• il y a 2 ans
Autour d'Olivier de Lagarde, les informés débattent de l'actualité du samedi 6 mai.

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00:00 *Musique*
00:08 20h21, France Info, les informés, Olivier Delagarde.
00:14 Bonsoir à tous, connaissez-vous le questionnaire de Proust ?
00:18 Vous savez ce petit jeu de devinettes, si c'était une couleur, si c'était une émotion ?
00:22 Eh bien prenons un exemple avec l'actualité du jour.
00:26 Si c'était un animal, ce serait un lion, et même trois lions.
00:30 Si c'était un plat, du gigot à la menthe.
00:32 Si c'était une devise, Oniswax qui m'a l'e-pense.
00:36 Et si c'était une musique, assurément ceci.
00:39 *Musique*
00:49 Pound, pound, circonstances de Sir Edouard Elgar. J'ai toujours rêvé de passer ça un soir aux informés.
00:57 Et reconnaissez que c'était le soir où jamais.
00:59 Et permettez-moi donc de vous présenter avec toute la pompe qu'ils méritent,
01:02 les confrères de la presse étrangère qui ont pris place dans ce studio.
01:06 En commençant bien sûr par ce citoyen de sa gracieuse majesté.
01:10 Bonsoir à vous Philippe Torl.
01:11 Good evening Olivier.
01:13 Journaliste britannique, chroniqueur sur France 24.
01:16 À côté de vous, en face de vous, Adeline Percept. Bonsoir.
01:19 Good evening Lord.
01:20 Correspondante de la RTBF, radio télévision belge, Alberto Toscano. Bonsoir.
01:25 Buona sera, sono Republicano.
01:27 Journaliste italien, correspondant à Paris du quotidien Milano Finanza.
01:31 Et puis Samira Ibrahim. Bonsoir à vous Samira.
01:34 Bonsoir, Mata Elkhir.
01:36 Journaliste à Radio Monte Carlo d'Oalia. Il s'agit de RFI en langue arabe.
01:40 Allez, que Dieu sauve les informés.
01:43 *Musique*
01:48 Parce qu'évidemment, l'actualité, c'était aujourd'hui le couronnement du Prince Charles.
01:53 Bonsoir Nicolas Teilhard.
01:55 Bonsoir Olivier.
01:57 L'un des envoyés spéciaux de France Info, vous êtes en direct de Londres.
02:01 Alors je ne vais pas vous demander de me raconter cette journée.
02:05 L'heure n'y suffirait pas, mais si on devait résumer en quelques images fortes.
02:09 La première image, c'est d'abord ce carrosse qui est sorti de Buckingham ce matin.
02:15 Donnant le coup d'envoi véritablement de cette journée de couronnement.
02:19 Un carrosse doré impressionnant qui tranchait avec la grisaille qui recouvrait la capitale anglaise aujourd'hui.
02:27 Carrosse qui a traversé la foule pour atteindre l'abbaye de Westminster.
02:32 Et le moment fort évidemment de cette cérémonie de couronnement.
02:36 C'est le moment où cette couronne de Saint-Edouard, vieille de plus de 1000 ans en tout cas pour son histoire,
02:42 a été déposée sur la tête de Charles.
02:45 Parce que beaucoup de choses se passaient à ce moment-là.
02:48 D'abord l'attente de ce prince resté dans l'ombre de sa mère et qui a attendu 74 ans pour être sacré, devenir roi.
02:55 Et puis c'est un moment où les invités étaient triés sur le volet dans l'abbaye de Westminster.
02:59 Et tout le monde l'a vécu soit à l'extérieur de cette abbaye, soit dans les pubs qui affichaient "Complet".
03:05 Il était midi et le temps s'est un peu suspendu.
03:08 Les regards se sont figés sur cet écran et on a senti vraiment une émotion étreindre tous les gens qui observaient ce spectacle.
03:16 L'histoire se déroulait sous nos yeux et c'est sans doute l'image la plus forte de cette journée.
03:21 Et maintenant Nicolas, parce que les festivités ne sont pas complètement finies.
03:26 Alors loin de là, d'abord elle commence pour les londoniens, les britanniques au sens large.
03:32 C'est vrai qu'il y avait une forme de solennité, de recueillement tout au long de cette journée.
03:36 Mais depuis la fin d'après-midi, les pubs qui ont le droit d'ouvrir deux heures de plus ce soir affichent "Complet".
03:44 La fête va continuer demain avec des piqueniques de quartier qui sont organisés.
03:48 Avec un concert aussi dans les jardins de Windsor avec L'Oriental Ritchie par exemple.
03:54 Ou Cathy Perry qui viendront donner un petit peu de couleur à ces trois jours de festivités qui se termineront lundi avec une journée qui est fériée pour les britanniques.
04:04 Et que le roi leur a demandé de consacrer à des associations notamment avec une dimension caritative.
04:09 Nicolas Taillat en direct des rues de Londres moyens techniques assurés par Hélène Langlois.
04:15 Philippe Turl, c'est très important pour les britanniques ce qui s'est passé aujourd'hui ?
04:20 C'est très important parce que même si on n'est pas royaliste, il y a de plus en plus de britanniques qui sont assez indifférents sur l'avenir de la monarchie.
04:31 C'est une formidable occasion pour se rendre compte de l'importance du pays, de l'histoire du pays, des coutumes, tout le folklore qui va avec.
04:43 Donc cette cérémonie se compare un peu à un mariage. C'est important le fait il y a beaucoup de gens qui disent mais on n'a pas besoin d'un couronnement parce qu'il est déjà roi depuis la mort de sa mère en septembre dernier.
04:54 Je dirais que oui on a besoin d'un couronnement parce que comme on a besoin d'une grande fête de mariage pour fêter cette union, pour fêter un événement très heureux.
05:04 On a besoin de ce couronnement pour fédérer les britanniques, leur faire comprendre que c'est un vieux pays avec une grande histoire.
05:12 Et en même temps c'est un pays avec des institutions qui sont très solides.
05:17 Et quand on regarde l'intérêt que le monde entier porte à cet événement, c'est quelque chose d'harrissant.
05:27 Je pensais tout à l'heure est-ce qu'on aura le même engouement pour la vestiture d'un président français ?
05:33 Probablement pas, surtout pas en Grande-Bretagne avec toutes les émissions, enfin toutes les chaînes de télévision en émission spéciale toute la journée.
05:39 Ou l'inauguration d'un président aux Etats-Unis. Non, il n'y a que le couronnement, un événement royal en Grande-Bretagne comme un mariage qui mobilise non pas seulement les britanniques mais le monde entier.
05:50 Et ça renforce le sentiment qu'il y a une histoire attachée à la Grande-Bretagne, il faut le protéger.
05:57 Et je pense que c'est une journée très importante qui restera de toute manière dans l'histoire.
06:01 La seconde question qu'on me pose ce soir c'est est-ce que les images d'aujourd'hui, le couronnement du roi Charles fera revenir particulièrement les jeunes qui ont une désaffection pour la monarchie,
06:12 qui feront réfléchir à deux fois toutes ces personnes qui disent "on n'a plus besoin du monarque, on s'en va bien avec la république".
06:19 Donc peut-être aujourd'hui cet événement leur fera changer d'avis ou au moins réfléchir à cela.
06:25 Espérons que non.
06:26 Et peut-être non.
06:28 Je pense que le contraire, je pense qu'il y a des gens qui penseraient que c'est quelque chose, il faut quand même le garder.
06:35 Samira Ibrahim, Philippe Torre nous disait que le monde entier est passionné, est-ce que le monde arabe s'intéresse beaucoup à cet événement ?
06:41 Bien sûr, surtout que dans le monde arabe nous avons également des têtes couronnées.
06:46 On a pu apercevoir également la reine de Jordanie, la reine Rania aux côtés de son époux le roi Abdallah.
06:54 Je suis d'accord en fait, ce couronnement ne concerne pas uniquement le Royaume-Uni.
07:00 N'oublions pas aussi que le Royaume-Uni c'est aussi une cinquantaine de pays du Commonwealth, dont 21 pays africains.
07:08 C'est plus je crois de 300 millions de téléspectateurs à travers le monde.
07:14 Qu'on soit indifférent ou pas, ça pose aussi la question de la transmission.
07:19 C'est un jour historique, c'est un couronnement historique et on revient sur le concept de stabilité, de continuité dans un monde qui est troublé.
07:31 Dans un monde où aujourd'hui on voit énormément de contestations dans les rues contre les gouvernants.
07:38 Donc voir cette histoire défiler et puis il y a aussi quelque chose qui est ancré dans la royauté, dans cette famille.
07:47 On revient aussi à ce destin brisé. C'était le mal-aimé, le roi Charles finalement, qui a vécu une histoire d'amour absolument contrariée,
07:56 qui a été aussi mis sous un voile. On se souvient tous de la princesse Diana, la princesse des cœurs.
08:03 Et c'est elle aussi qui peut-être l'a inspirée pour aller à la rencontre des gens.
08:09 Et aujourd'hui, il joue la tradition et la modernité et c'est ce qu'on a vécu aujourd'hui.
08:14 Tout était chronométré, mais il y avait énormément de nouveautés.
08:18 Mais tout est chronométré aussi, vous informez. Vous voyez, Samira, il est 20h11, ça veut dire qu'on a une minute de retard.
08:24 Mais c'est le Fil info avec Elia Bergel.
08:27 Et c'est l'image du jour, bien entendu, le roi Charles III et la reine Camilla, tout juste couronnées,
08:32 qui saluent la foule depuis le balcon du palais de Buckingham à Londres, 70 ans après le sacre d'Elisabeth II,
08:37 cérémonie en grande pompe dans l'abbaye de Westminster.
08:41 Emmanuel Macron a assisté au couronnement, fier d'être à vos côtés en ce jour historique, a tweeté le président, qui félicite les souverains.
08:48 La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen salue un symbole de stabilité et de continuité.
08:54 En Ukraine, six démineurs ukrainiens tués par des tirs russes.
08:58 Les victimes étaient en pleine opération de déminage dans la région de Kherson, c'est dans le sud du pays.
09:03 La CGT se joint à la CFDT et la CFTC et ira bien discuter avec Elisabeth Borne le 17 mai,
09:10 la chef du gouvernement a invité les cinq principaux syndicats opposés à la réforme des retraites.
09:15 Alors que la contestation continue, la force ouvrière se décidera dans les prochains jours sur sa participation ou non.
09:22 Les ministres contraints de ruser pour ne pas être accueillis par des concerts de casseroles.
09:26 Gérald Darmanin s'est rendu à Gruson dans le nord aujourd'hui alors qu'il a démenti hier tout déplacement dans cette commune.
09:33 Des opposants au gouvernement comptaient l'accueillir, le ministre de l'Intérieur a finalement pu y aller sans être chahuté.
09:40 Le champion du monde de cyclisme Remco Evenepoel gagne la première étape du Tour d'Italie aujourd'hui.
09:45 Le Belge s'empare du maillot rose et remporte le contre la montre avec 43 secondes d'avance sur Primoz Roglic, le Slovène l'autre favori.
09:59 20h21, les informés, Olivier Delagarde.
10:04 "Huit mois après la mort d'Elisabeth II, sa maman Charles III est donc devenu roi d'Angleterre, couronné en l'abbaye de Westminster au cours d'une longue cérémonie religieuse.
10:16 Cérémonie au cours de laquelle c'est le premier ministre en exercice, Rissi Sunak, qui a lu un épître de Saint Paul aux Colossiens. Écoutez."
10:27 "C'est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous et de demander que vous en soyez remplis de la connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle."
10:44 Alors pourquoi je vous passe cet extrait ? Parce que, évidemment, de ce côté-ci de la Manche, entendre un premier ministre en exercice lire un texte religieux devant un roi, on tombe évidemment un petit peu de l'armoire, Alberto Toscano.
10:58 Comment ça se passerait en Italie ?
11:00 En Italie, ça ne se passerait pas comme ça. Mais par contre, au Vatican, oui.
11:04 Et d'ailleurs, au Vatican aussi, il y a des moments de grande cérémonie au moment de l'investiture d'un pape.
11:12 Avec la différence que quand même le pape est élu, dont il y a l'apparence et une certaine substance, parce que l'élection est sur la base d'un "programme".
11:24 Et tandis que pour les rois d'Angleterre, je vois plus d'apparence que de substance.
11:30 A mon avis, ce n'est pas un moment historique. On a vécu une journée de grand spectacle, plus qu'une journée historique.
11:37 Adeline Percept, le spirituel, le temporel et le monarchique, tout cela fait bon ménage également en Belgique ?
11:44 En Belgique, c'est un peu différent. Le roi des Belges qui a prêté serment en 2013, Philippe, c'était une cérémonie qui n'avait pas grand chose à voir avec la religion.
11:56 On ne s'en souvient pas tellement d'ailleurs.
11:57 On ne s'en souvient pas parce que ce n'est pas un sacre, contrairement à ce qui se fait au Royaume-Uni.
12:02 C'est une prestation de serment, c'est plus sobre. Alors, il y a eu un passage par la cathédrale avec un tédéum, mais ça a été tout.
12:09 Après, la prestation de serment, elle est vraiment devant le Parlement. On prête le roi des Belges prête serment devant les élus du peuple et les sénateurs, bien sûr.
12:20 Mais donc, du coup, ce n'est pas la même chose. On n'a pas une tête couronnée en Belgique qui est aussi un chef religieux, comme c'est le cas au Royaume-Uni.
12:29 Il y a une séparation. La famille royale belge est au Vatican. La famille royale belge est catholique, mais il n'y a pas de religion d'État en Belge.
12:39 Et quand vous voyez ce type de cérémonie, les Belges ne sont pas un peu jaloux en se disant on pourrait faire quand même quelque chose d'aussi flamboyant ?
12:47 Les histoires sont différentes. La monarchie belge arrive par une élection en 1830. Les histoires sont très différentes.
12:57 Si on vous disait comment est arrivée la monarchie anglaise au pouvoir, Philippe Terle serait...
13:03 Et vous savez, ça a été quand même... J'ai revu aujourd'hui les images du moment où Philippe arrive à cette prestation de serment.
13:13 Ça a été quand même une grande fête de réunion en Belgique entre les Flamands et les Wallons. Il y a un ciment qui est créé par la monarchie.
13:23 Donc je ne pense pas qu'il y ait de jalousie. D'ailleurs, je pense qu'il y a beaucoup de Belges qui ont pris le train et qui sont allés à Londres
13:29 ou dans d'autres villes d'Angleterre pour faire la fête en réalité ce week-end.
13:34 Samir Aïbrahim, ce mélange du spirituel, du temporel, du monarchique, évidemment ça, ça existe dans le monde arabe.
13:41 Bien sûr, mais il incarne lui, il représente, il promet de protéger l'Église anglicane.
13:47 Et il est chef religieux, je veux parler.
13:49 Il est chef religieux et il a un rôle de diplomatie aussi.
13:53 Et ce que je disais tout à l'heure, si malgré tout, ça reste un jour historique parce que le dernier couronnement, c'était il y a 70 ans.
14:00 Qu'on l'aime ou qu'on n'aime pas ou qu'on soit pour ou contre la monarchie, ça reste ce faste-là.
14:06 C'est du théâtre pour Alberto Toscano.
14:07 Alors oui, il y a les dorures, il y avait absolument toute la panoplie, les couronnes et il y a aussi cette spiritualité.
14:14 Mais tout à l'heure, quand je parlais de modernité, et c'est ce qu'il a fait, c'est-à-dire qu'il incarne cette transmission, mais avec sa touche personnelle.
14:21 Aujourd'hui, on a vu aussi la Grande-Bretagne incarner sa diversité.
14:26 Quand on voit le Premier ministre lire un texte religieux, ça veut aussi dire que ce sont les enfants de cette nation quelque part.
14:37 Et je pense que c'est très inspirant pour les têtes couronnées du monde arabe parce qu'il y a de nombreux pays arabes qui parlent aujourd'hui de tolérance et d'ouverture.
14:48 Je peux vous parler de Bahreïn, par exemple, mais aussi des Émirats arabes unis qui ont carrément fait un forum, un sommet autour de la tolérance.
14:58 Et le Qatar, donc je pense que ça peut aussi inspirer peut-être que dans quelques années...
15:03 Le Qatar parle de tolérance.
15:04 Oui, tout le monde s'y met, tout le monde parle de tolérance. Alors en parler, ça ne veut pas dire qu'on l'applique.
15:09 D'ailleurs, c'est intéressant que le roi Charles parle et mette en scène cette diversité parce qu'autour de lui, j'avais cru lire que dans ses équipes, il n'y avait que des hommes blancs assez âgés.
15:21 Donc peut-être qu'avec le temps, on verra cela changer concrètement.
15:25 Il y a eu certaines étapes de modernisation de la Grande-Bretagne, de la cérémonie aujourd'hui, de la monarchie.
15:33 Et si vous regardez de près ce qui s'est passé, Charles est très au courant du changement complet de la société britannique depuis 1953, le dernier couronnement.
15:43 C'est une société multi-ethnique et lui, il est, selon son rôle, défenseur de la foi.
15:49 La foi étant la foi protestante anglicane, mais il veut changer la donne pour devenir défenseur des foies en Grande-Bretagne, à savoir l'islam, les bouddhistes, les sikhs, les hindouistes.
16:02 Les hindouistes puisque ils sont nés ici.
16:04 Et donc, ça fait partie du fait que le premier ministre d'une famille d'origine indienne soit dans l'abbaye de Westminster en train de lire un texte religieux.
16:14 Ça fait partie de cette ouverture. Vous avez vu des femmes évêques pour la première fois lors de cette cérémonie.
16:21 Aujourd'hui, c'est quelque chose qui était impensable déjà il y a quelques années.
16:24 Donc, vous voyez que c'est un processus à très longue haleine parce qu'on est un vieux pays avec des coutumes qui sont très anciennes.
16:32 Il faut les moderniser, mais on ne peut pas tout faire en cinq minutes.
16:35 C'est une idée de ce que le roi a envie de faire pour moderniser la société britannique.
16:39 C'est pour ça que c'était important aujourd'hui de témoin de ce qui s'était passé dans l'abbaye de Westminster.
16:45 Parce que ça donne une idée de l'évolution de la société britannique telle que le roi le voit et telle qu'il a envie de le transformer pendant qu'il soit sur le trône.
16:55 - Alors, est-ce que finalement, l'exemple britannique devrait s'en inspirer ?
17:00 Est-ce qu'on devrait avoir un roi en Italie, en France ?
17:03 On en parle dans une petite minute trente, Alberto Toscano. C'est le Fil-Info, il est 20h20 et Elia Bergel attend patiemment.
17:11 Mais on se retrouve après.
17:13 - God save the King, le roi Charles III officiellement couronné en Angleterre avec la reine Camille A.
17:18 Les monarques ont salué la foule depuis le balcon du palais de Buckingham à Londres après une cérémonie pleine de fastes dans l'abbaye de Westminster.
17:25 "Je viens non pour être servi, mais pour servir", a déclaré le souverain britannique.
17:30 Félicitations au roi Charles et à la reine Amie de la France, salue Emmanuel Macron, qui était présent à la cérémonie.
17:36 Joe Biden salue la longue amitié américano-britannique.
17:40 La police des Philippines a secouru plus de 1000 personnes captives et contraintes de pratiquer des escroqueries en ligne.
17:47 Dans le cadre d'une opération contre le trafic d'êtres humains, le passeport des victimes était confisqué.
17:53 Elles devaient travailler 18h par jour, essayer de vendre des cryptomonnaies à des Occidentaux notamment.
17:58 Face à la sécheresse exceptionnelle et précoce dans les Pyrénées-Orientales, le ministre de l'Agriculture promet aux agriculteurs des indemnisations en déplacement sur place.
18:08 Marc Fesneau assure que le gouvernement couvrira la perte de récolte.
18:12 Il promet aussi d'accélérer le dispositif pour que l'argent puisse être touché plus vite que d'habitude.
18:18 Cinq personnes mises en examen après la découverte le mois dernier du corps sans vie d'un bébé dans un bidon au bord d'un champ dans le Pas-de-Calais notamment.
18:26 Un couple et la grand-mère du nouveau-né. Trois personnes ont été incarcérées.
18:31 La France perd un écrivain libre à l'écriture aiguisée comme une lame.
18:36 Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, rend hommage à Philippe Solaire, décédé à 86 ans.
18:42 Un joyau unique de la littérature selon la ministre de la Culture, Rima Abdoulmalak.
18:49 France Info.
18:51 20h, 21h. Les informés. Olivier Delagarde.
18:57 Les 70 ans que l'on n'avait pas vu ceux-là. On continue donc de parler de ce couronnement royal aujourd'hui à Londres.
19:04 Événement princier, royal, événement populaire également parce que ce sont des centaines de milliers de Britanniques qui sont descendus dans les rues pour tenter d'apercevoir leur suzerain.
19:14 Écoutez ce que nous disait Stéphane Bern, grand spécialiste de la pompe royale s'il en est.
19:19 Ce qui est très intéressant dans les nouveautés du roi Charles, c'est qu'il a voulu de la sobriété, de l'efficacité, de réduction de coûts.
19:28 Évidemment, à l'aune de la crise économique et énergétique que traverse le royaume, on a réduit par 4 le nombre d'invités, par 2 le parcours.
19:37 Donc il y a une notion plus populaire, plus en phase avec les réalités.
19:42 Une notion plus populaire parce que c'est vrai, Philippe Torle nous disait, c'est un moment de grande cohésion nationale finalement pour les Britanniques.
19:50 Alors certains esprits diront que peut-être en France c'est ce qui nous manque en ce moment. Bref, manque-t-il un roi à la France Alberto Toscano ?
19:59 Surtout pas, surtout pas. Il y a parfois des présidents qui se prennent pour des rois.
20:04 Mais c'est mieux qu'ils ne soient pas vraiment des rois.
20:08 Non, je crois que la France et l'Italie peuvent être heureuses d'être des républiques.
20:14 Heureusement que le 2 juin 1946, le peuple italien, au moment de choisir, a choisi la république qui a beaucoup de défauts.
20:25 Mais qui à mon avis est mieux qu'elle soit là à la place de la monarchie en général et de la monarchie de Savoie en particulier, qui a fait beaucoup de mal à l'Italie.
20:36 Mais pour revenir à la situation britannique, effectivement, la chose que vous venez de dire au sujet de la foule est la chose qui m'a vraiment frappé de cette cérémonie.
20:48 Cette foule immense, cette foule enthousiaste, cette foule qui montre effectivement qu'en Grande-Bretagne et dans la démocratie britannique, dans les institutions britanniques, la monarchie est effectivement ancrée.
21:01 Et il y a une participation populaire, un enthousiasme. C'est bien. Chaque pays a ses institutions.
21:08 On peut être démocratique en étant monarque monarchique ou républicain. Et dans les deux cas, on peut être parfaitement démocratique.
21:16 Donc chacun respecte les institutions de l'autre. Ceci dit, permettez-moi de considérer que l'effet d'un couronnement d'un roi n'est pas en soi un moment historique.
21:29 On vous le permet tout à fait, Alberto. Adeline Percept, vous avez entendu Alberto Toscano qui dit "Européique, la France et l'Italie qui n'ont pas de roi". Vous êtes malheureux, vous, en Belgique ?
21:40 Non, non. Mais sur la France, en fait, je note qu'il y a un politologue suisse qui dit souvent "la France n'est pas une république, mais une monarchie élective".
21:53 Façon de dire qu'en fait, les institutions de la Ve République font que le président de la République peut parfois un peu paraître comme un roi.
22:02 Et voilà. Bon. Fin de la parenthèse. En Belgique, la Belgique...
22:07 C'est pas une parenthèse du tout. C'est un fait établi qu'en France, souvent, la monarchie, on dit qu'on vote pour élire une sorte de roi en France.
22:18 Voilà. La Belgique a une histoire différente. Et donc, le roi n'a pas... Bon, d'ailleurs, il y a en fait une polémique en Belgique sur vraiment le pouvoir que devrait avoir le roi avec une extrême droite flamande, par exemple, qui est très républicaine.
22:34 Parce que je voudrais que le roi n'ait plus du tout de pouvoir politique, en réalité.
22:39 Philippe Terle, le modèle britannique pourrait être déclinable ?
22:43 Honnêtement, je ne le pense pas. Je pense qu'en France, je vois en aucun cas le retour de la monarchie. Vous avez raison, c'est une monarchie, un monarque élu pour une période de 5 ans.
22:55 Il y en a certains qui ont bien joué le jeu, comme Giscard d'Estaing, par exemple, qui se prenaient pour un vrai roi. Ça faisait rire la famille royale britannique.
23:02 François Mitterrand aussi. Mais j'ai l'impression qu'en France, c'est pas possible.
23:08 Et pas Emmanuel Macron ?
23:09 Un peu moins quand même. Un peu plus réaliste. Mais il est devenu plus au fur et à mesure des années qu'il a passées à l'Élysée.
23:18 Mais c'est relativement court. Ça va durer 5 ans. On ne sait pas pour combien de temps Charles va être roi d'Angleterre.
23:24 Mais prétend-il plus de temps que 5 ans sur le trône, c'est relativement court. Mais il ne fera pas la même longueur de temps que sa mère, 70 ans, parce qu'il a déjà 74 ans.
23:34 Je ne vois pas non plus une monarchie en Italie. Mais je vois difficilement la Grande-Bretagne sans la monarchie.
23:42 C'est ça tout le paradoxe de cette situation. Parce que c'est beaucoup plus ancré dans l'esprit britannique.
23:48 On a des hauts et des bas. On a toujours un fort sentiment en Grande-Bretagne républicain. C'est pas tout nouveau.
23:53 On a eu une république pendant une courte période au 17e siècle qui n'a pas marché.
23:57 Donc je pense qu'on va survivre à des difficultés en ce moment. Charles va faire le travail nécessaire.
24:04 Mais ça va reprendre une vraie santé à partir du moment où William montera sur le trône.
24:09 Là, on est dans une période de transition, si vous voulez, entre Élisabeth, le plus longue règne dans l'histoire de la Grande-Bretagne,
24:15 et un nouveau règne avec William qui est beaucoup plus dans la moule de sa grande-mère que son propre père.
24:21 Donc Charles, il a un peu de temps pour changer les choses, mais pas beaucoup de temps quand même.
24:25 Samira Ibrahim, très vite.
24:26 La monarchie ne va pas très bien en Grande-Bretagne, même si aujourd'hui on a vécu ces fêtes et cette fête populaire.
24:33 Je pense qu'en France, on ne risque rien. Enfin, on ne risque pas. On est des révolutionnaires.
24:38 En revanche, oui, on aime la fête, on aime communier. Mais nous, on a le foot.
24:43 Voilà, et la coupe du monde...
24:45 Vous savez, il y a une chose qui m'étonne, et ça je le dis depuis longtemps, c'est l'intérêt que les Français ont pour la famille royale britannique.
24:51 Ça, ça m'épate, parce que je dis parfois que les Français sont encore plus obsédés par cette famille que nous les Britanniques.
24:56 Il n'y a pas une semaine où on ne m'appelle pas pour demander une interview sur une telle ou une telle chose qui se passe.
25:02 Je dis mais c'est parce que vous avez décapité votre roi, c'est parce que vous avez un saut qui se passe pour de vrai de l'autre côté de la Manche.
25:08 Je n'arrive pas à savoir...
25:10 Très bonne remarque. Vous savez quoi, on va méditer là-dessus. Pourquoi aimons-nous tant la famille britannique ?
25:14 Et d'ailleurs, ce n'est pas...
25:15 Pendant la météo et l'info, on se retrouve juste après pour la deuxième partie. Les informés, restez avec nous.
25:20 Bonsoir à tous. Une nuit sous surveillance à cause de nombreux orages qui vont se mettre en place sur un axe partant des Pyrénées jusqu'au massif central.
25:37 C'est lié à cette perturbation arrivée aujourd'hui.
25:40 A l'arrière, nous avons un air plus froid qui rencontre un air particulièrement doux, voire chaud, sur ces régions.
25:46 Donc prudence. On le voit à l'image des averses de la grelle des coups de tonnerre.
25:50 Ça va d'ailleurs se déstabiliser dans une moindre mesure un peu partout sur les régions de l'ouest.
25:55 Demain, l'instabilité, on la retrouvera depuis les Cévennes, le massif central jusqu'au Jura.
26:01 Partout ailleurs, on aura des averses régulières ou de la pluie.
26:03 Et puis en cours de journée, ça va se réactiver sur l'est des Pyrénées et puis toujours en partant des Cévennes jusqu'aux Alpes.
26:10 De l'instabilité qui sera d'ailleurs à se représenter sur de nombreuses régions.
26:13 Avant le retour d'un temps plus calme, le long des côtes de la Manche et des côtes aquitaines.
26:17 Et en Méditerranée, vous resterez toujours en marge de toute cette agitation.
26:20 À Valère du Matin, entre 10 et 16 degrés, ça reste homogène.
26:23 Dans la journée, très logiquement, après le passage du front, les températures vont baisser.
26:27 On a des valeurs entre 15 et 24 degrés.
26:30 [Musique]
26:40 Bonsoir à tous, merci de nous suivre sur France Info.
26:43 À la une ce samedi, le couronnement du roi Charles III ainsi que son épouse Camilla.
26:47 Une cérémonie de deux heures au sein de l'abbaye de Westminster devant 2300 invités.
26:53 Un événement suivi dans le monde entier mais aussi évidemment dans les rues de Londres
26:57 où ils étaient nombreux pour voir le passage du carrosse royal.
27:00 Par ailleurs, quelques manifestants anti-monarchie ont été interpellés en marge des rassemblements.
27:06 Et puis ce week-end, pour cet événement royal, les festivités vont se poursuivre.
27:10 Alors quel est le programme des prochaines heures, des prochains jours ?
27:13 Lise Vogel, notre envoyée spéciale à Londres, nous explique tout.
27:16 Eh bien Fanny, demain, l'ambiance va être résolument festive
27:21 parce qu'il y aura des grands banquets organisés partout à travers le Royaume-Uni.
27:26 Il devrait y en avoir des milliers à Londres bien sûr
27:29 mais pas seulement. Des grands banquets durant lesquels des voisins, des familles, des amis vont se réunir.
27:35 Dans les quartiers, il y aura des grandes tables qui seront dressées
27:39 et les gens vont partager un moment ensemble, vont faire la fête, vont partager un repas.
27:43 Peut-être la fameuse tarte du couronnement choisie par Charles comme plat officiel de son couronnement.
27:50 D'autres choisiront sans doute le fameux poulet Elisabeth.
27:54 Bref, ça sera une journée sous le signe de la fête et de la tradition.
27:58 Évidemment, la question c'est de savoir si on verra des membres de la famille royale
28:02 à ces grands banquets partout à travers le pays.
28:05 La réponse est oui. Certains ont confirmé leur présence
28:09 mais on ne sait pas encore si Kate et William, bien sûr, qui sont un petit peu les chouchous des Britanniques ici,
28:14 assisteront eux à l'un de ces banquets. C'est probable.
28:18 Buckingham Palace a indiqué que le roi et la reine, eux, ne participeront pas à ces repas de quartier,
28:23 à ces fêtes. En revanche, on les verra bien le soir à Windsor pour le grand concert organisé en leur honneur.
28:30 Et puis lundi, la journée est fériée, je le rappelle, toujours en l'honneur du couronnement du roi Charles III.
28:36 Et Buckingham Palace invite tous les Britanniques à se tourner vers les œuvres caritatives
28:41 et à faire du bénévolat en l'honneur du travail du roi accompli pour son peuple au cours des dernières années.
28:47 Voilà pour le programme. Et puis ce soir à Londres, je peux vous dire que malgré la pluie,
28:52 l'ambiance est déjà festive. Il y a du monde dans les rues et il y a du monde dans les pubs.
28:57 La politique en France. La CGT a accepté l'invitation d'Elisabeth Borne.
29:02 La première ministre, en effet, a convié les partenaires sociaux pour échanger à Matignon les 16 et 17 mai prochains.
29:08 La CFDT et la CFTC avaient d'ores et déjà annoncé leur présence pour ces entretiens bilatéraux,
29:13 dont l'ordre du jour n'a pas été précisé. Des échanges qui interviennent alors que la réforme des retraites a été promulguée,
29:20 mais restent très contestées. En France, vous le savez, de nombreux départements sont déjà durement frappés par la sécheresse.
29:27 Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, était ce samedi en déplacement dans les Pyrénées-Orientales.
29:32 Le ministre veut garantir son soutien aux agriculteurs, secteur particulièrement en difficulté.
29:38 Et puis dans l'actualité ce samedi, le décès de l'écrivain Philippe Solaires à l'âge de 86 ans,
29:45 bien connu de la scène médiatique, auteur de près de 80 romans et essais.
29:50 Il a publié son premier roman à l'âge de 22 ans. Il a reçu le Prix Médicis pour son deuxième ouvrage, c'était en 1961.
29:58 Le monde de la culture lui rend donc hommage aujourd'hui.
30:01 Pour l'ancien ministre Jack Lang, "Notre République des Lettres" ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui,
30:07 sans cet avant-gardiste vivace et intransigeant.
30:10 Restez avec nous, l'information continue. Tout de suite vous retrouvez "Les Informés".
30:15 Je vous souhaite une bonne soirée sur France Info.
30:17 *Générique*
30:32 Et toujours en compagnie de correspondants de la presse étrangère en poste à Paris,
30:36 Samira Ibrahim, journaliste à la radio Monte Carlo d'Oualia.
30:39 Il s'agit de RFI en langue arabe.
30:41 Alberto Toscano, journaliste italien correspondant à Paris du quotidien Milano Finenza.
30:46 Adeline Percept correspondante de la RTBF, la radio télévision belge.
30:52 Et puis Philippe Torle, journaliste britannique, chroniqueur sur France 24.
30:56 C'est très agréable de vous avoir, vous savez, le samedi soir dans notre émission
31:00 parce que vous avez souvent un regard quand même différent sur les problèmes français
31:05 et sur notre rapport au monde finalement.
31:08 Alors cette semaine, l'un des événements fut cette déclaration de Gérald Darmanin sur RMC. Écoutez.
31:14 - Qu'est-ce qui se passe à Menton ?
31:16 Oui, il y a un influx de personnes migrantes et notamment de mineurs.
31:19 Parce que Mme Mélanie, gouverneur d'extrême droite choisie par les amis de Mme Le Pen,
31:23 est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue.
31:26 Ça veut dire que Mme Mélanie, c'est comme Mme Le Pen.
31:29 C'est-à-dire qu'elle se fait élire sur "vous allez voir ce que vous allez voir"
31:32 et puis ce qu'on voit, c'est que ça ne s'arrête pas et que ça s'amplifie.
31:34 Parce que l'Italie connaît une très grave crise migratoire.
31:36 - Voilà. Déclaration qui a suscité une véritable levée de boucliers à Rome.
31:41 Le ministre italien des Affaires étrangères a annulé un déplacement à Paris.
31:44 Il exige des excuses. Elisabeth Borne a tenté d'apaiser la situation.
31:49 Je voudrais redire que l'Italie est un partenaire essentiel de la France,
31:52 que notre relation est fondée sur le respect mutuel
31:56 et qu'on va privilégier la concertation et un dialogue apaisé pour continuer à travailler ensemble.
32:02 Alberto Toscano, je me tourne évidemment vers vous.
32:04 C'est quoi ? C'est une gaffe de la part de Gérald Darmanin ?
32:07 - Quelle tristesse ! Quelle tristesse ! C'est une gaffe, c'est un jeu politicien
32:13 avec un but évident des politiques antérieures.
32:17 Parce que le but de la polémique de monsieur Darmanin n'était pas l'Italie,
32:21 c'était madame Le Pen.
32:24 Et alors pour faire des polémiques politiciennes des politiques antérieures,
32:29 on arrive à prendre à notre âge un vrai problème, un problème énorme.
32:34 Qu'est-ce que ça veut dire ?
32:37 Là il n'est pas question de dire que madame Meloni a de la raison.
32:40 D'ailleurs, moi, vous savez bien que j'étais à plusieurs reprises très critique vis-à-vis de madame Meloni.
32:46 Mais le problème n'est pas madame Meloni.
32:48 Le problème est qu'entre le 1er janvier et hier, 44 000 personnes sont arrivées en Italie,
32:58 à bord de bateaux extrêmement dangereux, dans des conditions horribles.
33:04 Or ces personnes ont été accueillies en Italie.
33:08 Et le problème français est d'empêcher que ces personnes, une fois accueillies en Italie,
33:13 n'arrivent pas en France, dont on fait une barrière à mur à 20 000 sur les Alpes.
33:18 Est-ce que c'est ça l'Europe ? Expliquez-moi. Est-ce que c'est ça l'Europe ?
33:23 Alors, on n'arrive pas à avoir une politique commune sur le problème migratoire.
33:29 Et on joue à faire des polémiques entre nous, avec qui plus est le but d'utiliser ça en politique intérieure.
33:37 Est-ce que c'est ça dont l'Europe a besoin ? Est-ce que c'est ça dont nos pays ont besoin ?
33:43 Adeline Percette ?
33:44 J'ai été tout bonnement furieuse et scandalisée par les propos de Gérald Darmanin.
33:50 Pour plusieurs raisons. La première, c'est ce que vous dites, Alberto Toscano.
33:55 Est-ce que c'est ça l'Europe ? Moi, j'étais en 2015 dans les Balkans.
34:00 J'ai suivi les personnes qui arrivaient en 2015. J'étais avec mon petit sac.
34:05 J'étais avec mes petits pieds en train de marcher avec eux.
34:08 Moi, ça n'a duré qu'une semaine. Et eux, pendant des mois et des mois, ils l'ont fait.
34:12 Donc je sais ce qu'ils ont vécu, tous ces gens-là.
34:15 On est quasiment huit ans plus tard, et on se retrouve encore avec des milliers de morts dans la Méditerranée.
34:22 On se retrouve encore avec des centaines et des milliers de gens qui sont dans les rues de Paris.
34:28 Je ne sais pas si vous êtes allés récemment dans les interstices du périphérique autour de Paris.
34:33 Mais je veux dire, dans le nord de Paris, dans le sud de Paris, il y a des gens qui dorment,
34:38 parfois dans des tentes quand les associations arrivent à en avoir,
34:41 mais sinon qui dorment dans les interstices du périphérique parisien, des gens qui meurent sur la colline du Crac.
34:47 Et M. Darmanin qui vient nous dire "Ah, c'est de la faute à Mélanie". Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
34:51 On demande aux responsables européens maintenant de prendre leur responsabilité.
34:55 Et ça fait huit ans, dix ans qu'on leur demande ça.
34:59 Samira Ebrahim.
35:00 Oui, alors pour moi, c'est de la pure com'. Je suis tout à fait d'accord avec vous.
35:04 La question de l'immigration, c'est une question douloureuse, épineuse.
35:08 C'est vraiment un dossier qui concerne vraiment tous les pays.
35:11 Il va falloir travailler de concert.
35:13 Pour replacer les choses dans leur contexte, M. Darmanin était sur RMC Story.
35:18 RMC, il me semble que c'était l'émission "Les Grandes Gueules".
35:22 Donc on le connaît. Il aime sortir des punchlines.
35:25 Et en l'occurrence, c'est ce qui s'est passé. Et je suis tout à fait d'accord avec vous.
35:30 Pour lui, c'était vraiment une question de...
35:34 Vraiment, là pour le coup, c'était son périmètre.
35:38 C'est de la politique, exactement, politicienne.
35:41 Et il parle de l'intérieur.
35:43 Ça n'a rien à voir avec cette thématique.
35:46 Il n'est ni diplomate, ni ministre des Affaires étrangères.
35:49 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est un dossier qu'il va falloir prendre à bras le corps.
35:53 Il va falloir être audacieux, avoir trouvé des solutions avec nos partenaires européens,
35:58 avec la crise climatique, avec le Soudan, la guerre au Soudan,
36:02 avec tous les... Je veux dire, il va falloir apporter des solutions.
36:06 Là, aujourd'hui, ce qu'il a voulu faire, c'est de la communication,
36:09 montrer à M. le Président, M. Emmanuel Macron, qu'il était de son côté
36:13 et qu'il allait être celui qui allait tirer à balles réelles sur Marine Le Pen.
36:20 Et ce n'était pas le sujet, en fait.
36:22 Philippe Teurl, la politique étrangère de la France est très lisible ?
36:26 Ça, c'est vraiment une autre histoire.
36:30 Parfois, on a du mal à comprendre ce que c'est, la politique étrangère française,
36:34 surtout quand il s'agit de l'Ukraine, par exemple.
36:38 Les Britanniques ont donné beaucoup, beaucoup d'armes aux Ukrainiens.
36:44 Et ils disent, mais pourquoi la France n'est pas là, comme les Britanniques ont fait,
36:49 pour donner aux Ukrainiens ce dont ils ont besoin pour gagner cette guerre contre la Russie ?
36:54 Et pour revenir sur l'histoire des migrants, tout est détestable dans cette histoire.
36:58 Parce qu'à la fois, il peut dire que Mélanie n'a rien fait,
37:04 n'a pas réussi à gérer le problème des migrants, et bien la France non plus.
37:08 Quand vous regardez ce qui s'est passé sur la côte nord entre la France et la Grande-Bretagne,
37:12 c'est un bisbis depuis longtemps sur les migrants qui vont en Angleterre.
37:14 C'est le même problème.
37:15 C'est le même problème.
37:16 Les Anglais non plus n'arrivent pas à régler, parce que maintenant,
37:19 il y a cette grande bagarre en Grande-Bretagne, où on va envoyer tous les migrants au Rwanda
37:22 pour qu'ils demandent l'asile là-bas, mais l'asile est de plus en plus compliqué à obtenir.
37:27 Donc on les laisse là-bas tranquilles au Rwanda, on les oublie.
37:30 Mais ce n'est pas une solution. Il n'y a aucune solution qui est proposée.
37:33 C'est juste en envoyant la balle entre chacun.
37:35 Et en attendant, on fait un petit peu de politique politicienne pour faire du mal à Mme Le Pen,
37:40 parce qu'on n'a pas envie qu'elle revienne au pouvoir.
37:42 Voilà, il y a peut-être un point à gagner en tapant sur Marine Le Pen et en même temps sur Giorgio Meloni.
37:48 C'est vraiment assez détestable partout.
37:50 Et aucun pays n'a été exemplaire sur le sujet.
37:53 Et je trouve que c'est vraiment maladroit et discourtois.
37:56 Je trouve que la France n'a pas de leçons à donner sur ce sujet-là en particulier.
37:59 Allez, on passe à notre débat suivant juste après le Fil info 20h41.
38:04 Elia Bergel.
38:05 Félicitations au roi Charles III et à la reine Camilla, amie de la France.
38:10 Salut Emmanuel Macron, le président présent au couronnement du monarque à Londres aujourd'hui,
38:15 fier d'être à vos côtés en ce jour historique, ajoute le chef d'État.
38:19 Charles III et Camilla ont ensuite salué la foule depuis le balcon du palais de Buckingham à Londres
38:24 après une cérémonie fastueuse dans l'abbaye de Westminster.
38:27 La Russie met en cause les États-Unis et les Occidentaux pour leur responsabilité
38:31 dans l'attaque à l'explosif contre la voiture de l'écrivain nationaliste Prilépine.
38:37 Aujourd'hui, il est gravement blessé.
38:39 Les enquêteurs assurent que le suspect a agi sur ordre de l'Ukraine, ce que Kiev dément.
38:44 Au Soudan, les violences font toujours rage à Khartoum, la capitale.
38:48 Les paramilitaires et l'armée régulière qui s'affronte depuis plusieurs semaines
38:51 doivent pourtant discuter d'une nouvelle trêve en Arabie saoudite.
38:55 Jean-Luc Mélenchon défend la NUP qui vient de fêter son premier anniversaire.
38:59 L'Insoumis reconnaît cependant que cette alliance de gauche est difficile, compliquée.
39:04 Jean-Luc Mélenchon à Marseille cet après-midi pour participer à une marche de toutes les colères.
39:09 Un défilé d'opposants à la réforme des retraites à Lyon.
39:12 Aussi aujourd'hui, 650 personnes dans les rues selon les autorités.
39:15 La manifestation s'est déroulée sans incident majeur mais avec quelques tirs de gaz lacrymogènes.
39:20 La préfecture assure que les forces de l'ordre ont été la cible de jets de projectiles.
39:25 En cyclisme, le Belge Remco Evenepoel s'empare du Maillot Rose,
39:29 de leader sur le Tour d'Italie, victoire sur la première étape cet après-midi.
39:33 Un contre-la-montre de 20 km.
39:35 On dit parfois qu'on ne parle que des mauvaises nouvelles sur France Info.
39:49 Eh bien là, je voudrais vous faire commenter une bonne et même une très bonne nouvelle.
39:53 Le Covid n'est plus une alerte sanitaire mondiale.
39:56 C'est l'Organisation mondiale de la santé qui l'a annoncé.
39:59 Bonne nouvelle donc mais restons vigilants, c'est ce qu'était venu nous dire Agnès Firmin-Lebaudeau,
40:05 ministre déléguée chargée de la Santé. Elle était l'invitée de France Info ce matin.
40:10 C'est à la fois une bonne nouvelle mais je le rappelle et le directeur de l'OMS l'a aussi fait,
40:15 c'est une bonne nouvelle qui doit nous obliger aussi à rester vigilant.
40:18 Nous sommes tous plus ou moins immunisés, l'immunité globale est presque là.
40:22 Malgré tout, je le redis, le virus circule toujours, le nombre d'hospitalisations baisse.
40:27 Mais il y a toujours des hospitalisations qui sont dues au Covid.
40:30 Tous ces indices sont à la baisse mais nous devons rester vigilants, comme toute lutte face à un virus.
40:35 On reste vigilants mais l'alerte est donc levée.
40:38 Qu'est-ce que cette pandémie finalement nous aura appris à votre avis, Adeline Bercepte ?
40:44 Plein de choses. J'ai essayé de trouver un point négatif et un point positif.
40:49 Le point négatif, c'est que je trouve qu'on s'est rendu compte qu'on était vraiment tombés dans l'ère de la post-vérité,
40:57 qu'il y avait un vrai terreau pour le complotisme et ça, on l'a vraiment vu pendant la pandémie.
41:03 Donc ça, c'est ce que je retiens et finalement, ça a donné raison, je ne sais pas si vous vous souvenez,
41:08 aux conseillers de Donald Trump qui ont théorisé l'ère de la post-vérité au moment de son accession au pouvoir.
41:15 C'est un peu ça que j'ai eu comme vertige pendant les premiers mois de pandémie, je dirais.
41:21 Et le côté positif, c'est que je pense qu'on s'est aussi rendu compte qu'on vivait dans un monde assez fou.
41:27 Et je pense qu'il y a un peu de raison qui revient et notamment sur l'économie.
41:33 On parle beaucoup de relocalisation, il faut arrêter d'être dépendant de puissances qui sont à l'autre bout du monde, etc.
41:39 Je pense que c'est aussi une leçon qu'on a tirée.
41:42 - Philippe Tardin ? - Je dirais que ça nous a appris deux choses.
41:47 La première, c'est qu'on n'est pas immortel et on est face.
41:52 - Vous, les Anglais, vous croyez que vous étiez immortel ?
41:55 - J'aurais aimé, mais malheureusement, c'est un peu... - La monarchie est immortelle.
41:59 - Oui, c'est des droits que nous n'avons pas. - L'immortalité, c'est très long sur la fin, quand même.
42:05 On n'est pas immortel, donc on peut être face à des crises que personne ne croyait exister encore.
42:13 On pensait que les épidémies, comme on a entendu parler d'autrefois dans les pays de l'Occident, étaient terminées,
42:22 que plus jamais on n'aura ça. Donc ça nous rappelle qu'on n'est jamais à l'abri d'une épidémie qui peut ressurgir.
42:31 Donc déjà, c'est une bonne chose pour nous rappeler qu'on doit faire des efforts pour se protéger.
42:38 La deuxième chose, c'est que je trouve que ça montre que l'être humain, qui a un grand atout, c'est son cerveau,
42:48 parce qu'on n'est pas très fort comparé à certains animaux, on est vraiment guillis parce qu'on a un cerveau,
42:53 mais c'est ce cerveau quand il doit marcher, et il marche super bien pour trouver une remède à quelque chose
42:58 qui aurait pu anéantir la race humaine. Donc combien de temps il a fallu pour trouver un vaccin ?
43:03 Très peu de temps. C'est remarquable. Donc je tiens mon chapeau à tous les scientifiques qui ont vraiment travaillé
43:08 d'arrache-pied pour arracher ce vaccin, et c'est grâce à eux qu'aujourd'hui on peut tourner la page du Covid.
43:15 Si il n'y avait pas le vaccin, je ne sais pas si on serait tous là aujourd'hui ou pas, mais c'est vrai que c'était un réveil
43:22 pour la race humaine qu'il faut être très vigilant. Mais deuxièmement, un certain confort par le fait que même
43:29 quand on est face à un danger imminent comme le Covid, on peut toujours trouver une sortie, parce qu'on a toujours
43:35 les moyens de trouver une remède, et ça c'est vraiment formidable.
43:40 Samira Ibrahim ?
43:42 Je pense qu'on a appris beaucoup de choses. Alors effectivement, je suis d'accord avec vous, on a pris conscience
43:48 que la science ne pouvait pas tout, tout de suite, et qu'on n'était finalement que très peu de choses,
43:53 et qu'on était tous interconnectés. Ce qui se passe en Chine me concerne, ce qui se passe au Soudan me concerne,
43:59 ce qui se passe dans l'Antarctique nous concerne également, et ça c'est vraiment quelque chose de très important,
44:05 parce qu'au même titre que quand on va sur Internet, on un-clic, on communique avec la Terre entière,
44:12 là, on était toutes interconnectées. Et puis on a appris aussi à avoir peur ensemble, et je crois qu'aujourd'hui
44:21 on a tous compris que, ok, on a maîtrisé le Covid peut-être, entre guillemets, mais qu'on n'était pas à l'abri,
44:29 qu'on pouvait aussi être victime de nouveaux virus, et que ça pouvait aussi être utilisé comme des nouvelles armes de guerre.
44:37 Donc je pense qu'il y a énormément de peur, et qu'il va falloir qu'on travaille ensemble, mais ça peut aussi nous inspirer,
44:44 parce que finalement on a trouvé un remède, et je ne sais pas, des questions comme l'environnement par exemple,
44:50 parce qu'on va tous, on court tous à notre perte. Si on travaille tous ensemble, on va peut-être trouver une solution.
44:56 Donc voilà, ça c'est une petite note positive en tout cas, Alberto Toscano.
45:00 Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit. On a découvert la peur, et la peur peut être une très bonne chose,
45:05 parce qu'elle nous pousse à développer des recherches médicales et scientifiques, à adopter des mesures de prudence,
45:13 mais vous vous rendez compte qu'on n'avait pas de masque quand la pandémie a commencé dans nos pays.
45:21 On avait détruit nos stocks de masques, on n'avait pas une production d'antibiotiques à la hauteur de nos besoins,
45:28 tout avait été délocalisé, on avait fait des bêtises gigantesques sur le plan de la protection de la santé publique.
45:35 Donc aujourd'hui, cette leçon a été, je l'espère, apprise et comprise. Il y a un avant et un après la pandémie.
45:46 Le travail, notre vie quotidienne a changé. Il est normal aujourd'hui de travailler en télétravail.
45:54 Il y a des choses sur lesquelles on n'ira plus en arrière, donc le monde a changé.
46:00 Certaines technologies, même de la communication, ont été mieux développées.
46:04 On a pris l'habitude de réunions en Zoom, et plein de choses ont changé.
46:10 Donc il y a un monde différent et on a appris, je l'espère, qu'on doit avoir peur, pas pour laisser les choses comme avant,
46:19 mais pour se protéger des risques futurs.
46:23 Allez, dernier débat désinformé. On a beaucoup parlé de Roi pendant cette heure d'information.
46:29 On va maintenant parler de Petite Reine. Ce sera juste après le Fil info. Il est 20h50. Elia Bergel.
46:36 Une image sur les télés du monde entier. Le roi Charles III et la reine Camilla, tout juste couronnée, saluent la foule depuis le balcon du palais de Buckingham à Londres.
46:47 70 ans après le sacre d'Elisabeth II, des dizaines de milliers de curieux se sont rassemblés pour apercevoir les monarques.
46:53 En Ukraine, 6 des mineurs tués par des tirs russes, les victimes, étaient en pleine opération dans la région de Kersant, dans le sud du pays.
47:01 7 casques bleus blessés dans le centre du Mali après l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi, annonce l'ONU.
47:07 Rien que cette année, 6 attaques similaires d'engins explosifs improvisés ont lieu dans le centre du pays, un des foyers des exactions djihadistes qui ensanglantent la région du Sahel.
47:17 La CGT se joint à la CFDT et la CFTC. Et il ira bien discuter avec Elisabeth Borne.
47:23 Le 17 mai, la chef du gouvernement a invité les 5 principaux syndicats opposés à la réforme des retraites.
47:29 Alors que la contestation continue, la force ouvrière se décidera dans les prochains jours sur sa participation ou non.
47:35 Les ministres contraints de ruser pour ne pas être accueillis par des concerts de casseroles, Gérald Darmanin s'est rendu à Gruson dans le Nord aujourd'hui alors qu'il a démenti hier tout déplacement dans cette commune.
47:47 Des opposants au gouvernement comptent-elles accueillir. Le ministre de l'Intérieur a finalement pu y aller sans être chahuté.
47:53 Près de 11 tonnes de cigarettes contrefaites, saisies par les douaniers hier dans la Loire, interception d'un camion immatriculé en Lettonie.
48:02 La valeur de la marchandise est estimée à environ 6 millions d'euros.
48:07 France Info
48:09 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde
48:15 Et oui la petite reine puisque le gouvernement a présenté son plan vélo cette semaine. L'occasion pour nous de parler de la place de la bicyclette dans nos sociétés.
48:25 Alors d'abord pour se faire plaisir, écoutez l'extrait de ce reportage sur le Tour de France. Nous sommes en 1952.
48:33 Un certain regroupement s'est opéré avant l'ascension du télégraphe et du galibier, le véritable géant du tour.
48:38 De 500 mètres environ, les coureurs devront grimper à 2500. 2000 mètres d'élévation en moins de 40 km.
48:45 Fraîcheur des sommets inaccessibles, tu n'es pas pour ceux qui peinent sur le goudron.
48:49 Ça c'est donc 1952. Alors 71 ans plus tard, le ton a un petit peu changé. Le gouvernement a donc présenté cette semaine son plan vélo.
48:58 Ce sont 2 milliards d'euros qui se sont débloqués pour la construction de pistes cyclables, d'abris vélo et puis de primes pour l'achat de nouvelles bicyclettes.
49:07 Alberto Toscano, je me tourne vers vous pour deux raisons. D'abord parce qu'aujourd'hui c'est le début du Giro, le Tour d'Italie.
49:13 Et puis parce que vous avez écrit un livre intitulé "Un vélo contre la barbarie nazie, l'incroyable destin du champion Gino Bartali qui a sauvé plein de juifs pendant la guerre".
49:25 C'est quoi la place du vélo dans une société aujourd'hui ?
49:29 La place du vélo dans la société est un instrument de travail et aujourd'hui aussi un instrument de transport écologique.
49:36 Il y avait le film "Voleur de vélo" de Vittorio De Sica.
49:41 Et là on voyait que ce monsieur auquel on vole la bicyclette n'a plus la possibilité de travailler.
49:49 Le vélo est le cheval des pauvres, le vélo est la chose la plus populaire qui existe dans nos sociétés du XXe et du XXIe siècle.
50:00 Et donc, c'est pas hasard si le cyclisme est le sport considéré le plus populaire.
50:07 Et donc aujourd'hui le Tour d'Italie est le début de grandes courses à tape, ensuite le Tour de France.
50:14 Gino Bartali a gagné le Tour de France en 1938 et en 1948.
50:19 Et pendant la guerre, il a transporté à l'intérieur de son vélo de faux papiers pour sauver des juifs qui se trouvaient en difficulté, à risque de déportation à Auschwitz.
50:31 Donc dans le vélo, il y a toute une mythologie de choses qui rappelle le peuple, la solidarité et plein de belles choses, plein de choses qui ont bon parfum d'humanité.
50:44 Samir Hebraïm, alors ça c'est l'histoire, évidemment.
50:47 Mais aujourd'hui, est-ce qu'il n'y a pas une société à deux vitesses en matière de vélo ?
50:51 Celle où l'on peut parfaitement se contenter de circuler à vélo parce qu'on est en bonne santé, parce qu'on habite dans le centre-ville.
50:57 Et puis une autre société qui, elle, a absolument besoin de la voiture pour circuler.
51:01 Oui, carrément, c'est un luxe le vélo aujourd'hui.
51:04 Quand je vous écoute, je trouve ça tellement romantique.
51:07 Mais très romantique.
51:09 Oui, c'est très populaire.
51:11 Et puis on revient à ce que vous disiez tout à l'heure, nos priorités ont changé avec le Covid.
51:15 On a une autre vision de la vie.
51:17 On a un autre rapport au temps aussi.
51:19 Mais je trouve que c'est très positif.
51:22 C'est très, très bien.
51:23 Mais il faut donner les moyens aussi aux personnes de pouvoir prendre leur vélo, pouvoir aller au travail avec leur vélo.
51:30 Alors, ça réglerait énormément de choses aussi, de problématiques.
51:34 Faire du sport, mieux respirer.
51:36 Très bien.
51:37 Mais il faudrait qu'il y ait moins de voitures aussi parce que c'est dangereux de faire du vélo dans les rues de Paris parfois.
51:43 Donc plus de cycle, de pistes cyclables.
51:46 C'est toute une organisation.
51:48 Mais en même temps, oui, vous avez raison, on a besoin aussi de la voiture.
51:52 Notre vie moderne aujourd'hui ne nous permet peut-être pas.
51:55 Donc il y a énormément de changements qu'il faudrait peut-être opérer en même temps.
52:00 Philippe Darle, comment ça se passe au Royaume-Uni ?
52:03 Alors, il y a beaucoup de politiques pour réduire le nombre de voitures dans le centre de Londres, par exemple.
52:08 Il y a un péage qui est relativement cher si on veut circuler au-delà d'un certain limite bien établi par la mairie de Londres.
52:16 Et il faut payer un taxe, soit annuel, soit quotidien, pour rouler.
52:24 Et ça a eu l'effet de réduire le nombre de voitures d'une façon assez substantielle dans le centre de Londres.
52:29 Construire aussi des pistes cyclables.
52:31 Donc les deux choses ensemble, en faisant en sorte que maintenant c'est plus facile pour circuler un vélo.
52:37 Là où je suis d'accord qu'il faut donner plus de place au vélo, je trouve que c'est très important, surtout dans les grandes villes.
52:43 Dans la campagne c'est différent, parce que je suis d'accord, on ne peut pas faire 50 km par jour à vélo quand on doit travailler.
52:50 Et 50 km de retour à la maison, c'est pas possible, il faut une voiture.
52:54 Donc il faut trouver une solution pour permettre aux gens de circuler en voiture,
52:58 ne pas être pénalisé par le fait qu'ils ne peuvent plus circuler dans les grandes villes,
53:02 parce que les vélos ont pris la priorité sur tout le monde, ce qui est un peu le cas malheureusement dans Paris et dans certains arrondissements.
53:10 Et la situation est telle que maintenant que les automobilistes ont du mal à circuler,
53:17 ils commencent à s'en prendre au vélo, et ça c'est pas bon.
53:21 Donc il y a toute une politique au revoir concernant les vélos, mais sur le fond je trouve que c'est une excellente idée.
53:27 Mais là il ne faut pas aller trop vite non plus, et dans Paris, entre Muros, je trouve que la politique a été "on va très vite"
53:33 parce qu'on a les Jeux Olympiques qui viennent, on va finir tous les travaux le plus vite possible.
53:37 Et c'est mal fait. Juste par exemple, j'ai un ami qui vient de Danemancque assez souvent,
53:43 qui m'a dit que si jamais à Copenhague on avait fait ce qu'on avait fait à Paris,
53:47 enfin à Copenhague comme on l'a fait à Paris, la personne à Copenhague aurait été mise à la peau directement.
53:52 - Alain Percept, on termine avec la Belgique qui est LE pays du vélo.
53:56 - Oui, l'un des pays du vélo. - Et du Mars !
53:59 - Oui, bien sûr, avec les Pays-Bas, etc.
54:02 Moi je pense qu'on ne peut que se réjouir de ce plan vélo, mais la bicyclette ne peut pas non plus être l'alpha et l'oméga de toute politique de mobilité.
54:11 Et je pense que justement à Paris, on a considéré qu'il fallait faire un peu de l'écologie marketing
54:20 et de l'écologie punitive avec les autres moyens de transport.
54:24 Or moi je pense que si on veut faire accepter des choses dans la société, il faut faire l'inverse, il faut être incitatif.
54:31 Pourquoi, diable, ne peut-on pas mettre un vélo dans un transport en commun à Paris ?
54:37 Enfin on peut, mais alors entre 10h et 13h, c'est incroyable.
54:46 Quand vous allez dans d'autres pays, c'est complètement différent.
54:50 On peut circuler en multimodal et je pense que c'est ça qu'il faut inciter.
54:55 Et c'est pour ça que c'est intéressant d'avoir des correspondants étrangers de temps en temps aux Informés, tous les samedis en l'occurrence.
55:02 Les Informés c'est terminé pour ce soir. Merci à vous quatre.
55:05 Je vous renvoie au livre d'Alberto Toscano, évidemment un vélo contre la barbarie nazie.
55:09 C'est aux éditions ECHO. J'aurai plaisir sinon à vous retrouver dès demain soir 20h pour un nouveau chapitre des Informés.
55:16 D'ici là, vous vous portez bien, vous restez avec nous. L'info continue sur France Info.

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