SMART JOB - Le cercle RH du mercredi 14 juin 2023

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Mercredi 14 juin 2023, SMART JOB reçoit Christophe Roth (Président, AGEFIPH) et Thibaut Guilluy (Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises)

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00:00 [Musique]
00:11 Le Cercle RH, le débat de Smart Job, comme chaque jour, pour vous dévoiler le plan stratégique AGFIP 2023-2027.
00:19 Et c'est son président qui est avec nous pour nous le dévoiler avec des axes stratégiques, des enjeux forts évidemment,
00:25 parce qu'il sera question tout au long de notre émission de la situation des personnes en situation de handicap face à l'emploi et aussi, j'allais dire, face au chômage.
00:33 Christophe Roth, merci d'avoir répondu à notre invitation. Président de l'AGFIP, vous êtes et vous portez et vous l'avez devant vous ce plan stratégique.
00:41 D'abord, avant de le dévoiler, parce que c'est le fruit d'un travail collectif, ça fait plusieurs mois que vous travaillez sur ce document,
00:48 vous allez nous le dévoiler en exclusivité, mais quelques chiffres sur le parcours que vous avez fait et les actions que vous avez menées.
00:54 Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est de 14%, 8% en tout public, mais il était de 19% en 2018.
01:05 Ça veut dire que vous avez accéléré. Qu'est-ce que vous avez fait concrètement pour faire baisser le chômage des personnes en situation de handicap ?
01:13 Bonjour Arnaud. Tout d'abord, effectivement, c'est une première d'annoncer le plan stratégique 2023-2027 de l'AGFIP.
01:21 Comme vous l'avez indiqué, c'est un travail qui a été construit, co-construit avec l'écosystème de la politique handicap.
01:30 Quand je parle d'écosystème, je parle bien évidemment des partenaires sociaux représentatifs du monde du travail.
01:35 Je parle des associations qui sont représentatifs des différents types de handicap. Je parle aussi des personnes qualifiées et désignées par l'État.
01:43 Je parle surtout et également des entreprises représentées par le Medef CPME. Et bien évidemment, ce travail a pu être réalisé
01:52 grâce, je dirais, à un retour d'expérience d'experts sur le sujet du handicap, que ce soit dans le domaine de la formation, dans le domaine de la santé au travail,
02:01 mais aussi avec un partenariat renforcé avec l'État de plus haut niveau. Autrement dit, un dialogue fructueux, limpide, fluide,
02:10 avec la ministre Dario Sec en charge des personnes en situation de handicap et le ministre du Travail Olivier Dussopt, mais également avec Thibaut Guillouis au commissaire à l'Emploi.
02:19 — Qui pourrait nous rejoindre. Il a un tout petit peu de retard. C'est important d'avoir Thibaut Guillouis qui va présider au destiné de France Travail,
02:26 parce que le handicap n'est évidemment pas oublié dans le dispositif France Travail. Mais un petit mot sur vous, comme comprennent bien votre engagement.
02:33 Quand vous arrivez et que vous prenez les rênes de la GFIB, vous êtes un des représentants de la CFE-CGC. Il faut le dire, c'est un organisme paritaire.
02:41 Vous mettez un coup de poing sur la table. Vous dites qu'on ne peut pas rester dans cette situation.
02:46 — Effectivement, Arnaud. Je veux dire, je suis quelque part un exemple vivant. J'ai eu un grave accident en service le 15 décembre 1999.
02:54 — Policier, il faut le rappeler. En mission. — Policier, en service, en mission. Et en 1999, j'ai vécu ce qu'on appellerait le parcours du combattant
03:02 pour rester en activité et également pour continuer à faire bouillir la marmite et puis être pris en compte comme une personne avec des potentiels, des compétences.
03:11 — Ça veut dire qu'à l'époque, excusez-moi, Christophe Roth, on vous fait comprendre que globalement, vous avez été blessé en service, en mission.
03:18 On vous met sur le côté. On vous dit que vous allez rentrer dans un bureau et vous bougez plus. Et vous vous dites que c'est pas possible. On peut pas accepter ça.
03:23 — Mais c'est pire que ça, Arnaud. On m'a même proposé la retraite pour invalidité. On m'a même dit « Mais monsieur, vous n'allez plus exercer votre mission ».
03:32 Vous allez donc être reclassé peut-être sur un poste administratif. Bien évidemment, la loi de 2005 n'existait pas quand j'ai repris mon travail en 2001.
03:42 Donc je suis un homme convaincu. Je voudrais pas trop parler de moi. Je suis un homme convaincu. Avant bien sûr d'être à la présidence de la GFIP,
03:49 j'étais le premier vice-président du FIPHFP, le Fonds d'assurance des personnes handicapées dans les 3 versants de la fonction publique.
03:56 Et comme vous l'avez indiqué, je suis aussi le secrétaire national confédéral en charge de l'accessibilité et de l'égalité des chances.
04:03 Un homme convaincu, un homme concret, un homme projet.
04:06 — Et un homme heureux d'accueillir Thibault Guilhuis parce qu'il nous rejoint sur le plateau. Je voudrais qu'on l'accueille en direct dans notre émission,
04:12 en tout cas dans les conditions du direct. Thibault, prenez place. Votre emploi du temps, on le sait. Quand on suit un tout petit peu, votre activité est un peu chargée.
04:19 Et on est très très heureux de vous accueillir, cher Thibault. Vous venez régulièrement chaque mois dans notre émission parler de ce réseau des entreprises qui s'engagent.
04:27 Et on va parler handicap. Merci. Reprenez votre souffle. Au commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, et vous connaissez bien Christophe Roth.
04:34 Et je le disais en préambule, vous allez présider au destiné de France Travail, qui est en préparation, en construction.
04:42 On vient d'entendre, pas le coup de gueule, mais l'engagement de Christophe Roth. Avant de déployer le plan stratégique, on voulait faire un petit bilan de ses résultats.
04:51 Le chômage, les chiffres sont clairs. 14% là, c'est actuellement. Il était auparavant à 19% le taux de chômage des personnes en situation de handicap.
05:00 Qu'est-ce que vous lui reconnaissez comme qualité pour avoir réussi à faire baisser le chômage ? Commençons par le début.
05:06 — Je pense que, d'abord, c'est des résultats. Ils sauront évidemment s'en faire un jour à la GFIB. Mais c'est d'abord un résultat d'une dynamique collective.
05:16 Un, d'abord, il faut quand même pas se mentir, on a une politique de l'emploi. Et puis des chiffres du chômage qui baissent.
05:24 — Qui baissent, globalement. — Et donc ce qui est très heureux, c'est que cette fois-ci, pour les personnes en situation de handicap,
05:30 ils bénéficient de ce mouvement positif au même titre que les autres. Et c'est vrai dans tous les champs, sur l'apprentissage, sur les recrutements
05:38 et sur aussi la qualité et la nature des emplois aussi qui sont créés pour... — Durables. Non, c'est important.
05:44 — Durables. Et donc ça, c'est un. Il y a une dynamique économique. Il y a eu une politique volontariste ces dernières années de la part du gouvernement
05:55 au soutien à la fois des acteurs du monde du handicap – je pense notamment aux entreprises adaptées, aux ESAT – mais aussi des moyens d'évolu
06:04 pour pouvoir encourager les recrutements dans les entreprises. Et on a la GFIB qui est pour moi le bras armé qui permet en fait d'accompagner
06:15 cet écosystème et d'aider chaque entreprise à pouvoir mieux recruter plus et recruter des personnes en situation de handicap.
06:25 — Le chômage baisse, Christophe Roth. Une question concrète. Ce sont vos chiffres. Il y a au moment où on se parle 200 000 postes à pourvoir.
06:34 Arrêtez-moi si je me trompe. C'est-à-dire 200 000 postes qui pourraient être destinés à des personnes en situation de handicap
06:40 qui ne sont pas pourvues. C'est-à-dire qu'on est dans la situation équivalente du marché du travail traditionnel. C'est un secteur pénurique.
06:47 Comment vous l'expliquez ? — Oui. Alors déjà, je voudrais effectivement saluer Thibaut Guelui parce que quand on travaille,
06:53 on travaille main dans la main. Et moi, je n'ai pas honte de dire que la GFIB, en tout cas le président que je suis, travaille main dans la main
07:00 avec les ministres et avec le haut-commissaire à l'emploi. Comme l'a indiqué le haut-commissaire, depuis l'arrivée de Sophie Clusel,
07:09 il y a une nouvelle dynamique qui s'est mise en place et qui a été relayée par la ministre Dario Sec, mais également par Olivier Dussopt
07:16 au niveau du travail. Ce que je veux indiquer, c'est que le taux de chômage était de 19% avant l'arrivée de Sophie Clusel,
07:23 secrétaire d'État en charge des personnes en situation de handicap. Aujourd'hui, il n'est pas de 14%. Il est de 12%. Autrement dit,
07:29 nous avons aujourd'hui au chômage 460 000 personnes en situation de handicap. Et c'est là où nous avons des leviers à activer.
07:38 Et comme vous l'avez indiqué, sur le job board de la GFIB, nous avons plus de 200 000 offres d'emploi, que ce soit dans le domaine
07:45 de la restauration, de l'hôtellerie, dans le numérique, dans le bâtiment. Il y a réellement des offres.
07:51 C'est un chiffre important quand même.
07:52 C'est un chiffre important quand on voit qu'il y a 460 000 personnes en situation de handicap. Mais moi, je m'appuie sur l'expérience
07:59 "un jeune, une solution". Un jeune, une solution a porté ses fruits.
08:02 Une personne en situation de handicap, une solution.
08:04 Une personne en situation de handicap, une solution.
08:05 C'est ça que vous proposez là, en fait.
08:06 Eh bien, une solution.
08:08 Vous en pensez quoi ? Parce que 200 000 emplois, on n'est pas dans le flux, on est dans un stock.
08:12 Il y a des annonces. Si on va sur le site, il y a 200 000 emplois.
08:14 Qu'est-ce qui fait que ces emplois ne sont pas pourvus ? Non pas que les personnes handicapées ne veulent pas travailler.
08:19 C'est quoi ? C'est un problème de déplacement, de géographie, de mobilité, de salaire. C'est quoi le problème ?
08:23 C'est un des enjeux sur lesquels on travaille main dans la main.
08:28 Dans le cadre de France Travail, à la fois, il faut quand même avoir bien en tête que derrière les personnes en situation de handicap,
08:37 la proportion de demandeurs d'emploi de plus longue durée, la proportion de personnes qui sont plus faiblement qualifiées
08:43 est plus importante pour des raisons qu'on peut facilement imaginer.
08:47 Donc, ça veut dire qu'il faut renforcer les moyens de l'accompagnement de ces personnes.
08:52 Ce n'est pas qu'il y a moins de talent, qu'il y a moins d'envie, qu'il y a moins de motivation. Pas du tout.
08:56 Mais par contre, il faut investir et accompagner parce que forcément, il y a eu parfois des étapes, des épreuves, des moments plus difficiles
09:08 qui n'ont pas permis de développer une expérience professionnelle ou une qualification professionnelle.
09:12 Donc, investir là-dedans, et ça c'est des propositions qu'on a bâties dans le cadre de la Conférence nationale du handicap.
09:19 C'est un projet qui a été annoncé par le président de la République et qu'on a travaillé avec l'AGFIP notamment.
09:26 Il faut que l'accès à la formation, l'accès à l'accompagnement, on le consolide.
09:30 On a fait le rapprochement entre Pôle emploi et Cap emploi.
09:33 Moi, j'ai passé 8 mois de consultation, j'étais dans énormément de départements et honnêtement, ça fait partie des rapprochements
09:39 sur lesquels le retour d'expérience est positif parce que finalement...
09:43 France Travail, c'est Mission locale et Cap emploi.
09:46 Oui, aussi, mais c'est travailler ensemble et valoriser les expertises et les savoir-faire des uns par rapport aux autres.
09:52 Et ce qui est intéressant dans le rapprochement entre Pôle emploi et Cap emploi, c'est que ce rapprochement-là a permis de s'appuyer
09:58 sur la puissance de frappe de Pôle emploi pour apporter finalement une capacité à accompagner toute personne
10:02 qui peut avoir des fragilités, des difficultés de santé ou de handicap, quel que soit l'endroit où il est sur le territoire.
10:08 Et en revanche, de s'appuyer sur l'expertise des Cap emploi pour les prises en charge,
10:13 et puis pour monter en compétence pour qu'on soit capable d'aborder la question de façon plus efficace.
10:18 Et notre enjeu avec l'âge défiable, pour qu'il y ait derrière chaque personne une solution,
10:24 il faut qu'on gagne la bataille des consciences.
10:29 Côté entreprise.
10:30 Côté entreprise. C'est un sujet d'abord d'état d'esprit.
10:33 La bonne nouvelle, c'est que plus on va vers le plein emploi, plus on est contraint, trop jeune, trop vieux, trop en situation de handicap...
10:38 D'ouvrir.
10:39 Eh bien oui, ouvrons les chakras. Moi je dis aux chefs d'entreprise, ouvrons les chakras et faisons-le avec l'âge défiable.
10:45 C'est une opportunité pour chaque chef d'entreprise, chaque entreprise, que de s'ouvrir et il sera accompagné.
10:51 Parce qu'il y a tout un tas d'aides, il y a tout un tas d'accompagnements.
10:53 Le chef d'entreprise, encore une fois, n'est pas seul. On est là pour l'accompagner avec l'âge défiable.
10:57 Plan stratégique 2023-2027. On a fait un bilan qui est très positif, puisqu'on vient de le voir, les chiffres ont baissé.
11:03 Vous avez accéléré. Vous souhaitez faire évoluer le taux d'emploi au-delà des 4%. Comment vous allez faire ? Comment vous y prenez ?
11:10 C'est un défi quand même.
11:12 Le défi, en fin de compte, depuis le début de la mandature que j'ai eu l'honneur de présider au niveau de la GFIP, on a évolué.
11:19 Puisque quand je suis arrivé, il était à 3,3-3,4% dans les entreprises, alors que la loi prévoit 6% de personnes en situation de handicap dans le monde du travail.
11:27 Sinon, il y aura des contributions financières à payer par le biais de la déclaration sociale nominative au niveau de l'URSSAP.
11:34 Et qui sert ensuite à refinancer des actions.
11:36 Tout à fait.
11:37 Donc aujourd'hui, ce que je peux indiquer par rapport à l'appui des chiffres de l'Adares, c'est 2020-2021 + 0,1 point chaque année.
11:46 Ce qui signifie quand même, alors qu'on est dans une conjoncture tendue après la crise Covid, mais également...
11:52 Presque 0,5 point.
11:54 Non, 0,2 point en deux ans, alors que nous sommes dans une crise Covid, après Covid, mais également dans une conjoncture tendue sur le plan social et sur le plan économique.
12:05 Eh bien, les indicateurs sont au vert.
12:07 Et en plus, comme le vient de le rappeler Thibault, les entreprises ont changé le regard sur les personnes en situation de handicap.
12:13 C'est vrai.
12:14 Et la loi de 2018, choisir son avenir professionnel, avec la mise en place des référents handicap dans les entreprises, qui ont plus de 250 ETP,
12:21 mais également les PME, cherchent à recruter des personnes en situation de handicap, cherchent également des potentiels.
12:28 Et on a aujourd'hui beaucoup de métiers en tension, comme j'ai pu déjà le développer.
12:33 Donc le cap, le premier cap d'ici 2024, c'est d'atteindre les 4 %, ce qui se traduit avec 200 000 recrutements pérennes.
12:40 Mais ce n'est pas tout, puisque notre plan stratégique s'inscrit dans la ligne droite que le président de la République a pu impulser.
12:49 C'est d'atterrir d'ici 2027 un taux de chômage de 5 %, toutes populations confondues.
12:55 Donc nous avons un beau challenge.
12:57 On est à 12.
12:58 Aujourd'hui, on est à 12 %, j'y crois.
12:59 En tout cas, c'est votre ambition.
13:01 Thibault Guilhuis, il y a un vrai sujet que vous évoquez.
13:04 On parlera formation, parce qu'il y a un enjeu de formation initiale et d'accompagnement de ces jeunes qui, parfois, ne peuvent pas accéder à l'université ou grandes écoles, pour mille et une raisons.
13:13 Mais sur l'accompagnement, est-ce qu'on en fait assez pour donner aussi envie aux chefs d'entreprise d'accueillir cette personne en situation de handicap ?
13:20 C'est-à-dire l'aménagement des bureaux, les mobilités, la façon dont la personne dit « je ne peux pas me déplacer physiquement pour aller à mon travail ».
13:29 Elle a les compétences, mais la mobilité ne suit pas.
13:31 Il y a mille sujets du quotidien qui sont compliqués pour une personne en situation de handicap.
13:35 Comment on fait ?
13:37 Il y a quand même un premier sujet.
13:39 Je partage évidemment ce que vient de dire Christophe.
13:43 Il faut quand même qu'on poursuive l'effort.
13:46 La société progresse, les entreprises progressent dans la prise de conscience.
13:52 Arrêtons de regarder les gens avec le handicap.
13:56 Regardez-le plutôt avec leurs capacités, leurs potentiels et leurs talents.
13:59 D'autant que, souvent, un handicap peut freiner peut-être sur certains aspects, mais pas du tout sur tout un tas d'autres métiers.
14:05 Il y a le handicap invisible, parce qu'il faut qu'on en parle.
14:07 Beaucoup de personnes sont handicapées.
14:09 Cessons de faire un lien, encore trop souvent dans les têtes des chefs d'entreprise,
14:17 de handicap = moindre performance, difficulté à...
14:22 Non, diversité, inclusion = opportunité = force de frappe.
14:28 On était avec les entreprises sans gage.
14:30 On a le groupe Auchan qui nous a rejoints.
14:33 Je vous ai vu, effectivement.
14:35 Avec une personne en cession du handicap sur la photo, d'ailleurs, en chasse roulante.
14:39 Exactement. Là, par exemple, c'était une pharmacienne qui avait une maladie invalidante.
14:44 Donc, effectivement, ça devenait plus possible de travailler dans cette petite pharmacie.
14:49 Elle a été accompagnée par Auchan.
14:51 Maintenant, elle travaille à gérer la pharmacie chez Auchan.
14:58 Mais il y avait aussi son voisin qui était un jeune autiste,
15:01 mais qui travaille maintenant depuis 7 ou 8 ans,
15:04 et qui fait un travail extraordinaire, et qui a évolué dans sa carrière.
15:08 Ça a pris un petit peu de temps. Il a fallu travailler avec Cap Emploi.
15:11 Il y avait l'AGFIP qui a accompagné pour financer les aménagements de postes.
15:16 C'est ça.
15:17 Juste pour vous dire, nous avons la boîte à outils, il me semble.
15:22 On a la boîte à outils avec à la fois Cap Emploi et les acteurs du handicap,
15:27 la mise en place de tout un tas d'outils d'emploi accompagnés,
15:29 par exemple qui a été développée par Sophie Cluzel, qui fonctionne très bien.
15:33 L'AGFIP, c'est une caverne d'Ali Baba.
15:39 Oui, parce que c'est une boîte à outils aussi.
15:41 De solutions, et puis avec des référents qui peuvent accompagner les entreprises.
15:45 Simplement, ce que les petites entreprises nous disent, c'est
15:48 « Oui, d'accord, très bien, mais moi je m'y perds. AGFIP, Cap Emploi… »
15:51 « Je parle à qui ? »
15:52 « Pôle emploi, je parle à qui ? » là-dessus.
15:54 Et donc, c'est là où on travaille ensemble, et où on doit encore faire ce travail
15:58 pour finalement amener et rassurer chaque chef d'entreprise
16:02 avec un interlocuteur privé des GES et qui va pouvoir mobiliser…
16:05 Un guichet unique, handicap !
16:06 Toutes les solutions qu'on a.
16:09 Je vous vois réagir. On parle à qui ? On parle à l'AGFIP ?
16:12 On parle aux acteurs qui ont une compétence,
16:16 et l'AGFIP a 35 ans de compétence pour accompagner les salariés en situation de handicap.
16:21 Comme vient de le rappeler le haut-commissaire, l'AGFIP c'est quoi ?
16:26 C'est avant tout des hommes et des femmes au service des personnes en situation de handicap et des entreprises.
16:33 Liées donc à cette collecte des fonds, on est d'accord.
16:35 C'est une collecte des fonds pour les entreprises qui n'ont pas atteint le 6%,
16:39 et l'objectif, bien évidemment, c'est de développer l'emploi,
16:42 mais aussi de travailler au maintien en emploi des personnes en situation de handicap,
16:45 quel que soit le type de handicap, y compris le handicap invisible.
16:49 Alors, vous m'avez posé une question, on s'adresse à qui ?
16:52 Mais moi je voudrais répondre déjà que nous avons plus de 500 collaborateurs de l'AGFIP
16:57 qui sont sur l'ensemble du territoire, dans l'ensemble des délégations régionales,
17:01 y compris dans les territoires ultramarins.
17:03 Nous avons un maillage pour tous et avec tous.
17:05 Ça c'est une valeur, je dirais, qui est incontournable,
17:08 qui travaille avec les CAP emploi, les KEOPS, avec les services de santé au travail, avec les services de formation.
17:13 Maintenant, il faut le reconnaître, le terme de caverne d'Ali Baba,
17:17 je le partage aisément, quand on est en situation de handicap et qu'on voudrait solliciter une aide,
17:24 c'est quand même très compliqué, puisque c'est un catalogue,
17:27 il faut pratiquement avoir fait des études de bon niveau pour pouvoir, j'irais, saisir l'avenir.
17:34 Donc vous dites quoi, simplification ? Simplification aussi du fait,
17:36 parce que vous êtes un peu sur la même ligne finalement.
17:38 Fluidifier les aides, les rendre plus lisibles, les rendre moins compliquées à solliciter,
17:46 et puis aussi aller vers la digitalisation de toutes les aides à la compensation aux aménagements des postes de travail.
17:52 Deux sujets qui sont immenses mais que vous allez traiter rapidement.
17:55 La fin des accords agréés, c'est un gros mot, un peu complexe pour le grand public,
17:58 mais c'est un vrai sujet qui impacte les entreprises.
18:00 Ça c'est officiel, depuis mars, c'est la fin des accords agréés.
18:03 C'était quoi ? C'était l'idée qu'on pouvait aussi, pour justifier le fait de réduire notre chiffre,
18:09 de pouvoir s'appuyer sur des ESA, de pouvoir utiliser des entreprises qui utilisaient des personnes handicapées.
18:14 Ça c'est fini.
18:16 Moi je voudrais rassurer l'ensemble de toutes les entreprises, les PME, les TPE et les grandes entreprises.
18:23 La loi du 5 septembre 2018 sur la façon d'amener les professionnels a mis fin aux accords agréés.
18:28 En mars 2023, le conseil d'administration de la GEPI, en étroite collaboration avec les services du haut commissaire à l'emploi,
18:36 mais également les cabinets ministres, nous avons travaillé pour ne pas laisser les entreprises sans politique handicap.
18:43 Je vous rassure, c'est un combat gagnant-gagnant, main dans la main avec toutes les entreprises,
18:49 qu'on va continuer à accompagner de manière de proximité avec des moyens dédiés de la GEPI,
18:57 un guichet qui pourra accompagner les entreprises, les référents handicap pour aller faire le coup.
19:03 C'est aussi, il n'y a plus nécessité d'avoir des prescriptions préalables, donc une simplification,
19:09 en fin de compte, une démarche de confiance, mais c'est aussi faciliter pour tous les aménagements et les compensations à hauteur de 5000 euros,
19:16 il n'y aura pas besoin de monter des dossiers sur des usines à gaz.
19:20 C'est ça, parce que c'est lourd administrativement. Je vous ai vu réagir.
19:22 Je veux rassurer, pour la sortie des accords agréés, la GEPI sera présente et nous serons bien évidemment là, dans une démarche pour accompagner le plein emploi.
19:30 Thibault Guilhuis, j'ai dit une bêtise ou pas ?
19:32 Une petite.
19:33 Oui, j'ai vu que vous me repreniez du regard.
19:35 Non, non, mais juste la fin des accords agréés ne veut pas dire la fin des partenariats avec les ESAT et les entreprises adaptées.
19:42 Au contraire, dans une politique handicap, il y a le recrutement dans les entreprises, mais il y a le partenariat avec les ESAT et les entreprises adaptées,
19:50 qui d'autant plus qu'elles ont engagé une transformation pour devenir des véritables partenaires de l'inclusion sur les territoires.
19:57 Et d'ailleurs, dans les propositions qu'on fait sur France Travail et qu'on porte, il y a le fait que maintenant on travaille main dans la main,
20:05 Pôle emploi, Cap emploi et les acteurs du handicap, pour qu'on ait plus des orientations mieux ordinaires ou mieux protégées,
20:12 mais qu'on regarde chaque personne, quelle que soit sa situation, d'abord par son potentiel, ses appétences, ses envies, du point de vue de son retour à l'emploi.
20:20 Et qu'ensuite on prenne en compte, évidemment, en fonction du niveau d'intensité, de difficultés qui peuvent être posées par la santé ou le handicap,
20:27 l'accompagnement ou l'orientation qui va bien pour chaque personne.
20:31 C'est un enjeu RSE Thibault Guilhuis, cette question de l'accessibilité et de l'intégration des personnes handicapées.
20:37 C'est Marc employeur RSE.
20:39 Oui, mais moi j'ai envie de dépasser la RSE sur ces sujets là. Quand je parlais à Dauchamps, ça m'a fait plaisir de sentir qu'on n'était plus dans remplir la case du handicap.
20:52 D'ailleurs ils sont au-delà des 6%. Mais en fait dans un principe que finalement quand on s'ouvre à tous les talents,
20:58 bien sûr qu'il y a un effort à faire, à s'ouvrir à la diversité, à s'adapter, etc. Au début il ne faut pas se raconter d'histoire,
21:05 mais derrière en termes d'engagement, de motivation, d'implication, de sens, c'est vraiment puissant.
21:10 Et donc on peut très bien articuler performances sociales et performances économiques.
21:13 Merci à vous. Rapport stratégique que vous allez présenter, à quelle date officiellement ?
21:17 Vous l'avez dévoilé en partie sur ce plateau, mais à quel moment vous nous le dévoilez officiellement ?
21:20 Je vous donne rendez-vous le 7 septembre au CESE en la présence du Haut-Commissaire à l'Emploi.
21:26 Je ne vous donne pas le choix, mais également aussi l'ensemble des ministres, parce que ce sera un moment collégial,
21:32 de porter cette stratégie 2023-2027, qui intervient, je le précise, après le rapport du Haut-Commissaire sur France Travaille,
21:42 mais également la Conférence nationale du handicap qui a eu lieu le 26 avril, présidée par le président Macron.
21:47 Bismarck sera là, j'en suis sûr. Merci Christophe Fraude, président de l'AGFIP, avec ce rapport stratégique déployé et présenté en septembre.
21:54 Merci à vous Thibaut Guillouis d'être venu nous rejoindre malgré l'emploi du temps très chargé que vous avez.
21:58 Haut-Commissaire à l'Emploi, à l'engagement des entreprises, France Travaille, c'est pour bientôt, avec ce rapport, 90 propositions, 99 propositions.
22:05 Et un projet de loi qui passe au Sénat au mois de juillet, puis à l'Assemblée au mois de septembre, pour être sur les fonds bâtissements au 1er janvier 2024.
22:16 Mais on fait déjà France Travaille, la mobilisation dans tous les territoires est déjà lancée.
22:20 Nous sommes très en retard. Merci à vous deux messieurs de nous avoir éclairés la suite de notre programme.
22:24 Ces fenêtres sur l'emploi et on parle de l'intelligence artificielle, bah oui, elle est partout, même dans le recrutement.

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