Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines-Energie

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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir, quel bilan tiré de ce 1er mai un peu particulier, journée de mobilisation
00:09 contre la réforme des retraites avec des cortèges partout en France.
00:13 Bonsoir Sébastien Ménespillier.
00:15 Bonsoir.
00:16 Vous êtes secrétaire confédérale de la CGT, secrétaire général de la fédération
00:20 Minénergie de la CGT.
00:22 Aujourd'hui certes il y a beaucoup de monde dans la rue pour cette 13e journée de mobilisation
00:27 contre la réforme des retraites mais cela n'a pas été le raz de marée escompté,
00:32 espéré.
00:33 Est-ce que cela ne signifie pas que le combat est terminé, la loi est désormais promulguée ?
00:37 Non, non pas du tout.
00:39 C'est une journée exceptionnelle, un 1er mai historique.
00:43 Franchement c'était une journée qu'on s'attendait avec la famille mobilisée partout en France,
00:52 des travailleuses et des travailleurs toujours mobilisés, déterminés à faire reculer
00:56 ce gouvernement.
00:57 On est très fiers de cette journée et on la place encore une fois sur l'histoire
01:03 finalement des luttes sociales et des luttes du 1er mai.
01:09 Cette fête du travail, je crois qu'elle a été au rendez-vous.
01:11 Donc non, ce n'est pas terminé.
01:13 Alors les chiffres officiels ne sont pas encore tombés, on ne sait pas si on atteindra le
01:16 million de manifestants.
01:18 La CGT parle de plus de 2 millions, 2 300 000 manifestants en France.
01:23 On va voir les chiffres officiels, ça ne risque pas d'être les mêmes.
01:27 La CGT annonce 2,3 millions partout en France, 550 000 à Paris.
01:32 On a des cortèges qui ont été vraiment fréquentés du monde, partout, ça a fait
01:38 du bien.
01:39 Je crois que c'était nécessaire.
01:40 Nous attendions du monde et je ne dirais pas qu'on a été surpris, mais en tout état
01:44 de cause par rapport au dernier 1er mai qu'on a connu, c'est vraiment une autre journée.
01:50 Elle s'inscrit véritablement cette journée contre la réforme des retraites, pour le
01:55 retrait de la réforme des retraites.
01:56 Donc après le 19 janvier et toutes ces journées qui ont été enchaînées, celle-ci est au
02:02 rendez-vous et on n'est pas fiers.
02:04 Et après, Sébastien Menespillier, qu'est-ce que vous allez faire après ? Est-ce que vous
02:09 allez continuer à faire des coupures d'électricité ciblées ?
02:13 Jeudi soir, la CGT a coupé le courant pendant un match de rugby entre Agent et Nevers.
02:18 Le maire n'a pas du tout apprécié, il a porté plainte.
02:20 C'est quoi le message ?
02:21 Ce qui est certain, c'est que d'abord on va attendre l'inter-syndicale qui se réunit
02:24 demain matin.
02:25 Les premiers vont se réunir et vont discuter, annoncer ce qui se passera dans les prochains
02:30 jours.
02:31 Dans l'énergie, nous on a le 3 mai en ligne de mire.
02:34 On a déjà des grèves qui s'ouvrent.
02:36 Le jour où le Conseil constitutionnel va se prononcer sur le référendum d'initiative
02:40 par stagé.
02:41 Ce jour-là, vous avez appelé à une journée de colère.
02:44 On a encore de l'espoir pour que les sages puissent aller dans le sens de la démocratie
02:49 sociale.
02:50 Entendre cette démocratie sociale qui s'exprime depuis le 19 janvier.
02:54 On a des grèves reconductibles partout encore nous dans l'énergie.
02:58 Et donc on inscrit cette journée comme étant un point d'honneur pour être encore mobilisé.
03:03 Mais ces coupures d'électricité, Sébastien Minespilier, vous voyez bien que tout le monde
03:07 ne comprend pas vraiment quel est le message.
03:09 Ça commence à crisper les gens.
03:10 C'est la colère qui s'exprime, je m'en fais le porte-parole.
03:12 Mais un match de rugby ? Avec des familles qui sont là, qui assistent à un match de
03:16 rugby ?
03:17 Et donc pour une organisation syndicale comme la nôtre, l'organisation de la colère
03:22 part des actions qui sont décidées collectivement sur les piquets de grève.
03:27 Quoi qu'il en coûte, même si les gens ne comprennent pas.
03:28 Ce n'est pas le "quoi qu'il en coûte", c'est "quoi que fasse le gouvernement aujourd'hui,
03:32 partout où il va se déplacer, la CGT sera présente".
03:35 Et dans l'énergie, nous, on sera organisé pour recevoir parce qu'on veut s'exprimer.
03:39 Et comme on ne nous donne pas le choix de pouvoir le faire, l'expression se fait différemment
03:44 dans les actions.
03:45 Donc ce sont des coupures ciblées qu'on appelle nous de la sobriété énergétique.
03:48 Mais un match de rugby, ce n'est quand même pas la même chose que de couper le courant
03:52 d'un élu.
03:53 Normalement, les stades sont censés être équipés pour ne pas subir de coupures d'électricité.
03:58 Vous assumez ?
03:59 On assume et on le revendique.
04:01 Et d'ailleurs, je le redis, dans les cliniques, dans les hôpitaux, dans les stades, quels
04:04 que soient les stades, sportifs, il doit y avoir des groupes électrogènes qui permettent
04:08 de ne pas subir des coupures d'électricité.
04:10 Il faut savoir quand même que tous les jours, il y a des coupures partout en France, qui
04:13 ne sont pas dues et du fait des grèves.
04:16 Voilà, tout à fait.
04:17 Donc ça veut dire que demain, dans n'importe quel stade de rugby ou de football, il pourrait
04:22 y avoir des coupures intempestives dues à une tempête.
04:25 Mais là, si c'est vous, si c'est organisé, vous assumez ?
04:28 Si c'est nous, écoutez, je le redis, c'est la colère des agents.
04:31 Ils le sont, ils sont déterminés.
04:33 Nous, on organise cette colère du mieux que l'on peut.
04:35 C'est le choix qu'ils ont fait.
04:36 On l'assume, on est responsable.
04:37 C'est sûr qu'on a des critiques par rapport à ce qui se passe.
04:40 Mais jusqu'à quand, Sébastien Ménespierre ?
04:43 Jusqu'à que le président de la République et son exécutif retirent la réforme des
04:49 retraites.
04:50 Nous irons jusqu'au bout.
04:51 Nous ne voulons pas, en entendre parler, nous ne voulons pas travailler deux ans de plus.
04:55 C'est ça le message qu'il faut entendre.
04:56 Mais c'est-à-dire que vous êtes prêts à couper le courant pendant, je ne sais pas,
05:00 la coupe du monde de rugby à l'automne ?
05:02 Mais nous ne faisons pas que ça comme action.
05:04 Il y a aussi des actions qui sont positives.
05:06 On remet l'énergie à ceux qui en sont privés.
05:08 On fait des gratuités aussi dans les services publics.
05:11 Donc on fait des actions.
05:12 Mais vous n'allez pas faire ça indéfiniment ?
05:13 Vous n'allez pas faire ça cet été ?
05:14 On fera ça tant qu'on restera mobilisés contre cette réforme.
05:17 Et on a l'espoir.
05:18 Il y a le 8 juin aussi qui arrive en ligne de mire avec ce projet de loi du groupe parlementaire
05:24 Lyot qui peut aussi et encore nous donner de l'espoir.
05:27 Donc le 3 mai, le 8 juin, l'énergie sera toujours mobilisée, déterminée pour gagner
05:33 ce retrait de la réforme des retraites.
05:34 Et alors, qui est en train de parler, Sébastien Ménespierre ?
05:36 Vous parlez au nom de la Fédération Minénergie ou vous parlez au nom de la CGT ?
05:41 Est-ce que cette idée est partagée au sein de la CGT ?
05:44 Écoutez, ce qui est certain, c'est que je parle au nom de la Fédération Minénergie
05:47 de CGT où on a des grèves reconduites depuis le 7 mars.
05:50 7 mars, 54 jours de grève reconductible.
05:54 C'est énorme.
05:55 Ça veut dire qu'on a une colère à organiser, donc on l'assume.
05:58 Pour la CGT, il y aura une intersyndicale demain matin.
06:01 On va attendre ce que les premiers vont débattre et décider ensemble.
06:05 Et nous, nous inscrirons dans ces décisions de l'intersyndicale qui a été forte jusqu'à
06:09 présent et qui a su démontrer qu'elle était essentielle dans la lutte contre la
06:13 réforme des retraites.
06:14 Sauf qu'on a compris qu'Elisabeth Borne allait recevoir les syndicats les uns après
06:18 les autres, en bilatéral.
06:21 Si demain la CGT décide, Sophie Binet en l'occurrence, va à Matignon, est-ce que
06:27 vous assumerez également le fait que la CGT demain aille à Matignon alors que vous continuez
06:32 à vous mobiliser ?
06:33 Qu'ils débattront les premiers en intersyndicale.
06:36 Déjà, la CGT n'a pas fait le choix d'aller rencontrer la première ministre, puisque
06:42 nous nous laissions jusqu'au 1er mai pour savoir ce que l'on fera après.
06:47 Pour l'instant, l'intersyndicale se réunira demain matin, elle décidera autour de ce
06:51 sujet et des mobilisations ce qui sera après ce 1er mai.
06:55 Et pour la CGT, de toute façon, nous en interne, on aura un débat avec l'ensemble des organisations
07:02 et on s'inscrira dans ce que l'intersyndicale aura décidé.
07:04 Et puis, avec les organisations de la CGT, on ira ou on n'ira pas, mais dans tout état
07:09 de cause, ce ne sera pas que Sophie Binet qui va décider.
07:12 Sophie Binet, elle a très bien dit depuis qu'elle a été élue, elle veut rassembler
07:15 la CGT.
07:16 Mais elle a dit justement qu'elle irait, qu'elle irait pas, on n'a pas très bien
07:18 compris.
07:19 En tout cas, ses partenaires, en l'occurrence, disent qu'ils n'ont pas très bien compris
07:22 si la CGT irait ou pas.
07:23 Pourtant, elle a été très claire.
07:24 Elle a dit que d'abord, on se laissait, nous, la possibilité de l'aborder en intersyndicale.
07:29 Donc on va attendre demain, en fonction de ce que décide l'intersyndicale.
07:32 Si elle décide d'y aller, on va essayer d'y aller en plénière et pas en bilatérale.
07:36 Ce serait mieux d'approcher quand même la Première Ministre avec ce rapport de force.
07:40 Et puis, si ce n'est pas le choix qui est retenu par l'intersyndicale, écoutez, on
07:44 verra.
07:45 Mais nous, en interne, dans tous les cas, on reviendra vers nos organisations et on fera
07:48 état de ce qu'aura décidé l'intersyndicale.
07:50 Et puis après, advienne que viendra.
07:51 Merci beaucoup Sébastien Mélespierre, secrétaire confédéral de la CGT, secrétaire général
07:56 de la Fédération Mine Énergie de la CGT.

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