• l’année dernière
Avec Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National de la Somme - Nicolas Meilhan, ingénieur sur les sujets du transport et de l'énergie, ancien conseiller scientifique chez France Stratégie - Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, auteur de «Osons l’autorité» (éd. L’Observatoire, 2020).

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-06-12##

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News
Transcription
00:00:00 Berkhoff dans tous ses états, midi 34h,
00:00:04 Guillaume Bigot.
00:00:07 Nous sommes en guerre.
00:00:08 Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe.
00:00:11 Ah, ça va me coûter combien ?
00:00:12 Nous vivons, et cela pas simplement depuis cet été, ces dernières années,
00:00:16 la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance.
00:00:18 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:19 Vous ne comprenez pas, maintenant vous circulez tous, s'il vous plaît.
00:00:22 Bonne soirée à tous, désolé pour la démocratie, allez !
00:00:24 Ah, il y a une casserole là.
00:00:26 Il faudra les enlever madame.
00:00:28 Pourquoi on va enlever les casseroles s'il vous plaît ?
00:00:30 Bonne soirée.
00:00:31 Bonjour, vous êtes bien sur Sud Radio, on va parler vrai.
00:00:38 André Berkhoff est toujours au Canada.
00:00:41 Il faut suivre les nouvelles d'André Berkhoff.
00:00:43 Il donne actuellement une conférence, on le salue, je ne sais pas s'il nous écoute,
00:00:46 mais en tout cas il nous revient bientôt.
00:00:48 En attendant, quant à moi, je savoure mon plaisir de pouvoir le remplacer
00:00:51 dans cette émission que j'adore et je sais que vous adorez aussi.
00:00:54 Alors cette semaine, dans Berkhoff dans tous ses états,
00:00:56 nous allons parler d'abord de cette idée saugrenue d'amende
00:00:59 décidée par les ministres de l'Intérieur de l'Union Européenne jeudi dernier.
00:01:02 20 000 euros d'amende pour un état membre qui refuserait un migrant.
00:01:06 Pour nous expliquer cette nouvelle folie, je vais accueillir une voix
00:01:08 qui compte à l'Assemblée Nationale, le député RN Jean-Philippe Tanguy.
00:01:12 Dans la série, on n'arrive pas à y croire.
00:01:14 On se demandera aussi si on a bien entendu ce qu'on a entendu.
00:01:17 Les déclarations stupéfiantes de Marine Tondelier, la patronne de ELV,
00:01:20 comment Néco, les propos de Roselyne Bachelot et de Nico Saliegas,
00:01:24 le déconomètre et de sortie pour mesurer la folie verte.
00:01:28 Sandrine Rousseau n'a qu'à bien se tenir.
00:01:30 Je crois que le réchauffement climatique, ça touche les neurones.
00:01:32 Et puis, tandis que nos écolos de salon se lâchent,
00:01:35 d'autres boss tirent eux les vraies sonnettes d'alarme.
00:01:38 C'est le cas d'un ingénieur diplômé du MIT, Nicolas Méhian,
00:01:41 qui signe cette semaine une tribune dans le Figaro
00:01:43 et pose une question à plusieurs centaines de milliards d'euros.
00:01:45 Pourquoi on ne sort pas tout de suite, nous la France,
00:01:48 du marché européen de l'électricité ?
00:01:50 Depuis à partir de 13h, nous recevons Thibault de Montréal.
00:01:54 André Bercoff l'avait déjà reçu à quelques mois de micro,
00:01:57 en compagnie de l'essayiste Florence Bergeau-Blackler, dont il est l'avocat.
00:02:00 Mais il n'est pas qu'avocat, c'est aussi un spécialiste de la sécurité
00:02:03 et du risque terroriste islamique.
00:02:06 Il va tout nous dire, on fera un point sur cette menace à l'approche de Jio de 2024.
00:02:10 Alors, restez avec nous.
00:02:12 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:02:15 Le fait du jour.
00:02:18 Ça y est, c'est le retour de l'Empire.
00:02:21 L'Empire bruxellois contre-attaque.
00:02:23 Alors cette fois-ci, il est question de migrants et d'amende si on refuse les migrants.
00:02:27 On va en parler avec vous, Jean-Philippe Tanguy.
00:02:29 Bonjour, Monsieur le député.
00:02:30 Bonjour.
00:02:31 Vous avez 37 ans, vous êtes député du Rassemblement National de la Somme
00:02:33 et vous êtes une des révélations politiques de cette mandature.
00:02:36 Vous êtes une voix qui compte désormais.
00:02:39 Avant de parler de cette mesure sur les migrants,
00:02:42 on a appris aujourd'hui le décès de Silvio Berlusconi,
00:02:45 chef d'État, en même temps personnage très controversé, homme d'affaires.
00:02:49 Quelle est votre réaction à cette nouvelle ?
00:02:52 C'est évidemment une tristesse pour nos soeurs et frères italiens.
00:02:56 L'Italie est la vraie nation soeur, peut-être avec le Royaume-Uni de la France.
00:03:00 Donc évidemment, c'est une grande tristesse pour un personnage, oui controversé,
00:03:03 mais qui a quand même marqué l'histoire naturellement de l'Italie,
00:03:07 l'histoire entreprenariale aussi.
00:03:09 Mais quand même, en venant vous voir, je pensais que c'est qu'un homme
00:03:13 qui a eu le courage de rompre avec un système pour mettre
00:03:16 Giorgia Miloni, mais aussi la Lega, au pouvoir.
00:03:20 - Ah ça vous plaît ?
00:03:21 - Oui, c'est-à-dire que contrairement aux républicains en France
00:03:24 qui ne passent leur temps à faire leur courte échelle à Macron
00:03:27 et à essayer de préserver un système politique qui a échoué,
00:03:29 M. Berlusconi avait au moins reconnu que les politiques qu'il avait menées, lui,
00:03:33 avaient échoué et qu'il fallait une nouvelle génération.
00:03:36 - Donc c'est un conservateur libéral qui a fait son "Aggiornamento" ?
00:03:39 - Bah oui, il faut dire la vérité, voilà, il a accepté,
00:03:42 il n'a pas beaucoup, malgré sa carrière politique dense,
00:03:45 de passer le relais à des gens plus aptes que lui.
00:03:48 Donc c'est suffisamment rare pour le souligner quand même,
00:03:50 parce qu'en France, c'est strictement le contraire.
00:03:53 - Entendu. On va passer à notre fait du jour.
00:03:56 Ce fait du jour, il date du 8 juin déjà,
00:03:58 mais il est tellement incroyable qu'on a mis du temps avant d'y croire.
00:04:01 Je ne sais pas si vous croyez aux coïncidences, M. le député,
00:04:04 mais au moment même où le Syrien jouait du couteau sur des enfants
00:04:09 et des personnes âgées à Annecy,
00:04:11 les ministres de l'intérieur de l'Union européenne étaient en train de se réunir
00:04:15 et ils se réunissaient pour trouver un moyen d'appliquer
00:04:18 le pacte immigration et asile.
00:04:21 Ils ont notamment décidé que 30 000 migrants seraient relocalisés
00:04:25 chaque année au sein de l'Union européenne.
00:04:28 Et il y a une mesure à la clé qui est incroyable,
00:04:32 c'est que les États qui refuseraient leur quota de migrants
00:04:36 seraient infligés une amende.
00:04:37 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce dont il est question ?
00:04:40 - Malheureusement, c'est assez simple comme mécanisme.
00:04:43 C'est que l'Union européenne, d'année en année,
00:04:46 prend la compétence totale de l'immigration.
00:04:49 À la base, les États restaient souverains sur leur politique d'immigration,
00:04:52 même si la frontière extérieure a été communautarisée d'abord avec l'Union européenne,
00:04:58 puis surtout avec le traité de Schengen.
00:05:00 Mais en dernier ressort, les pays européens restaient les maîtres.
00:05:02 - Surtout après la crise migratoire en Allemagne, c'est ça ?
00:05:06 - Absolument.
00:05:07 L'Allemagne, c'était un paradoxe finalement,
00:05:10 puisque les dirigeants français ont essayé d'excuser leur lâcheté
00:05:14 en disant que c'était l'Union européenne.
00:05:15 Mais non, c'était l'Allemagne qui avait agi toute seule.
00:05:17 J'rappelle qu'Odame Merkel avait fait des accords
00:05:19 qui financièrement engagaient toute l'Union européenne avec Erdogan,
00:05:23 dans le dos de ses partenaires européens.
00:05:25 Mais c'est toujours pareil avec l'Union européenne,
00:05:27 c'est l'Union berlinoise, autant que bruxellois,
00:05:30 c'est souvent l'Allemagne qui impose sa volonté.
00:05:33 - Et au lendemain de cette crise,
00:05:34 les États avaient repris la main en imposant l'unanimité
00:05:36 au sujet de ces questions migratoires.
00:05:38 - Oui et non, c'est-à-dire qu'en fait,
00:05:40 ils avaient dû faire des concessions, si je puis dire,
00:05:43 à certains pays de l'Est qui refusaient de se faire imposer leurs lois,
00:05:46 mais l'un j'ada pro-immigration avançait parallèlement,
00:05:50 car vos auditoires doivent comprendre que,
00:05:52 contrairement à ce qu'on dit, l'immigration n'est pas seulement
00:05:54 quelque chose de subie, évidemment.
00:05:56 Relever le défi migratoire, protéger notre continent et la France
00:05:59 de l'immigration incontrôlée, c'est difficile,
00:06:02 mais aujourd'hui on ne fait rien, et on le voit bien,
00:06:04 avec cette relocalisation.
00:06:05 L'Union européenne n'est pas préoccupée par l'idée de renvoyer
00:06:08 30 000 migrants, par exemple, par an,
00:06:11 vers les côtes africaines, des ports où ils viennent.
00:06:14 Elles sont préoccupées par les relocaliser,
00:06:15 car le commissaire européen à l'immigration,
00:06:17 l'ensemble des hiérarches bruxellois,
00:06:20 veulent de l'immigration et considèrent que l'immigration
00:06:22 doit venir en Europe pour, soi-disant,
00:06:26 combler le déficit démographique.
00:06:28 Donc personne, contrairement à ce qu'on dit
00:06:30 matin, midi et soir à la télévision,
00:06:32 l'immigration en Europe n'est pas combattue.
00:06:35 Elle est favorisée, et là on voit bien qu'une fois de plus,
00:06:37 c'est une nouvelle étape, non seulement pour favoriser
00:06:39 l'immigration, mais pour obliger tous les Etats récalcitrants
00:06:42 à s'y plier.
00:06:43 - Lorsqu'on entend, c'est un peu la pensée paresseuse,
00:06:45 mais c'est presque un réflexe, on dit "le problème est tel,
00:06:49 l'ampleur du problème est telle, que seule l'Europe
00:06:52 est à l'échelle pour résoudre le problème migratoire".
00:06:55 Vous, vous nous dites, demandez à l'Union européenne
00:06:57 de résoudre le problème migratoire, c'est un peu comme
00:06:59 demander à un bar tabac de résoudre le problème du cancer du poumon.
00:07:01 - Oui, mais à l'Union européenne comme idéologie, oui.
00:07:04 En fait, c'est toujours le problème avec la construction européenne,
00:07:06 et maintenant on a du recul, moi évidemment, je viens
00:07:08 de la famille souverainiste ancienne, Séguin, Pasquois,
00:07:11 qui pensait, qui pense toujours que la construction européenne
00:07:15 peut être une solution quand les pays vont dans le même sens.
00:07:17 Mais aujourd'hui, la direction européenne va dans le sens inverse
00:07:22 de ce que veulent les peuples.
00:07:24 Donc si un jour la construction européenne veut lutter
00:07:27 contre l'immigration, ce sera sans doute plus facile,
00:07:29 par exemple de contrôler la Méditerranée, avec l'Espagne,
00:07:32 l'Italie, la Grèce et la France, ce sera plus facile
00:07:34 que la France seule, mais quand les pays européens
00:07:36 et la Commission de Bruxelles va contre les peuples,
00:07:39 il faut que la nation se débrouille toute seule.
00:07:41 C'était la même chose moi.
00:07:42 - Et là aujourd'hui, c'est une majorité qualifiée, c'est ça,
00:07:44 de pays pour décider ce qu'il en est de la politique migratoire,
00:07:46 là en ce moment.
00:07:47 - Oui, oui, ça dépend en fait, ça dépend des sujets,
00:07:49 de toute façon, même...
00:07:51 - Donc on peut être mis en minorité.
00:07:52 - Oui, on peut être... La France est souvent mise,
00:07:54 malheureusement, en minorité, ou peut-être encore,
00:07:56 mais je veux dire, même quand il y a la majorité qualifiée,
00:07:58 de toute façon, le chantage, et on le voit avec l'amende,
00:08:01 le chantage financier de la Commission européenne est tel
00:08:03 que même comme un pays isolé s'oppose, pardon,
00:08:07 à la volonté de Bruxelles ou de l'Allemagne,
00:08:10 eh bien en fait, il y a un chantage qui est fait.
00:08:12 Quand l'Irlande, il y a très longtemps, s'était opposée seule
00:08:14 par référendum au traité de Lisbonne,
00:08:17 eh bien ils l'ont fait céder par des chantages
00:08:19 de financiers réglementaires.
00:08:20 Quand la Hongrie, la Pologne ou d'autres pays
00:08:22 résistent à la volonté hégémonique de Bruxelles,
00:08:26 eh bien ils lui font du chantage financier
00:08:28 ou ils la condamnent sur des dispositions juridiques.
00:08:31 Donc de toute façon, c'est pour ça, je comprends
00:08:33 votre question de la majorité relative ou absolue,
00:08:37 ou de l'unanimité, pardon, mais en fait,
00:08:39 tout ça est assez artificiel, car dans la pensée bruxelloise...
00:08:41 - Non, parce que là, concrètement, il y a des pays
00:08:42 qui ont dit non, la Pologne, par exemple, n'en veut pas,
00:08:44 et donc elle s'expose à des amendes.
00:08:46 - Elle s'expose à des amendes, mais ils l'ont dit,
00:08:47 c'est contre la volonté des citoyens européens.
00:08:49 L'Union européenne lui a dit, écoute, c'est peut-être
00:08:50 contre la volonté des citoyens européens,
00:08:52 mais c'est pas contre notre "un jada",
00:08:54 ils appellent ça un "un jada" avec leur anglicisme,
00:08:56 et donc de toute façon, quelle que soit la volonté,
00:08:58 ils arrivent à l'imposer, soit par la majorité qualifiée,
00:09:01 soit par des pressions financières,
00:09:03 ou juridiques, ou politiques.
00:09:05 Donc c'est là où on voit aussi la vraie nature
00:09:07 de l'Union européenne, qui malheureusement
00:09:08 n'est pas une construction démocratique,
00:09:09 c'est une tyrannie bureaucratique,
00:09:12 c'est un régime qui veut imposer sa loi.
00:09:14 - En tout cas, c'est post-démocratique.
00:09:17 - Oui, mais moi je sais...
00:09:19 - On peut être mis en minorité en étant un gouvernement démocratique.
00:09:21 - Ils fonctionnent toujours par la peur, par la pression.
00:09:24 - Mais ça vous fait peur, vous par exemple,
00:09:25 vous êtes membre de la Commission des finances,
00:09:26 cette amende, ça vous fait peur ?
00:09:27 20 000 euros par migrant,
00:09:29 je crois qu'on a accepté d'en prendre 4 000 de plus, là ?
00:09:31 - Oui, de toute façon, ils arrivent quand même,
00:09:33 même si on les prend pas, ils arrivent de manière illégale,
00:09:35 puisqu'il n'y a pas de volonté en France,
00:09:37 avec Emmanuel Macron, de combattre l'immigration,
00:09:39 quelle qu'elle soit, qu'elle soit légale ou illégale.
00:09:41 Mais, je vais vous dire, 20 000 euros,
00:09:43 je pense qu'un migrant en France,
00:09:44 coûte plus que 20 000 euros.
00:09:45 Donc, c'est pas...
00:09:46 Le poids financier et l'immigration
00:09:47 pèsent déjà très lourd sur les finances publiques.
00:09:49 Je pense que cette amende est lourde
00:09:51 plutôt pour les pays de l'Est,
00:09:52 le montant a été calculé comme cela en France.
00:09:54 Je pense que la somme des avantages
00:09:56 qu'on donne chaque année aux migrants
00:09:58 qui arrivent sur notre sol
00:09:59 est supérieure à 20 000 euros par individu.
00:10:02 Mais moi, ce qui me fait peur,
00:10:03 c'est cette mentalité de toujours vouloir imposer
00:10:06 aux États-nations, aux États souverains,
00:10:08 aux démocraties.
00:10:09 La démocratie, c'est un peuple,
00:10:11 c'est un peuple qui décide souverainement de son destin,
00:10:13 des décisions contre lesquelles ils ont manifesté.
00:10:18 Et d'ailleurs, si en France,
00:10:19 les gouvernements, c'est ce que propose Marine Le Pen,
00:10:21 refusent systématiquement un référendum
00:10:23 sur la question migratoire,
00:10:24 mais même de mettre l'immigration
00:10:25 au cœur du débat parlementaire,
00:10:27 sans interdit, sans tabou,
00:10:28 c'est parce qu'ils savent très bien
00:10:29 que le peuple français, dans sa grande majorité,
00:10:31 est contre la politique migratoire
00:10:33 qu'il mène depuis 30 ans.
00:10:35 - Mais vous avez l'impression,
00:10:36 vous n'avez pas l'impression
00:10:37 qu'un pays comme l'Italie,
00:10:38 où on parlait de Berlusconi
00:10:40 et de l'influence qu'il a eue
00:10:41 pour faire monter sur le pavois en Italie
00:10:44 Madame Mélanie,
00:10:46 il se dit que si vous arrivez aux affaires,
00:10:49 vous allez vous méloniser.
00:10:51 C'est-à-dire qu'en fait,
00:10:52 ça ne va pas changer quoi que ce soit
00:10:54 sur l'immigration.
00:10:55 D'ailleurs, la Grande-Bretagne aussi
00:10:56 est sortie de l'Union européenne,
00:10:57 c'est le Brexit,
00:10:58 et pourtant, il y a 600 000, je crois,
00:11:00 nouvelles arrivées sur le territoire britannique.
00:11:03 Donc, on a vraiment l'impression
00:11:04 qu'avec ou sans l'Union européenne,
00:11:06 avec ou sans changement,
00:11:08 même s'il y a une majorité
00:11:09 qui est hostile à l'immigration,
00:11:10 ça ne change rien.
00:11:11 Il y a une fatalité de l'immigration pour vous ?
00:11:13 Il n'y a pas une fatalité.
00:11:14 Ce qu'il faut bien comprendre,
00:11:15 c'est qu'effectivement,
00:11:16 le fait de sortir le fameux Brexit
00:11:17 de l'Union européenne
00:11:18 n'est pas une solution en soi.
00:11:19 Parce que si derrière,
00:11:20 on n'avait pas la volonté,
00:11:21 c'est le cas malheureusement
00:11:22 pour le gouvernement britannique
00:11:23 de lutter vraiment contre l'immigration.
00:11:25 Et pourquoi ?
00:11:26 Parce que l'idéologie, malheureusement,
00:11:28 de M. Sunak n'est pas très différente
00:11:30 de celle que furent ses prédécesseurs,
00:11:32 Tory, avant Boris Johnson.
00:11:34 Donc, tant qu'il n'y a pas de volonté
00:11:35 dans la durée,
00:11:36 parce que lutter contre l'immigration,
00:11:37 ce n'est pas non plus une politique
00:11:38 qui dure six mois,
00:11:39 même un an.
00:11:40 C'est un changement total de logiciel
00:11:42 sur plusieurs années.
00:11:43 Pourquoi Mme Mélanie n'y arrive pas ?
00:11:44 C'est qu'elle est prise en tenaille.
00:11:45 Je ne sais pas ce qu'elle pense au fond d'elle,
00:11:46 ce n'est pas à moi de juger les cœurs et les reins.
00:11:48 Mais dès qu'elle arrive au pouvoir,
00:11:50 il y a eu la pression,
00:11:51 on en revient à ce que je vous disais,
00:11:52 de Bruxelles sur le plan d'aide financière à l'Italie.
00:11:54 L'Italie est au bord de la ruine,
00:11:56 elle est au bord de l'effondrement économique.
00:11:57 Elle n'est pas faite pour la zone euro.
00:11:59 La première chose qu'on lui dit, c'est que si tu fais une politique migratoire souveraine,
00:12:04 on te coupe les vivres, on te coupe l'argent.
00:12:07 Et de l'autre côté, on l'a aussi empêchée
00:12:09 de mener une politique de renvoi des migrants
00:12:11 en la menaçant de sanctions sur l'état de droit.
00:12:13 Donc tant que l'Italie ou la France,
00:12:15 prochainement, n'a pas d'alliés aussi en Europe,
00:12:16 si la France était aux côtés de l'Italie,
00:12:18 mais ce n'est pas le cas.
00:12:19 Depuis que Mme Mélanie était arrivée,
00:12:21 la France n'a de cesse de l'insulter
00:12:23 et de combattre sa politique.
00:12:25 Donc tant qu'il n'y a pas une contre-alliance
00:12:27 des puissances, notamment latines,
00:12:29 contre l'Allemagne ou contre les pays qui ont besoin
00:12:31 ou qui veulent une large immigration,
00:12:33 évidemment, ce sera difficile.
00:12:35 Mais si, une fois plus, la France s'allie à l'Italie,
00:12:37 notamment sur le contrôle de la Méditerranée,
00:12:39 ça changerait tout.
00:12:40 Et en plus, on pourrait protéger les migrants,
00:12:41 car je rappelle que cette politique est très hypocrite
00:12:43 puisqu'elle attire des pauvres gens qui veulent traverser la Méditerranée,
00:12:45 elle leur fait prendre tous les risques,
00:12:47 alors que si on avait une politique ferme,
00:12:48 comme l'a fait l'Australie.
00:12:49 Tiens, contre-exemple, l'Australie a lutté contre l'immigration
00:12:51 en disant "plus personne ne rente",
00:12:53 et bien quand plus personne ne rente,
00:12:54 plus personne ne part, et plus personne n'expose sa vie.
00:12:56 Mais l'Australie n'est pas dans l'Union Européenne,
00:12:58 ça ne vous aura pas échappé.
00:12:59 Merci monsieur le député.
00:13:00 Merci infiniment.
00:13:01 Je rappelle, vous êtes député de Rassemblement National de la Somme.
00:13:03 "Allez cons, ça ose tout",
00:13:19 et là, ils osent tout,
00:13:21 il y en a de plus en plus, j'ai l'impression,
00:13:22 ils parlent de plus en plus.
00:13:24 Moi j'admire beaucoup André Berkhoff,
00:13:25 il fait un métier difficile,
00:13:26 parce qu'il est obligé chaque semaine
00:13:27 de choisir les paroles les plus extravagantes.
00:13:30 Mais il y a un tel choix,
00:13:32 il y a une sorte de goraphisation du monde,
00:13:33 on ne sait pas où donner de la tête.
00:13:34 Voilà, tenez, cette semaine,
00:13:36 on s'est arrêté un instant sur la déclaration
00:13:40 ayant trait à cette espèce de folie verte
00:13:42 qui s'est emparée de nos dirigeants.
00:13:44 Alors d'abord, à tout seigneur, tout honneur,
00:13:46 Madame Tondelier,
00:13:47 Madame Tondelier est au cœur de ce dispositif,
00:13:49 puisque c'est la patronne d'Europe Ecologie Les Verts.
00:13:53 Écoutons-la.
00:13:54 7 milliards d'euros en 2024
00:13:56 pour financer la transition écologique,
00:13:57 c'est bien, c'est pas suffisant,
00:13:59 c'est mieux que rien, c'est un bon signe,
00:14:00 vous dites "ok, on y va" ?
00:14:01 Ça suffit pas, et ça ne suffira pas, on le sait.
00:14:03 Et il faut faire quoi alors ?
00:14:05 On devrait tout arrêter,
00:14:07 tout ce qui n'est pas essentiel
00:14:09 à la survie de l'humanité,
00:14:11 à la résolution de cette crise majeure,
00:14:13 on devrait laisser tomber
00:14:15 peut-être certains combats qui n'en valent pas la peine.
00:14:17 Le mot est lâché, c'est "essentiel".
00:14:19 Ça ne vous rappelle rien ?
00:14:21 Moi, ça m'a tout de suite fait penser à quelque chose.
00:14:23 Oui, c'est la séquence nostalgie du Covid, évidemment.
00:14:25 Nous sommes 67 millions à penser
00:14:27 que cette époque de distinction
00:14:29 entre les biens essentiels et non-essentiels
00:14:31 relevait du cauchemar.
00:14:33 Mais non, il y a une véritable nostalgie dans la classe dirigeante.
00:14:35 Pensez-vous, on interdisait ceci aux gens,
00:14:37 on interdisait cela aux gens.
00:14:39 Et je pense que c'est un modèle,
00:14:40 et que maintenant, sur la question climatique,
00:14:42 on va en revenir à cette distinction de l'essentiel et non-essentiel.
00:14:44 Mais qu'est-ce que c'est,
00:14:46 ce modèle non-essentiel ?
00:14:48 Ça veut dire quoi ?
00:14:49 Ça veut dire qu'on va prendre une douche une fois par semaine ?
00:14:51 Une fois par mois ?
00:14:52 Évidemment, on ne mangera plus de la viande, ça c'est sûr.
00:14:54 On ne va plus se déplacer.
00:14:55 Alors désolé les petits poissons, les moutons, les surmulots, etc.
00:14:58 On ne veut pas vous déranger.
00:14:59 Et surtout, on ne va pas déranger non plus les Américains ou les Chinois.
00:15:01 Nous, on va se mettre en mode survie.
00:15:03 Et puis, on va vous laisser faire 70-80% des émissions de CO2.
00:15:06 Mais nous, on ne bouge plus.
00:15:08 On comprend qu'il y a aussi une sorte de dimension
00:15:10 un peu antisociale dans cette écologie punitive.
00:15:14 Et deuxième dinguerie verte de la semaine,
00:15:18 c'est Mme Bachelot, suivie de très près par Nicolas Eliagas.
00:15:23 On écoute.
00:15:24 Jean-Marc Jancovici dit "à la fin, on aura chacun d'entre nous, dans toute une vie,
00:15:27 un quota de 4 vols".
00:15:29 Mais c'est très intéressant parce qu'il dit quelque chose...
00:15:31 Mais il ne faut pas le faire dans 40 ans non plus.
00:15:33 Il dit quelque chose qui est assez juste.
00:15:35 C'est que, effectivement, peut-être un quota de 4 vols, ça se discute.
00:15:39 Mais de limiter drastiquement les voyages en avion,
00:15:43 les déplacements en avion,
00:15:45 c'est justifié, c'est une bonne position.
00:15:48 - Côte d'Aliagas.
00:15:49 - Je ne suis pas spécialiste, je ne suis pas plus climato-sceptique qu'un autre.
00:15:52 Je suis sensible.
00:15:53 - On a le droit de parler, Nico, même quand on n'y connaît rien.
00:15:55 - Voilà.
00:15:56 Et Mme Bachelot aussi, elle a le droit de parler.
00:15:57 Elle n'y connaît rien à la climatologie, mais elle parle, elle parle, elle parle.
00:16:00 Évidemment, évidemment.
00:16:01 Et elle a été ministre d'un Chirac, d'un Sarkozy, d'un Macron,
00:16:03 qui n'était pas vraiment...
00:16:05 Enfin, c'est la sobriété, à la mode Davos,
00:16:07 avec les jets qui vont bien.
00:16:10 - Sans le vent tourner, Mme Bachelot, dans les dîners en ville,
00:16:13 entre deux grands crus classés, on revient des Seychelles,
00:16:15 puis on se dit peut-être que finalement, ce Jean Covicier, il a l'air sympa,
00:16:18 ce politique-nycien très trendy chez les notables.
00:16:21 Alors, c'est encore ce qu'elle fait de mieux, Mme Bachelot.
00:16:24 Elle se conforme, c'est la pensée conforme.
00:16:26 Et on arrive lentement, mais sûrement, à une espèce d'Elyséum.
00:16:30 Il y a la consommation pour les très riches,
00:16:32 et puis il y a la consommation pour la piétaille.
00:16:34 Mais alors là, attention, pas plus de quatre voyages en avion par an.
00:16:37 Mais écoutons Nico Saliegas, celui-là aussi, il a une idée.
00:16:39 - On peut pas faire une pause de temps en temps,
00:16:41 comme on l'a fait pendant la pandémie ?
00:16:44 Il n'y avait plus de vols, j'avais l'impression que le ciel était plus clair,
00:16:47 la nature... - La Venise, l'eau de Venise était transparente.
00:16:50 - Oui, on retrouvait une sorte d'équilibre.
00:16:53 Est-ce qu'une pause, si on se dit que, tiens, une année,
00:16:56 le continent américain va limiter, je sais pas, ses vols...
00:17:01 - Son fret. - Six mois plus tard, ça va être l'Asie.
00:17:04 Est-ce que ça, une sorte de roulement qui concernerait les continents,
00:17:08 pourrait être suffisant ?
00:17:10 - C'est incroyable, c'est absolument incroyable.
00:17:12 Est-ce qu'on peut faire une pause ?
00:17:14 Mais je pense que le cerveau de nos dirigeants, ça fait 40 ans qu'ils sont en pause.
00:17:17 On va pas parler de l'activité intellectuelle de Nico Saliegas,
00:17:23 mais en gros, ce n'est pas la peine nécessairement de faire pause.
00:17:25 Alors qu'est-ce qu'on entend là ? On entend à nouveau cette nostalgie du Covid.
00:17:29 C'était formidable, tout s'était arrêté, l'eau était transparente, pensez-vous.
00:17:33 Et alors là, il y a une percée conceptuelle incroyable.
00:17:36 Cette idée que les continents pourraient s'arrêter les uns après les autres.
00:17:41 Bah oui, pourquoi personne n'y a pensé ?
00:17:43 4 vols par an, ça ne suffit pas, plus de viande, ça ne suffit pas.
00:17:46 Allez, on va mettre les continents en jachère.
00:17:48 Allez, bah, on va commencer un peu par l'Europe au hasard.
00:17:51 Puis l'Europe ne produit plus rien.
00:17:53 En fait, c'est un peu ce qu'on essaie de nous vendre, finalement.
00:17:55 L'Europe ne produit plus rien, l'Europe ne pollue plus.
00:17:57 Vous savez ce que disait François Mitterrand
00:17:59 au sujet des missiles que les soviétiques voulaient installer en Allemagne de l'Est ?
00:18:03 Il y avait des pacifistes qui ne voulaient pas que les Américains mettent des missiles en Allemagne de l'Ouest.
00:18:07 Alors, François Mitterrand est allé en Allemagne de l'Ouest, il a dit
00:18:09 "Les missiles sont à l'Est et les pacifistes sont à l'Ouest".
00:18:12 En fait, c'est la même situation ici.
00:18:14 C'est-à-dire qu'ici, on n'a plus d'industrie, on ne pollue quasiment plus.
00:18:17 La France, 1% des émissions de CO2.
00:18:19 Et les pollueurs sont partout sur la planète.
00:18:21 Mais évidemment, les écolos, ils sont où ?
00:18:23 Bah, ils sont chez nous.
00:18:24 Et bah, on va produire moins que moins, moins que zéro.
00:18:27 Et ça sera vraiment, vraiment formidable.
00:18:29 Merci Nikos, merci Roselyne Bachelot,
00:18:31 merci Marine Tondelier sur ces idées vraiment fantastiques.
00:18:34 Merci.
00:18:35 Sud Radio, André Bercoff.
00:18:37 Ça balance pas mal.
00:18:39 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:18:43 Bon, plutôt que de taper en permanence sur les incompétents qui nous dirigent
00:18:47 ou qui feignent de nous diriger, c'est bien.
00:18:49 Mais le mieux, je pense que c'est de trouver des solutions
00:18:51 et donner la parole aussi à des esprits lucides, c'est quand même mieux.
00:18:54 Parmi ces esprits lucides, Nicolas Méhien,
00:18:57 il est ingénieur diplômé du MIT à Boston et de l'ESTP,
00:19:02 l'École supérieure des travaux publics, spécialiste du transport et de l'énergie.
00:19:05 Et il a co-signé une tribune avec des tas de gens importants, intéressants.
00:19:09 Henri Proglio qui était le patron de Veolia et d'EDF,
00:19:13 Loïc Lefloque-Prigent qu'on ne présente plus à ce micro,
00:19:15 Arnaud Montebourg.
00:19:16 La tribune, que dit-elle ?
00:19:17 Pour retrouver une électricité bon marché,
00:19:19 il faut se défaire des exigences de Bruxelles.
00:19:22 Nicolas Méhien, bonjour.
00:19:24 Bonjour Guillaume.
00:19:26 Alors, quelles sont ces exigences de Bruxelles ?
00:19:29 On reparle de Bruxelles, décidément, Bruxelles est partout.
00:19:32 Les stocks de gaz en l'Union européenne sont pratiquement à sec,
00:19:35 il n'y a pas vraiment de solution alternative au gaz russe.
00:19:39 L'inflation, peut-être qu'on peut commencer par ça.
00:19:42 En est où l'inflation énergétique, l'inflation sur les prix du gaz et de l'électricité ?
00:19:47 L'inflation, ça c'est un peu la bonne nouvelle,
00:19:50 on n'est pas obligé de s'en priver, c'est que les prix avaient explosé,
00:19:54 ils commencent à augmenter en juin 2021,
00:19:57 et en apothéose pour le gaz en août dernier,
00:20:00 il y a 350 euros d'émigrés à Water,
00:20:03 300 par rapport à 2020, 300.
00:20:06 Là, ça s'est un petit peu calmé,
00:20:08 puisque les choses rentrent un peu dans l'ordre,
00:20:10 c'est un petit peu organisé,
00:20:12 on reste toujours deux à trois fois plus cher qu'avant la crise,
00:20:15 c'est ça le problème, bien évidemment,
00:20:17 mais on n'est plus à fois 10, fois 20, même fois 100.
00:20:20 Donc petit à petit, ça devrait ruisseller dans les autres composants de l'inflation,
00:20:25 puisque l'énergie, c'est un peu à l'origine, c'est un peu la mère des inflations.
00:20:28 Oui, il faut de l'énergie pour...
00:20:30 Mais ça va prendre du temps, et le problème c'est que du temps, on n'en a pas,
00:20:33 quand on regarde la trésorerie de nos entreprises, elle est au plus bas,
00:20:37 quand on regarde les défaillances, on est au plus haut depuis 8 ans,
00:20:40 pour nos TPE et nos PME,
00:20:42 quand on y regarde le niveau des stocks, ils sont au plus haut depuis 15 ans,
00:20:45 quand on regarde la demande, elle diminue,
00:20:48 la concurrence asiatique n'a jamais été aussi forte...
00:20:50 Donc vous ne croyez pas à ce que dit Bruno Le Maire,
00:20:52 c'est-à-dire qu'on était à la veille des futures 30 glorieuses
00:20:55 et que la reprise était au coin de la rue ?
00:20:57 Alors je crois qu'il n'y croit pas non plus,
00:20:59 puisque depuis il a pris un cours de maths,
00:21:01 et il a compris que quand on faisait -7% et ensuite +7%,
00:21:05 d'ailleurs on ne revenait pas au même point.
00:21:07 C'est ça.
00:21:08 Donc ça, je pense que cette page est tournée.
00:21:11 Mais pour revenir sur ce qu'on dit dans cette tribune,
00:21:13 et les exigences de Bruxelles, en fait, si vous voulez,
00:21:16 on sait que l'idéologie de la Commission européenne,
00:21:19 c'est la libéralisation de tous les secteurs.
00:21:22 On savait néanmoins qu'il y avait des secteurs où c'est moins pertinent,
00:21:25 c'est les secteurs de réseau, où il y a des investissements très importants,
00:21:28 c'est le cas du ferroviaire, c'est le cas de l'eau,
00:21:31 c'est le cas de l'électricité.
00:21:33 On y est quand même allé à partir de 1996,
00:21:36 mais comme en France on avait l'électricité,
00:21:38 la moins chère d'Europe,
00:21:40 on a quand même choisi de continuer de protéger nos entreprises
00:21:43 pour qu'elles puissent bénéficier de ce qu'avaient fait nos ancêtres,
00:21:46 de ce qu'ils nous ont laissé, c'est-à-dire ce parc électronucléaire.
00:21:49 – Le parc nucléaire, c'est ça. – Exactement.
00:21:52 Et ça, malheureusement, ça n'a pas plu à la Commission européenne,
00:21:55 qui a commencé à mettre en place des procédures,
00:21:57 à partir de 2006, une seconde en 2007,
00:22:01 pour voir si finalement ces tarifs régulés pour nos entreprises
00:22:04 n'étaient pas des aides d'État,
00:22:06 c'est-à-dire qu'ils faisaient de la concurrence déloyale
00:22:09 au niveau des entreprises.
00:22:11 Pour les particuliers, ce n'était pas un problème,
00:22:13 notamment ce qu'on appelle le tarif bleu,
00:22:15 mais pour les entreprises, il y a eu cette procédure
00:22:17 et finalement, elle est montée petit à petit.
00:22:19 On est arrivé avec Nicolas Sarkozy,
00:22:23 à qui on demande de signer la loi Nobre,
00:22:26 sinon c'est une amende de 20 milliards d'euros.
00:22:28 – Donc là, on a commencé à installer une sorte d'usine à gaz
00:22:32 qui a de fil en aiguille rendu, fait exploser,
00:22:35 le prix de l'électricité française.
00:22:38 Au départ, pour pouvoir satisfaire aux exigences de Bruxelles
00:22:43 et mettre fin à cette procédure avec une amende de 20 milliards d'euros,
00:22:46 on a dit trois choses.
00:22:48 On a dit premièrement, EDF va ouvrir et va vendre de l'électricité
00:22:52 à ses concurrents pour essayer de créer un marché.
00:22:55 Et deuxièmement, on va mettre fin aussi à ce qu'on appelle
00:22:58 les tarifs jaunes et les tarifs verts,
00:23:00 c'est les tarifs régulés pour nos entreprises
00:23:03 et donc ces tarifs se sont arrêtés en 2015.
00:23:05 Et donc on a créé cette arène qui en fait, jusqu'à il y a deux ans,
00:23:10 ne posait pas vraiment de problème. Pourquoi ?
00:23:13 Parce qu'avec la surcapacité qui a été mise en place en Europe,
00:23:17 notamment par les Allemands, les prix de gros étaient plus bas
00:23:21 entre 2012 et 2020 que le prix de l'arène.
00:23:25 – Et laissez-moi deviner, quand les prix ont augmenté,
00:23:28 ça a commencé à mener trop de boulot.
00:23:30 – C'est ça le problème, comme les prix étaient plus bas,
00:23:32 et tous les concurrents d'EDF qui produisent principalement des factures
00:23:37 ont pu gagner des clients à EDF parce qu'ils avaient des tarifs plus faibles,
00:23:41 vu qu'ils achetaient l'électricité sous l'arène,
00:23:44 et donc ils ont pris un million de clients par an.
00:23:47 Sauf que le jour où les prix ont explosé,
00:23:51 et bien là il y a une condition de réversabilité aussi dans les contrats,
00:23:55 où ils ne pouvaient plus honorer leurs contrats,
00:23:58 et donc ils ont demandé plus de cette arène à EDF,
00:24:01 et ça c'est un cas qui n'était pas prévu.
00:24:03 C'est-à-dire qu'à l'arène, ça devait être 25% de la production d'EDF,
00:24:06 100 TWh, et de toute façon,
00:24:08 ils étaient censés investir dans des capacités de production d'électricité.
00:24:11 L'arène c'était un petit coup de pouce, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:24:14 Aucun d'entre eux n'a investi.
00:24:16 D'ailleurs, il est prévu dans la loi qu'ils peuvent être exclus
00:24:19 s'ils ne produisent pas même d'électricité, il n'en a rien été.
00:24:22 Et puis deuxièmement, à partir du moment où vous dépassez ce plafond
00:24:26 en termes de demande, c'est là où finalement vous arrivez
00:24:30 dans une situation luesque, alors que par exemple
00:24:33 le gaz naturel pèse 10% de notre consommation l'an dernier,
00:24:36 il représente 55%, notre facture est comme si c'était 55% de notre approvisionnement.
00:24:42 Le nucléaire hydraulique c'est 80%, et en fait ça ne pèse plus que 45%.
00:24:47 Cher Nicolas Millian, on va marquer une petite pause,
00:24:50 et vous allez nous expliquer pourquoi on ne sort pas du marché européen
00:24:53 de l'électricité qui nous plombe juste après.
00:24:55 Et vous écoutez Sud Radio à suivre dans Verkhoff,
00:24:58 dans tous ses états, le face à face avec au programme
00:25:01 la menace terroriste, Guillaume Bigot, dans quelques instants.
00:25:04 Et dans quelques minutes, le face à face,
00:25:12 Guillaume Bigot reçoit Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris
00:25:16 et président du centre de réflexion de la sécurité intérieure,
00:25:19 au cœur de la discussion, la menace terroriste en France.
00:25:22 Mais d'abord, le mot de la fin de celui qui balance Nicolas Millian,
00:25:26 ingénieur du transport et de l'énergie.
00:25:29 Oui, cher Nicolas Millian, pour résumer votre analyse,
00:25:32 vous nous dites que c'est un secteur, la production d'électricité,
00:25:36 dans lequel la concurrence n'a pas nécessairement grand sens,
00:25:39 et donc on a joué au marché parce que l'Europe nous a forcé à le faire,
00:25:43 comme on joue un peu à la dinette.
00:25:44 Tout ça nous a coûté vraiment très très cher, un pognon de dingue.
00:25:48 Donc peut-être la conclusion en deux points,
00:25:50 combien ça nous a coûté d'un côté, et de l'autre,
00:25:53 si ça nous coûte autant que vous allez nous dire,
00:25:56 pourquoi on n'en sort pas tout de suite ?
00:25:58 C'est quand même difficile de faire une estimation de ce que ça nous a coûté,
00:26:03 mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a essayé de créer ce marché,
00:26:07 ça n'a pas marché.
00:26:08 D'autres diraient que ce n'est pas un échec.
00:26:10 Donc, acte, aujourd'hui, on revient,
00:26:13 le problème c'est qu'on n'a pas de marché,
00:26:14 donc on revient à des gens qui produisent de l'électricité,
00:26:17 et ceux qui n'ont pas joué le jeu, qui n'ont pas investi,
00:26:19 qui ne produisent que des factures, ils sortent.
00:26:21 Alors, la question c'est, pourquoi est-ce qu'on ne revient pas à la situation antérieure ?
00:26:26 Ça c'est vraiment très surprenant,
00:26:28 parce qu'effectivement on a découvert dans cette tribune,
00:26:30 avec Arnaud Montebourg et Henri Bruglio,
00:26:33 que c'était prévu en fait, c'est prévu dans la loi NOM,
00:26:36 qui est très bien faite.
00:26:37 Cette loi NOM, elle vit en cas de circonstances exceptionnelles,
00:26:40 qui est exactement ce que nous avons vécu depuis deux ans.
00:26:42 Ah oui, nous sommes en pleine circonstance exceptionnelle.
00:26:44 Voilà, le ministre de l'énergie et le ministre de l'économie,
00:26:47 Bruno Le Maire et Enes Panier-Lenaché,
00:26:49 peuvent signer un décret pour suspendre sans délai ce mécanisme.
00:26:53 Donc on se demande qu'est-ce qu'ils font.
00:26:55 Le sujet n'est pas tant de sortir du marché européen,
00:26:58 parce que si ce mécanisme n'existait pas,
00:27:00 le marché européen ne représenterait que 10% si vous voulez,
00:27:04 dans la fixation de notre facture.
00:27:06 Oui, c'est marginal cette histoire de marché.
00:27:08 C'est tout à fait marginal, donc il faut suspendre sans délai.
00:27:12 Et je renvoie la question à Bruno Le Maire et à Enes Panier-Lenaché,
00:27:16 qu'est-ce que vous attendez pour suspendre l'AREN sans délai ?
00:27:20 Eh bien voilà, on leur transmettra la question de votre part, Nicolas Méliand.
00:27:24 Pas sûr qu'on ait la réponse en tout cas.
00:27:27 Mais je pense que le coût de ce système est à mon avis très supérieur,
00:27:32 à priori, à vous de me confirmer, très supérieur quand même
00:27:36 par exemple à ce qu'on espère économiser avec la réforme des retraites,
00:27:39 soit entre 15 et 18 milliards d'euros par an, non ?
00:27:42 Là, on est clairement sur des dizaines de milliards d'euros,
00:27:44 puisque c'était l'amende qu'on aurait dû payer en 2012.
00:27:47 Donc depuis, c'est passé dix ans.
00:27:48 Oui, rappelez-nous le montant de cette amende en 2012.
00:27:50 Mais au-delà de ça, c'est des tragédies.
00:27:53 C'est des tragédies pour toutes ces TME, TPE, PME
00:27:56 qui ont construit leur capital retraite,
00:27:59 leurs entreprises qui sont en train de taper dans leur trésorerie,
00:28:02 qui arrivent à la cessation de leurs paiements dans pas très longtemps.
00:28:05 C'est des tragédies personnelles et c'est ça qu'il faut arrêter au plus vite.
00:28:08 C'est ça. Merci infiniment en tout cas. À bientôt.
00:28:11 Merci.
00:28:13 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:28:15 Le face à face.
00:28:18 Et bien voilà, Thibaut de Montbriand,
00:28:21 vous êtes avocat au barreau de Paris
00:28:23 et vous êtes le président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure
00:28:26 et également l'auteur d'un excellent bouquin que je recommande à tous,
00:28:29 "Oisons l'autorité", à l'édition de l'Observatoire.
00:28:32 Je vous ai sorti en poche depuis ?
00:28:34 Oui.
00:28:35 Bonjour d'ailleurs.
00:28:36 Bonjour.
00:28:37 Et bienvenue.
00:28:38 On va profiter d'abord de votre double qualité de juriste en tant qu'avocat
00:28:41 et aussi de spécialiste des questions de sécurité
00:28:44 et de risque, disons, islamiste, djihadiste,
00:28:47 pour vous poser une question très simple.
00:28:49 Pour vous, quelle est la bonne définition du terrorisme ?
00:28:52 Ah !
00:28:53 Alors ça, vous savez, il y a des gens qui en débattent depuis des années
00:28:56 sans arriver à se mettre d'accord.
00:28:57 Est-ce que c'est une définition purement juridique ?
00:28:59 Est-ce que c'est une définition plus politique ?
00:29:02 Moi, j'ai une définition qui est la mienne,
00:29:04 mais tous les spécialistes ont la leur.
00:29:06 Je pense qu'on ne peut pas dissocier dans l'intention terroriste
00:29:10 la dimension politique.
00:29:12 Donc la définition juridique française,
00:29:14 c'est l'article 421-1 du Code pénal
00:29:16 qui dit que c'est un crime ou un délit avec toute une liste
00:29:20 qui est très large
00:29:21 et qui dit qu'ils sont commis pour troubler gravement l'ordre public
00:29:25 par l'intimidation ou la terreur.
00:29:26 Mais n'importe quel crime trouble l'ordre public, non ?
00:29:28 C'est pour ça que c'est une définition
00:29:31 qui est en réalité une définition
00:29:34 qui permet aujourd'hui au parquet national antiterroriste
00:29:37 de faire des autosaisines d'opportunités
00:29:41 qui sont fondées sur des critères assez politiques.
00:29:45 Mais ce n'est pas critiquable,
00:29:46 c'est juste que c'est la nature des choses.
00:29:48 Moi, ma définition, elle est plus large,
00:29:50 c'est la poursuite d'un objectif politique par la violence.
00:29:54 Mais je vous pose cette question, pourquoi ?
00:29:56 Parce qu'en fait, on a beaucoup de nos compatriotes musulmans
00:29:59 qui se sont étonnés, notamment sur les réseaux sociaux,
00:30:01 en disant "bon, là, il y a un dingue qui s'est réclamé du christianisme,
00:30:05 il est passé à l'acte de manière tellement catastrophique,
00:30:08 et là on dit que ce n'est pas du terrorisme,
00:30:10 et quand il y a un dingue qui passe à l'acte en criant à l'AGBAR,
00:30:12 on parle de terrorisme. Qu'est-ce qu'on peut leur répondre ?
00:30:14 - Que l'immense majorité des actions de dingues
00:30:16 qui passent à l'acte en criant à l'AGBAR
00:30:17 ne sont pas qualifiées de terroristes.
00:30:19 Je pense notamment à une action qui a eu lieu
00:30:21 il y a quelques mois à Cannes,
00:30:24 où trois policiers municipaux n'ont dû leur survie,
00:30:27 qui a des réflexes très rapides,
00:30:29 mais il y en a des tas d'autres.
00:30:31 En pratique, et l'évaluation est la mienne,
00:30:34 de grandeur, ce n'est pas un chiffre précis,
00:30:36 mais il y a quatre actions sur cinq,
00:30:39 à coup de couteau, au cri d'AGBAR,
00:30:41 qui ne sont pas qualifiées de terrorisme en réalité.
00:30:44 C'est intéressant. Quelle est aujourd'hui ma perception
00:30:48 de la façon dont le parquet national antiterroriste se saisit ?
00:30:51 Il se saisit soit en cas d'élément objectif
00:30:56 de rattachement par organisation
00:31:00 ou par adhésion à l'agence à une organisation terroriste,
00:31:04 auquel cas la question est réglée,
00:31:06 soit lorsque les dégâts sont tels,
00:31:09 par le nombre de morts, que c'est difficile de faire autrement.
00:31:11 Mais sinon, la politique est tout de même
00:31:14 de réduire le nombre de dossiers qualifiés de terroristes.
00:31:17 - Bien sûr. On va essayer de faire avec vous
00:31:20 l'état de la menace terroriste, et notamment islamique en France,
00:31:24 dans l'Hexagone, parce que d'abord on est à l'approche
00:31:27 des Jeux Olympiques de 2024,
00:31:29 et là je pense que ça va s'éclairer pour eux
00:31:31 comme un sapin de Noël. On est une cible très visible
00:31:34 du monde entier.
00:31:36 Et avant de revenir sur l'Hexagone,
00:31:38 peut-être qu'on peut faire un tour sur les terrains de Djihad,
00:31:41 sur les terrains où il y a des combattants au nom
00:31:43 de cette idéologie, c'est-à-dire le Sahel,
00:31:46 l'Afrique de l'Ouest,
00:31:48 évidemment le Moyen-Orient, etc.
00:31:50 Est-ce que là on peut dire que la menace lydre renaît ou pas ?
00:31:54 On a décapité Daesh, est-ce que ça renaît ?
00:31:56 - Alors on a décapité Daesh au sens où on a cassé
00:31:58 l'organisation territoriale que Daesh avait réussi à structurer.
00:32:03 - Et notamment les Russes en fait.
00:32:05 - Oui, l'ensemble des pays de la coalition,
00:32:08 la coalition occidentale, les Russes qui ont été des alliés
00:32:12 objectifs sur ce coup-là,
00:32:14 les Turcs, chacun a joué son rôle.
00:32:18 Mais ça a eu pour conséquence de faire retourner
00:32:23 les grandes organisations terroristes et islamistes,
00:32:26 et les deux principales sont Al-Qaïda et l'État islamique,
00:32:29 au rang de métastase.
00:32:32 C'est-à-dire qu'il n'y avait plus de base territoriale,
00:32:36 comme il n'y a plus en Afghare entre 2014 et 2017
00:32:38 avec l'État islamique.
00:32:40 Mais pour autant la menace n'a pas du tout disparu.
00:32:43 Pour vous donner un exemple des dernières semaines,
00:32:47 nous sommes en juin 2023,
00:32:49 nous avons un rapport du coordinateur national
00:32:52 du renseignement hollandais qui rend public
00:32:54 un certain nombre d'éléments qui circulaient déjà
00:32:56 dans les milieux du renseignement occidental
00:32:58 depuis quelques mois,
00:33:00 et qui est très alarmiste sur le fait que l'État islamique
00:33:03 a déjà, c'est en cours, mais ça a déjà commencé,
00:33:07 réintroduit en Europe des commandos actifs.
00:33:10 - Ça y est, là maintenant ?
00:33:12 - Là, ça y est. Donc ça a été écrit dans des notes de renseignement classifiées,
00:33:15 mais les Hollandais ont rendu ça public le 30 mai,
00:33:18 de mémoire, en tout cas ces dernières semaines,
00:33:20 donc faisant état là d'une très grave préoccupation
00:33:23 des services occidentaux sur des passages à l'acte
00:33:25 qui peuvent être imminents ou qui peuvent être décalés
00:33:29 autour de très grands événements.
00:33:31 Vous avez évoqué les Jeux Olympiques,
00:33:32 mais on peut déjà commencer par la Coupe du monde de rugby
00:33:35 qui aura lieu en septembre et en octobre en France.
00:33:37 Et ce qui est intéressant, c'est que les routes
00:33:41 des commandos qui ont été identifiées,
00:33:43 en tout cas les routes qui ont été identifiées,
00:33:45 ce sont des routes qui partent d'Afghanistan ou de Syrie,
00:33:50 qui passent par la Turquie,
00:33:51 et l'entrée en Europe, le point d'entrée en Europe,
00:33:53 c'est ça qui est intéressant,
00:33:54 c'est la Suède ou l'Allemagne,
00:33:56 qui sont considérées comme les pays les plus islamisés en nombre.
00:33:59 - On y revient.
00:34:00 - On y revient, et c'est la conséquence de la politique
00:34:02 absolument tragique de Mme Merkel au printemps 2015.
00:34:07 C'est-à-dire qu'en fait on a les grandes additions
00:34:09 qui sont en train d'être posées et d'arriver,
00:34:11 il y a toute cause en train de déconséquence,
00:34:14 et ça c'est un premier point.
00:34:16 Mais il y a d'autres points d'inquiétude,
00:34:17 notamment l'ONU qui a fait dans un rapport
00:34:20 qui a souligné qu'Al Qaïda était également en train
00:34:22 de se préparer à des passages à l'acte.
00:34:24 - Alors on va marquer une pause et on reviendra dans l'Hexagone.
00:34:26 - Oui, la menace terroriste en France,
00:34:28 c'est dans Berkhoff, dans tous ses états,
00:34:29 avec vous Guillaume Bigot,
00:34:30 et votre invité Thibaut Demombria,
00:34:32 l'avocat au barreau de Paris
00:34:33 et président du Centre de réflexion de la sécurité intérieure.
00:34:36 A tout de suite.
00:34:37 - Ici Sud Radio.
00:34:41 Les Français parlent au français.
00:34:46 Les carottes sont cuites.
00:34:49 Les carottes sont cuites.
00:34:51 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états.
00:34:54 - Cher Thibaut Demombria,
00:34:59 je rappelle que vous êtes avocat,
00:35:01 vous êtes aussi le président du Centre de réflexion
00:35:03 sur la sécurité intérieure,
00:35:05 et donc à ce titre spécialiste des questions de terrorisme,
00:35:08 de menaces de terrorisme islamique.
00:35:10 Alors on avait commencé un peu à faire le tour
00:35:12 des zones de djihad,
00:35:14 on pourrait retourner en Afrique,
00:35:16 notamment en Afrique de l'Ouest,
00:35:17 en Afrique francophone,
00:35:18 où il y a aussi des mouvements, des menaces.
00:35:21 Mais revenons peut-être dans l'Hexagone.
00:35:23 Dans l'Hexagone, le ministre Darmanin nous a fait état
00:35:27 d'un nombre absolument incroyable
00:35:29 de tentatives d'attentats islamistes depuis 2017,
00:35:32 et même récemment.
00:35:33 Vous pouvez nous en dire plus ?
00:35:34 - Il y a, même si ça n'est plus la une de l'actualité,
00:35:37 loin sans faux,
00:35:38 il y a toujours une activité,
00:35:40 un fond de cuve de risques islamistes.
00:35:44 On a dit juste avant la pause
00:35:46 qu'il allait y avoir une résurgence
00:35:48 de risques structurés avec des commandos
00:35:49 qui reviennent de l'étranger en ce moment.
00:35:51 Mais pour ce qui concerne la menace dite "endogène",
00:35:54 c'est-à-dire la menace franco-française,
00:35:55 même s'il n'y a pas eu d'attentats spectaculaires
00:35:58 ces dernières années,
00:35:59 d'abord il y en a eu,
00:36:00 et ensuite...
00:36:01 - Il y en a eu, évité ?
00:36:02 - Il y en a eu, surtout,
00:36:03 il y en a eu beaucoup d'évité.
00:36:05 - Donc ceux qui sont évités,
00:36:06 ce n'est pas seulement ce qu'on appelle,
00:36:09 à mon avis à tort, les loups solitaires,
00:36:11 c'est aussi des choses plus structurées ?
00:36:12 - Il y a eu des attentats structurés d'évité,
00:36:14 il y en a plusieurs par an.
00:36:15 - Plusieurs par an ?
00:36:16 - Il y a deux ou trois ans,
00:36:17 il y a eu une grosse attaque
00:36:18 qui a été prévue dans l'huitième arrondissement de Paris,
00:36:21 autour de ministères réguéliens
00:36:24 et peut-être de l'Elysée.
00:36:25 Et il y a quelques semaines,
00:36:28 il y a un groupe qui a été démantelé
00:36:29 dans l'Est de la France.
00:36:30 L'un des principaux interpellés
00:36:33 était d'ailleurs mineur,
00:36:34 en lien avec les milieux tchétchènes.
00:36:36 Et même si c'est difficile
00:36:38 d'avoir de l'information en source ouverte,
00:36:40 les enquêteurs estiment que leur ambition
00:36:43 était de causer une attaque
00:36:46 ou une série d'attaques extrêmement spectaculaires.
00:36:49 Et on parle de plusieurs dizaines
00:36:50 ou de centaines de morts en objectif.
00:36:52 - C'est ça, il y a des bataclans en virtuel
00:36:56 qui sont arrêtés tous les ans.
00:36:58 - Oui, et il faut souligner à ce titre
00:37:00 que les services de renseignement
00:37:01 font un travail formidable.
00:37:02 - Extraordinaire.
00:37:03 - D'ailleurs, c'est un des points
00:37:06 sur lesquels les gouvernements français successifs
00:37:09 se sont de façon assez étonnante bien adaptés.
00:37:12 Depuis même après 2015, en 2016,
00:37:15 quand Bernard Cazeneuve était Premier ministre
00:37:18 et Manuel Valls ministre de l'Intérieur,
00:37:19 ou l'inverse pardon,
00:37:20 Manuel Valls Premier ministre
00:37:21 et Bernard Cazeneuve ministre de l'Intérieur,
00:37:23 il y a eu des aménagements assez rapides
00:37:24 et Manuel Macron a fait à partir de 2017
00:37:27 une réorganisation des services
00:37:30 qui a été fructueuse.
00:37:31 Et aujourd'hui, il y a des bons résultats.
00:37:33 La difficulté, si vous voulez,
00:37:34 je peux prendre une image
00:37:35 que chacun va comprendre,
00:37:36 c'est qu'on est face, sur la durée,
00:37:39 à une vague d'une grande ampleur
00:37:41 et qu'on a eu beau lever la hauteur
00:37:43 des sacs de sable sur la plage,
00:37:45 la vague qui arrive est au-dessus
00:37:47 du niveau le plus haut des sacs de sable.
00:37:49 - C'est vraiment très inquiétant.
00:37:51 - Et le dernier point,
00:37:52 c'est que nous avons beaucoup de succès
00:37:53 qui dépendent des informations
00:37:54 qui nous sont données
00:37:55 par les services dits partenaires,
00:37:56 c'est-à-dire en clair essentiellement
00:37:58 les Américains et les Israéliens.
00:38:00 - Les Marocains, ils nous donnent toujours des informations
00:38:02 parce qu'on n'a plus d'ambassade,
00:38:03 d'ambassadeurs du Maroc en France.
00:38:04 - Les relations avec le Maroc
00:38:06 sont des relations complexes
00:38:08 mais parfois encore efficaces.
00:38:09 - Parfois encore efficaces,
00:38:11 c'est l'information la plus importante
00:38:13 et la plus rassurante en réalité.
00:38:15 Finalement,
00:38:18 est-ce qu'on peut s'interroger d'abord
00:38:19 sur le lien qu'il y a
00:38:20 avec une sorte de terreau sociologique,
00:38:23 enfin les fameux quartiers,
00:38:24 c'est un euphémisme,
00:38:26 où il y a beaucoup de trafic de stupéfiants,
00:38:28 où il y a beaucoup d'armes qui circulent, etc.
00:38:30 C'est pas la même chose,
00:38:31 c'est pas le même phénomène,
00:38:32 mais finalement ils sont imbriqués,
00:38:33 ces phénomènes.
00:38:34 - Alors c'est pas du tout le même phénomène,
00:38:35 vous avez raison,
00:38:36 il y a une forme d'imbrication,
00:38:37 mais il faut quand même souligner une chose,
00:38:38 c'est que pour l'instant,
00:38:39 la raison majeure pour laquelle
00:38:41 nous n'avons pas eu plus
00:38:43 de troubles graves à l'ordre public
00:38:45 lié à l'islamisme en France,
00:38:47 et notamment d'attentats,
00:38:48 mais pas seulement,
00:38:49 parce qu'il pourrait y avoir des désordres
00:38:50 qui ne soient pas techniquement
00:38:51 des attaques terroristes,
00:38:53 c'est que l'intérêt des caïds
00:38:55 qui tiennent les quartiers,
00:38:56 c'est le calme pour que le business
00:38:58 puisse continuer.
00:38:59 Vous venez de parler des armes de guerre,
00:39:01 on sait, et c'est une notoriété publique,
00:39:03 qu'il y a énormément d'armes de guerre en France,
00:39:05 c'est très intéressant de constater
00:39:07 que depuis le 13 novembre 2015,
00:39:09 la Kalachnikov n'a été utilisée
00:39:11 qu'une seule fois lors d'une attaque terroriste,
00:39:13 alors qu'elle est utilisée quasi au quotidien
00:39:15 dans une cinquantaine de villes en France
00:39:17 pour des règlements de comptes.
00:39:19 Ca veut dire que les gens qui vendent
00:39:21 des armes de guerre,
00:39:22 et ceux qui les achètent,
00:39:23 font extrêmement attention
00:39:24 à ce que ces armes ne soient pas utilisées,
00:39:26 notamment contre les forces de police
00:39:28 ou de gendarmerie,
00:39:29 précisément pour ne pas déclencher
00:39:31 des enquêtes judiciaires
00:39:34 qui casseraient leur trafic d'armes
00:39:37 et qui obéiraient à leur capacité
00:39:39 à faire du trafic de stupes.
00:39:41 Donc aujourd'hui,
00:39:42 les trafics contre stupes, paradoxalement,
00:39:44 sont des alliés en termes d'ordre public,
00:39:46 je dis bien, par rapport aux terroristes.
00:39:48 Par contre, Guillaume Bigot,
00:39:50 vous avez dit tout à l'heure
00:39:51 que c'était des phénomènes
00:39:52 qui étaient proches les uns des autres,
00:39:54 il suffirait d'un rien,
00:39:55 puisque la grande majorité de ce grand banditisme
00:39:58 est lié d'une manière ou d'une autre
00:40:00 à un islam au moins identitaire
00:40:03 et parfois radical,
00:40:04 il suffirait d'un rien,
00:40:06 d'une série d'événements,
00:40:09 peut-être d'un attentat dans une mosquée,
00:40:11 parce qu'il y a quelque chose qui peut arriver,
00:40:13 pour que, tout à coup,
00:40:14 cette fragile barrière,
00:40:16 cet intérêt qui fait qu'une délinquance
00:40:18 en empêche une autre,
00:40:19 vole en éclats,
00:40:20 et que là, pour le coup,
00:40:21 on ait un rassemblement
00:40:23 de tous ceux qui se sentent
00:40:25 identitairement plus proches de l'islam
00:40:27 que de la France,
00:40:28 et que là, on bascule dans totalement autre chose.
00:40:30 J'ajoute un dernier point,
00:40:31 c'est que l'une des grandes inquiétudes actuelles
00:40:34 des services de renseignement,
00:40:35 c'est la masse et la nature
00:40:37 des armes qui reviennent en contrebande de l'Ukraine,
00:40:40 et il y a au marché noir,
00:40:43 on trouve assez facilement maintenant au marché noir,
00:40:46 non seulement des Kalashnikovs,
00:40:47 mais des missiles sol-sol,
00:40:49 anti-chars et des missiles solaires,
00:40:51 et là, pour le coup...
00:40:53 - Là, on est dans une autre catégorie.
00:40:54 - Ah oui, on est dans une autre catégorie,
00:40:55 mais ça peut aller vite.
00:40:56 - Ça peut aller très vite.
00:40:57 Oui, parce que beaucoup de AK-47 alias Kalashnikov
00:40:59 venaient de l'ex-Yougoslavie,
00:41:01 et là, c'est le prochain théâtre,
00:41:03 et déjà les fournisseurs.
00:41:05 Quand on réfléchit à ces questions
00:41:07 qui sont très distinctes,
00:41:08 on l'a dit, on le redit,
00:41:09 il ne faut pas tout mélanger,
00:41:10 de trafic de stupéfiants,
00:41:12 on a cette analyse consistant à dire,
00:41:13 bon, il y a toujours finalement une délinquance,
00:41:15 une criminalité organisée dans toute société,
00:41:17 mais l'État avait plus ou moins la main,
00:41:20 contrôlait une criminalité organisée
00:41:21 dans les années, on va dire 80.
00:41:23 Donc il y en avait,
00:41:24 mais c'était un milieu limité.
00:41:25 Là, on a l'impression que c'est hors de contrôle,
00:41:27 et c'est un thème qu'on aborde souvent.
00:41:29 Vous, vous nous dites que oui,
00:41:30 c'est peut-être hors de contrôle,
00:41:31 mais que c'est finalement des gens
00:41:33 qui eux-mêmes ont intérêt à assurer un contrôle.
00:41:35 Ça veut dire quoi, si on pousse le raisonnement ?
00:41:37 Ça veut dire qu'on ne peut pas,
00:41:39 il ne faut pas aller trop loin
00:41:40 dans la répression du trafic de drogue,
00:41:41 sinon on va partir dans le djihad généralisé ?
00:41:43 - Non, non, non, c'est plus complexe que ça.
00:41:46 Là, vous m'interrogez par rapport au djihad,
00:41:48 mais il y a aussi une fonction régulatrice du trafic,
00:41:52 par exemple, contre les émeutes,
00:41:54 contre les troubles à l'ordre public,
00:41:56 le caillassage systématique des forces de l'ordre,
00:42:00 les attaques aux mortiers d'artifice, etc.
00:42:02 Or, ces attaques-là,
00:42:03 il y en a quand même quasiment une ou deux par soir en France.
00:42:06 Donc on imagine ce que ce serait
00:42:07 s'il n'y avait pas cette forme de régulation.
00:42:10 - Oui, mais ça, c'est un véritable dilemme,
00:42:12 on est bien d'accord, c'est un dilemme formidable.
00:42:13 - Je continue à vous répondre.
00:42:14 - Je vous en prie.
00:42:15 - La nature a horreur du vide.
00:42:16 Normalement, sur la définition d'un État,
00:42:20 c'est une frontière, une population,
00:42:22 et une identité commune,
00:42:24 une langue, une monnaie, etc.
00:42:26 Là, on se rend compte, depuis des décennies,
00:42:28 il ne s'agit pas d'attaquer les derniers gouvernements,
00:42:30 parce qu'en réalité, ils récoltent l'addition des précédents,
00:42:33 de la carence des précédents.
00:42:34 Mais on a un État qui est de moins en moins en capacité
00:42:39 de faire régner la loi et l'ordre sur tous les territoires,
00:42:42 et donc, comme je vous disais,
00:42:44 la nature a horreur du vide,
00:42:45 et ce sont les trafiquants qui tiennent un certain nombre de quartiers,
00:42:48 mais il y a un phénomène qui est bien plus inquiétant encore.
00:42:50 C'est que depuis quelques mois,
00:42:52 et ça vient d'Europe du Nord,
00:42:53 ça vient de Belgique et de Hollande,
00:42:55 nous avons un vrai entrisme mafieux,
00:42:58 c'est-à-dire avec de la corruption,
00:43:00 des structures politiques,
00:43:01 par des cartels d'Amérique du Sud.
00:43:04 Et il va y avoir une rencontre intéressante
00:43:06 entre ces cartels d'Amérique du Sud
00:43:08 et les petites et moyennes mafias
00:43:10 qui tiennent les quartiers français.
00:43:11 Je pense qu'à terme, il va y avoir des guerres de gang terribles,
00:43:13 comme il y en a déjà en Suède,
00:43:15 et que...
00:43:16 - Aux Pays-Bas, c'est terrifiant !
00:43:18 - Aux Pays-Bas, en Belgique.
00:43:20 En Belgique, souvenez-vous qu'il y a quelques mois,
00:43:22 sur un renseignement fourni par les Pays-Bas,
00:43:24 le ministre belge de la Justice,
00:43:26 sa femme et ses enfants,
00:43:27 ont été exfiltrés dans l'heure,
00:43:29 dans l'heure, instantanément,
00:43:30 et ont été mis au secret pendant deux jours
00:43:32 pour éviter une tentative d'assassinat.
00:43:34 Vous imaginez si ça arrivait en France ?
00:43:36 Mais ça peut arriver en France.
00:43:38 - Le but n'est pas de se faire peur, Thibaut de Montbrial,
00:43:39 mais vous regardez vraiment ces phénomènes de près,
00:43:41 avec des informations que n'ont pas nécessairement
00:43:43 les citoyens lambda.
00:43:45 Pour vous, la question au long terme,
00:43:47 cinq ans, dix ans,
00:43:49 de l'ordre public est posée.
00:43:51 C'est-à-dire qu'à un moment, le palier,
00:43:53 le plancher de l'ordre public peut céder sous nos pieds ?
00:43:55 - Le plancher de l'ordre public, il peut céder à tout moment,
00:43:57 si un enchaînement de faits
00:43:59 déclenche une réaction en chaîne
00:44:01 qui échappe à tout contrôle.
00:44:03 Ça peut arriver très vite,
00:44:05 ça peut être une question de semaines,
00:44:07 voire de jours.
00:44:09 Il faudrait la conjonction d'éléments négatifs,
00:44:11 il ne faudrait vraiment pas de chance.
00:44:13 Mais c'est quelque chose qui est possible,
00:44:15 et...
00:44:17 - Est-ce que c'est pour ça qu'on redoute autant
00:44:19 ce terrorisme d'extrême droite, qui n'est pas très important
00:44:21 en volume, mais qui pourrait avoir l'effet
00:44:23 d'une allumette qu'on craque ?
00:44:25 - On a des statistiques, puisque le ministère
00:44:27 de l'Intérieur a communiqué que depuis 2017,
00:44:29 sur l'ensemble des projets d'attentats
00:44:31 qui ont été déjoués,
00:44:33 ou des groupes terroristes qui ont été démantelés,
00:44:35 même sans projet concret,
00:44:37 80% étaient liés à l'islam radical,
00:44:39 18% à l'extrême droite et 2% à l'extrême gauche.
00:44:41 Sur l'extrême gauche, je dis juste une chose,
00:44:43 c'est qu'on considère,
00:44:45 comme n'étant pas terroriste, les dizaines
00:44:47 d'attaques qu'il y a par mois,
00:44:49 contre les infrastructures vitales,
00:44:51 les antennes de téléphonie,
00:44:53 les réseaux électriques, etc.
00:44:55 Il y en a beaucoup, on considère que ce n'est pas terroriste,
00:44:57 c'est un choix, mais il faut savoir qu'il y en a beaucoup.
00:44:59 Maintenant, vous soulignez un point, vous posez une question qui est cruciale,
00:45:01 ce qu'attendent les islamistes depuis des années,
00:45:03 c'est qu'il y ait une riposte de l'extrême droite,
00:45:05 c'est la montée des extrêmes. Pour l'instant,
00:45:07 force est de constater que nous avons un pays
00:45:09 qui a été extrêmement résilient,
00:45:11 et pour être franc avec vous, si on m'avait demandé en 2015
00:45:13 si nous nous retrouverions en 2023
00:45:15 sans qu'il y ait eu d'attaque
00:45:17 d'extrême droite contre une mosquée, etc.
00:45:19 j'aurais dit non. C'est le cas pour l'instant,
00:45:21 pourvu que ça dure,
00:45:23 mais ce que tentent de faire les islamistes
00:45:25 c'est de provoquer cette réaction,
00:45:27 et là, pour le coup, ça pourrait peut-être déclencher
00:45:29 une réaction en chaîne telle que celle dont je viens de parler.
00:45:31 - Alors restez avec nous, c'est passionnant, on va marquer une pause
00:45:33 et on s'interrogera sur le lien entre cet islamisme
00:45:35 en cravate et l'islamisme en kalachnikov.
00:45:37 - Le Berkhoff, dans tous ses états,
00:45:39 c'est le face à face entre vous,
00:45:41 Guillaume Bigot, et Thibaut de Montbria,
00:45:43 l'avocat du barreau de Paris
00:45:45 et président du Centre de réflexion
00:45:47 sur la sécurité intérieure.
00:45:49 Et vous, qui nous écoutez, venez poser vos questions
00:45:51 à l'antenne dès maintenant.
00:45:53 On attend vos appels au 0826 300 300.
00:45:55 A tout de suite.
00:45:57 - Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états,
00:45:59 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:46:01 Berkhoff, dans tous ses états,
00:46:03 midi 34h,
00:46:05 Guillaume Bigot.
00:46:07 - Alors nous sommes avec
00:46:09 maître Thierry de Montbria,
00:46:11 Thibaut, pardon, Thibaut,
00:46:13 autant pour moi,
00:46:15 mais même initial.
00:46:17 Je précisais que vous êtes
00:46:19 l'avocat tout à l'heure de Florence Bergeau-Blacklair,
00:46:21 et c'est à ce titre
00:46:23 que vous êtes venu nous parler.
00:46:25 C'est à ce titre que vous étiez d'ailleurs
00:46:27 à ce même micro avec André,
00:46:29 puisque le livre de Florence Bergeau-Blacklair,
00:46:31 consacré à l'opération d'entrisme massive
00:46:33 des frères musulmans,
00:46:35 non seulement a fait couler
00:46:37 beaucoup d'encre, mais elle a été menacée.
00:46:39 Vous êtes son avocat.
00:46:41 Et je voulais vous interroger
00:46:43 sur ce lien entre, on va dire,
00:46:45 deux islamismes, c'est-à-dire d'un côté
00:46:47 les vrais méchants, qui sont les djihadistes,
00:46:49 les gens qui prennent des kalachnikovs,
00:46:51 et de l'autre côté, les faux gentils,
00:46:53 on pourrait les appeler "espèce de témoins de Jéhovah"
00:46:55 de l'islamisme,
00:46:57 des gens qui ont une sorte aussi
00:46:59 d'opération de séduction,
00:47:01 tous azimuts. Comment ça fonctionne ?
00:47:03 Est-ce que c'est tuilé ?
00:47:05 Est-ce que ça marche ensemble ?
00:47:07 - Il y a une chose qu'il faut bien comprendre, Guillaume Bigaud,
00:47:09 c'est que
00:47:11 l'islam politique a
00:47:13 l'ambition de
00:47:15 conquérir le monde,
00:47:17 et c'est pas moi qui l'invente,
00:47:19 ça a été dit, écrit par les uns et par les autres
00:47:21 depuis des décennies, voire depuis des siècles,
00:47:23 et il y a
00:47:25 différentes manières d'y parvenir,
00:47:27 il peut y avoir d'ailleurs des désaccords entre les partisans
00:47:29 de telle ou telle façon de le faire.
00:47:31 Pour faire court,
00:47:33 et pour simplifier, je simplifie un peu à l'extrême,
00:47:35 mais c'est la logique qu'il faut que chacun comprenne.
00:47:37 Vous avez un objectif politique,
00:47:39 et vous avez d'un côté
00:47:41 la voie de la violence, créer le chaos,
00:47:43 créer la rupture, pour favoriser cet objectif,
00:47:45 c'est le cas des djihadistes,
00:47:47 et de l'autre côté, la voie
00:47:49 du jeu institutionnel
00:47:51 pour faire s'effondrer
00:47:53 une société de l'intérieur, en
00:47:55 feignant d'adhérer à ses institutions,
00:47:57 mais en gagnant par le nombre,
00:47:59 et en reniant des petits avantages.
00:48:01 - Donc, même finalité, deux méthodologies différentes.
00:48:03 - Voilà. Les frères musulmans,
00:48:05 les salafistes, qui ne sont pas les mêmes,
00:48:07 mais qui concourent
00:48:09 encore au même objectif, sont dans une logique
00:48:11 qui n'est pas nécessairement une logique de violence,
00:48:13 les djihadistes sont dans une logique
00:48:15 de violence, et il y a évidemment des passerelles.
00:48:17 C'est ça qui est intéressant, que les inspirateurs
00:48:19 Al-Karadaoui, etc., sont des
00:48:21 inspirateurs de tout le monde, mais il y en a
00:48:23 qui vont se prendre l'inspiration des uns et des autres,
00:48:25 des grandes figures de l'islam, pour aller
00:48:27 sur le terrain de la violence, et d'autres
00:48:29 qui vont se contenter, en leur nom,
00:48:31 de mettre en place une politique d'entrice,
00:48:33 notamment d'adhésion dans les partis politiques,
00:48:35 tous les lieux de pouvoir, les syndicats,
00:48:37 les... - Taïer,
00:48:39 alors qu'il est, vous dites, en 2023,
00:48:41 les syndicats, l'école nationale d'administration,
00:48:43 la magistrature, la police,
00:48:45 il y a des islamistes partout ?
00:48:47 - Non seulement il y a des islamistes partout, d'ailleurs,
00:48:49 beaucoup avant se masquer, ils s'appuient
00:48:51 sur les idiots utiles, les gens qui pensent
00:48:53 qu'il ne faut pas faire d'amalgame,
00:48:55 qui interdisent
00:48:57 en réalité, ce qui est leur rêve, qu'on puisse critiquer
00:48:59 l'islamisme, en le faisant passer
00:49:01 pour une critique de la religion, mais ça n'a rien à voir avec la religion,
00:49:03 c'est une critique politique.
00:49:05 - C'est ça. - Il faut entendre
00:49:07 le mot "islam" comme un mot politique, pas du tout comme un mot religieux.
00:49:09 - Le paradoxe, c'est que pour un islamiste, "islam" et "islamiste",
00:49:11 c'est la même chose. - Alors là, il y a des débats
00:49:13 qui sont des débats sans fin,
00:49:15 en tout cas, ce à quoi moi, je m'attaque
00:49:17 avec vigueur, parce que je pense qu'il y a un péril,
00:49:19 et un péril grave, pour la nation française,
00:49:21 c'est l'islamisme,
00:49:23 en tant que
00:49:25 programme politique.
00:49:27 - Alors effectivement, on a l'impression que ces gens
00:49:29 qui avant se masquer
00:49:31 l'islam, religion de paix
00:49:33 et d'amour, se font passer pour des
00:49:35 évangélistes, un peu, du Coran,
00:49:37 et en fait, ils pratiquent tout de même l'intimidation,
00:49:39 je vais vous faire écouter quelque chose.
00:49:41 - Exiger la suspension immédiate
00:49:43 de ce voyou, parce que
00:49:45 c'était pas un enseignant, un enseignant, c'est
00:49:47 autre chose. On est sortis de là-bas
00:49:49 avec la ferme intention de
00:49:51 mobiliser pour une action
00:49:53 devant l'établissement et
00:49:55 devant l'inspection académique.
00:49:57 - On a reconnu la voie,
00:49:59 vous, en tout cas, c'est sûr, d'Abdel Hakim
00:50:01 Seyfrioui, ce frère musulman,
00:50:03 donc a priori non-violent,
00:50:05 qui appelait un peu
00:50:07 sur les réseaux sociaux au lynchage de Samuel Paty,
00:50:09 on sait comment ça s'est fini. Donc finalement,
00:50:11 cet islamisme bien propre sur lui,
00:50:13 il peut aboutir à décapiter des profs.
00:50:15 - C'est très intéressant ce qui est arrivé à Samuel Paty,
00:50:17 parce que toute proportion gardée
00:50:19 pour l'instant, et j'espère pour toujours,
00:50:21 c'est la même chose qui arrive à Florence Bergeau-Blattler.
00:50:23 Qu'est-ce qui se passe ?
00:50:25 Vous avez des gens qui ne sont pas des adeptes
00:50:27 officiels de la violence, mais qui savent très bien
00:50:29 que leurs propos sont scrutés
00:50:31 par toute une partie de leur communauté,
00:50:33 dont une fraction
00:50:35 est prête à l'action violente.
00:50:37 Et donc ils désignent des cibles.
00:50:39 Ils ne disent pas "attention, il faut s'en prendre à elle".
00:50:41 Ils disent "regardez, ce n'est pas bien ce qu'elle fait".
00:50:43 Ils collent une cible
00:50:45 avec le fameux terme d'islamophobie,
00:50:47 qui est une escroquerie intellectuelle
00:50:49 absolue, puisque le terme
00:50:51 d'islamophobie fait
00:50:53 fin de faire passer pour
00:50:55 discriminatoire un propos qui est en réalité
00:50:57 la critique d'un mouvement politique.
00:50:59 - En plus, la racine grec-phobie,
00:51:01 c'est la peur.
00:51:03 On est peur de l'islam, on n'a pas le droit d'avoir peur.
00:51:05 - En plus, il y a l'escroquerie sémantique, vous avez raison de le rappeler.
00:51:07 Mais néanmoins,
00:51:09 beaucoup sont terrorisés
00:51:11 par ça. Et pour revenir
00:51:13 à l'opération elle-même,
00:51:15 ça consiste à dire "regardez
00:51:17 à l'époque cet enseignant, regardez
00:51:19 aujourd'hui cet anthropologue du CNRS,
00:51:21 c'est quelqu'un qui
00:51:23 discrimine vos frères
00:51:25 et c'est pas bien".
00:51:27 Et donc, en creux,
00:51:29 on colle une cible. Pourquoi ? Parce qu'on sait que
00:51:31 sur une centaine, en réalité
00:51:33 des milliers, voire des dizaines de milliers
00:51:35 de gens qui vous écoutent, vous en avez une fraction
00:51:37 qui vont être tentés par la violence et qui vont
00:51:39 peut-être même passer à l'acte.
00:51:41 Pour Florence Bergeau-Blackleur, dont certains
00:51:43 osent encore écrire, le journal Le Monde a écrit
00:51:45 ce week-end, qu'elle s'estimait
00:51:47 menacée.
00:51:49 Je peux vous dire, pour bien connaître
00:51:51 les affaires du ministère de l'Intérieur,
00:51:53 que quand on s'estime menacée, on n'a pas de protection
00:51:55 policière. C'est quand il y a des éléments
00:51:57 objectifs sur la menace.
00:51:59 Florence Bergeau-Blackleur a fait l'objet
00:52:01 pour l'instant de plusieurs menaces avérées.
00:52:03 Un individu a déjà été interpellé,
00:52:05 c'est vous dire si on est loin de l'auto-estimation.
00:52:07 Et tout ça, c'est le fruit.
00:52:09 - Mais à quoi il est dû cet euphémisme ?
00:52:11 Pourquoi s'estimer menacée ?
00:52:13 Parce qu'il y a des frères musulmans
00:52:15 à l'intérieur de la rédaction, déjà ?
00:52:17 - Je pense que parmi
00:52:19 les gens qui ont contribué à cet article,
00:52:21 il y a un minima
00:52:23 des journalistes qui n'ont pas bien compris
00:52:25 ce qui était en train de se passer. Je n'ose imaginer
00:52:27 qu'à Maxima, il l'ait compris
00:52:29 et ça rendent les complices, parce que ça me paraît
00:52:31 un peu gros pour un journal comme Le Monde.
00:52:33 Mais en tout cas, oui, il y a des gens
00:52:35 qui encore aujourd'hui n'ont pas bien compris. Mais vous savez,
00:52:37 là où les islamistes sont très forts,
00:52:39 c'est qu'ils jouent sur des ressorts
00:52:41 intimes de la société française.
00:52:43 Il y a une forme de culpabilité
00:52:45 décoloniale. Ils jouent sur
00:52:47 un gauchisme qui vient de
00:52:49 la prégnance de l'école
00:52:51 des sciences sociales, du bourdieusisme depuis les années
00:52:53 70 et qui a infusé
00:52:55 les écoles de journalisme, les écoles d'administration
00:52:57 et l'école de la magistrature.
00:52:59 On ne peut pas analyser ce qui se passe en France
00:53:01 aujourd'hui si on ne prend pas
00:53:03 la mesure de tout ça. - Mais vous ne montrez pas
00:53:05 de l'esprit, je voudrais voir votre
00:53:07 vision, votre appréciation
00:53:09 des choses, que lorsqu'on se réclame
00:53:11 par exemple de l'extrême-gauche,
00:53:13 du marxisme, du néo-marxisme,
00:53:15 du bourdieu, que sais-je, du structuralisme,
00:53:17 enfin, il y en a qui portent encore un peu le
00:53:19 pas de def de l'année 70 intellectuelle,
00:53:21 bon, ok, on ne peut
00:53:23 pas cautionner l'islamisme.
00:53:25 C'est-à-dire qu'on ne peut pas cautionner un discours
00:53:27 violemment antisémite, violemment homophobe,
00:53:29 violemment traditionnaliste,
00:53:31 autoritaire, rétrograde,
00:53:33 qui soutient des pays
00:53:35 riches à milliards, donc ça n'a aucun sens.
00:53:37 - Je suis complètement d'accord avec vous, ça n'a aucun sens.
00:53:39 C'est-à-dire qu'il y a un moment
00:53:41 où, pour paraphraser...
00:53:43 - Parce que c'est l'extrême-droite en réalité.
00:53:45 S'il y a une extrême-droite réelle, c'est bien l'islamisme.
00:53:47 - Enfin, au sens étymologique, oui.
00:53:49 Ah oui, ça c'est sûr. Mais ce qui est très intéressant,
00:53:51 c'est que vous avez tout un tas de gens
00:53:53 qui vont, par exemple,
00:53:55 la NUPES,
00:53:57 constituée d'un certain nombre de députés,
00:53:59 par exemple, qui prennent ouvertement
00:54:01 des positions pro-islamistes.
00:54:03 - Ce sont les porteurs de valise de l'extrême-droite islamique.
00:54:05 - Oui, sans se rendre compte
00:54:07 que si elle arrivait au pouvoir, un certain nombre d'entre eux,
00:54:09 compte tenu de leur mode de vie,
00:54:11 seraient tout de suite éliminés, ce qui est encore plus schizophrénique.
00:54:13 - Parce que ce qui est arrivé dans de multiples pays,
00:54:15 en Algérie, en Iran...
00:54:17 - Mais Guillaume Higo, il faut s'arrêter sur ce que vous venez de dire,
00:54:19 parce que c'est essentiel. C'est ça qui est fou.
00:54:21 Parfois, certains disent, regardez,
00:54:23 en parlant de moi et d'autres,
00:54:25 ils sont complètement fous.
00:54:27 - Ils voient de l'islamisme partout.
00:54:29 - Ils voient de l'islamisme partout, etc.
00:54:31 Il faut écouter Boalem Sansal,
00:54:33 il faut écouter les grands intellectuels
00:54:35 algériens qui sont pendus au signal d'alarme,
00:54:37 il faut écouter
00:54:39 les gens qui ont vécu
00:54:41 l'effondrement du Liban dans les années 70.
00:54:43 - Ah, ces gens-là sont terrorisés.
00:54:45 - Ces gens-là sont terrorisés parce qu'ils nous disent,
00:54:47 et on me le dit régulièrement, lorsque je fais des conférences...
00:54:49 - Vous ne savez pas ce qui vous prend.
00:54:51 - Mais c'est pire que ça.
00:54:53 Vous devriez le savoir, parce que vous avez vu
00:54:55 ce qui nous est arrivé. Vous ne le savez pas,
00:54:57 et ces criminels ne donnent pas le savoir.
00:54:59 C'est pour ça que j'ai cet engagement,
00:55:01 j'essaye de porter
00:55:03 une parole, à la fois sur le plan judiciaire,
00:55:05 sur le plan intellectuel,
00:55:07 sur les questions de sécurité, aussi un peu sur le plan politique,
00:55:09 pour que mon pays
00:55:11 se réveille
00:55:13 et ne sombre pas. Parce que vous savez,
00:55:15 il y a une chose dont il faut avoir l'esprit,
00:55:17 c'est qu'il y a un pays au monde dont la minorité musulmane
00:55:19 a atteint 30% de composition
00:55:21 dans sa population,
00:55:23 qui ne se soit pas effondré d'une manière ou d'une autre.
00:55:25 Non pas parce que les 30% sont tous des islamistes,
00:55:27 mais parce que la fraction d'islamistes dans les 30%
00:55:29 est suffisante pour que le pays s'effondre.
00:55:31 - Écoutez, on va
00:55:33 essayer de rester lucide sur cette menace,
00:55:35 de la regarder en face, avec vous,
00:55:37 de la comprendre avec vous, restez avec nous.
00:55:39 - Et venez-vous poser vos questions
00:55:41 à Thibault Demontbrial,
00:55:43 avocat au Barreau de Paris et président
00:55:45 du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:55:47 Vous connaissez le numéro
00:55:49 0 826 300 300.
00:55:51 On attend vos appels, à tout de suite.
00:55:53 (Générique)
00:55:55 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:55:57 (Générique)
00:55:59 (Musique)
00:56:01 - Ici Sud Radio.
00:56:03 (Musique)
00:56:05 Les français parlent au français.
00:56:07 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:56:09 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:56:11 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:56:13 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:56:15 - La menace terroriste en France,
00:56:17 dans le face-à-face entre
00:56:19 Guillaume Bigot et Thibault Demontbrial,
00:56:21 avocat au Barreau de Paris
00:56:23 et président du Centre de réflexion
00:56:25 sur la sécurité intérieure.
00:56:27 Messieurs, c'est l'heure d'accueillir
00:56:29 nos premiers auditeurs qui nous appellent
00:56:31 au 0 826 300 300.
00:56:33 On reçoit tout de suite Christophe d'Aix-en-Provence.
00:56:35 Bonjour Christophe.
00:56:37 - Bonjour Monsieur Bigot,
00:56:39 bonjour Maître Demontbrial
00:56:41 et bonjour à la très agréable
00:56:43 voix féminine qui m'a introduit.
00:56:45 Ben oui.
00:56:47 La voix c'est la deuxième.
00:56:49 Alors,
00:56:51 je voulais simplement faire une petite remarque.
00:56:53 Ce que vient de décrire Maître Demontbrial,
00:56:59 c'est,
00:57:01 de mon point de vue,
00:57:03 le même mécanisme qui a
00:57:05 présidé, conditionné
00:57:07 la collaboration de Grand Papa
00:57:09 depuis le pacifisme
00:57:11 issu de 14-18.
00:57:13 C'est-à-dire que
00:57:15 les...
00:57:17 la majorité...
00:57:19 la grosse majorité
00:57:21 de l'élite
00:57:23 se considère
00:57:25 toujours redevable
00:57:27 par rapport
00:57:29 aux ex-colonisés
00:57:31 et donc ça fait
00:57:33 cet amalgame, ça fait
00:57:35 ce pacifisme
00:57:37 qui conditionne, de mon point de vue,
00:57:41 cette prochaine
00:57:43 actuelle collaboration.
00:57:45 - Est-ce que c'est... Merci Christophe.
00:57:47 Est-ce que c'est le traumatisme
00:57:49 de la seconde guerre mondiale,
00:57:51 les mauvais souvenirs de la seconde guerre mondiale
00:57:53 qui recouvrent la réalité,
00:57:55 Thibaud Demontbrial ?
00:57:57 - Je ne pense pas, je comprends ce que veut dire
00:57:59 l'auditeur, mais je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:58:01 Je pense que ce qui aboutit
00:58:03 à ce mélange
00:58:05 de sous-estimation
00:58:07 du risque et déjà
00:58:09 beaucoup de lâcheté, ça c'est vrai,
00:58:11 c'est pour la partie lâcheté,
00:58:13 la peur, c'est vrai que quand on voit des gens qui sont menacés
00:58:15 de mort, quand on voit des enseignants
00:58:17 décapités, etc., ça ne donne pas envie
00:58:19 de s'engager. Quand on voit Florence Bergeau-Blacklair
00:58:21 qui est menacée de mort
00:58:23 et protégée alors qu'elle n'a fait qu'écrire
00:58:25 un livre sur les
00:58:27 frères musulmans comme anthropologues, ça ne donne pas envie
00:58:29 en terroriser un, c'est en faire
00:58:31 1000, selon, pour paraphraser
00:58:33 la phrase célèbre. Mais
00:58:35 pour autant, je pense que
00:58:37 il y a quand même
00:58:39 beaucoup de gens qui pensent encore
00:58:41 que notre pays est
00:58:43 tellement... Il y a deux choses.
00:58:45 Notre pays serait tellement fort
00:58:47 qu'il n'y aurait aucun risque d'effondrement,
00:58:49 ce qui est méconnaître totalement
00:58:51 les mécanismes dont on parlait avant la pause
00:58:53 sur les effets de seuil
00:58:55 qui déclenchent des catastrophes,
00:58:57 ce qui est méconnaître complètement,
00:58:59 on en parlera peut-être, mais ça ne peut pas être écarté du sujet,
00:59:01 le changement de notre population
00:59:03 depuis une vingtaine d'années
00:59:05 qui n'est plus culturellement homogène
00:59:07 comme elle a pu l'être pendant longtemps.
00:59:09 Et puis il y a autre chose,
00:59:11 un deuxième facteur qui, je pense,
00:59:13 participe de cette absence de réaction,
00:59:15 en tout cas de l'absence de réaction
00:59:17 à hauteur de ce qu'elle devrait être,
00:59:19 c'est que nous sommes en paix depuis plus de 70 ans, ça fait trois générations,
00:59:21 et que beaucoup de gens,
00:59:23 en toute bonne foi, dans nos élites,
00:59:25 dans nos élites politiques, dans nos élites économiques,
00:59:27 y compris même parfois dans nos élites sécuritaires,
00:59:29 même si c'est moins vrai qu'avant,
00:59:31 ont du mal à penser
00:59:33 que nous sommes vraiment
00:59:35 attaqués pour ce que nous sommes sur notre territoire.
00:59:37 Parce que, ma foi,
00:59:39 ce sont d'autres guerres.
00:59:41 Je le cite, beaucoup de gens n'ont pas compris
00:59:43 qu'on est passé à une époque de guerre hybride
00:59:45 et que c'est plus 14-18 ou 39-40 justement.
00:59:47 - On va à la trompette-guerre.
00:59:49 - Lui il me dit "nous sommes déjà en guerre",
00:59:51 moi je suis assez d'accord avec lui,
00:59:53 et c'est une autre forme avec de l'informationnel,
00:59:55 avec des fake news,
00:59:57 avec tout ce que l'intelligence artificielle va permettre
00:59:59 de générer comme brouillard de la guerre,
01:00:01 etc. Donc avec du cyber.
01:00:03 Donc il faut comprendre tout ça,
01:00:05 et ça fait un mélange complexe,
01:00:07 mais je ne pense pas que ce soit
01:00:09 une logique pure et dure de collaboration à l'ancienne,
01:00:11 ça me paraît un petit peu réducteur.
01:00:13 - Mais tout de même,
01:00:15 est-ce que cette amnésie, ce déni,
01:00:17 on a été très longtemps en paix,
01:00:19 on parlait tout à l'heure de ce qui est arrivé
01:00:21 dans un certain nombre de pays dont nous sommes culturellement proches,
01:00:23 par l'histoire et par la géographie,
01:00:25 l'Algérie, le Liban, etc.
01:00:27 Il y a cette amnésie,
01:00:29 il y a ce déni, on a peine à croire.
01:00:31 Mais tout de même, il y a eu l'affaire Mera,
01:00:33 c'était atroce, il y a eu Charlie,
01:00:35 il y a eu ces rafales de Kalachnikovs au Bataclan,
01:00:37 il y a eu la décapitation de Samuel Paty,
01:00:39 à chaque fois on se dit "ah mais non, mais alors là quand même,
01:00:41 le jour où il décapitera un professeur,
01:00:43 enfin, il y a combien de digues qui ont sauté là ?
01:00:45 - Mais vous avez tout à fait raison,
01:00:47 moi je suis sidéré,
01:00:49 parce que je fais le...
01:00:51 clairement je fais le même constat que vous, pour être précis,
01:00:53 moi je pensais que quand il y a eu
01:00:55 en quelques jours
01:00:57 la décapitation de Samuel Paty,
01:00:59 c'est-à-dire quand même l'application de la charia par un réfugié
01:01:01 tchétchène sur le territoire
01:01:03 d'une commune calme de l'île de France
01:01:05 un vendredi après-midi, et qui a été suivie
01:01:07 quelques jours après par l'égorgement
01:01:09 de trois personnes par un migrant
01:01:11 tunisien dans la
01:01:13 basilique Sainte-Marie de Nice,
01:01:15 là je me suis dit "quand même, on a tout là".
01:01:17 Et ben non, mais une des raisons pour lesquelles
01:01:19 tout de suite ça bloque,
01:01:21 c'est que vous remarquerez qu'il y a un systémisme
01:01:23 à chaque fois qu'il y a une séquence
01:01:25 comme celle dont on parle, dans les dix jours
01:01:27 vous avez
01:01:29 vous avez Médiapart, vous avez Libération,
01:01:31 vous avez des médias qui tout de suite
01:01:33 montent au créneau en disant "attention,
01:01:35 attention à ne pas tomber dans..."
01:01:37 - Mais c'est là où Christophe
01:01:39 a peut-être pas têt notre auditeur d'Aix-en-Provence,
01:01:41 c'est-à-dire que ça ressemble quand même
01:01:43 furieusement à Vichy ça.
01:01:45 - Oui mais c'est...
01:01:47 Oui mais je pense pas que... Enfin je comprends ce que vous voulez dire.
01:01:49 - Enfin, plus de comparaison n'est pas raison.
01:01:51 - Non mais bien sûr, mais c'est un mélange
01:01:53 de tétanie,
01:01:55 d'absence de lucidité,
01:01:57 de lâcheté,
01:01:59 et d'auto-aveuglement.
01:02:01 Mais vous savez, c'est pour
01:02:03 les gens qui sont sur ces lignes-là
01:02:05 que le réveil risque d'être le plus difficile.
01:02:07 - Je crois qu'on a un autre auditeur également.
01:02:09 - Exactement, direction Caen et on accueille
01:02:11 Philippe. Bonjour Philippe.
01:02:13 - Oui, bonjour M. Bigaud,
01:02:15 bonjour M. de Montbréal.
01:02:17 Je vais essayer d'aller assez vite résumé.
01:02:19 Alors, déjà premièrement, vous avez commencé par
01:02:21 l'immigration. Moi je vais parler de clandestin
01:02:23 et d'illégaux. On va essayer
01:02:25 d'utiliser les bons mots.
01:02:27 J'aimerais aussi que les médias,
01:02:29 les journalistes, n'utilisent pas
01:02:31 le nom commando. M. de Montbréal, ça va lui
01:02:33 parler. Pour moi c'est trop honorifique
01:02:35 d'être réservé aux armées.
01:02:37 On reste sur le groupe terroriste, moi ça me va.
01:02:39 Mobilisation
01:02:41 sur le territoire.
01:02:43 Alors, est-ce qu'il ne faudrait pas
01:02:45 envisager, si vraiment la situation
01:02:47 se dégrade,
01:02:49 l'imitation des citoyens français versés dans la
01:02:51 réserve, par exemple, à être armés
01:02:53 d'armes de poing en société ?
01:02:55 Comme certains états américains,
01:02:57 pour moi l'Amérique n'est pas encore
01:02:59 un
01:03:01 pays fasciste,
01:03:03 ou l'Israël, le fait.
01:03:05 Enfin, faire en urgence,
01:03:07 pour moi, un référendum pour que les Français
01:03:09 décident d'arrêter l'immigration clandestine,
01:03:11 des illégaux. Ça devient vraiment
01:03:13 primordial.
01:03:15 Encore faudrait-il un courage politique.
01:03:17 Et j'aimerais vous parler de quelqu'un
01:03:19 qu'il faut absolument
01:03:21 aussi mettre dans la boucle, c'est monsieur
01:03:23 Tariq Ramadan.
01:03:25 Non seulement ce monsieur-là,
01:03:27 il a des problèmes, il va avoir un procès
01:03:29 en France, parce qu'il est accusé de viol,
01:03:31 mais je vous rappelle quand même qu'il est un
01:03:33 frère musulman. On le voyait
01:03:35 souvent dans les médias, reçu
01:03:37 par quelqu'un que vous connaissez
01:03:39 très bien, un bon
01:03:41 intervieweur, voilà.
01:03:43 Et il a écrit une thèse sur
01:03:45 le fondateur des frères musulmans, qui était son grand-père.
01:03:47 Alors, il faudrait
01:03:49 faire attention
01:03:51 avec qui on discute, et
01:03:53 comment on doit prendre les bonnes décisions.
01:03:55 Mais là, il y a urgence. - Bon, vous posez la question
01:03:57 cher Philippe, de que faire, finalement.
01:03:59 - Tariq Ramadan,
01:04:01 effectivement, était dans ce...
01:04:03 typiquement dans cette logique de
01:04:05 séduction, de donner l'apparence
01:04:07 de la compatibilité avec le mode de vie
01:04:09 occidental, au profit
01:04:11 d'une vision
01:04:13 triomphante de l'islamisme. Sincèrement,
01:04:15 ces ennuis judiciaires font qu'aujourd'hui,
01:04:17 il a quand même moins d'audience
01:04:19 qu'avant. Sur l'immigration,
01:04:21 moi, je suis totalement d'accord, je
01:04:23 communique beaucoup dessus, notamment sur les réseaux sociaux,
01:04:25 en ce moment, avec le Centre de réflexion sur
01:04:27 la sécurité intérieure, nous préparons un
01:04:29 gros travail sur l'immigration.
01:04:31 L'immigration, pour moi, aujourd'hui, c'est la mère
01:04:33 de toutes les batailles, avec la réappropriation
01:04:35 d'une forme de souveraineté juridique
01:04:37 que nous avons, à mon
01:04:39 sens, trop laissée à l'Europe,
01:04:41 et qui, en plus, nous conduit à nous auto-censurer.
01:04:43 Mais, l'immigration
01:04:45 aujourd'hui,
01:04:47 les statistiques INSEE sont claires, nous avons
01:04:49 un tiers de la population qui, à deux générations,
01:04:51 a des origines extra-européennes.
01:04:53 Ça veut dire que, culturellement,
01:04:55 notre pays
01:04:57 est en train de changer, et que
01:04:59 si nous voulons pouvoir conserver
01:05:01 une capacité d'intégration, d'assimilation,
01:05:03 c'est-à-dire, à faire en sorte que ceux qui rejoignent
01:05:05 notre pays se fondent
01:05:07 par adhésion aux valeurs fondamentales
01:05:09 qui sont les nôtres
01:05:11 au sein de notre société,
01:05:13 il y a un problème de stock.
01:05:15 - Il faut arrêter le flux
01:05:17 pour pouvoir digérer le stock ? - Voilà, il faut arrêter le flux
01:05:19 pour pouvoir digérer le stock, il faut absolument
01:05:21 arrêter
01:05:23 l'immigration, c'est quelque chose
01:05:25 qui est vraiment essentiel, mais vous savez,
01:05:27 je voudrais pour finir dire une chose,
01:05:29 c'est que, il faut
01:05:31 recréer de la transcendance. C'est-à-dire
01:05:33 que les islamistes, pour recruter,
01:05:35 ils disent, je caricature, mais ils disent aux jeunes,
01:05:37 "Regarde, c'est mes créants, les mes créants, c'est nous."
01:05:39 Ils ne croient plus en rien.
01:05:41 - Et ils n'ont plus de courage. - Ils n'ont plus de courage.
01:05:43 Nous, nous avons l'ouma et nous avons une politique.
01:05:45 - Nous avons des héros. - Nous avons des héros, etc.
01:05:47 Moi, je pense simplement que
01:05:49 pour être aimable,
01:05:51 il faut d'abord s'aimer soi-même.
01:05:53 Donc, il faut assumer ce que nous sommes.
01:05:55 Nous sommes un pays
01:05:57 aux racines gréco-latines,
01:05:59 de tradition judéo-chrétienne.
01:06:01 Nous sommes la fille
01:06:03 aînée de l'Église, même si nous ne le sommes plus
01:06:05 au sens chrétien du terme,
01:06:07 nous le sommes au sens culturel.
01:06:09 On dit que la France est une terre historique d'immigration.
01:06:11 D'abord, ce n'est pas vrai.
01:06:13 Mais quand elle a commencé à l'être, à partir de 1850,
01:06:15 c'était de l'immigration chrétienne.
01:06:17 Alors, évidemment, ça frottait un peu au début.
01:06:19 On a toujours du mal avec ses voisins.
01:06:21 Mais ça finissait par de l'assimilation.
01:06:23 - Même si c'était une immigration proche, ça n'a pas toujours été un succès.
01:06:25 - C'est pour ça que je dis que ça frottait au début.
01:06:27 - Vous avez raison. Il faut être honteux.
01:06:29 - Mais à terme, ça a fini par fonctionner.
01:06:31 Aujourd'hui, nous avons une immigration
01:06:33 qui vient massivement du Maghreb
01:06:35 et surtout de l'Afrique subsaharienne,
01:06:37 qui est culturellement complètement différente.
01:06:39 Et c'est en train de fausser les équilibres.
01:06:41 Une société ne peut pas fonctionner sans équilibre.
01:06:45 Il faut que nous nous aimions et nous redeviendrons aimables
01:06:47 en recréant de la transcendance
01:06:49 et en disant à ces gens qui sont sur notre territoire
01:06:51 "Regardez, vous êtes les bienvenus au sein de la nation française,
01:06:53 mais nous sommes une nation
01:06:55 où les hommes et les femmes sont égaux,
01:06:57 où on est libre de croire ou de ne pas croire,
01:06:59 on est libre d'aimer qui on veut
01:07:01 et un certain nombre de choses que culturellement vous prônez,
01:07:03 nous ne les tolérerons pas.
01:07:05 Et la deuxième chose, c'est qu'il faut être ferme
01:07:07 parce que l'autre chose qui est respectée,
01:07:09 c'est l'autorité.
01:07:11 - Mais il fut un temps où la République était française
01:07:15 et la France républicaine était capable d'héroïsme et de grandeur.
01:07:19 Voilà, c'est un champ révolutionnaire, c'est le champ du départ.
01:07:23 Est-ce que l'alternative à la guerre des religions,
01:07:25 c'est pas de retrouver du commun patriotique ?
01:07:27 - Mais vous avez complètement raison,
01:07:29 mais du patriotique qui soit compris
01:07:31 comme étant au bon sens du terme,
01:07:33 pour moi il l'est,
01:07:35 mais il faut bien expliquer que c'est dans ce sens-là
01:07:37 et il faut aussi se réapproprier nos héros,
01:07:41 Bayard, Duguay-Clin,
01:07:43 tous ceux qui ont fait l'histoire de France,
01:07:45 tous ceux qui ont combattu pour la France.
01:07:47 - Même des héros au sac à dos désormais.
01:07:49 - Même des héros au sac à dos
01:07:51 et c'est en étant fiers de ce que nous sommes
01:07:53 et prêts à nous battre pour le conserver
01:07:55 que nous serons respectés et que nous assimilerons
01:07:57 tous ceux qui ont envie de rejoindre la nation française.
01:07:59 - Merci infiniment.
01:08:01 Donnez-vous demain à 12h30 pour une nouvelle émission.

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