• il y a 6 mois
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00Bonsoir à tous et bienvenue sur le plateau de Ça se dispute sur CNews, toujours en direct.
00:06Et ce soir, face à face, Philippe Guibert, bonsoir.
00:09Bonsoir Lionel.
00:10Alexandre Devecchio, bonsoir.
00:11Bonsoir.
00:12Ravi de vous retrouver tous les deux sur le plateau avec un numéro entièrement consacré bien sûr aux législatives
00:17après la dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron.
00:19Vous aurez d'ailleurs l'occasion de revenir sur cette décision historique
00:22car Emmanuel Macron s'est exprimé depuis l'Italie au G7 aujourd'hui, on l'entendra tout à l'heure.
00:28Décision qui a provoqué des alliances soudaines,
00:30comme notamment le rapprochement d'Éric Ciotti, président LR et le Rassemblement National.
00:34Et à ce sujet, Éric Ciotti reste président des Républicains
00:37car le tribunal judiciaire de Paris a invalidé son exclusion.
00:40Ce tribunal ordonne la suspension des effets des deux exclusions définitives prononcées à son encontre.
00:46Alexandre Devecchio, logique ?
00:49Le tribunal a jugé le droit, si j'ai envie de dire.
00:53Je ne suis pas spécialiste de la question, je fais confiance à la justice.
00:57Je me réjouis plutôt que parfois la justice s'oppose à la légitimité populaire, à la volonté populaire.
01:04Là, elle semble l'avoir arrêtée dans ce sens-là.
01:07Il me semble que Ciotti a été élu par les militants républicains
01:12et que c'est assez logique qu'il puisse être défait par un vote ou par une démission souhaitée,
01:19mais pas par d'autres cadors.
01:22Si vous voulez, on a beaucoup parlé de putsch, on peut le voir dans les deux sens.
01:26Ce n'est pas forcément Éric Ciotti qui fait le putsch,
01:28mais ça ressemble aussi à une fronde des féodaux, si vous voulez.
01:33Éric Ciotti a résisté, donc la justice a tranché.
01:39Tant mieux, je crois en tout cas qu'il a les militants avec lui, Éric Ciotti.
01:44Je crois que c'est le plus important.
01:45Un parti politique, ce n'est pas seulement des cadres, ce n'est pas seulement des chapeaux à plumes, des notables,
01:50c'est aussi des militants, des sympathisants, et je crois qu'ils sont majoritairement d'accord avec leur président.
01:55La campagne peut-elle néanmoins, celle des LR qui se rapprocheront du RN, Philippe Guybert,
02:00être entachée par ce qu'il s'est passé et ce qui est considéré par une certaine partie des Républicains comme une trahison ?
02:07Oui, bien sûr, parce qu'il peut y avoir des conséquences juridiques.
02:11Qu'est-ce que vous mettez sur les professions de foi, sur les affiches électorales et sur les bulletins de vote ?
02:15Est-ce que le logo LR pourra aller chez des candidats LR qui se présenteront seuls,
02:22qui seront en alliance éventuelle avec des macronistes, ou d'autres qui seront en alliance avec le RN ?
02:28Pour les électeurs, c'est extrêmement confus.
02:31Mais Alexandre disait que les militants sont sans doute derrière Ciotti.
02:35Sur une décision de cette importance, qui est quand même une rupture politique,
02:41la moindre des choses, ce qui est rapproché à Ciotti, ce n'est pas forcément sa décision.
02:46C'est la méthode.
02:48C'est la méthode et c'est surtout de l'avoir décidée tout seul.
02:50Et donc il n'y a eu aucune consultation des militants ni des instances de LR.
02:55Alors évidemment, ses adversaires se sont précipités,
02:58et donc ont commis certainement des choses que la justice n'a jugées pas conformes au statut.
03:04C'est-à-dire qu'on ne peut pas non plus démissionner un président comme ça.
03:07Mais en même temps, dans un parti politique, la moindre des choses est qu'il y a un minimum de votes,
03:14de consultations sur une décision qui est quand même une rupture stratégique.
03:18Qu'on l'approuve ou qu'on ne l'approuve pas, c'est une rupture stratégique.
03:20Je peux être d'accord avec Philippe Guivert.
03:22Je pense que la solution la meilleure aurait été de faire voter justement les militants.
03:26Est-ce qu'il y avait le temps ?
03:27Le responsable un peu de cette situation baroque, c'est Emmanuel Macron,
03:31qui a décidé d'une dissolution brutale et d'un vote en trois semaines.
03:34Non mais de manière pratique, les listes doivent être déposées dimanche.
03:39Donc c'est une course contre la montre.
03:41On peut faire un vote par Internet.
03:43Oui, on peut faire un vote par Internet.
03:45Mais est-ce que ses adversaires internes auraient trouvé ce vote légitime ?
03:50Honnêtement, je n'en suis pas sûr non plus.
03:52Je pense qu'il y aurait eu la même chose.
03:56C'est intéressant parce qu'on a une période de fracture entre les élites et le peuple.
04:01Et on le retrouvait exactement de la même manière à l'intérieur des partis.
04:06Je crois qu'il y a un schisme entre la plupart des notables de droite et leurs électeurs.
04:10Je pense que c'est un tout petit peu plus compliqué que ça.
04:14Il est évident qu'il y a toute une partie du pays où les militants, les cadres LR,
04:18qui sont en général avec un RN qui est assez fort,
04:23je pense qu'ils sont plutôt favorables à cette démarche.
04:26Parce que c'est le meilleur moyen de mutualiser les votes et d'obtenir le meilleur résultat.
04:33Je pense qu'il y a d'autres circonscriptions où les LR ne sont pas du tout dans la même situation
04:37et n'ont pas du tout le même rapport au RN.
04:39Je parlais d'alliances soudaines tout à l'heure, d'alliances un peu rapides également,
04:44qui peuvent paraître bizarres pour certains.
04:47C'est sans doute aussi le cas à gauche avec le Front populaire qui forme désormais l'Union de la gauche.
04:52Que forme désormais l'Union de la gauche ?
04:53Le programme a été présenté aujourd'hui par les différents chefs de parti
04:56tels que Manuel Bompard, Marine Tondelier, Olivier Faure ou encore Fabien Roussel.
05:00150 mesures en cas de victoire, surtout mise en avant les salaires et les retraites.
05:06Et les retraites, Solenne Boulan, Sacha Robin et Dunia Tengour.
05:10Une rupture totale avec la politique d'Emmanuel Macron.
05:13C'est ce que promet le nouveau Front populaire par la voix de Manuel Bompard.
05:17Mesdames, Messieurs, Citoyennes, Citoyens, nous pouvons tout changer si le peuple français le décide.
05:22Ce vendredi, l'alliance des différentes formations de gauche a dévoilé son programme.
05:27Parmi les mesures phares, le SMIC à 1600 euros net, le rétablissement d'un impôt sur la fortune
05:33ou encore le blocage des prix sur l'alimentation et l'énergie.
05:37L'abrogation de plusieurs réformes est également prévue.
05:40Celle des retraites comme l'indique Marine Tondelier.
05:43C'est l'abrogation de la réforme des retraites que nous ferons dans les 15 jours
05:47après notre victoire le 7 juillet prochain.
05:50On vous avait promis qu'on n'abandonnerait jamais. Eh bien nous y sommes.
05:54L'autre priorité pour le chef du parti socialiste Olivier Faure,
05:57l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage.
06:00L'une des premières mesures que nous prendrons, c'est d'annuler cette nouvelle réforme de l'assurance chômage
06:06qui va jeter à la misère des milliers de jeunes et aussi d'aînés
06:14qui seront, si cette réforme devait perdurer, les premières victimes du système.
06:19Sur le volet international, les différents partis se sont accordés sur la condamnation
06:23des massacres terroristes du Hamas tout en réclamant un cessez-le-feu à Gaza.
06:28Malgré les divergences, la gauche semble donc avoir fait table rase du passé
06:33en scellant cet accord en un temps record.
06:36Un programme donc très marqué en cas de victoire par le pouvoir d'achat,
06:41notamment le pouvoir d'achat des Français.
06:43Mais là, Alexandre de Vécu, on a complètement oublié les désaccords de l'ancienne UPS.
06:47Parce que c'est de cela dont il s'agit.
06:49Oui, leur programme axé sur le pouvoir d'achat, c'est assez logique pour la gauche.
06:56C'est assez logique qu'ils abrogent la réforme des retraites,
06:58même si je pense que s'ils avaient la certitude de gagner, ils seraient un peu plus prudents.
07:02Là, ils ont la certitude de perdre, donc ils peuvent tout promettre.
07:05Bon, ça fait partie du jeu politique.
07:08Ce qui est le plus contestable, c'est effectivement, aujourd'hui encore,
07:13on poursuit le Rassemblement national pour des propos tenus par Jean-Marie Le Pen il y a 30 ans.
07:17Alors que la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a exclu son propre père du parti.
07:23Et là, il suffit de signer un bout de papier au bout de 10 heures de tractation pour tout oublier.
07:29Oublier ceux qui ont refusé de reconnaître le Hamas comme organisation terroriste mieux.
07:34On nous explique, Raphaël Glucksmann, toute honte bue, nous explique que ce nouveau fonds populaire a beaucoup évolué.
07:41Ah oui, il a évolué, il s'est élargi au nouveau parti anticapitaliste qui a qualifié le 7 octobre d'acte de résistance.
07:50En réalité, il va encore plus loin.
07:53Et il y a des groupuscules antifascistes qui sont fascisants, à mon sens, qui sont violents avec la police, etc.
08:00C'est un rassemblement qui va encore plus loin, j'ai envie de dire, dans une dérive qui n'a rien de républicaine,
08:07pour des gens qui donnent des leçons de république à tout le monde.
08:12Donc oui, il y a une hypocrisie, une très grande tartufferie de la gauche.
08:15Après, je vais laisser parler Philippe Guillard, mais ça ne m'étonne qu'à moitié.
08:18Parce qu'on dit beaucoup, finalement, ce sont des gens qui ne pensent pas la même chose, qui se salient.
08:22Je crois qu'aujourd'hui, malheureusement, le centre de gravité de la gauche, il est dans la radicalité.
08:27Il n'y a plus de gauche sociale démocrate.
08:30Ce que voulait faire Raphaël Glucksmann, c'était un peu une illusion.
08:33Il a été une bulle pendant les élections.
08:35D'ailleurs, il a recueilli beaucoup de voix de centristes, en réalité, et pas de personnes de gauche.
08:39Mais aujourd'hui, on a une gauche sociétale, si vous voulez, communautariste.
08:44Et ce n'est pas tellement nouveau.
08:46François Hollande, lui-même, avait déjà amorcé le tournant avec la fameuse note Terra Nova,
08:51qui expliquait qu'il fallait sacrifier les classes populaires pour se tourner vers les femmes, les jeunes et les minorités.
08:57Donc, c'est le résultat, je crois, d'une lente évolution.
09:00Et donc, on a eu la gauche Marx, la gauche Jaurès, la gauche Léon Blum.
09:05Bon, aujourd'hui, on a la gauche Médine. Que voulez-vous ?
09:07La gauche, aussi soutenue par François Hollande, en tout cas cette alliance,
09:11est soutenue par l'ancien président de la République, qui s'en est félicité hier.
09:15Et si on est arrivé là, peut-être, Philippe Guybert, c'est qu'à gauche, on a peut-être la mémoire courte,
09:19parce que ses personnalités se déchiraient il y a encore quelques jours ou quelques semaines.
09:25Et aussi, peut-être, parce que Jean-Luc Mélenchon semble se mettre un tout petit peu en retrait.
09:29Il est moins premier ministrable.
09:31Il se cache un peu, Jean-Luc Mélenchon, pour mieux ressurgir plus tard.
09:35Non, il y a plusieurs choses.
09:38D'abord, je ne partage pas l'avis sur le fait que la social-démocratie aurait disparu,
09:45et qu'il n'y aurait plus de gauche modérée.
09:47Si Glucksmann a fait des voix, c'est bien qu'il y ait une demande.
09:52L'aberration dans cette affaire, c'est que ce n'est pas cette ligne-là,
09:56y compris sur le plan économique et social, qui a triomphé dans l'accord qui a été signé hier soir,
10:04et que François Hollande, le président de la République,
10:07qui a fait les baisses de charges les plus importantes de la Ve République pour les entreprises,
10:13approuve un accord qui, sur le plan économique et social, c'est le retour de la politique magique.
10:20C'est le Père Noël au mois de juin.
10:23C'est formidable.
10:25On augmente le SMIC dans des proportions très importantes.
10:28On remet la traite à 60 ans.
10:30On ne le dit pas comme ça, mais l'objectif est d'aller vers la traite à 60 ans.
10:34Alors que c'est irréalisable ?
10:37Une sixième semaine de congés payés, on multiplie les taxes partout.
10:41On a affaire, avec le personnel politique de gauche actuel,
10:47à des professionnels de la motion de synthèse.
10:49J'ai connu ça pendant 20 ans.
10:51Tant que c'est dans un congrès PS, ce n'est pas trop grave,
10:54parce que ça ne concerne que le PS,
10:56mais quand on se présente aux électeurs, je trouve qu'il ne faut pas totalement se moquer du monde.
11:00Je suis d'accord avec toi sur le fait que c'est logique que la gauche propose l'abrogation.
11:06Oui, mais c'est démagogique.
11:08Je pense que tu es d'accord aussi sur le fait qu'ils sont sûrs de perdre.
11:11En réalité, c'est pour ça qu'ils proposent à peu près n'importe quoi.
11:14Essayons d'être plus précis.
11:15Je suis un peu prudent par rapport à ces législatives
11:17où tout le monde a des convictions sur ce qui va se passer.
11:20Je pense que les gens sont un peu paumés.
11:24Ils attendent de bien comprendre ce qui est en train de se passer,
11:27de regarder un peu les programmes.
11:29La gauche a un énorme handicap dans cette élection, un énorme handicap,
11:32qui est qu'elle n'a pas de candidat Premier ministre.
11:35Elle n'a pas de candidat pour Matignon,
11:37puisqu'ils sont nombreux à vouloir être Premier ministre à Matignon.
11:41Or, l'expérience politique prouve que dans une législative,
11:44a fortiori après une dissolution, a fortiori en très peu de temps,
11:48il faut que vous ayez une tête d'affiche qui est votre candidat pour Matignon.
11:52C'est-à-dire que quand les gens vont mettre un bulletin de vote
11:54Front Populaire dans l'urne, ils se disent
11:56« Oui, le Premier ministre, ça sera un tel ou un tel ».
12:00Là, ils ne vont pas savoir.
12:01Ça ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
12:02On n'en sait rien.
12:04Je pense que c'est un handicap profond dans la campagne électorale qui s'ouvre,
12:10parce que de l'autre côté, dans le bloc d'outroite populiste,
12:15il y a au moins un candidat à Matignon qui est parfaitement identifié,
12:19qui a une forte notoriété,
12:20qui a plutôt une bonne image, qui est Bardella.
12:22Donc tout ça fait une différence énorme.
12:24Et puis le troisième bloc des modérés ou des centres,
12:28ils ont Emmanuel Macron.
12:30Peut-être Gabriel Attal, c'est un point qui n'est pas d'une grande clarté
12:34sur qui va mener la campagne.
12:36Mais on identifie les personnalités, en l'occurrence le pouvoir actuel.
12:41Donc c'est un énorme handicap dans une campagne législative comme celle-là
12:44de ne pas avoir de candidat Premier ministre.
12:46On sent bien qu'il y en a 4 ou 5 qui se sont avancés pour dire
12:50« Moi, je suis cap ».
12:51Le problème, c'est que dans l'accord, ils ont signé beaucoup de choses.
12:54Ils sont capables, avec les mots, de mettre plein de désaccords sous le tapis.
12:58Mais ils n'ont pas été capables de désigner un candidat Premier ministre.
13:01Et ça, c'est un gros problème.
13:02Il y a beaucoup de personnalités qui sont candidates au poste de Premier ministre.
13:06Clémentine Autain, notamment.
13:08Il y a beaucoup de personnalités de gauche qui ressurgissent pour cela.
13:12Est-ce que dans cet accord, Alexandre Devecuo, selon vous,
13:14le Parti socialiste a encore une fois mangé son chapeau ?
13:17C'est-à-dire que c'est LFI qui est à la main de toute manière.
13:19Oui, d'ailleurs, Philippe Guibert, on ne l'a pas trop entendu
13:24sur la condamnation morale de cet accord.
13:27Je n'aime pas faire la morale.
13:28Mais tout de même, on sort d'une campagne où on a promu Rima Hassan
13:34comme nouvelle icône.
13:37Et ensuite, Jean-Luc Mélenchon a le dos large d'une certaine manière.
13:41C'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
13:43On a l'impression que c'est le grand méchant, le seul à être ambigüe là-dedans.
13:47On peut mettre toute sa clique et plus que sa clique.
13:50Alors, sa clique, je ne vais pas tout citer.
13:53Mais de Rubonu à Bonpar, à Mathilde Panot, on peut en citer beaucoup de sa clique.
14:00Mais quand je vous disais qu'à gauche, il y a quand même un problème
14:04qui est plus large que les Insoumis, même Fabien Roussel,
14:07qu'on présente comme un modèle de républicanisme,
14:09on a un peu vite oublié qu'il avait signé une motion pour expliquer,
14:14bien avant d'ailleurs le 7 octobre, que l'État d'Israël était un régime d'apartheid.
14:20Par exemple, on a oublié que les écolos ont fait de leur mairie
14:25des laboratoires du communautarisme avec Éric Piolle, par exemple, à Grenoble,
14:29qui a autorisé le burkini dans les piscines.
14:32Donc ce problème-là, à mon avis, est en train de contaminer toute la gauche.
14:35C'est pour ça que je ne crois pas tellement à leur élection.
14:39Je pourrais faire peur aux gens en étant plutôt de droite,
14:43en leur disant « attention, il y a un péril de gauche ».
14:45Je pense qu'il y a un péril parce que c'est plus ce genre de parti monde,
14:48plus c'est un vent mauvais dans la société.
14:51Mais je ne les crois pas là en l'état de gagner.
14:54Par contre, d'être au second tour, et c'est ça qui va être intéressant,
14:57c'est que je crois que cette fois-ci, il y aura un front républicain
14:59parce que les Français, eux, ne sont pas dans les postures,
15:03ils ne sont pas dans l'hypocrisie, ils tiennent à certains principes.
15:06Et donc, au nom de ces principes, ils vont sans doute voter massivement
15:09pour le Rassemblement National, y compris des gens pour qui
15:12ce n'était pas la tendance naturelle.
15:14– Le Rassemblement National, on en parle dans un instant,
15:16mais je vous laisse compléter sur ce sujet, sur la gauche notamment.
15:19Philippe Guibert.
15:20– Non, non, plus que la gauche sociétale, je pense que c'est la question de l'ima,
15:25de l'islam, de l'immigration, de la socialité.
15:27– Oui, « islamo-gauchiste », on peut le dire comme ça aussi.
15:30C'est un impensé des gens qui ont signé hier soir.
15:34D'ailleurs, c'est très frappant, moi j'ai lu le texte en intégralité.
15:38Bon, le parti de l'EPS a obtenu qu'on mette deux lignes sur l'antisémitisme,
15:42on met un paragraphe sur l'islamophobie.
15:45Sur l'immigration et l'insécurité, il n'y a absolument rien,
15:48si ce n'est qu'on accueille, et sans autre précision,
15:51et sur l'insécurité, une vague polix de proximité,
15:54où on voit qu'ils n'ont pas beaucoup réfléchi au sujet.
15:56Donc tous ces sujets-là qui sont les moteurs de la progression
16:00du Rassemblement National et de la troitisation de l'électorat
16:03de manière générale sur les sujets identitaires et réelliens,
16:06ces sujets-là sont complètement ignorés.
16:09– C'est pour ça que je ne crois pas…
16:11– Par rapport à ça, il y a peu de dissidence, il faut bien le dire.
16:15Dans les personnalités de gauche un peu connues qui ont réagi,
16:18il y a Bernard Cazeneuve.
16:19– Et il y a Manuel Valls, voilà.
16:21– Oui, alors Manuel Valls, ça fait longtemps qu'il a quitté la gauche,
16:24et Jérôme Gage a eu, je trouve, le courage de dire
16:27qu'il ne se présenterait pas sous l'étiquette Front Populaire.
16:32Donc il y a très peu de personnalités
16:35qui ont un point de vue un peu différent.
16:38Chez les électeurs, ça sera tout à fait autre chose.
16:40Je pense que, contrairement à ce que tu as dit,
16:43il y avait un électorat de gauche modérée
16:45qui était en train de se reconstituer, contre LFI,
16:48et que c'était l'électorat de gauche modérée.
16:50Je ne suis pas sûr qu'ils suivent les candidats du Front Populaire
16:53loin de là, je crois.
16:54– Les choses ne sont peut-être pas figées à ce point.
16:56J'aimerais juste vous soumettre un sondage d'ailleurs
16:59que vous avez peut-être vu,
17:00puisque nous sommes à un peu plus de deux semaines maintenant
17:02du premier tour des élections législatives,
17:03avec ce baromètre opinionné pour CNews, Europe 1 et le JDD
17:06qui montre que 32% des Français voteraient
17:09pour le Rassemblement National.
17:10Et donc on a derrière le Front Populaire
17:12et la majorité présidentielle qui gagne un petit peu de terrain
17:15par rapport au sondage de lundi dernier, 2,1%.
17:17Ce n'est pas énorme, mais néanmoins,
17:19on a toujours le RN qui a une nette avance,
17:21comme aux européennes,
17:22ce qui renforce d'ailleurs la confiance de Jordan Bardella
17:24qui apparemment, comme à gauche aussi, s'y voit déjà.
17:27Et vous allez l'entendre, il énonce ce que lui,
17:30Premier ministre, fera lors de son arrivée au pouvoir.
17:35– J'ai indiqué que mon action de Premier ministre
17:38se découperait en deux temps.
17:39Un premier temps qui serait celui des urgences,
17:42dans lequel j'intègre l'urgence du pouvoir d'achat,
17:45la sécurité et la question de l'immigration.
17:48Il y a aujourd'hui dans notre pays,
17:50beaucoup de gens qui sont de nationalité étrangère
17:53et qui commettent des crimes et des délits.
17:56Je souhaite que les étrangers qui sont présents sur notre sol,
17:59qui commettent des crimes et des délits,
18:01soient expulsés du territoire de la République française.
18:05J'ai l'ambition, avant d'être Premier ministre,
18:08de bâtir une majorité qui soit la plus large possible.
18:12Évidemment, de constituer au regard de l'état du pays
18:14et du paysage politique, un gouvernement d'union nationale.
18:18C'est-à-dire un gouvernement qui verrait en son sein
18:21nommer des personnalités qui ne sont pas forcément
18:24issues du Rassemblement national.
18:26J'ai dans un premier temps lancé un appel
18:28à toutes les formations républicaines et patriotes du pays.
18:30Je me félicite de cet accord avec Éric Ciotti,
18:33avec 70 candidats dans les circonscriptions de France
18:36qui seront soutenus à la fois par les Républicains
18:38et par le Rassemblement national,
18:40et qui ont vocation à appuyer mon action de Premier ministre
18:44et celle de mon gouvernement.
18:46On a l'impression d'être au soir du 7 juillet
18:48ou le 8 juillet au matin avec un discours de Premier ministre
18:51dans la bouche de Ferdinand Bardella.
18:53Est-ce que ce n'est pas un peu prématuré ?
18:55Non, je ne crois pas.
18:57Je crois qu'il fait campagne en expliquant ses propositions.
19:01Il n'y a rien de choquant.
19:03Tout à l'heure, on a entendu la gauche nous dire
19:05qu'ils aboliraient la réforme des retraites.
19:07Par exemple, ils ont déroulé leur programme.
19:09C'est très bien qu'il explique ce qu'il ferait
19:12s'il était en situation de gouverner.
19:14D'ailleurs, je pense que s'il y a encore une petite interrogation
19:17de la part d'une partie des Français,
19:19c'est sur leur crédibilité, leur capacité à nouer des alliances
19:24et pas tant sur des questions idéologiques.
19:26Est-ce qu'il serait fasciste, raciste ou je ne sais quoi ?
19:29Donc, Jordan Bardella fait tout pour montrer
19:32que la situation est sous contrôle,
19:34pour rassurer ceux qui ne seraient pas rassurés,
19:37pour montrer qu'il sera prêt le jour J.
19:40Très honnêtement, je ne comprends pas tellement
19:43ces procès en grosse tête qu'on lui fait en permanence.
19:47Il est effectivement en situation de gouverner avec 32 %.
19:51C'est pas la logique qui se projette un peu.
19:53C'est même rassurant.
19:55Les élections ont été déclenchées de manière extrêmement brutale
19:59avec une campagne de seulement trois semaines.
20:02D'ailleurs, on peut se dire que le président de la République
20:05n'a pas forcément rendu service à son pays
20:07en nous privant d'un vrai débat démocratique
20:10et en privant peut-être l'alternance du temps nécessaire pour se préparer.
20:15N'y a-t-il pas néanmoins un excès de confiance chez Jordan Bardella
20:18ou même tout le rassemblement national ?
20:20Marine Le Pen qui bombe le torse.
20:22Ce n'est pas l'excès de confiance qui me frappe
20:24dans le discours de Jordan Bardella.
20:27C'est l'énorme flou sur son programme.
20:30À gauche, on a vu que c'était le retour de la politique magique.
20:34Là, c'est un peu aussi le retour de la politique magique.
20:37J'ai entendu cette phrase, elle me fait sourire.
20:40Je souhaite que les étrangers délinquants ou criminels
20:44soient expulsés de leur pays.
20:46Oui, tout le monde peut s'accorder sur cette phrase.
20:51Sauf que le problème de le dire...
20:53Pas les électeurs de LFI.
20:55Ça ne fait que 9% à ce moment-là.
20:58Sauf que de le dire, ce n'est pas le faire.
21:00Et à partir du moment où on se prépare à gouverner,
21:03il ne suffit pas de dire, je souhaite...
21:05Enfin, c'est pareil, à gauche, on dit je souhaite
21:07qu'il y ait une sixième semaine de congés payés.
21:09Et je souhaite qu'on porte nos SMIC à 1600 euros.
21:12Ça, les SMIC, c'est faisable avec un décret.
21:14Mais comment va faire Jordan Bardella
21:16pour renvoyer des étrangers délinquants ou criminels
21:20alors que le problème des OQTF est pendant
21:22et que personne n'a trouvé la solution ?
21:25Moi, où je l'attends, ce n'est quand même pas
21:27dans des déclarations de bonnes intentions.
21:29Bonnes ou moins bonnes.
21:30Parce qu'il y a très peu de déclarations d'intention.
21:32Quand on lit les huit points de son bulletin
21:37de sa profession de foi qui a été publiée hier,
21:40c'est d'une banalité à 90%.
21:43C'est d'une banalité énorme.
21:44C'est-à-dire que tout ça...
21:46Il va falloir qu'on rentre dans cette campagne.
21:48Et là, je te rejoins, il n'y a pas beaucoup de temps.
21:51Mais il va falloir qu'on rentre quand même un petit peu
21:53dans le dur à un moment donné de savoir comment on fait.
21:56Comment on fait.
21:57Et moi, je suis très frappé par...
21:59Tout le monde nous dit,
22:00l'état des finances publiques est catastrophique.
22:02Et là...
22:04Alors, le programme du Front populaire,
22:06en termes de dépenses publiques, je n'en parle pas.
22:08Mais le peu de précision qu'il y a dans les intentions
22:11de Jordan Bardella,
22:13ça coûte 20 milliards d'euros tout de suite.
22:15On n'a même pas commencé que c'est 20 milliards d'euros en plus.
22:17Mais comment on fait le budget ?
22:18Et il veut faire un audit.
22:20Un audit qui a été prédit par l'actuel gouvernement.
22:22Alors, on sait tout...
22:23Attends, je termine.
22:24On sait tout sur les finances publiques.
22:26On connaît les déficits, on connaît la dette,
22:28on connaît les problèmes qu'a bouclés le budget 2025.
22:31Et donc, il va falloir un petit peu rentrer dans le dur.
22:34Dernière remarque, avant de te passer la parole.
22:36Cette élection n'est pas faite.
22:39Si vous avez 32%, comme le dit ce sondage...
22:41C'est la question que je posais.
22:42Vous dites que l'élection n'est pas faite.
22:44Elle est loin d'être faite.
22:45Dans la boue du Rassemblement national...
22:46Parce qu'il y a trop d'éléments d'incertitude aujourd'hui.
22:48Ne serait-ce que parce que les sondeurs
22:50ne peuvent pas encore sonder sur les candidatures réelles
22:53dans les circonscriptions.
22:54Qu'on ne connaît pas la participation
22:56qui change beaucoup de choses au deuxième tour
22:58sur la configuration des deuxièmes tours
23:00avec d'éventuels triangulaires.
23:01Bref, restons prudents.
23:03Et personne ne doit prendre la cause.
23:05Je vais vous céder la parole d'Alexandre Devecu.
23:06On marque une pause parce qu'on a une petite image d'ambiguité.
23:08J'allais aller dans le sens de Philippe Guibert.
23:10Mais après, je vais répondre et aller dans son sens.
23:12Parce que ce qu'il dit est important,
23:14même si ce n'est pas propre au Rassemblement.
23:15On y revient après la pause et le rappel de l'information.
23:18On reviendra sur cette thématique.
23:19On écoutera aussi Emmanuel Macron sur le Rassemblement national
23:22qu'il trouve incapable, qu'il estime incapable de gouverner.
23:25A tout de suite sur CNews.
23:27Très bien.
23:31La deuxième partie de sa dispute autour des élections législatives
23:34avec Philippe Guibert et Alexandre Devecu.
23:36C'est dans quelques instants.
23:37Mais d'abord, on fait un tour de l'actualité avec Simon Guillain.
23:40Bonsoir.
23:41Bonsoir Lionel et bonsoir à tous.
23:42Éric Ciotti reste président des Républicains.
23:45Le tribunal judiciaire de Paris a invalidé son exclusion du parti.
23:49Et plus tôt dans la journée,
23:50les membres du Bureau national s'étaient réunis
23:52pour au contraire valider l'exclusion d'Éric Ciotti.
23:55À deux semaines maintenant du premier tour,
23:57le Rassemblement national est toujours en tête
23:59avec 32% des intentions de vote.
24:01C'est le résultat de notre dernier sondage OpinionWay
24:03pour CNews Europe 1 et le Journal du dimanche.
24:06Le nouveau Front populaire gagne 2 points à 25%.
24:09Et la majorité présidentielle arrive en 3e position avec 19%.
24:14Enfin, 3 militants du collectif écologiste Dernières Rénovations
24:17ont été condamnés à Paris.
24:19Ils avaient bloqué le périphérique parisien pendant moins d'une heure.
24:22C'était en juillet 2022.
24:24Mais le tribunal correctionnel a choisi
24:26de ne leur infliger aucune peine, cher Lionel.
24:30Merci Simon Guylain.
24:31Information qui revient à 22h en direct sur l'antenne de CNews.
24:34Deuxième partie de Sasse Dispute avec Philippe Guibert
24:37et Alexandre Devecchio qui va avoir la parole
24:39car nous sommes dans Sasse Dispute en effet.
24:41Donc vous avez le droit de répondre aux déclarations
24:44tout à l'heure de Philippe Guibert
24:45sur le fait que le Rassemblement national
24:47n'était peut-être pas prêt à gouverner
24:50ou qu'il n'était pas en capacité avec un programme assez light.
24:53C'est pas ce qu'il a dit tout à fait.
24:56Il a dit que le Rassemblement national
24:58avait des déclarations sur les grands axes
25:01de ce qu'il souhaitait
25:02mais ne rentrait pas dans le détail programmatique
25:04sur le comment faire.
25:06Et je pense que je partage une partie de ses inquiétudes.
25:13Non pas que le Rassemblement national
25:15soit pire que les autres partis
25:16parce qu'on se souvient qu'Emmanuel Macron par exemple
25:18avait dit moi je veux que 100% d'OQTF soient exécutés.
25:22Résultat 95 ou 98% des OQTF ne sont pas exécutés.
25:26Donc le Rassemblement national n'a pas le monopole
25:31si vous voulez des déclarations d'intention.
25:33Mais je pense effectivement
25:34et c'est pour ça aussi que Jordan Bardella est prudent
25:38y compris sur le plan économique
25:40qu'ils n'auront pas tous les leviers de pouvoir
25:42dans cette cohabitation.
25:44Moi d'ailleurs je pense qu'il aurait été plus simple
25:47pour la démocratie qu'on ait une vraie campagne présidentielle
25:49longue, un débat démocratique
25:51et qu'ensuite celui qui l'emporte
25:52puisse appliquer pleinement son programme.
25:55Donc là on imagine que le Président de la République
25:58va s'appuyer sur un appareil juridico-administratif
26:01pour faire le maximum d'obstruction
26:03et du reste ils n'auront pas tous les pouvoirs.
26:06Par exemple sur la question de l'immigration
26:08il voulait faire un référendum
26:10pour faire primer par exemple le droit français
26:13sur le droit européen.
26:15Ça c'est quelque chose qui va être impossible
26:18avec le Président de la République
26:20puisque bien sûr il ne déclenchera pas ce référendum-là.
26:23Donc il faut préparer les gens
26:25au fait que les marges de manœuvre sont réduites.
26:27Ensuite il y a le volet économique
26:29où là moi je pense qu'ils ont plus de marge de manœuvre
26:31mais ils sont en campagne
26:33il faut rassurer notamment les retraités
26:36qui ont peur pour les retraites, etc.
26:39Donc là c'est à voir.
26:41Est-ce que ce sont des déclarations
26:43pour se recentrer un peu avant la campagne
26:45et qu'il y aura des choses de faite après ?
26:47Le grand risque moi je pense pour le RN
26:50paradoxalement ce n'est pas d'être trop radical.
26:52C'est de l'être pas assez.
26:54Je crois que les Français ont besoin, ont envie
26:57s'ils franchissent le pas
26:59ça voudra dire qu'ils veuillent une vraie rupture.
27:01Et c'est vrai que si c'est pour faire l'UMPS
27:04ou LRN, c'est pas la peine.
27:06Alors on n'en est pas là pour le moment
27:08mais je crois que c'est le risque
27:10qui peut guetter le RN
27:12mais ils ne seront pas totalement responsables
27:14parce que c'est déjà difficile de faire une vraie rupture
27:17mais dans un contexte comme celui-ci
27:19avec une dissolution précipitée
27:21et un président de la République
27:23qui va jouer les gens moulins
27:25et essayer de faire barrage finalement
27:27à l'expression de la démocratie
27:29effectivement il ne faut pas s'attendre
27:31à une révolution.
27:33Il faut aussi que les électeurs décident
27:35de franchir ce cap psychologique
27:37de voter pour le RN dans une élection nationale.
27:39Il y a les européennes en effet
27:41mais est-ce que ce sera la copie conforme ?
27:43C'est la question qu'on peut se poser également.
27:45On a quand même l'expérience de la cohabitation.
27:47Il y en a eu trois.
27:49Il y a eu Chirac-Mitterrand,
27:51il y a eu Balladur-Mitterrand,
27:53il y a eu Jospin-Chirac.
27:55Moi j'ai vécu de près celle de Jospin-Chirac.
27:57Dire qu'un gouvernement de cohabitation
27:59ne peut rien faire, ce n'est pas vrai.
28:01Je n'ai pas dit ça.
28:03Mais j'ai dit que sur le sujet principal
28:05du RN, c'est dans leur programme.
28:07Il fallait un référendum.
28:09Il faut s'attaquer à l'état de droit.
28:11À ce qu'on appelle l'état de droit
28:13qui a enréalété le gouvernement des juges.
28:15D'abord de dire que
28:17Emmanuel Macron va jouer les gens moulins.
28:19Moi je crois que tu t'avances beaucoup là Alexandre.
28:21Emmanuel Macron
28:23s'il se retrouve à partir du 7 juillet prochain
28:25en situation de cohabitation
28:27avec l'obligation de choisir
28:29un Premier ministre, donc Bardella,
28:31dans le camp RN et assimilé.
28:33L'expérience montre
28:35d'ailleurs des présidents de cohabitation
28:37qu'un président de la République
28:39est désavoué de cette façon là
28:41et que politiquement il ne peut pas entrer en conflit
28:43du moins tout de suite.
28:45D'autant plus qu'il ne pourra pas dissoudre l'Assemblée
28:47pendant un an.
28:49Il a quand même une fonction présidentielle.
28:51S'il ne veut pas que sa légitimité
28:53soit remise en cause,
28:55il ne peut pas entrer tout de suite
28:57en conflit immédiat avec
28:59un nouveau gouvernement
29:01venu du RN.
29:03Et puis ensuite, l'article 20 de la Constitution
29:05le gouvernement détermine
29:07et conduit la politique de la Nation.
29:09En temps normal, hors cohabitation,
29:11c'est le Président qui les détermine.
29:13Mais là, ça va être complètement le gouvernement.
29:15Le Président a juste des responsabilités
29:17diplomatiques, il est chef des armées,
29:19il siège au Conseil européen,
29:21mais le Premier ministre peut venir.
29:23Bref, le pouvoir, il est vraiment
29:25au gouvernement en période de cohabitation
29:27et même sur le référendum, je me permets,
29:29je ne suis pas sûr que le Président
29:31de la République puisse, d'entrée de jeu,
29:33dire hors de question de faire un référendum.
29:35Je ne suis pas sûr de ça.
29:37Tout ça est du rapport de force politique
29:39et il est bien trop tôt pour savoir...
29:41Il faut que tout le monde soit conscient
29:43qu'il va y avoir une double cohabitation.
29:45Il va y avoir une cohabitation
29:47et c'est le cœur, je crois,
29:49du débat aujourd'hui. Il va y avoir
29:51une cohabitation avec le Président de la République
29:53mais il va y avoir une cohabitation
29:55avec ce que les Américains appellent l'État profond
29:57et moi j'appelle ça l'appareil
29:59juridico-administratif.
30:01Parce que je crois qu'il y a vraiment deux visions
30:03aujourd'hui de la démocratie qui s'opposent.
30:05Ça va au-delà de cette
30:07cohabitation-là. Ça aurait été
30:09déjà un problème si le Rassemblement
30:11national était arrivé
30:13après une victoire à la présidentielle
30:15mais de plus en plus, il y a une superstructure
30:17juridico-administrative
30:19européenne qui
30:21dépossède les peuples
30:23de leur souveraineté. C'est d'ailleurs l'une des
30:25raisons fondamentales pour lesquelles
30:27le RN a fait le score qu'il a fait
30:29aux Européennes.
30:31Donc je pense que ça va être extrêmement
30:33compliqué parce qu'il va y avoir cette difficulté-là
30:35et le
30:37Rassemblement national s'est engagé
30:39justement à affronter
30:41cet État profond mais une
30:43difficulté à laquelle va se surajouter
30:45le fait qu'ils n'auront pas
30:47tous les leviers et effectivement
30:49quand il y a une superstructure européenne, il y a des
30:51traités, tout ça, il faut
30:53les réformer, il faut les rompre
30:55parfois, il faut s'affronter
30:57à la CEDH
30:59c'est quelque chose qu'un Premier ministre
31:01ne pourra pas faire. Je crois que
31:03Marine Le Pen en est tout à fait consciente
31:05elle l'a déjà annoncé
31:07donc ça va se faire en deux temps si vous voulez.
31:09Une question plus prosaïque quand même.
31:11Est-ce qu'Emmanuel Macron est contraint, est forcé,
31:13est obligé ?
31:15De rester ? Non, de nommer
31:17Jean-Denis Bardella Premier ministre.
31:19Pourquoi serait-il
31:21le contraint ?
31:23Parce qu'il y a ses droits républicains.
31:25La cohabitation,
31:27on a trois précédents
31:29et donc on ne débarque pas dans
31:31l'interprétation et la pratique de la
31:33constitution en période de cohabitation.
31:35Donc quand le Président n'a plus de
31:37majorité, n'a plus de majorité
31:39présidentielle, que sa majorité présidentielle
31:41n'est plus la majorité
31:43parlementaire, il y a une règle très simple
31:45qui s'applique dans tous les régimes parlementaires, parce qu'à ce
31:47moment-là, la Vème République devient...
31:49Peut-être qu'il faut désigner quelqu'un d'autre au sein du
31:51Rassemblement National. Non, il ne peut pas parce que
31:53quelqu'un d'autre
31:55n'aurait pas la confiance du Rassemblement.
31:57Pourquoi cette question vaut pour Jean-Luc Mélenchon
31:59qui pourrait être nommé, mais qui ne pourrait pas l'être ?
32:01Parce qu'ils n'ont pas désigné de candidat. Et là, pour le coup,
32:03Jean-Denis Bardella, c'est...
32:05Dans un régime parlementaire,
32:07le groupe qui a la majorité au minimum
32:09relative, le Premier
32:11ministre est forcément issu de ses rangs.
32:13Au sein, si on est dans l'hypothèse
32:15RN, il n'y a qu'un seul candidat.
32:17Donc là-dessus, il n'y a pas le choix. Le Président de la République
32:19n'a pas le choix. Ça serait que dans
32:21l'hypothèse où ce serait la gauche qui gagnerait,
32:23que là,
32:25effectivement... Il pourrait y avoir un doute. Mais
32:27je suis convaincu que dans ce cas-là,
32:29la gauche se mettrait d'accord sur un candidat
32:31et qu'Emmanuel Macron n'aurait pas le choix.
32:33Là, François Mitterrand avait fixé les règles très
32:35précisément. On prend celui qui est
32:37désigné. Il n'a pas
32:39de marge de manœuvre. Alors justement, si c'est
32:41Jordan Bardella et le Rassemblement National
32:43qui gagnent au soir du 7
32:45juillet, Emmanuel Macron lui estime
32:47que le Rassemblement National n'est pas en
32:49capacité de gouverner. Il ne l'a
32:51jamais fait. Écoutez-le.
32:53Il était en direct du G7
32:55en Italie aujourd'hui.
32:57Ils ne sont pas prêts à gouverner.
32:59C'est une bonne nouvelle pour les Français.
33:01Il y a des gens qui sont prêts à gouverner, qui gouvernent
33:03depuis 7 ans et qui font un travail
33:05qui a des résultats économiques. Voilà.
33:07Si on n'est pas prêt à gouverner, il ne faut pas se présenter devant les Français.
33:09En tout cas, très sincèrement,
33:11ça n'est juste
33:13pas sérieux.
33:15J'appelle chacun aussi à la raison
33:17de regarder les choses.
33:19Le RN n'est pas prêt à gouverner. Je vous laisse
33:21réagir et répondre aussi
33:23à Alessandro Devecchio parce que vous n'avez pas pu le faire
33:25au moment du passage de cette interview
33:27d'Emmanuel Macron. Philippe Guybert.
33:29Je trouve qu'Emmanuel Macron tombe dans son
33:31défaut
33:33majeur depuis 7 ans
33:35qui est celui de l'arrogance et d'une forme
33:37de mépris. On peut penser que le
33:39RN n'est pas forcément prêt à gouverner.
33:41Je pense un petit peu aussi. Mais on ne peut
33:43pas le dire comme ça. On ne peut pas
33:45mépriser à ce point
33:47un advensaire qu'on peut avoir
33:49comme partenaire de gouvernement
33:51dans un mois.
33:53Je trouve que le ton qu'il a utilisé,
33:55Emmanuel Macron, n'est vraiment pas le bon.
33:57Il n'est pas le bon de manière générale
33:59pour Emmanuel Macron depuis 7 ans.
34:01Dans cette période où il doit
34:03essayer de conserver une majorité,
34:05je conseillerais vraiment
34:07de changer de ton, si je peux me permettre.
34:09Je reviens sur l'état profond
34:11dont tu as parlé, Alexandre.
34:13Il y a deux choses. Il y a l'administration
34:15qui, en général, est loyale.
34:17Il y a la question des juges. Et c'est une autre
34:19question. Parce que là, les juges
34:21vont défendre leur indépendance.
34:23Et là, je pense qu'il peut y avoir
34:25du bras de fer.
34:27Mais après,
34:29prenons un point très clair. Le référendum
34:31sur l'immigration, dans lequel
34:33le RN voulait mettre
34:35des réformes qui, en fait, dépendent de la Constitution.
34:37Et qui, en fait, supposeraient
34:39une révision constitutionnelle.
34:41Les juristes sont à peu près tous d'accord.
34:43Et le Conseil constitutionnel censurera
34:45la possibilité de poser par
34:47référendum article 11
34:49des dispositions sur l'immigration
34:51qui relèvent de la Constitution.
34:53Le Conseil constitutionnel
34:55serait parfaitement dans son rôle de dire
34:57si vous voulez faire des modifications de cette nature,
34:59passez par la procédure longue
35:01qui passe par un accord du Sénat,
35:03de l'Assemblée, le Congrès
35:05ou un autre référendum.
35:07Il y a deux choses. L'administration sera
35:09globalement loyale à 90%
35:11tant qu'on lui demande des choses
35:13qui ne sont pas illégales.
35:15Les juges, c'est une autre affaire.
35:17Il y aura du bras de fer.
35:19On est d'accord finalement.
35:21Sur l'administration, je peux avoir un doute.
35:23Et moi, je crois qu'il n'y aura
35:25aucun problème pour avoir des personnes
35:27au gouvernement et de qualité pour le Rassemblement
35:29national. C'est pas ça qui manque
35:31généralement quand on arrive au pouvoir.
35:33Après, avoir des
35:35relais, des hauts fonctionnaires dans l'administration,
35:37j'ai un doute
35:39par rapport à toi, Philippe Guybert.
35:41J'ai un doute même sur la loyauté de certains
35:43puisqu'on a mis quand même dans la tête aux gens
35:45qu'ils avaient affaire à un gouvernement quasiment
35:47fasciste.
35:49Certains pourraient se sentir fondés
35:51à résister, auquel cas
35:53ce serait effectivement de la trahison.
35:55L'administration doit être loyale
35:57au gouvernement. Mais c'est quand même une question
35:59qu'on peut se poser. Maintenant, je voudrais répondre
36:01sur Emmanuel Macron.
36:03Oui, il y a une arrogance terrible et même
36:05de satisfaction incroyable. Puisque non seulement
36:07il méprise
36:09ses adversaires, mais il explique qu'il a eu des
36:11résultats géniaux depuis...
36:13Enfin, je caricature, mais à peine, puisqu'il dit
36:15on a des résultats sur le plan économique,
36:17on est sérieux. S'il avait
36:19des résultats si excellents que ça, je pense
36:21qu'il ne serait pas dans cette situation-là.
36:24Ensuite, j'ai dit ce que j'avais à dire sur le fait
36:26que ça allait être difficile pour le Rassemblement
36:28national de gouverner, mais je ne voudrais
36:30pas faire peur aux gens.
36:32Tout ce qui risque, je l'ai dit tout à l'heure, c'est d'avoir
36:34l'UMPS, c'est-à-dire d'avoir un Chirac 3.
36:36Donc, ce ne sera pas
36:38une catastrophe,
36:40si vous voulez.
36:42Donc, cette rhétorique de la peur aussi que manie
36:44le président de la République est insupportable
36:46et antidémocratique.
36:48Et puis dire que ça va être une catastrophe
36:50économique, il ne peut plus dire que c'est des
36:52fascistes, puisque plus personne n'y croit,
36:54mais dire que ça va être le chaos économique, etc.
36:56Où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
36:58Qui est-ce qui a endetté le pays comme personne d'autre
37:00avant ? Donc, c'est un argument qui peut se retourner.
37:02C'est un argument
37:04qui peut se retourner très facilement
37:06contre lui. Du reste, on a fait ça avec
37:08d'autres gouvernements dits populistes,
37:10comme Meloni en Italie, qui obtient
37:12plutôt de bons résultats. Même pour le Brexit,
37:14on en a fait des tonnes. En réalité,
37:16quand on compare les résultats économiques
37:18de la Grande-Bretagne et ceux de l'Europe, c'est à peu près
37:20équivalent. On voit bien que la Grande-Bretagne
37:22reste la Grande-Bretagne.
37:24Donc, arrêtons avec cette
37:26rhétorique de la peur. Soyons démocrates.
37:28Laissons chacun défendre
37:30ses idées et les Français voter.
37:32Ça montre la faiblesse du Président de la République.
37:34S'il avait un projet,
37:36il n'aurait pas besoin d'essayer de disqualifier
37:38ses adversaires. Pour y voir plus clair, Philippe Guibert,
37:40faut-il qu'il y ait un débat comme ça a été évoqué ?
37:42Jean-Luc Mélenchon s'est
37:44retiré de cette potentialité, mais
37:46il pourrait y avoir un Bardella
37:48à Tal, face à face, une espèce de
37:50duel. On a voulu les opposer. Faudrait-il
37:52qu'il y ait un débat, justement, avec les forces politiques
37:54en présence, et peut-être les trois
37:56qui sont en tête dans les sondages,
37:58pour que les Français y voient plus clair.
38:00Oui, certainement, mais là,
38:02les télévisions joueront
38:04leur rôle. La difficulté, c'est que ça
38:06a été un débat à trois, et que précisément,
38:08je reviens à mon propos précédent, comme la gauche n'a pas
38:10désigné un leader
38:12qui sera le candidat.
38:14Mais je crains que ça ne soit pas le cas
38:16d'ici le deuxième tour.
38:18Ils se sont mis d'accord sur le fait
38:20qu'il ne choisit pas... C'est pas un candidat.
38:22Parce que là, c'est trop sensible.
38:24Alors peut-être que ça craquera en cours
38:26de route, mais ça va être un gros problème
38:28pour eux.
38:30Donc voilà, oui, bien sûr qu'il faut
38:32qu'il y ait du débat, parce qu'il faut aller, comme je disais tout à l'heure,
38:34il faut rentrer dans
38:36le dur. C'est-à-dire qu'à un moment donné,
38:38on ne va pas pouvoir se contenter
38:40de projets politiques, de programmes
38:42politiques aussi flous,
38:44aussi imprécis, qui renouent
38:46avec la politique magique,
38:48ou, on va dire, tout simplement, par la magie
38:50de l'arrivée d'un gouvernement de gauche
38:52ou d'un gouvernement RN, les choses vont
38:54particulièrement changer. Non, c'est pas sérieux,
38:56ça. Et donc, je trouve que...
38:58Vous avez raison, mais c'est pas le propre du RN.
39:00Les trois camps...
39:02C'est pour ça que j'ai bien cité...
39:04Mais le camp présidentiel,
39:06tout autant. J'ai
39:08écouté l'espèce de
39:10grande conférence du président de la République
39:12l'autre jour. Il a beaucoup parlé.
39:14Je n'ai pas toujours tout compris.
39:16Mais il a dit, on va mettre de l'autorité à tous les étages.
39:18Et on se dit, mais comment il va faire ? Il avait
39:20sept ans pour le faire. Il ne l'a toujours pas fait.
39:22Donc, c'est vrai qu'on est
39:24dans une crise
39:26de la démocratie qui est liée à l'impuissance
39:28de la politique. C'est pour ça que j'ai beaucoup
39:30insisté sur la question des juges, de l'appareil
39:32administratif qui est très lourd.
39:34Tous les partis se heurtent
39:36à ce même problème-là. Alors, certains
39:38se réfugient, le problème, derrière... Et je crois
39:40que ça a été un peu le cas du Centre, derrière
39:42le droit et l'administration pour
39:44défendre une forme
39:46de statu quo. Mais c'est un véritable
39:48problème démocratique
39:50qui conduit les gouvernements
39:52successifs à l'impuissance et qui
39:54conduit tout droit à la crise démocratique. Et ce qui
39:56m'inquiète dans cette histoire, c'est pour ça que
39:58vraiment, j'aurais préféré qu'on n'ait pas cette
40:00dissolution-là. C'est qu'imaginez que le
40:02RN gagne.
40:04Qu'ils déçoivent. Je ne pense pas
40:06que ce serait une catastrophe, juste qu'ils déçoivent.
40:08Quelle est l'alternative ? Après, je crois
40:10qu'il y a une soif d'autorité, de rupture
40:12dans ce pays qui est très, très grande.
40:14Et moi, je m'inquiète, si vous voulez, de
40:16l'étape suivante, en réalité.
40:18Il vous reste deux minutes, je vous laisse conclure.
40:20Non, tu disais
40:22que tu aurais préféré une présidentielle et une dissolution.
40:24Bien sûr,
40:26on aurait pu rêver que la dissolution intervienne
40:28plutôt au mois de septembre ou octobre, où il y aurait
40:30eu un peu plus de temps pour l'organiser
40:32et un peu plus de temps pour avoir le débat.
40:34Mais Emmanuel Macron ne pouvait pas
40:36continuer comme ça. Là-dessus, je
40:38lui donne raison. C'est-à-dire qu'il
40:40ne pouvait pas continuer dans un
40:42système où il avait été lourdement sanctionné
40:44aux élections européennes
40:46et alors qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée
40:48et qu'il risquait d'en avoir encore moins
40:50après l'été et après
40:52les Jeux olympiques.
40:54Il n'était
40:56vraiment pas à l'abri
40:58d'être renversé, son gouvernement
41:00plus exactement, par une motion
41:02de censure. Donc je pense que d'aller et de revenir
41:04devant le peuple via une dissolution
41:06correspond à la situation
41:08démocratique, même si on aurait
41:10pu préférer que ça soit dans un autre moment
41:12à l'automne. Donc c'est une bonne
41:14aspiration démocratique qui met tout le monde
41:16devant ses responsabilités.
41:18Et donc, on ne peut pas dire que
41:20depuis deux ans, l'ERN
41:22ou la gauche aient été
41:24en dehors du Parlement. Ils ont eu tout le temps
41:26d'étudier les dossiers à travers le
41:28vote des lois, la contestation des
41:30lois qui ont été proposées par
41:32les gouvernements successifs
41:34d'Emmanuel Macron. Donc ils ont quand même
41:36quelques idées. D'autant plus qu'ils réclamaient la dissolution.
41:38Donc on ne peut pas...
41:40Ils l'ont réclamée. Ils l'ont eue.
41:42D'ailleurs, je pense que c'était une erreur de leur part.
41:44Ils pensaient qu'ils ne le feraient jamais, le Président de la République.
41:46Donc ils sont eux tombés
41:48dans un piège.
41:50C'est leur erreur.
41:52Après, je pense qu'ils vont assumer
41:54leurs responsabilités les uns et les autres.
41:56Mais je trouve, moi,
41:58que la manière dont est faite cette
42:00dissolution ajoute du chaos
42:02à un pays qui est déjà fracturé.
42:04Et le rôle du Président de la République, c'est quand même de rassembler.
42:06Ensuite, j'ajoute,
42:08ce n'est pas seulement le cas d'Emmanuel Macron,
42:10mais les institutions ont été très largement dévoyées
42:12par François Mitterrand
42:14et Jacques Chirac.
42:16Le général de Gaulle n'aura jamais
42:18accepté, moi je vous le dis,
42:20de continuer à gouverner en perdant
42:22une législative.
42:24Bien sûr que si, il a perdu un référendum,
42:26il est parti immédiatement.
42:28Vous imaginez...
42:30Il y a des déclarations de Gaulle
42:32sur les législatives
42:34de 67 qu'il n'a gagnées que de deux sièges
42:36où il a dit qu'il ne serait pas parti.
42:38Donc la cohabitation,
42:40c'est autre chose que le référendum.
42:42Un président propose un référendum,
42:44il le perd. De Gaulle a démissionné,
42:46Chirac non.
42:48Mais une dissolution, c'est autre chose.
42:50Et des législatives, c'est autre chose.
42:52Débat passionnant qui va continuer sur l'antenne de CNews.
42:54Merci Philippe Guibert.
42:56Merci Alexandre Devecchio. C'est fini.
42:58Retour vendredi prochain. On se retrouve demain
43:00aussi, évidemment, toujours trop court,
43:02dans 180 minutes Info, week-end à partir de 14h
43:04dans un instant. C'est Olivier Decaire en flec.
43:06Soir Info sur CNews.
43:08Vous restez avec nous. Bonne soirée.