SMART PATRIMOINE - Enjeux patrimoine du lundi 24 avril 2023

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SMART PATRIMOINE du 24 avril 2023

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00:00 Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine. Nous allons tenter de comprendre ensemble quel est l'apport des nouvelles technologies dans la gestion financière des épargnants.
00:13 Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Dylan Buffington. Tout d'abord, bonjour Dylan Buffington.
00:19 Bonjour.
00:20 Vous êtes directeur notamment en charge des sujets financiers chez The Salmon Consulting. Vous allez pouvoir nous expliquer les tendances que vous constatez, que ce soit aujourd'hui ou voire même peut-être faire un petit peu de prospective.
00:30 J'espère qu'on parlera d'intelligence artificielle. On en parle partout. Pourquoi pas en gestion financière. Nous avons le plaisir d'accueillir également Mounir Lagoun.
00:37 Bonjour Mounir.
00:38 Bonjour.
00:39 Vous êtes CEO de Finary. Finary, c'est une fintech qui ne propose pas encore de solution d'épargne mais qui propose d'agréger finalement et de suivre tous ces comptes d'épargne ou d'investissement sur une même application.
00:51 Cela existe depuis 2021. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi un concept comme celui-là ? Est-ce que cela correspondait à une demande ou à un usage des épargnants ?
01:00 Cela correspondait à un besoin personnel déjà. Finary à l'origine c'est pour remplacer le fichier Excel qu'on a tous quelque part et qu'on met à jour de temps en temps.
01:09 À la main.
01:10 À la main évidemment. L'idée c'était d'automatiser tout cela. Une fois qu'on a la vue globale sur son patrimoine en pouvant connecter tous ces comptes bancaires, d'investissement, crypto, on peut ajouter de l'intelligence et donc faire de l'analyse.
01:20 C'est ça que fait Finary. C'est suivi de patrimoine et analyse pour que les investisseurs, les Français en fait puissent mieux gérer leur argent.
01:27 L'idée c'est de dire à un instant T vous savez où en est exactement votre patrimoine et vous n'avez plus besoin d'aller sur vos 50 comptes et suivre à droite à gauche globalement où est-ce que vous en êtes.
01:37 Si vous avez Finary, vous l'installez, vous avez votre patrimoine à l'europrès, votre patrimoine brut, votre patrimoine net parce qu'on va aussi suivre les emprunts.
01:44 Vous voyez la performance de tous vos placements. Il y a LVMH qui a fait un prix record en bourse la semaine dernière.
01:50 Si vous avez du LVMH, vous pouvez regarder sur Finary, voir les dividendes que paye LVMH, voir quelle est votre exposition au secteur du luxe.
01:59 Vous avez énormément d'informations non seulement le prix mais aussi toutes les informations autour et ça c'est automatique donc c'est vraiment très pratique.
02:05 Donc l'idée en fait c'est de tout concentrer au sein d'une même application. Dylan Buffington alors effectivement vous constatez vous dans les échanges ou dans les recherches que vous pouvez mener sur les sujets
02:14 que finalement on a envie d'avoir beaucoup de services financiers, les nouvelles technologies apportent beaucoup de manières différentes d'investir mais que globalement on est quand même content aussi de pouvoir centraliser ces informations-là ?
02:26 Oui complètement. Alors moi je suis ravi que la discussion soit partie sur les usages parce que c'est rare souvent on arrive directement sur la tech et c'est vrai que quand on voit comment une tech va pouvoir être utilisée ou pas,
02:36 c'est avant tout est-ce qu'elle répond à un usage précis. Il y a une phrase que j'adore qui est "la technologie propose, la société dispose".
02:42 C'est vrai que des réponses comme Finary sont exactement dans ce sens-là. Ça fait si on fait très simplement 10 ans, 15 ans qu'on voit une verticalisation des services financiers.
02:50 On a quasiment une solution qui répond à un problème particulier. On arrive avec en moyenne 40 apps je crois financières sur son smartphone alors que 90% de son temps on va en ouvrir 5, 10 maximum.
03:01 Oui c'est ça parce que chaque innovation va répondre à un problème spécifique, sur un sujet spécifique mais derrière ça crée une myriade d'applications c'est ça ?
03:10 Voilà et ça c'est l'objet. On arrive à un moment de saturation sur ça et des solutions comme Finary ou d'autres sont en train de revenir.
03:17 Alors on n'a pas de boule de cristal, est-ce que ce sera un modèle à la Super App un peu comme il existe en Chine où on va avoir une application macro financière qui réintègre tous les autres
03:25 ou est-ce qu'il va y avoir une espèce de finance invisible qui s'intègre un peu dans tous les parcours. En tout cas on arrive à un moment, un peu de jonction, un moment clé
03:32 où l'utilisateur ne peut plus ouvrir et ne peut plus avoir autant de services différents.
03:37 Quand vous dites Super App c'est l'objet de Finary justement. Finary est une Super App ?
03:42 Alors Finary est une app de suite patrimoine. La Super App pour moi c'est une app qui veut tout faire. Quand on fait tout quelque part c'est qu'on ne fait aussi rien.
03:50 Nous on veut très bien faire le suite patrimoine, on veut être le meilleur au monde là-dessus, le meilleur au monde made in France.
03:55 D'accord, précisons-le.
03:57 Précisons-le. La deuxième chose c'est qu'une fois qu'on suit tout son patrimoine on veut faire deux choses en plus, donner du conseil et vraiment accompagner les Français pour qu'ils épargnent mieux.
04:06 En analysant leur patrimoine, en leur donnant des tendances, en partageant aussi, en mettant en commun tout le savoir de la communauté Finary.
04:13 Parce qu'aujourd'hui 200 000 utilisateurs ça fait 200 000 profils à analyser.
04:16 Ça c'est le deuxième axe. Le troisième axe c'est une fois qu'on suit son patrimoine, une fois qu'on l'a analysé il est temps d'investir.
04:21 Et donc on veut donner accès à des nouveaux produits. On a parlé crypto, ça va être le premier produit qu'on va lancer mais il y a d'autres choses qui arrivent.
04:27 Et l'idée c'est d'avoir une app qui permet de faire ces trois choses à la fois. Je pense que si on fait ça c'est déjà pas mal.
04:32 Donc Dylan, premier usage, peut-être centraliser un petit peu le suivi de son épargne. Est-ce que vous constatez d'autres tendances sur le marché en lien avec les nouvelles technologies ?
04:44 Alors effectivement on commence par la technologie peut-être et puis après on verra si vous le constatez concrètement chez Finary.
04:49 Il y a deux choses qu'on observe aujourd'hui. Je pense que le premier c'est ce qu'on peut dire c'est que la tech a brouillé les frontières de ce qu'est la finance.
04:56 Un acteur financier on voit des GAFA, les Google, Amazon, etc. arriver sur la finance. Et donc la question va être c'est quoi en fait les frontières demain ?
05:05 Donc ça c'est un premier sujet. Là il y a quelques jours Apple lance un compte rémunéré donc ça va être des sujets essentiels de gestion demain.
05:11 Oui parce qu'on a commencé par payer avec son téléphone et en fait ça ne s'est pas arrêté là et ça ne s'arrêtera pas là. Ça reste un nouveau marché pour ces acteurs là.
05:18 Voilà, ils voient le paiement comme vraiment juste ce point d'entrée. Ils ont la relation avec le client.
05:21 C'est un élément clé que peut-être sont en train de perdre les acteurs traditionnels et donc qui va l'avoir demain et qui va pouvoir capitaliser dessus.
05:27 Et l'autre point qui est extrêmement intéressant et dont on discute beaucoup avec nos clients c'est que pendant longtemps la tech elle a servi à jouer sur un duel baisse des coûts, augmentation de la performance.
05:37 Aujourd'hui on utilise la tech sur beaucoup d'autres sujets, sur des sujets de transparence. On arrive petit à petit à traquer où va mon argent et c'est super utile sur des sujets de finance verte.
05:45 Est-ce que ça va bien au bon endroit ? Et ça, ça n'a rien à voir avec la performance dans la définition traditionnelle.
05:52 Bien sûr, oui, oui. La performance financière en tout cas, mais sur de l'extra financier.
05:55 Donc c'est de l'extra financier, les sujets de démocratisation, demain comment j'investis dans de l'art de manière compartimentée ou comment j'achète de l'art.
06:04 Donc c'est tous ces sujets qui ne sont pas directement liés aux coûts et à la performance qui sont en train de se développer et qui donnent vraiment un nouvel élan à tous ces sujets financiers.
06:12 Mounir Lagoun, c'est un vrai sujet, c'est un sujet qu'on traite souvent sur Smart Patrimoine, cette notion de performance, d'investir en lien avec ses valeurs.
06:22 Donc ça peut être le climat, c'est ce qui est le plus mis en avant, mais il y a d'autres valeurs également prônées par un certain nombre d'épargnants.
06:27 Et surtout d'être sûr que c'est investi au bon endroit, c'est un sujet que vous devez adresser chez Finerie. Est-ce que c'est une demande des épargnants ?
06:34 Alors nous ce qu'on voit et ce qu'on propose à nos utilisateurs, c'est de leur donner de la visibilité sur les secteurs dans lesquels valorent l'argent.
06:40 Et donc effectivement c'est quelque chose qui les intéresse. Est-ce qu'on finance les armes ? Est-ce qu'on va financer l'économie de demain, à savoir une économie décarbonée ?
06:47 Donc c'est un sujet qui les intéresse. Par contre je voudrais quand même nuancer, la finance verte c'est un sujet qui est très à la mode en ce moment.
06:55 La réalité c'est que la plupart des Français veulent déjà investir leur patrimoine pour battre l'inflation.
06:59 Et s'ils font déjà ça, ils sont contents. Donc ensuite par ailleurs, s'ils veulent aller faire de la finance verte, pourquoi pas, évidemment c'est génial.
07:06 Mais ce qu'on voit avant tout c'est que les gens veulent investir pour financer leurs propres projets.
07:10 Mais il se trouve que souvent, investir dans les bons projets, c'est investir dans des projets qui sont décarbonés de toute façon. Donc ça se retrouve à ce temps-là.
07:17 Donc dans le comportement des épargnants sur Finery, finalement ce que vous voyez c'est que c'est important mais ça passe après l'idée de performance financière,
07:25 ne serait-ce que pour maintenir un niveau de vie ou en tout cas combattre l'inflation.
07:28 Le plus important c'est atteindre ses objectifs financiers, c'est vraiment ça leur priorité.
07:32 Ensuite vient la question de "à quoi sert mon argent en fait ? Où est-ce qu'il va ? Est-ce qu'il va dans les caisses de sociétés qui ne le méritent pas ?"
07:41 Mais c'est une préoccupation qui vient après.
07:44 Autre sujet évoqué par Dylan qui est effectivement intéressant quand on est plus côté entreprenarial pour le coup,
07:49 quand on voit des GAFAM aller sur, même si d'ailleurs je ne sais même plus si on dit GAFAM aujourd'hui puisqu'il y a un certain nombre de changements de noms,
07:55 quand on voit des grandes entreprises américaines aller sur ces sujets-là, quand on voit des banques qui voudraient peut-être récupérer,
08:02 ou en tout cas des groupes financiers récupérer l'intégralité de la relation client,
08:05 est-ce qu'il y a toujours une place justement pour des applications qui vont agréger énormément d'entreprises ou d'applications différentes,
08:14 ou au contraire est-ce que ça va se recentrer vers certains acteurs ?
08:16 Alors moi je crois beaucoup aux acteurs spécialisés.
08:19 Moi je veux être le meilleur dans ce que je fais, je ne veux pas tout faire en même temps.
08:22 Et donc aujourd'hui il y a quand même une défiance vis-à-vis des GAFA.
08:25 Moi je n'ai pas envie que Google dirige ma vie, donc je n'ai pas envie d'ouvrir un compte chez Google.
08:29 Est-ce que j'utilise Google pour faire de la recherche ? Bien sûr, parce que c'est le meilleur produit.
08:32 Maintenant les utilisateurs sont quand même très frileux à l'idée qu'un acteur aussi gros, qui sait autant de choses sur nous déjà, puisse aussi avoir la vue sur leur patrimoine.
08:40 Donc ils se tournent vers un acteur qui est spécialisé là-dessus, d'où l'importance de montrer pas de blanche en termes de sécurité.
08:46 Nous on ne fait aucune pub, on ne vend pas les données, il n'y a pas de tracking autre que pour améliorer notre produit.
08:52 Et ça c'est la clé en fait, parce que concrètement Google vous l'utilisez gratuitement, mais évidemment ils vous vendent vos données, ils vendent tout ce que vous faites.
08:58 Chaque comportement est vendu à des publicitaires.
09:00 Ça c'est quelque chose qui marche très bien pour ce modèle, mais qui ne marche pas du tout pour la donnée financière.
09:04 Ou on est un petit peu plus frileux effectivement quand on parle de gestion de patrimoine, quand on parle de son argent.
09:07 Effectivement on a envie d'avoir accès à un banquier un peu plus classique.
09:11 On a envie de savoir ce qui va se passer en face.
09:14 Donc moi je vois l'innovation d'Apple comme quelque chose de génial en fait, mais ça ne m'inquiète pas du tout.
09:19 Les premiers inquiets à mon avis c'est plutôt les banques, qui elles sont en train de perdre la bataille si elles n'innovent pas.
09:25 Aujourd'hui Apple c'est un téléphone qui coûte 2000 euros quand même, les gens payent pour ça.
09:28 Si en plus moi je peux épargner avec ce téléphone, pourquoi j'irais m'en priver ?
09:32 Par contre est-ce que ce téléphone va devenir le centre de ma vie financière ?
09:35 Je ne crois pas. En tout cas ce n'est pas ce qu'on voit chez Finar.
09:38 Et il ne faut pas oublier que ça c'est le financier mais il y a tout l'extra financier en fait.
09:41 Les mobiliers, les françaises, elles sont faits rue de pierre.
09:44 Ça c'est quelque chose qui aujourd'hui a priori n'est pas encore dans le giron des GAFA.
09:47 C'est quelque chose que nous on suit sur Finar.
09:49 On va parler d'intelligence artificielle dans un instant.
09:52 Juste avant Dylan Buffington, alors effectivement avec l'arrivée des GAFA ou d'autres entreprises sur le sujet,
09:57 enfin en tout cas d'entreprises très matures d'un point de vue technologique, sur le sujet de la gestion financière,
10:01 vous nous avez parlé tout à l'heure peut-être d'invisibilité finalement de cette finance
10:06 ou d'une finance qui rentrerait dans le quotidien.
10:09 Ça c'est quelque chose qu'on peut voir émerger demain, c'est-à-dire qu'on épargnerait sans même s'en rendre compte ?
10:13 C'est un des éléments en fait si on prend aujourd'hui dans l'investissement,
10:16 il y a ce qu'on appelle le "goal-based investing" où en fait on arrête de parler de PEA, PER, etc.
10:21 mais on se dit quel objectif, qu'est-ce que je veux dans la vraie vie presque, dans l'extra bancaire.
10:25 Et les acteurs financiers sont en train de se poser la question
10:28 parce qu'il y a ce temps de jeu de valeurs perçues, de revaloriser la place du conseil et du conseiller,
10:32 de quitter ce jargon, qu'il ne reste pas grand monde à parler, les vraiment aficionados,
10:37 et par contre de parler de projet de vie et donc d'invisibiliser complètement la finance.
10:41 Je prends un exemple hyper trivial mais qui dit que demain je vais faire mes courses,
10:45 l'arrondi que je choisis de faire, il l'envoie direct sur mon PEA
10:50 pour petit à petit permettre de financer la voiture électrique que je veux m'acheter.
10:53 Donc ça veut dire que je n'irai plus voir mon conseiller ou ma conseillère pour dire "je veux ouvrir un PER"
10:57 mais j'irai le ou la voir pour dire "je veux 3000 euros de revenus à la retraite,
11:01 dans quoi je dois investir" ou "débrouillez-vous pour faire les investissements qui vont m'apporter ça" c'est ça ?
11:05 Voilà exactement et alors selon l'acteur financier, il peut aussi proposer une location de voiture en attendant,
11:10 des éléments un peu en plus pour préparer toute cette épargne et cette solution qui est un problème de vie.
11:18 Et en fait c'est ça, personne n'a envie vraiment de parler de finance,
11:20 les gens veulent que ça résolve un problème concret dans leur vie.
11:23 C'est un sujet chez Finery puisque derrière ça on peut mettre de la gamification,
11:26 maquiller finalement des instruments financiers complexes pour les rendre plus ludiques, plus sympathiques,
11:30 c'est un sujet du coup quand on développe une application comme Finery ?
11:33 Alors la gamification c'est un sujet, maintenant ce que Dylan a dit est très vrai,
11:37 ce qui est important c'est les objectifs de nos utilisateurs, nous il y a deux objectifs,
11:41 le premier c'est l'indépendance financière, c'est un sujet qui est très à la mode,
11:45 ça ne veut pas dire arrêter de travailler mais ça veut plutôt dire travailler quand on en a envie.
11:49 Le deuxième c'est simplement augmenter son patrimoine et la réalité c'est que peu importe dans quoi on investit derrière,
11:54 ce qui compte c'est que les investissements soient en ligne avec les objectifs.
11:59 Et avec le profil de risque quand même, précisons-le pour ceux qui nous écoutent.
12:02 Avec le profil de risque toujours, mais c'est un triptyque de toute façon,
12:05 donc tout ça va ensemble, maintenant que ça soit, et je pense que c'est un des problèmes,
12:09 en France on est quand même le champion d'Europe du taux d'épargne,
12:12 on a un taux d'épargne de 14% mais on est aussi le champion pour investir dans des livrets A,
12:17 on a 80% des français qui ont un livret A, il y en a 15% qui ont un compte d'épargne type PEA,
12:22 le livret A pour rappeler c'est 3% par an, mais l'inflation est à 6%,
12:26 donc c'est -3% la performance réelle, donc ça on l'oublie quand même mais c'est dommage.
12:31 Donc en tout cas le potentiel est là, maintenant il y a quand même un sujet d'éducation,
12:34 et ça en fait il faut le démontrer, il faut le démontrer par A+B que 3% quand on a une inflation à 6%,
12:39 ça ne suffit pas, ce qui fonctionne c'est les actions, les actions ce n'est pas du casino,
12:43 on peut les faire avec des ETF, alors je suis désolé je n'utilise pas de termes techniques,
12:46 mais on peut investir de façon raisonnable, sans spéculer, battre l'inflation et atteindre ses objectifs.
12:52 Sur le sujet éducation financière, il est souvent traité sur le plateau de Smart Patrimoine,
12:56 effectivement Dylan Buffington, est-ce qu'on peut rester avec peu de connaissances financières
13:03 et espérer que l'intelligence artificielle en aura pour nous ?
13:06 Oui, alors le sujet de l'éducation financière il est très large,
13:09 et je pense que plein de gens sont en train d'essayer de l'adresser,
13:11 et toute la question c'est qui est légitime pour le faire ?
13:13 Je suis un humain, qu'est-ce que j'apporte ? Je suis une IA, qu'est-ce que j'apporte ?
13:17 Alors moi quand on entend tous ces éléments sur l'IA, ça fait doucement rire les gens qui font de la finance depuis longtemps,
13:22 parce que ça fait longtemps que la finance utilise l'IA, là le vrai sujet qu'apporte l'IA générative,
13:26 comme vous l'évoquiez, c'est la relation avec le client, est-ce qu'on met une IA face au client ?
13:30 Et à quel endroit ? Est-ce que c'est en remplacement du conseiller ou est-ce que c'est à côté du conseiller ?
13:34 Et c'est ça le vrai objectif, alors il y a plusieurs écueils auxquels il faut faire attention,
13:38 le premier c'est qu'il ne faut pas avoir une logique juste de rentabilité,
13:41 parce que sinon on détruit de la valeur, et c'est ce que font certains acteurs financiers en décidant de baisser les coûts,
13:45 comment on garde cette valeur ?
13:47 Après l'autre chose qui est importante aussi, ce n'est pas d'avoir une vision binaire, très journalistique,
13:51 il y aura partout, il n'y aura nulle part, mais de se dire, voir le parcours,
13:55 et se dire à quel endroit peut-être l'IA apporte plus de valeur qu'un humain,
13:58 et il y en a probablement dans le sujet d'instantanéité, je crois que c'est 61% des moins de 30 ans aujourd'hui,
14:02 ils veulent faire des activités financières en dehors des heures d'ouverture d'une banque.
14:06 Et donc comment est-ce que l'IA peut aider sur ces sujets, et à l'inverse,
14:09 où est-ce que les humains sont prêts à payer pour des humains, pour du vrai service de la compréhension,
14:13 la compréhension de leurs enjeux, la translation de leurs enjeux en objectifs précis,
14:18 et ça, ce n'est probablement pas une IA qui va faire ça le mieux.
14:21 On va finir avec vous, Mounir Lagoun, même question.
14:23 La place de l'IA finalement dans la gestion financière, j'imagine que c'est un sujet que vous avez dû au moins réfléchir
14:28 dans le développement de Finery, est-ce qu'on met de l'IA dans ces services,
14:32 ou au contraire, est-ce que c'est encore trop angoissant aujourd'hui pour les épargnants ?
14:36 Alors nous, on travaille activement à une solution avec de l'IA,
14:39 et je vais vous donner quelque chose qui va vous intéresser,
14:42 c'est que nous, on a interrogé nos utilisateurs, on leur a demandé,
14:44 est-ce que vous voulez plutôt parler à un conseiller, ou savoir qu'une machine vous donne une réponse ?
14:48 Ils nous ont dit, on préfère que ce soit une machine, parce qu'on sait que c'est désintéressé,
14:52 et on sait que la machine a la relation parfaite à l'instant T.
14:56 Donc ça, c'est quand même intéressant, et ça montre aussi la relation catastrophique.
15:01 Donc il y a un manque de confiance dans le conseiller financier ?
15:03 Il y a un manque de confiance totale, parce qu'en fait, énormément de gens ont eu des conseillers financiers,
15:06 ils se sont rendus compte qu'en fait, ils étaient plutôt en train de leur vendre quelque chose
15:09 que de leur proposer une solution, et ça, ça revient au modèle de fonctionnement des conseillers,
15:13 la plupart des conseillers sont malheureusement commissionnés sur les produits qu'ils vendent,
15:16 à partir du moment où vous êtes commissionné, j'ai quand même du mal à croire que vous me donniez un conseil
15:19 qui est complètement désintéressé.
15:21 L'IA, c'est pour la première fois en fait, ça va permettre de démocratiser un conseil sur mesure,
15:26 c'est un conseil qui auparavant était accessible à des clients de la banque privée,
15:30 des gens qui ont des millions d'euros.
15:31 Donc je pense que c'est une avancée majeure, les modèles sont surpuissants,
15:34 on n'est qu'au début de la vague, et ça va complètement changer notre relation avec nos conseillers.
15:39 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place pour l'humain, attention,
15:41 mais en tout cas, l'accès au conseil de qualité va être démocratisé.
15:46 Merci beaucoup Mounir Lagoun, CEO de Finary.
15:48 Merci également Dylan Buffington, directeur sur les sujets financiers,
15:51 notamment chez The Salmon Consulting.
15:53 Merci à vous de nous avoir suivis et on se retrouve très vite sur Bsmart.
15:57 [Musique]

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