessions techniques mais une récession un peu plus
15:10 conséquente on a du mal à la voir encore aujourd'hui dans les chiffres et
15:14 pour autant ça reste un scénario de marché qui a toute sa place aujourd'hui
15:19 même si ça n'est pas celui de la Fed.
15:21 Oui c'est vrai que la récession, mais je vais partager l'avis d'Eric là-dessus,
15:24 et je pense d'ailleurs que le skip de la Fed au mois de juin, sans être dit comme
15:28 tel, c'est au regard de ce que l'on voit des indicateurs avancés, de la vitesse
15:33 de ralentissement des indicateurs avancés, du nombre de mois consécutifs que
15:36 ces indicateurs se replient. Et il me semble que c'est plutôt ça que l'on a
15:40 comme risque. Il y a un scénario de récession qui se matérialise enfin
15:43 plutôt que de devoir caler deux autos supplémentaires.
15:46 D'ailleurs même on a vu qu'au moment des projections, donc à la fois du
15:50 communiqué et des projections, vous regardez la partie la plus courte de la
15:53 courbe d'auto, le un mois jusqu'à six mois, donc qui sont censés intégrer ces
15:55 deux autos potentielles, ça n'a quasiment pas bougé, c'est-à-dire qu'on était à 5,30
15:58 à peu près en moyenne sur ces niveaux-là. Si vraiment le marché était
16:01 convaincu qu'il y aurait 50 points de base de plus, on aurait tout de suite monté de
16:04 marche, voir de marche. Donc le marché ne croit pas ? Il ne croit pas, on l'a vu par
16:07 la conférence de presse de Powell, il ne croit pas aussi parce que la rhétorique de
16:10 Powell, il aurait pu garder une rhétorique qui était axée sur ce qu'on a vu du
16:14 communiqué et vu des dotplots et lu des projections réhaussées en fait.
16:18 Si Jérôme Paul voulait délivrer un message plus haut quiche, il aurait pu le
16:21 faire mais quand il dit que la région de Juillet reste ouverte et qu'en gros les dotplots
16:25 n'ont pas de valeur d'actes futurs, il minore en fait le rôle de ce
16:30 qu'on a eu précédemment et donc le marché entend ça et puis il a marqué de
16:33 nouveaux points hauts à court terme. Mais effectivement je pense que c'est
16:36 plutôt ça qui doit trotter la tête de Powell et du FOMC, c'est que quand vous
16:41 regardez les gros moteurs de l'économie américaine, l'ISM Service par exemple,
16:45 quand on parlait il y a quelques mois de récession, l'ISM Service était encore à
16:48 60 et quelques, là on a un ISM Service qui est à 50.3 et s'il y a un indicateur
16:52 avancé qui est peu volatile côté US, c'est bien celui-ci. A chaque fois qu'il
16:56 se rapproche des 50 et qu'il est passé en dessous,
16:57 internet, suprême, Covid, ça a été bref mais intense et on se rapproche à nouveau.
17:03 Donc en fait sur le track record sur les 20 dernières années, ça a un
17:06 sans-faute en fait. Donc là à 50.3, on commence à flirter avec la zone de
17:09 contraction, les services et 80% de l'économie américaine donc là il y a une
17:13 petite alerte quand même qui commence à apparaître et si vous mettez effectivement
17:16 le masque des ventes de détails dessus, les ventes de détails elles sont
17:19 justement encore hautes en fait, elles sont hautes en montant,
17:22 donc on ne peut pas avoir des entreprises avec cette capacité d'achat mais la
17:28 progression annuelle a sacrément ralenti, ça a désormais un hier tout hier donc si
17:32 vous regardez les ventes de détails, mois passé par rapport même mois à l'année
17:34 précédente, on progresse plus que d'à peine 1,2% je crois donc c'est des
17:38 progressions qui sont faibles pour une économie comme l'économie américaine.
17:40 Donc ça pourrait être des indices effectivement du scénario peut-être d'Ofin
17:43 Est Asset Management de dire que la récession arrive enfin, non pas
17:48 qu'on l'attende mais en tout cas on l'anticipe.
17:50 On l'anticipe et du coup ça remet aussi à être en lumière le rebond récent des
17:54 marchés, on a bien compris, enfin on l'a bien compris, pour moi en tout cas un peu
17:57 a posteriori, pourquoi la tech s'est autant reprise, il y a eu le thème AI mais aussi
18:01 probablement déjà qu'une partie du marché voyait cette question de
18:03 ralentissement donc on a un peu de rotation comme ça, les cycliques pas
18:06 terribles et puis la tech qui est partie d'un coup, mais à un moment donné si c'est
18:09 le scénario qui devient central, si on commence à avoir des data bientôt
18:12 ISM ou autre, si on commence à acter un peu dans les données avancées ce
18:16 ralentissement là, à un moment donné je pense que la tech ne peut pas non plus
18:20 rallier autant que ça, c'est à la fois l'effet AI qui était bien avancé déjà
18:24 plus l'effet pause de la fête qui est intégré, si à un moment donné on se rend compte
18:30 que réellement on est auto-terminal et qu'on bougera pas de là, à un moment donné
18:34 c'est pourquoi on est auto-terminal dès maintenant alors qu'on pensait peut-être
18:37 qu'il y aurait dose de taux et à ce moment là ça va peut-être obliger les boîtes à réviser
18:40 un peu leurs guidances aussi parce que si on commence à avoir une récession je
18:43 pense pas qu'en début d'année les guidances qui étaient faites au T1 quand la
18:45 Chine réouvrait et que les stats n'étaient pas mauvaises, c'est des guidances qui ont été
18:48 faites sur les trois premiers mois de l'année, là ce qui pose problème sur la
18:51 Chine c'est les trois mois récents en fait où toutes les stats sont au-delà de
18:53 ses attentes et finalement on a fait un modèle de prévision sur une réouverture
18:57 qui à mon avis n'est déjà plus très bon au moment où on se parle donc il y a peut-être un risque
19:01 un peu de révision des guidances pour certains secteurs, là l'annonce des
19:04 résultats du T2. - Alors on va parler de la Chine mais juste pour revenir sur les
19:06 dotplots, si je comprends bien c'est une sorte de marge de manœuvre que se
19:10 laisse la Fed mais ce serait plutôt une mauvaise nouvelle qu'on reste
19:13 à un niveau actuel, c'est ce qu'il faut comprendre. - C'est de la communication, c'est un peu comme Draghi à
19:18 l'époque en 2012, c'est que pour ne pas avoir remonté les taux on va avoir une
19:22 communication volontairement au Quiche donc on laisse croire qu'on aura comme ça
19:25 dose de taux, on révise, je ne sais pas si certains croient eux-mêmes, on révise à la hausse
19:29 les perceptions de croissance au moment où la BCE, on est quasiment au même niveau de
19:32 croissance prévu de l'Atlantique mais ça paraît un peu, je ne dis pas un peu
19:36 artificiel comme révision mais quand on voit les indicateurs avancés, on est sur
19:39 maintenant 13 mois consécutifs de ralentissement des plus gros indicateurs
19:42 avancés US. - Donc on se dit qu'on ne va pas en rajouter. - Voilà, ce qui est aussi
19:46 important c'est que la dernière fois qu'on a autant ralenti sur les indicateurs
19:48 avancés, sur le nombre de mois consécutifs aussi élevés, il n'y a pas eu beaucoup de cas
19:51 dans le passé, il y a eu la crise des subprimes et avant ça c'est la crise
19:55 pétrolière. Donc non pas qu'on attende quelque chose de cette ampleur là mais ça
19:59 montre quand même qu'un ralentissement est à l'oeuvre et probablement que la Fed
20:01 est en train d'acter ça dans ses opérations. - Nuno Texera, faut-il
20:06 s'attendre à un épisode récessif au second semestre 2023 alors qu'effectivement
20:10 on l'attendait pour déjà le début de l'année mais qu'on ne le voit pas
20:14 aujourd'hui réellement dans les chiffres même si effectivement si on regarde dans
20:17 le détail on a quand même des indices d'après ce que nous dit Alexandre Baradès.
20:20 - Je crois que c'est un scénario qu'on ne peut pas exclure, on doit avoir des
20:24 probabilités un petit peu sur chacun des scénarios, je crois que celui-là il faut
20:28 lui attribuer 25 ou 30 % de probabilité. C'est pas notre scénario
20:32 dominant clairement mais on a des signes de ralentissement de croissance, on en a
20:36 parlé sur les indicateurs avancés, on a une Chine effectivement qui ralentit en
20:43 termes de... par rapport aux attentes du marché nous on avait des attentes assez
20:47 faibles donc on est relativement peu surpris sur la Chine mais c'est vrai que
20:52 on voit que ça patine, c'est pas la relance qu'on espérait du côté des
20:57 autorités chinoises. - Oui, parce qu'il y avait des grandes attentes effectivement alors
21:00 tant que la Chine avait son économie fermée on attendait une
21:04 réouverture et une économie chinoise qui viendrait reprendre son rôle de
21:07 locomotive finalement de la croissance mondiale et là on commence à faire face
21:11 à des déceptions quand même. - Oui, non tout à fait c'est vrai que la Chine est
21:15 encore plombée par son secteur immobilier et le traumatisme que ça a
21:19 créé chez les épargnants qui finalement avaient une grosse partie de
21:25 leur épargne dans ce secteur qui voit soit les prix baisser soit une épargne
21:30 qui a été complètement perdue donc je pense qu'on sous-estime un petit peu
21:34 cette dimension là et on n'est pas encore... on a vu une baisse du taux
21:41 directeur de la banque de Chine mais finalement pas d'annonce très
21:46 spectaculaire et de toute façon la Chine a l'air de vouloir une croissance
21:49 beaucoup plus orientée sur la qualité plus que sur la quantité donc on verra
21:53 certainement pas des plans de relance comme ceux qu'on a pu voir dans le
21:56 passé et puis il faut pas oublier... - C'est une certitude que l'on verra pas l'exécutif
22:01 chinois peut-être finalement alors c'est vrai que bon si on avait dû le voir on
22:06 l'aurait peut-être vu ces derniers mois également mais on ne verra pas
22:09 l'exécutif chinois soutenir un peu plus son économie alors même que là les
22:13 chiffres montrent que celle-ci traverse une phase un peu plus compliquée ?
22:16 - Il pourrait soutenir davantage mais pas avec des ampleurs qu'on a pu connaître
22:21 par le passé et donc on verra pas des 7% de croissance 8% de croissance comme
22:26 ce qu'on a pu avoir dans le passé donc on est plutôt entre 4 et 5 en ce qui
22:30 nous concerne comme estimation on est même en dessous de Goldman Sachs.
22:34 - En dessous de Goldman Sachs et justement alors peut-être pour faire le lien avec l'Europe mais on va
22:37 rester sur la Chine ensuite avec Eric Bertrand on entendait il y a quelques
22:40 mois que si on voulait sortir d'un scénario récessif toujours même si on
22:46 peut aussi parler de bonnes nouvelles dans ce point de bourse mais en Europe il
22:49 fallait que la Chine affiche une croissance suffisante est-ce que dans le
22:52 scénario vous nous donnez c'est suffisant pour anticiper une croissance
22:57 suffisante en Europe ? - C'est vrai que l'Europe est beaucoup plus dépendante des
23:02 exportations que les Etats-Unis certains pays en particulier on a eu quand même
23:08 des effets favorables qu'on n'attendait pas forcément au même niveau par exemple
23:13 sur l'énergie depuis le début de l'année donc ça compense peut-être un peu mais
23:18 c'est vrai que la Chine reste un moteur important mais qui sera de moins en
23:24 moins important dans le futur parce qu'on voit bien la pente de la
23:27 population il y a des prévisions assez dramatiques à horizon 20 ou 30 ans
23:32 sur l'évolution de la population chinoise et donc il faut pas non plus
23:37 espérer heureusement qu'on a des commandes en provenance de l'Inde
23:42 - Eric Bertrand même question sur effectivement votre scénario sur la
23:50 croissance chinoise c'était peut-être trop optimiste d'attendre une
23:56 sortie de crise et donc une réouverture de l'économie en fanfare ?
24:00 - Je partage pas mal de ce qu'il vient d'être dit peut-être en complément c'est vrai
24:06 qu'il y a une grosse ambition qui s'est mise sur la Chine parce qu'ils ne sont pas
24:10 en récession, si on a quelque chose d'explosif ça va juste être bien
24:14 - Rappelons-le effectivement
24:18 - C'est vrai que nous on n'était pas forcément très fourchette haute non plus sur la
24:21 prévision de croissance parce qu'il y avait beaucoup d'emballement
24:23 faut pas oublier qu'il y a quand même une crise immobilière qui n'a pas fait de
24:26 mort saillant qui n'a pas fait de grands défauts, pardonnez-moi l'expression, mais il faut
24:30 la digérer c'est à dire que si on fait pas de défauts faut quand même que
24:34 l'ensemble des consommateurs qui vont alors prépartir donc on sait de l'argent
24:37 public à chaque fois alors que ce soit un peu complexe et les banques se souviennent de
24:42 notre crise immobilière début des années 90, il faut digérer la dette face à la
24:48 baisse des prix sans qu'il y ait de grosses faillites bancaires donc ça je
24:51 dirais que ça consomme en creux pas mal de potentiel de croissance et notamment
24:54 de la part des autorités publiques donc ça c'est ce qui explique pourquoi les
24:58 plans de relance jusqu'à présent n'ont pas été trop forts parce qu'ils y sont
25:01 allés un peu trop fort aussi dans le passé ce qui a emmené à ce niveau de
25:04 crise là et ils l'ont arrêté de façon un peu surbrutale. Maintenant le
25:09 plancher à ce ralentissement je pense qu'il y a quand même un besoin
25:13 politique qu'il y ait un minimum de croissance parce que sinon ça peut vite
25:17 tourner court d'un point de vue social sur le territoire mais on est plutôt du
25:21 côté de 4, on n'est pas du côté de 6 pour déclencher des grandes mesures de
25:25 soutien et le troisième point qu'il faut avoir en tête qui font qu'ils
25:29 commencent à faire des petits mouvements c'est que l'année dernière ils ont bien
25:32 raté la target sur la croissance et puis alors ça on sait que
25:35 politiquement lors du congrès du parti communiste chinois avoir annoncé ça
25:38 puis pas faire le chiffre c'est quand même pas bien vu donc là ils feront
25:41 attention à essayer d'atteindre le chiffre mais je pense que les gros
25:44 plans de relance de grande envergure c'est pas pour tout de suite
25:47 ils n'ont pas les moyens, il faut attendre de digérer ce sujet immobilier
25:51 je pense qu'il est assez lourd et au niveau bancaire également et au niveau des
25:54 dettes des régions parce que c'est quand même un processus assez complexe
25:58 d'imbrication entre le niveau national, les régions et les banques nationales ou
26:02 locales et ce qui fait qu'il n'y aura pas à mon avis de grand plan de relance
26:06 sauf si ça devenait à venir un peu trop bas ou là ou quelqu'un d'un point de vue
26:10 sociétal il faut que les gens travaillent. Il faudrait réagir rapidement.
26:15 On reviendra sur la BCE après mais est-ce que là on parle de
26:19 l'impact de la croissance chinoise sur une croissance européenne ou américaine
26:22 mais est-ce que la Chine si on s'attendait à de l'explosif et qu'on n'a que du bien
26:26 peut rester quand même une thématique d'investissement ?
26:30 Pour moi c'est du long terme. La Chine en termes de timing c'est quand même pas simple
26:34 à chaque fois dès qu'on résonne un peu trop on a des mouvements de marché qui
26:38 sont pas forcément en ligne on est quand même sur un développement
26:41 structurel de la zone on est quand même sur des prix relatifs des actions qui
26:46 sont quand même vraiment pas chers par rapport à leur paire face à ça on a
26:49 quand même une reprise en main du régulateur des entreprises qui
26:52 inquiète. Une énorme prime de risque qui s'est posée sur un certain nombre
26:56 d'entreprises effectivement quand on commence à avoir une boîte de la tech
26:59 qui marche un peu trop, Jack Ma va faire trois mois de camp d'entraînement
27:02 je sais pas où en province et puis on le retrouve au Japon en étant sorti
27:06 de ses activités donc ça forcément ça fait un peu peur.
27:09 Il y a un sujet confiance. Ils savent très bien que c'est aussi un outil de soft power
27:12 donc ils peuvent pas en sortir totalement et si ça réintégrait le domaine privé
27:16 pour aller dans le domaine purement public ça marcherait pas aussi bien.
27:19 Donc je pense qu'on est vraiment sur un marché structurellement pas cher là on
27:23 est dans un mouvement de balancier de reprise en main. Va falloir voir un peu
27:26 la suite mais pareil mine de rien les chinois ont le temps long. Ils se rendent
27:31 compte qu'ils sont allés trop loin dans l'inquiétude qu'ils mettent sur
27:34 l'économie chinoise. Ils reviendront en arrière et donc c'est un marché qui nous
27:38 nous paraît toujours assez intéressant mais pas sur un horizon court. Faut
27:41 vraiment se donner le temps d'avoir ces performances là. On n'est
27:46 pas sur du mois ou du trimestre. C'est vraiment du fond de portefeuille.
27:49 On compte ça en années plutôt. Il ne faut pas oublier aussi le protectionnisme qui
27:55 monte. On évoque des mesures européennes par exemple contre Huawei. Il y a un
28:01 certain nombre de barrières aux échanges technologiques et ça devrait
28:07 quand même peser un peu sur la croissance chinoise. Sur la croissance et
28:09 sur les thématiques d'investissement qu'on peut choisir également en Chine.
28:12 Alexandre Baradez peut-être pour compléter. Alors on a déjà dit beaucoup
28:15 de choses sur la Chine mais la réaction à cette croissance chinoise qui
28:21 restera bonne mais qui sera peut-être moins avec ce rôle de locomotive qu'on
28:25 voulait espérer il y a quelques mois et sur cette thématique d'investissement en Chine.
28:29 Il peut y avoir quelque chose de positif quand on se passe actuellement.
28:32 On voit par exemple que la croissance des dépenses gouvernementales, si
28:36 vous regardez depuis une quinzaine d'années, on est vraiment sur une pente
28:38 descendante. Là ces derniers mois on est sur un niveau de croissance presque de
28:41 zéro. Donc entre 2015 et 2020, avant le Covid, vous avez des niveaux de
28:44 croissance par an entre 15 et 20, 25% de hausse des dépenses du gouvernement.
28:48 Donc c'était les financements sociaux etc à tour de bras. Ça amenait les excès en
28:52 termes de dettes qui commencent à être corrigés effectivement. Evergrande ou
28:55 autre. On commence à purger tout ça. Et du coup pour se sortir de ce
28:59 problème de la dépense de la dette publique, probablement redonner plus de
29:02 pouvoir au secteur privé et on commence à avoir peut-être un peu d'opération
29:05 séduction depuis quelques mois. Là on voit les CPDG américains qui arrivent et
29:09 on le fait savoir. On fait savoir que Elon Musk arrive, on fait savoir que
29:11 Bill Gates arrive. On se prend en photo, on se filme etc. Donc il y a quand même
29:15 volonté d'envoyer une image nouveau business friendly un petit peu à tout le monde.
29:18 Ça s'est un petit peu détendu effectivement sur l'aspect réglementaire.
29:21 Après le coup de torchon de 2021, là on sent quand même qu'il y a à nouveau un peu
29:25 plus de réouverture. On a entendu il y a quelques mois, ça remontait un petit peu.
29:28 Mais que ça y est, on avait une mission accomplie sur les jeux vidéo, on avait réduit
29:31 la dépendance des jeunes. Donc ça c'était un truc qui avait
29:34 inquiété les marchés, les déditeurs de jeux vidéo qui avaient chuté et tout.
29:37 Donc on a quand même l'impression que le plus dur est passé à la fois en termes de
29:40 risques sanitaires, de risques réglementaires. Et voilà, reste cet
29:45 atterrissage de l'économie chinoise. Mais après ça, les valorisations sont
29:48 quand même super attractives. Mais le seul risque, et c'est pour ceci que les
29:51 actifs japonais ont probablement autant monté, c'est que c'est aussi là, je pense
29:54 que ce qui freine les investisseurs occidentaux globalement, c'est le risque
29:57 géopolitique, c'est Taïwan, c'est le rapprochement ostensible avec la Russie
30:01 aussi. Ça je pense ça ne pète à personne. - Et ce malgré les rapprochements avec la
30:05 diplomatie américaine qu'on peut voir aujourd'hui. - On est d'accord, mais ça quand on confie
30:08 les fonds à un certain Alger, bon, l'Alger doit aussi choisir ce que je vais lui mettre sur le Japon plutôt que sur
30:13 Tencent ou autre. Donc après on pourra avoir un peu de rééquilibrage. Le Japon qui
30:17 prend un peu ses gains, et si la Chine continue, on voit le Blinken qui rencontre les
30:20 huiles chinoises. Bon, ça c'est plutôt pas mal. - Et peut-être Xi Jinping qui sait.
30:24 - Oui, donc ça c'est des bonnes choses. Mais je suis d'accord avec Eric là-dessus.
30:26 C'est un temps un peu long, mais on a quand même l'impression que le bottom s'est formé
30:29 sur le high yield. Par exemple les obligations high yield, on a l'impression que le point bas a été fait.
30:32 Le point 5 a repris quelques couleurs. Donc même si ça devait effectivement
30:35 être quelques vagues en bottom, on a quand même l'impression, enfin le hang 5 est revenu sur des
30:39 niveaux qu'on n'avait pas vu au pire moment il y a quelques mois. C'était les niveaux de 2011-2012.
30:43 On est face à 10-12 ans de croissance marchée, ce qui est complètement dingue. Donc là, que le
30:47 bottom ait du temps à se former, c'est possible. Mais que son point d'entrée, à mon avis, est un peu
30:51 opportun sur 2-3 ans, ça paraît correct. - Un mot toujours avec vous Alexandre Baradez.
30:56 Alors on va revenir en Europe de l'ABCE. Alors là pour le coup l'ABCE continue dans ce
31:02 rythme de hausse de taux, 25 points de base supplémentaires et surtout des prévisions
31:07 d'inflation revues un peu à la hausse. On sent que tout n'est pas encore terminé pour le coup en
31:14 Europe en matière de resserrement monétaire pour revenir à une situation un peu plus acceptable
31:18 au niveau de l'ABCE. - Oui et on a l'impression que c'est un peu que pour la fête. C'est à dire qu'on a mis des objectifs,
31:23 on a mis des projections qui sont... Effectivement on a rehaussé la partie inflation PCE parce qu'on a peut-être
31:28 un marché obligatoire notamment les taux longs européens qui sont peut-être encore un peu bas par rapport à l'inflation
31:32 actuelle et par rapport au degré de durcissement des conditions financières. Quand vous regardez le
31:36 taux de l'ABCE actuellement et le taux du 10 ans allemand il y a quelques jours, il y avait encore des
31:39 écarts très significatifs. Alors qu'on se souvient que sur les cycles de hausse de taux précédents, très
31:43 souvent les taux, on peut en faire en 2 ans allemand notamment, arrivaient quasiment au taux
31:47 plafond de l'ABCE. Là on n'est qu'à masse loin. Donc on a l'impression qu'il y a une volonté de rattraper un peu ça
31:52 sur la partie taux. Donc on a une rhétorique qui est agressive. On a même vu quelque chose d'assez
31:56 typique dans le cas de l'ABCE maintenant, c'est qu'on passe la réunion et systématiquement dans l'après-midi
32:00 vous avez des sources BCE qui avancent en fonction de l'ABCE qui appellent Bloomberg et Reuters pour passer les
32:05 messages expliquant qu'il y aurait des débats cet été sur la pertinence du nouveau 100 septembre comme si
32:09 juillet n'était pas suffisant. Donc voilà on a l'impression que c'est une tactique de Banque centrale de
32:13 véhiculer des messages agressifs et que derrière effectivement on a maintenant 3 mois de data à
32:17 attendre avant septembre donc ce sera un temps suffisamment long pour juger de la pertinence ou
32:22 pas de le faire. Mais il faut que dans la tête des marchés soit ancré. On a l'impression que c'est plus ça que...
32:24 Oui parce que juillet c'est acté. Normalement oui. On ne le viendra pas dire.
32:30 Mais ce qui est quand même assez étonnant, amusant c'est que l'ABCE a dit qu'elle était data-dependent, elle aussi
32:39 qu'elle suivait un certain nombre de statistiques mais il n'empêche que juillet ça reste acté pour le
32:43 moment. Éric Bertrand. Oui je pense que juillet, je ne vois pas par quelle alchimie, après avoir dit ça,
32:49 Christine Lagarde nous a quelques fois surpris mais là en l'occurrence je pense que le mouvement du
32:53 juillet est là. La montée à 4 en septembre, je pense qu'ils vont attendre tranquillement, ils vont se prendre
33:00 trois mois de données en plus. C'est plutôt dans les courbes. Nous sur le niveau de taux on est
33:06 presque plus confort en fait parce qu'on regarde plutôt l'EAT qui nous paraît nous la
33:11 somme moyenne du taux en Europe. D'accord. Le taux en Allemagne est vraiment très cher, le taux en Italie
33:16 est nettement moins cher et l'EAT c'est à peu près le taux moyen de refinancement de la zone euro.
33:20 Du côté un peu au dessus de 3, là ça nous paraît vraiment un endroit où on est payé pour notre risque.
33:25 Qu'est ce qu'ils nous disent les taux actuellement ? J'entendais sur ce plateau que
33:31 finalement la réaction obligataire montrait qu'on se projetait jusqu'à juillet et qu'après on
33:35 attendait de voir. C'est ce que vous constatez ? Quand on regarde les anticipations de BCE, on est du côté de
33:40 3/3/4, alors entre 3,5 et 3/3/4, assez longtemps jusqu'en mémoire juillet ou septembre 24.
33:47 Donc là on a à nouveau un grand plateau à 25 centimes près, ce qui là pour le coup nous on est assez confort
33:53 avec ça. Alors ça sera 3/3/4 ou 4, j'en sais rien, je crois que la BCE non plus. Et ils vont rester longtemps à ce niveau là.
34:01 Je ne pense pas qu'ils continuent encore, parce que c'est vrai qu'il y a le petit jeu après chaque comité.
34:05 Donc il y a tous les faucons qui donnent leur devoir en disant il faut en aller plus. C'est toujours les premiers à dégainer.
34:11 Derrière ensuite il y a toutes les colombes qui disent non pas trop parce qu'il y a ça, le ralentissement.
34:15 Il y a un indicateur qu'on aime bien, c'est l'indice des surprises économiques. C'est à dire comment est-ce que les chiffres
34:19 sortent par rapport aux prévisions. Et en zone euro, c'est vrai qu'il n'est pas brillant. C'est à dire qu'il est vraiment au plus bas.
34:25 À chaque chiffre, le chiffre qui sort est en dessous de la prévision. Donc d'un point de vue économique...
34:29 - C'est moins le cas aux Etats-Unis. - C'est beaucoup. Aux Etats-Unis, c'est quasiment, il n'y a pas tellement de surprises, je crois, de mémoire.
34:34 Et c'est vrai que du coup, je pense que la BCE va aussi faire un petit peu attention sur ces sujets.
34:39 Et je rajouterai qu'en Europe, il y a quand même un petit sujet. Depuis le Covid, il y a le quoi qu'il en coûte. Après, il y a eu la phase...
34:48 Bon, les déficits et les règles budgétaires, c'est pas pour tout de suite. Là, par contre, en septembre-octobre, ils ont commencé à se réunir
34:54 sur ces sujets, la ministre des Finances. On va commencer à rappeler qu'on ne peut pas dépenser autant qu'on veut, qu'il y a les critères de match,
35:00 même si on les assouplit et qu'on enlève l'investissement, sont toujours là. Et ces négociations sont plutôt restrictives d'un point de vue budgétaire.
35:06 Et donc je pense qu'effectivement, le scénario aujourd'hui qui est dans la courbe de taux européens, nous, nous va plutôt bien sur les attentes qu'on a.
35:15 Donc effectivement, 10 ans français à 3. Il faut bien voir qu'en plus, les 3% de rendement permettent de payer un petit peu de tension sur les taux
35:25 à horizon 6 mois par le portage.
35:28 - Nuno Texerra, même question effectivement sur la stratégie BCE avec peut-être quand même la prévision de croissance pour la zone euro de la BCE qui est revue à la baisse.
35:38 Est-ce que ça doit inquiéter ? Alors effectivement, c'est marginal. On passe de 1% à 0,9%. Mais est-ce que ça doit revoir un petit peu des scénarios économiques ?
35:46 - Non, je pense que ce n'est pas très significatif. On est en dessous en ce qui nous concerne sur les prévisions de la zone euro.
35:53 Mais ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas un effet un peu contraire effectivement d'une politique trop agressive sur les taux qui, paradoxalement,
36:04 pourrait même être contre-productive, c'est-à-dire entraîner une inversion encore supplémentaire de la courbe des taux et une baisse des taux longs.
36:12 Parce qu'à ce moment-là, les marchés vont anticiper un vrai ralentissement, voire une récession.
36:17 Et donc il faut garder une certaine prévisibilité quand même dans la politique monétaire. Elle a plutôt baissé. Il y a plutôt un peu moins de guidance qu'auparavant.
36:29 Donc les marchés ne savent pas trop. Voilà. C'est data-dépendant, comme on dit. Et du coup, il faut se laisser un peu le temps.
36:38 Et donc je partage assez l'idée qu'une pause à 3,75 ou 4, effectivement, ce n'est pas forcément déterminant. Ce serait probablement utile.
36:48 – Et en matière de croissance, si vous êtes en dessous des prévisions pour 2023, une croissance de 1,5 ou 6% pour 2024 ou 1,6% en 2025, c'est trop ambitieux aussi à ce stade ?
37:01 – Non, pas forcément. Tout dépend de la visibilité qu'on aura justement sur les taux d'intérêt.
37:07 Parce que si on commence à retrouver de la visibilité sur les taux et que le problème inflationniste semble à peu près réglé,
37:15 je pense que ça devrait donner des bases solides pour une reprise en 2024.
37:19 – C'est vrai que pour compter l'aspect banque centrale, il y a un message qui a été délivré des deux côtés la semaine dernière.
37:25 C'est le côté du maintien des taux élevés sur de longues périodes plutôt que le taux terminal.
37:30 Ça, c'est déjà un message qu'on a entendu l'année dernière de Jérôme Powell, qu'on n'est plus entendu ensuite et qui ressort maintenant.
37:34 C'est-à-dire, comme pour prévenir que finalement, on ne montera peut-être pas beaucoup plus les taux,
37:38 mais par contre, on insiste sur le côté durée, on va planer pour un peu plus de temps.
37:41 Et si on regarde l'aspect marché, moi c'est un peu ça qui m'inquiète, mais pas qui m'inquiète dramatiquement,
37:46 mais qui pourrait plus ou moins pousser les marchés à la consolidation.
37:48 C'est-à-dire, le potentiel de croissance qui n'est pas là, on va être sous la tendance au niveau américain.
37:54 En Europe, on va se balader entre contraction, notre trimestre à l'autre et expansion.
37:57 Et d'autre côté, les taux, même si ça ne jaillit plus, ça ne monte plus,
38:00 mais qui vont jouer un effet un peu de toujours restrictif.
38:03 Ils ne donneront pas de respiration supplémentaire.
38:04 Voilà, et en plus, ça fait budgétaire, dont Eric parlait.
38:06 Là, vous avez une équation pour normalement, vous n'avez pas des marchés qui flambent complètement.
38:10 Il y aura toujours un effet alternatif, du coup, les rendements sont bons de l'autre côté.
38:13 Donc normalement, à un moment donné, le marché doit un peu calmer cet appétit pour les actifs risqués.
38:16 Et ce ne serait pas surprenant que pendant un, deux trimestres, on ait des marchés, ce serait la logique en tout cas,
38:21 je trouve, des marchés à action qui oscillent dans des ranges pas très larges, de 10%, mais quelque temps.
38:25 La fameuse consolidation qu'on attend depuis un petit bout de temps, qui arriverait du coup au second semestre.
38:30 Sur le cas qu'effectivement, moins aux Etats-Unis.
38:33 Mais justement, alors on peut continuer avec vous, Alexandre Baradez.
38:37 J'ai l'impression quand je regarde effectivement les questions sur les marchés, notamment les marchés à action,
38:41 qu'il y a deux questions, c'est où est la consolidation, en tout cas, quand est-ce qu'elle va se valider ?
38:46 Et deuxièmement, quid de la concurrence d'autres actifs vis-à-vis des actifs risqués comme les actions ?
38:54 La concurrence, elle peut venir de ce qui aurait dû déjà être le cas, peut-être la partie obligataire.
38:58 C'est tel rendement, c'est archi sexy, d'acheter du chiffon audio un an.
39:02 Donc à un moment donné, le côté alternatif va peut-être se remanifester,
39:05 alors qu'effectivement, il a quand même pas mal disparu en tout cas.
39:08 Mais il a disparu sur des thèmes, pas partout en fait.
39:10 On disait tout à l'heure, il y a eu la partie tech qui a accéléré,
39:12 parce qu'il y a un thème spécifique AI+, des questions de pose ou autre.
39:16 Mais après, pour aller plus haut, qu'est-ce qu'on a en fait ?
39:19 Il va falloir chercher d'autres thèmes.
39:21 Nvidia qui a publié, ok, ça a été pressé, voilà.
39:24 Tous ces thèmes ont déjà bien boosté au premier semestre.
39:26 OS2, il y aura déjà l'épreuve des guidances qu'on va surveiller,
39:28 l'épreuve des résultats en tant que telle.
39:30 Et on commence aussi à avoir des multiples aux Etats-Unis,
39:32 qui commencent à devenir un peu, je dis pas dangereux, ils sont pas dangereux,
39:34 mais à 19 fois les bénéfices attendus 12 mois,
39:37 vous revenez en fait sur le début de la zone d'excès qu'on avait connue post-Covid.
39:40 C'est-à-dire qu'on est au-dessus de la moyenne de 10 ans largement,
39:42 et vous êtes sur la moyenne de 5 ans, mais qui elle-même était déformée
39:45 par l'aspect Covid, le DPE à 23, 24 fois les bénéfices.
39:48 Donc vous êtes déjà sur une moyenne qui elle-même était déformée par le Covid.
39:52 Sachant que vous avez une croissance qui, c'est un autre scénario,
39:56 mais qui va plutôt ralentir qu'accélérer.
39:58 Donc à un moment donné, la macro va peut-être aussi un peu transpirer sur la micro en fait.
40:01 Et les costes de marge, je me réjouis que je parlais tout à l'heure,
40:03 ça va peut-être aussi se ressentir.
40:04 Donc il me semble que là, il y a quand même quelques ingrédients pour de la consultation.
40:08 En Europe, on le voit un peu sur le cas de la Chine.
40:09 Avec des entreprises qui devraient quoi, réduire leurs marges
40:11 ou qui auraient du mal à les augmenter encore plus ?
40:13 C'est plus la croissance des bénéfices, c'est pas forcément des chutes de...
40:17 C'est plutôt qu'on a intégré la bonne tenue finalement,
40:20 la moins mauvaise tenue qu'on pouvait craindre.
40:22 Mais après, pour redéployer une multiple ou autre,
40:24 il va falloir effectivement, soit des guidances absolument incroyables,
40:26 ou alors des résultats incroyables.
40:28 Mais si on vous détend un peu ces multiples,
40:29 ce qui me semblerait un peu nécessaire dans la phase actuelle,
40:31 il n'y a pas de transipossibilité.
40:32 Soit vous en recevez de super résultats,
40:34 il me semble qu'on est un peu limité de ce côté-là.
40:36 Soit c'est le marché qui corrige un petit peu,
40:38 pas beaucoup, mais 5-10% de correction,
40:40 vous détendez un peu les multiples quand même.
40:42 Éric Bertrand, même question.
40:43 Qu'est-ce que vous regardez dans le contexte actuel ?
40:44 Effectivement, on attend une consolidation sur les marchés américains
40:48 qu'on n'a pas encore à l'heure actuelle,
40:50 ou en tout cas, elle est annoncée, mais on ne la voit pas à l'heure actuelle.
40:54 Et en même temps, les actifs risqués font face à une concurrence de plus en plus accrue,
40:58 que ce soit en France, sur même parfois des actifs réglementés,
41:02 ou alors sur des poches obligataires.
41:04 Je vais vous citer un proverbe breton, je crois,
41:06 c'est "Marmite fixée, jamais debout".
41:08 Donc on attend tous la consolidation, il ne se passe rien.
41:11 Ça rappelle d'autres moments de marché où tout le monde est d'accord
41:13 pour qu'il se passe quelque chose, mais ça ne marche pas.
41:15 Blague à part, c'est vrai que c'est un peu surprenant et c'est vrai que c'est interrogeant,
41:18 parce qu'on a quand même eu, pour la faire rapide,
41:20 un démarrage de début d'année truant.
41:23 On a l'épisode bancaire US, ça revient,
41:25 et là, on est sur les plus hauts, alors un petit plus haut d'un pour cent ou deux,
41:28 puis comme tu le disais, on a quand même les US et l'IA qui tirent un peu.
41:32 Alors avec l'aspect de construction des indices,
41:34 c'est giga capitalisation contre petite qui est très distordue.
41:39 La performance du S&P, c'est 10 valeurs,
41:41 enfin globalement jusqu'à assez récemment.
41:44 Mais c'est vrai qu'au global, nous on a l'impression qu'il y a plein de bonnes nouvelles dans ce marché.
41:48 L'atterrissage en douceur, le pilotage, la croissance ralentie, mais pas trop,
41:51 l'inflation revient, mais c'est pas mal, les taux remontent.
41:54 Et comme je l'évoquais tout à l'heure, les deux scénarios de risque
41:57 sont plutôt vraiment pas très bons pour les actifs risqués.
42:00 Et il y a, je crois, donc ça, on reste prudent techniquement,
42:04 même si on n'est pas inquiet sur longue période.
42:06 Donc, ça continue de m'entôter.
42:08 Et c'est vrai que dans les actifs alternatifs,
42:11 ce que tu disais, moi du 4,5, investissement de grade à 3-5 ans,
42:15 je suis un assureur, ça ne me coûte pas très cher en solidabilité 2.
42:18 Et même quand on regarde le haut du haut rendement,
42:20 même si ça ralentit, ça peut un peu swinguer,
42:22 on est quand même payé pour avoir du risque,
42:24 avec pas mal de visibilité. Avec cet aspect en plus,
42:27 c'est que, en particulier sur le crédit de qualité,
42:29 si on a un ralentissement, les spreads vont s'écarter,
42:32 mais dans le même temps, les taux devraient un peu baisser.
42:34 Au global, la somme des deux, on prend le portage.
42:37 Et donc, du coup, il y a quand même cet aspect concurrence des classes d'actifs.
42:39 On était vraiment, souvenez-vous, Tina était là il y a encore deux ans,
42:43 il n'y avait rien à acheter à part des actions.
42:45 Mais là, Tara est là maintenant.
42:47 Et c'est vrai que du coup, dans les allocations,
42:51 on va aller chercher du portage, parce que,
42:53 a priori, on a quand même la certitude d'avoir à peu près ces perfs-là
42:57 sur les horizons donnés. Donc, c'est vraiment quelque chose
42:59 qui nous est une alternative, en particulier aux actions,
43:02 en attendant que ça corrige.
43:04 Mais pour l'instant, ça aura de ne voir rien venir.
43:06 Donc, le scénario, c'est que ça va corriger.
43:08 Mais pour l'instant, la marge n'est pas fixée.
43:10 Il y a un moment, si on passe ces pics de l'inquiétude,
43:13 il y a un moment où il faudra y retourner.
43:15 Mais pour l'instant, c'est vrai qu'il y a quand même énormément de bonnes nouvelles
43:17 et un peu de cherté relative au marché américain.
43:19 C'est vrai que, Nuno Teixeira, on a l'impression
43:22 qu'on a du mal à retourner dans le marché de l'action,
43:25 parce qu'on ne sait pas où ça va redémarrer,
43:27 que ce soit demain ou dans cinq mois.
43:29 Non, mais c'est vrai que les investisseurs sont plutôt,
43:33 pour ceux qui raisonnent en fondamentale,
43:35 un peu prudents, voire sous-pondérés sur les marchés,
43:39 parce que les valorisations ne sont pas démentes,
43:42 mais elles ne sont pas non plus super attractives,
43:44 mais elles le seraient moins dans un scénario de ralentissement marqué de l'économie.
43:49 Donc, nous, on a décidé de passer en légère sous-pondération fin mai.
43:54 C'est vrai qu'on est face à des marchés qui continuent à monter,
43:58 donc ça paraît un peu frustrant.
44:00 Mais en même temps, on préfère, comme Eric,
44:06 aller plutôt sur l'investment grade ou du high yield de qualité
44:10 que de prendre des risques actions avec des indices
44:15 qui ont sans doute pris un petit peu d'avance.
44:18 Et ce qui est aussi un petit peu...
44:20 Parce que le risque, pour bien comprendre,
44:22 c'est qu'effectivement, quand on a un S&P 500
44:24 qui affiche une progression, mais que derrière,
44:26 c'est dix valeurs qui le tirent pendant plusieurs semaines,
44:28 le risque, c'est d'aller au mauvais endroit,
44:31 finalement, sur les marchés actions,
44:33 sans trop savoir quelle sera peut-être la prochaine thématique porteuse
44:35 sur quelques semaines.
44:37 Tout le monde cherche la qualité et la visibilité.
44:39 Donc, il y a un espèce d'effet d'entonnoir
44:41 sur ce type de valeurs, notamment sur la tech.
44:43 Et un indice EQ pondéré américain
44:47 n'a pratiquement rien fait depuis le début de l'année.
44:49 Donc, il faudrait que la hausse se diffuse un petit peu plus
44:51 pour qu'elle soit sans doute plus pérenne.
44:53 Si ce n'est pas le cas,
44:55 ça veut dire qu'il y a probablement des segments du marché
44:57 qui vont devoir corriger un peu.
44:59 Et le Nasdaq est revenu à des niveaux de survalorisation
45:03 à court terme, en tout cas.
45:05 Merci beaucoup, messieurs, de nous avoir accompagnés
45:07 dans Smart Bourse. Merci Eric Bertrand,
45:09 directeur des gestions chez Ofi, Invest Assets Management.
45:11 Merci Nuno Teixeira, membre du comité d'investissement
45:13 Croiss Assets de Natixis, IEM International.
45:15 Et merci Alexandre Baradez,
45:17 chef analyste chez IG.
45:19 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans la dernière partie de Smart Bourse.
45:21 [Musique]
45:25 Et c'est parti pour le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
45:29 un quart d'heure américain, comme tous les lundis.
45:31 Et nous avons le plaisir de retrouver
45:33 notre correspondant américain
45:35 à Washington, en duplex.
45:37 Bonjour Pierre-Yves Dugas.
45:39 Bonjour Nicolas, ça va ?
45:41 Bien et vous ?
45:43 Bon, écoutez, aujourd'hui est un jour férié aux Etats-Unis,
45:47 donc j'ai mis une cravate, j'ai fait un effort.
45:49 Jour férié, effectivement,
45:51 donc aux Etats-Unis,
45:53 le jour férié Juneteenth.
45:55 Nous allons quand même parler de bourse ensemble,
45:57 Pierre-Yves Dugas,
45:59 puisque les américains,
46:01 les investisseurs américains,
46:03 continuent tout de même
46:05 à avoir une appétence particulière
46:07 pour les actions.
46:09 Oui, on parlait à l'instant de cette
46:11 consolidation qui ne vient pas.
46:13 Voilà peut-être un élément
46:15 qu'il faut intégrer dans l'analyse
46:17 de cette consolidation
46:19 interminable.
46:21 61% des américains,
46:23 à nouveau, détiennent des actions,
46:25 soit directement dans leur portefeuille,
46:27 soit indirectement par le biais de participation
46:29 dans des mutual funds,
46:31 des fonds mutuels, des CICAV, je crois qu'on appelle ça en France.
46:33 Alors c'est intéressant parce que
46:35 la proportion avait fortement
46:37 chuté après la crise de 2008.
46:39 On était tombé
46:41 en 2013
46:43 à 52%,
46:45 et on est donc bien remonté aujourd'hui
46:47 à 61%.
46:49 Il y a autre chose derrière cette statistique globale
46:51 qui sont troublantes et qui, probablement,
46:53 sont des éléments à intégrer
46:55 dans l'analyse de cette évaluation
46:57 ou survalorisation peut-être du marché.
46:59 C'est le fait que
47:01 la proportion
47:03 d'actifs investis en actions
47:05 est la même
47:07 pour toutes les générations
47:09 au-dessus de 30 ans.
47:11 Alors c'est contre-intuitif parce que,
47:13 traditionnellement, les conseillers financiers aux États-Unis
47:15 recommandent aux investisseurs
47:17 au fur et à mesure qu'ils progressent
47:19 dans l'âge
47:21 et au-delà de 60 ans
47:23 qu'ils commencent à réduire
47:25 la part de leur portefeuille investi
47:27 en actions et ce au profit
47:29 d'obligations de manière à éviter
47:31 les coups de grisou qui peuvent intervenir.
47:33 Eh bien non.
47:35 Au-dessus de 30 ans, en gros,
47:37 les Américains,
47:39 qu'ils aient 40, 50, 60 ou 70 ans,
47:41 continuent de favoriser les actions
47:43 dans la même proportion,
47:45 autour de 66 %.
47:47 En d'autres termes,
47:49 ce sont les moins de 30 ans
47:51 qui font baisser la moyenne.
47:53 Alors pourquoi cette situation
47:55 qui n'est pas intuitive,
47:57 plusieurs éléments d'explication
47:59 s'avancent,
48:01 je crois que moi, celui qui me séduit
48:03 le plus, et c'est lui dans lequel je me reconnais,
48:05 puisque je suis quelque part
48:07 presque un "baby boomer",
48:09 c'est que beaucoup de ces Américains
48:11 qui ont plus de 60 ans aujourd'hui
48:13 ont commencé à s'intéresser
48:15 au stock market,
48:17 à l'investissement en bourse,
48:19 dans les années de l'explosion
48:21 boursière des années 80.
48:23 Et ils ont vécu
48:25 plusieurs révolutions comme ça.
48:27 La plus importante est celle
48:29 qui a fait entrer dans leur tête
48:31 et même peut-être dans leur ADN,
48:33 le fameux FOMO,
48:35 "fear of missing out",
48:37 la peur de rater le coche.
48:39 Pourquoi ? Parce qu'ils ont vu
48:41 le marché s'effondrer en 87
48:43 et rebondir très vite, s'effondrer en 2002
48:45 et rebondir très vite, s'effondrer en
48:47 2008 et 2009 et rebondir très vite,
48:49 s'effondrer en 2020 et rebondir
48:51 très vite, etc.
48:53 Et à chaque fois, ou bien ils ont tenu le coup
48:55 et ils s'en félicitent, ou bien ils ont craqué,
48:57 ils ont vendu et ils s'en mordent les doigts.
48:59 Donc cette consolidation
49:01 qui ne vient pas aujourd'hui, peut-être,
49:03 peut-être, est-ce que l'élément
49:05 d'explication le plus puissant est le fait que
49:07 jusqu'à présent,
49:09 la patience a payé.
49:11 Si on avait acheté le S&P 500
49:13 au plus bas en 2009, on aurait
49:15 aujourd'hui une plus-value,
49:17 dividendes compris, de plus de
49:19 700%.
49:21 C'est tout de même de quoi convaincre
49:23 même un vieux d'investir
49:25 de manière privilégiée
49:27 dans des actions plutôt que dans des
49:29 obligations, surtout que nous sortons
49:31 d'une période qui a été quand même assez
49:33 délicate pour les détenteurs
49:35 d'obligations, en raison de
49:37 la politique tardivement
49:39 appliquée par la réserve fédérale qui a
49:41 conduit à dévaloriser,
49:43 en capital en tout cas, beaucoup
49:45 de portefeuilles obligataires,
49:47 alors que la récession dont on nous parle depuis
49:49 un an, elle ne devient pas. Alors peut-être
49:51 est-elle déjà là et on s'en apercevra dans
49:53 un mois ou deux, mais pour l'instant,
49:55 ça n'est pas évident.
49:57 Il y a évidemment d'autres éléments,
49:59 Nicolas, d'explication.
50:01 Je ne les trouve pas tous très convaincants
50:03 parce qu'en France, par exemple, je n'ai pas
50:05 l'impression que le même phénomène se produise.
50:07 Les Américains disent
50:09 toute cette nouvelle génération d'investisseurs
50:11 en bourse, et même les plus âgés,
50:13 profitent du fait que la technologie
50:15 d'Internet fait que maintenant on peut
50:17 acheter et vendre des actions sur son portable,
50:19 etc. C'est vrai dans d'autres
50:21 pays qu'aux Etats-Unis,
50:23 et pourquoi les Américains continuent-ils
50:25 d'être aussi capitalistes ?
50:27 Ce qui est étonnant,
50:29 Pierre-Yves Dugas, c'est que
50:31 même à l'approche de la retraite,
50:33 les actions
50:35 sont, aux yeux de ce que
50:37 vous nous dites et de l'étude que vous nous
50:39 donnez, le
50:41 placement le plus
50:43 sûr, aux yeux
50:45 des Américains ?
50:47 Les vieux n'ont pas peur.
50:49 Les vieux n'ont pas peur. Prenons l'exemple
50:51 de Vanguard, qui est une
50:53 grande maison de fonds mutuels
50:55 et un courtier important, qui
50:57 a une réputation
50:59 méritée, je crois, d'être
51:01 rationnel et de privilégier
51:03 le long terme. Les chiffres
51:05 de Vanguard sont assez parlants. Les clients
51:07 de plus de 65 ans
51:09 ont une allocation médiane
51:11 de leur portefeuille
51:13 chez Vanguard en actions
51:15 de 63 %.
51:17 On serait
51:19 en droit d'imaginer qu'ils soient
51:21 plutôt à 63 % en obligation.
51:23 Ce n'est pas le cas.
51:25 Vous savez, si vous aviez un morceau
51:27 de papier dans la main, imaginons
51:29 pour un instant que les actions ne soient
51:31 pas dématérialisées, que ce soit encore
51:33 des morceaux de papier. Vous avez dans la main un morceau de papier
51:35 sur lequel il y a écrit Microsoft ou Apple
51:37 et dans l'autre main, vous avez un dollar.
51:39 Lequel vous préférez garder et transférer
51:41 à vos enfants ?
51:43 Chacun peut répondre à cette question
51:45 en fonction de sa stratégie.
51:47 Pierre-Yves, lequel gardez-vous ?
51:49 À l'horizon
51:51 de trois ans, je crois qu'il vaut mieux
51:53 rester investi. C'est tellement
51:55 difficile de faire le timing.
51:57 C'est tellement difficile de se dire
51:59 "le marché est surévalué, je vais vendre
52:01 et puis je vais attendre que ça rebondisse".
52:03 24 heures après que le rebond
52:05 ait commencé, c'est déjà souvent trop tard.
52:07 Je pense qu'il faut
52:09 minimiser...
52:11 Je ne recommande personne
52:13 aux gens qui nous écoutent. Je vous dis simplement ce que je pratique
52:15 pour moi-même. Je crois qu'il faut
52:17 minimiser la prise de risque, mais il faut
52:19 serrer les fesses.
52:21 Un mot également de l'actualité
52:23 politique,
52:25 Pierre-Yves Dugas,
52:27 un sujet
52:29 qui a cristallisé un certain
52:31 nombre de passions aux Etats-Unis.
52:33 On se demandait même s'il
52:35 fallait choisir entre démocrate
52:37 et républicain pour savoir si on était pour
52:39 ou contre l'interdiction des
52:41 gazinières. La Chambre
52:43 vient de voter une loi
52:45 pour interdire leur interdiction,
52:47 Pierre-Yves Dugas.
52:49 C'est un sujet dont nous avons souvent parlé ici.
52:51 Je le trouve extrêmement illustratif
52:53 de la guerre culturelle qui déchire
52:55 l'Amérique. La Chambre des représentants
52:57 la semaine dernière a voté deux lois
52:59 sur le même thème.
53:01 La première
53:03 interdit
53:05 l'usage d'argent public
53:07 fédéral pour
53:09 réglementer les gazinières.
53:11 La deuxième interdit au département
53:13 de l'énergie de produire de nouvelles normes
53:15 qui reviendraient à
53:17 réglementer ou à réduire
53:19 l'offre de gazinières ou à renchérir leur offre
53:21 au prétexte que
53:23 ces normes seraient meilleures en termes d'économie
53:25 d'énergie ou en termes de pollution.
53:27 Comment en est-on arrivé là ?
53:29 D'abord le vote est
53:31 de manière dominante
53:33 celui de représentants
53:35 à la Chambre républicain
53:37 mais il y a tout de même 29 démocrates
53:39 qui ont voté en faveur de ce texte.
53:41 Comment en est-on arrivé là ?
53:43 On est arrivé là parce que
53:45 à San Francisco,
53:47 à Berkeley, dans une douzaine de municipalités
53:49 californiennes,
53:51 les autorités locales ont décidé
53:53 d'interdire les gazinières, les nouvelles
53:55 gazinières. Et
53:57 que la Californie de plus en plus
53:59 veut interdire et a commencé
54:01 à voter en ce sens les gazinières dans les nouveaux
54:03 bâtiments. L'État de New York,
54:05 qui est un État bleu, un État largement démocrate,
54:07 a fait la même chose.
54:09 Les républicains ont dit "Ah là là, ils sont en train
54:11 de faire avec les gazinières ce qu'ils nous ont
54:13 fait avec l'automobile". Vous savez
54:15 qu'un jour les Californiens se sont réveillés
54:17 et sans jamais avoir voté, on leur a
54:19 expliqué qu'à partir de 2035, ils ne
54:21 pourraient plus acheter
54:23 en Californie de véhicules
54:25 automobiles qui fonctionnent avec de l'essence,
54:27 en tout cas à moteur thermique.
54:29 Alors tout ça sur fond d'urgence
54:31 climatique, de transition écologiste,
54:33 de protection de la planète. Les républicains,
54:35 qui n'y croient guère, se disent
54:37 "Il faut défendre
54:39 le droit des Américains à faire la cuisine
54:41 chez eux comme ils l'entendent.
54:43 L'État n'a pas à se mêler de nos affaires.
54:45 Je vais faire mon omelette sur du gaz
54:47 parce que ça cuit mieux. Protégeons-le."
54:49 C'est un argument
54:51 bébête, mais c'est un argument qui peut être
54:53 compris par tout le monde, surtout
54:55 dans des États qui sont
54:57 très largement démocrates.
54:59 Parce que ces histoires de gazinières concernent
55:01 40 millions de foyers aux États-Unis,
55:03 mais surtout, à 70%,
55:05 des foyers dans l'État de New York,
55:07 dans l'État de Californie et dans l'Illinois
55:09 et dans le New Jersey, qui sont très largement
55:11 des États acquis
55:13 aux candidats
55:15 démocrates, généralement.
55:17 - On rappelle juste,
55:19 Pierre-Yves Dugas, que l'argument
55:21 pour l'interdiction des gazinières
55:23 serait que ces
55:25 gazinières seraient responsables
55:27 de maladies, et notamment
55:29 cause principale d'asthme aux États-Unis.
55:31 - Exactement.
55:33 Les gazinières, semble-t-il,
55:35 deux études sont sorties encore de l'Université
55:37 californienne au cours des dernières semaines,
55:39 disant que les gazinières, si la cuisine
55:41 en particulier est mal aérée,
55:43 peuvent produire du benzène, qui
55:45 contribue à l'asthme
55:47 et peut mettre en danger la santé
55:49 des petits-enfants.
55:51 Alors,
55:53 les Républicains n'y croient pas.
55:55 Ils pensent que tout cela est une
55:57 opération déguisée pour
55:59 intervenir
56:01 dans la vie
56:03 des Américains. Et que dit la Maison-Blanche ?
56:05 C'est ça qui est intéressant.
56:07 C'est que le président Biden lui-même
56:09 et les porte-parole de la Maison-Blanche ne cessent
56:11 de répéter qu'il n'est pas du tout dans les plans
56:13 de l'administration Biden d'interdire les gazinières
56:15 aux États-Unis, y compris dans les nouveaux bâtiments.
56:17 Néanmoins, les Républicains
56:19 n'y croient pas parce qu'ils ont
56:21 remarqué que le département de la justice
56:23 avait payé
56:25 ses propres avocats pour aller défendre
56:27 les municipalités démocrates
56:29 lorsque ces dernières étaient
56:31 défiées devant les tribunaux
56:33 sur la constitutionnalité
56:35 et la légalité de leur
56:37 interdiction des gazinières.
56:39 Voilà une affaire qui paraît tout à fait triviale
56:41 et qui est triviale
56:43 finalement parce que
56:45 il faut le reconnaître, les Républicains qui ont
56:47 adopté ce projet de loi à la
56:49 Chambre n'ont aucune chance de le faire passer au Sénat.
56:51 Mais c'est le genre de choses dont on
56:53 parle beaucoup dans les
56:55 chaumières américaines, si j'ose dire,
56:57 parce que c'est un moyen de
56:59 focaliser l'attention et de rappeler
57:01 aux Américains que l'État fédéral
57:03 peut se mêler de tout et que
57:05 l'une des grandes différences entre les Démocrates
57:07 et les Républicains, c'est que les Républicains
57:09 prétendent vouloir défendre la liberté
57:11 et minimiser les impôts
57:13 tandis que les Démocrates prétendent
57:15 vouloir le bien des Américains
57:17 en faisant intervenir l'État fédéral pour réduire
57:19 les inégalités et les dangers que peuvent
57:21 présenter certains appareils électroménagers.
57:23 Merci beaucoup Pierre-Yves Dugas
57:25 d'avoir été avec nous dans Smartbourse.
57:27 Je rappelle que vous êtes correspondant américain
57:29 de Smartbourse. Merci à vous également
57:31 de nous avoir suivis et je vous donne rendez-vous
57:33 demain à midi et demi en direct sur Bismarck.
57:35 [Musique]
57:37 [Musique]
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