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Anne Fulda reçoit Aurélie Jean pour son livre «Résistance 2050»  dans #HDLivres

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Transcription
00:00 -Bonjour, Rédi Jean. -Bonjour, Anne Filda.
00:02 -Vous êtes scientifique, vous êtes entrepreneur,
00:04 vous avez déjà écrit des essais scientifiques,
00:07 et là, vous venez de publier un roman à quatre mains
00:10 écrit avec Amanda Sters, qui s'appelle "Résistance 2050",
00:14 et c'est paru aux éditions de l'Observatoire.
00:16 Alors, un livre qui est passionnant,
00:17 qui apparaît en résonance avec ce qui se passe aujourd'hui.
00:22 Alors, comme le titre l'indique, nous sommes en 2050,
00:25 dans un monde qui est divisé en deux, finalement,
00:28 entre une partie de la population majoritaire,
00:31 qui a accepté d'être équipée de puces cérébrales,
00:34 qui régimentent leur vie,
00:36 leur disent presque quoi penser, quoi manger, quand faire du sport,
00:40 et une autre partie de la population qui s'oppose
00:43 à cet équipage, équipement, plutôt, entre guillemets.
00:46 Alors, la vraie question, c'est, finalement, ces puces
00:49 dont les gens sont équipés, est-ce que c'est un progrès
00:53 ou est-ce qu'au contraire, c'est une régression, voire une alienation ?
00:56 -C'est une excellente question.
00:58 Pour rappeler aux téléspectateurs, en fait, la puce a été initialement
01:01 inventée par un couple de Français dont on parle dans ce livre,
01:05 qui sont des personnages importants du récit, Chloé et H,
01:07 à des fins thérapeutiques, initialement, et d'ailleurs,
01:09 ça existe déjà, puisqu'il y a des puces qui sont utilisées
01:12 pour traiter des symptômes de Parkinson,
01:13 et il y a énormément de recherches pour traiter Alzheimer.
01:16 Donc, à des fins thérapeutiques, puis a été utilisée,
01:19 et là où a été les dérives,
01:21 pour, à des fins d'augmentation des capacités cognitives.
01:23 Et donc, on est dans ce monde divisé,
01:25 où d'un côté, vous avez un monde où, certes, il n'y a plus de maladie,
01:29 on n'a plus besoin d'aller à l'école, puisqu'on apprend grâce à la puce,
01:32 on n'a plus aucune discrimination, aucun racisme, aucun sexisme,
01:36 les gens sont heureux, et d'un autre côté,
01:38 mais des gens, comme vous l'avez très bien dit,
01:40 on a le risque de surveillance massive de la part de l'État,
01:43 on a aussi un contrôle des émotions et des pulsions
01:45 qui peuvent être aussi dommageables pour l'individu,
01:47 et de l'autre côté, on a cette population, en fait, qui résiste.
01:50 Et donc, est-ce une innovation ou pas ?
01:51 La question, et qu'on essaie de traduire dans le livre,
01:54 et le lecteur, à la fin, ne sait pas de quel côté être,
01:56 et c'est ça qui est intéressant,
01:58 c'est de voir qu'il y a des dérives et des opportunités et des bénéfices
02:01 pour n'importe quelle technologie, et que la solution n'est pas si simple,
02:04 et que le problème est bien plus complexe que ce qu'on essaie de nous faire croire.
02:08 - Alors, vous venez de l'évoquer, il y a deux héroïnes, finalement,
02:11 dans ce livre, il y a Ouna, l'artiste, celle qui résiste,
02:14 et Chloé, la scientifique, celle qui est à l'origine de cette invention,
02:18 qui a eu le prix Nobel avec son mari,
02:21 et qui, alors, toutes les deux s'opposent, se retrouvent,
02:24 elles ont été proches, elles se retrouvent,
02:26 et il y en a une qui... Ouna, l'enseignante Chloé, notamment,
02:29 à un moment, les gens sont manipulés, réduits à une suite d'opérations
02:31 ordonnées et hiérarchisées pour travailler, se marier, avoir des enfants,
02:35 ils sont des disques durs que vous chargez d'informations.
02:39 Cette manipulation qu'évoque Ouna, finalement,
02:43 elle existe déjà aujourd'hui, à travers les algorithmes
02:45 où vous avez travaillé sur la question.
02:47 - Absolument, et à travers un objet qui est le téléphone portable,
02:51 c'est-à-dire qu'on n'a pas de puce dans le cerveau,
02:52 mais on a un téléphone portable qui nous suit,
02:54 qu'on a avec nous, de manière continue,
02:56 voire à côté de son lit,
02:58 moi, c'est quelque chose que j'évite, mais voilà,
03:00 et donc, ce téléphone portable va collecter des informations
03:02 sur nos comportements, sur avec qui on va parler,
03:04 sur quelle application on va aller, où est-ce qu'on va, etc.
03:08 Et du coup, on a déjà une collecte de cette information,
03:10 et on a, comme vous l'avez très bien dit,
03:12 par les algorithmes, des suggestions, des choses qui nous sont recommandées,
03:15 qui vont d'un restaurant où aller déjeuner jusqu'à un partenaire amoureux.
03:19 Donc, en fait, l'idée, c'est que, même si on parle de puce cérébrale,
03:22 vous pouvez aussi, et c'est la force, à mes yeux,
03:24 du récit de science-fiction, en règle générale,
03:26 c'est d'aller discuter d'un sujet qui, certes, est anxiogène
03:30 lorsqu'on en parle dans l'instant présent,
03:32 mais qui, en fait, projeté dans un futur un peu extrapolé et imaginé,
03:35 permet d'entamer et de commencer une discussion.
03:38 Donc oui, en effet, ça existe déjà, d'une certaine manière,
03:40 à travers le téléphone portable et tous les algorithmes, en fait,
03:43 qui vont nous suggérer, nous orienter, mais aussi nous aider.
03:46 Donc, il faut, voilà, c'est plus complexe que ça.
03:49 - Alors, il y a, en file graine, il y a des références historiques.
03:52 Alors, évidemment, les résistants, on pense à la Seconde Guerre mondiale.
03:57 Il y a aussi cette impression aussi que vous évoquez,
04:01 ceux qui ont refusé les vaccins lors de la pandémie du Covid
04:07 et qui se sont trouvés un peu mis au bord de la société
04:10 et, en même temps, qui remettaient aussi en cause le progrès.
04:12 - La science. - La science.
04:14 Donc, on revient toujours à cette question lancinante,
04:17 c'est-à-dire que la science, le progrès, mais jusqu'à quel point ?
04:20 - Exactement. Et en fait, c'est intéressant,
04:22 parce que le lecteur va pouvoir trouver tous les parallèles
04:23 qu'il souhaite et qu'il veut, et c'est comme ça,
04:25 ça va être sa grille de lecture à lui.
04:27 Et on n'a pas du tout pensé initialement aux antivax,
04:30 à toutes ces choses-là, mais, bien évidemment,
04:31 on y a pensé à un moment, quand on a commencé à écrire le récit,
04:33 on s'est retrouvés à dire "mais les gens vont penser à ça".
04:35 Et on s'est dit, après tout, les gens vont penser
04:37 ce qu'ils ont envie de penser, ils vont se projeter.
04:39 Vous avez parlé de la Seconde Guerre mondiale.
04:41 Ça a été un sujet, ne serait-ce que pour le choix du titre.
04:43 Au départ, ça devait être résistance.
04:45 Et on nous a dit, notre éditrice nous a dit "attention,
04:47 les gens vont penser à la Deuxième Guerre mondiale".
04:49 Et du coup, on a rajouté ce 2050,
04:51 que d'ailleurs ma mère américaine de cœur a trouvé,
04:53 Jen Kranz, je lui passe un coucou,
04:55 pour justement bien préciser, ce n'est pas la Seconde Guerre mondiale,
04:57 mais après tout, on a des lecteurs qui ont vu aussi
05:00 la Seconde Guerre mondiale dans ce livre,
05:02 avec ces désaccords idéologiques
05:06 et cette manière de vivre très différente entre deux peuples
05:09 qui, en fait, ne forment qu'un seul peuple,
05:11 mais que tout sépare malheureusement à cause de la technologie,
05:14 et aussi des gens qui ont créé ces technologies
05:15 et des États qui ont pris des directions différentes.
05:18 En tout cas, je vous conseille de lire vraiment ce livre,
05:20 "Résistance 2050".
05:21 Donc, vous l'avez co-écrit avec Amanda Stears.
05:25 Et c'est donc paru aux éditions de l'Observatoire.
05:27 Et ça vous force à réfléchir, mais sans qu'on se rende compte.
05:30 Merci beaucoup.
05:31 Merci infiniment.
05:33 (Générique)
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