Maud Bregeon, députée des Hauts-de-Seine et porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 11 juin 2023.
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00:00 *Musique*
00:05 Bonjour Maude Bréjon.
00:06 Bonjour.
00:06 Un rassemblement est prévu tout à l'heure à Annecy à 11h pour un hommage aux victimes de l'attaque au couteau.
00:12 Les 6 blessés qui vont mieux, tous les blessés vont mieux y compris les 4 petits enfants.
00:17 C'est le temps du recueillement qui se poursuit à Annecy mais vos opposants eux réclament des comptes tout de suite.
00:23 Ils vous réclament des comptes à vous, à la majorité. Dans le Parisien Aujourd'hui en France par exemple, Éric Ciotti, le patron des Républicains, demande à être reçu.
00:31 Il le demande solennellement, reçu par le Président de la République pour parler immigration.
00:35 Est-ce que Emmanuel Macron doit recevoir le Président du parti Les Républicains ?
00:39 Oh ça c'est au Président de la République de le dire et certainement pas à moi.
00:42 Du reste on partage un constat avec les Républicains à savoir qu'on a besoin d'avancer sur cette question-là
00:48 et d'apporter des réponses à une écrasante majorité de Français qui nous le demandent.
00:51 Une fois qu'on a dit ça, il ne vous aura pas échappé que les Républicains n'ont pas gagné la présidentielle
00:56 et qu'ils ne sont pas majoritaires à l'Assemblée puisqu'ils sont 60 députés là où nous en sommes 250.
01:02 Donc partant de ce principe-là, la question elle est assez simple.
01:05 Est-ce que Éric Ciotti souhaite qu'il y ait un texte dans les mois à venir ?
01:09 Si la réponse est oui, il faut se mettre autour de la table et il faut faire des compromis.
01:12 Il souhaite qu'il y ait deux textes en l'occurrence.
01:14 Je note d'ailleurs qu'il y a un certain nombre de points sur lesquels on est d'accord,
01:17 sur lesquels Gérald Darmanin a dit qu'il était d'accord pour discuter, sur la question de l'AME,
01:21 sur la question des laissés-passés consulaires qui seraient conditionnés à la délivrance des visas,
01:26 sur la question du rétablissement de la double peine, et puis il y a des sujets sur lesquels on n'est pas d'accord.
01:31 Si en revanche il ne souhaite pas qu'il y ait de texte, alors il faut continuer comme ça
01:34 et être dans cette communication des coups de menton.
01:37 Mais je pense que ce n'est pas ce qu'attendent les Français.
01:39 Mais Maude Bréjean, Éric Ciotti vous demande que la discussion s'engage sur la base de leur texte à eux.
01:45 Vous leur dites quoi ?
01:46 Mais encore une fois, vous savez, la droite sait compter.
01:48 Ils sont 60 députés et donc avec qui ils font passer ce texte si ce n'est pas avec nous.
01:53 Mais vous-même c'est pareil, vous ne pouvez pas faire passer votre texte sans les LR.
01:57 Nous on a fait des pas vers eux.
01:58 On a dit que sur un certain nombre de sujets on était prêts à bouger.
02:01 Sur d'autres, en revanche, on restera droit dans nos bottes.
02:04 Par exemple sur la question de l'Europe, est-ce qu'on ne veut pas aller vers ce qui s'apparenterait à un Frexit migratoire ?
02:09 Gérald Darmanin a très bien expliqué pourquoi.
02:12 Éric Ciotti, ce matin, il n'y aura pas de Frexit juridique, Frexit migratoire.
02:16 Et d'ailleurs, il cite en exemple l'Allemagne où, dans un cas très particulier,
02:22 la Cour constitutionnelle a estimé que le droit allemand prévalait au droit européen.
02:27 Éric Ciotti propose de sortir d'un certain nombre de règles, d'un certain nombre de traités européens, si j'ai bien compris.
02:32 Mais il parle vraiment de…
02:33 Quand vous êtes dans une copropriété et que vous arrêtez de respecter les règles, par définition vous en sortez.
02:38 Nous, notre conviction, c'est qu'au contraire, la réponse à la question de l'immigration,
02:42 elle est nationale, mais elle est aussi communautaire, elle se joue aussi à l'échelle de l'Union européenne.
02:46 Par exemple, comment est-ce que vous faites pour aider davantage les pays de première arrivée à mieux tenir leurs frontières ?
02:51 Je pense à la Grèce, je pense à l'Espagne, je pense à l'Italie, par exemple.
02:54 Comment est-ce que vous faites pour faire en sorte que les immigrés qui arrivent soient enregistrés, soient contrôlés, soient suivis ?
03:03 C'est tout l'objet d'ailleurs de l'accord qui a été trouvé entre les 27 pays membres de l'UE cette semaine, on n'en a pas beaucoup parlé.
03:09 Et qui vise notamment à répartir 30 000 personnes.
03:11 Mais c'est un accord historique.
03:13 Au sein de l'Union européenne. Je précise encore une fois…
03:14 Et c'est comme ça qu'on y arrivera.
03:15 Les échelles en France, il y a 120 000 demandes d'asile rien que l'an dernier.
03:19 Cette façon de penser qui consisterait à dire que la réponse à l'immigration pourrait être uniquement franco-française, c'est évidemment à l'heure.
03:25 Et je pense que chaque Français, quelle que soit sa conception de l'Union européenne, en a bien conscience.
03:30 On est dans un monde qui est ouvert, qui bouge. Et donc c'est ensemble qu'on arrivera à répondre à ces questions.
03:34 Vous dites "on est d'accord avec les Républicains sur l'AME, l'Aide médicale d'État" mais on a l'impression qu'il y a plusieurs lignes qui s'opposent.
03:39 Non, je n'ai pas dit qu'on était d'accord, j'ai dit que ça faisait partie des points sur lesquels on était d'accord pour travailler.
03:44 Pas sur une suppression de l'AME, pas sur une réduction au seul soin d'urgence.
03:49 Mais en revanche, par exemple, redéfinir les critères ou le panier de soins, c'est quelque chose sur lesquels on est prêt à discuter.
03:54 Pas sur une réduction au seul soin d'urgence.
03:56 Pas sur une réduction au seul soin d'urgence. Et de façon un peu plus générale, si je peux me permettre, si on regarde l'Assemblée nationale aujourd'hui.
04:02 On a d'un côté la NUPES qui prétend régulariser tout le monde, on a de l'autre côté le Rassemblement national qui est dans une obsession immigrationniste depuis des années maintenant.
04:11 Et au milieu de ça, on a des Français qui nous disent "mais bougez-vous, agissez, soyez pragmatiques et mettez-vous autour de la table".
04:18 Moi je dis aux Républicains aujourd'hui, il y a des choses qui nous rassemblent, il y a des choses sur lesquelles on est d'accord, il y a des choses sur lesquelles on l'est moins.
04:24 Et c'est le principe d'un compromis. Quand vous voulez faire un compromis, chacun doit mettre un petit peu d'eau dans son vent.
04:29 Justement, on a du mal à comprendre la ligne de la majorité sur l'immigration.
04:32 Hier, dans le Figaro, un député de votre groupe appelle à être beaucoup plus ferme et à réduire l'immigration légale en France. C'est ça la ligne du groupe ?
04:41 Non, c'est une interview effectivement qui a été réalisée et qui n'engage que le député en question.
04:48 En l'occurrence. Notre ligne, c'est une ligne de bon sens. C'est pas une question de droite ou de gauche.
04:54 Et je pense que les Français ont une approche de bon sens sur la question.
04:57 Si vous êtes persécuté dans votre pays, par exemple, pour des questions d'orientation sexuelle, que vous avez le droit de prétendre légitimement à l'asile,
05:05 que vous voulez vous intégrer sur le territoire français, que vous respectez les valeurs de la République, c'est notre devoir de vous accueillir et de vous aider à vous intégrer.
05:14 Et ça, c'est extrêmement important. C'est une partie fondamentale de ce texte. C'est comment est-ce qu'on travaille sur la question de l'intégration.
05:20 Ensuite, si vous ne respectez pas les valeurs de la République, si vous n'avez aucune raison de venir sur le territoire français,
05:25 eh bien, on doit travailler à expulser davantage et à travailler sur les reconduites à la frontière, d'où le conditionnement des visas,
05:32 de l'obtention des visas, pardon, à la délivrance des laissés-passer consulaires, qui nous permettent ensuite d'appliquer les obligations à quitter le territoire français.
05:39 - Maudrégeon, Éric Ciotti dit que votre texte est un texte en même temps et dans la majorité, donc plusieurs voix s'élèvent pour demander d'aller plus loin.
05:46 Édouard Philippe, par exemple, demande de remettre en cause l'accord franco-algérien de 1968, qui facilite les conditions de séjour en France des ressortissants algériens.
05:54 Est-ce que vous lui dites d'accord ? Discutons-en.
05:56 - Aujourd'hui, ça ne fait pas partie, en tout cas, du texte qui est sur la table.
06:00 Et il ne me semble pas qu'on ait vocation, en tout cas dans les semaines et les mois à venir, à avancer sur cette question-là.
06:05 Je vois qu'il y a beaucoup d'idées sur les questions d'immigration.
06:08 Ce texte n'est pas un texte en même temps, et puis ça, c'est un petit peu des éléments de langage, permettez-moi de vous le dire.
06:13 Encore une fois…
06:14 - Ça, c'est la mise en scène du gouvernement lui-même.
06:17 - On durcit d'un côté.
06:18 - On a fait emporter le texte par Gérald Darmanin pour le côté dur, en quelque sorte, du texte, et par Olivier Véran qui est celui de l'aile gauche.
06:26 - Ça répond à une réalité.
06:29 Encore une fois, comment est-ce qu'on intègre mieux ceux qui ont le droit ?
06:32 Comment est-ce qu'on reconduit davantage à la frontière ?
06:37 Et effectivement, il y a des questions économiques.
06:39 - Avec ce titre de séjour, mais tiens attention, on ne veut pas les Républicains.
06:43 - Oui, mais l'ensemble des députés LR…
06:44 - Ça, ça va rester dans le texte.
06:45 - Quand ils vont sur leur circonscription, ils entendent, comme moi dans la mienne, les commerçants qui ont du mal à recruter.
06:51 Quand vous regardez par exemple les agriculteurs, aujourd'hui, comment est-ce que vous faites les vendanges dans un certain nombre de territoires en France
06:58 si vous n'avez pas de main-d'œuvre issue de l'immigration ?
07:00 Qui est-ce qui fait la plonge dans les restaurants où Éric Ciotti va manger à Paris dans le 7e arrondissement ?
07:05 Il sait très bien qu'il sait.
07:07 - Éric Ciotti ne veut pas de ce titre de séjour, mais tiens attention, ni lui, ni les députés LR.
07:10 Et vous avez besoin d'eux pour faire passer le texte.
07:12 - Je pense qu'il y a là une partie de posture.
07:14 Maintenant, il faut voir jusqu'où on va.
07:16 Il ne s'agit pas de faire de la régularisation massive, et ils le savent bien.
07:19 Il s'agit de répondre à un contexte économique qui s'impose à nous
07:23 et à des chefs d'entreprise qui nous disent "j'ai besoin de main-d'œuvre".
07:26 Et on voit bien d'ailleurs, puisqu'on parle d'intégration,
07:29 que la question de l'intégration, elle passe aussi par le travail.
07:31 - Maude Bréjon, vous restez avec nous, porte-parole des députés Renaissance à l'Assemblée.
07:35 8h40, c'est le Fil 1, avec Diane Fershit.
07:37 - Emmanuel Macron appelle l'Iran à mettre immédiatement fin au soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine.
07:42 Le président français demande à son homologue iranien de cesser ses livraisons de drones à Moscou,
07:47 alors que la Maison Blanche affirme que la Russie reçoit du matériel de l'Iran
07:51 pour construire une usine de drones sur son propre sol.
07:54 L'émotion encore immense à Annecy, ce matin, 3 jours après l'attaque au couteau.
07:58 Un rassemblement citoyen et pacifique est organisé à 11h en soutien aux victimes sur le Pasquet.
08:03 Les 4 enfants blessés sont ce matin hors de danger.
08:06 Du côté de l'enquête, le principal suspect est en détention provisoire placée à l'isolement.
08:10 Il a été mis en examen pour tentative d'assassinat.
08:13 Nouvelle fusillade à Valence, cette nuit deux jeunes de 18 ans blessés.
08:17 Ils sont en état d'urgence absolu.
08:19 Valence, où 4 personnes ont été tuées par balles le mois dernier.
08:21 Des règlements de comptes entre bandes selon la préfecture.
08:25 C'est le moment tant attendu, la finale homme à Roland-Garros cet après-midi.
08:29 Le numéro 3 mondial Novak Djokovic face au numéro 4, le Norvégien Kasper Rud.
08:33 Début de la rencontre à 15h hier chez les dames.
08:35 La Polonaise Igazviatek est parvenue à conserver son titre en battant la Tchèque Karolina Moukova.
08:42 France Info.
08:44 Le 8/30 France Info.
08:46 Agathe Lambret.
08:48 Laurence Méchal.
08:50 Toujours avec Maude Bréjon, porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée.
08:54 Maude Bréjon, une motion de censure déposée par la NUPES sera examinée demain à l'Assemblée.
08:59 Ça vous inquiète ou vous dites que c'est la routine ?
09:01 C'est la 17ème contre le gouvernement Borne.
09:04 En tout cas, je constate qu'il y a de la part de la NUPES et du Rassemblement National
09:07 une forme d'obsession de la censure qui est au fond un petit peu inquiétante
09:12 pour des partis qui prétendent arriver au pouvoir.
09:15 Donc on verra bien demain, cette semaine, je ne vais pas préjuger du vote
09:19 qui aura lieu évidemment à l'Assemblée Nationale, surtout pas en tant que parlementaire moi-même.
09:23 Mais je ne suis pas sûre qu'une alliance des votes des extrêmes, ça fasse une majorité de rechange, voyez-vous.
09:29 En fait, c'est quoi le projet ? C'est quoi le projet de cette censure ?
09:32 D'abord, le projet c'est de faire tomber le gouvernement.
09:35 Ensuite, d'avoir d'autres élections et on verra bien qui gagne.
09:38 C'est de marquer le coup, disent-ils, parce que vous les avez empêchés,
09:41 c'est ce qu'ils considèrent, de voter l'abrogation de la réforme des retraites.
09:44 Ils disent que vous, votre obsession, c'est l'empêchement.
09:47 Je vais revenir dessus, mais c'est quoi en fait le projet de la NUPES et du Rassemblement National ?
09:52 C'est d'avoir Mathilde Panot à l'intérieur, Jordan Bardella à Matignon,
09:57 Jean-Philippe Tanguy à l'énergie, Jean-Luc Mélenchon.
10:01 Vous voyez bien que ça n'a pas de sens.
10:03 Vous voyez bien qu'aujourd'hui, il n'y a pas de majorité alternative sur la question du vote.
10:07 Bien au contraire, cette proposition de loi du groupe Lyaute qui visait à revenir sur la réforme des retraites,
10:12 inconstitutionnelle somme toute, mais enfin passons, ça a été étudié en commission d'Etats-affaires sociales.
10:17 Il y a eu un vote. Le fait de revenir sur le décalage de l'âge a été rejeté par les députés qui ont voté.
10:24 Et ensuite, c'est le groupe Lyaute qui, de lui-même, a décidé de retirer son texte.
10:28 Donc moi, je veux bien qu'on raconte tout.
10:30 Il l'a vidé de sa substance, Maud Bréjon, parce que vous n'allez pas aller au vote.
10:33 Mais ce n'est pas nous qui l'avons vidé de sa substance, c'est les députés.
10:36 C'est les députés, certes, Renaissance, Modem, Horizons, Les Républicains,
10:40 qui en commission ont voté. Et donc, comme ils étaient majoritaires,
10:44 La composition des affaires sociales n'est pas la même que celle de l'Assemblée.
10:48 cet article-là a été rejeté. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
10:51 C'est juste le fonctionnement normal de l'étude de l'ensemble des textes à l'Assemblée nationale.
10:56 Pourquoi c'était à ce point important qu'il n'y ait pas de vote en plénière ?
11:00 Je pense que, précisément, il y a eu un vote.
11:02 Il n'y a jamais eu de vote à l'Assemblée sur la réforme des retraites.
11:06 Ce vote a eu lieu en commission, d'abord.
11:08 Ensuite, effectivement, ils ont tenté de réintroduire des articles,
11:10 mais encore une fois, c'était inconstitutionnel.
11:12 Et donc, Yael Broun-Pivet a fait son travail de présidente de l'Assemblée nationale.
11:16 Et puis, quand on nous dit "vous n'avez pas voulu voter",
11:19 moi, j'ai quand même souvenir d'avoir passé deux semaines, en hémicycle,
11:22 sur la réforme des retraites, avec des milliers et des milliers d'amendements.
11:25 Ça, c'était le tout premier pas de force.
11:27 Ça, c'était le tout premier pas de force.
11:28 Et du Rassemblement national, qui ont refusé d'aller jusqu'à l'article 7,
11:31 sur lequel nous, on souhaitait débattre et voter.
11:33 Ça, c'était le tout premier passage.
11:34 Après, il y a eu un passage au Sénat.
11:35 Et on leur a demandé, pendant des semaines,
11:37 pendant des semaines, de retirer leurs amendements pour qu'on puisse voter.
11:41 Ils ont toujours refusé de le faire.
11:43 La réalité, c'est que le vote, avec la NUPES et le RN, c'est uniquement quand ça les arrange.
11:47 C'est un chapitre qui est clos pour vous.
11:48 Quand ça va dans leur sens, ça leur va bien.
11:50 Quand ça ne va pas dans leur sens, ils ne veulent pas en entendre parler.
11:52 C'est quand même une vision un peu particulière de la démocratie.
11:54 – Un chapitre qui est clos pour vous, Maude Bréjon.
11:55 La réforme des retraites, elle est derrière nous.
11:57 C'est un chapitre qui est clos.
11:58 – Écoutez, moi, j'ai bien conscience que, pour une partie des Français,
12:04 pour une large partie des Français, c'est une réforme qui reste impopulaire.
12:07 Et il y a peut-être, sur nos circonscriptions, encore besoin d'en discuter.
12:11 Et je le comprends, parce que c'est une réforme qui demande de réels efforts aux gens.
12:15 Dans un contexte qui, en plus, n'est pas facile.
12:17 Mais c'était une réforme qui était absolument nécessaire.
12:20 Maintenant, effectivement, il y a d'autres enjeux.
12:22 Et c'est aussi ça que j'ai envie de dire aux Républicains,
12:24 quand ils me parlent beaucoup d'immigration.
12:26 C'est "Ok, travaillons là-dessus, mais travaillons sur l'écologie.
12:29 On a besoin de répondre à la question du climat.
12:31 Travaillons sur l'école".
12:32 Moi, il n'y a pas un parent d'élève, en circonscription,
12:34 qui ne me parle pas de la question de l'école, du fonctionnement des classes,
12:38 de la réforme du lycée, etc.
12:40 – Alors, en l'occurrence, une des réformes qui est engagée par le gouvernement,
12:42 c'est celle de France Travail, qui doit remplacer Pôle emploi.
12:46 Le gouvernement a présenté sa réforme du RSA cette semaine.
12:49 Les allocataires du RSA devront travailler 15 à 20 heures par semaine,
12:53 sous peine de sanctions.
12:54 Laurent Berger, de la CFDT, dénonce une stigmatisation des plus faibles.
12:58 Quand on gagne 600 euros par mois, Maude Bréjon, est-ce qu'on est en assistée ?
13:03 – Non, ce n'est pas du tout ce qu'on dit.
13:05 En revanche, je voudrais quand même répondre, effectivement,
13:07 aux propos de Laurent Berger et d'une large partie de la gauche.
13:10 Ils sont en fait dans une solidarité,
13:12 qui est une solidarité extrêmement passive,
13:14 et ils se complaisent là-dedans.
13:16 Moi, je ne me contente pas, et je ne me satisfais pas,
13:19 de donner 600 euros à quelqu'un par mois, et de lui dire "débrouille-toi avec ça".
13:23 On voit aujourd'hui qu'avec le système du RSA,
13:26 5, 6, 7, 8 ans après, on a encore plus de 40% des bénéficiaires
13:32 qui sont encore au RSA, donc qui ne sont pas sortis de ce système-là,
13:35 qui n'ont pas réussi à revenir sur le marché de l'emploi.
13:37 La question, c'est comment est-ce qu'on les aide, justement,
13:40 à se former davantage, à remettre un pied, un pied, dans l'activité,
13:44 pour lever les freins à l'emploi, et au fond, revenir
13:47 à ce qu'était la philosophie initiale de système.
13:49 À la base, ça vient du RMI. Le RMI, c'est quoi ?
13:52 Le "i", c'était pour "insertion".
13:54 Mais qu'est-ce qu'on a mis dans le "i" de "insertion" ?
13:56 Qu'est-ce qu'on a mis dans le "a" de "active" de RSA ?
13:59 Finalement, pas grand-chose.
14:00 On s'est contenté, pendant des années, d'épauler la survie
14:04 de gens qui, au fond, étaient enfermés dans des trappes à pauvreté.
14:07 Moi, je crois que ce n'est pas ça, la solidarité.
14:09 Je crois que la solidarité, c'est certes apporter une aide pécuniaire,
14:12 et ça va évidemment continuer, mais c'est aussi inciter les gens
14:15 à revenir vers le marché de l'emploi.
14:17 Ce n'est pas facile.
14:18 Ça demande aussi d'accompagner les professionnels de l'insertion.
14:21 Ça demande d'accompagner les structures.
14:22 Ça demande d'avoir des formations qui soient adaptées,
14:25 parce qu'on est là sur des profils qui sont souvent peu qualifiés,
14:28 éloignés du marché de l'emploi depuis longtemps.
14:30 Mais en tout état de cause, le système actuel, il n'est pas satisfaisant.
14:33 Et franchement, défendre ça, pour moi, ce n'est pas s'être de gauche.
14:36 Conditionner le RSA à ce qu'il y ait ses 15 à 20 heures d'activité par semaine,
14:39 ça veut aussi dire que vous assumez que certains se retrouvent sans ressources,
14:43 s'ils ne remplissent pas ces conditions.
14:45 Ce qu'on n'assume pas, et ce que moi je ne veux pas assumer,
14:47 c'est d'avoir des gens qui restent dans ces trapes à pauvreté
14:50 pendant 5, 10 ans, avec une aide pécuniaire certes, mais extrêmement maigre.
14:56 Mais ils seront privés d'aide s'ils ne remplissent pas les conditions.
15:01 On ne va évidemment pas faire ça de façon bête et méchante.
15:04 On voit bien que dans les personnes concernées, il y a une pluralité de profils.
15:07 Et donc, il va falloir adapter ce dispositif.
15:10 Et ça passera par un contrat d'engagement qui, en fonction de la situation de chacun,
15:16 des difficultés, de la situation familiale, adaptera les objectifs.
15:20 Mais il y a besoin d'avoir cette notion d'objectif.
15:22 Parce qu'à la fin, l'objectif, c'est quoi ?
15:24 C'est du travail à temps plein et à salaire plein.
15:26 Et ça, c'est extrêmement positif pour les gens.
15:29 Je terminerai sur une chose, vous savez, le travail,
15:31 c'est certes ce qui vous permet de remplir votre frigo et de payer votre facture.
15:35 Mais c'est aussi du lien social.
15:37 C'est aussi de l'utilité sociale.
15:39 C'est aussi le sens que vous trouvez dans votre quotidien.
15:42 Et je crois que c'est extrêmement important.
15:43 C'est pour ça qu'on parle de travail.
15:45 C'est pour ça qu'on parle de valeur travail.
15:47 C'est parce que c'est un moment qui fait qu'on trouve une place dans la collectivité.
15:51 Et c'est aussi vers ça qu'on veut amener ces personnes.
15:53 En revanche, Maude Bréjon, pour l'instant, le gouvernement exclut toute taxation des plus riches.
15:57 Ça aussi, ça fait débat au sein de la majorité.
15:59 Mathéi, par exemple, le patron du groupe Modem,
16:01 plaide pour un relèvement du plafond de la flat tax,
16:04 qui plafonne la taxation des revenus financiers de 30 à 33 %.
16:08 Ça, on peut en discuter ou c'est tabou ?
16:11 Il y a une attente des Français sur la question du partage de l'effort.
16:16 Et il faut l'entendre. Et moi, je l'entends.
16:18 Il y a la question des particuliers.
16:20 Et là, je rappelle quand même que 75 % de l'impôt sur le revenu est payé par les 10 % des plus riches.
16:27 Et que seulement 45 % des foyers fiscaux paient cet impôt sur le revenu.
16:31 Donc, ce que je veux dire, c'est que les plus aisés en France sont bien ceux qui contribuent le plus.
16:35 Et puis ensuite, sur la question des entreprises,
16:37 prenons la question de l'inflation qui est au cœur de l'actualité.
16:40 Et c'est bien normal puisque les Français la vivent au quotidien.
16:43 Nous, on considère que le poids de l'inflation, il doit être partagé.
16:47 D'abord, l'État, qui a largement aidé.
16:49 Regardez, ce qu'on a fait sur la question de l'énergie.
16:52 Le projet de loi à pouvoir d'achat qui a été voté il y a un an,
16:55 qui a permis à revaloriser, par exemple, un certain nombre de minima sociaux.
16:58 Ce qu'on fait là sur la question de l'alimentation.
17:01 Il y a ensuite une responsabilité, effectivement, de la part des entreprises.
17:05 Mais elles ont contribué.
17:06 Et elles contribuent.
17:07 Les remises carburants, on leur a demandé de le faire.
17:10 Ça suffit.
17:11 Les énergéticiens ont contribué.
17:13 Les distributeurs, avec le trimestre anti-inflation.
17:16 Ils ont fait leur effort.
17:17 D'ailleurs, il y aura trois trimestres anti-inflation puisque ce sera prolongé.
17:19 On contribuait aussi.
17:20 Maintenant, s'il y a besoin de demander plus de contributions au Brumeau-Lemaire-L'Asie,
17:24 on pourra le faire.
17:25 On pourra le faire.
17:26 Et s'ils le refusent, on ne se privera pas de réfléchir à la question de la fiscalité.
17:30 Mais moi, je pense qu'encore une fois, ce qui compte, ce n'est pas les taxes.
17:33 Quand je discute avec les gens dans ma circonscription,
17:35 ils ne me demandent pas "Maud, est-ce que tu as inventé une nouvelle taxe aujourd'hui ?"
17:38 Ils me disent "Comment est-ce qu'à la fin, il y a davantage d'euros qui arrivent dans notre portefeuille ?
17:44 Et comment est-ce qu'on boucle davantage les fins de mois ?"
17:46 Et nous, ce qui nous intéresse, c'est qu'au fond, les efforts qui soient faits par l'État
17:50 ou encore une fois par les entreprises, ils profitent directement aux Français.
17:53 Et ce n'est pas nécessairement par les taxes, parce que les taxes, ça arrive dans la poche de l'État.
17:57 Ce n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant, une réforme fiscale
17:59 qui amènerait plus de fiscalité sur les épaules des plus riches ou des entreprises.
18:05 Ce qui est à l'ordre du jour, c'est de faire en sorte que ça arrive dans la poche des Français.
18:08 du français.