Vendredi 7 avril 2023, Florence Duprat reçoit dans SMART LEADERS Erwan Chauvel (Primagaz).
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Primagaz vous accompagne pour vous aider à réaliser des économies et améliorer la performance énergétique de vos installations
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00:08 En France, près d'un quart des foyers se chauffent encore au fuel,
00:12 un combustible qui est très polluant et qui va bien sûr à l'encontre des contraintes environnementales.
00:17 On va en parler avec vous Erwan Chauvel, directeur de la stratégie chez PrimaGaz.
00:22 Alors parmi les alternatives au fuel, il y a un peu moins polluant, c'est le gaz.
00:28 Mais un peu compliqué quand même dans le contexte actuel.
00:31 Alors en effet, l'énergie gaz est une énergie fossile qui reste aussi largement décriée.
00:38 Chez PrimaGaz, juste pour repositionner qui est PrimaGaz, nous on approvisionne les 25 000 communes
00:46 qui sont non raccordées au gaz naturel.
00:48 Donc en effet, on est sur ces territoires ruraux, au même titre que le fuel que vous évoquiez en introduction,
00:54 que ce soit pour se chauffer, que ce soit pour produire de l'eau chaude sanitaire ou évidemment pour cuisiner.
01:00 Et on vient d'apprendre qu'il y aurait une possible interdiction des chaudières à gaz.
01:06 Alors comment vous réagissez à cette information ?
01:10 Alors, le premier élément, si vous voulez interdire les chaudières gaz,
01:15 vous mettez un coup d'arrêt à la filière des biogaz.
01:18 Aujourd'hui, il y a une émergence des biogaz, notamment liquide, comme le propane et le butane,
01:24 pour pouvoir se substituer aux énergies fossiles.
01:27 Si vous arrêtez l'installation des chaudières, vous ne permettez pas à ces biogaz d'émerger.
01:33 La trajectoire du gouvernement français, c'est de décarboner les énergies.
01:37 Si on veut décarboner, il faut pousser toutes les énergies à se verdir,
01:41 dont le gaz et les biogaz liquides, qui sont produits dans les territoires, pour les territoires.
01:48 En plus, cette notion que vous parliez d'Ukraine, de Russie, le conflit aux portes de l'Europe,
01:54 qui impacte l'approvisionnement au gaz naturel, le méthane,
01:58 si vous poussez les biogaz aujourd'hui en France, vous permettez cette souveraineté et cette accessibilité à l'énergie.
02:05 Donc ça va en plus, dans ce sens, de l'autonomie énergétique que recherche également la France, au-delà de la décarbonation.
02:11 Oui, ce qui fait que l'interdiction des chaudières à gaz, ça aurait quand même de grosses répercussions.
02:16 Alors ça a des répercussions pour les ménages français, mais pas que.
02:20 Tous ces artisans, la raison d'être de PrimaGaz, c'est apporter la vitalité indispensable au territoire.
02:26 Nous, on apporte à tous ces artisans, par exemple en Franche-Comté,
02:29 tous les producteurs de Comté, aujourd'hui, ils ont besoin, sur un temps relativement court,
02:34 de gaz stockable, disponible, pour pouvoir produire le fromage qu'on aime déguster.
02:39 Bon, on ne va pas tirer des gros câbles électriques pour alimenter une consommation sur une période extrêmement courte.
02:45 Donc il y a une notion d'équilibre dans cette volonté de décarbonation.
02:49 Les biogaz liquides répondent à cette problématique.
02:52 Et PrimaGaz travaille sur les biogaz liquides ? Ou est-ce qu'on en est, justement, en matière de biogaz ? Quel est le pourcentage ?
03:00 Alors, PrimaGaz s'est lancé dans cette trajectoire de verdisation et de production,
03:04 enfin de distribution dans un premier temps, de biogaz liquide.
03:07 Nous, depuis 2018, on distribue du biopropane.
03:10 C'est la version biosourcée qui est produite en France.
03:13 Du propane qui émet 77% de CO2 de moins que le fuel.
03:19 On se comparait au fuel tout à l'heure, c'est 77% de moins.
03:22 On va un cran plus loin.
03:23 Aujourd'hui, on travaille à la construction d'une usine qui va nous permettre,
03:27 donc on va passer de distributeur à producteur,
03:30 et qui va nous permettre de distribuer une nouvelle molécule, le diméthyléther renouvelable,
03:33 qui est compatible avec le propane, et qui va permettre également de réduire de l'ordre de 70%.
03:38 Je parlais de circuits courts.
03:39 On va avoir des énergies qui vont être produites localement, distribuées localement,
03:44 qui vont vraiment dans cette logique de décarbonation.
03:46 Oui, pour soutenir vraiment le développement de cette filière.
03:49 Exactement.
03:50 De biogaz ou biopropane, etc.
03:52 Comment est-ce que vous travaillez vraiment avec les collectivités ?
03:55 Parce que vous le disiez, toutes les communes ne sont pas raccordées au gaz.
04:00 Donc comment est-ce que vous travaillez avec elles, justement, pour aussi verdir leur consommation ?
04:05 Exactement.
04:06 25 000 communes qui sont non raccordées,
04:08 c'est 25 000 collectivités territoriales qui ont besoin d'accompagnement.
04:12 C'est vraiment l'empreinte historique.
04:14 PrimaGaz, ça a une marque à plus de 80 ans, qui est très connue des Français.
04:19 Et on accompagne ces collectivités locales dans leurs dépenses énergétiques.
04:22 Et Agnès Pagny-Runacher le disait récemment,
04:25 la dépense énergétique, ce n'est pas uniquement changer le mode de chauffage,
04:28 c'est aussi, et il y a le décret tertiaire qui vient supporter ça,
04:32 c'est aussi faire des économies, avoir une meilleure consommation,
04:35 et c'est aussi le positionnement de PrimaGaz au travers des collectivités locales,
04:38 des artisans locaux et évidemment de tous les habitants de ces territoires ruraux.
04:42 Et puis de toute façon, ça passe forcément par un mix énergétique.
04:44 Exactement.
04:45 Nous, on n'est pas en opposition.
04:47 Je ne suis pas en train de vous dire que le gaz propane ou les biogaz liquides de main,
04:51 c'est meilleur que l'électricité.
04:53 On ne se met pas sur un point de comparaison.
04:55 Nous, on est sur un point de complémentarité.
04:57 Il faut pouvoir faire émerger toutes ces énergies décarbonées
05:01 pour un mix énergétique français qui corresponde aux besoins et aux usages
05:05 en fonction du positionnement.
05:07 Oui, parce que toutes les communes ne peuvent pas non plus passer à l'électrique.
05:09 Ça peut être compliqué pour certaines.
05:10 Exactement. On voit bien que l'accélération des usages est en ce sens.
05:13 RTE vient de commander une étude pour pouvoir revisiter ces scénarios
05:18 de décarbonation à l'horizon 2030.
05:20 Parce qu'on a bien vu, cet hiver, ça a été assez compliqué pour l'approvisionnement électrique.
05:25 On est déficitaire dans la balance énergétique en France.
05:28 Ce n'est pas le cas des énergies propanes.
05:30 Si je reviens à votre propos introductif sur la guerre en Ukraine,
05:34 nous, on n'a pas eu de rupture d'approvisionnement.
05:36 Le gaz est produit en France, il est stockable.
05:38 Il a été distribué à tous nos clients qui ont réussi à passer un hiver
05:42 abordable avec des augmentations tarifaires bien moindres
05:45 que l'électricité ou le gaz naturel.
05:46 Vos clients, ce sont les communes, des entreprises, des particuliers ?
05:50 Aujourd'hui, Prime Magas France, c'est 170 000 clients
05:53 qui utilisent la citerne, qu'on connaît bien.
05:56 Beaucoup sont des particuliers, mais on a aussi énormément d'artisans.
06:00 Je parlais de la Franche-Comté, mais aussi les sécheurs de la vente,
06:03 les producteurs de cognac, qui sont tous les artisans
06:05 qui font vivre nos territoires.
06:08 Est-ce que pour, justement, le passage des énergies plus vertes
06:14 dans ce mix énergétique, les aides de l'État sont suffisantes ?
06:17 Aujourd'hui, il y a un fléchage des aides de l'État vers l'électricité.
06:21 Il n'y a pas de fléchage vers des énergies décarbonées.
06:24 Donc non, pour répondre très clairement à votre question.
06:26 Pas assez vers le biogaz.
06:27 Exactement. Les biogaz ne sont pas soutenus,
06:28 alors que quand on a vu l'émergence de l'électrique
06:31 et notamment de la pompe à chaleur, qui est le moyen d'utiliser,
06:33 il y a un soutien extrêmement fort des pouvoirs publics
06:36 vers ces moyens de production de chauffage.
06:39 Vous n'avez aucun support, voire même potentiellement
06:43 à l'installation des chaudières.
06:44 C'est toute une filière de chaudières produites en France
06:47 qui serait mise à mal s'il y avait ce genre de pratiques
06:50 qui venaient à être généralisées en France.
06:51 Donc on a besoin de soutien des pouvoirs publics,
06:53 mais aussi des productions de chauffage.
06:55 C'est ce que vous demandez aujourd'hui.
06:56 Exactement.
06:57 Un meilleur équilibre, des aides.
06:58 Un bon mix énergétique avec du coup un bon mix du soutien aux différents acteurs.
07:02 Une bonne répartition des aides.
07:03 Merci beaucoup, en tout cas, Erwann Chauvel,
07:05 directeur de la stratégie de Pré-Magaz,
07:06 d'être venu sur le plateau de Smart Leader.
07:08 Merci à vous.
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