Anne Fulda reçoit Jean-Marc Souvira pour son livre «La porte du vent» dans #HDLivres
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00:00 Bienvenue à l'heure des livres Jean-Marc Soubirat.
00:03 Alors vous venez d'achever une carrière étoffée comme commissaire général de la police.
00:10 Vous avez aussi dirigé l'office central pour la répression de la grande délinquance financière.
00:14 Vous avez aussi écrit de nombreux livres.
00:17 Vous venez d'ailleurs d'en publier un qui s'appelle "La porte du vent" et c'est paru aux éditions Fleuve Noire.
00:23 C'est un livre dans lequel on se laisse entraîner entre le polar, la fresque historique, on va d'un siècle à l'autre.
00:30 Et votre livre commence sur les chapeaux de roue avec des scènes un peu violentes,
00:36 avec un policier qui se fait passer à tabac, avec aussi une scène dans laquelle on voit quatre tueurs,
00:42 pardon, trois passagers d'une voiture qui sont exécutés.
00:47 Alors déjà ce réalisme saisissant, évidemment, vous l'avez acquis au cours de vos années dans la police.
00:56 Oui, complètement.
00:57 Vous vous en inspirez beaucoup.
00:59 Vous avez toujours pris des notes. Comment vous êtes... Votre premier livre ?
01:03 Le premier livre, c'était "Le magicien".
01:05 C'était une histoire qui m'avait profondément marqué et j'ai voulu la raconter.
01:10 C'est parti comme ça en fait.
01:12 C'est parti comme ça.
01:13 Oui, sans... En fait, je ne prends pas de notes, sauf pour "La porte du vent", là j'ai fait une vraie enquête.
01:19 Oui, parce que là, en plus, il y a des éléments historiques.
01:22 Alors, "La toile de fond", c'est une série de règlements de comptes entre les mafias juives et chinoises
01:29 qui fait venir et fait se rencontrer les deux responsables de ces deux mafias à Paris.
01:37 C'est de drôles de retrouvailles. Et pourquoi ces deux-là se retrouvent-ils ?
01:44 Alors, pourquoi ces deux-là se retrouvent-ils ?
01:46 En fait, il y a une guerre de clans qui démarre, qui est extrêmement violente,
01:50 entre la mafia juive et la mafia chinoise.
01:53 Et les deux mafias travaillent en France.
01:55 Ça s'est avéré par nos enquêtes.
02:00 Une sait faire des grandes escroqueries, capter l'argent, et l'autre sait faire le blanchiment.
02:05 Et donc ces deux mafias se retrouvent, alors qu'elles n'ont pas la même origine,
02:11 pas la même culture, pas la même religion.
02:14 Et donc, on les voit à l'œuvre parce qu'elles ont un phénomène commun qui est l'argent.
02:20 Et donc, ces mafias n'auraient jamais dû s'affronter.
02:25 Donc, il y a règlement de compte sur règlement de compte.
02:28 Et les deux chefs, les chefs historiques, un qui est à Pékin, l'autre à Jérusalem,
02:34 qui sont des amis, des vrais amis, des amis profonds, soudés,
02:38 des amis, la véritable amitié, sur laquelle on passe tout,
02:44 viennent à Paris pour pacifier, pour tenter de mettre un terme à ce règlement de compte
02:52 qui, quand même, nuise aux affaires.
02:55 Oui, ça, c'est pas bon.
02:57 Alors, on voit aussi, on découvre aussi dans votre livre, Zhang,
03:01 je ne sais pas si je prononce bien, un jeune scientifique,
03:06 et on découvre qu'il y a eu une communauté de Juifs chinois
03:09 qui ont été embarqués en 1916 pour la France.
03:12 Alors, comment avez-vous eu connaissance de cette communauté qui est venue en France ?
03:18 Alors, tout simplement avec l'enquête de police, la vraie,
03:22 celle qui a été faite dans mon service.
03:25 Je me suis dit, mais comment c'est possible que ces deux communautés,
03:27 la communauté juive et la communauté chinoise, se rencontrent ?
03:32 Et donc, là, c'est le romancier qui prend le pas sur le policier,
03:36 donc je commence à réfléchir, à rechercher.
03:40 Je fais une enquête de police sur le roman.
03:43 Et j'ai découvert qu'en 1916, pendant la Première Guerre mondiale,
03:48 les Français et les Anglais perdent 1000 hommes par jour.
03:51 Donc, c'est une hécatombe, une véritable boucherie.
03:56 Et donc, ce sont les femmes qui sont en France,
04:00 qui sont soit dans les champs et dans les usines, mais ça ne suffit pas.
04:03 Donc, Français et Anglais disent, il nous faut de la main d'œuvre,
04:06 nombreuse, pas chère, taillable et corviable, à merci.
04:09 Donc, ils vont aller vers la Chine, qui était un pays qui n'existait pas vraiment,
04:12 comme il est maintenant, la Chine.
04:14 C'était un pays complètement découpé, avec des concessions anglaises, américaines, etc.
04:19 D'ailleurs, il y a des films qui ont été faits là-dessus, "Cinquante-seize jours de Pékin", etc.
04:23 Donc, Français et Anglais vont venir puiser dans le vivier
04:28 et faire venir 140 000 travailleurs chinois en France.
04:32 Ce sont des contrats de travail, vous n'irez jamais au front ni dans les tranchées.
04:38 L'histoire a démontré le contraire.
04:40 C'est vraiment un des aspects intéressants de votre livre,
04:44 c'est qu'à côté du vrai polar, avec le suspense, avec de la violence,
04:47 que je disais au début, on apprend énormément de choses.
04:50 Peu de gens savaient qu'il y avait des mafias juives et chinoises qui s'entendaient,
04:53 peu de gens connaissaient ce mouvement d'une communauté de Juifs chinois
04:57 qui était venue en France au moment de la Première Guerre mondiale.
05:01 Donc, vraiment, je vous recommande ce livre, "La porte du vent",
05:04 pour connaître le pourquoi du titre, il faut le lire.
05:08 C'est donc paru aux éditions Fleuve Noire.
05:10 Merci beaucoup, Jean-Marc Soubirat.
05:12 Merci, Anne Schulda.
05:15 (Générique)
05:18 [SILENCE]