Ca se dispute du 14/05/2023

  • l’année dernière
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute
Transcript
00:00 Bonsoir à tous, il est 19h, bienvenue dans "Ça se dispute", une heure de débat et on les retrouve ce soir.
00:07 Vous les attendez, Julien Drey, bonsoir mon cher Julien.
00:10 Bonsoir, pourtant j'ai eu un coup de téléphone qui me disait qu'il ne fallait pas que je vienne.
00:13 Ah, de la secrétaire d'Europe Ecologie des Verts ?
00:16 Ouais, je crois.
00:17 Bon, on va en parler tout à l'heure, c'est vrai qu'elle a attaqué CNews.
00:19 Vous nous direz ce que vous en pensez, c'est très intéressant.
00:22 19h30, on en parle. Alexandre de Vecchio, bonsoir.
00:24 Bonsoir.
00:25 Merci d'être avec nous également ce dimanche soir.
00:27 Tout de suite, je vous laisse la parole, mais avant, le rappel des titres.
00:30 Et c'est avec Maureen Vidal. Bonsoir, chère Maureen.
00:32 Après avoir reçu le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle, Volodymyr Zelensky est à présent attendu à Paris.
00:41 Il avait été reçu pour la première fois à l'Elysée par Emmanuel Macron le 8 février dernier.
00:45 Il s'agit donc de la deuxième visite du président ukrainien dans la capitale,
00:49 depuis le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022.
00:53 Le stade Rennais a rendu hommage à Arman Soldyn, le journaliste de l'AFP mort en Ukraine cette semaine.
00:58 Il avait grandi à Rennes et porté les couleurs rouges et noires à l'adolescence.
01:01 Juste avant le coup d'envoi du match de Ligue 1-Rennes-3,
01:04 les joueurs et le public ont observé un temps d'applaudissement,
01:07 pendant que des photos du journaliste étaient diffusées en grand écran.
01:10 En Turquie, les 200 000 bureaux de vote ont été fermés.
01:14 65 millions de Turcs étaient attendus pour voter pour l'élection présidentielle.
01:18 Aujourd'hui, deux candidats s'affrontent.
01:20 Le président conservateur Erdogan au pouvoir depuis plus de 20 ans
01:23 et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu à la tête du parti social-démocrate et laïque.
01:28 Pour le moment, le président Erdogan est en tête de scrutin sur 25% des bulletins dépouillés.
01:33 Et une élection scrutée dans le monde entier, on y reviendra en fin d'émission.
01:38 Merci Maureen. Maureen Vidal, prochain point sur l'actualité, 19h30.
01:41 On va revenir dans cette première partie sur cette information.
01:44 Des joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont refusé de jouer
01:47 pour ne pas porter un maillot contre l'homophobie.
01:50 On en parle dans un instant.
01:52 Mais avant, votre réaction.
01:54 Cette image qui provoque l'indignation sur les réseaux sociaux depuis hier soir.
01:58 On va la voir ce samedi soir.
02:00 La chanteuse Lazara, qui représentait la France à l'Eurovision,
02:03 accusée d'avoir fait un doigt d'honneur à la caméra au moment des résultats.
02:07 Un geste de la chanteuse québécoise au moment où le jury remettait les notes.
02:12 Alors, la chanteuse québécoise qui terminera 16e par l'aile d'un geste de déception.
02:17 Je vais la citer.
02:19 Je pense, je peux comprendre, pardon, qu'Outre-mer, donc Outre-Atlantique,
02:24 se soit considéré comme un autre geste.
02:26 C'est-elle justifiée devant les journalistes ?
02:28 J'ai appris auprès des plus jeunes de la rédaction qu'on appelait,
02:31 moi personnellement, ce geste-là, qu'on appelait ça un "tose".
02:36 Je ne sais pas si ça vous parle, Julien Drey et Alexandre de Vecchio.
02:40 En fait, ça serait le doigt d'honneur au Maghreb.
02:43 Bon bref, Lazara, qui a la double nationalité, elle est canadienne et en même temps marocaine.
02:48 Est-ce que vous y voyez un manque de respect ?
02:50 Évident, alors que l'amitié entre les peuples, c'est vrai,
02:53 Julien Drey est placé au cœur de cette compétition de l'Eurovision.
02:57 Votre réaction, est-ce que cela vous choque ?
02:59 Vous comprenez cette indignation aujourd'hui sur les réseaux sociaux ?
03:03 Je vais vous faire une confidence, je ne regarde plus l'Eurovision.
03:07 Ça m'énerve particulièrement, parce qu'en plus, c'est un jeu totalement truqué,
03:13 c'est-à-dire sur l'attribution des points,
03:16 puisque on voit bien que notamment tous les pays de l'Est se renvoient les notes.
03:21 Toi, je te donne 12 points, toi tu me donnes 8, et voilà.
03:25 Donc vous êtes plus choqué par le truquage de l'Eurovision que par le doigt d'honneur ?
03:29 Deuxièmement, je ne comprends pas bien, parce qu'ils n'arrêtent pas de changer les règles,
03:32 pour choisir qui représente la France, qui ne représente pas.
03:35 Avant, c'était le public qui votait, là ils ont fait autre chose.
03:39 Franchement, voilà.
03:40 Et par ailleurs, pour finir sur la question qui est posée, c'est totalement déplacé.
03:44 Un geste complètement déplacé, Julien Dray, effectivement, irrespectueux,
03:48 ce geste devant la caméra, Alexandre Devecchio.
03:51 Un peu comme Julien Dray, on s'en fout de l'Eurovision.
03:56 Pardonnez-moi, mais c'est une espèce de carnaval un peu kitsch.
04:03 Je trouve que c'est une compétition, entre guillemets, qui a perdu beaucoup de prestige.
04:09 Alors c'est vrai que la France aurait peut-être pu mieux représenter qu'elle ne l'a été.
04:16 Effectivement, ce geste qui est un peu embêtant, c'est que ça nous représente, nous les Français.
04:23 Donc je pense qu'on pouvait renvoyer une meilleure image que cela.
04:27 Maintenant, l'Eurovision, ce n'est pas non plus quelque chose de politique ou de très important.
04:35 Même en termes de chansons, je ne pense pas que ce soit fondamental.
04:41 Donc ça ne m'intéresse pas vraiment.
04:43 Je pense qu'il n'y a pas non plus un incident diplomatique.
04:46 Alors, je m'étonne parce que je m'attendais à ce qu'Alexandre fasse une charge plus lourde sur le plan idéologique.
04:52 Parce que, comment dire, la représentation...
04:57 Je ne suis pas la caricature que vous attendez de moi-même.
04:59 Non, pas du tout. Ce n'est pas une caricature.
05:01 C'est parce que c'est vrai que, comme les pays scandinaves, les pays sont là,
05:06 le choix des artistes qui sont là et qui représentent,
05:09 on n'est pas dans la normalité la plus traditionnelle, si vous voyez ce que je veux dire.
05:14 Non, mais c'est ce que je disais, c'est un carnaval kitsch.
05:17 Je ne trouve pas ça passionnant, je ne trouve pas ça élégant.
05:20 Mais ce n'est pas non plus... Je ne suis pas puritain.
05:24 Voilà, donc passons à autre chose.
05:28 Par ailleurs, effectivement, tout est truqué.
05:30 L'année dernière, l'Ukraine devait gagner avant même que le show ait commencé,
05:35 pour des raisons politiques.
05:38 Donc, tout ça est un peu ridicule.
05:40 Donc, on l'aura compris, vous n'êtes pas passionné par l'Eurovision.
05:42 Elle est une chanteuse de grande qualité, par contre.
05:43 L'année dernière, une chanteuse de grande qualité.
05:45 Elle a fini deuxième.
05:46 Donc, vous avez regardé l'année dernière.
05:47 L'année dernière, j'avais regardé parce que j'avais trouvé que sa chanson était belle.
05:49 En tout cas, dans l'actualité également, cet après-midi, on en parlait hier.
05:53 Gérald Darmanin qui dézingue l'extrême droite ce soir.
05:56 On va y revenir après cette manifestation aujourd'hui.
05:58 Mais avant, ces révélations de la dépêche du midi.
06:02 Nos confrères qui ont révélé que cinq joueurs du Toulouse Football Club
06:05 refusaient de jouer ce dimanche face à Nantes en raison des maillots arc-en-ciel
06:10 portés en Ligue 1 et Ligue 2 pour lutter contre l'homophobie.
06:14 Alors, c'est une initiative de la Ligue de football professionnel.
06:17 Ça fait trois ans que ça dure.
06:19 Trois des joueurs de Toulouse étaient en tribune, deux sur le banc de touche.
06:23 L'un a réagi, on le verra tout à l'heure.
06:25 L'attaquant nantais Mostafa Mohamed, lui aussi international égyptien, a refusé de jouer
06:30 suite à des pressions sur lui et sa famille.
06:32 C'est ce qu'a dit le club d'ailleurs.
06:34 Il n'était pas aligné face à Toulouse.
06:36 Samedi aussi, le défenseur du club de Ligue 2, Gengen, Donatien Gomis, a refusé d'arborer ce maillot.
06:43 Je vous propose d'écouter Johan Lemer, il est président de l'association Foot Ensemble,
06:48 une association qui sensibilise justement à la lutte contre l'homophobie dans le sport.
06:52 Je ne suis pas surpris plus que ça.
06:55 Vous savez, ça fait quand même quelques mois qu'on va dans les centres de formation.
06:59 On va sensibiliser même les joueurs pro de Ligue 1 et Ligue 2 à la nécessité de lutter contre l'homophobie.
07:06 Et on avait sous-estimé le problème.
07:08 Un grand nombre de joueurs sont coincés avec le sujet.
07:12 C'est très tabou.
07:13 Beaucoup de joueurs ne souhaitent pas jouer avec le maillot pour plein de raisons.
07:16 Ils ne veulent pas qu'on leur impose une cause ou alors les convictions religieuses.
07:22 Donc finalement, je ne suis pas choqué, je ne suis pas étonné.
07:25 C'est dommage parce que ça va les stigmatiser.
07:28 Ça va montrer une mauvaise image du foot.
07:31 Mais j'essaye de rester positif à me dire que tous les autres l'ont porté.
07:35 Ils ont montré l'exemple.
07:36 Ils ont été solidaires.
07:37 Ils ont mis de la visibilité sur un vrai problème qui est l'homophobie dans le sport et notamment dans le foot.
07:43 Avant de vous entendre, l'un des joueurs a réagi.
07:46 Il a publié un communiqué.
07:47 Vous allez le voir, c'est le joueur Zakaria Aboukal.
07:51 Il a justifié, expliqué pourquoi il refusait.
07:54 J'ai pris la décision de ne pas prendre part au match aujourd'hui.
07:57 Je tiens à souligner que j'ai la plus grande estime pour chaque individu,
08:00 quelles que soient ses préférences personnelles, son sexe, sa religion ou ses origines.
08:04 Et puis, il poursuit avec les mots suivants.
08:07 Le respect est une valeur que j'estime beaucoup.
08:09 Il s'étend aux autres, mais il englobe aussi le respect de mes propres croyances.
08:12 C'est pourquoi je ne pense pas être la personne la plus apte à participer à cette campagne.
08:17 Est-ce que, Julien Drey, les sportifs de haut niveau, ils ont un devoir d'engagement pour les causes portées par la Ligue professionnelle de football ?
08:25 Et on l'a bien compris, derrière, il y a aussi des raisons culturelles pour certains joueurs.
08:29 Des pressions aussi, c'est ce qui s'est passé à Nantes.
08:32 À partir du moment où c'est une décision de la Ligue professionnelle,
08:35 que ça a été visiblement accepté par les instances, qu'il y a eu une discussion,
08:41 je pense que ça fait partie des grandes causes que le sport doit porter.
08:48 C'est vrai que la lutte contre l'homophobie, contre le sexisme, contre le racisme aussi,
08:55 notamment, ça fait partie du sport.
08:58 Après, il ne faut pas politiser non plus tout.
09:01 Ce qui me gêne le plus, je peux comprendre que des fois il y ait des réticences,
09:08 mais ce qui me gêne, c'est que visiblement, il y a eu des pressions.
09:12 On voit bien que ces pressions, on les situe à peu près.
09:15 Et ça, c'est insupportable.
09:17 Il y avait une initiative qui avait provoqué quelques remous, cette initiative,
09:21 déjà l'année dernière, c'était l'international sénégalais Idrissa Ganaguyeh.
09:25 Il était milieu de terrain du PSG, où il joue aujourd'hui à Everton.
09:29 Il avait déclaré forfait à Alexandre de Villecaut pour ne pas porter ce maillot.
09:33 Et il avait reçu un flot de soutien au Sénégal.
09:36 C'est-à-dire que tout son pays était derrière lui pour le soutenir dans cette démarche.
09:39 Donc, ça dit aussi quelque chose de la différence de culture aussi
09:44 entre les joueurs aujourd'hui en France.
09:47 Oui, c'est une réalité.
09:49 Alors, comme Julien Drass, il y a des pressions, notamment des pressions liées à l'islam politique.
09:54 Effectivement, c'est inquiétant.
09:57 Mais moi, je pense que les footballeurs sont là pour jouer au football,
10:01 pas spécialement pour défendre une cause.
10:03 Par ailleurs, ils peuvent choisir la cause qu'ils ont envie de défendre.
10:06 Et enfin, moi, je vais peut-être vous choquer,
10:08 mais j'ai toujours eu un problème avec le drapeau arc-en-ciel.
10:12 Si vous voulez qu'on lutte contre les discriminations, contre l'homophobie, c'est une chose.
10:20 Mais en faire un drapeau comme si c'était une communauté ou une nation,
10:24 je ne suis même pas sûr que ce soit un service à rendre aux homosexuels.
10:28 Il y a beaucoup d'homosexuels qui veulent vivre leur sexualité de manière anonyme,
10:32 qui n'ont pas envie d'être réduits à cela.
10:34 Donc, en faire un drapeau, je n'ai jamais trouvé que c'était une stratégie super intelligente.
10:39 Et je comprends très bien que des footballeurs n'aient pas envie de porter ce type de drapeau.
10:45 Oui, mais là, le problème, c'est pas...
10:46 Bon, on peut discuter sur le drapeau, mais c'est un symbole.
10:50 C'est comme porter un pin, à un moment donné, contre le racisme, si vous voyez ce que je veux dire.
10:54 Oui, mais ça n'a jamais été très...
10:56 Je sais que vous avez adoré ça toute votre vie.
10:58 Je ne suis pas sûr que ça ait fait beaucoup reculer le racisme.
11:00 Non, ça a quand même été utile, mais ça, quand j'écrirai mes mémoires, vous aurez droit à chacune.
11:04 En tout cas, je lirai ça avec attention.
11:06 Mais je veux dire, moi, ce qui me gêne, c'est l'idéologie qui est portée,
11:13 c'est que la lutte contre l'homophobie, ce n'est pas telle ou telle religion.
11:16 La lutte contre l'homophobie, c'est une valeur universelle.
11:19 C'est comme la lutte contre le sexisme, c'est comme la lutte contre le racisme.
11:23 Et donc, s'il y a des éléments discriminants dans ces religions,
11:28 elles doivent être combattues.
11:30 On a vu le problème en Arabie saoudite, on sait que là-bas, la question est très compliquée.
11:34 Oui, mais ce n'est pas des modèles.
11:35 Non, ce n'est pas des modèles.
11:36 Non, mais lutter contre l'homophobie est une chose,
11:38 porter un drapeau en est une autre, je crois.
11:42 Et par ailleurs, dans ces pays-là, comme l'Arabie saoudite,
11:45 encore une fois, je ne crois pas que porter ce type de drapeau
11:48 soit le meilleur moyen de faire avancer cette cause.
11:52 Après, cette affaire est peut-être révélatrice quand même
11:56 d'une homophobie réelle dans le football liée effectivement à certaines cultures.
12:02 C'est là l'aspect sociologiquement intéressant.
12:06 Mais je ne suis pas sûr que ça se traite en forçant les gens à porter un drapeau,
12:12 un maillot, et je ne suis même pas sûr que ce soit le rôle des footballeurs.
12:16 Je leur demande des fois de participer.
12:19 Je veux dire, moi, je suis contre toute opération qui vise à obliger quelqu'un.
12:25 Mais bon, là, ce qui me gêne, c'est que ce ne sont pas des valeurs
12:29 qui sont rattachées à telle ou telle partie de l'humanité, continent,
12:34 ou je ne sais pas quoi.
12:36 Ce sont des valeurs qui devraient être partagées par tout le monde.
12:38 Et donc le travail, c'est un travail justement d'éducation qui doit être fait,
12:42 et d'éducation par rapport aux plus jeunes pour qu'ils comprennent cela.
12:45 Et donc s'il y a un certain nombre de religions qui sont des religions homophobes
12:49 ou en tous les cas essayent de jouer avec cela, c'est un combat politique.
12:53 Et je veux dire, justement, quand on parle universalité,
12:57 là, il faut aussi mener ces combats-là.
12:59 Parce que si on dit, il ne faut pas trop déranger, il ne faut pas gêner,
13:01 vous savez, c'est toujours la même chose.
13:03 Il ne faut pas trop déranger, il ne faut pas gêner, il ne faut pas brusquer.
13:05 Puis après, on recule, on recule, et à un moment donné, on se dit,
13:07 on a trop reculé.
13:08 Dans l'actualité, messieurs, également ce dimanche,
13:11 le rassemblement de l'Action française, il a bien eu lieu ce matin en hommage à Jeanne d'Arc.
13:16 On va le voir sur ces images.
13:18 Je vous le rappelle, on en a beaucoup parlé, notamment sur ce plateau.
13:21 Il avait été interdit vendredi par un arrêté du préfet de police de Paris
13:24 en application d'une circulaire de Gérald Darmanin visant les manifestations d'ultra-droite.
13:28 Le tribunal administratif de Paris a donc suspendu cet arrêté.
13:32 500 à 600 personnes se sont rassemblées devant Jeanne d'Arc,
13:36 très encadrées par les forces de l'ordre avec des slogans.
13:40 Vous allez le voir, comme tout le monde déteste la République.
13:43 Regardez.
13:44 [Cris de la foule]
14:03 Cette séquence, elle a fait réagir Gérald Darmanin en fin d'après-midi par voix de tweet.
14:08 Voyez ce qu'il a dit.
14:10 Les attaques contre la République sont inacceptables.
14:12 L'extrême droite a encore montré son visage nauséabond.
14:15 Voilà pourquoi nous avions demandé l'interdiction de cette manifestation
14:18 avant la décision du tribunal administratif de Paris qui nous a enjoint de l'autoriser.
14:23 Alexandre de Vecchio, on n'a pas le droit de dire "tout le monde déteste la République"
14:26 quand on est en rue.
14:27 Plusieurs choses.
14:28 Quand on voit les images, ils n'ont pas l'air d'accord entre eux.
14:30 Certains veulent les faire taire.
14:32 Moi, je crois qu'ils ont été particulièrement idiots de crier ce slogan.
14:36 Maintenant, rien ne l'interdit.
14:38 Ce sont des monarchistes.
14:39 On se doute qu'ils n'aiment pas tellement la République.
14:42 Ce ne sont pas mes idées, mais je trouve que le ministre de l'Intérieur en fait beaucoup.
14:46 Et puis le côté olfactif avec "nauséabond", moi, j'en peux plus de ce type de discours politique.
14:52 C'est un peu comme les drapeaux.
14:53 Ça ne sert à rien.
14:54 Ça n'a jamais fait reculer l'extrême droite.
14:58 Pour autant, je suis pour le maximum de liberté d'expression.
15:01 Il se trouve que je suis républicain, mais je tolère qu'il y ait des groupes en marge
15:06 qui veulent rétablir la monarchie.
15:09 C'est bien leur droit.
15:10 Je crois que c'est très marginal et que ça ne menace pas la République.
15:13 La République est plus forte que ça.
15:15 Et justement, elle s'honorait à respecter ses propres principes.
15:18 En République et en démocratie, on tolère des opinions qui ne sont pas les nôtres.
15:23 – Et Julien Dril en fait trop, Gérald Darmanin, ce soir,
15:25 au vu des images, de ce que vous avez vu et de la réaction du ministre.
15:28 – Les images, ça ne t'a pas vu, elles lui donnent raison.
15:31 Elles lui donnent raison parce que, c'est vrai que,
15:33 moi je veux bien toutes les idées qu'on veut s'exprimer,
15:36 mais voir des gens qui viennent expliquer que la République c'est la gueuse,
15:39 parce que c'est ça qui a été dit dans les manifestations, la gueuse.
15:43 C'est un vocabulaire très typé, c'est-à-dire c'est le vocabulaire des années 30
15:48 qui était de tous les groupuscules, d'extrême droite, antisémite, etc.
15:52 Alors moi je suis pour qu'ils existent de manière marginale s'ils veulent,
15:56 mais c'est intéressant de voir quand même qu'il y a aujourd'hui quand même,
16:00 dans la société, des groupes qui continuent à véhiculer ce genre d'idéologie.
16:04 Et c'est vrai que là, les images vont lui donner quelque part raison,
16:07 parce qu'elles sont choquantes ces images-là, voilà, excusez-moi, elles sont choquantes.
16:10 – Les images qui donnent raison à Gérald Darmanin ?
16:12 Je crois qu'ils ont été surtout les idiots utiles de Gérald Darmanin,
16:16 qui par ailleurs aura fait une grande publicité à l'Action française,
16:20 dont certains avaient sans doute oublié l'existence,
16:23 et qui là, au renais de ses cendres,
16:26 et jouent la caricature sans doute qu'on attend d'elle.
16:31 Après moi je considère que c'est quand même une grande diversion politique,
16:35 pour faire oublier notamment les violences permanentes des Black Blocs
16:39 dans les manifs auxquelles l'État a été incapable de mettre fin.
16:44 Donc je pense qu'on est vraiment dans la petite politique de posture,
16:49 si vous voulez, et je ne suis pas particulièrement inquiet
16:52 du poids de l'AF dans la société française aujourd'hui.
16:56 – Ne mignerons pas quand même ce qui est en train de se passer dans la société française.
17:01 C'était des groupes qui avaient quasiment disparu.
17:05 La preuve c'est que beaucoup d'entre nous…
17:07 – Je vous dis, Gérald Darmanin les fait réapparaître,
17:09 leur donne de la visibilité.
17:11 – Beaucoup d'entre nous ne savaient même pas que l'Action française était continuée.
17:14 – Beaucoup l'ont découvert ce week-end, ont découvert ce week-end.
17:17 – Mais ne mignerons pas ce qui est en train de se passer,
17:19 la réalité c'est qu'il y a aujourd'hui, alors il ne faut pas dramatiser,
17:22 ce n'est pas la montée du fascisme, les ligues factieuses des années 30, etc.
17:26 Mais il y a quand même, parce que tout le monde focalise
17:29 sur les violences d'extrême gauche, etc.
17:31 Il y a aujourd'hui une réorganisation qui n'est pas du côté du Front National,
17:35 qui est à côté du Front National, parce que je ne confonds pas les choses.
17:38 – Rassemblement National.
17:40 – Rassemblement National, excusez-moi, je garde des vieux tics.
17:44 Mais il y a aujourd'hui des groupes qui se réorganisent
17:47 et qui retrouvent les bonnes vieilles méthodes de violence,
17:50 de comportement anti-républicain, d'antisémitisme, etc.
17:54 Et il ne faut pas minorer quand même ces groupes-là.
17:56 – Là, il n'y a pas de violence, il n'y a pas de trouble à l'ordre public.
17:59 – Il n'y a pas de violence physique.
18:00 – Encore une fois, je ne suis pas d'accord avec leur slogan,
18:02 je trouve qu'ils sont bêtes, qu'ils font de la publicité à Gérald Darmanin,
18:05 mais ils sont très peu, ils sont non-violents,
18:08 et du reste, personne n'aurait parlé de cette manif,
18:10 si Gérald Darmanin ne l'avait pas interdit,
18:13 tu aurais sans doute eu moins de monde,
18:15 et visiblement, il n'y a pas grand monde non plus,
18:17 je ne sais pas combien ils étaient, mais ça se doit.
18:20 – Entre 500 et 600, voilà, en centaines de personnes.
18:23 – Je suis dans un épiphénomène, on a quand même des questions
18:27 à résoudre dans ce pays qui sont plus importantes que celles-là.
18:29 – Oui, mais on peut balayer d'un revers de main en disant que tout ça est marginal,
18:34 mais ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui, c'est marginal, ce n'est pas vrai.
18:39 C'est-à-dire que dans beaucoup de villes, vous avez des groupes violents
18:42 qui sont reconstitués et qui commencent à retrouver, je vous ai dit,
18:45 les bonnes vieilles méthodes, c'est-à-dire méthodes de ratonnade,
18:47 méthodes d'agression contre les militants de gauche et d'extrême-gauche,
18:50 qui ne sont pas les bad blocs, c'est simplement des militants
18:53 qui distribuent des tracts.
18:54 Je signale que les attaques dont a été victime le maire de Saint-Véran…
18:58 – Saint-Brévin-les-Pins, dans l'Ouagadougou.
19:00 – Voilà, pardon, elles étaient marquées, c'était pas…
19:03 Donc il ne faut pas quand même minorer le comportement de ces gens-là.
19:06 – Il y a le maire de Saint-Brévin, on verra ce que donne l'enquête,
19:10 pas sûr d'ailleurs que ce soit des militants d'extrême-droite,
19:12 c'est peut-être des gens en colère à cause du centre de migrants,
19:16 mais dans les gens en colère à cause du centre de migrants,
19:19 il n'y a pas forcément que des gens d'extrême-droite,
19:21 il peut même y avoir des gens de gauche qui ne veulent pas avoir
19:23 un centre de migrants à côté d'une école.
19:25 – Les gens de colère, ils ne sont pas amenés à menacer le maire,
19:28 à brûler sa voiture… – Non, non, non, mais…
19:30 – Moi je veux bien la colère, mais la colère, elle ne justifie pas tout.
19:32 – Non, je n'ai pas dit que je la justifiais, je dis simplement
19:34 que, attendons qu'il y ait une enquête, attendons voir si ces individus
19:38 ont vraiment agi à cause du centre de migrants,
19:40 et s'ils peuvent être reliés à une quelconque organisation.
19:44 Ensuite, l'histoire des ratonnades et des violences d'extrême-droite,
19:47 pardon, si ça existe, effectivement, il faut être inquiet et les condamner,
19:52 mais moi je ne les vois pas, enfin, on voit les images de violences d'extrême-gauche,
19:56 de Black Bloc, donnez-moi des exemples.
19:59 – Je vous donnerai des exemples, Bordeaux-Lyon,
20:02 Bordeaux-Lyon, un groupe dont je vous lis le nom,
20:05 qui est un groupe très violent, il y a des images qui ont circulé
20:07 avec des saluts nazis, d'ailleurs, qui ont été faits,
20:11 ça c'est à Lyon, à Bordeaux, pareil, il y a des groupes qui sont reconstitués.
20:15 – Bon, ça il faut effectivement condamner, dissoudre ces groupes.
20:18 – Et je vous conseille un site qui est très intéressant pour ça,
20:21 qui s'appelle "Street Press".
20:23 – Très bien, ben, lisons "Street Press", moi je pense qu'il faut condamner
20:27 et dissoudre ces groupes, mais là, on ne me montrera pas de l'idée
20:31 qu'il y a une posture politicienne, que c'est dans un timing très précis
20:35 avant les élections européennes, après les retraites et après le saccage
20:39 des Black Blocs, et après, sur le fond, alors on peut être inquiet
20:43 de ces groupuscules d'extrême droite, mais on peut aussi être inquiet
20:47 d'un gouvernement qui méprise un peu les règles de la démocratie,
20:51 parce que malgré tout, même si je suis en désaccord avec la EF,
20:56 je ne veux pas que le champ de la liberté d'expression se réduise,
20:58 et encore une fois, c'est la grandeur, du moment que ce n'est pas interdit
21:01 par la loi, c'est la grandeur de la République de tolérer des opinions différentes.
21:06 – Alors ce n'est pas ce que pense Sandrine Rousseau à ce sujet-là,
21:11 je vous propose de l'écouter, elle n'a pas compris la levée d'interdiction
21:15 par le tribunal administratif, écoutez-la.
21:17 – On interdit une manifestation d'extrême droite, non pas sur la base
21:21 d'un droit ou pas à manifester, on interdit une manifestation
21:24 d'extrême droite au nom des propos qui sont tenus par le mouvement
21:27 qui organise, là en l'occurrence, l'action française.
21:30 Je suis sûre que si on regardait dans les archives de l'action française récente,
21:33 on trouverait bien des propos qui pourraient relever du racisme,
21:37 qui pourraient relever de la haine de l'autre, c'est au nom de cela
21:41 qu'on interdit en fait les rassemblements.
21:43 – Manifestement non, pas du point de vue du droit,
21:45 puisque le juge administratif a jugé que ça n'était pas…
21:47 – Non, le juge administratif a juste jugé l'autorisation ou pas de se rassembler.
21:51 Oui, mais on interdit un rassemblement sur la base des propos
21:54 qui sont tenus en amont, il n'y a pas eu d'études sur les propos
21:57 qui ont été tenus en amont.
21:59 – Alors Julien, pour Sandrine Rousseau, il faudra interdire une manifestation
22:02 sur la base des propos tenus en amont, ce qu'elle rappelle.
22:06 – Là je pense que c'est le dérapage, parce que si on commence à rentrer…
22:10 Là, qui juge la justice, elle n'est pas là pour juger les idées.
22:15 Elle est là pour juger l'ordre public, parce que sur les idées, après oui,
22:19 elle est là pour juger quand c'est des idées racistes, etc.
22:23 Mais je pense qu'il y a une confusion dans ces propos.
22:27 Soit ce sont des manifestations de trouble à l'ordre public,
22:31 soit ce sont des manifestations à caractère raciste, antisémite, prouvé.
22:35 Mais on voit bien que…
22:38 – Et j'ajouterais que Sandrine Rousseau, elle avait soutenu le mercredi 8 septembre 2021
22:43 à Sa Traoré, c'était lors de la primaire des biologistes.
22:46 – Oui, et je savais bien qu'on en allait arriver là.
22:48 – Et à l'occasion de la manifestation, non mais à l'appel "Collectif Vérité pour Adama Traoré",
22:52 mouvement soutenu par Sandrine Rousseau…
22:55 – … dont je parlais hier.
22:57 – C'était le samedi 13 juin 2020, j'ai vérifié.
22:59 – Effectivement, il y a bien eu des salles juives et des morts au blanc.
23:03 – Dans la foule.
23:04 – Dans la foule, mais on n'est pas là pour compter les points,
23:08 même si la menace gauchiste ou d'extrême gauche, je ne sais pas comment il faut l'appeler,
23:13 me paraît plus ancrée et surtout avoir plus de relais dans les élites, dans les universités.
23:18 Je rappelle que Mme Rousseau, qui a donc soutenu cette manifestation
23:22 a condamné ses slogans et vice-présidente d'université, en plus d'être députée.
23:27 Donc c'est quand même inquiétant, inquiétante sur ce qu'on apprend dans son université.
23:33 Et puis je crois que si on veut aller par là,
23:36 vu tous les propos délirants qu'a fait Sandrine Rousseau,
23:39 il faudra lui interdire de s'exprimer.
23:41 Non, je plaisante, mais si on pousse sa logique jusqu'au bout.
23:46 Donc moi je suis pour que même Sandrine Rousseau s'exprime
23:49 et que même des manifs d'extrême gauche qui n'ont pas mes idées s'expriment.
23:53 Je pense qu'on est suffisamment intelligents, la République est suffisamment forte
23:57 pour les combattre par la controverse, si vous voulez, par le débat public.
24:03 Ce qu'on fait là aujourd'hui en essayant de déconstruire pour le coup l'idéologie de Mme Rousseau.
24:09 Il y a une ligne jaune, pour bien préciser.
24:11 Il y a deux lignes jaunes. La première ligne jaune, c'est l'ordre public.
24:14 La deuxième, c'est les propos racistes, etc.
24:17 Les propos qui ont été tenus dans la manifestation de samedi dernier
24:21 et les symboles qui ont été brandis étaient là.
24:25 Là on était d'accord, j'étais pour l'interdiction.
24:28 Voilà, c'était clair, net et précis.
24:31 Après, il faudrait regarder l'action française,
24:33 je dis honnêtement que j'ai redécouvert qu'ils existaient.
24:35 La secrétaire nationale Europe Écologie Les Verts vous a appelé, Julien Dray ?
24:38 Oui, oui.
24:39 On va en parler dans un instant.
24:40 Restez avec nous.
24:42 Marine Tondelier, secrétaire nationale Europe Écologie Les Verts,
24:45 n'aime pas trop ces news, qui attaquent clairement ces news d'ailleurs.
24:48 On en parle dans un instant.
24:49 Et de retour sur le plateau de Sasse Dispute,
24:55 bienvenue si vous nous rejoignez,
24:56 toujours avec Julien Dray et Alexandre de Véquiau.
24:59 Dans un instant, on va parler de Marine Tondelier.
25:01 Si vous ne la connaissez pas, c'est la secrétaire nationale Europe Écologie Les Verts
25:04 et elle vise ces news.
25:05 Mais avant, le rappel des titres.
25:07 Et c'est avec vous, Maureen Vidal.
25:11 Elisabeth Borne se dit à l'écoute dans un entretien chez nos confrères du JDD.
25:15 La première ministre, qui recevra 100 organisations syndicales mardi et mercredi,
25:20 a dit qu'il n'était pas question de revenir sur l'âge légal de départ à la retraite.
25:24 Selon elle, d'autres volets méritent du dialogue social,
25:27 comme l'usure professionnelle, l'emploi des seniors ou encore la reconversion.
25:30 Elle dresse également son bilan à la tête de Matignon,
25:33 qu'elle estime solide et cohérent.
25:35 Une enquête ouverte pour assassinat après la mort d'un quadragénaire
25:38 cette nuit blessé par balle près des Champs-Elysées.
25:41 Un individu a tiré sur cet homme au niveau du thorax aux abords d'un restaurant cabaret.
25:45 Selon une source policière, la piste du règlement de compte est envisagée.
25:49 Les deux personnes ont eu un différent récemment.
25:51 Le suspect en fuite n'a pas encore été interpellé.
25:54 Environ 500 personnes ont défilé dans Paris en début de journée
25:58 à l'appel du mouvement royaliste L'Action Française pour rendre hommage à Jeanne d'Arc.
26:02 Un rassemblement qui avait été interdit par le préfet de police Laurent Nunez
26:05 dans un arrêté est remis en place par le tribunal administratif hier.
26:09 Des heures entre manifestants et policiers ont eu lieu lors du rassemblement.
26:12 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a condamné les propos anti-république
26:16 scandés lors de la manifestation.
26:18 Merci Maureen. Prochain point sur l'actualité avec Maureen Vidal.
26:23 Ce sera à 20h.
26:24 Nous parlions effectivement en première partie de cette manifestation
26:27 de l'Action Française dans le viseur du gouvernement.
26:32 La justice a levé l'interdiction pour le colloque hier et la manifestation ce matin.
26:38 En tout cas, selon Marine Tondelier, la secrétaire nationale Europe Écologie des Verts,
26:43 notamment à Sainte-Soline, on peut le rappeler,
26:46 celle qui appelait à faire une zade de l'Assemblée nationale.
26:50 Pour elle, si ces rassemblements d'extrême droite prospèrent,
26:53 c'est la faute de certains médias.
26:56 Je pense que ces manifestations comme ça, très visibles dans les rues,
27:01 en se revendiquant d'être néo-nazis,
27:04 ce n'est pas extrêmement mal, c'est des néo-nazis,
27:06 c'est des gens qui, leur idéologie a fait des millions de morts en Europe.
27:11 Et on voit qu'en fait, il est dans un...
27:14 Ce n'est pas juste ça le problème, c'est la conséquence de tout le reste.
27:17 C'est la conséquence du fait que sur CNews, dans Valeurs Actuelles,
27:20 on laisse cette idéologie prospérer en ne respectant pas les règles du pluralisme.
27:24 Vous mettez en cause des médias, là, clairement.
27:26 CNews, Valeurs Actuelles.
27:28 Je mets en cause, et pas juste les médias, eux, on sait quelle est leur stratégie,
27:31 on sait quelle est la stratégie de Boré.
27:33 Je mets en cause aussi l'Arkom, qui ne prend pas ses responsabilités
27:35 et qui les laisse faire, quand toute la journée sur CNews...
27:37 L'Arkom, c'est l'ex-CSA, qui gère les temps de parole, notamment dans les émissions de télévision.
27:41 C'est ça. Quand toute la journée, vous n'avez que des débats
27:44 entre des gens d'extrême droite et de droite extrême,
27:46 sans aucune pluralité, sur aucun plateau et aucun éditorialiste,
27:50 toute la journée, sur des chaînes où personne ne leur dit rien.
27:52 Valeurs Actuelles qui...
27:54 Il faudrait regarder aussi combien d'argent public y touche Valeurs Actuelles
27:56 pour répandre aussi ces idées nauséabondes qui nuisent à la société.
28:00 Il faut interdire Valeurs Actuelles et CNews ?
28:02 Je pense que la question se pose de l'argent public qui finance Valeurs Actuelles,
28:07 d'une chaîne comme ça qu'on laisse prospérer sans ne rien dire.
28:10 Et il y a quand même des lois, des réglementations qui existent sur le sujet.
28:14 Donc oui, on a un problème, et ça a conduit à la fin à ce genre de manifestation,
28:17 une impunité en tout cas ressentie par l'extrême droite de ce pays.
28:20 Marine Tondolier d'ailleurs, qui venait volontiers lors de la présidentielle sur CNews.
28:25 On peut le rappeler.
28:26 Je suis heureux de savoir que Julien Drey est d'extrême droite ou de droite extrême.
28:31 Oui c'est vrai, Marine Tondolier ne doit pas regarder, ça se dispute,
28:33 pourtant une émission très regardée, et notamment très regardée,
28:36 grâce à vous Alexandre Devecchio et grâce à Julien Drey aussi.
28:40 Ce débat je le connais, puisque ce n'est pas au flingue de travail, de secret,
28:45 qu'il y a un certain nombre de gens qui me reprochent régulièrement
28:49 d'être sur ce plateau, de venir, d'accepter.
28:52 Moi d'abord, premièrement, depuis mon plus jeune âge, je crois la force de mes idées.
28:58 Et je crois la capacité de convaincre autour de mes idées.
29:02 Et je pense qu'on avance en politique parce qu'on est capable de défendre ses idées
29:05 et de convaincre, pas parce qu'on prend des interdits.
29:08 Et quand on n'en est qu'à réduire son comportement politique
29:15 par la crispation sur le plan des interdits,
29:18 moi d'après moi ça veut dire qu'on a quelques faiblesses.
29:21 Parce que moi je cède volontiers ma place, sans problème, à Marine Tondelier,
29:26 qu'elle vienne là et qu'elle apprenne.
29:28 Parce que ce n'est pas si simple que d'être toujours dans un univers
29:32 où on n'a que des gens qui sont d'accord avec vous.
29:35 C'est facile dans une assemblée générale des Verts,
29:38 même si c'est compliqué parce qu'ils ont des débats.
29:41 Mais bon, voilà, moi j'en ai fait aussi dans des réunions, des meetings,
29:44 où j'avais le plus souvent des gens qui étaient plutôt d'accord avec nous,
29:48 qui venaient nous aider, nous soutenir.
29:50 Mais ce qu'il faut c'est convaincre les gens qui ne sont pas d'accord avec vous.
29:54 Et la force du débat c'est de permettre de semer, je dirais, le trouble,
30:00 le trouble au sens positif du terme, d'interroger, de montrer que...
30:03 et puis d'apprendre soi-même.
30:05 Je vais être honnête avec vous, moi j'apprends,
30:07 parce que je me dis "Tiens, cet argument il ne marche pas.
30:09 Tiens, là j'ai pas assez affiné, là j'arrive pas à convaincre,
30:13 donc il faut que je modifie mon argumentation".
30:15 Voilà, c'est ça.
30:16 Et dans une campagne électorale, quand vous sonnez, vous faites du porte-à-porte,
30:19 quand vous sonnez du trac, pour convaincre les gens,
30:21 vous êtes obligés de vous confronter à eux.
30:23 Bien sûr, il y a Julien Dray, bien évidemment, qui vient sur CNews,
30:27 il y a Laurent Joffrin aussi qui était là juste avant vous.
30:31 Il y en a d'autres, mais surtout, elle commet un...
30:33 Il y a le violin, Nathan Devers par exemple.
30:35 Elle commet un amalgame scandaleux.
30:37 D'une part c'est bien le droit de CNews, si elle le souhaite,
30:39 d'être une chaîne plutôt de sensibilité droite.
30:42 Il y a cette chaîne de sensibilité de gauche comme ça,
30:44 notamment le service public, qui par contre devrait avoir
30:47 une obligation de pluralité.
30:50 Et surtout, elle fait un amalgame scandaleux
30:52 entre des gens qui peuvent avoir des idées conservatrices,
30:55 souverainistes, de droite libérale,
30:58 avec l'extrême droite néo-nazie.
31:01 Si on avait des propos néo-nazis sur cette antenne,
31:03 je pense qu'on serait interdits immédiatement,
31:06 surtout vu la multiplication des interdictions en ce moment.
31:10 Ensuite, Julien Dray a raison,
31:12 ces gens-là ont vraiment un problème avec la démocratie.
31:14 La démocratie, c'est le débat public,
31:15 c'est convaincre sur des arguments.
31:17 Ils n'ont plus rien à dire, à part "nous sommes le bien,
31:19 vous êtes les méchants d'extrême droite".
31:21 J'aimerais bien que Marine Tondelier me parle d'écologie.
31:23 C'est un débat intéressant, capital pour l'avenir.
31:28 Con à dire les écologistes sur l'écologie,
31:30 je les entends jamais parler de ça.
31:32 La démocratie, c'est d'arriver à 51%
31:36 pour pouvoir être majoritaire.
31:38 En général, il va d'ailleurs à plus que 50%.
31:41 51% c'est mieux si on veut pouvoir faire
31:43 des bonnes réformes dans le pays.
31:45 Donc ça veut dire qu'il faut rassembler.
31:47 Pour rassembler, il faut convaincre.
31:49 Pour convaincre, il faut débattre.
31:51 Il faut que la valeur de vos idées
31:53 soit confrontée à la réalité.
31:56 Si vous vous enfermez dans un précaré,
31:59 vous n'arriverez jamais à être minoritaire.
32:01 Vous pouvez être content, vous êtes dans le purisme.
32:03 Vous êtes pur.
32:05 Parce que là, vous ne vous compromettez pas.
32:07 Je connais, quand j'étais jeune,
32:09 j'ai été trotskiste, j'ai beaucoup appris d'ailleurs,
32:11 parce que c'était une bonne idéologie
32:13 qui m'a appris beaucoup de choses.
32:15 Il fallait après dépasser tout ça.
32:17 Mais moi, la pureté, je connais.
32:19 La pureté aux mains blanches de celui
32:21 qui n'a aucune responsabilité dans l'histoire après,
32:23 parce que tout est mauvais.
32:25 Mais moi, je fais de la politique
32:27 pour être efficace, pour être utile.
32:29 Sinon, je ferais de la philosophie.
32:31 J'ai du respect pour la philosophie.
32:33 Je ferais de l'histoire, je ferais autre chose.
32:35 Si on fait de la politique, c'est pour arriver
32:37 à être majoritaire, pour convaincre,
32:39 pour choisir les méthodes qu'il veut.
32:41 Il y a une chose que j'ai apprise, je le dis honnêtement,
32:43 c'est que quand il n'y a pas de démocratie
32:45 qu'on veut convaincre par la force,
32:47 on fait des régimes totalitaires.
32:49 On va parler politique, justement, à présent,
32:51 puisqu'on va s'intéresser à ce sondage du JDD,
32:53 un sondage riche d'enseignements.
32:55 Les intentions de vote pour les prochaines élections européennes,
32:57 elles montrent que le Rassemblement national
32:59 serait en tête, ex-aequo avec la gauche.
33:01 Mais si la gauche est unie,
33:03 les macronistes, ils résistent
33:05 derrière les Républicains.
33:07 Si les Républicains ont une liste.
33:09 Les détails avec Mathilde Ibenez.
33:11 Et vous débattez ensuite.
33:13 À un an des élections européennes,
33:15 le Rassemblement national serait le grand gagnant
33:17 selon une enquête réalisée par IFOP
33:19 fiduciale pour le JDD et Sud Radio.
33:21 Pour une liste conduite par Jordan Bardella,
33:23 le parti pourrait atteindre 25% des voix.
33:25 C'est 1,5% de plus qu'en 2019.
33:27 Avec une variable en plus,
33:29 le Rassemblement national s'en sort mieux
33:31 mais avec une autre.
33:33 Le parti est un peu plus déçu.
33:35 Le Rassemblement national s'en sort mieux
33:37 malgré la présence d'une liste reconquête
33:39 concurrente menée par Éric Zemmour
33:41 et Marion Maréchal.
33:43 La NUPES, elle, aurait tout intérêt
33:45 à se présenter avec une liste commune
33:47 car elle atteindrait 26% des voix
33:49 et serait au coude à coude
33:51 avec le Rassemblement national.
33:53 En cas de candidature individuelle,
33:55 chaque parti, membre de la NUPES,
33:57 ne dépasserait pas les 10%,
33:59 comme la France insoumise, le parti communiste,
34:01 le parti socialiste ou encore les écologistes.
34:03 Le rapprochement avec LFI
34:05 déplairait environ 9%
34:07 des sympathisants de gauche
34:09 qui pourraient, pour une partie d'entre eux,
34:11 trouver une alternative dans une liste renaissance.
34:13 Le parti présidentiel, lui,
34:15 pâtit d'un vote de sanction
34:17 avec 19% d'intention de vote
34:19 et 22% en cas de gauche unie.
34:21 C'est 6 points d'écart avec le Rassemblement national,
34:23 bien loin du petit point
34:25 qui les avait différenciés
34:27 lors des dernières élections européennes
34:29 en 2019.
34:31 Plusieurs enseignements,
34:33 donc. Intéressant.
34:35 Qu'est-ce qui vous marque le plus, Julien Drey,
34:37 que le RN soit en tête ?
34:39 Cet effet "votre sanction" ?
34:41 Ou alors la situation de la gauche ?
34:43 On a un an des élections,
34:45 donc tout ça, il va falloir voir
34:47 comment les choses vont évoluer,
34:49 puis la situation politique va, elle aussi, évoluer.
34:51 Alors il y a ce sondage, mais il y en a un autre.
34:53 Il y en a eu deux qui sont parus en même temps.
34:55 Il y en a un autre dont les chiffres
34:57 ne sont pas exactement les mêmes.
34:59 Le Front National est un peu plus haut.
35:01 Le Front National est un peu plus bas.
35:03 Bon, peu importe, c'est pas...
35:05 Ce sondage, pour moi,
35:07 il est intéressant parce que
35:09 je n'ai pas la même lecture que les commentaires
35:11 que j'ai entendus.
35:13 Finalement, le Front National, oui,
35:15 stable avec la légitimité.
35:17 Le Rassemblement national, excusez-moi,
35:19 vous avez raison de le rappeler, je m'en excuse,
35:21 y compris auprès des électeurs.
35:23 Le RN,
35:25 il progresse, mais il n'éclate pas.
35:27 Contrairement à ce qu'on entend en ce moment
35:29 partout.
35:31 Ça, ce n'est pas la marche triomphale.
35:33 Ça ne veut pas dire qu'il est faible ou qu'il recule,
35:35 mais c'est quand même pas...
35:37 Par rapport à tous les propos que j'entends autour de moi
35:39 en disant "ça y est, c'est la voie royale,
35:41 le Front National", bon, ce n'est pas si net
35:43 que ça dans ce sondage. Premier aspect des choses.
35:45 Deuxième aspect des choses, il y a quand même
35:47 une résistance plus forte que je l'aurais cru
35:49 de ce que représente le macronisme
35:51 aujourd'hui, au regard de la crise.
35:53 C'est pour ça que c'est...
35:55 C'est là que j'ai peut-être un peu plus
35:57 de possibilités de m'exprimer
35:59 parce que je connais un peu mieux.
36:01 Il n'y a pas... Si vous voulez, autant,
36:03 il y a des moments où la gauche doit être unie
36:05 parce que c'est important pour la victoire.
36:07 Parce que si elle n'est pas unie, elle ne peut pas
36:09 gagner aux présidentielles,
36:11 aux législatives,
36:13 aux élections municipales, aux régionales.
36:15 Les élections européennes, il n'y a pas une obligation
36:17 d'unité.
36:19 Au contraire, même.
36:21 Au contraire, c'est les élections à la proportionnelle
36:23 intégrale. Alors on peut dire
36:25 oui, mais parce que comme ça, on va pouvoir dire qu'on est
36:27 devant. C'est totalement symbolique parce que
36:29 le sondage est intéressant. Pourquoi ? Parce qu'il montre
36:31 que quand la gauche, dans cette élection
36:33 et dans sa diversité, elle fait un gros score.
36:35 35%.
36:37 Elle fait un gros score. Si la gauche ne suit pas...
36:39 C'est un score très important. Ça veut dire que
36:41 il y a quand même la volonté chez les électrices
36:43 et électeurs que cette diversité,
36:45 elle existe. Voilà. Et qu'elle puisse
36:47 débattre. La seule élection qui permet
36:49 que cette diversité existe
36:51 et puisse ne pas porter atteinte
36:53 à une dynamique politique, c'est l'élection
36:55 européenne parce que c'est une proportionnelle intégrale.
36:57 C'est pour ça que ce fétichisme,
36:59 dont je comprends l'intérêt politique
37:01 pour Jean-Luc Mélenchon
37:03 et pour certains,
37:05 c'est-à-dire effectivement, c'est éviter que
37:07 on voie la réalité de chacun.
37:09 Je ne suis pas du tout convaincu.
37:11 Et je ne vois pas pourquoi
37:13 on serait obligé aux élections européennes
37:15 d'être dans l'unité. Il fallait l'être
37:17 aux élections législatives, même si tout ça
37:19 pouvait être discuté. Il fallait l'être. Mais vous savez,
37:21 la gauche avant 1981, aux élections européennes,
37:23 elle n'était pas unie.
37:25 Il y avait une liste du Parti communiste, il y avait une liste du Parti socialiste.
37:27 Et d'ailleurs, personne ne serait venu à l'idée
37:29 de personne à l'époque de dire qu'il faut une liste commune.
37:31 Débat interne, on le voit
37:33 au sein de la gauche. S'unir, pas s'unir
37:35 pour les prochaines élections européennes.
37:37 En tout cas, qu'est-ce qui vous marque,
37:39 vous, Alexandre de Véthiaud ?
37:41 Plusieurs choses. On est en pleine
37:43 recomposition politique et ce
37:45 sondage montre que la recomposition politique
37:47 est durable. C'est-à-dire qu'on n'est plus
37:49 dans le clivage droite-gauche traditionnel.
37:51 Et ça explique pourquoi
37:53 la liste renaissance
37:55 se maintient malgré tout.
37:57 On voit bien qu'on a aujourd'hui un grand
37:59 parti anti-européen,
38:01 anti-technocratique,
38:03 plutôt populaire
38:05 qui est le Rassemblement national, en face
38:07 d'un parti pro-européen,
38:09 plutôt libéral
38:11 sur les questions sociétales,
38:13 plutôt à confier les responsabilités
38:15 à des experts, à des technocrates
38:17 qui aient renaissance.
38:19 Et il y a une troisième option
38:21 qui est une gauche, mais qui a
38:23 malgré tout plus grand chose à voir
38:25 avec ce qu'était la gauche socialiste,
38:27 qui ne fait pas un gros score
38:29 quand elle part toute seule.
38:31 Malgré tout, on a une gauche
38:33 recomposée elle-même,
38:35 qui tire malheureusement vers le gauchisme,
38:37 le gauchisme. Puis c'est quand même
38:39 la France insoumise et les écolos
38:41 qui n'ont pas grand-chose d'écolo, comme je le disais
38:43 tout à l'heure, Sandrine Rousseau
38:45 en est l'exemple, qui sont plutôt
38:47 les locomotives de cette gauche-là.
38:49 Donc ça, c'est pour l'idéologie.
38:51 Ensuite, si on se projette à la présidentielle,
38:53 c'est intéressant, parce qu'on ne sait pas
38:55 quel va être le second
38:57 tour de la présidentielle.
38:59 Si la gauche part au Nid, on voit bien
39:01 si on décalque les européennes,
39:03 mais il ne faut jamais faire ça, mais c'est quand même intéressant de le faire
39:05 sur les présidentielles, ça veut dire un second
39:07 tour Marine Le Pen-Jean-Luc
39:09 Mélenchon. C'est une possibilité.
39:11 Il y a aussi une possibilité
39:13 Marine Le Pen contre
39:15 un candidat, en
39:17 candidat centriste, et il y a aussi une possibilité,
39:19 et ça, Julien Drey a raison de le noter,
39:21 que Marine Le Pen soit éliminée
39:23 dès le premier tour, parce qu'elle n'a pas une avance
39:25 si considérable que
39:27 cela. Donc ça pose aussi la question, même
39:29 si je ne suis pas un fanatique, moi, de
39:31 l'Union des droites, je pense que, d'ailleurs, je ne suis
39:33 pas sûr que le Rassemblement national soit un
39:35 parti de droite, mais ça montre
39:37 quand même que s'il y a des listes
39:39 concurrentes à Marine Le Pen, ça peut avoir
39:41 pour conséquence de la priver
39:43 de second tour
39:45 à l'élection présidentielle.
39:47 Il nous reste, messieurs, très peu de temps.
39:49 Juste une petite remarque.
39:51 C'est pas vrai que
39:53 c'est la France
39:55 insoumise et les écologistes qui mènent la danse.
39:57 La vraie surprise de
39:59 ce sondage, au regard, y compris
40:01 pourtant des erreurs qui sont commises, d'après moi,
40:03 par la direction du Parti socialiste, c'est que
40:05 il y a une attente forte
40:07 d'un électorat socialiste sur une
40:09 identité socialiste. Et ça, c'est
40:11 plutôt encourageant, parce que
40:13 l'idéologie qui circulait, c'est
40:15 « il faut mieux qu'on se cache derrière
40:17 la France insoumise et la NUPES pour se protéger
40:19 sinon on va être laminés ». C'est l'inverse.
40:21 Ça veut dire qu'il faut une vraie liste
40:23 socialiste. Non pas socialiste
40:25 du passé. C'est pas
40:27 le socialisme de
40:29 2017. C'est un socialisme qui se
40:31 recompose, qui se redéfinit,
40:33 qui se modernise.
40:35 Mais il y a cette attente-là, et il y a un espace
40:37 politique.
40:39 Il nous reste quelque chose. On va parler
40:41 actualité internationale. Non, juste une seconde, j'aime bien la pluralité.
40:43 Je trouve que c'est mieux
40:45 pour les électeurs, mais on voit bien que si
40:47 on se projette à l'élection présidentielle,
40:49 s'il y a des divisions, il peut y avoir
40:51 d'énormes surprises. Je parlais des divisions dans le camp
40:53 de Marine Le Pen, dans le camp de la gauche. Il peut y en avoir aussi
40:55 dans le camp centriste, avec plusieurs candidats
40:57 centristes, plus des candidats
40:59 LR. Et là,
41:01 pour le coup, le second tour Mélenchon-Le Pen
41:03 est plus du tout... C'est vraiment que ce que ça
41:05 monte est plus du tout...
41:07 Voilà. Impossible.
41:09 À la condition que le candidat
41:11 qui sorte majoritaire
41:13 dans la gauche, c'est Jean-Luc Mélenchon. Or,
41:15 soyons sérieux...
41:17 C'est pas une bonne impression. Ça a arrivé trois fois.
41:19 C'est pas "soyons sérieux", d'ailleurs.
41:21 Mais regardons. Ça veut dire quand même que
41:23 il n'y a pas un désir dans la gauche
41:25 que, une quatrième fois,
41:27 ce soit Jean-Luc Mélenchon qui porte les couleurs de toute la gauche
41:29 rassemblée. Il a des qualités,
41:31 je le reconnais, mais je pense qu'il a fait
41:33 des erreurs, notamment avec la
41:35 chance historique qui lui avait été donnée en 2017,
41:37 et qu'il y a une demande d'attente
41:39 d'autres choses, notamment sur le plan
41:41 des idées. Parce que je pense pas que la gauche
41:43 puisse gagner dans ce pays si elle n'est pas capable
41:45 de répondre aux mots MAUX de la société.
41:47 Il ne nous reste que trois minutes. Malheureusement, je vous laisse
41:49 vous entendre sur cette actualité internationale
41:51 majeure. Il y en a deux. Volodymyr Zelensky
41:53 qui doit arriver ce soir à Paris.
41:55 Et puis il y a aussi les élections en Turquie.
41:57 Un scrutin regardé de très près
41:59 dans le monde entier. On va avoir les précisions
42:01 avec notre correspondance sur place,
42:03 Shona Batacharya, et puis vous réagissez ensuite.
42:05 Le taux de participation
42:09 est souvent entre 85
42:11 et 90% en Turquie
42:13 et on peut s'attendre à plus
42:15 étant donné l'importance de
42:17 cette élection. Des accusations de fraude
42:19 se font déjà entendre.
42:21 Photos et vidéos sur les réseaux sociaux
42:23 à l'appui. Car ce dimanche,
42:25 c'est l'identité même du pays qui est
42:27 en jeu en ce centième anniversaire
42:29 de la fondation de la République
42:31 turque. D'un côté, il y a celui
42:33 qui incarne l'espoir, le renouveau,
42:35 voire la rupture, Kemal Kilijaroğlu,
42:37 candidat laïque
42:39 d'une opposition enfin réunie
42:41 et qui promet de renvoyer 4 millions
42:43 de Syriens dans leur pays.
42:45 De l'autre, Recep Tayyip Erdogan,
42:47 islamo-conservateur à la tête du gouvernement
42:49 depuis plus de 20 ans et qui défend
42:51 une image traditionnelle de la famille.
42:53 Mais certaines réalités sont
42:55 indiscutables. L'économie en faillite,
42:57 une jeunesse sans espoir et
42:59 une très large zone à reconstruire
43:01 suite au terrible tremblement de terre
43:03 de février. Les résultats
43:05 s'annoncent serrés et contestés.
43:07 Un enjeu, Alexandre de Vecchio,
43:09 pour l'identité même de la Turquie
43:11 mais au-delà, dans un contexte géopolitique
43:13 on le sait, très sensible aujourd'hui,
43:15 où tout bouge finalement.
43:17 Oui, moi je dois dire que je me réjouis
43:19 plutôt que les laïcs aient peut-être une chance
43:21 de l'emporter même si là les estimations
43:23 sont plutôt en faveur d'Erdogan.
43:25 Je trouve que ce serait bien
43:27 pour l'Europe, pour l'Occident
43:29 en réalité d'avoir
43:31 un voisin turc
43:33 qui ne vire pas vers
43:35 l'islamisme. Maintenant
43:37 je pense qu'on n'a pas un démocrate
43:39 libéral face à un conservateur islamiste
43:41 c'est plus compliqué que ça. Ce sont tous les deux
43:43 des nationalistes et je ne suis pas sûr que sur le
43:45 plan géopolitique ça change complètement la donne
43:47 même si je souhaite un changement de donne.
43:49 Et ensuite si par bonheur
43:51 le candidat laïc l'emporte
43:53 il faudra aussi que l'Occident soit subtil
43:55 parce que je pense que
43:57 en faire justement le candidat de l'Occident
43:59 ce serait lui rendre le plus mauvais service.
44:01 La Turquie est un état souverain
44:03 c'est au peuple turc de décider.
44:05 Julien Dray. Sur les résultats il faut attendre
44:07 parce que vous savez comme moi que les premiers résultats
44:09 qui tombent sont les résultats d'abord des provinces
44:11 rurales, c'est dans les métropoles
44:13 que l'opposition était forte, c'est là qu'elle a
44:15 fait ses plus gros rassemblements.
44:17 Même si je pense que Erdogan va
44:19 s'en sortir à la fois par la triche
44:21 parce qu'il y aura triche, on a déjà
44:23 des tas d'éléments, qu'il a été
44:25 énormément aidé par tous les réseaux internet
44:27 popotiniens dans ces derniers jours
44:29 qui ont passé leur temps
44:31 à faire
44:33 toutes les petites vidéos
44:35 vous savez des petites pastilles
44:37 vidéos contre le candidat laïc
44:39 maintenant il faut attendre le résultat final.
44:41 Julien Dray disait aussi un élément
44:43 à la pause
44:45 le vote des diasporas
44:47 pour les Turcs pourrait faire
44:49 basculer l'élection et malheureusement
44:51 en faveur de Erdogan, donc il faudra s'interroger
44:53 pourquoi les Turcs français et allemands votent
44:55 pour un candidat islamiste.
44:57 Il faudra regarder, mais c'est vrai qu'on est dans
44:59 une configuration mondiale, il va falloir qu'un jour
45:01 on regarde ça parce que les conséquences
45:03 de la guerre en Ukraine sont en train de redécider
45:05 un monde qui n'est pas forcément le monde
45:07 idéal auquel on croyait. Évole O.Zelensky
45:09 justement attendu à Paris
45:11 ce soir, l'information il était tombé
45:13 dans l'après-midi, il doit atterrir
45:15 dans la soirée avant un dîner, il ne s'exprimera
45:17 pas, conférence de presse
45:19 prévue demain matin, vous voyez d'ailleurs en direct
45:21 les images de l'aéroport de Vélizy-Villacoublais.
45:23 Ça se dispute, c'est terminé
45:25 une émission à revoir sur notre site
45:27 www.cnews.fr
45:29 en replay tout de suite face à Rioufol
45:31 avec Yvan Rioufol, bien évidemment
45:33 Véronique Jacquier, le tour orchestré par Elliot Deval
45:35 excellente soirée sur notre antenne.
45:37 [Musique]